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26 novembre 2024
Éducation
VERS L’INTEGRATION DE L’EDUCATION A L’ECONOMIE D’ENERGIE DANS LE PROGRAMME
L’AEME et les acteurs de l’école publique, particulièrement l’Inspection d’académie de Dakar et l’inspection de l’éducation et de la formation sont en conclave pour travailler sur les l’intégration de l’éducation à l’économie d’énergie dans le programme
L’AEME et les acteurs de l’école publique, particulièrement l’Inspection d’académie (IA) de Dakar et l’inspection de l’éducation et de la formation (IEF) de Dakar-Plateau sont en conclave pour travailler sur les l’intégration de l’éducation à l’économie d’énergie dans le programme de l’école élémentaire.
Un atelier de production de ressources pédagogiques s’est ouvert ce lundi 29 juillet 2024. L’objectif est de jeter les bases de l’intégration de l’économie d’énergie dans le programme scolaire. En effet, cet atelier entre dans le cadre de la mise en œuvre d’une convention signée entre les Ministères en charge de l’énergie et de l’éducation pour une promotion de l’enseignement de l’économie d’énergie dans les écoles primaires. Pour Mme Coumba Ndiaye, Directeur général de l’AEME, cette rencontre est «un pas de plus» dans la relation déjà féconde avec le secteur de l’éducation nationale. Il s’agit donc de «passer par le secteur de l’éducation pour sensibiliser et éduquer les nouvelles générations à être conscientes de l’importance de la maîtrise de l’énergie, donc former le citoyen de demain, devient indispensable». Mieux, l’AEME espère, à travers l’école, « aller au-delà de l’enfant, en touchant également les parents et toute la société ».
De son côté, Mouhamadou Bassirou Diallo, secrétaire général de l’IA de Dakar, indique qu’il faut nécessairement passer par l’école afin de former le citoyen de demain. «Le point de départ c’est l’école ; l’école est le passage obligé pour impliquer les apprenants à l’éducation à l’économie d’énergie pour en faire une pratique courante», a déclaré M. Diallo qui rappelle qu’au sortir de cet atelier, il s’agira de capaciter les enseignants, voir comment insérer l’efficacité énergétique dans enseignements et revisiter les stratégies pédagogiques les mieux adaptées.
LES CRACKS DE L’ECOLE PRIMÉS CE JOUR
L’école sénégalaise honore ses cracks, ce mardi 30 juillet, après l’organisation sans anicroches des différents examens scolaires (Cfee, Bfem et Bac) pour l’année 2024
L’école sénégalaise honore ses cracks, ce mardi 30 juillet, après l’organisation sans anicroches des différents examens scolaires (Cfee, Bfem et Bac) pour l’année 2024. Cent candidats se partagent 64 prix et 48 accessits, soit 112 distinctions dont les 84,82 % sont remportés par l’enseignement public qui domine le privé. Une première pour le nouveau chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye appelé à faire face, au Grand Théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose, à l’élite de l’école sénégalaise.
Les meilleurs élèves du Sénégal des classes de Première et de Terminale de l’Enseignement général et technique vont être primés ce jour, mardi 30 juillet, à l’occasion de la cérémonie de remise de prix du Concours général 2024 qui aura lieu au Grand Théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose, sous la présidence du chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye.
Pour cette année, le thème est « Enjeux, défis et perspectives pour une école au service de la souveraine nationale » et le parrain est Pr Mamadou Sangharé, professeur titulaire des universités et ancien chef du département de Mathématiques de l’Universite Cheikh Anta Diop de Dakar et ancien directeur de l’Enseignement supérieur.
Au total, cent candidats ont obtenu 64 prix et 48 accessits, soit 112 distinctions au total, dont 63 reviennent à des élèves des classes de première, avait annoncé le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Mamba Guirassy lors d’une conférence de presse à Diamniadio. Parmi les prix du Concours général, cinquante-quatre reviennent aux élèves de la classe de première, inscrits dans l’enseignement public, les élèves des écoles privées ayant obtenu neuf prix. Quarante et un des lauréats des classes de terminale vont dans des écoles publiques, contre huit prix pour leurs camarades de l’enseignement privé.
Cette année, les écoles publiques du Sénégal ont remporté 84,82 % des distinctions (prix et accessits) au Concours général sénégalais de cette année, et celles du privé 15,17 %. Avec ses deux distinctions, le 1er prix Géographie et 1er prix Histoire, l’élève Ahmadou Bachir Touré du Prytanée militaire de Saint-Louis a été sacré meilleur élève du Concours général des classes de Terminale. Quant aux classes de Première, la meilleure élève est Zeinab Dienne Samb des cours privés Racine School qui a remporté deux distinctions dont le 1er prix de Mathématiques et le 1er prix de Sciences physiques.
Crée en 1961 par le décret 61- 213, modifié par le décret 61- 454, le Concours Général constitue une véritable référence dans le paysage éducatif sénégalais. Et après l’organisation sans anicroches des différents examens scolaires (Cfee, Bfem et Bac) pour l’année 2024, l’école anoblit ses meilleurs potaches dans une cérémonie solennelle qui marque une première pour le nouveau chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye appelé à faire face, au Grand Théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose, à l’élite de l’école sénégalaise.
VERS L’INTÉGRATION DE L’ÉDUCATION À L’ÉCONOMIE D’ÉNERGIE DANS LE PROGRAMME SCOLAIRE
Pour Mouhamadou Bassirou Diallo, Secrétaire général de l’IA de Dakar, il s’agira de capaciter les enseignants, voir comment insérer l’efficacité énergétique dans enseignements et revisiter les stratégies pédagogiques les mieux adaptées.
L'Agence pour l’Économie et la Maîtrise de l’Énergie (Aeme) et les acteurs de l’école publique, particulièrement l’Inspection d’académie (Ia) de Dakar et l’inspection de l’éducation et de la formation (Ief) de Dakar-Plateau, sont en conclave pour travailler sur les l’intégration de l’éducation à l’économie d’énergie dans le programme de l’école élémentaire.
Jeter les bases de l’intégration de l’économie d’énergie dans le programme scolaire. Tel est l’objectif de l’atelier de production de ressources pédagogiques ouvert ce lundi 29 juillet par Mme Mame Coumba Ndiaye, Directrice générale de l’Agence pour l’Économie et la Maîtrise de l’Énergie (AEME). Cet atelier entre dans le cadre de la mise en œuvre d’une convention signée entre les Ministères en charge de l’énergie et de l’éducation pour une promotion de l’enseignement de l’économie d’énergie dans les écoles primaires.
Pour Mme Ndiaye, Dg de l’Aeme, cet atelier est «un pas de plus» dans la relation déjà féconde avec le secteur de l’éducation nationale. Il s’agit en effet de «passer par le secteur de l’éducation pour sensibiliser et éduquer les nouvelles générations à être conscientes de l’importance de la maîtrise de l’énergie, donc former le citoyen de demain, devient indispensable». Mieux, l’AEME espère, à travers l’école, « aller au-delà de l’enfant, en touchant également les parents et toute la société ».
Pour Mouhamadou Bassirou Diallo, Secrétaire général de l’Ia de Dakar, passer par l’école afin de former le citoyen de demain est obligatoire. «Le point de départ c’est l’école ; l’école est le passage obligé pour impliquer les apprenants à l’éducation à l’économie d’énergie pour en faire une pratique courante», a déclaré M. Diallo qui rappelle qu’au sortir de cet atelier, il s’agira de capaciter les enseignants, voir comment insérer l’efficacité énergétique dans enseignements et revisiter les stratégies pédagogiques les mieux adaptées.
LE SUDES/ESR REFUSE TOUTE LÉGITIMITÉ AU RECTEUR
Le syndicat charge Amadou Aly Mbaye, dont le mandat à la tête de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar a officiellement pris fin le 22 juillet dernier. Les enseignants exigent son départ immédiat du rectorat, l'accusant de multiples dérives
(SenePlus) - La crise à l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar s'intensifie. Dans un récent communiqué incendiaire, le Syndicat Unitaire et Démocratique des Enseignants du Sénégal (SUDES/ESR) a tiré à boulets rouges sur le recteur Amadou Aly Mbaye, qu'il considère désormais comme un "ancien recteur".
Cette décision fait suite aux propos tenus par Mbaye dans un entretien au quotidien Le Soleil, où il accusait le syndicat d'"entretenir un conflit procrastiné" contre lui et de s'être "radicalisé". Des allégations que le SUDES/ESR réfute catégoriquement : "Ces accusations sont non seulement infondées, mais aussi profondément offensantes pour nos camarades qui œuvrent pour l'amélioration de l'enseignement supérieur."
Au cœur des tensions, la fin du mandat de 5 ans de Mbaye, officiellement arrivé à terme le 22 juillet 2024 selon la loi de 2015 sur les universités publiques. "L'obstination à se maintenir en poste constitue un grave manquement aux principes de bonne gouvernance", tance le syndicat, déplorant la "complaisance coupable" du Conseil d'administration qui refuse de lancer un appel à candidatures.
La goutte d'eau ? La nomination controversée en 2021 d'un directeur à l'Institut de Français pour les Étudiants étrangers, en violation du décret de 1979 selon le SUDES/ESR, qui dénonce des "actes ignobles" de représailles du recteur envers les contestataires. "Quand les camarades ont protesté, sa réponse fut de leur couper le salaire durant 5 mois, de retenir leurs bons de voyages et le comble fut de suspendre leur couverture médicale. De quel côté se trouve la radicalité ?"
Face à cette "rébellion" du recteur et du Conseil d'administration "constitué en majeure partie de ses amis", le syndicat apporte son soutien au ministre de tutelle Abdourahmane Diouf. "Nous l'encourageons à traduire en acte son excellente lecture de la situation et à ne céder à aucune pression." Dans le cas contraire, il préconise "la dissolution du Conseil d'administration" et que le ministère exerce son "devoir de substitution" pour le respect des procédures.
"Depuis le 23 juillet 2024, nous ne reconnaissons plus M. Mbaye comme recteur légitime. Tout acte administratif qu'il prendra sera considéré nul et non avenu", martèle le SUDES/ESR, appelant à un "choix rapide et apaisé d'un nouveau recteur" à l'issue d'un appel à candidatures. Un bras de fer sans précédent qui risque de plonger l'UCAD dans une profonde crise institutionnelle.
INTELLECTUELS, GARDIENS DES VALEURS
EXCLUSIF SENEPLUS - Dans son livre "Intellectuels pour Quoi faire ? Remuements intellectuels. Choc des idées", Makhtar Diouf dresse un panorama captivant des intellectuels en action. Il explore les destins de ces infatigables vigies de la démocratie
Philosophes, écrivains, scientifiques, religieux, journalistes... Le spectre des intellectuels est vaste et leurs champs d'action multiples. Décodant leurs ressorts et leurs combats avec une plume vive, Makhtar Diouf brosse, dans son livre intitulé "Intellectuels pour Quoi faire ? Remuements intellectuels. Choc des idées" paru ce mois aux Nouvelles Editions Africaines du Sénégal, un portrait kaléidoscopique de ces défenseurs des valeurs, prêts à braver l'injustice et même les régimes autoritaires.
Le professeur retraité des universités consacre un chapitre (à retrouver plus bas) aux journalistes, ces intellectuels de terrain qui ont joué un rôle clé dans l'éveil des consciences et la défense des libertés au Sénégal.
De Mame Less Dia à Boubacar Diop sans oublier Sidy Lamine Niasse, Babacar Touré et Mame Less Camara, Makhtar Diouf évoque des personnalités devenus par leur métier, d'indispensables contre-pouvoirs citoyens. Une place de choix est notamment réservée à René Lake, figure respectée du journalisme en ligne avec la plateforme SenePlus.com, véritable creuset d'expression plurielle.
"Intellectuelspour Quoi faire ?
Remuements intellectuels. Choc des idées
L’intellectuel est incontournable parce qu’il existe dans toutes les sociétés humaines. L’intellectuel est indissociable du savoir.
Cet ouvrage présente un spectre large des intellectuels : philosophes, écrivains, scientifiques, religieux, autodidactes, journalistes, de continents différents. Aucun segment du tissu social ne leur est fermé. Ils essaiment partout.
Des intellectuels, pour quoi faire ? A quoi servent-ils ? Lorsque des problèmes inquiétants se posent dans un pays où la liberté d’expression existe, on entend des voix : ‘’Où sont les intellectuels ?’’ Les intellectuels sont appelés à la rescousse. Ils sont des régulateurs sociaux. Aucun régime politique flirtant avec la démocratie n’est insensible à des pétitions signées par des intellectuels respectés dans le pays et à l’étranger pour dénoncer l’injustice.
L’intellectuel tel qu’on le conçoit généralement doit s’appuyer sur les valeurs éthiques de justice, de raison, de vérité, et aussi de courage. C’est ce que j’ai appelé intellectuel idéal. Il est aussi un transmetteur de savoir.
Mais le métier ‘’intellectuel’’ n’existe pas, ne figure sur aucune pièce d’identité. L’intellectuel dispose d’une fonction informelle dans laquelle il s’investit lui-même volontairement."
Journalistes de combat
Dans le gotha des grands intellectuels de refus du Sénégal, on ne peut oublier certains journalistes qui ont eu à jouer leur partition. Sous le régime senghorien de parti unique et de médiat gouvernemental unique, Mame Less Dia, ancien instituteur et membre du Parti marxiste PAI clandestin, crée en1977son journal ‘’Le Politicien’’ : journal satirique, réplique de l’hebdomadaire français ‘’Le Canard Enchaîné’’, faisant des révélations sur ton irrévérencieux, avec l’emblème La démocratie commence avec la liberté de la presse. De même que Boubacar Diop avec son journal ‘’Promotion’’. Senghor en est réduit à traiter de ‘’Radio Cancan’’ les révélations faites dans ces médiats.
C’est dans cette foulée que dans les années 1980, après le départ de Senghor, le paysage médiatique sénégalais prend son envol pluraliste et démocratique : ‘’Walfadjri’’ (hebdomadaire puis quotidien) lancé par Sidy Lamine Niasse (avec l’emblème « la voix des sans voix ») ; ‘’Sud’’ (hebdomadaire puis quotidien) avec Babacar Touré. Cette presse indépendante et de refus permet au public de découvrir les talents de grands intellectuels journalistes comme Mame Less Camara, Alain Agboton...
Les intellectuels restent vigilants. En 2007, le président français Nicolas Sarkozy tient à Dakar un discours très hégélien sur ‘’une Afrique passée à côté de l’histoire’’. A l’initiative de l’écrivain Makily Gassama, un collectif de 22 intellectuels africains contributeurs lui apporte une réplique cinglante dans un ouvrage L’Afrique répond à Sarkozy (2008).
Hommage doit aussi être rendu à tous ces intellectuels sénégalais, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, qui se sont impliqués dans les ‘’Assises nationales’’ d’avant la présidentielle de 2012, en bravant les menaces et intimidations du président Abdoulaye Wade qui n’y voyait qu’une manœuvre politique dirigée contre lui. Sans oublier ces autres jeunes créateurs du mouvement ‘’Y’en a marre’’ qui ruaient dans les brancards le régime de Wade et qui sont toujours à pied d’œuvre.
Le régime suivant de Macky Sall est le plus antidémocratique, le plus répressif et oppressif de l’histoire politique du pays, avec une justice aux ordres, condamnant sur commande des opposants politiques et des journalistes.
A quelques mois de l’élection présidentielle de 2024, un ex ministre de l’intérieur de ce régime ayant été au cœur de tous les coups fourrés contre l’opposition, fait maintenant sécession pour se déclarer candidat, avec cette déclaration : ‘’Il faut éviter d’utiliser la justice pour neutraliser ses adversaires politiques’’. Il sait de quoi il parle.
Face à ce régime s’est dressé un front de résistance et de dénonciation animé par des intellectuels du refus qui relèvent du type ‘’intellectuel idéal’’, signant des pétitions, écrivant des articles dans presse. Des professeurs d’université retraités, des juristes praticiens du Droit, des écrivains, des journalistes des professeurs d’université en activité signataires de pétitions. Des intellectuels de renom, non sénégalais, comme Wole Soyinka, Noam Chomsky n’ont pas hésité à apposer leurs signatures sur des pétitions de dénonciations de ce régime.
On ne peut passer sous silence le journaliste sénégalais indépendant René Lake, fondateur du médiat en ligne Internet ‘’SenePlus’’, ouvert à tous les courants d’opinion. A cet égard, René Lake est un des héritiers de Alioune Diop qui avec ‘’Présence Africaine ‘’ publiait Cheikh Anta Diop et Césaire. ‘’SenePlus’’ est le site de publication des articles de dénonciation des dérives du régime dont les auteurs n’ont pas accès au quotidien ‘’Le Soleil’’ pourtant propriété nationale. Des militants du régime y publient aussi des textes sans relief, pour comme ils disent, ‘’défendre le président Macky Sall’’. Celui-ci pourrait bien dire ‘’gardez-moi de mes amis, mes ennemis je m’en occupe’’. Il sait que ces plumitifs dépourvus de densité intellectuelle, qui se présentent comme ses défenseurs sont plutôt en quête de visibilité en vue de promotion dans l’appareil d’Etat.
PLUS DE 190 000 CANDIDATS ATTENDUS AU BFEM
190896 candidats dont 109940 filles et 80 956 garçons en lice, 1155 centres contre 1135 en 2023, 1315 jurys contre 1277 en 2023, le Bfem qui démarre, ce lundi, marque la der des examens pour un système éducatif qui se tresse des lauriers de résilience ...
L’année scolaire 2023-2024 boucle son dernier examen avec le Brevet de fin d’études moyennes (BFEM) qui démarre ce lundi 22 juillet 2024, sur toute l’étendue du territoire national. Après le Certificat de fin d’études élémentaires et l’entrée en sixième chez les scolaires, le baccalauréat dans le moyen secondaire, le système éducatif qui a traversé une année lourde de menaces, en raison du contexte socio-politique chargé, est parti pour se tresser des lauriers de résilience. 190896 candidats dont 109940 filles et 80 956 garçons sont à la recherche du diplôme marquant le passage au cycle secondaire.
Après les élèves de CM2 et de Terminale, c’est au tour de ceux des classes de 3e de faire leur examen. Le Brevet de de fin d’études moyennes (BFEM) démarre ce lundi 22 juillet 2024, sur toute l’étendue du territoire national. Ils sont au total 190896 candidats dont 109940 filles et 80 956 garçons contre 189753 en 2023, soit un écart positif de 1143 candidats, à la recherche du diplôme marquant le passage au cycle secondaire.
Le ministre de l’Education nationale, Moustapha Mamba Guirassy avait dévoilé ces chiffres lors d’un Conseil interministériel dédié à la préparation des examens et concours au mois de mai dernier. En effet, on compte parmi ces candidats 135 enfants à besoins éducatifs spéciaux et 5.872 qui n'ont pas de pièces d'état civil, soit un taux de 3,07%.
Pour le brevet qui atteste des connaissances et compétences acquises en fin de collège, à l'issue de la classe de troisième, les candidats sont ainsi répartis dans 1155 centres contre 1135 en 2023, soit un écart positif de 20 centres pour 1315 jurys contre 1277 en 2023, soit un écart positif de 38 jurys.
A noter que pour l’année dernière, le Brevet de Fin d’Etudes Moyennes (BFEM) avait connu un taux de réussite de 76,30% contre 70,38% en 2022, soit un écart positif de 5,92%.
LE CAMES VEUT TIRER L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR VERS L’ECHELON INFERIEUR
Trois éminents professeurs claquent la porte du CTS pour dénoncer l'instrumentalisation politique des procédures d'évaluation au détriment de la reconnaissance du mérite
« Faut-il brûler l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar ? » C’était le titre provocateur d’un dossier retentissant que nous avions consacré il y a plus de 30 ans à notre Temple du savoir. Un dossier dans lequel nous moquions en particulier ces « chercheurs qui ne trouvent jamais » et ironisions sur ces « voyages d’études » qui ne l’étaient qu’officiellement puisque constituant en réalité des escapades touristiques assorties de coquets frais de mission. Le but c’était évidemment de fouetter l’orgueil de nos universitaires et les pousser à se sublimer. Mais aussi de dénoncer l’absence de recherche digne de ce nom dans cette première université d’Afrique occidentale française (AOF). Eh bien, ce titre provocateur, nous sommes tentés de le réutiliser pour descendre en flammes une organisation africaine s’occupant, justement, d’enseignement supérieur. Il s’agit, en l’occurrence, du Cames (Conseil africain et malgache de l’enseignement supérieur) qui est en particulier chargé d’évaluer les enseignants des universités africaines et d’homologuer leurs passages de grades. Car si, pendant des décennies, cette organisation s’est acquittée à peu près correctement de sa mission faisant notamment passer des concours d’agrégation à ce point sélectifs que les titulaires de ce diplôme étaient considérés comme de véritables dieux du savoir, depuis quelques années, hélas, ce parchemin s’est banalisé. La faute à l’affaissement des critères de sélection, à l’introduction de critères géographiques voire « diplomatiques » visant, selon les manitous du Cames, à corriger de prétendus déséquilibres — un peu comme, dans certains pays, la méthode des quotas est utilisée pour rectifier des injustices. Selon ces manitous, donc, certains pays ayant « trop » d’agrégés par rapport à d’autres, il convient de favoriser les Etats lésés ! Evidemment, ces choses-là ne sont pas écrites mais se reflètent dans les pratiques de ces messieurs qui dirigent le Cames!
Pour protester contre ces pratiques pas du tout catholiques — et en tout cas pas du tout scientifiques ! —, au moins trois éminents membres du CTS (Comité technique spécialisé de sciences juridiques et politiques), dont notre compatriote le professeur de droit émérite (ce qualificatif étant de nous) Isaac Yankhoba Ndiaye viennent de claquer la porte. Dans une lettre intitulée « Enième scandale au CTS de sciences juridiques et politiques », il dénonce des « aberrations » qui ont cours au Cames. Il explique que le CTS « est chargé d’évaluer les travaux des enseignants qui souhaitent passer d’un grade à un autre : de maître assistant à assistant ; d’assistant à maître de conférence, de maître de conférence à professeur titulaire ». Un comité qui se réunit chaque année et composé d’enseignants de tous les grades désignés par leurs pairs respectifs. Lesquels sont chargés de faire des rapports sur les dossiers qui leur sont confiés mais attention, nul ne peut être rapporteur d’un dossier provenant d’une université de son pays. C’est sur la base de ces rapports que l’enseignant est promu ou, au contraire, recalé.
Ce qui s’est passé cette année c’est que des enseignants recalés par le CTS de sciences juridiques et politiques « faute de pertinence scientifique » de leurs travaux, un euphémisme pour dire que ceux-ci sont nuls, ont vu leurs dossiers miraculeusement repêchés par le CCG (Comité consultatif général) du Cames qui ne renferme pourtant aucun juriste en son sein ! Allez savoir sur quels critères ils se sont bas pour effectuer ces repêchages… C’est un peu comme si des équipes qui n’avaient pas pu passer les phases éliminatoires étaient autorisées par la CAF (Confédération africaine de football), pour des raisons d’équilibre géographique, à disputer directement les huitièmes de finales de la Coupe d’Afrique des Nations sans même passer par la phase des poules! Ou comme si des candidats au baccalauréat, qui n’ont pas pu se qualifier pour le second tour, étaient quand même déclarés admis par le rectorat ou l’Office du Bac ! Pour des questions de quotas régionaux…
Et les derniers seront les premiers !
Pour en revenir aux braves hommes et femmes du très glorieux Comité consultatif général du Cames, ils ont fait reprendre les délibérations du CTS de sciences juridiques et politiques ! Bien évidemment, le CTS a maintenu ses délibérations c’est-à-dire que les profs cancres devaient être ajournés. C’était mal connaître le CCG qui s’est substitué au CTS pour inscrire d’autorité bon nombre parmi les profs ajournés dans la liste de ceux devant être promus ceux !On viendra reprocher après cela — et même les emprisonner ! — nos candidats au baccalauréat qui trichent. Le mauvais exemple vient de très haut !
En tout cas, après ce coup de force du CCG du CAMES, trois distingués professeurs qui étaient membres du CTS de sciences juridiques et politiques ont rendu leurs tabliers
Conclusion du Pr Isaac Yankhoba Ndiaye : « Il faut auditer le Cames techniquement et financièrement. Et si cette dernière forfaiture passe, faute de pouvoir dissoudre le CTS sciences juridiques et politiques, il faudra alors envisager un autre mode d’évaluation de nos enseignants, à l’instar de nos amis béninois. J’adjure les nouvelles autorités à regarder de près ce qui se passe au Cames : il y va de notre crédibilité scientifique qu’on est en train de sacrifier sur l’autel d’une certaine « diplomatie scientifique » consistant à admettre des candidats qui ne le méritent pas, tout juste pour un prétendu équilibre géo-politico-académique ». Et tant pis pour la crédibilité et la valeur des diplômes des enseignants de nos universités ! On viendra s’émouvoir après cela de la baisse du niveau de nos étudiants…
LES DIRECTEURS D’ECOLES «CHANTENT» MOUSTAPHA GUIRASSY
Les actes posés durant ses 100 jours à la tête du ministère de l’Education ont valu à Moustapha Guirassy de voir ses louanges « chantés » par les directeurs d’écoles.
Le collectif des directeurs d’écoles du Sénégal (Cdes) se réjouit de l’initiative, de l’engagement et de la détermination du ministre de l’Education nationale d’apurer toutes les instances administratives de décisions de nomination aux postes de responsabilité et d’arrêtés d’admission aux examens professionnels concernant des milliers d’enseignants. Les actes posés durant ses 100 jours à la tête du ministère de l’Education ont valu à Moustapha Guirassy de voir ses louanges « chantés » par les directeurs d’écoles.
Après la signature de 23 arrêtés en fin mai dernier impactant 4030 bénéficiaires, le ministre de l’Education nationale a encore procédé à des nominations et régularisations d’indemnités tout en vidant le passif des arrêtés d’admission au Cap et au Ceap, ainsi que celui des arrêtés de catégorisation des établissements. A peine arrivé au ministère, il a dare-dare vidé le passif des arrêtés en en signant 11 relatifs au CEAP, et 12 autres concernant les CAP. Pour le Cap, dit-il, cela a impacté 625 enseignants et pour le Ceap, 3405 bénéficiaires. Soit au total 4030 bénéficiaires. Un travail qui a continué pour aboutir, un mois après, à l’apurement de toutes les décisions de nomination et arrêtés d’admission. Les décisions de nomination et de régularisation d’indemnités compensatoires de surcharge horaire concernent un total de 2890 enseignants pour les années 2020, 2021 et 2023.
Pour les arrêtés d’admission au certificat d’aptitudes pédagogiques et au Certificat élémentaire d’aptitudes pédagogiques, 7370 enseignants étaient concernés. Tous ont obtenu satisfaction. Aussi, tous les arrêtés de catégorisation des établissements de 2023 à 2024 ont été signés. Beaucoup d’enseignants ont souffert des lenteurs administratives.
Ces actes posés par le ministre constituent, selon les bénéficiaires et leurs collègues, un grand pas vers une école de qualité et plus de motivation chez les enseignants. Pour le ministre, il a fallu une organisation, une pression à l’interne et à d’autres niveaux de son département ministériel pour arriver à ce résultat. «Nos engagements ont été respectés. Nous avions promis aux enseignants de vider un passif qui était important dans leur carrière. Un passif relatif aux examens professionnels, aux décisions de nominations, aux arrêtés de catégorisation... Nous avons pu vider ce passif-là. Un passif important dans la carrière des enseignants», s’est félicité le ministre Moustapha Guirassy qui entend, «très vite», passer à une dématérialisation et à une digitalisation des procédures pour que «plus jamais» les enseignants ne puissent rencontrer certaines difficultés qui impactent négativement leurs carrières. «La carrière de l’enseignant devient de plus en plus sacrée. Ça l’est sur les plans matériel et financier mais aussi dans sa formation, son accompagnement, son bien-être etc. C’est pourquoi, il faut tout faire pour qu’il soit au coeur des enjeux de société», a déclaré Moustapha Mamba Guirassy. Il invite tous les syndicats, les acteurs de la société civile, les partenaires techniques et financiers à oeuvrer ensemble pour mettre l’enseignant au coeur du processus de transformation de notre école. «C’est extrêmement important, sinon on ne pourra pas avancer. Les actes qui sont remis aux enseignants, nous avons déployé des efforts et de l’énergie pour un impact réel. Nous devons être plus attentifs, plus soucieux, et plus dans l’empathie et la connexion avec le monde enseignant. Nous invitons tous les acteurs à un conclave, des ateliers très prochainement pour réfléchir sur la valorisation de la fonction enseignante et sur les moyens de mieux accompagner l’enseignant. Nous ferons aussi un clin d’oeil au ministre de l’Urbanisme pour poser la question du logement qui entre dans la motivation de l’enseignant et aussi pour réduire le nombre de départs enregistrés dans certaines zones, surtout en périphérie. Si dans le programme logement de l’Etat, nous arrivons à négocier avec le collègue en question pour prendre en charge cette dimension, nous réglerons une bonne partie des problèmes des enseignants, donc de l’école. C’est un acte ponctuel, le respect d’un engagement, c’est satisfaisant, mais nous voyons clairement qu’il y a beaucoup d’autres chantiers qui restent. Le plus important, c’est de travailler à la transformation, et le temps presse, d’ici le mois d’octobre par exemple, nous devons rattraper un gap. Nous n’aurons pas de répit. Il faut très vite et très souvent nous retrouver pour prendre des décisions ensemble», a ajouté M. Guirassy.
Ce n’est pas tout, il compte aussi organiser un séminaire pour des réponses adéquates face à certaines difficultés récurrentes de l’école et des enseignants, et qui sont sur la table de plusieurs ministres... Ce, pour mieux avancer, dit-il ! Reste la question des décisionnaires qui demeure un sujet très complexe. Le ministère demande l’accompagnement des syndicats pour trouver des solutions aux maux du secteur. «L’enseignant est au coeur du processus de transformation. Donc rien de profond, de structurel ou d’impactant ne peut se faire sans les enseignants. Nous l’avons compris. Il s’agira de les écouter davantage, de les mettre au coeur des processus de prise de décision. Nous avons d’ailleurs arrêté un principe de concertation périodique pour discuter. Ce qui est institutionnalisé, c’est de nous rencontrer tous les deux mois au moins», a-t-il indiqué.
Donner un nouveau visage à l’école sénégalaise, c’est le souhait et le rêve du ministre de l’Education nationale dont la mission est de gérer l’enseignement, d’instaurer un climat apaisé à l’école, d’assurer la qualité des enseignements et les réformes nécessaires...
Les directeurs d’écoles applaudissent
Le collectif des directeurs d’écoles du Sénégal (Cdes)se réjouit de l’initiative, de l’engagement et de la détermination du ministre de l’Education nationale d’apurer toutes les instances administratives de décisions de nomination aux postes de responsabilité et d’arrêtés d’admission aux examens professionnels concernant des milliers d’enseignants. Selon eux, le ministre Moustapha Mamba Guirassy vient de poser un acte fort allant dans le sens de satisfaire une vieille doléance. Le Cdes, structure de proposition, de concertation et de contribution a saisi l’occasion pour magnifier cette décision majeure qui, selon lui, vient à son heure. Pour les membres du collectif, cela témoigne de la volonté du ministre de bâtir un consensus fort autour du projet de transformation systémique du système éducatif national pour le bien exclusifs des enseignants et des apprenants. Les directeurs d’écoles félicitent ainsi le ministre et l’encouragent à continuer sur cette lancée ayant pour but de mettre fin progressivement aux lenteurs administratives.
CHEIKH MBOW ANTICIPE LA RENTREE
Le Directeur exécutif de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep), donne ses appréciations des résultats provisoires du baccalauréat 2024 et revient sur les actes posés par l’actuel régime.
Dans un entretien accordé à Sud Quotidien, le Directeur exécutif de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep), Cheikh Mbow donne ses appréciations des résultats provisoires du baccalauréat 2024 dont le taux de réussite est de 48,71%. Il est également revenu sur les actes posés par l’actuel régime depuis son installation ainsi que les attentes dans le secteur de l’éducation.
Quelles appréciations faites-vous des résultats provisoires du Bac ?
Il faut d’abord noter une tendance baissière par rapport aux années passées ; 48,71% contre 51,54 en 2023 et 52 en 2022. Des tendances qui confirment que notre système éducatif semble être à un point de saturation tel qu’il ne peut atteindre un taux de réussite au-delà des 50%. 5 élèves sur 10 échouent au bac systématiquement. Il est à se demander que devient la moitié des candidats qui échouent ? Quelles autres alternatives leur sont offertes ? Quelles réformes sur le système d’évaluation et d’orientation scolaire ? Quel dispositif pour une véritable école de la réussite ? Cette situation invite à renforcer l’offre en formation professionnelle, particulièrement après le cycle fondamental mais aussi à adresser résolument les déterminants de la qualité si l’on sait que chaque enfant a du talent, la réussite devant être la règle. Il faut cependant saluer la ferme décision du ministre de l’enseignement supérieur de rétablir l’orthodoxie en matière de calendrier universitaire au bénéfice, notamment des nouveaux bacheliers. Cela devrait aussi inviter à affecter à temps les élèves en 6ème et en seconde mais aussi les élèves maitres sortants avant octobre, pour un démarrage effectif des cours dès la rentrée scolaire.
Cela fait 100 jours que le président Bassirou Diomaye Faye a été investi comme président du Sénégal. Quel bilan faites-vous de ses 100 premiers jours pour le secteur de l’éducation ?
A ce stade, il nous est difficile de faire un bilan objectif. En effet, l’actuel régime a été investi le 2 avril soit six mois après l’ouverture des classes ou encore après le déroulement des deux tiers de l’année scolaire. Pour dire qu’il faut distinguer l’année académique de l’année civile. A trois mois de la fin de l’année, l’actuel régime était attendu dans l’accompagnement de l’achèvement de l’année, la déclinaison de leurs ambitions pour l’éducation et leur mode de pilotage.
Néanmoins, nous aurons noté la tenue d’un conseil interministériel consacré à la préparation des examens, la disponibilité du nouveau ministre de l’Education qui s’est donné le temps de partager la vision avec les partenaires, sa diligence dans l’apurement du stock d’actes longtemps en instance, en plus du rattachement de l’agence de la case des tout-petits au Ministère de l’éducation. Nous espérons que la multiplicité de ministères, de directions et d’agences en charge de l’éducation sera adressée pour une approche plus articulée.
Au-delà, nous pouvons relever les points suivants. D’abord, l’option d’ériger le capital humain en première priorité rassure dans un pays où 75% de la population ont moins de 35 ans ou encore un Sénégalais sur deux a l’âge scolaire, moins de 19 ans. Le défi sera de garantir une approche holistique et inclusive par des connexions intra et inter sectorielles favorisant le dialogue des offres et une meilleure cohérence dans la structuration. Ensuite, la décision de faire de la concertation une règle de gouvernance doit certainement se matérialiser par une plus grande écoute vis-à-vis des partenaires et une réelle participation des jeunes dans la politique éducative.
Enfin, il est clair que les principes et orientations affirmés trouvent un terreau fertile dans l’éducation. En réalité, la digitalisation appliquée dans le secteur, renforcerait sa modernisation, diligenterait le traitement des dossiers et soutiendrait une solution définitive face à la lancinante problématique de l’état civil. Le souverainisme affirmé se concrétiserait mieux en faisant des établissements scolaires, des cadres de prestation liés à la santé, à l’alimentation, à l’environnement, à l’assainissement, à la sécurité, aux valeurs, au civisme.
En somme, le « Jubanti » invite à corriger les injustices liées aux enfants hors écoles, au traitement de certains enseignants, notamment les décisionnaires, aux conditions d’études dans certaines écoles vétustes, sans sécurité, sans eau ni assainissement, à la sous dotation de certains sous-secteurs tels que la petite enfance, l’alphabétisation, les daara, la formation professionnelle.
Quelles sont les attentes urgentes du secteur de l’éducation ?
Pour le secteur de l’éducation, dans son sens large (éducation, formation, enseignement supérieur), les attentes sont de plusieurs ordres.
D’abord, une vision claire, se fondant sur les demandes du peuple qui est à la fois bénéficiaire et commanditaire des services éducatifs. Une vision reflétant les réalités sociales, culturelles, économiques et géopolitiques. Une vision mettant en avant l’efficacité externe pour garantir des bénéfices individuels et sociaux et l’efficacité interne par la pertinence et l’adaptation des approches.
Ensuite, de cette vision partagée, engager la refondation du système. Pour ce faire, un état des lieux objectif et exhaustif s’impose pour tous les programmes et réformes (PAQUET, ANEF, CNAES, LMD, UVS, …). Il permettrait d’identifier les forces et faiblesses mais aussi de pointer les défis et enjeux, pour construire de vraies solutions.
Les trois mois de vacances que nous engageons constituent une excellente opportunité pour, à la fois construire des consensus et poser des actions fortes en faveur de l’amélioration de l’environnement des apprentissages. Consensus autour du leadership du ministère qui est attendu à lancer le processus annoncé de refondation et à engager les acteurs et partenaires à se mobiliser pour des contributions pertinentes et documentées. Consensus qui devrait aboutir à construire un plan de développement du secteur qui traverse les régimes politiques. Consensus pour une transformation profonde de l’éducation qui réinterroge la finalité, les offres, les curricula, les attitudes, l’organigramme, le pilotage, la gouvernance. Des actions fortes en faveur de l’amélioration de l’environnement des apprentissages qui doivent impulser à travers une vaste mobilisation de toutes les organisations communautaires, de tous les ministères, du secteur privé et des leaders pour assurer la salubrité des lieux d’apprentissage « set setal », leur convivialité « écoles reboisées », leur performance « l’école, l’affaire de tous ».
Des actions fortes pour des écoles clôturées et épargnées du phénomène de « cantinisation », la résorption des abris provisoires, l’élargissement du réseau scolaire avec des réserves foncières obligatoires, la réfection des écoles vétustes
Enfin, promouvoir une gouvernance participative pour un système éducatif résilient, performant et inclusif. Il s’agira de conduire le secteur à satisfaire les demandes liées à l’introduction des langues nationales, à la diversification des offres d’enseignement, notamment les daraa, à la problématique de la formation professionnelle et de l’employabilité, à la démocratisation du préscolaire, à une prise en compte conséquente des questions émergentes telles que l’intelligence artificielle, les changements climatiques, l’éducation aux média, la citoyenneté.
par Amadou Diaw
DE LA NÉCESSAIRE MOBILITÉ, CIRCULER EST UN DROIT HUMAIN
EXCLUSIF SENEPLUS - Que d’obstacles vécus par les migrants. À travers chaque pas coûteux, chaque navigation périlleuse, les jeunes d'Afrique expriment leur désir de vivre. Honte à nous. Oui, nous sommes tous responsables
Guet Ndar. Quartier traditionnel de Saint-Louis. Les pirogues colorées portent des étendards de divers pays. Ce soir, elles descendront le long du fleuve avant d’affronter la barre. Quelques sages, sous des abris de fortune, observent le temps passer. Des jeunes, enfants insouciants, adolescents à la peau brûlée par ce mélange de sel et de soleil, des moins jeunes dans l’attente du prochain départ, envahissent les ruelles. Les demeures sur cette petite bande de terre attendent d’être rongées par les vagues de l’océan Atlantique.
Là, le murmure solennel d'un enfant du village des pêcheurs, l'écho de sa voix assurée résonne encore à mes oreilles : « Rien, absolument rien, ne saurait contenir l'écume des départs juvéniles. Nous nous en irons, toujours plus nombreux, portés par le regard de notre mère démunie, portés par les pleurs de nos sœurs. »
Telle une invitation à revenir à la réalité, un véritable coup de semonce, cette déclaration a métamorphosé ma perception du phénomène. Il me fallait accepter, me résigner, mieux encore, agir, inviter les décideurs, dirigeants de nos pays, ministres, diplomates et émissaires, à renoncer à promettre un arrêt de l'hémorragie. Mission impossible !
Oui, ces jeunes partiront. Ils partiront encore nombreux. Ils partiront encore plus loin.
Hier, ils étaient des dizaines, dans les cales de l’Ancerville. Ce navire mythique qui assurait la ligne de Dakar à Marseille, est à quai à Shekou, en Chine, Transformé en important centre de loisirs. Lui, il a eu droit à une autre vie.
Aujourd’hui, les pirogues géantes de Guet Ndar, de Mbour, vont vers les Canaries. Grandes et Petites. Aujourd’hui, des camions mènent cette jeunesse dans les prisons de Libye, puis dans le ventre des mers. Et Demain ?
Honte à nous. Oui, nous sommes tous responsables. Méditons.
Les yeux fermés. Expiration. Ouvrons les yeux. À travers les tumultes de l'histoire, des générations ont affronté les épreuves les plus ardues. Des arabes, puis des européens, puis des maures, en quête de richesses et de convictions, se sont aventurés au-delà des mers, des déserts pour « découvrir » les contrées lointaines : l'Afrique, l'Amérique et l'Asie. Les trois M (Militaires, Missionnaires et Marchands) à l'appétit insatiable, tous sont partis pour des voyages audacieux, des rencontres avec l'inconnu.
C’était hier. Sommes nous amnésiques ? Il n’y a pas si longtemps, pourtant. Ils ont détruit. Ils ont brûlé les villages. Ils ont effacé. Ils ont déchiré, et le Serment du Chasseur(1222) et la Charte de Kouroukan Fouga (1236). Ils ont déstructuré. Ils ont remplacé. Un Grand remplacement. Ils ont « civilisé ».
Quelques siècles après, la soif de découverte, l'insatiable besoin de réalisation poussent encore l'homme à traverser des déserts brûlants, des océans infinis et des mers déchaînées. La mobilité, intrinsèque à notre essence, transcende les frontières physiques pour atteindre l'ailleurs. Acceptons cela. Notre destin est forgé par un incessant désir de se connecter aux mondes lointains.
Repensons donc le statut des nouveaux citoyens. Les Citoyens du monde.
Que d’obstacles vécus par les migrants. À travers chaque pas coûteux, chaque nuit passée dans les prisons du Maghreb, chaque être violé, chaque navigation périlleuse, chaque embarcation avalée par la Méditerranée, les jeunes d'Afrique expriment leur désir de vivre et tendent cette main de l'espoir à l'humanité, qui trop souvent feint de ne pas la voir. Ouvrons nos yeux. Ouvrons nos bras.
Achille Mbembe nous interpelle. Il fait écho : « La circulation des hommes exige des politiques d'hospitalité, d'ouverture et l'invention de nouvelles formes de citoyenneté. »
Oui, mettons en œuvre de nouvelles formes de citoyenneté. Ouvrons nos bras. Redevenons humains. Et pensons plus aux ponts à installer qu’aux murs à construire. Et surtout, ré-enchantons le Monde.
Du rêve? Peut-être.
Mais, crions le, haut et fort, en espagnol et en sérere, en italien et en amharique, en anglais, en Kinyarwanda : « Circuler est un droit humain fondamental, n’en faisons pas une aventure mortifère. Être de quelque part, c’est avoir la possibilité de partir et d’y revenir »