L’ENTRETIEN AVEC LE CAPITAINE MAMADOU DIEYE (COALITION IDY2019)
"Au-delà de 2019, un visage nouveau va diriger le Sénégal"
Il a créé un séisme médiatique en son temps, en devenant l'un des rares officiers à dénoncer les tares de la ‘’Grande muette’’ et du système politique. Depuis, il s'est engagé politiquement avec le mouvement Nit et a décidé d'apporter son soutien à Idrissa Seck pour la Présidentielle du 24 février.
Alors, toujours capitaine ?
Capitaine, c’est un état, un statut, donc c’est éternel.
Qu’est-ce qui a finalement été déterminant dans votre choix de supporter Idrissa Seck ?
Une prise de décision se fait à plusieurs niveaux. Et, dans ce processus, il y a plusieurs aspects répartis en quatre points, selon moi. Le premier concerne la situation de stabilité politique et institutionnelle du Sénégal. Plusieurs choses sont en jeu, comme les ressources naturelles qu’on vient de découvrir. Dans un avenir proche, elles seront déterminantes dans la stabilité de ce pays, pour des raisons géopolitiques. Le deuxième point concerne les préoccupations sociales fondamentales des Sénégalais. Il y a un désamour politique évident entre la classe politique et le peuple sénégalais. Le troisième point concerne les engagements internationaux du Sénégal, à l’image du pétrole et du gaz, et d’autres questions sur lesquelles il nous faudra beaucoup de précautions. Le dernier concerne la situation géopolitique du Sénégal. Ce sont ces quatre points qui ont motivé mon choix à la coalition Idy2019.
Votre jeunesse laissait penser que vous alliez plutôt porter assistance à un candidat du même profil que vous, comme Ousmane Sonko par exemple ?
Nous assistons effectivement à un renouveau, un nouveau visage du Sénégal. Au-delà de 2019, c’est ce nouveau visage qui va gouverner ce pays. Mais vu la situation économique et sociale, nous avons besoin de maturité, de sagesse. Il y a trois critères essentiels à la gouvernance : le courage - les jeunes sont courageux, mais nous avons besoin d’un état d’esprit de sage, de maturité. Par rapport à la prise de décision dans le processus, on arrive à un moment où c’est la raison d’Etat qui le remporte. On raisonne plus en termes de personne. Ce n’est pas le capitaine Dièye ou Sonko ou Idrissa Seck, mais l’ultime intérêt des Sénégalais qui compte. Et par rapport à mon analyse, c’est Idrissa Seck qui remplit ces critères.
Vous allez faire les 21 jours de campagne avec Idrissa Seck. Quel impact espérez-vous avoir ?
Quand on parle de leaders, au Sénégal, on parle des paniers. Il est beaucoup question des hommes politiques ou du système, sans pour autant remplir ces paniers. Il y a six éléments qui composent mon profil. Je suis jeune, je suis citoyen, je suis sénégalais, je suis un soldat, je suis un capitaine, je suis un officier. Chacun de ces éléments compte en fonction des populations qui me regardent. Donc, le message que je peux porter à cette jeunesse, c'est l’image qui compte par rapport au leader, et aussi rallier le vote de tous ceux qui sont sous les couleurs de la famille des forces de défense et de sécurité.
Votre participation à cette coalition est un ralliement définitif ou c’est juste momentané ?
Nous sommes en mouvement comme les autres et c’est une coalition par rapport aux élections de 2019. A l’issue, nous allons continuer notre engagement.
En tant qu’expert, comment jugez-vous l’aspect sécuritaire du convoi de votre candidat ?
En tant que capitaine des forces de défense et de sécurité, il y a certaines lacunes par rapport au convoi. Mais nous sommes en train d’y remédier avec les différents responsables. Ce sont des mouvements de foule et de déplacement qu’il faut prendre de manière méticuleuse pour en sortir indemne.