LE DOCTEUR LY CERNE LES FAITS, LA TUTELLE SE NOIE DANS LE MUTISME
L’affaire des bébés calcinés de Linguère a sonné comme un signal à l’endroit des autorités étatiques mais aussi aux gestionnaires des structures privées.
L’affaire des bébés calcinés de Linguère a sonné comme un signal à l’endroit des autorités étatiques mais aussi aux gestionnaires des structures privées. Si dans les structures de soins, c’est la sécurité sanitaire, qui est souvent au premier plan, en relation avec les dispositifs et gestes médicaux, les accidents en soins d’urgence se répètent. La clinique de Madeleine est au cœur du scandale pour des faits presque similaires à ceux de Linguère.
Selon le docteur Mohamed Lamine Ly, membre de la société civile et gestionnaire d’une clinique privé, dans les hôpitaux sénégalais, il est prévu la mise en place de commissions qualité, hygiène, sécurité qui devraient prendre en charge, entre autres, la prévention des incendies, et il serait instructif de connaître le niveau de réalisation de cette directive. Même si dans le cas de la clinique Madeleine, il n’est pas question d’incendie, la gestion du personnel est ici décriée. Selon le spécialiste en santé publique : «les endroits comme des couveuses ou autres en soin intensif doivent disposer de personnel continue. Ils ne doivent pas y avoir de rupture dans la surveillance car, à tout moment l’horreur pourrait se produire».
Toutefois, la blouse blanche reste prudente : «je ne pense pas que cet incident vient de la non compétence du personnel. Cette clinique a un personnel qualifié et le plus souvent ce sont des anciens qui ont fait leur preuve dans les structures hospitalières publiques. Cependant, il faut travailler à respecter les normes dans les établissements de santé en général qui sont en sous effectifs pour éviter tout désagrément». Au-delà du caractère tragique de ces incidents avec des bébés calcinés ou mort brûlé, Dr Ly, a avancé que c’est juste une face de l’Iceberg. «Il y a bel et bien des dysfonctionnements notables des services. De fait, pareils incidents sont fréquents dans les structures de soins et sont souvent étouffés, passés par pertes et profits par des bureaucrates se couvrant du manteau pudique de l’autonomie hospitalière ou de protection par la hiérarchie ».
Toutefois, il a estimé : « il y a également lieu d’évaluer le niveau de mise en œuvre des réglementations de prévention des incendies dans les structures sanitaires de notre pays et de scruter les normes et procédures en matière de sécurité incendie». Au niveau du ministère de la santé et de l’action sociale, c’est le mutisme total. Depuis l’affaire de l’incident de la clinique des madeleines, aucune sortie de l’autorité, ni de la directrice des établissements de santé privée n’a été notée. Un silence qui en dit long sur des «dérives» dans le domaine des soins. Selon une source de la tutelle, le ministre attend d’avoir tous les éléments pour se prononcer. L’enquête étant ouverte, le dossier sera sûrement transmis au juge.