J’ACCUSE
c’est l’échec de nos dirigeants, la faillite de Macky Sall et de son gouvernement qui ont donné lieu à ces événements ayant entrainé plus d’une dizaine de morts et de blessés
Les violences qui secouent depuis quelques jours le Sénégal montrent encore une fois que trop d’injustice appelle à la violence, au sang non point condamnable, mais légitime. Il faut en effet dire qu’en temps de violation des droits et libertés des individus, seule la violence demeure l’adversaire de taille de l’injustice.
Et rien de nouveau dans mon propos, car nous savons tous que lorsque le peuple étouffe sous le regard de ses dirigeants inertes, auteurs de forfaitures, de combines et de magouilles pour paraphraser le grand Kéba Mbaye, s’assister lui-même avec le peu d’énergie et de pouvoir qui lui reste devient dès lors la seule issue, l’unique solution à ses maux.
Le peuple sénégalais l’aura très bien compris, ce même peuple qui a confié son âme et son destin à un homme qui fait de l’iniquité sa marque politique.
En réalité, ceux qui ont l’esprit et la mémoire dans le passé ; ceux qui se souviennent d’hier - et Macky Sall n’en fait hélas plus partie - savent que le combat des Sénégalais est plus que légitime en ce sens qu’elle s’inscrit dans le cadre de ce que le peuple sénégalais a toujours eu comme éthique tatouée au devers de son âme depuis Senghor jusqu’à celui qui nous sert de président tyran et violeur des droits de ses citoyens : ne jamais redevenir l’esclave d’un homme aussi puissant soit-il. Ne jamais regarder inerte un homme subir une injustice, peu importe, sa provenance. Car l’inertie et l’injustice conduisent dans ce cas au sang et aux ténèbres.
Rappelons qu’en 1962 Senghor a accusé à tort Mamadou Dia de coup d’État ; en 1968 la révolte universitaire a porté la voix du peuple sénégalais souverain ; en 1973 Blondin Diop a été arrêté puis assassiné par le gouvernement de Senghor à cause de ses positions et de sa liberté de pensée; et en 2011, l’opposition et la société civile sénégalaise se sont réunies demandant le départ du président Abdoulaye Wade au nom de la justice etc.
Et encore, c’est au nom de la justice que le peuple sénégalais se réunit dans la rue depuis quelques jours. Car ces événements ont en commun une évidence puante ne devant plus apparaître sous les tropiques du Sénégal, c’est-à-dire, l’injustices et la surdité des dirigeants sénégalais face aux demandes du peuple, la gabegie de nos hommes politiques, l’iniquité des élus du peuple et le marasme patriotique de ceux-là même qui ont pour rôle et responsabilité de verser dans la conscience de chaque citoyen un amour infini de la patrie.
Conséquemment, c’est l’échec de nos dirigeants, la faillite de Macky Sall et de son gouvernement qui ont donné lieu à ces événements ayant entrainé plus d’une dizaine de morts et de blessés. Et ce nombre ne cesse d’augmenter.
Mais puisqu’à chacun sa responsabilité, ces émeutes légitimes sont la manifestation d’un refus de voir la même histoire d’injustice se répéter chez nous. Le peuple sénégalais ne veut plus voir un autre Mamadou Dia ou un autre Blondin Diop à travers la personne de Ousmane Sonko. Par ricochet, les sénégalais se lèvent pour dire au président Macky Sall, à la justice sénégalaise instrumentalisée et à son gouvernement ceci : « Nous ne vous laisserons point être les héritiers des mauvaises pratiques politiques de Senghor, de Diouf et de Wade. »
Et puisqu’à l’heure de la vérité, il faut savoir accuser les combineurs, j’accuse alors Macky Sall d’être à l’origine de toute cette violence au Sénégal. Chaque souffle qui tombe et chaque goutte de sang qui appelle la mort trouvent réponse dans son ambition machiavélique et anti-démocratique.
J’accuse Macky Sall d’instrumentaliser la justice sénégalaise et de chercher à empêcher un homme (Ousmane Sonko) de se présenter aux prochaines élections présidentielles du Sénégal. Car il lui suffit d’écouter son peuple pour arrêter toute cette situation qui n’honore aucunement le Sénégal. Il en a le pouvoir, mais que décidera-t-il ?