L’ARTISTE RAPPEUR QUI REVE DE VOIR LE WOLOF DEPASSER LES FRONTIERES
Son nom de scène est «Général Seven». Deux mots qui ont un sens pour ce jeune artiste, répondant à l’état au nom d’Ibrahima Fall.
Il s’agit de ce jeune artiste qui évolue dans le milieu hip-hop et qui veut glaner des galons dans ce métier. Et «Seven» qui signifie 7 est un chiffre mystique pour ce «talibé Cheikh» qu’on surnomme «Set». Mais dans son lyric, son flow, son texte est codé dans ces lettres. Originaire du Walo, de Gaya plus précisément, il a commencé à faire le hip-hop au collègue en 2004. Il a alors commencé à fréquenter les studios professionnels et a sorti sa première mixtape de 7 titres intitulée «Référence», juste pour faire sa promotion.
Actuellement, il est sur un projet de vidéos qui sera bientôt disponible, avant la sortie officielle de son premier album, dans 2 ans. «Car, dans la mixtape, il y a quatre titres et chaque morceau est un chapitre qui peut faire l’objet d’un album», précise-t-il. Il a une thématique engagée, il aborde souvent des thèmes de société. Et ‘Général’ ne cherche pas loin, puisque dans la plupart des ses chansons, c’est un vécu. «Je m’inspire des images de la réalité, des histoires vécues, comme dans le morceau dédié à ma mère c’est du vécu, je ne cherche pas loin», a-t-il déclaré.
Dans sa musique, on retrouve beaucoup de spiritualité, une façon de rendre hommage à des érudits : El Hadj Malick Sy, Oumar Foutiyou Tall. Mais aussi à de grands hommes qui ont marqué l’humanité, l’Afrique en particulier: Cheikh Anta Diop, Thomas Sankara, Nelson Mandela. «C’est des gens qui ont fait beaucoup de choses pour montrer que nous avons des valeurs. Et c’est normal que ces personnes soient citées en exemple, qu’ils soient notre miroir, notre reflet, pour préserver nos valeurs. Je veux faire partie des jeunes pour valoriser notre continent pour qu’ilsoit numéro un dans le monde», déclare-t-il. En effet, il se définit comme «un artiste tout court». Puisqu’il surfe dans plusieurs styles. Il fait du rap hardcore, du slam, du jazz, du reggae, rnb. «Je fais de la musique et peux poser sur n’importe quel instrument, je fais de la musique. Je suis ouvert à tous les genres musicaux», dit-il.
Son originalité, c’est le rap wolof. «Car, selon lui, on parle de hip-hop galsen, c’est hip-hop Djolof. Nous sommes des Wolofs et si nous voulons mieux vendre notre musique pour qu’elle dépasse les frontières, il faut le faire dans la langue locale. Mais quand tu veux chanter en français ou en anglais, alors qu’on ne peut pas impressionner les Français ou les Américains dans sa langue, ça ne passe pas». «Il nous faut cette originalité. On a notre wolof, il faut le valoriser qu’il fasse partie des langues internationales», ajoute-t-il en précisant que, si nécessaire, il va cependant chanter en français et en anglais. «J’espère voir un jour la boule tourner et que ces gens-là fassent aussi l’effort de comprendre notre wolof. Et c’est possible, il suffit d’y croire. Pour impressionner, il faut innover», martèle-t-il. Au-delà de la musique Ibrahima a un métier.
En effet, il est céramiste et a terminé sa formation au Lycée Maurice Delafosse. «Je compte allier les deux. Je me suis ménagé pour finir ma formation. Ainsi, la musique n’a rien entaché à mes études. Surtout que l’un n’empêche pas l’autre», fait-il savoir. Issu d’une famille religieuse, il est le seul artiste de la famille. Du coup, ce n’était pas facile pour lui. «Mais, grâce à l’éducation que j’ai reçue, j’ai la tête sur les épaules, et mon sacerdoce, c’est d’être le digne représentation de Gaya. Je ne vais rien faire qui va à l’encontre de mon éducation. Car la musique est pour moi un moyen d’étaler mes sentiments», déclare l’artiste. «Général Seven» renseigne, en outre, qu’il n’a été influencé par personne.
Par contre, il a des références dans le milieu. «J’écoute des ténors du hiphop. Il y a certains dont je respecte le texte, le lyric, le flow. Mais je ne peux dire que c’est Massamba ou Mademba qui m’a inspiré pour entrer dans le hip-hop. Et ce n’est pas de la prétention», précise-t-il.