LA PRÉSIDENTIELLE 2024, SEULE ESPÉRANCE DE CETTE JEUNESSE QUE NOUS AVONS CORROMPUE
ce système ou l’ascenseur social est en panne et maintenu au sous-sol, corrompt chaque jour notre jeunesse et ne nous différencie aucunément du colon oppresseur
Il est tellement triste de le reconnaitre, mais, il est encore bien plus dur de le dire ; pire encore de l’écrire quand on connait le poids du masslaa et du sou toura dans notre culture !
Oui notre jeunesse est de plus en plus corrompue et utilisée par ses ainés, ses parents, ses grands parents de tous bords politiques et surtout des classes économiques supérieures. Nous sommes tous coupables de cette même peine de 2 ans fermes d’emprisonnement pour les faits de corruption de la jeunesse. Nous nous le tenons pour dit dorénavant, la justice de ce pays n’a pas besoin de retenir ce délit comme chef d’accusation pour nous en condamner.
On serait même tenté de dire « alhamdoulilah » si dans la réalité, stopper cette corruption de la jeunesse qui insidieusement mais surement ne lui laisse aucune porte de sortie ni chance de salut, était le but de ce procès de la honte. Mais malheureusement, cette jeunesse est loin d’être le souci de ceux qui ont plaidé, ou requis la peine, ou donné le verdict, ou influencé le procès. Cette jeunesse, et bravo à nos enfants, elle a bien compris que le condamné pour corruption de la jeunesse n’est pas celui à qui elle doit sa situation de précarité et de désespoir. Et nous nous devons d’entendre l’expression sans équivoque de son désaccord avec ce verdict rendu par la justice sénégalaise et qui en ce 1er juin 2023 a fait dégrader la note AAA du Sénégal en matière de démocratie et de justice.
Ces jeunes ont en effet bien compris pourquoi ils n’y arrivent pas.
Ma bouteille à la mer lors des élections législatives semble s’être perdue et n’avoir jamais atteint le destinataire tellement la belle mer dakaroise a été polluée par nos misères morales, nos valeurs travesties, et toutes les autres formes de pollution physiques que nous ne cessons de lui jeter et ensuite tenter de la parer d’aménagements budgétivores en guise de ravalement de façade. Nous essayons ainsi de mieux cacher la misère de ces jeunes qui tous les jours en vagues matinales, ou au crépuscule, se rendent sur les plages pratiquer du sport ; suppliant ainsi notre cher mer d’apaiser leur désespoir ou à défaut de faire d’eux le prochain Sadio Mané.
Dans cette bouteille j’implorais une relecture de la situation sociale et économique de notre pays et sollicitais une meilleure prise en compte des demandes de notre jeunesse afin que nous n’arrivions pas à une révolte populaire. Je titrais que la cohabitation politique serait la seule alternative pour apaiser une jeunesse impatiente d’attendre février 2024. J’avais à ce moment-là, largement sous-estimer la remarquable faculté de prestidigitation qui a conduit à la majorité à une voix, assurant ainsi à la coalition présidentielle le perchoir. Mais montrant clairement à qui ne l’avait pas encore compris que tout ne tenait plus qu’à un fil.
C’est donc dans une incertitude totale que ce feuilleton de l’élection législative s’est terminé par la démission du parti de sa cheffe de file dans la campagne pour la majorité parlementaire. Episode qui au demeurant n’est toujours pas clos, mais ceci n’est pas notre sujet aujourd’hui.
Aujourd’hui nous traitons de corruption de la jeunesse, cette jeunesse victime du système et qui a perdu tout espoir de se voir gravir les marches sociales parce que retenue au niveau le plus bas. Elle se heurte à ce plafond de verre d’une épaisseur telle que toutes les pierres jetées ne peuvent briser, qu’aucune marche pacifique ne peut repousser et que seuls ceux d’en haut peuvent décondamner. Ceux d’en haut, dans un pays en voie de développement c’est le gouvernement et son chef essentiellement, mais c’est aussi tous ces acteurs du système qui sont complices par leur silence et par l’appât des contrats juteux qui leur permettent de faire partie du Sénégal d’en haut sans être « haut fonctionnaire » ou « politicien de carrière ».
Oui nous devons oser le dire et l’assumer, nos jeunes ont compris le système et en sont corrompus bien plus qu’on ne le croit. Ils savent que pour devenir riche dans ce pays, il faut dans la majorité des cas être coupable de détournement de deniers publics ou arroser fortement pour qu’on ne t’asphyxie pas avec un redressement fiscal. Ils ont compris que si leur papa ou maman ou oncle ou tante n'est pas haut placé alors ils doivent finir major de promotion pour prétendre à un emploi décent et même avec cette grande prouesse, ils vont finir sous les ordres de la fille ou du fils à papa jadis pas dut tout brillant à l’école. Tous les autres n’ayant pas été primés au concours général, viendront, pour les plus chanceux, gonfler les rangs de la classe moyenne en cours de paupérisation qui ne cesse de s’agrandir au Sénégal.
Cette classe des « moins pauvres » donc, ne peut se payer d’autre logement qu’un appart construit sur le toit de la maison familiale ou un modeste logement social de 3 pièces sur une demie parcelle de 150m2, au beau milieu de nulle part dans la banlieue dakaroise sans route ni éclairage. Elle va se découvrir victime d’un promoteur aux bras longs à qui jamais on imposera un minimum de viabilisation et qui les lâchera seuls face aux inondations et autres soucis d’assainissement en toute impunité au vu et au su de toutes les autorités responsables !
Si d’aventure cela peut rassurer la classe moyenne, le Sénégal d’en haut ; est maintenant lui aussi victime d’escroquerie immobilière et foncière par les plus haut positionnés et se retrouve aussi bâillonné car victime consciente et consentante du système, comme dirait l’autre, le voleur volé.
Ceux parmi ces jeunes qui légitimement aspirent à quitter leur petit appartement mal éclairé et bruyant pour vivre dans les quartiers huppés de la corniche ou dans un bel appart au plateau ou ailleurs, se voient avec pour seule alternative l’entrée en politique ou la pratique d’activités illégales capables de leur faire gagner de l’argent rapide tel le loto et autres nombreux bets qui corrompent de plus en plus de jeunes. Oui ce système ou l’ascenseur social est en panne et maintenu au sous-sol, corrompt chaque jour notre jeunesse et ne nous différencie aucunément du colon oppresseur. Bien au contraire nous confirmons encore une fois cette bien triste réalité qui est que le peuple sénégalais a tout simplement changé de bourreau mais n’a pas encore obtenu la pleine jouissance de ses ressources naturelles.
Ce pétrole et ce gaz qui redonnent l’espoir à notre jeunesse
Oui c’est bien de cela qu’il s’agit, de nos ressources naturelles exploitées depuis toujours par une minorité puissante au détriment de la grande majorité pauvre. Et ce n’est pas parce qu’elle est locale, qu’elle est plus légitime à se garder la plus grande part et jeter des miettes au peuple qui croule sous le poids des grosses factures énergétiques, du loyer exorbitant et du panier de la ménagère devenu hors de prix. Bien évidemment nul n’ignore que les ficelles sont tirées de l’occident en général et de la France en particulier, qui on l’a tous compris essaie de ne pas perdre sa place de partenaire privilégié du pays et non d’un individu. Là non plus n’est pas le sujet du jour.
Nous allons donc revenir sur cette jeunesse corrompue qui exige une justice dans le partage des revenus du pétrole et du gaz que tout sénégalais qui sait lire a pu estimer et en apprécier l’abondance à travers les nombreux articles de presse en ligne sur le sujet. Cette jeunesse voit aisément, les nominations partisanes, par alliance ou familiales qui se font autour de cette découverte souterraine sensée changer leurs vies. Ce pétrole et ce gaz, sont l’espoir de cette jeunesse, ils arrivent comme une perche envoyée par le bon Dieu pour les libérer de cette misère dont ils pensaient que seules les pirogues pour Lampedusa auraient pu les sortir. Cet espoir venu du ciel, ils ne le confieront qu’à quelqu’un qui a gagné leur confiance. Quelqu’un qui ne nommera pas un proche à la présidence de la société nationale de pétrole fut il le meilleur dans le domaine parce que c’est anti déontologique et
que ça renvoie un mauvais signal.
Ces richesses de notre sous-sol sensées nous sortir de la pauvreté, cette jeunesse, veut et va se battre pour que le partage ne soit pas selon la loi Pareto des 80/20 qui dans son hideuse interprétation capitaliste attribue à la minorité des 20%, environ 80% des richesses. Cette loi Pareto, la jeunesse ne compte la laisser triompher encore cette fois et est déterminée à faire ce qu’elle peut avec ses moyens. Ce sont malheureusement la protestation et les manifestations violentes, qu’elle oppose au silence de leurs parents et ainés préoccupés par la dépense quotidienne dans ce combat effectivement sans sursis.
Nous avons tous, sans exception, été condamnés à perpétuité dans cette prison du stress économique où la vie chère nous consume à petit feu. Déguisée en cancers divers ou autres maladies chroniques comme le diabète ou l’hypertension artérielle si ce n’est le malaise cardiaque, et tout ceci, dans une précarité de soins des plus effarantes. Ce n’est surement pas une excuse recevable mais cela peut aider à donner un début d’explication du pourquoi notre jeunesse se retrouve obligée de se battre violemment. Elle assiste impuissante au rassemblement de tous ces ingrédients qui petit à petit sont en train d’être mis ensemble dans la préparation de la future gestion opaque de notre pétrole et notre gaz.
Si dans cette phase de sélection des ingrédients, il paraissait évident la mise en place d’un mécanisme de gestion transparente et inclusive de ces ressources à venir, de la sélection des prestataires internationaux pour leur exploitation, et de la signature des contrats y afférents, alors qui que puissent être les candidats à l’élection présidentielle de 2024, jamais un Sénégalais n’aurait été prêt à leur sacrifier sa vie ni à mettre en danger celle de ses frères.
Malheureusement cette jeunesse corrompue par ce système le connait que trop bien et a même eu à fermer les yeux sur la souffrance d’une des leurs ; jeune masseuse entrainée dans les tribunaux pour une affaire dont elle ne comprendra malheureusement jamais les tenants et les aboutissants mais seulement obnubilée par les millions promis et brusquement devenus 600 mille francs, moins de mille euros.... On trouvera rarement une aussi éloquente illustration des effets induits de la pauvreté et du désespoir.
Si cette jeunesse n’était pas corrompue, elle n’aurait jamais gonflé les rangs des partisans d’un homme politique empêtré dans une affaire de mœurs fut il de loin le meilleur de tous les potentiels candidats. Elle aurait plutôt cherché à préserver une des leurs de cette corruption dont malheureusement une multitude de nos filles sont victimes. Elles sont nombreuses à succomber au piège de tous ces prédateurs publiquement connus et ayant déjà été condamnés sans que cela ne les tue de honte ni ne les empêche de reprendre le micro en public. Cette affaire sweet beauté, c’est juste un pami la pléthore d’instituts de massage ou de beauté de Dakar sur lesquels nos autorités ferment les yeux ou du moins ne les ouvrent que si l’accusé est un adversaire déclaré.
Il ya réellement un besoin urgent et impératif de changements structurels
Notre seul moyen d’éradiquer cette corruption de la jeunesse est de lui redonner foi au système, foi en ses institutions et en sa justice. Cette jeunesse se remettra dans les rangs au seul espoir de perspectives meilleures avec des programmes concrets qui donnent de la place au travail, à l’apprentissage et à la résilience pour gravir les échelons. Cette jeunesse veut avoir une école publique qui donne le choix de s’orienter vers un lycée professionnel dans toutes les régions du Sénégal, qui garantisse un diplôme de BEP puis BTS de valeur, qui garantisse un métier noble et porteur en phase avec le stade de développement économique de notre pays. Il s’agit de fournir un nombre critique de professionnels du BTP, de techniciens de laboratoires, de l’agro-industrie, d’infirmiers, etc. Certains réclament des universités qui forment plus de médecins, plus d’ingénieurs, plus de pharmaciens, plus de biologistes, plus d’astronautes, plus de data scientist.
Notre Sénégal regorge de jeunes qui ne demandent qu’à travailler et apprendre mais que malheureusement le système a poussé au gorgorlou après les avoir abandonnés dans des daaras où les parents trop pauvres pour les nourrir les ont déposés à l’âge de 3-4 ans après la naissance du 3ème petit frère. Ils en sont sortis adolescents lorsque devenus trop grand pour qu’on leur donnât encore des pièces dans les rues qui les accueillent de l’aube au crépuscule. Cette jeunesse corrompue entièrement par les faits qui sont à l’opposé des textes entérinés et annoncés en grande pompe mais qui n’ont pas aidé ces enfants talibés à retrouver leurs foyers. Cette jeunesse corrompue ompte tous ces ados et jeunes adultes déscolarisés et sans métiers, victimes de la mauvaise gestion de l’éducation nationale qui constituent aujourd’hui cette bombe humaine prête à exploser à chaque scandale politique.
Malheureusement tous les bords politiques tentent de l’instrumentaliser. Ils oublient cependant que ne peut pas faire sortir la jeunesse dans la rue qui veut mais qui peut. Celui-là qui aura gagné sa confiance et son respect...
Cette jeunesse a aussi très bien compris cet autre jeu de dupe auquel s’adonne une bonne partie de l’opposition bien camouflée et ne faisant que le strict minimum pour exister. Cette opposition très souvent transhumante ou entre deux chaises, opportuniste à souhait, attend patiemment du leader de Pastef qu’il fasse le combat contre le 3ème mandat, au risque de sa propre éligibilité. Et une fois le combat terminé, ils essaieront de profiter du boulevard ainsi formé par la défection de l’un et/ou l’autre entre les 2 ans fermes de prison et la non-candidature. Ces opposants tous membres actifs du système et pour qui devenir président est une plus la consécration de plus de 30 ans de carrière politique qu’une mission de service public, les jeunes les ont identifiés et en aucun cas ne vont en faire leur roi.
Ils oublient qu’en 2012 la jeunesse avait opté pour un homme de 51 ans face aux velléités de Wade de rempiler au terme de ses 2 mandats, et qu’en 2024, leur idole aura tout juste 50 ans. Et que celui qui veut se faire une place dans ce flou politico-constitutionnel devrait s’assurer qu’il n’a pas plus de la cinquantaine et/ou n’a jamais profité du système.
Ce système tout entier avec ses députés de tous bords a failli dans son rôle de parent en premier puis dans son rôle d’autorité en charge de l’éducation, de la sécurité, de l’économie, du développement, de l’agriculture, de l’élevage, de l’Energie, de la formation professionnelle, de l’emploi, de la femme et de la jeunesse. Tous ces manquements dans l’exercice des fonctions régaliennes dis-je, sont responsables de la corruption de notre jeunesse. Les vrais coupables n’ont eux pas reçu d’assignation à comparaitre ni n’ont été condamnés pour corruption de cette jeunesse là.
Cependant aucun chèque à blanc n’est signé à qui que ce soit
En effet si cette confiance que la jeunesse accorde à son leader venait à se perdre pour des raisons évidentes de non tenue des promesses, de manque de probité, de non-droiture, d’injustice et de mépris de son peuple, cette même rue reviendrait alors comme un boomerang à la charge contre l’allié qui aura déçu. Puissions-nous ne pas avoir à revivre cela.
C’est pourquoi, nous lançons un cri du cœur au projet, à l’espoir de cette jeunesse, au messie, à l’homme providentiel, quelque soit le nom qui lui est donné, qu’il reflète et matérialise ce qu’il suscite d’attentes et d’espérance pour nos jeunes. Notre pays est à un tournant où il n’y a plus de place pour la fourberie ni pour les promesses électorales non tenues. Notre pays a besoin à sa tête d’un patriote sincère choisi par son peuple sur la base de son langage direct et sans détours. Punissant les malversations des dirigeants en charge du bien public. Nos jeunes veulent accorder leur suffrage à celui qui ne va taire aucun scandale financier et qui n'aura de cesse de les traquer afin que les fonds soient rendus à la nation.
Bref nos jeunes ont choisi de mourir pour celui qui en premier aura une politique de rupture avec ce système dont ils ne veulent plus. Alors qui que vous soyez et quels que soient ceux qui vous entoureront ou vous accompagneront, tachez de ne pas les décevoir en mettant à nouveau les conditions d’une situation identique à celle contre laquelle ils sont sortis en masse à chaque fois et se battent en vain depuis de trop nombreuses années.
Positionnez cette jeunesse en priorité absolue et faites de ses doléances vos objectifs principaux. Apportez ainsi votre contribution significative à l’affranchissement de cette jeunesse africaine. Permettez-lui par vos promesses tenues de connaitre la dignité des fils des grandes nations libres et démocratiques en marche vers son développement équitable.
Devenez celui qui redonnera au Sénégal cette place de premier de la classe dans la diplomatie africaine qu’il vient de perdre après qu’un chœur à l’unissions ait exprimé à notre place ce Nostra maxima culpa qui ne nous honore pas du tout.
Construisez-nous avec toutes les forces vives, un Sénégal nouveau sans discriminations flagrantes, sans cloisonnement, où tout le monde mange à sa faim et peut se loger décemment, où l’on n’expose pas de façon éhontée ses biens mal acquis et où la jeunesse ne serait plus de corrompue.
Dieu protège nos enfants !