CES MAUX QUI ALARMENT LE SAMES
Le Sames se penche sur la revalorisation de l’indemnité de risque, l’intégration des enfants des agents de santé, décédés de la Covid-19, la baisse des cas de Covid-19, la réhabilitation de l’hôpital Le Dantec
Le comité exécutif national du Syndicat Autonome des Médecins, Pharmaciens et Chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames) s’est réuni pendant 72h dans la région de Ziguinchor, pour diagnostiquer le mal qui gangrène le secteur de la santé. Ils se sont penchés sur plusieurs sujets comme la revalorisation de l’indemnité de risque, l’intégration des enfants des agents de santé, décédés de la Covid-19, la baisse des cas de Covid-19, la réhabilitation de l’hôpital Le Dantec.
La gestion de la Covid-19 est une pilule amère que le Sames n’arrive toujours pas à digérer. Selon les membres du comité exécutif national du Sames, les agents de santé ont payé un lourd tribut en termes d’infection, mais également en termes de décès. «Malgré sa classification en maladie professionnelle au vu du tableau 46, aucun agent de santé malade de Covid-19 n’a été indemnisé et les familles des défunts n’ont bénéficié d’aucune prise en charge.
C’est pourquoi le Sames demande la revalorisation de l’indemnité de risque dérisoire des agents de santé, l’indemnisation des agents de santé victimes de Covid-19, l’intégration des enfants des agents de santé décédés parmi les pupilles de la nation», disent les blouses blanches.
Pour la baisse des cas de Covid19, le Sames estime qu’elle doit être mise à profit pour assurer une bonne couverture vaccinale par une campagne hardie. «Cette campagne requiert la disponibilité de doses suffisantes de vaccins. C’est pourquoi pour réussir ce pari, la communauté internationale doit savoir que seules l’équité vaccinale et la redistribution des doses peuvent assurer l’élimination ou le contrôle de la Covid 19. Et tant qu’une partie du monde ne sera pas correctement vaccinée, personne ne sera à l’abri d’une résurgence de la pandémie», avertissent les syndicats des médecins.
S’agissant de la carte sanitaire de la Casamance, le Sames reconnaît que des progrès ont été réalisés, même si d’importants gaps doivent être comblés en ressources humaines, notamment en ce qui concerne les médecins spécialistes en anesthésie réanimation, en pédiatrie, en cardiologie ou en ophtalmologie dont un seul exerce dans toute la Casamance. «Les blocs opératoires de Ziguinchor, Oussouye et Thionk-Essyl restent toujours fermés et les départements de Bounkiling et de Médina Yoro Foula n’ont toujours pas de centre de Santé», se désolent Dr Amadou Yéri Camara et ses camarades. Ces derniers ont tenu par ailleurs à plaider pour la relance de l’industrie pharmaceutique.
«La souveraineté pharmaceutique est véritablement une nécessité. Nous dénonçons cette manière cavalière de vouloir mener une réforme d’un secteur sans impliquer les acteurs et les partenaires sociaux en particulier», souligne le Sames alertant l’opinion sur la nécessité de la reconstruction de l’hôpital Aristide Le Dantec. «Cet hôpital a formé des générations de médecins et permis de soigner des millions de Sénégalais. Cette infrastructure est devenue vétuste et dépassée», indique le Sames qui se désole du fait que certains maires «qui n’ont ni investi dans la santé ni libéré les fonds issus de l’Etat pendant leur mandat, se permettent d’en solliciter un nouveau».