L’ARN POUR RENVERSER LA TENDANCE
« 90 % des fonds alloués à la recherche médicale sur le continent sont encore consacrés aux maladies infectieuses, alors que celles non transmissibles sont la première cause de mortalité en Afrique »
« 90 % des fonds alloués à la recherche médicale sur le continent sont encore consacrés aux maladies infectieuses, alors que celles non transmissibles sont la première cause de mortalité en Afrique ». Cette affirmation émane des membres du Réseau Africain de Recherche (ARN) qui ont initié une conférence internationale sur la question à Dakar pour la prise en charge de ces pathologies par la recherche. A cet effet, ils comptent travailler à inverser la tendance.
Pour booster la recherche pour une meilleure prise en charge `des maladies non transmissibles, le Réseau Africain de recherche (Arn) a tenu une conférence internationale sur la question les 25 et 26 septembre dernier à Dakar avec l'appui du gouvernement sénégalais. Après avoir examiné les dernières données scientifiques et les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ils ont estimé que les Mnt sont responsables d'une part significative de la morbidité et de la mortalité en Afrique, entraînant une souffrance humaine considérable et un fardeau socioéconomique pour les individus, les familles, les communautés et les systèmes de santé. Face à cette situation, le réseau a émis une déclaration sur les maladies non transmissibles. Convaincus que la prévention est possible et pouvant alléger le fardeau économique des ménages et des Etats, les acteurs ont fait le plaidoyer pour l’augmentation des ressources financières domestiques dans la recherche. « Il est opportun de se joindre à la lutte mondiale contre les MNT, renforcer la collaboration pour créer un avenir plus sain en Afrique » a-ton relevé dans la déclaration. Et de poursuivre : « nous soutenons la nécessité d'une approche intégrée et multisectorielle pour prévenir, identifier, traiter et gérer les MNT. Cela inclut la promotion de modes de vie sains, la sensibilisation et l'éducation des populations tout au long du cycle de vie, l'accès aux services de santé de qualité, l'amélioration de la litératie en santé, le renforcement des systèmes de santé, la recherche et l'innovation, ainsi que la collaboration entre les gouvernements, les organisations internationales, la société civile et le secteur privé ».
Reconnaissant l'importance de la recherche scientifique pour mieux comprendre les causes, les facteurs de risque et les meilleures pratiques en matière de prévention et de prise en charge des MNT en Afrique, les acteurs ont appelé à une intensification de la recherche sur les MNT, y compris la recherche translationnelle, afin de générer des données probantes pour guider les politiques de santé et les interventions efficaces. Toutefois, ils ont estimé : « cela implique l'allocation de ressources appropriées, la mise en œuvre de politiques de santé efficaces, la formation et le renforcement des capacités des professionnels de la santé, ainsi que l'engagement des communautés dans la promotion de la santé ».
Sur la problématique de la mobilisation accrue des ressources financières et l’implication des politiques en faveur de la prévention et du contrôle des MNT en Afrique, ils ont demandé aux gouvernements de prendre des mesures concrètes pour intégrer les programmes de lutte contre les MNT dans leurs politiques de santé nationales, en mettant un accent particulier sur les populations les plus vulnérables et marginalisées. « Nous encourageons la coopération régionale et internationale afin de partager les meilleures pratiques, les connaissances et les ressources dans la lutte contre les Mnt. Plus d'effort doit être déployé pour la prise en charge des cancers en Afrique, notamment la disponibilité financière de la chimio et radiothérapie. Nous appelons à une meilleure implication des associations de malades qui doivent être intégrés et accompagnés dans les programmes de lutte contre les Mnt », ont il fait comprendre.
Pour rappel, les Mtn concernent entre autres les maladies cardiovasculaires, l'hypertension artérielle, les maladies rénales, le cancer, le diabète, l'obésité, les accidents vasculaires cérébraux, les maladies respiratoires chroniques, les maladies de système et les maladies psychiatriques.