«LA FEMME EST PAR RÉFÉRENCE LA PERSONNE LA PLUS APTE À AVOIR UNE PERCEPTION NÉGATIVE DES REMARQUES SUR SON POIDS...»
Qu’est-ce qui explique cette tendance beauté, à tous prix ? Nous avons posé la question au Docteur Abdou Khadre Sanoko, sociologue.
Au Sénégal, ou même en Afrique, la femme belle est la femme bien battue avec de belles rondeurs et un corps bien refermé. Cette stipulation des hommes envers la femme pousse certaines à faire recours à des produits. Ces «remèdes» sont en vente libre ou presque au Sénégal : comprimés, sirops, huiles, crèmes ou suppositoires censés faire prendre du poids. Signe d’opulence et de beauté, les rondeurs sont un «marché» porteur au Sénégal. Certaines femmes achètent en pharmacie, sans ordonnance, des sirops antihistaminiques (contre les allergies), qui ont pour effet secondaire de stimuler l’appétit. On trouve aussi facilement des contrefaçons dans les marchés de Dakar. Et des produits pour grossir, sous forme de crème, font aussi fureur. Qu’est-ce qui explique cette tendance beauté, à tous prix ? Nous avons posé la question au Docteur Abdou Khadre Sanoko, sociologue.
Qu’est qui explique cette tendance de recours des femmes Sénégalaise aux produits grossissants ?
La tendance est internationale, les gens ont un sérieux problème d’estime de soi et, à ce niveau précis, ça se répercute sur ce qu’on appelle le rapport de fond. Maintenant, c’est beaucoup plus observé au niveau des femmes parce que, comme nous le savons, la femme est par référence la personne la plus apte à avoir une perception négative des remarques sur son poids. En réalité, dans la grande société, la femme doit beaucoup plus prendre soin de son corps. Souvent, les formes physiques naturelles ne sont pas à la hauteur des attributs, à l’image de la fille. A l’étranger, maintenant on trouve d’avantages d’outils (chirurgie) et produits pour arranger ça comme ce que vous appelez ici en Afrique les produits grossissants. Et c’est à leurs risques et périls car ça représente souvent des trouvailles trop nocives pour la santé.
Que faut-il faire pour lutter contre ce phénomène en vogue ?
Je trouve juste qu’on devrait essayer de trouver des réponses collectives car il y a, en premier, une crise de développement personnel qui doit être renforcé par tout ce qui a trait à une éducation à la reprise d’une confiance personnelle et individuelle. Le point de départ, par rapport au management d’un individu, c’est sa perte ou non de sa confiance en lui. L’autre problème, c’est qu’on doit faire attention à ce qu’on appelle la dictature de l’audiovisuel. Aujourd’hui, le cinéma et la télévision continuent de propager une culture, peut-être unifiée, que voici le modèle de femme ou le modèle d’homme visé ; si davantage, comme nous nous le faisons à travers nos téléfilms bien vrai que nous avons nos téléfilms et télé-réalités et malheureusement les scénarios qui y sont produits sont occidentalisés, il faudrait qu’on nous renvoie à travers ce qu’on appelle les héroïnes ou l’actrice principale un modèle africain ; mais, tout le temps, on nous montre des femmes dépigmentées, des femmes avec des formes bien dessinées grâce à la chirurgie. Ce qui pousse les jeunes filles qui regardent à se faire une image de ce qu’il faut faire pour intégrer la société.