LA DEFENSE DE BETHIO PLAIDE LA CLÉMENCE ET L’ACQUITEMENT
Lors de leurs plaidoiries, les conseils de la défense ont tenté de disculper leurs clients lourdement chargés par le procureur qui a requis la prison à vie contre le guide des Thiantacounes
Le pool d’avocats des présumés meurtriers de Bara Sowet de Ababacar Diagne a demandé la clémence de la justice, avant-hier mardi. Lors de leurs plaidoiries, les conseils de la défense ont tenté de disculper leurs clients lourdement chargés par le procureur qui a requis la prison à vie contre le guide des Thiantacounes.
Les avocats de la défense ont plaidé pour l’acquittement de leurs clients concernant les délits d’association de malfaiteurs, de recel de cadavre, de recel de malfaiteurs, d’homicide aggravé et de complicité de meurtre avec actes de tortures et barbaries. Toutefois, ils ont plaidé coupable pour l’inhumation sans autorisation administrative. C’est l’avocat de Moussa Diéye poursuivi pour association de malfaiteurs, homicide aggravé, recel de cadavre et inhumation sans autorisation, qui a plaidé le premier en avouant la culpabilité de son client pour le dernier chef d’accusation. Selon Me Adama Fall, la justice ne doit pas suivre la vindicte populaire qui demande à tout prix le sang et le sensationnel. «Cette douleur ne doit pas nous faire sortir des chantiers et des limites de la justice pour appréhender chacun et le condamner à la hauteur de la faute qui a été commise. Certes il y a eu une douleur, mais cette douleur ne doit pas justifier des demandes faramineuses. L’objectif est clair, ce n’est pas d’obtenir une réparation, mais plutôt une demande sans discernement d’une perpétuité», a déclaré Me Fall qui demande au juge d’élaguer certains chefs d’accusation, sauf l’inhumation sans autorisation. A ce sujet, dit-il son client a fait son mea culpa.
ACQUITTEMENT
Pour sa part, Me Souleymane Diallo a fait recours à la même procédure de défense. A l’en croire, Ali Diouf ne peut être poursuivi que pour avoir aidé Khadim Ndélla à cacher l’arme du meurtre. «Durant toute la procédure, aucun témoin ne l’a désigné comme ayant pris part à la bataille. Pour ce qui est de Mame Balla Diouf, il a reconnu avoir participé à l’inhumation». Djibril Wélé, avocat de Serigne Saliou Barro, Me Mame Tiaba Ba, conseil de Cheikh Faye, Me El hadj Amadou Ndiaye, avocat de Mohamet Sène, Me Bassirou Samb, avocat de Mamadou Hann dit Pape, Me Boubacar Ndéne, conseil de Pape Ndiaye, Me Faty, avocat de Cheikh Faye, Me Abderrahmane Sow alias Lénine, avocat de Cheikh Faye et Serigne Khadim Seck, Me Moustapha Dieng, avocat de Serigne Saliou Barro et Ali Diouf ont unanimement rejeté les délits d’association de malfaiteurs, homicide aggravé, recel de cadavre. Pour Me Mamadou Moise Ndior, on entend par association une pyramide de malfaiteurs qui s’est constituée, dont le guide des thiantacounes est au sommet, et suivie par Cheikh Faye son chambellan et enfin le reste de la troupe. Or, explique l’avocat, «c’est une bataille rangée, instantanée, qui s’est passée au soir du 22 avril à Médinatoul Salam».Allant plus loin, Me Abderrahmane Sow dit que le jour des faits «les éléments de la gendarmerie ont posé des questions à Béthio auxquelles Cheikh Faye a répondu. Mais au moment des faits, Cheikh Faye n’était pas au courant ; car le gendarme a demandé s’il y avait des blessés, et non des morts. Malheureusement, les gens ont tendance à faire une mauvaise traduction du wolof car «ganiou» en wolof peut signifier blessé ou mort».
ATTAQUE CONTRE LE PARQUET
Me Abderrahmane Sow, qui défend Cheikh Faye et Serigne Khadim Seck, s’en est pris au procureur en l’accusant de tenter d’influencer l’opinion publique dans son réquisitoire. «L’option du parquet est d’amener le tribunal à capituler face à une demande sociale qui a été empestée par la presse qui a su utiliser les mots émotionnels pour qualifier la perte de vie de Bara Sow et de Ababacar Diagne », s’indigne-t-il. En matière criminelle, argue Me So, la responsabilité est individuelle. «Donc c’est malheureux pour le procureur de dire que tous ont participé, donc ils seront tous condamnés. Il appartient à la justice de dire qui a fait quoi et de déterminer le rôle de chacun avant de sanctionner. A l’en croire, le présumé tireur n’est pas l’auteur de la mort de Ababacar Diagne. «Dans le certificat médical, il est établi que 3 balles de diamètre 3mm ont été extraites au niveau de l’avant-bras droit du sieur Diagne. La balle d’1mm qui n’a pas pu traverser la peau, ne peut en aucun cas traverser la chair et les os pour arriver au niveau des poumons. Ce sont les coups ayant fracturé sa tête qui ont causé la mort de la victime. La cause directe, c’est la fracture de la boite crânienne», a plaidé Me Sow.