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2 avril 2025
Éducation
L’AVENIR DES JEUNES FILLES EN DANGER
La lutte contre les grossesses en milieu scolaire peine encore à porter ses fruits. Pour cause, 1202 cas de grossesses ont été recensés dans 1332 lycées et collèges du Sénégal en 2024
La lutte contre les grossesses en milieu scolaire peine encore à porter ses fruits. Pour cause, 1202 cas de grossesses ont été recensés dans 1332 lycées et collèges du Sénégal en 2024. L’information est du Groupe pour l’étude et l’enseignement de la population (GEEP) dans son rapport d’observatoire. Ce phénomène de grossesses en milieu scolaire constitue une entrave à la politique de scolarisation et de maintien des filles à l’école. Il risque aussi de donner du fil à retordre à la Première Dame, Marie Khone Faye, qui s’est engagée récemment pour le maintien des filles à l’école.
Les grossesses en milieu scolaire sont une réalité au Sénégal. En atteste le rapport d’observatoire du Groupe pour l’étude et l’enseignement de la population (GEEP) qui indique avoir recensé 1202 cas de grossesses en milieu scolaire en 2024 sur tout le territoire sur des adolescentes âgées entre 12 et 19 ans. Selon le document, « en 2024, le recensement des cas de grossesses a couvert 1332 établissements publics de moyen secondaire sur un total de 1573 ciblés (Cem et lycées de la carte scolaire), soit un taux de couverture de 85% du réseau scolaire ». L’Académie de Fatick occupe la première place avec 166 cas de grossesses, soit 13,81. Elle est suivie de celle de Ziguinchor avec 157 cas, soit 13,06% et de celle de Sédhiou avec 134 cas, soit 11,15%. 100 cas de grossesses ont été recensés dans l’Académie de Tambacounda, celle de Kolda 91, celle de Matam 86 et celle de Thiès 83. Le département de Dakar occupe la dernière place avec 7 cas.
Selon le Syndicat des Enseignants Libres du Sénégal Authentique (SELS/A) qui condamne « ces chiffres alarmants », « le document du GEEP met en lumière une situation préoccupante concernant les grossesses précoces en milieu scolaire ». A l’origine, il pointe de doigt « l’absence de sensibilisation suffisante », « les failles dans l’encadrement social et familial », « la précarité socioéconomique » et « l’impact des conditions scolaires ». Il faut dire que les grossesses en milieu scolaire constituent une véritable menace à la scolarisation et au maintien des filles à l’école. Pour la plupart des jeunes filles, maternité rime avec la fin de la scolarité. Après la naissance de leurs enfants, elles ne reviennent jamais à l’école. Et pour celles qui ont de la chance de poursuivre les cours après l’accouchement, elles se retrouvent avec des mois ou des années de retard. Face à cette situation, le SELS/A exige « une prise de responsabilité immédiate de l’État et des collectivités locales pour instaurer des programmes de sensibilisation sur la santé sexuelle et reproductive », « appelle à un renforcement de la protection des élèves en milieu scolaire, notamment à travers la sécurisation des établissements et des trajets scolaires » et « milite pour une collaboration entre enseignants, parents et partenaires sociaux afin de prévenir ce fléau ».
Même si la question des grossesses en milieu scolaire reste une équation irrésolue, des activités de plaidoyer et de sensibilisation contre le phénomène ne manquent pas. Le GEEP, par exemple, a mis en place depuis quelques années, la stratégie zéro grossesse à l’école. Dans ce cadre, le SELS/A recommande de « renforcer l’éducation à la santé reproductive dès le cycle moyen avec l’implication des enseignants, des ONG et des leaders communautaires », « mettre en place des centres de conseil et d’écoute dans les établissements pour offrir un accompagnement psychologique et social». Il propose également « d’encourager l’autonomisation des jeunes filles, notamment par l’accès aux bourses scolaires et la lutte contre le mariage précoce » mais aussi « d’impliquer la justice pour sanctionner tout adulte responsable d’une grossesse chez une mineure scolarisée ».
En plus d’être parfois une question de santé, les grossesses en milieu scolaire sont aussi une question de développement. C’est pourquoi, le maintien des filles à l’école reste encore un grand défi dans notre système éducatif.
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RETOUR SUR PEACE, LOVE AND HARMONY, PILOHA
La designer luminaire Raïssa Hachem et le plasticien Pascal N. Traoré reviennent dans cet entretien sur leur projet Piloha, l’une des expositions mémorable du Dak’art 2024 qui avait touché les visiteurs de 7 à 77 ans
Piloha, leur projet d’exposition composite, faisait partie des propositions qui ont fait sensation dans le cadre des OFF de la 15ᵉ édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, qui s’est officiellement clôturée le 7 décembre.
Quelques semaines après la fin de cette édition de Dak’Art 2024, Raïssa Hachem et Pascal Nanpémanla Traoré ont accepté de revenir sur ce projet Peace, Love and Harmony (Piloha), qui a charmé les visiteurs, des plus jeunes aux plus âgés du fait de sa multiscilpinarité et de son originalité.
Raïssa et Pascal, les deux initiateurs du projet, expliquent le point de départ de leur initiative, les implications, la mobilisation des différents artistes, ainsi que l’accueil réservé au projet par les visiteurs.
Une exposition composite à travers laquelle ils ont réconcilié de multiples expressions artistiques : de la peinture à la danse, de la photographie au cinéma, en passant par la cuisine et les panels de discussions où intellectuels et artistes se sont côtoyés avec enthousiasme.
BASSIROU DIOMAYE FAYE REPARE UNE INJUSTICE HISTORIQUE ENVERS LES ENSEIGNANTS DECISIONNAIRES
Les enseignants décisionnaires du Sénégal verront enfin leur statut aligné sur celui des fonctionnaires, mettant un terme à une injustice qui a duré des décennies.
Les enseignants décisionnaires du Sénégal verront enfin leur statut aligné sur celui des fonctionnaires, mettant un terme à une injustice qui a duré des décennies. L’Etat du Sénégal matérialise cette mesure et répare ce que ces enseignants ont longtemps considéré comme étant une inégalité.
Le secrétaire national du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (SELS) Hamidou Diédhiou, salue cette « avancée majeure » et espère des ajustements complémentaires, notamment le relèvement de cinq ans de l’âge de la retraite pour compenser les préjudices subis et une revalorisation salariale. La volonté politique des nouvelles autorités a permis de franchir ce pas important. Près de 7000 décisionnaires de l’enseignement se disaient victimes d’injustice, et réclamaient depuis plusieurs années d’être reversés dans le corps de la fonction publique
Une inégalité réparée
Le SELS souligne qu’il n’existe aucune différence entre un fonctionnaire et un décisionnaire en termes de recrutement, de formation, de charge de travail ou de rigueur professionnelle. Pourtant, les décisionnaires étaient jusqu’à présent exclus des avantages liés à un statut de fonctionnaire, une iniquité dans leur plan de carrière.
Cette situation révèle le collectif, trouve ses racines dans des lois et décrets remontant à l’avènement du défunt Président Léopold Sédar Senghor. Deux catégories d’enseignants avaient alors été créées : les titulaires et les décisionnaires. Ces derniers subissaient une différence de traitement qui s’étendait même à la retraite, où leurs pensions étaient inférieures.
Un décret présenté au président de la République va permettre bientôt de reclasser les décisionnaires comme fonctionnaires. Toutefois, le collectif des enseignants décisionnaires insiste sur la nécessité de rétroactivité pour inclure ceux encore en activité et de revoir les pensions des retraités. Ils plaident pour l’abrogation des lois et circulaires obsolètes afin de garantir une égalité totale.
PREMIER COURS DE L’HISTOIRE
Désormais, les élèves sénégalais du préscolaire et de l’élémentaire apprennent l’anglais. Ce mardi, 14 janvier, à l’école maternelle de la Gueule Tapée, la première leçon s’est déroulée sous la supervision des autorités académiques.
Désormais, les élèves sénégalais du préscolaire et de l’élémentaire apprennent l’anglais. Ce mardi, 14 janvier, à l’école maternelle de la Gueule Tapée, la première leçon s’est déroulée sous la supervision des autorités académiques.–
Il est 8h 30 mn à l’école maternelle de la Gueule Tapée : des sonorités anglaises déchirent le silence de la cour de l’école. Elles proviennent de la classe de la Petite section. Dans cette salle, l’enseignante déroule une leçon de Langue et communication avec comme médium d’enseignement l’anglais. Les premiers mots d’anglais qui sortent de la bouche des tout-petits. Ils marquent l’effectivité de l’introduction de l’anglais au préscolaire et à l’élémentaire.
Selon la maîtresse chargée de dispenser les cours d’anglais, l’objectif de la leçon était de permettre aux élèves d’être capables de saluer correctement leurs camarades, la maîtresse ou une autre personne.
La leçon du jour a été une belle réussite, de l’avis de la maîtresse, par ailleurs directrice de l’école. «Je suis très satisfaite de la prestation, les élèves ont manifesté un engouement dans la discipline», se réjouit Mme Absa Ndiaye Sall. La maîtresse dit avoir bien mesuré les défis pour concrétiser la réforme. Toutefois, elle invite les autorités éducatives à un accompagnement en matériels didactiques, mais aussi et surtout à une indemnité conséquente.
Les autorités académiques, qui ont assisté au démarrage des cours d’anglais, ont salué l’initiative et promis de l’accompagner. Fatouma Diallo Dramé, inspectrice de l’Education et de la formation de Dakar-Plateau, a vivement apprécié la prestation de la leçon. Elle a indiqué que tous les enseignants retenus pour dispenser les cours d’anglais seront dotés de supports pédagogiques nécessaires pour l’accomplissement de la réforme.
L’introduction de l’anglais entre dans le cadre de la nouvelle vision de transformation systémique de l’éducation. C’est tout le sens de l’appel lancé par le ministre de l’Education nationale, Moustapha Mamba Guirassy, pour une mobilisation de toute la communauté, mais surtout celle des enseignants, pour la réussite de la réforme.
LE CONCEPT NITHE OPERATIONNALISE DES MAINTENANT
La Nouvelle initiative pour la transformation humaniste de l’éducation (NITHE), une approche scolaire visant à former, à l’horizon 2035,» un citoyen bien adossé à son socle endogène de valeurs africaines et spirituelles », va être opérationnalisée ...
La Nouvelle initiative pour la transformation humaniste de l’éducation (NITHE), une approche scolaire visant à former, à l’horizon 2035, »un citoyen bien adossé à son socle endogène de valeurs africaines et spirituelles », va être opérationnalisée dès maintenant, a indiqué, lundi, le ministre de l’Education nationale, Moustapha Mbamba Guirassy.
‘’Ce qui vient d’être validé doit être immédiatement intégré dans les écoles et opérationnalisé au niveau central comme déconcentré’’, a-t-il déclaré à Diamniadio.
Il intervenait lors de la cérémonie de validation institutionnelle de cette nouvelle initiative en présence des acteurs du système éducatif.
Il précise que cette nouvelle approche s’inscrit dans le cadre de ‘’la vision d’une société éducative inclusive et efficiente ». Elle consiste à »former, à l’horizon 2035, un citoyen bien adossé à son socle endogène de valeurs africaines et spirituelles’’, a-t-il expliqué, soulignant que le concept NITHE »veut promouvoir des valeurs et les introduire dans le système éducatif ».
Il a appelé à ‘’développer une communication efficace pour l’appropriation de l’initiative par les communautés mais aussi afin d’assurer sa mise en œuvre effective tout en rendant compte régulièrement à l’autorité’’.
Selon lui, ‘’ce qui fabrique l’homme, ce qui fabrique une nation, c’est essentiellement le socle des valeurs’’, »Toutes les grandes nations se distinguent par les valeurs. C’est par les valeurs qu’on va vers la science, vers la technologie, vers la paix, la démocratie (…)’’, a-t-il encore souligné.
M. Guirassy a invité à cette occasion les acteurs impliqués, à garder cette dynamique d’inclusion, de collaboration et de participation, pour donner à l’initiative toute sa consistance.
Des experts, des communicateurs traditionnels, des organisations de la société civile ainsi que des syndicats représentatifs du secteur de l’éducation ont pris part à cette cérémonie de validation institutionnelle de la Nouvelle initiative pour la transformation humaniste de l’éducation.
GUIRASSY VEUT ENTERRER JULES FERRY
Avec la Nouvelle initiative pour la transformation humaniste de l’éducation (Nithé), le gouvernement veut changer les orientations actuelles de l’école sénégalaise. Validée hier, Nithé constitue le premier tournant de cette refondation annoncée.
Avec la Nouvelle initiative pour la transformation humaniste de l’éducation (Nithé), le gouvernement veut changer les orientations actuelles de l’école sénégalaise. Validée hier, Nithé constitue le premier tournant de cette refondation annoncée.
C’est un nouveau tournant qui a été amorcé lundi avec la validation du rapport sur la Nouvelle initiative pour la transformation humaniste de l’éducation (Nithé). Ce rapport, fruit d’un travail avec les acteurs du secteur, trace les contours d’une école ayant comme socle nos valeurs propres. Sa matérialisation sur le terrain va ainsi muter l’école hors des préceptes de Jules Ferry ayant depuis le début guidé notre système scolaire. «Depuis le début, nous sommes là. Tout ce qui a été dit et consigné dans le rapport, nous engage. (…) Il faut travailler à réussir le portage. Ensuite libérer les énergies, mais également libérer les moyens pour la matérialisation de ce projet», a noté Amadou Diédhiou au nom du G7.
«Nithé réfère à une école qui offre une éducation et une formation articulées essentiellement sur les connaissances et les valeurs sociales et citoyennes. Elle s’adresse à l’école dans ses capacités et obligations d’adaptation et de réadaptation qui ont toujours fait d’elle un instrument de transformation sociale. Cette nouvelle initiative doit ouvrir l’école à tout ce qui touche l’incarnation de notre Peuple dans ses aptitudes, attitudes et espoirs», renseigne à cet effet le document de la Direction de l’enseignement élémentaire remis lundi lors de la rencontre de validation au Stade Abdoulaye Wade. «Si on rate le coche, on rate un momentum extraordinaire. J’en appelle à tous les acteurs, toute la population pour un portage de ce projet s’inscrivant dans la dynamique de transformation de notre système», a souligné Moustapha Guirassy, ayant prononcé le mot de clôture.
«Cette Nouvelle initiative pour la transformation humaniste de l’éducation fait la promotion des valeurs. Elle installe les valeurs dans notre système éducatif (…) Ce qui vient d’être validé doit donc être immédiatement intégré dans les écoles et opérationnalisé aux niveaux central et déconcentré», a insisté le Men. Il s’agit essentiellement des sept recommandations fortes déclinées par le rapport. Parmi celles-ci, l’élaboration, dans les plus brefs délais, des documents de mise en œuvre de l’initiative, le développement d’une communication efficace pour l’appropriation de l’initiative par les communautés, la mise sur pied d’une plateforme de collecte des données liées à la mise en œuvre du concept. M. Guirassy, qui est d’avis que ce concept sera le creuset par lequel la transformation va s’opérer, a, dans la lancée, invité les enseignants, qui demeurent un puzzle important» pour l’effectivité du concept, à s’engager pour la nouvelle école qui est une «demande sociale» au constat des aspirations matérialisées par le Peuple depuis le 25 mars 2024.
INTRODUCTION OFFICIELLE DE L’ANGLAIS À L'ÉCOLE CE MARDI
Ce programme vise à renforcer les compétences linguistiques des élèves dès leur plus jeune âge et à s’aligner sur les exigences d’un monde de plus en plus globalisé.
Ce mardi 14 janvier 2025 marque une étape importante dans le système éducatif sénégalais avec l’introduction de l’enseignement de l’anglais dès le préscolaire et l’élémentaire.
Dans une publication sur X (anciennement Twitter), le ministère de l’Éducation nationale a souligné que cette initiative représente « le début d’une réforme majeure dans notre système éducatif ».
Ce programme vise à renforcer les compétences linguistiques des élèves dès leur plus jeune âge et à s’aligner sur les exigences d’un monde de plus en plus globalisé.
L’enseignement de l’anglais était jusque-là limité au collège et au lycée dans le système éducatif sénégalais.
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DIAKHER SENGHOR, L'ARTISTE DU VISIBLE ET DE L'INVISIBLE
Remettre la spiritualité au cœur de la vie de l’Africain : tel est le message de Mariane Diakher Senghor, une plasticienne au talent indiscutable, qui a proposé une prodigieuse exposition autour de l’art et de la spiritualité à la galerie nationale.
La plasticienne Mariane Diakher Senghor expose 16 années de travail réalisées avec maestria autour de l’art et de la spiritualité à la Galerie nationale d’art. À travers cette production réalisée de main de maître, la jeune artiste invite les Africains à remettre la spiritualité au cœur de leur vie. Et cela pourrait être la voie vers le décollage du continent.
Le vernissage de ce projet ambitieux s’est déroulé le 7 janvier dernier, en présence d’artistes de renom, d’universitaires et de plusieurs personnalités, dont le secrétaire d’État à la Culture et l’ancien ministre de la Culture Abdou Latif Coulibaly.
Dans ce projet, Mariane Diakher Senghor réintègre la spiritualité dans l’art et invite les Africains à renouer avec la spiritualité africaine, estimant que cela permettrait de relever de nombreux défis auxquels le continent est confronté.
Au cœur de sa production se trouvent des coiffures, des chapeaux, et des animaux totémiques comme des éléphants, les guides (appelés anges gardiens dans certaines religions révélées, etc.). Pour Mariane Senghor, Dieu parle et a toujours parlé à l’homme, à l’Africain, et ce bien avant l’avènement des religions révélées.
De ce fait, nous pouvons encore prêter attention pour écouter la voie de Dieu, brouillée, selon elle, par le matériel et nos obsessions. C’est ce qui fait que nous avons du mal à entendre Dieu.
Nous devons non seulement entendre Dieu, mais aussi lui parler à travers nos guides. L’Africain devrait également apprendre à connaître les animaux, car ceux-ci peuvent aussi nous montrer le chemin à suivre et nous aider à guérir de certains de nos maux.
Au-delà des enjeux nationaux, la spiritualité africaine vise également à résoudre des problèmes individuels dans nos vies.
Avant le vernissage, la soirée a été précédée d’un panel autour de la spiritualité et de l’art, animé notamment par Charles Katy, spécialiste des savoirs endogènes, et le célèbre artiste Viyé Diba, modéré par le Pr Pape Massène Sène.
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IL FAUT DIVISER LE PANAFRICANISME
Tous les panafricanismes ne sont pas logés à la même enseigne. Il y aurait de bons et de mauvais, selon le président de la Ligue panafricaine Umoja, M. Sidibé, qui a pris soin de classer Macky Sall, Diomaye Faye et Ouattara dans ces catégories.
Généraliser au Sénégal l’enseignement de l’anglais, langue stratégique dans le monde d’aujourd’hui, est une initiative fort louable des nouvelles autorités sénégalaises. Cependant, pour la Ligue panafricaine Umoja, il est tout aussi important d’inculquer dès le plus jeune âge les valeurs et principes du panafricanisme dans l’esprit des enfants. C’est l’avis exprimé par le coordonnateur de cette organisation panafricaine, Hamidou Sidibé.
M. Sidibé a récemment exprimé cette position devant la caméra d’AfricaGlobe Tv en marge d’un panel organisé dans le cadre de la première édition d’Africa Diaspora Festival. Dans cette entrevue, il a plaidé pour une redéfinition du véritable panafricanisme, car, selon lui, il existe aujourd’hui de faux panafricanistes qui dénaturent le concept par leur manière de faire qui ne sert pas les peuples d’Afrique, mais les intérêts exogènes.
Ainsi, d’après Hamidou Sidibé, parmi ceux qui se revendiquent panafricanistes sur le continent, il y a une distinction claire à faire entre la bonne graine à préserver et l’ivraie à écarter, qu’il considère comme nuisible au progrès panafricain. L’invité d’AfricaGlobe Tv estime qu’il est urgent de trier ces deux catégories et de reléguer l’ivraie dans la poubelle de l’histoire.
Dans sa classification, Hamidou Sidibé place des figures politiques comme Ousmane Sonko et Diomaye Faye ainsi que les dirigeants de l’Alliance des États du Sahel (AES) dans un camp, puis Macky Sall et Alassane Ouattara et Cie dans un autre.
Découvrez son analyse complète sur Africa Globe TV.
Africa Diaspora Festival est un événement initié par le journaliste et critique d’art Alassane Cissé. La première édition s’est tenue les 28 et 29 décembre 2024 à la Maison de la Culture Douta Seck.
Le festival a permis de rassembler de grands artistes africains et ceux de sa diaspora, ainsi que des acteurs de la société civile, du développement, et des chercheurs, afin de discuter et d’apporter leur soutien à l’unité africaine et au renforcement du panafricanisme grâce à la culture.
Pour l’initiateur du festival, « la souveraineté n’est pas seulement économique et alimentaire, mais aussi éditoriale et culturelle ». De nombreuses prestations ont été offertes au public lors de la nuit du 28 décembre par différents artistes.
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PLUS DE CULTURE, ENGENDRE MOINS DE CONFLITS
Si les régions sont moins servies, à Dakar, les événements culturels s'enchaînent non-stop. Pour le journaliste Alassane Cissé, c'est une bonne chose, car on ne se lasse jamais de culture. A contrario, cela apaise et garantit, peu ou prou, la paix sociale
Du 28 au 29 décembre 2024 s'est tenue à la Maison Douta Seck de Dakar la première édition de l'Africa Diaspora Festival. Un événement initié par le journaliste et critique d'art Alassane Cissé, par ailleurs promoteur du journal Patrimoine, qui se consacre à la culture. Interviewé en marge du festival, Alassane Cissé a expliqué que ce festival a pour objectif de mobiliser des artistes et intellectuels d'Afrique et de sa diaspora, la société civile et des acteurs du développement autour d'une même plateforme afin de contribuer à l'unité africaine par la culture.
Alors que la souveraineté est devenue le maître mot du nouveau régime en place à Dakar et dans certains pays de la sous-région, comme ceux de l’AES, Alassane Cissé a soutenu que la souveraineté n’est pas seulement alimentaire et économique, mais aussi culturelle et éditoriale. Donc ce rendez-vous culturel s’inscrit aussi dans cet élan de souveraineté retrouvée par certains pays de la région à travers un nouveau leadership a la tête des États.
Ainsi, des participants sont venus des cinq continents pour prendre part à cette première édition de ce festival tenu à la Maison de la Culture Douta Seck de Dakar. Des Africains, artistes et universitaires ont répondu présents.
Le 28 décembre, premier jour du festival, le public a eu droit à un concert de différents artistes présentant des rythmes musicaux variés, agrémenté du spectacle de Laye Ananas en hommage aux militaires victimes du Camp Thiaroye. Ce spectacle époustouflant a été ponctué par des acrobates des The Lions, qui ont donné des frissons aux spectateurs.
Pour Alassane Cissé, il s'agit aussi d'amener sa génération à accomplir sa mission dans le sillage de ce que le panafricaniste guadeloupéen Frantz Fanon avait indiqué.