«RESTER CONCENTRÉS SUR LA SURVEILLANCE EPIDÉMIOLOGIQUE»
Après une baisse des cas de Covid 19 dans cette troisième vague au Sénégal, Dr Alioune Badara Ly, directeur du centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous) recommande
Après une baisse des cas de Covid 19 dans cette troisième vague au Sénégal, Dr Alioune Badara Ly, directeur du centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous) a déclaré : «nous devons rester concentrés sur la surveillance épidémiologique». Il a fait le point de la situation depuis la déclaration de la maladie dans le pays avec une troisième vague qui n’a duré que trois mois. Une communication faite hier, lundi 13 septembre lors du point de presse Covid journalier.
Pour Docteur Alioune Badara Ly, la situation épidémiologique de la pandémie entre le 02 mars 2020 et le 31 août 2021 est marquée par des poussées épidémiques connues sous le nom de vagues. Des vagues qui ont été caractérisées par des niveaux de transmission de plus en plus élevés mais forte heureusement de courte durée. «Ceci traduisait une transmission beaucoup plus intense et probablement l’installation d’une immunité de groupe qui s’est installée plus rapidement entre autres facteurs», a-t-il avancé. Et de poursuivre : «l’analyse de l’évolution mensuelle des différentes vagues que nous avons eu à constater lors de la mutation de la maladie chez nous, montre par rapport à la première vague qui a duré de mars à novembre 2020, soit 9 mois, que 16107 cas de Covid-19 et 333 décès ont été enregistrés. Il faut noter que pendant cette période, on n’a pas eu au niveau du pays à identifier ou à signaler de variants dits préoccupants parmi les quatre reconnus et signalés par l’OMS».
634 DECES POUR CETTE TROISIEME VAGUE
Pour le docteur Ly, 634 décès ont été notés pour 31484 cas de Covid-19 dans cette troisième vague à la date d’hier, lundi 13 septembre. Marqué par le variant Delta, cette vague a démarré selon Dr Ly vers mi-mai mais qui s’est consolidée en juin 2021. « Il faut remarquer que par rapport à la première vague, cette troisième vague a entrainé plus de 15380 cas et par rapport à la deuxième vague, elle a engendré plus de 6161 cas. Et cette troisième vague, à la date d’aujourd’hui, n’a duré que trois mois. Ceci, n’est pas sans expliquer les fortes pressions que le nombre de patients élevé a fait peser sur le système de santé», a fait savoir Dr Ly. Et de poursuivre : «nous constatons fort heureusement que depuis 6 semaines, notamment depuis le 26 juillet, une baisse consécutive du nombre de cas positifs passant de 5639 cas à 273 cas la semaine dernière». En ce qui concerne les cas graves, le directeur du COUS fait constater que la tendance à diminuer depuis quatre semaines consécutives. «Depuis la semaine du 9 août, le nombre de cas graves, en moyenne, dans les centres de traitement épidémiologique (Cte) cumulés sur une semaine, est passé successivement de 61 cas, puis à 52, puis à 42, puis à 32 et la semaine dernière à 22 cas. Soit une diminution de 10 cas. Ce qui représente en termes de taux de diminution 45, 5 % entre les deux dernières semaines écoulées», a-t-il déclaré. Quant à la deuxième vague, le spécialiste de la santé publique a souligné : «elle a duré de décembre 2020 à mars 2021, soit 6 mois au cours desquels, 25326 cas de Covid-19 et 807 décès ont été enregistrés selon les experts du ministère de la santé et de l’action sociale».
SITUATION EPIDEMIOLOGIQUE DANS LES REGIONS
8 régions ont enregistré à la date d’hier, lundi 13 septembre plus de 1000 cas. Selon le Dr Ly, il s’agit de Dakar, qui reste largement l’épicentre de la maladie avec 48511 cas, soit 66 % des cas qui ont été confirmés au niveau du Sénégal suivie de la région de Thiès avec 7798 soit, 11 % des cas identifiés suivies des régions de Diourbel, Saint-Louis, Kaolack qui tournent autour de 3 et 5 %. Les régions de Ziguinchor, Louga, Fatick suivent avec respectivement chacune 2,57 %, 2, 31 % et 1,95 % de l’ensemble des cas qui ont été confirmés au niveau de notre pays. «Ces 8 régions représentent pratiquement 97,5 % de l’ensemble des cas qui ont été confirmés au niveau du Sénégal. Quand on regarde aussi l’évolution récente de la pandémie au niveau de ces régions au cours des dernières semaines, nous constatons que Dakar a aujourd’hui, huit semaines de baisse consécutive», a-t-il attesté. Et de poursuivre : «les régions de Thiès et Ziguinchor sont à 6 semaines de baisse consécutive du nombre de cas. Et les régions de SaintLouis et de Diourbel sont à leur 5ème semaine, Kaolack et Sédhiou sont à leur 2ème baisse consécutive. La région de Fatick comme Kaffrine sont à leur 1ème semaine de baisse consécutive des nouveaux cas».
MALGRE LA BAISSE, KOLDA PREND LA TANGENTE
Malgré la baisse des cas de Covid dans la quasi-totalité du pays, la région de Kolda continue d’enregistrer des cas. Une situation qui inquiète les autorités sanitaires. «Quelques régions restent dans des situations de non baisse avec de légère hausse mais pas significative. Il s’agit de Kolda qui connait depuis quelques semaines une hausse du nombre de cas. C’est une région qu’il nous faut surveiller. A côté, il y a les régions de Louga de Matam, de Kédougou et de Tambacounda qui ne sont pas encore dans une tendance baissière forte. Elles connaissent aussi des hausses qui ne sont pas significatives», a-t-il révélé.
UNE SURVEILLANCE S’IMPOSE
Pour le docteur Alioune Badara Ly, le Sénégal est dans une situation de baisse globale de l’ensemble des indicateurs dont les cas confirmés, les décès et les cas graves. Une observation qui montre que nous sommes dans une tendance baissière solide. Cependant, il a avancé : « nous ne devons pas crier victoire trop tôt car, le virus est encore dans nos murs. Nous devons travailler aussi sur la surveillance virologique qui est extrêmement importante». Sur la surveillance épidémiologique, la blouse blanche a laissé entendre : « nous sommes en train de surveiller ce qui est en train de se passer dans le monde. On parle de nouveaux variants, même s’ils ne sont pas pour le moment classés préoccupants. Nous devons anticiper sur toutes les situations qui peuvent survenir demain. Nous ne sommes pas à l’abri d’une nouvelle poussée épidémique, puisque nous allons vers l’organisation de grands évènements religieux comme le Magal de Touba, le Gamou mais aussi d’autres évènements comme la réouverture des classes». Toutefois, il a appelé au renforcement du respect des mesures barrières notamment le lavage des mains, la distanciation physique et le port de masque, ainsi que la vaccination.