ZULU MBAYE : LE ROI ET L’ARTISTE…
Quel accueil un artiste-roi peut-il réserver à un Roi, Sa Majesté le Roi, lorsque celui-ci entre dans un espace dédié aux arts visuels ?
Quel accueil un artiste-roi peut-il réserver à un Roi, Sa Majesté le Roi, lorsque celui-ci entre dans un espace dédié aux arts visuels ?
V’Arts : le «territoire des arts»…
L’artiste a vu entrer, dans cet espace, des véhicules peu ordinaires, presque des «vaisseaux spatiaux», et il a pris -courageusement- la décision d’aller à leur rencontre, mais surtout de chercher à savoir qui arrivait à cette heure-là, au Village des arts de Dakar ?
Un grand baobab -royal- trône à l’entrée du Village des arts de Dakar, en face de l’atelier de celui qui deviendra roi, artiste-roi, par un coup de baguette magique…
La «canne magique» ?
Comment imaginer, un seul instant, qu’un roi était arrivé et qu’il fallait l’accueillir avec tous les honneurs dus à son rang ?
L’arrivée du roi n’avait pas été annoncée car la visite était strictement privée, voire secrète…
Aucun comité d’accueil n’avait eu le temps d’être mis en place…
Aucune fanfare n’était sur place…
Aucun service officiel…
Aucun hymne ne pouvait retentir, même l’hymne du baobab, l’hymne joué le 30 novembre 2014, au Théâtre de verdure Bakary Traoré du Monument de la Renaissance Africaine (Mra).
Parmi les souvenirs à conserver -précieusement- au Village des arts de Dakar, la visite du roi figurera, en bonne place, lorsqu’il faudra écrire l’histoire du Village des arts de Dakar et des artistes qui la peuplent, du lever au coucher du soleil…
Quelle lumière éclairait, ce jour-là, le Village des arts de Dakar ?
Comment et pourquoi le roi avait-il pris la belle décision d’aller à la rencontre des artistes du Village des arts de Dakar ?
Comment avait-il appris l’existence du Village des arts de Dakar ?
Un jour, cette belle histoire de la visite du roi sera écrite et toutes les «pépites» pourront briller au soleil…
Un jour, nous saurons, avant la fin du vingt-et-unième siècle…
Notre siècle de lumière…
Il est rare, dans notre histoire sénégalaise, voire africaine et même internationale, qu’un roi soit accueilli par un artiste, peut-être le «roi des artistes» ?
Le Village des arts de Dakar, à cette époque-là, avait désigné un «Chef» qui était devenu son «Président»…
La rencontre du «Roi et de l’artiste», dans cet espace de création permanente, le Village des arts de Dakar, était exceptionnelle…
L’artiste, fût-il «roi des artistes», ne savait pas qu’il recevait, pour la première fois en terre sénégalaise, un roi célèbre…
Et puis l’identité de celui qui se trouvait dans le «dernier vaisseau spatial» fut révélée à l’artiste…
L’artiste garda son calme légendaire et il accueillit le roi sans aucune formule protocolaire, mais avec tout le respect dû à son rang…
Cet accueil, plutôt rare et insolite, a marqué l’artiste, mais aussi le roi…
Le roi est sorti de son «vaisseau spatial», il arrivait de la «planète des rois», et après avoir «posé son regard» sur l’artiste qui l’accueillait, il s’est «mis à le suivre» pour une visite guidée exceptionnelle au sein des ateliers ouverts, ce jour-là, du Village des arts de Dakar.
Le roi suivait l’artiste…
Comment imaginer une telle scène ?
Ces «prolégomènes» étant rappelés, entrons ensemble dans l’interprétation de la lumière…
2016 : une année de lumière pour le Village des arts de Dakar…
Aube et Aurore… (2011)
Les artistes auraient dit plutôt : une année de «lumière vive»…
La lumière est tombée sur le Village des arts de Dakar, à quelques encablures du Stade Léopold Sédar Senghor, comme la nuit tombait autrefois sur Tombouctou la mystérieuse…
Tombouctou des «nonuplés» nés au Maroc : la porte de la légende est désormais ouverte et le docteur Ahmed Baba, le savant de Tombouctou, attend son heure à la cour du roi…
Stade Léopold Sédar Senghor sur les clôtures duquel les artistes du Village des arts de Dakar auraient dû dessiner des fres¬ques…
Léopold Sédar Senghor, premier président de la République indépendante du Sénégal, celui-là même qui accueillit en 1964, un autre roi…
«Dialogue des rois» à cinquante-deux ans (52) d’intervalle, intervalle de temps…
Sur l’autre territoire, où un roi fut accueilli, une «lumière brillait dans le ciel»…
Le roi qui venait d’entrer sur le «territoire des arts» ne «connaissait» pas (un roi sait tout…) l’histoire de l’autre roi…
Cette autre belle histoire lui sera contée un jour…
Trois dialogues : «dialogue des rois», «dialogue des territoires» et «dialogue de la lumière» : lumière duale, corpusculaire et ondulatoire…
La lumière éclaire les ateliers des artistes, mais elle éclaire d’abord et avant tout, la «conscience artistique» des pensionnaires du Village des arts de Dakar.
Le «premier roi», accueilli en 1964, sur un autre territoire, proche de la mer, ne «savait» pas (un roi sait tout) que ce territoire où brillait la lumière était situé à proximité d’un village…
Village contre Village…
Mbatal…
Rivage contre virage…
L’espace sait unir et relier tous les temps du monde : passé, présent et avenir…
La visite du roi ne sera pas racontée, en détail, car seule compte finalement, l’heure d’arrivée sur le «territoire des arts», car cette heure-surprise restera magique…
Aucune trace ne sera laissée dans le «livre d’or» posé à l’entrée du Village des arts de Dakar…
1964 : des photos de l’autre roi ont été prises et elles existent toujours dans les archives, bien conservées.
Hommage devra, un autre jour, être rendu par tous les artistes du Village des arts de Dakar au roi qui décida de venir découvrir les œuvres créées et exposées dans les ateliers…
Mille grâces lui soient rendues dans tous ses palais…
Mille soleils brillaient dans les ateliers du Village des arts de Dakar
Pépites d’or…
Ce jour-là, le jour de l’hommage attendu, les mots qui s’envoleront vers le roi devront être des mots forts, dignes d’un roi, et ils sauront toucher le cœur du roi.
Lorsque cette histoire du «Roi et de l’artiste» nous a été racontée, en 2016, après la visite du roi, nous avons été saisi (nous = je) par l’émotion pour une raison toute simple : nous avons «habité» (nous = je) les deux territoires : «le territoire des arts» et le «territoire du pétrole»…
Tu diras au roi -quel privilège- toi, Zulu, l’artiste devenu roi, mon ami, celui que j’ai reçu avec les «Children of Manouche» sur la Terrasse André Malraux de la Casa Manouche, le 21 septembre 2023, et qui a parlé de Pierre Lods, qu’en 1985, le jeune pétrolier que j’étais, avait choisi la «raffinerie de Mohammedia», la «Samir» historique…
Au dernier jour de mon passage à la «raffinerie de Mo¬hammedia» où j’étais en stage, j’ai été reçu par le Directeur général de la Samir (je l’avais rencontré au Negresco à Nice en 1984), M. Menjour qui appartenait à la famille royale…
L’histoire est «circulaire»…
Les «liens majeurs» sont invisibles au soleil…
J’ai écrit ce texte intitulé «le Roi et l’artiste», quelques jours avant la célébration des «Cin¬quante ans» de création artistique de Zulu Mbaye…
Le 27 octobre 2023, l’Afrique célèbre Zulu Mbaye au Musée Théodore Monod.
L’artiste de «l’Ecole de Dakar» est devenu roi…
VOVO BOMBY