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26 novembre 2024
Éducation
VERS L’INTRODUCTION DE L’ENSEIGNEMENT DE L’ANGLAIS A L’ELEMENTAIRE
L’introduction de l’anglais à l’Elémentaire notamment au niveau du CM1 et du CM2 sera effective à la rentrée des classes prochaine pour une phase expérimentale, a annoncé, jeudi, le Secrétaire général du gouvernement.
Dakar, 19 sept (APS) – L’introduction de l’anglais à l’Elémentaire notamment au niveau du CM1 et du CM2 sera effective à la rentrée des classes prochaine pour une phase expérimentale, a annoncé, jeudi, le Secrétaire général du gouvernement.
”Le Premier ministre demande au ministre de l’éducation de veiller, en ce qui concerne l’introduction de l’Anglais, aussi bien pour la phase expérimentale que pour le déploiement, à l’élaboration d’une feuille de route précise et réaliste en veillant à l’égalité d’accès des apprenants ainsi que l’adéquation avec les besoins de production et du monde travail’’, a indiqué Ahmadou Al Aminou Lo.
Lisant les recommandations du Conseil interministériel sur la rentrée 2024 -2025, présidée par le Premier ministre, Ousmane Sonko, M. Lo a annoncé à cet effet que ”les ministres chargés de l’éducation nationale et de la formation professionnelle, en rapport avec toutes les parties prenantes, engageront dès cette année, la refonte profonde des curricula de l’Education et de la Formation, selon la Vision du Projet”.
Il a rappelé que cette vision est axée sur la souveraineté nationale, la promotion des valeurs et de la citoyenneté, de l’histoire authentique et des langues nationales, des sciences, des techniques et du numérique, de la sécurité routière, de l’éducation environnementale et du développement durable.
Concernant les langues nationales, le Premier ministre a émis le souhait de faire le bilan des initiatives en cours et de lui soumettre les résultats, a t-il rapporté.
Parmi toujours les réformes, ‘’les ministres chargés de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la Formation professionnelle, en rapport avec toutes les parties prenantes, engageront dès cette année, la réforme du système d’évaluation certificative (CFEE, BFEM, BAC) en lien avec la refonte des curricula’’, a fait savoir le Secrétaire général du gouvernement.
Il a indiqué par ailleurs que ”le ministre de l’Education nationale devra prendre les dispositions idoines pour mettre en œuvre la Stratégie numérique pour l’Éducation, avec notamment la création, dès la rentrée scolaire, d’une filière numérique et le démarrage de son expérimentation au sein des Lycées Nation-Armée pour la Qualité et l’Équité (LYNAQE) et de certains lycées d’excellence’’.
Le ministre de l’Enseignement supérieur est invité, en rapport avec le ministre des Finances et du Budget, à ‘’veiller à la finalisation des chantiers en cours dans les campus pédagogiques et sociaux’’.
Le ministre de l’Education nationale est invité ‘’à déployer la Nouvelle Initiative pour la Transformation Humaniste de l’Éducation (NITHÉ) pour la promotion des valeurs et de la citoyenneté’’.
30 MESURES PRISES POUR UN BON DÉROULEMENT DE L’ANNÉE ACADÉMIQUE
Le Premier ministre a instruit le ministre de l’Education nationale de soumettre, au plus tard à fin mars 2025, un plan d’actions pour la mise en œuvre d’un ‘’programme d’urgence’’ de mise à niveau des infrastructures scolaires.
Trente mesures destinées à garantir une bonne rentrée scolaire et une bonne rentrée académique ont été prises à l’issue d’une réunion interministérielle présidée ce jeudi par le Premier ministre, Ousmane Sonko.
‘’Le ministre de l’éducation nationale (MEN), en rapport avec les ministres en charge de l’Intérieur, de l’Assainissement, de l’Environnement et des Collectivités territoriales, des Forces armées, prendra les dispositions nécessaires pour une remise à l’état des structures éducatives affectées par l’hivernage (…)’’, a informé le ministre, secrétaire général du gouvernement, Ahmadou Al Aminou Lo.
Il a aussi annoncé ‘’l’instauration d’une journée mensuelle de mobilisation citoyenne pour la propreté de tous les établissements et écoles du Sénégal’’.
Il a également fait état de dispositions ‘’nécessaires’’ pour l’accès des structures d’éducation à l’eau et à l’électricité.
Ahmadou Al Aminou Lo a souligné que le Premier ministre a insisté sur la nécessité de ‘’diligenter le branchement à l’électricité des centres de formation professionnelle (CFP) de Koki, Ndindi, Touba, Mboumba, Taif et Thiempeng avant la rentrée’’.
Il annonce que le ministère de l’Education nationale procédera à la structuration d’un programme ‘’innovant’’ pour accélérer le remplacement intégral des abris provisoires, à travers un partenariat public-privé.
‘’Le ministre de la Formation professionnelle, en relation avec les ministres chargés de l’Economie, des Finances, des Collectivités territoriales, est instruit de soumettre, au plus tard à fin mars 2025, un plan d’actions pour accélérer le programme de construction de centres de formation professionnelle (…)’’, a-t-il poursuivi.
Selon lui, ‘’une attention particulière devra être accordée au modèle économique desdits centres’’.
Il informe que le Premier ministre a instruit le ministre de l’Education nationale de soumettre, au plus tard à fin mars 2025, un plan d’actions pour la mise en œuvre d’un ‘’programme d’urgence’’ de mise à niveau des infrastructures scolaires.
S’agissant de la mise à disposition de tables-bancs aux écoles, dans le cadre du Projet de mobilier national, il signale qu’il a été demandé aux ministres concernés de procéder, en relation avec le ministère des Finances et du Budget, à une ‘’dotation suffisante’’, au titre du budget 2025.
L’objectif est de permettre la réhabilitation de 100 000 tables-bancs et l’acquisition de 70.275 tables-bancs neufs.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la directive présidentielle relative au port obligatoire de l’uniforme scolaire à la rentrée 2024-2025, il a été demandé de ‘’veiller à la disponibilité des uniformes dans les délais requis’’.
Dans le but d’assurer les conditions d’une éducation ‘’inclusive’’, garantissant le libre accès de tous les enfants à l’école, sans distinction aucune, notamment concernant le port vestimentaire, ‘’le ministre de l’Education nationale devra soumettre, au plus tard le 27 septembre 2024, un arrêté invitant les établissements scolaires à conformer leurs règlements intérieurs aux dispositions de la Constitution’’, a indiqué le secrétaire général du gouvernement.
ABDOURAHMANE DIOUF ET ACTEURS DE L’EDUCATION BALISENT LA VOIE
Une réunion stratégique a rassemblé le ministre de l’Enseignement supérieur, Dr. El Hadji Abdourahmane Diouf, recteurs, directeurs généraux, syndicats et autres acteurs du secteur pour discuter des nouvelles directives présidentielles
Une réunion stratégique dirigée par le ministre de l’Enseignement supérieur, Dr. El Hadji Abdourahmane Diouf, a rassemblé avant-hier, jeudi 12 septembre 2024, recteurs, directeurs généraux, syndicats et autres acteurs du secteur pour discuter des nouvelles directives présidentielles. Ces directives, issues du Conseil des Ministres du 28 août, visent á redynamiser l'enseignement supérieur et la recherche.
L'une des principales directives est de réaliser une évaluation complète des réformes issues des Concertations nationales de 2013. Il s'agit de mesurer les progrès réalisés et d'ajuster les politiques actuelles pour améliorer les performances de l'éducation. Cette évaluation permettra de repenser la stratégie éducative en fonction des résultats obtenus.
L'analyse des réformes précédentes prépare la voie pour d'autres innovations plus spécifiques. Une autre directive notable est l’accélération de la numérisation des services universitaires. En collaboration avec les recteurs, le gouvernement prévoit une infrastructure technologique qui facilitera l'accès á l'éducation á distance et l'intégration de solutions numériques pour améliorer l’administration universitaire. Cette transformation numérique s'inscrit dans une logique plus globale de modernisation. Le Président Bassirou Diomaye Faye a également ordonné la construction de nouveaux établissements universitaires dans les régions périphériques pour décongestionner Dakar. Un plan qui vise á augmenter la capacité d’accueil des universités et á offrir un accès plus équitable á l’enseignement supérieur dans tout le pays. En plus des infrastructures, le soutien á l’innovation dans la recherche se poursuit. Afin de positionner le Sénégal comme un hub de recherche en Afrique, il est prévu de créer des partenariats entre universités et entreprises, afin d’encourager la recherche appliquée. L’objectif est de mettre en place des centres de recherche compétitifs et de favoriser l'entrepreneuriat dans le milieu académique. L'amélioration des capacités académiques pourrait être également renforcée par des actions ciblées sur la gestion.
Enfin, les échanges ont penché sur le renforcement de la gouvernance des établissements supérieurs qui est une priorité. Un cadre de gestion plus transparent et efficace sera ainsi mis en place pour améliorer la coordination entre les différentes structures de l'enseignement supérieur et mieux gérer les fonds. Ces cinq directives, parmi les onze évoquées, témoignent de l'engagement du gouvernement á moderniser et transformer le système éducatif sénégalais pour répondre aux besoins croissants des étudiants et du marché du travail.
LEVÉE DE BOUCLIERS CONTRE UN PROJET DÉJA VOUÉ À L’ÉCHEC
Si certains voient à travers les Lycées Nation-Armée pour la Qualité et l'Équité, une opportunité de redynamiser l'école sénégalaise, d'autres craignent la création d'une élite déconnectée et une concurrence déloyale pour les établissements existants
Et si le Prytanée militaire de Saint-Louis avait déjà la vocation d’un enseignement basé sur l’excellence, la qualité, le civisme et l’équité ? s’interrogeait « Le Témoin » dans une récente édition suite à la publication d’un communiqué conjoint des ministères de l’Education nationale et des Forces armées portant création des Lycées Nation-Armée pour la Qualité et l’Équité (Lynaqe). Cette initiative est bonne puisqu’elle prouve tout l’intérêt que le président Bassirou Diomaye Faye porte à l’avenir d’une École sénégalaise inclusive où les élèves s’identifient dans la qualité et l’équité connues jusque-là chez les soldats. Malheureusement les Lynaqe sont déjà voués à l’échec par certains inspecteurs et autres acteurs de l’éducation « Tous les pourfendeurs de ce projet sont contre la promotion et la décentralisation de l’excellence » réplique un membre du jury du Concours général.
Dès la prochaine rentrée des classes 2024-2025, des Lycées Nation-Armée pour la Qualité et l’Équité (Lynaqe) ouvriront leurs portes et fenêtres au profit de 600 élèves, de la 6ᵉ à la Terminale, sélectionnés par concours. Ces établissements visent à promouvoir l’excellence tout en inculquant des notions de respect, d’équité, de discipline et d’honnêteté aux jeunes lycéens. Le ministre de l’Education, Moustapha Guirassy et celui des Forces armées, général Birame Diop chargés de piloter le projet ont un grand défi à relever ! Non seulement ils doivent combiner leurs efforts pour porter rapidement les deux lycées sur les fonts baptismaux, mais encore ils devront faire en sorte qu’ils produisent les résultats escomptés. Un challenge redoutable au regard de nombreuses voix qui s’élèvent contre ce projet auquel certains prédisent déjà l’échec !
Selon un ancien doyen de Faculté (Ucad) préférant garder l’anonymat, la solution du problème de notre Ecole dépasse de loin la création de ces nouveaux lycées qui ressemblent à de la redondance par rapport au Prytanée militaire de Saint-Louis. « D’abord, permettez-moi de magnifier la vision éclairée du président de la République Bassirou Diomaye Faye dans sa volonté de révolutionner l’école sénégalaise afin qu’elle soit capable de produire les citoyens de demain. C’est-à-dire de meilleurs élèves puis de brillants étudiants et ensuite de hauts cadres capables de contribuer positivement au développement de la Nation. Ces citoyens-là doivent acquérir des compétences professionnelles essentielles dans un corps-esprit plein de valeurs humaines telles que la pensée critique, la collaboration, l’équité, la loyauté, la créativité, le civisme, l’abnégation, la communication, l’honnêteté, le travail etc. L’apprentissage de ces valeurs humaines et capacités professionnelles se fait dès l’école maternelle. Ou alors à la maison dès l’âge de 4 ans. Vous conviendrez avec moi que des millions de Lynaqe créés ne sauraient constituer une solution aux maux de la société sénégalaise. Le débat doit être centré sur la problématique de l’école sénégalaise et sa société. L’école, telle qu’elle fonctionne, est d’inspiration française et donc totalement déphasée de nos réalités socio-culturelles. Les programmes qui y sont enseignés manquent totalement de pertinence par rapport à nos besoins les plus prégnants ! » estime cet éminent universitaire à la retraite. Il déplore que l’école sénégalaise soit incapable de former le type de citoyen capable de promouvoir le développement endogène à base socioculturelle. « Cela me semble d’autant plus vrai que les exemples de réussite qui dominent le monde sont nombreux : Japon, Corée, Chine, Inde, Singapour et Malaisie » indique-t-il. Or, dans tous ces pays, le système éducatif est basé sur les réalités socio-culturelles et a pour but de promouvoir un développement endogène.
La preuve par les écoles japonaises, chinoises, marocaines…
Dans tous ces pays, la scolarité obligatoire commence à l’âge de 5 ou 6 ans. Mais auparavant, il y a l’éducation préscolaire des enfants de 3 à 4 ans qui s’effectue dans le cadre d’un système socio-professionnel. Mieux, l’éducation se fait dans leurs propres langues maternelles. C’est comme si nos enfants de 3 à 4 ans étaient scolarisés en Ouolof, Halpulaar, Sérère etc. Ce comme le petit Français avec son français maternel, l’Américain avec son anglais maternel, le Marocain avec son arabe maternel etc. Et ici au Sénégal, on met 13 ans (du Cours d’initiation (Ci) à la Terminale) pour maitriser la langue française. Malgré tout, les étudiants arrivent à l’Université sans une bonne maitrise de la langue française, il y a problème ! » s’étrangle cet ancien professeur d’Université à propos de la création des Lycées Nation-Armée pour la Qualité et l’Équité (Lynaqe) par le gouvernement. « C’est une mauvaise solution à un vrai problème qui réclame une solution globale. Il faut une réforme ou une profonde remise en cause de l’école sénégalaise, de l’Elémentaire au Supérieur. Il me semble opportun et responsable de faire un constat d’échec et de se mettre dans des perspectives de remédiation. En tout cas, j’ai peur que ces nouveaux Lycées Nation-Armée créent encore une discrimination dans l’accès universel au savoir. Le Prytanée militaire est certes une école d’excellence mais les lycées populaires comme Blaise Diagne, Lamine Guèye, Limamou Laye, Mariama Ba, Charles de Gaulle et autres étaient tellement bien gérés qu’ils le concurrençaient dans les concours de prestige comme ceux pour l’entrée à l’École militaire de santé, l’Ecole polytechnique de Thies, les grandes écoles d’officier etc. sans compter le Concours général » explique cet ancien doyen de Faculté
L’ancien enfant de troupe M. Diagne devenu ingénieur en génie civil tient d’abord à préciser que nous sommes des citoyens sénégalais. « Que l’on soit sortis des écoles d’excellence comme Mariama Ba de Gorée, le Prytanée militaire de Saint-Louis ou le lycée d’excellence de Diourbel, nous devons garder à l’esprit que, si toutes ces écoles maintiennent leur excellence, c’est évidemment pour le bénéfice du Sénégal. Le Prytanée qui sert, à quelques différences près, de modèle, tire son originalité de son cursus à la fois militaire et pédagogique possible grâce à une alchimie entre un encadrement militaire et un encadrement civil (pour le volet pédagogique). Sans oublier les diplômes militaires qu’on y passe. Tandis que l’école Mariama Ba garde sa spécificité qui est d’être un internat qui n’accueille que des jeunes filles. Sous régime d’internat et de bourses pour les étudiants, le lycée d’excellence de Diourbel, à vocation scientifique, tire sa spécificité du recrutement à partir de la seconde des meilleurs élèves en sciences avec des critères de moyennes élevées en mathématiques, sciences de la vie, sciences physiques etc. Mieux, les membres de l’encadrement et les enseignants sont sélectionnés suite à un appel à candidatures. Juste pour vous dire que chacune de ces écoles obéit à une spécificité et à certaines vocations. Une raison suffisante de ne pas fragiliser ce qui existe déjà comme établissements d’excellence dans ce pays. Car trop d’excellence nuit à l’excellence et trop de quantité tue la qualité ! A mon avis, l’Excellence peut être cassée à force de multiplier les écoles d’excellence » pense cet ancien élève du Prytanée militaire Charles Ntchoréré de Saint-Louis. D’un autre côté, ajoute-t-il, des lycées d’Intégration nationale de l’Equité et de la Qualité (Libeq) lancés par le président Macky Sall ont été transformés en « Lycées Nation Armée pour la Qualité et l’Equité (Lynaqe). « Leur création part donc d’une logique qui ne va pas sans causer de soucis. Les lycées seront en effet dirigés par des colonels de l’armée qui seront les commandants d’écoles et assistés par des directeurs des études issus du corps enseignant. Quant aux élèves sélectionnés, ils vont bénéficier d’un encadrement rigoureux et d’une bourse, le tout dans un système d’internat. La logique donc de faire diriger une école civile par un encadrement militaire peut à priori poser l’équation de l’autorité. L’on n’est pas assurés qu’un élève civil reconnaîtra plus l’autorité d’un encadreur militaire que celle d’un civil. Ce qui veut dire qu’un dirigeant civil pourra aussi bien faire l’affaire qu’un militaire. La question que l’on peut d’ailleurs poser est celle de savoir si la vocation des militaires est de diriger des écoles civiles » s’interroge M. Diagne.
Les Lynaqe, un concept attractif !
A-t-il une solution à proposer ? « La solution, selon moi, c’est d’augmenter les effectifs et les infrastructures du Prytanée pour former davantage d’élèves issus de ce creuset militaire d’excellence » conseille-t-il. Un conseil qui ne semble pas convaincre Kh. Guèye, un ancien membre de jury du Concours général. « Le lycée d’excellence Nation-Armée crée par le président de la République Bassirou Diomaye Faye est un concept attractif, un pas résolu vers la qualité et l’équité en milieu scolaire. Nul ne naît excellent ! Ce que le président de la République a bien compris en créant les Lynaqe pour favoriser les conditions d’excellence scolaire basées sur l’environnement adéquat (internat), l’encadrement militaire et le suivi pédagogique. Avec la multiplication des Lynaqe dans chaque région, il y aura de la place pour tout le monde contrairement aux écoles d’excellence classiques comme le Prytanée militaire, l’Ecole Mariama Ba de Gorée etc. aux places très, très limitées. Vous savez, la plupart des anciens issus de prestigieuses écoles n’osent plus se proclamer conservateurs après avoir longtemps mené la guerre des écoles. Aujourd’hui, ce sont ces mêmes individus qui invoquent une éventuelle saturation de l’excellence avec la création des Lynaqe. Ils ne sont autres que des pourfendeurs de la promotion et la décentralisation de l’excellence sur l’étendue du territoire national. Parce que l’implantation de ces lycées à Sédhiou et Fatick va inciter les élèves des écoles locales à redoubler d’efforts pour pouvoir intégrer ces établissements d’excellence de proximité. Mieux cette émulation va booster le système éducatif en général, rehausser le niveau général des études et créer de nouveaux génies.
Concurrence déloyale !
A en croire Lamine Diop, un ancien inspecteur de l’Education, le package civisme-qualité-équité que l’on cherche à inculquer dans ces Lynaqe n’est pas l’apanage de l’Armée. « C’est en effet une notion qui a été de tout temps cultivée dans l’enseignement public. Comment vouloir faire de l’excellence et de la qualité en choisissant 600 et quelques élèves d’un seul coup ? » s’interroge-t-il tout en indiquant que l’autre problème que l’on peut relever, c’est le fait de recruter des proviseurs, professeurs et autres surveillants généraux par appel à candidatures. « Cela signifie que, par la même occasion, l’on va priver certains lycées populaires des meilleurs personnels enseignants. L’on se rappelle que dans une époque pas lointaine, aux plus forts moments de l’émulation créé par le Concours général, des lycées, à coups de motivations financières, ont débauché des profs du Prytanée militaire de Saint-Louis. Cette année-là, l’Armée a dû faire recours à des vacataires et des profs sans expérience pour combler le vide dans certaines matières. L’on a aussi paradoxalement noté que, dans ces écoles d’excellence régulièrement primées au Concours général, il y avait un énorme fossé qui s’est creusé entre les élèves en termes de niveau. Donc il ne faut pas, à mon avis, créer une école sénégalaise à deux vitesses avec la multiplication des écoles d’excellence qui vont recruter les meilleurs professeurs et des écoles à qui sont arrachés leurs meilleurs profs » estime M. Diop, ancien censeur de lycée, qui pense d’ailleurs que l’enseignement du civisme, de l’équité et de la qualité ne doit pas être réservé à certaines écoles. « Il doit être inculqué de manière égale car tous les jeunes Sénégalais doivent être imbus de ces valeurs » indique notre interlocuteur à propos de la création des Lycées Nation-Armée pour la Qualité et l’Équité (Lynaqe).
Mais qu’est-ce qui cache derrière ces boucliers au point que certains acteurs de l’éducation décrètent la mort-né de ces Lynaqe ? Le débat reste encore ouvert…
par Boubacar Boris Diop
ÉCHANGER POUR CHANGER LE MONDE
Il vaut mieux être alphabétisé dans sa langue que dans une langue d'emprunt. C'est ce que commandent le simple bon sens et un souci d'efficacité. Nos pays sont presque toujours beaucoup moins anglophones ou francophones qu'on le croit
L'alphabétisation, un droit fondamental et un pilier du progrès social. C'est le message fort que délivre l'écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop lors de la Journée internationale de l'alphabétisation célébrée le 9 septembre 2023 à Yaoundé. Dans son discours publié ci-dessous, il explore les enjeux complexes de l'éducation en Afrique et dans le monde. Diop invite à repenser notre approche de l'apprentissage, en mettant l'accent sur l'importance des langues maternelles.
Il y a une certaine beauté, morale et philosophique, dans la tradition des ''Journées internationales'' et l'on ne peut que se féliciter de l'opportunité de dialogue que nous offre celle de ce 9 septembre 2024 à Yaoundé.
Qu'il me soit donc permis de vous dire à cette occasion ma fierté d'être partie prenante d'un exercice qui, au-delà de l'invite au vivre-ensemble, appelle à une méditation individuelle et collective sur le bon usage du savoir, sujet vital s'il en est. Cette pause réflexive des femmes et des hommes de bonne volonté, sans cesse renouvelée depuis bientôt soixante ans, nous permettra d'explorer les voies menant à une éducation universelle pouvant favoriser le dialogue entre les peuples et, ce faisant, la paix parmi toutes les nations de la terre.
Je ne peux résister à la tentation de partager avec vous, d'entrée de jeu, un souvenir de jeunesse qui m'est souvent revenu à l'esprit au cours des dernières semaines. J'appartiens à une génération d'intellectuels africains qui ne fut pas toujours très raisonnable, qui fut même souvent prompte dans les années 70 à prendre au mot les plus audacieuses utopies. Parmi celles-ci figurait en bonne place le rêve d'une société sans école. Nous faisions circuler entre nous pour en discuter avec passion le célèbre ouvrage d'Ivan Illich ainsi intitulé du reste. Il ne faut cependant pas se fier à son titre provocateur et d'une brutalité étudiée car pour Illich il s'agissait moins de se débarrasser de l'école que de la débarrasser de tout ce qui pourrait l'empêcher d'être accessible à tous. C'était une sorte de profession de foi démocratique au sens le plus fort du terme et l'essayiste autrichien nous glissait en quelque sorte à l'oreille l’idée qu'en révolutionnant les méthodes d'acquisition de la connaissance on en vient à révolutionner la nature même de cette connaissance ainsi que son impact social.
Mais aujourd'hui, avec des décennies de recul et pas mal de cheveux blancs, on a plutôt envie de relativiser le potentiel subversif de cette thèse qui se voulait, pour reprendre le mot du poète, un coup de feu en plein concert. C'est en effet une chose de se désoler à juste titre que les lieux d'apprentissage soient partout si désespérément fermés et une autre de donner l'impression de vouloir les dynamiter.
C'est précisément l'alphabétisation, par définition ouverte au grand nombre, qui aidera le mieux à forcer les portes de la citadelle réservée à une toute-puissante caste de lettrés. Voilà sans doute pourquoi, de John Kennedy à Nelson Mandela en passant par Koffi Annan, Amarty Sen et la jeune prix Nobel pakistanaise Malala Yousafzai, ils sont nombreux à avoir souligné que l'alphabétisation est un droit humain fondamental. Mais c'est peut-être Frederick Douglass qui en exprime le mieux l'importance lorsqu'il dit y voir "le fondement de la civilisation et le pilier de tout progrès social et économique." Douglass parlait assurément en connaissance de cause. À en croire son biographe David William Blight, le petit esclave de Baltimore, formellement interdit de lecture par ses maîtres, leur avait désobéi en cachette pendant des années et était devenu au final une des plus éminentes figures politiques de son époque et un immense orateur. Douglass a du reste sobrement résumé en 1845 son propre destin en une seule phrase : ''Education and slavery were incompatible with each other''. Ce constat du "prophète de la liberté" - dixit Blight - ne devrait-il pas s'appliquer à toutes les communautés humaines ? Je crois bien que pour nous tous la réponse va de soi.
Il est de fait difficile d'imaginer une société humaine véritablement éclairée sans une large circulation, à l'horizontale, des intelligences et du savoir. C'est elle qui permettra à chaque membre du groupe de développer une pensée critique, de participer pleinement à la vie civique et de mieux comprendre le monde qui l'entoure. Le temps est venu d'en finir avec l'approche réductrice dépeignant la personne alphabétisée comme un rescapé d'extrême justesse des ténèbres de l'ignorance quasi au soir de sa vie et qui, sachant au moins lire et écrire, devrait être bien content de ne pas mourir idiot.
En vérité il ne s'agit pas pour l'adulte en apprentissage d'ânonner des sons et de déchiffrer laborieusement des signes. Il s'agit de bien plus que cela.
En accédant à l'éducation les humains acquièrent non seulement des connaissances pratiques mais aussi la capacité de se remettre en question et de faire avec leurs semblables cette chose merveilleuse qui s'appelle échanger pour changer le monde. Voilà qui bâtit des ponts entre les peuples et les cultures et ouvre la voie vers un univers aux possibilités de progrès quasi infinies.
Que l'éducation soit un des principaux indicateurs du développement humain ne doit donc étonner personne. Les statistiques montrent que les taux d'alphabétisation élevés sont corrélés à une réduction de la pauvreté, à une amélioration de la santé publique et à une plus grande stabilité économique.
Mais comme bien souvent les statistiques, même parfaitement fiables, peuvent aisément fausser la lecture des situations. Dans le cas d'espèce, le risque de malentendu est dû au fait que le mot alphabétisation renvoie à des réalités différentes d'une aire de civilisation à une autre ou même plus globalement d'un continent à un autre. Si en Afrique les chiffres, tout en étant en constante amélioration, restent plus bas qu'ailleurs, c'est en raison des conflits, de la pauvreté, de la crise du système éducatif et des disparités aussi bien de genre qu'entre les villes et un monde rural trop facilement abandonné à son sort. En outre, les données et la dynamique en matière d'alphabétisation ne sont pas du tout les mêmes selon qu'on parle de l'Afrique du Nord ou de l'Afrique subsaharienne.
C'est parce qu'il mérite une attention particulière que je n'ai pas mentionné le problème linguistique parmi les obstacles à une éducation de masse réussie. Voici à ce propos la question essentielle et elle est toute simple : dans quelle langue l'Africain, enfant ou adulte, doit-il apprendre à lire et à écrire ? Beaucoup y répondent, avec l'agacement de ceux qui n'ont pas de temps à perdre, par une autre question : pourquoi pas en portugais, en anglais ou en français, langues certes non-africaines mais tout de même utilisées depuis toujours à l'école ?
À mon humble avis, ce n'est certainement pas aussi... simpliste.
L'exemple de Cheikh Anta Diop est une parfaite illustration de la complexité du sujet. Le linguiste sénégalais, d'habitude iconoclaste, reste assez consensuel lorsqu'il s'en tient à une analyse pour ainsi dire en surplomb : « Sans une éducation sérieuse, observe-t-il, aucune nation ne peut espérer atteindre le développement. L'alphabétisation est le fondement même de tout progrès. » Mais dès qu'il se focalise sur l'Afrique, le ton se fait plus militant pour ne pas dire plus martial et il écrit : « L'alphabétisation est un outil de libération, non seulement de l'individu, mais aussi de toute une communauté. C'est par l'éducation que nous pouvons comprendre notre histoire, notre culture et notre place dans le monde. »
Et voilà que, comme bien souvent, la réflexion sur un problème particulier concernant l'Afrique nous fait dériver lentement vers la lancinante question des langues nationales. C'est un point crucial qui ne cesse d'interpeller l'écrivain que je suis tout comme mes aînés et inspirateurs, Cheikh Anta Diop, que je viens de nommer, mais aussi Ngugi wa Thiong'o et Cheik Aliou Ndao.
Le temps qui m'est imparti ne me permet malheureusement pas de creuser davantage ce sujet pourtant crucial. J'aimerais juste formuler ici ce qui me paraît une évidence : il vaut mieux être alphabétisé dans sa langue que dans une langue d'emprunt. C'est ce que commandent le simple bon sens et un souci d'efficacité. Il ne s'agit pas là d'une position abstraite puisque toute mon existence a été faite d'allers-retours entre le wolof, ma langue maternelle et celle qui a été imposée à mon peuple par la conquête coloniale. J'ai été des années durant professeur de lettres françaises dans différents lycées du Sénégal puis de Wolof à l'université Gaston Berger de Saint-Louis ; après une production littéraire exclusivement en français voilà 20 ans que j'écris en wolof, cette dernière production incluant trois romans et la traduction de la pièce d'Aimé Césaire Une saison au Congo. Je crois donc pouvoir dire que l'être humain apprend et comprend infiniment mieux à partir de sa langue de vie, celle qu'il parle en société et dans le cercle familial. Et nos pays sont presque toujours beaucoup moins anglophones ou francophones qu'on le croit. Je ne connais pas les chiffres pour le Cameroun où nous nous trouvons aujourd'hui mais au Sénégal les chiffres de l'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) publiés en mai dernier sont sans équivoque : après des siècles d'utilisation obligatoire du français à l'école, seuls 0,6% de mes compatriotes s'en servent à l'heure actuelle au quotidien. Les classes-pilotes de l'Unesco où les cours sont dispensés dans les langues nationales, montrent bien du reste que votre institution a une claire conscience de tels enjeux. Ceux-ci sont éminemment culturels car le savoir ne saurait être acquis au prix d'une scission de son âme, au prix d'un écartèlement trop douloureux comme c'est si souvent le cas en pays dominé. De quel dialogue entre les peuples parle-t-on quand un des interlocuteurs n'a le choix qu'entre silence et bégaiement ? Cela revient à nier l'identité de l'Autre puisque comme le rappelle Ngugi wa Thiong'o "La langue, n'importe quelle langue, a une double nature : c'est à la fois un moyen de communication et un vecteur de culture.." Et l'auteur de Decolonizing the Mind de donner l'exemple de l'anglais, parlé en Grande-Bretagne, en Suède et au Danemark, notant toutefois que "pour les Danois et les Suédois, c'est seulement un moyen de communication avec les non-Scandinaves."
Dans l'idéal, l'échange que postule une alphabétisation universelle se doit d'aller bien plus profond que le seul commerce des mots, il doit nous rendre capables de découvrir les autres à partir de leur langue, de lire leurs histoires pour nous enrichir de leur perspective unique sur les êtres et les choses. On n'accède à la meilleure part de soi-même qu'en acceptant de voir le monde à travers les yeux de nos semblables de l'autre côté du miroir. Ainsi peut-on espérer vaincre la peur qui naît de l'ignorance et qui est le ferment des haines les plus irrationnelles.
En dépit des nombreux défis que nous connaissons tous, promouvoir l'alphabétisation à travers un système éducatif ambitieux, c'est investir dans la compréhension mutuelle et la paix. C'est poser un acte de foi en l'humanité et en notre capacité à susciter un monde plus harmonieux.
Par Vieux SAVANE
HERMES T. OU L’ULTIME SECRET D’AKHENATON
Dans son premier roman, Abdoul Edouard Dia nous embarque dans une quête mystique inattendue au cœur du Sénégal. L'auteur transforme le quotidien d'un vendeur de charbon en une porte vers l'extraordinaire, mêlant habilement réalité et mysticisme
Bien des années plus tard, l’enclos de Seck Baraya était toujours là avec son monticule de charbon qui surplombait sa palissade en « crintin ». Aussi, les deux mains calleuses remplies de morceaux de charbon exposés comme une offrande sur un fond sombre troué par un petit éclat lumineux qui font la page de couverture du livre de Abdoul Edouard Dia, ne laissent-elles pas indifférent. Cette couverture accroche d’emblée par sa beauté plastique en même temps qu’elle intrigue. Au-delà de son titre insolite, «Hermès T. ou l’ultime secret d’Akhenaton », on devine qu’il ne saurait s’agir de n’importe quel vendeur de charbon. Que derrière cette présence banale se cacheraient certainement quelques pouvoirs mystérieux voire mystiques dont on dit le continent africain si friand. A l’image de ces gens de peu qui ne payent pas de mine, d’une simplicité émouvante, sans épaisseur matérielle et qui seraient dépositaires de certains dons voire de savoirs ésotériques capables de changer le cours normal des choses.
Aussi, Thierno Amadou Hill, personnage central du roman, se trouvait-il à cet endroit, assis dans l’enclos à charbon, alors qu’il était sorti très tôt de chez sa tante Racky, sis le quartier Kasnack à Kaolack, à la recherche d’air frais, abruti par une nuit d’insomnie après un long vol qui l’avait débarqué la veille à l’aéroport Blaise Diagne. Quelques souvenirs lui revenaient, se rappelant enfant, l’avoir vu souventes fois assis au coin de la rue, concentré sur la vente de son charbon, sans lui prêter pour autant une attention particulière. Et aujourd’hui, suite à son invite, il est venu aux aurores s’asseoir à ses côtés pour apprendre à écouler du charbon de bois, soumis toutefois à l’exigence de ne poser aucune question et de se contenter d’observer, l’esprit libéré, en toute décontraction. Lui, le professeur émérite de mathématiques de renommée internationale, se retrouvait désormais à devoir écouter et boire les paroles d’un vieil illettré dépenaillé et tout crasseux. Il y avait de quoi interroger son entourage qui se posait moult questions, d’autant plus que c’était un drôle de gus celui-là. Nul ne savait où il habitait. Nul ne connaissait sa famille, sa femme, ses enfants. Que s’était-il donc passé pour que ce mystérieux personnage se retrouvât tout d’un coup à le convier à une conversation, même si bizarrement, suite à son acceptation, il retrouvera le sommeil d’une nuit calme et reposante. Drôle d’échange mutique tout de même. C’était sans paroles. Son entourage s’inquiétait de le voir ainsi dans l’enclos de Seck Baraya, tout sale, pieds nus, à vendre du charbon. Un esprit malin lui aurait-il jeté un sort ou aurait-il tout simplement perdu la tête à la suite d’éprouvantes et brillantes études de mathématiques ? A moins que ce foutu charbonnier ne soit un suppôt du diable. Au bout de ces trois jours de dialogue improbable, il était à observer son interlocuteur qui n’en finissait pas de raccommoder son boubou. Au quatrième jour, plus de Seck Baraya, en lieu et place un jeune talibé qui demande de l’aumône. Il réapparaitra bien plus tard, complétement métamorphosé, « vêtu d’une djellaba couleur bleu nuit dont le tissu était d’une riche étoffe entre le cachemire et l’astrakan ». Ah si ces couleurs tant chantées, bleu comme l’azur, jaune comme l’or, vert comme l’émeraude n’étaient que des révélateurs de traces ! Qui donc était Seck Baraya ? Mystère et boule de gomme. Il apparaissait alors soudainement à Thierno que tout était signe, en somme des signifiants renvoyant à des signifiés à décrypter. Et au centre, ce fameux geste dessinant un cœur dans l’espace. Rien n’était décidément le fruit du hasard, jusqu’à son nom qui en annonçait le destin exceptionnel. Thierno faisant référence dans l’univers peul à des leaders spirituels ou des personnes de grande sagesse. Amadou ou Ahmad étant le prénom du Prophète. Tout était donc écrit, de sorte que les évènements qui se déroulent ne font que manifester ce qui était caché. L’inéluctable. A l’image d’un désir dont la manifestation passe par une tierce personne qui en accouche le narratif, il apparaissait par petites touches à Thierno Alassane, au fil de ses pérégrinations, qu’il était l’élu choisi pour retrouver et fusionner trois parchemins disséminés à travers le monde en un seul pour le plus grand bonheur de l’humanité.
Par une écriture suggestive et toute en finesse, titillant une imagination pouvant s’en donner à cœur joie, l’auteur arrive à nous entraîner dans les méandres d’une intrigue haletante dont on s’évertue vaille que vaille à démêler l’écheveau. Banquier international, ingénieur diplômé des grandes écoles, Abdoul Edouard Dia signe avec « HERMEST. Ou l’ultime secret d’Akhenaton » un premier roman étonnant de fraîcheur qui sonne comme un évènement, par son originalité et la profondeur de ses réflexions existentielles.
LA GOUVERNANCE DE L'UCAD FAIT PEAU NEUVE
Aminata Niane Diène, professeure chevronnée, prend les rêves de l'institution en tant que rectrice par intérim. Cette nomination fait suite à une période de turbulences, marquée par la contestation de la reconduction du précédent recteur
Le communiqué du Conseil des ministres de ce mardi 10 septembre a annoncé la nomination d’Aminata Niane Diène, professeure titulaire des universités, aux fonctions de rectrice par intérim de l’université Cheikh-Anta-Diop (UCAD) de Dakar.
Mme Diène, vice-rectrice de l’UCAD auparavant, remplace le professeur Ahmadou Aly Mbaye.
Des syndicats d’enseignants ont dénoncé la récente reconduction de M. Mbaye à ce poste. Il était recteur de l’université Cheikh-Anta-Diop depuis 2020.
La section enseignement supérieur et recherche du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (SUDES/ESR) a invité les autorités sénégalaises à ‘’rétablir l’ordre et le respect des textes’’.
‘’Comment comprendre la reconduction tacite du recteur […] pour un autre mandat de trois ans, durée qui n’est nulle part mentionnée dans les textes en vigueur ?’’ s’interrogeait le SUDES/ESR dans un communiqué parvenu le 26 août à l’APS.
LE CRÉDO DU LYNAQE
Prévu pour ouvrir ses portes en octobre, Lycée nation-armée pour la qualité et l’équité vise à former l'élite de demain dans un cadre allié discipline militaire et excellence académique
Le Lycée nation-armée pour la qualité et l’équité (LYNAQE) de Sédhiou va ouvrir ses portes dès octobre prochain. C’est ce qu’a fait savoir hier, lundi 09 septembre 2024, le ministre de l’Education nationale, à l’occasion d’un CRD spécial (Comité régional de développement) sur l’ouverture des classes. Moustapha Mamba Guirassy indique, en outre, que l’établissement est bâti sur huit hectares et sera dirigé par un colonel de l’Armée avec 604 pensionnaires dont la moitié composée de filles.
Le Lycée nation-armée pour la qualité et l’équité (LYNAQE) est un établissement pilote d’enseignement moyen-secondaire implanté à Sédhiou et à Kaffrine. Celui de Sédhiou sera opérationnel pour accueillir les pensionnaires, dès la prochaine rentrée des classes. C’est ce qu’a fait savoir, hier lundi, le ministre de l’Education nationale, à l’occasion d’un Comité régional de développement (CRD spécial) consacré à l’ouverture des classes. Moustapha Mamba Guirassy déclare que «c’est un lycée qui est très moderne avec un style de construction très intelligente et écologique. C’est assurément un lycée qui allie confort et bien-être, rigueur, qualité, sécurité et performance scolaire. Nous mettons les apprenants dans les meilleures conditions d’étude, de formation et d’éducation pour la transformation systémique. Tout sera fin prêt et fonctionnel. Le rendez-vous que nous avons donné aux élèves c’est le sept octobre et il sera respecté», précise-t-il.
Le LYNAQE est dirigé par un colonel de l’Armée qui assure la fonction de Commandant d’école, assisté dans ses tâches par un Directeur des Etudes pour les raisons que voici : «nous veillerons à ce qu’il y ait les enseignants, les formateurs et les encadreurs qu’il faut. Il faut, dans le même temps, un capital humain de haute facture à savoir les militaires. Et avec eux, on pense à l’esprit républicain et au patriotisme, à la rigueur et au travail bien fait. Le Commandant militaire de ce lycée est là avec nous, il s’appelle Macodou Guèye, choisi sur la base des critères très sélectifs fondés sur son capital d’expériences», a fait savoir le ministre de l’Education nationale.
Les acteurs de l’ecole ouvrent le cahier des doleances au ministre
Le coût total de l’investissement est de l’ordre de sept (7) milliards en valeur de nos francs, a précisé le ministre de l’Education nationale, Moustapha Mamba Guirassy. «C’est un investissement de sept milliards dont un destiné à l’équipement de l’école. C’est une excellence construction avec des blocs d’étude, de logements, d’espaces de jeu, de réfectoire, de parkings. Nous avons tenu compte de l’aménagement paysagé et c’est très bien aéré aussi», rassure-t-il.
Ce Lycée nation-armée pour la qualité et l’équité (LYNAQE) est bâti sur huit (8) hectares, avec une bonne réserve foncière et une capacité d’accueil de 604 pensionnaires sous le régime d’internat, a indiqué Mme Mame Madior Sow, Directrice de cabinet du ministre des Forces Armées. «Les enfants seront dans d’excellentes conditions et ne penseront plus qu’au travail. Et c’est sans doute une façon de déconcentrer l’élitisme jusque dans les régions les plus reculées du Sénégal. Les pensionnaires seront au nombre de 604 dont la moitié des filles».
Le ministre a aussi fait savoir que cette typologie de lycée d’excellence sera mise à l’échelle et dans tous les 45 départements du Sénégal. A signaler, enfin, que lors des travaux du CRD spécial et à la suite de la présentation de l’Inspecteur d’académie de Sédhiou, Papa Gorgui Ndiaye, les acteurs de l’école ont exprimé des besoins fonctionnels notamment la résorption des abris provisoires et le gap en personnel enseignant ainsi que la relance des chantiers à l’arrêt dans la région de Sédhiou.
315 SORTANTS DE LA FASTEF ECRIVENT A SONKO ET DENONCENT LES LENTEURS ADMINISTRATIVES
Diomaye et Sonko sont en train de vivre la réalité du pouvoir dans sa pleine mesure. S’ils ne ramassent pas les pots cassés du défunt régime, ils sont obligés de gérer des dossiers chauds et complexes qui leur tombent sur la tête.
Un collectif composé de 315 sortants de la FASTEF de la session 2022 a adressé hier une lettre ouverte au Premier ministre. Dans le texte rendu public, ces enseignants font part de leur inquiétude à Ousmane Sonko et dénoncent les lenteurs administratives de leurs dossiers d'intégration dans la Fonction publique.
Diomaye et Sonko sont en train de vivre la réalité du pouvoir dans sa pleine mesure. S’ils ne ramassent pas les pots cassés du défunt régime, ils sont obligés de gérer des dossiers chauds et complexes qui leur tombent sur la tête. Et comme pour tous les régimes qui ont précédé, les acteurs de l’enseignement font souvent partie des premiers à se signaler pour réclamer de meilleures conditions de travail ou le respect de certains de leurs droits.
Hier, 315 nouveaux sortants de la FASTEF regroupés dans un collectif ont adressé une lettre au chef du gouvernement pour l’informer de leur situation. Selon eux, après leur sortie de l’établissement en 2021, ils ont reçu des ordres de service en octobre 2022 avant d’être répartis dans les différentes académies du pays.
Le seul hic, soutiennent-ils, ils n’ont pas été jusque-là intégrés dans la fonction publique. Or, précisent-ils, au regard de la législation en vigueur, la période de la contractualisation dure une année. “Depuis octobre 2022, nous avons déposé nos dossiers d'intégration dans la Fonction publique en respectant la voie hiérarchique. Cela dit, après les dépôts de ces dossiers susmentionnés auprès de nos inspections d'académie respectives de nos lieux de service, nos dossiers sont transmis au ministère utilisateur, en l'occurrence le ministère de l'Education nationale (MEN)”, font-ils savoir. Non sans indiquer dans la foulée que leur autorité de tutelle a transmis à son tour leurs dossiers au ministère de la Fonction publique et de la Transformation du Service public. Malheureusement, déplorent-ils, leurs actes d’intégration peinent à être publiés alors qu’ils ont fait deux années de service.
Le collectif des 315 sortants de la FASTEF regrette également le fait que certains professeurs contractuels des sessions 2020 et 2021 ne soient toujours pas encore intégrés alors qu’ils ont fait 3 ans voire 4 ans de service. Ces enseignants ont tenu cependant à préciser que leur collectif n’est ni un syndicat ni un groupe de politiciens mais des agents de l’État soucieux du développement de la nation mais également et surtout de leur mieux-être dans l’exercice de leurs fonctions. Ils indiquent d’ailleurs qu’ils partagent cette situation avec leurs collègues sortants de l’UFR SEFS de l’université Gaston Berger de Saint-Louis.
Ils estiment par ailleurs que le Premier ministre doit être bien informé sur les étapes que doivent suivre les dossiers d’intégration des agents des hiérarchies A et B, avant de faire savoir enfin au Premier ministre qu’après la signature des actes d'intégration, tous les collègues seront dans l'obligation de faire des demandes de matricule qui pourront durer 3 mois.
LA HANTISE DES PARENTS
La rentrée scolaire arrive à grands pas. Face à la cherté du coût de la vie, la rentrée scolaire est une hantise pour certains parents d’élèves
Face à la cherté du coût de la vie, la rentrée scolaire est une hantise pour certains parents d’élèves. Entre les frais d’inscription, les fournitures scolaires, le transport, entres autres dépenses, ils ne cachent pas leur inquiétude. Ils invitent le gouvernement à soutenir la population.
La rentrée scolaire arrive à grands pas. Chez certains parents d’élèves, la fin des vacances déclenche une certaine inquiétude. Et pour cause, l’achat des manuels scolaires, les frais d’inscription, cartables, l’achat des fournitures et parfois des uniformes d’école, ne sont pas chose aisée, surtout dans ce contexte de cherté du coût de la vie. Trouvée au marché Arafat de Grand Yoff, cette mère de famille du nom de Coumba Diop ne cache pas son stress. « Tout est devenu cher, ces dernières années. A voir comment il est aujourd’hui difficile de nourrir même une petite famille, qu’en est-t-il pour la famille qui a beaucoup d’enfants ? C’est pourquoi quand la rentrée scolaire approche, ça me stresse. J’ai trois enfants, l’un est au collège, les autres sont au lycée. Ils attendent tout de moi parce que leur père est décédé. Je m’efforce de gérer leurs études avec le peu que je gagne avec la vente de poissons mais tout le monde n’est pas sans savoir que les temps sont durs », dixit la mère de famille.
A quelques encablures d’elle, se trouve Ousmane Diallo, vendeur de légumes. Lui aussi embouche la même trompette en cette veille de rentrée scolaire. « J’ai six enfants, certains à l’école primaire, les autres au collège. Il leur faut des fournitures, des sacs et parfois même des vêtements sans oublier les frais d’inscription. Comme chaque année, la prochaine rentrée scolaire sera également très difficile pour moi. Il faut que le gouvernement soutienne les parents », martèle le père de famille.
Venue se ravitailler en poissons, Ndickou Faye, mère de trois élèves, abonde dans le même sens que les autres. « Je ne peux même pas dire la somme exacte que je dépense pour mes enfants pour chaque année scolaire. C’est très difficile dans ce contexte de conjoncture économique parce que le loyer est là, les factures d’eau et d’électricité sont là. C’est stressant, je vous assure mais Dieu merci. Il faut juste prier pour que les enfants réussissent dans leurs études. Le cas échéant, on va oublier tout l’argent qu’on a investi sur eux même si tout le monde sait que trouver de l’emploi est aussi un autre problème au Sénégal », indique cette assistante de direction dans une société de la place. Nos interlocuteurs sont d’avis que les dirigeants doivent avoir une certaine compassion pour les Sénégalais. « On en a marre de la politique qui ne finit pas dans ce pays, je demande au gouvernement de s’attaquer aux priorités. C’est mieux », déclare Ousmane Diallo.
Depuis quelques années, les parents d’élèves se plaignent de la «cherté» des frais d’inscription. C’est pourquoi l’année dernière, le gouvernement avait décidé de la baisse de ces frais. Entre autres mesures prises, on notait les frais d’inscription gratuits pour l’Elémentaire et le Préscolaire dans le public. Pour le Moyen et Secondaire dans le public, ils sont fixés à 3.000 FCFA, avec un plafond maximum de 5000 FCFA. Lequel devra être autorisé par le Conseil d’administration de l’école. Pour l’enseignement privé, une baisse de 10% était effectuée sur les frais de scolarité. Ils s’élèvent respectivement, pour le Préscolaire, l’Elémentaire, le Moyen et le Secondaire, à 2500 FCFA, 3000 FCFA, 4000 FCFA et 5000 FCFA. Ce qui avait été salué par les parents d’élèves.