LE DIAGNOSTIC SANS COMPLAISANCE DE DR MARIE KHEMESS NGOM NDIAYE SUR LES STRUCTURES SANITAIRES
Devant les conseillers, Marie Khemess Ngom Ndiaye est revenue sur la santé en tant que compétence transférée, la problématique de l’accueil dans les structures sanitaires, le cancer entre autres sujets
A l’occasion de la 3e session ordinaire de l’année 2023, le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (Hcct) a reçu la ministre de la Santé et de l’Action Sociale. Devant les conseillers, Dr Marie Khemess Ngom Ndiaye est revenue sur la santé en tant que compétence transférée, la problématique de l’accueil dans les structures sanitaires, le cancer entre autres sujets. Le thème de cette session est territorialisation de la compétence santé : quelles stratégies pour une amélioration de la politique sanitaire dans les collectivités territoriales ?
Les collectivités territoriales (Ct), au regard de leurs compétences sociales et médico-sociales, sont des acteurs dans la mise en œuvre des politiques de protection générale de la santé publique, du cadre de vie et de l’environnement.
Invitée par le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT), la ministre de la Santé, Dr Marie Khemess Ngom Ndiaye a souligné d’emblée que la santé est une compétence transférée et les élus locaux jouent un rôle extrêmement important pour l'amélioration de la santé et le bien-être des populations.
A l’en croire, dans le plan national de développement sanitaire (Pndss) arrimé au Pse, il y a plusieurs axes stratégiques. «Nous avons aussi l'environnement du travail qu'il faut améliorer. En termes d'offres de santé, il faut renforcer et faire de sorte que l'offre des soins de santé mais aussi les prestations d'actions sociales soient rapprochées des populations», prône-t-elle. «Il faut une coordination et une cohésion dans tout ce que nous faisons et faire en sorte que les évacuations sanitaires soient programmées. Mais il faut aussi parler aux élus locaux», a dit Dr Marie Khemess Ngom Ndiaye.
UN BON ACCUEIL PEUT GUERIR UN MALADE OU LE SOULAGER A PRES DE 50%
Pendant leurs différentes interventions, les Hauts conseillers ont insisté sur la problématique de l’accueil dans les structures sanitaires. Et Dr Marie Khemess Ngom Ndiaye de répondre : «on peut renforcer les équipements, mettre les structures sanitaires aux normes standards, l'environnement du travail, peut-être améliorer, motiver le personnel ; mais le point nodal, c'est l'accueil. Et cela va même au-delà du système sanitaire. C'est toute une éducation. A cet effet, il faut réorganiser beaucoup de choses. Nous avons un grand rôle à jouer et nous n’avons jamais cessé de parler du bon accueil en cherchant les compétences dans les facultés de médecine comme dans les écoles de formation». A l’en croire un bon accueil peut guérir un malade ou le soulager à près de 50%.Il invite le personnel de la santé à être beaucoup plus ouvert envers les patients.
RECRUTEMENT PLETHORIQUE D’AGENTS DE SANTE NON QUALIFIES PAR LES COLLECTIVITES TERRITORIALES
La question du recrutement pléthorique d’agents de santé par les Collectivités territoriales a été évoquée par la ministre de la Santé. Pour elle, le personnel de soutien aux agents de santé est important mais il faut le rationaliser. «Il faut recruter un personnel qualifié. Dans un hôpital où le budget est estimé à 100 millions de F Cfa par exemple, on ne peut pas prendre 90 millions de F Cfa rien que pour payer le personnel. Si un appareil tombe en panne, l’hôpital ne pourra pas le réparer», regrette-t-elle. A ce propos, la ministre de la Santé révèle que les Collectivités territoriales contribuent à hauteur de 7,4% du personnel de santé au niveau national. «11% du personnel de la santé de référence (postes et centres de santé) et 1,3% du personnel de santé hospitalier sont recrutés par les Collectivités territoriales», dit-elle. Pourtant les collectivités territoriales font face aux défis comme la mobilisation des ressources de la décentralisation, le retard dans la mise à disposition des fonds de dotations aux structures et l’insuffisance dans le recrutement du personnel qualifié. Pour sa part, la présidente du HCCT, Aminata Mbengue Ndiaye, souligne que l’institution va réfléchir sur la gouvernance et l'implication des Collectivités territoriales dans la politique de financement du système de santé, afin d'offrir aux populations des soins de santé décents, notamment en termes d'accès aux soins de santé et de meilleure qualité. «Il y a un double défi à relever au niveau du secteur de la santé. Il s'agit de l'insuffisance du personnel de santé dans certaines localités du pays, parfois l'absence de motivation pour exercer les activités sur l'ensemble du territoire national afin de couvrir les zones pauvres et les plus reculées», affirme-telle. Mme Ndiaye annonce qu’à l'issue de ces travaux, le HCCT devra élaborer trois avis portant respectivement sur la carte sanitaire, une équité territoriale et un meilleur accès des soins aux populations.