OUMAR NDIAYE XOSLUMAN EN PHASE DE REALISER SON REVE «YOUZBA»
Oumar Ndiaye avait marqué les esprits au sein de l’orchestre Golden Boy dans lequel il avait réussi à se frayer son chemin. Sa carrière musicale débute dans sa jeunesse.
Oumar Ndiaye Xosluman se rappelle au bon souvenir des mélomanes sénégalais. Disparu des radars discographiques depuis de nombreuses années, le folk singer vient de sortir un nouvel album de dix titres en collaboration avec le célèbre guitariste américain Smokey Hormel. Par la magie du téléphone, nous avons pu échanger avec lui sur le contenu de ce nouvel opus. Trajectoire d’un artiste qui est à deux pieds de conquérir l’Amérique.
Québec, terre d’adoption
Oumar Ndiaye avait marqué les esprits au sein de l’orchestre Golden Boy dans lequel il avait réussi à se frayer son chemin. Sa carrière musicale débute dans sa jeunesse. Il forme avec des amis le groupe « Les Golden Boys de Dakar ». C’est avec ce jeune groupe qu’il fait ses premières scènes et côtoie des grands noms de la musique sénégalaise. En 1995, il sort son premier album intitulé « Xosluman » (débrouillard) qui le propulse au-devant de la scène. La chanson-titre de l’album devient si populaire que le mot Xosluman finit par faire partie intégrante de son nom de scène qui devient Oumar Ndiaye Xosluman. En 2009, il s’installe au Québec où il arrive avec à son actif six albums, signe d’une carrière bien entamée dans son pays et le ferme objectif de faire découvrir sa musique sénégalaise engagée à son pays d’adoption. Arrivé au Québec, Oumar Ndiaye Xosluman garde un contact étroit avec le Sénégal où il continue de développer sa carrière. Il sort l’album « Montréal-Dakar » en 2012. Celui-ci retrace son évolution au cours des trois précédentes années passées dans la belle province. Il participe à la trame sonore du film, « Un cargo pour l’Afrique » du cinéaste québécois Roger Cantin et se produit régulièrement sur scène au cours de festivals et concerts à travers la province. « Une fois au Canada, j’avais pour seule ambition de revenir au Sénégal. Ensuite, j’ai fait la musique de films comme « Un Cargo pour l’Afrique », « Le journal d’un coopérant ». J’ai aussi reçu le Sili d’argent de la Musique du monde. Ce sont vraiment ces opportunités qui m’ont poussé à rester au Canada. Je rêve d’organiser un très grand concert au Sénégal. Nous avons été des précurseurs. Donc mon rêve consiste à revenir au Sénégal et surtout à aider de jeunes musiciens qui font de la musique acoustique. Je suis très patient et je sais très bien comment les choses se passent. J’attends que toutes les opportunités soient réunies pour proposer un grand spectacle au Sénégal. Je suis convaincu que ma musique est très prisée dans mon pays et j’ai un devoir de tout faire pour essayer de répondre à toutes ces attentes. », a expliqué l’auteur de « The Page » Aujourd’hui, son expérience de plus de deux décennies est encore mise en évidence dans son nouvel album de dix titres et intitulé « Soutoura ». On peut y écouter des morceaux comme « Soutoura », »Bayekat », »Marème », « Dem » « Mansana Cissé », « Sénégal Brazil », « Adouna », « Fouta » « Koummpo » et « Africa ». « Je suis un musicien qui a très tôt côtoyé d’autres artistes. Je suis donc très ouvert et cela a contribué à colorier un peu plus ma musique. Je suis toujours dans la dynamique de redonner un second souffle à la musique acoustique sénégalaise. La voie a été balisée par des pionniers comme Seydina Wade, Ismael Lo, et la seconde vague composée des Frères Guissé, Pape et Cheikh,Yoro Ndiaye et moimême. Nous avons joué notre partition malgré un environnement peu favorable. Nous avons tout fait pour nous faire entendre et cela a fortement contribué à nous maintenir en vie », a expliqué l’artiste chanteur et guitariste.
La belle rencontre avec Smokey Hormel
Sa voix mélodieuse et envoûtante ne laisse personne indifférent. Les thèmes de ses chansons incluent un appel à la paix dans le monde, la dure vie des agriculteurs, la trahison, un mariage basé sur l’amour et non sur l’argent, la célébration de nos aînés et leur sagesse, le respect et la gentillesse envers un étranger, et la libération de l’Afrique. Un album conçu avec la complicité du guitariste Smokey, une sommité dans son domaine. Oumar a rencontré Smokey à l’Issyra Gallery à Hoboken au cours d’une visite à New York en 2017. Les deux jouaient de la musique ensemble, déclenchant ce qui allait devenir une collaboration féconde. Sans autre langue commune que la musique, ils se sont liés. Et au cours des deux années suivantes, Oumar a voyagé deux fois de son domicile à Sao Paolo au Brésil, à New York pour enregistrer et interpréter sa musique avec Smokey. Sur ces chansons, Oumar chante et joue de la guitare. Smokey joue de la guitare, de la basse, des percussions et des claviers. Avec Ngor Jallow (percussions et chant) et Sory Koyate (guitare), ils ont créé cette belle collection de 10 chansons intitulée Soutoura. Le mot wolof en langue africaine «soutoura» signifie respect et compassion.
Expériences musicales en Amérique du Nord
Oumar Ndiaye a mis à profit son séjour en Amérique du Nord pour vivre de nombreuses expériences. « Je vis entre le Canada et le Brésil. Mon épouse qui est diplomate y a été affectée. Ce qui fait que je suis obligée d’aller la rejoindre au pays de la Samba de temps en temps. J’ai participé à de nombreux concerts entre Etats-Unis à New York, le Canada et le Brésil. Dans tous ces pays, il y a des amis musiciens avec qui je joue à chaque fois que le besoin se fait sentir. Je n’ai jamais arrêté de faire de la musique. En 2018, j’ai joué à l’occasion de la grande journée de la Francophonie à Sao Paolo. Tout le monde sait que c’est un spectacle de grande envergure. Les musiciens qui participent à ce plateau viennent de partout. De la France, Suisse, Belgique etc. J’étais le seul artiste qui représentait le continent africain. J’ai été récompensé par des prix grâce à des musiques de film que j’ai composées. Au début, l’objectif était de faire la navette entre le Canada et le Sénégal. Mais j’ai eu plusieurs opportunités. Ce qui fait que j’étais obligé de rester sur place », a révélé Xosluman.
L’album « Soutoura », l’âme de l’Afrique à domicile
l’âme de l’Afrique à domicile « Les choses se sont passées de manière très naturelle pour la réalisation de cet album. Smockey est une sommité dans son domaine et c’est une fierté pour moi d’avoir pu travailler avec lui. J’ai vraiment réussi à l’intéresser en mettant en avant ma culture africaine. Cela l’a impressionné et les choses sont allées très vite. J’essaie de garder l’âme de l’Afrique à domicile. C’est la seule façon de ne pas se déraciner. Je ne voudrais jamais perdre ma culture. Le choix du titre de l’album Soutoura n’est pas fortuit. C’est une force intérieure qui surgit chaque fois que tu es dans une période sombre et qui te permet d’avancer. Si le monde était une maison « Soutoura », nous en serions les piliers. Moi qui chante le respect et l’amour qu’on se doit entre êtres humains, je veux du « Soutoura ». Donc quelque part, j’ai pu faire valoir la richesse de notre musique. Je suis donc très ravi de cette collaboration qui peut ouvrir beaucoup de portes. Cela prouve que notre musique peut être bien vendue à l’extérieur si on prend la peine de bien la travailler » a soutenu, le chanteur.
Hommage à Thione Seck
Résolument accroché à la musique sénégalaise, Oumar dit être très affligé par le décès du crooner Thione Ballago Seck. « Je suis très attristé par la disparition de Thione Seck. C’était un très grand artiste et sa mort est une perte terrible pour la musique sénégalaise. D’ailleurs, j’ai tenu à lui rendre hommage en reprenant ses paroles dans un des titres de cet album », a témoigné Oumar Ndiaye qui rêve de reconquérir le public sénégalais. Pour le moment, on peut dire que celui qui chantait « Youzba » a réussi son rêve américain à travers cette belle complicité musicale avec le célèbre guitariste américain Smokey Hormel. Il lui reste à devenir prophète chez lui.