IBOU DIALLO, LE LION DE PAKAO
L’histoire retiendra qu’il fut, en 1952, le premier président de l’Assemblée de la Casamance et 1er député-maire de Sédhiou, fonction qu’il occupera deux fois dans sa carrière politique
L’histoire retiendra d’Ibrahima Diallo, plus connu sous le nom d’Ibou Diallo, et encore appelé «Lion du Pakao» qu’il fut, en 1952, le premier président de l’Assemblée de la Casamance et 1er député-maire de Sédhiou, fonction qu’il occupera deux fois dans sa carrière politique. A ce titre, c’est lui qui a construit le goudron qui encerclait les deux principaux quartiers de la ville et qu’on appelait «la cravate». Il n’a été décapé que récemment pour être remplacé par des pavés dans le cadre du Programme de modernisation des villes (Promovilles) qui a complètement changé le visage de la capitale du Pakao.
La même histoire retiendra qu’il fut aussi le secrétaire général du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) originel. Très proche du Président Senghor, il fut nommé, en 1961, ministre délégué auprès de celui-ci qui le nommera, par la suite, ministre de la Santé et des Affaires sociales jusqu’en 1962. Il sera remplacé par un autre homme politique de Sédhiou, Dembo Coly, un adversaire politique. Cette nomination de Dembo Coly a créé deux sentiments dans les deux tendances de l’époque au sein de l’Union progressiste sénégalaise (Ups) : celui de joie pour les militants du nouveau ministre qui dirigeait également la coordination de Sédhiou et la déception pour ceux du sortant. L’arrestation de son ami et compagnon politique, Mamadou Dia, fera tomber Ibou Diallo dans une certaine disgrâce.
Le fils de Mamadou Lamine Diallo et de Mariama Diallo, né en 1915, à Sédhiou, décide de reprendre un métier pour lequel il était destiné : l’enseignement. Il est sorti de l’Ecole Normale William Ponty major de sa promotion. Avant de revenir à Sédhiou pour être le directeur de l’Ecole Plateau, appelé aujourd’hui, ironie de l’histoire, Ecole…Dembo Coly. Auparavant, Ibou Diallo avait enseigné dans le Blouf à Béchir et Thiobon. Il est décédé en 1971 à l’âge de 56 ans et enterré à Sédhiou dans la cour de sa maison. Un lycée de Sédhiou porte son nom.