LE GRADEC TIRE UN BILAN POSITIF DE LA PRÉSIDENTIELLE
L'organisation se félicite du déroulement globalement pacifique de l'élection, fruit selon elle de sa campagne de sensibilisation contre la violence. Elle formule également des recommandations pour renforcer la démocratie et le système électoral
Le Groupe de Recherche et d’Appui Conseil pour la Démocratie Participative et la Bonne Gouvernance (GRADEC) se réjouit de la manière dont s’est tenue la présidentielle du 24 mars dernier dans notre pays. Une élection, se sont-ils réjouis, qui s’est déroulée dans un climat de paix et de sérénité. Babacar Fall et son équipe ont présenté, hier, le bilan de campagne de sensibilisation sur les violences électorales qu’ils ont eu à mener. Le Gradec a formulé des recommandations visant à pacifier l’espace politique et à réformer le système électoral.
«Le projet a été globalement conçu dans la perspective de la tenue de l’élection présidentielle 2024. Comme vous le savez, beaucoup de menaces ont pesé sur le processus électoral. C’est la raison pour laquelle nous avions pensé qu’il fallait mettre en place un projet dénommé Wadial élections pour lutter contre les violences électorales. C’est ça en fait qui motive particulièrement le projet », a expliqué le secrétaire général du Gradec, Babacar Fall. Avec les émeutes survenues dans le pays en mars 2021 et celles de juin 2023 et qui ont engendré des tensions politiques et impacté la préparation de l’élection présidentielle, ainsi que les irrégularités sur le processus électoral, l’opinion craignait des lendemains incertains. Finalement, tout s’est bien passé. La démocratie sénégalaise est restée debout en dépit de ces tensions préélectorales. « Les périodes de compétitions politiques sont précédées parfois de tensions vives qui peuvent déboucher sur des violences. Par rapport à ce contexte-là, il nous fallait essayer de réfléchir sur un projet susceptible de garantir l’organisation d’une élection transparente, inclusive mais aussi calme et pacifique. L’approche que nous avons mise en œuvre pour la réussite du projet, c’est d’abord de sensibiliser les jeunes. Parce qu’en matière de violences politiques électorales, ce sont plus souvent les jeunes et les femmes qui sont victimes. Donc, nous avons développé un important programme de sensibilisation à travers les réseaux sociaux. Nous avons travaillé avec les influenceurs des réseaux sociaux », ajoute le chef de projet Wadial élection 2024, par ailleurs secrétaire général du Gradec, Babacar Fall.
Babacar Fall Sg du Gradec : « La grande violence tant crainte n’a pas eu lieu»
C’est donc un bilan satisfaisant de la campagne de lutte contre les violences électorales que tire le Gradec. Son secrétaire général se félicite du fait que la violence que tout le monde craignait n’a pas été au rendez-vous. « Il y a eu beaucoup de craintes. Les gens étaient très pessimistes par rapport à tous ce qu’on a traversé dans la dernière période avec la fixation de la date de l’élection. Ensuite, son report et tout ce que cela a soulevé comme tollé, comme manifestations à travers le pays. Donc, vraiment, nous avons été satisfaits à l’arrivée à part quelques incidents mineurs qui ont été notés dans un certain nombre de départements. La grande violence qu’on craignait n’a pas été au rendez-vous. Et si on est arrivé à cette situation, nous le devons aux différents programmes mis en œuvre par le Gradec mais également par d’autres organisations de la société civile qui ont fait beaucoup de dialogue communautaire, de monitoring, de la sensibilisation pour amener les acteurs à préserver le climat social. C’est ce qui nous a permis d’avoir une élection calme saluée à travers le monde « s’est réjoui le Sg du Groupe de Recherche et d’Appui-Conseil pour la Démocratie Participative et la Bonne Gouvernance (Gradec).
Les recommandations du Gradec !
Babacar Fall indique qu’au vu des résultats enregistrés dans la mise en œuvre de leur projet, il est envisagé de travailler à le pérenniser et l’élargir compte tenu des élections législatives anticipées plus que probables qui pourraient se tenir d’ici la fin de l’année.
Dans cette perspective, le Gradec fait des recommandations pour encore pacifier l’espace politique mais aussi réformer le système électoral. « Les recommandations sont nombreuses. Nous pensons que le travail ne s’arrête pas à la fin de l’élection. Il faut continuer. Nous avons un vaste programme d’éducation civique et électorale pour amener les citoyens à comprendre les enjeux d’une élection. A comprendre ou, en tout cas, à mieux appréhender leurs devoirs en tant que citoyens, mais également leurs droits. Nous avons également fait un certain nombre de recommandations concernant la collaboration qui doit exister entre les populations et les forces de l’ordre. Entre les partis politiques, les candidats et les forces de l’ordre par rapport justement à la gestion de la paix, du vivre ensemble, de la cohésion sociale. Il y a également d’autres recommandations concernant la nécessité de réformer le système électoral. D’ailleurs, même le président de la République l’a indiqué. Nous sommes revenus sur toutes ces questions dans le document. Il est possible, à travers la réflexion, la mise en œuvre de ces recommandations, d’arriver à un système électoral plus conforme à notre exigence en tant que nation démocratique. Nous sommes en train de travailler dans cette dynamique », a conclu le secrétaire général du Groupe de Recherche et d’Appui Conseil pour la Démocratie Participative et la Bonne Gouvernance (Gradec), Babacar Fall. Le Gradec va soumettre ses conclusions aux autorités.