RÉPONSE À DEUX IMPOSTEURS
Kamel Daoud qui a écrit de bons livres, semble souffrir depuis qu'il fait le pigiste du journal de droite Le Point, du phénomène de «la haine de soi»
Rappelez-vous, Monsieur Daoud, que l'Algérie est née grâce aux «terroristes», aux dires des Bugeaud et des Bigeard! Et nous sommes si fiers d'être leurs enfants! Mais Kamel Daoud qui a écrit de bons livres, semble souffrir depuis qu'il fait le pigiste du journal de droite Le Point, du phénomène de «la haine de soi».
Il [Jean Genet] voulait que j'écrive un article sur l'horreur des camps palestiniens. Il revenait de la Jordanie. Il voulait témoigner, dénoncer. Je me suis proposé d'écrire un article pour Le Monde, journal auquel j'avais commencé à collaborer. Genet craignait qu'on ne passe pas l'article, car il était persuadé que les médias français étaient «sous la coupe des sionistes»?! On a travaillé ensemble pendant plusieurs jours pour que je puisse prendre en dictée ses propos. Il lui arrivait de me rappeler pour changer parfois un mot. «Tu comprends, il s'agit des Palestiniens, des hommes et femmes sans patrie, en plus si on les maltraite avec des mots laids ou impropres, ce n'est pas possible.»
Tahar Ben Jelloun, entretien avec Fouad Laroui, en 2010, pour Jeune Afrique.
Monsieur Ben Jelloun, le texte que vous venez de commettre contre ce peuple, sur les Palestiniens, est «laid et malpropre», infâme, inqualifiable! De là où il se trouve, le «saint» Jean Genet doit se retourner dans sa tombe!
Une chose amuserait vraiment Jean Genet de voir que la journée qui devait lui être consacrée, lui et son rapport à la Palestine, par l'Institut du Monde arabe à Paris, jeudi 13 octobre 2023, a été reportée. Vous deviez y intervenir, ainsi que Leïla Chahid et Elias Sanbar (entre autres). Comme avait été interdite en 1961, en pleine guerre d'Algérie, sa pièce de théâtre «Les Paravents» qui tournait en dérision les attributs de la France coloniale. Quelle rage, pour l'écrivain revenu des camps de Sabra et Chatila avec des témoignages sur l'innommable massacre perpétré sous les yeux de la soldatesque d'Israel; il visitait alors les camps palestiniens avec un passeport délivré par Yasser Arafat. Il serait vraiment surpris par votre volte-face de petit parvenu imposteur, qui est la vôtre depuis un certain nombre d'années en France! L'imposture consistant à décliner son identité pour parler en «spécialiste» averti et objectif de la situation en Palestine occupée! Vous faisant en quelque sorte, le sujet et l'objet de votre pseudo-analyse.
Dieu auquel vous croyez
Un ethnologue de commande pour tout dire. Les lecteurs auraient été intéressés par ce qu'il vous reste de principes concernant cette question éminemment politique: la décolonisation de la Palestine occupée, et non par le Dieu auquel vous croyez ou ne croyez pas! Vous osez publier un papier dans un baveux qui déshonore la presse, à la gloire de ceux qui vous rétribuent et vous portent aux nues: «Le 7 octobre, la cause palestinienne est morte, assassinée» écriviez-vous. C'est vous et vos semblables qui assassinez la CAUSE PALESTINENNE! Vous et vos semblables, traîtres à la cause des Justes, ainsi que tous ceux parmi les gouvernements arabes qui ont accepté de se compromettre et d'offrir à un État colonial, génocidaire, un blanc-seing sans aucune contrepartie pour le peuple palestinien expulsé de sa terre! Les assassins sont ceux qui ont jeté aux oubliettes le droit des peuples à vivre LIBRES (et sans guillemets comme vous le faites dans votre texte). Vos mots marchent sur le corps supplicié des enfants et des femmes de Gaza. Contournant l'expression déshonorante d'un ministre génocidaire traitant les Palestiniens d'animaux, vous écrivez: «L'horreur est humaine, je veux dire que les animaux n'auraient jamais fait ce que le Hamas a fait». Ce qu'a fait et que continue de faire le gouvernement d'extrême droite de Netanyahou, comment le nommer? Vous avez beau jeu de vous dissimuler derrière des considérations humanistes générales dans une avalanche de «je», «me», «moi», «ma», «mon», à la fin de votre article. Il ne s'agit pas de vous mais de la survie de tout un peuple! Gêné quelque peu aux entournures, vous rappelez hypocritement à «ne pas confondre le Hamas avec la population (2,5 millions d'habitants), qui vit sous occupation et embargo».
La CAUSE PALESTINIENNE nous l'écrivons en majuscules, comme toutes les causes où des peuples combattent pour la dignité et la liberté, quelles que soient par ailleurs leur couleur de peau et/ou leurs croyances!
Nous l'écrivons et l'écrirons en majuscules, n'en déplaise à l'autre «voix de son maître», Kamel Daoud, sonné/sommé de baver un texte fourmillant de néologismes imbéciles et utilisant les guillemets pour parler de la CAUSE PALESTINIENNE! BHL a dû l'appeler pour lui dire bravo pour sa promptitude à hurler avec les loups! Rappelez-vous, Monsieur Daoud, que l'Algérie est née grâce aux «terroristes», aux dires des Bugeaud et des Bigeard! Et nous sommes si fiers d'être leurs enfants!
Mais Kamel Daoud qui a écrit de bons livres, semble souffrir depuis qu'il fait le pigiste du journal de droite Le Point, du phénomène de «la haine de soi» tel que décrit par Theodor Lessing.
Les Juifs allemands
Dans un livre intitulé «Der jüdische Selbsthass» publié en 1930 (publié en 1990 en traduction française sous le titre: La haine de soi, le refus d'être juif) l'auteur lui-même juif, tente d'expliquer le désir de s'effacer et d'effacer leur origine et leur culture, des Juifs allemands devant la montée du nazisme dans les années 1930. Comme ces Juifs «malades de leur origine», à qui on avait laissé le choix (apparent) de s'effacer ou de s'intégrer, c'est-à-dire d'accepter sans s'en distancer les modèles et les injonctions de la société bourgeoise chrétienne dominante, certains rejettent aujourd'hui, à force de contorsions intellectuelles, la faute de la tragédie sur le peuple palestinien, alors que la Nakba de l'occupation de son territoire a été imposée et orchestrée depuis des décennies par l'Occident malade de la «solution finale». Comme les Juifs allemands décrits par Lessing, Tahar Ben Jelloun et Kamel Daoud oublient que dans la société où ils ont choisi de vivre aujourd'hui, ils sont et seront toujours des minoritaires. Se draper dans les oripeaux de la culture dominante et joindre leur voix à la sienne est pathétique!
Quant à l'Europe et ses prétendues valeurs, je citerai le grand René Maran, Prix Goncourt 1921, qui perdit sa place d'administrateur pour avoir publié «Batouala», où il dénonçait les atrocités de la colonisation française, en Afrique centrale: «Civilisation, civilisation, orgueil des Européens et leur charnier d'innocents, Rabindranath Tagore, le poète hindou [...] a dit ce que tu étais! Tu bâtis ton royaume sur des cadavres. Quoi que tu veuilles, quoi que tu fasses, tu te meus dans le mensonge. [...] Tu es la force qui prime le droit. Tu n'es pas un flambeau, mais un incendie. Tout ce à quoi tu touches, tu le consumes...» («Batouala». Véritable roman nègre, p.11)
Le petit peuple palestinien, petit par le nombre, mais si grand de détermination et de dignité, dit non à l'oppression barbare et refuse de mourir, provoquant la mise en branle des armadas de tout l'Occident, ses porte-avions monstrueux et ses non moins monstrueuses levées de boucliers des médias aux ordres du système néolibéral-colonialiste-bourgeois-décadent. Ce système décadent, hypocrite, amoral, foulant aux pieds ses propres principes lorsqu'il s'agit d'écraser ceux qui refusent d'obéir à ses ordres, ce système inique a-t-il donc besoin de vos plumes?
Il faut rêver au jour où, figurant l'un et l'autre dans quelque manuel de littérature générale, vous serez classés aux côtés de Louis-Ferdinand Céline ou Drieu La Rochelle (répondant en 1941 à l'invitation de Goebbels, ministre nazi de la culture et de la propagande), condamnés par les tribunaux à la fin de la Seconde Guerre mondiale, pour avoir soutenu l'idéologie nazie. Et Netanyahou en chemise noire, présidant son conseil de guerre, ne peut pas ne pas rappeler les phalanges de Mussolini, bombardant et gazant les peuples éthiopien et libyen, pendant la Seconde Guerre mondiale! Vos écrits confortent sa politique génocidaire.
À défaut de rappeler le droit à la liberté de tous les peuples de la planète, il vous reste à écrire un autre «Bagatelle pour un massacre». Peut-être pourrons-nous y lire, comme dans l'un des romans de votre confrère baveur raciste Houellebecq, les propos d'un de ses personnages disant se pâmer de plaisir chaque fois qu'une femme palestinienne enceinte se fait exploser par un tireur? Vous n'êtes pas encore au bout de l'infâmie!