LA FUREUR DES HEPATITES
Le Sénégal “paie un lourd tribut” aux hépatites virales, avec “plus d’un million” de Sénégalais porteurs chroniques du virus de l’hépatite B, “360 000 personnes” étant atteintes de l’hépatite C
Dakar, 29 juil (APS) – Le Sénégal “paie un lourd tribut” aux hépatites virales, avec “plus d’un million” de Sénégalais porteurs chroniques du virus de l’hépatite B, “360 000 personnes” étant atteintes de l’hépatite C, a indiqué, lundi, à Dakar, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Ibrahima Sy.
“Le Sénégal paie un lourd tribut aux hépatites virales. Selon les dernières études, en 2023, plus d’un million de Sénégalais seraient porteurs chroniques de l’hépatite B, et 360 000 porteurs chroniques de l’hépatite C. Ils transmettent ces virus pendant des années avant d’évoluer eux-mêmes vers la cirrhose et le cancer du foie”, a-t-il dit.
Le ministre de la Santé s’exprimait en marge de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre les hépatites, commémorée cette année sur le thème : “Il est temps d’agir”.
Il a relevé les efforts réalisés dans la lutte contre les hépatites virales, lesquels ont permis de “réduire le fardeau des hépatites” au Sénégal, même si “des défis persistent”.
Aussi le ministère de la Santé et de l’Action sociale a-t-il “lancé un plan décennal de lutte contre les hépatites depuis 2019”, en lien avec les objectifs mondiaux d’élimination des hépatites et à partir d’un travail collectif mené sous l’égide du Programme national de lutte contre les hépatites (PNLH).
Trois axes ont été retenus dans le cadre de ce plan, a précisé Ibrahima Sy, citant le renforcement de la prévention et l’articulation des étapes de la prise en charge des patients atteints de l’hépatite B ou C “selon des parcours de soins et des stratégies thérapeutiques spécifiques”.
Il a par ailleurs évoqué le soutien apporté “à tous les niveaux” aux “valeurs d’équité dans les soins par des mesures concrètes de correction des inégalités sociales et territoriales”, a expliqué Ibrahima Sy.
“L’investissement est certes lourd, mais le retour sur investissement, en termes de vies sauvées, de cancers évités, de qualité de vie améliorée, est considérable”, a souligné le ministre de la Santé et de l’Action sociale.
Il soutient qu’à l’horizon 2030, ce plan devrait permettre d’éviter “8 500 à 16 000 décès dus à l’hépatite B, 88 000 à 90 000 nouvelles infections. À l’horizon 2050, ce sont 66 % des décès et nouvelles infections que nous aurons évitées”.
“Pour hépatite C, à l’horizon 2050, nous aurons sauvé 20 000 à 35 000 vies et diminué l’incidence de ces infections de 31 à 47%”, a ajouté Ibrahima Sy, avant de s’engager à faciliter la mise en œuvre de ce plan. Il a invité “les acteurs et partenaires au développement à en faire de même pour le plus grand bien” des populations sénégalaises.
“Il est temps d’agir”, le thème consacré cette année à la Journée mondiale de lutte contre les hépatites, “offre l’occasion de rappeler que cette maladie peut être éliminée d’ici 2030, grâce à des ressources suffisantes et un engagement politique résolu”, a conclu le ministre de la Santé et de l’Action sociale.
Jean-Marie Vianny Yameogo, chef de file des partenaires techniques et financiers, a de son côté signalé l’urgence d’agir dans ce domaine. “Nous devons accélérer l’action pour améliorer la prévention, le diagnostic et le traitement, afin de sauver des vies et d’améliorer les résultats en matière de santé”, a-t-il dit.
Il a fait observer que “le nombre de décès imputables à cette maladie est en nette augmentation”, même si l’hépatite constitue “la deuxième cause de décès dû à une maladie infectieuse dans le monde avec 1,3 million de décès par an, soit autant que la tuberculose”.
Sur la base de ces chiffres, “une personne meurt toutes les 30 secondes d’une maladie liée à l’hépatite”, a alerté M. Yameogo.