Le phénomène des saccages dans les établissements scolaires par des apprenants appelle à un changement des programmes scolaires, mais surtout à repenser l’école sénégalaise dans sa globalité avec une administration forte pour des sanctions lourdes à la hauteur des actes de vandalisme commis par des élèves dans des temples censés leur donner du savoir pour une bonne conduite. Des voix s’élèvent et donnent des pistes de solutions.
«Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leur parole, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux, l’autorité de rien ni de personne, alors c’est là en toute beauté et toute jeunesse le début de la tyrannie», a écrit Platon dans La République. Un dicton bien classique mais plus qu’actuel au Sénégal où la table des valeurs est très inversée avec le phénomène de destructions de biens publics dans l’espace scolaire. Un phénomène qui devient de plus en plus contagieux au niveau national. Le mal est profond voire irréversible. Aujourd’hui, et de plus en plus, les élèves nourrissent une aversion virulente à l’endroit de l’Ecole en tant qu’institution. A la fin de l’année dernière, déjà, tout le monde avait été choqué de voir des apprenants saccager leurs classes pour fêter le début des vacances scolaires. Cette année, le même phénomène s’est reproduit avec les élèves du lycée Ousmane Sembène de Yoff. En 2021, c’est le CEM (collège d’enseignement moyen) de Hann qui s’était tristement illustré lorsque les élèves avaient déchiré leurs cahiers en plein cours, vandalisé leurs classes et piétiné leurs blouses après les compositions. Pour sanctionner ces comportements inacceptables, le conseil de discipline du collège avait statué et proposé l’exclusion définitive d’une quinzaine d’élèves vandales. Malheureusement, le ministère de l’Education nationale avait opposé son véto. Accordant des «circonstances atténuantes» à ces élèves, la tutelle avait préconisé l’organisation d’une rencontre de sensibilisation avec les élèves fautifs, leurs parents et l’administration de l’école. Une chose est sûre : ces élèves du Cem de Hann avaient fait des émules au lycée de Ourossogui où des élèves avaient aussi jeté leurs cahiers et leurs blouses dans une mare d’eau pour, disaient-ils, célébrer les vacances. Sans compter les élèves en classe de terminale de l’école de Jamweli, une commune du département de Vélingara, qui auraient défoncé les portes de leurs salles de classe pour une soirée dansante, avant de brûler les tables-bancs et incendier les logements des enseignants.
Signes de rejet de l’institution scolaire
Autant d’infractions perpétrées par des enfants qui, selon l’universitaire Lat Soukabé Mbow, sont des signes de «rejet de l’institution scolaire. Et pour le cas spécifique de Yoff où les vidéos sont devenues virales sur les réseaux sociaux, «leurs auteurs ne méritent plus d’y poursuivre leurs études», estime-t-il. Mais de l’avis du professeur en éducation civique, Babacar Tall, il faut plutôt un projet d’action éducative. «En ma qualité d’éducateur civique, je vois le chantier qui attend les collègues. Ces enfants doivent être pris par la main et être éduqués dans des projets d’action éducative conduits concomitamment par les enseignants et la communauté éducative», a-t-il plaidé. Il dit la même chose qu’Ibra Ndiaye, inspecteur de l’éducation à la retraite, selon qui l’unique solution, c’est d’éduquer au vivreensemble et à la protection du patrimoine commun. Il donne surtout l’exemple de l’école japonaise où, dit-il, de la maternelle à la terminale, ce sont les élèves qui assurent la propreté de leurs écoles, le nettoyage et l’entretien du mobilier. Ce qui est impensable au Sénégal. Or c’est bien là qu’il faut commencer, soutient notre inspecteur. Il pense que mieux vaut ne pas créer des «monstres» pour éviter d’en punir. L’éducateur Mansour Ciss, lui, rappelle cette recommandation de l’écrivain français Victor Hugo. «Dans cette déperdition, on pense plutôt trouver solution avec des maisons d’arrêt que dans ces recommandations de Victor Hugo : «Ouvrez les écoles, vous fermerez les prisons»!
Une assertion qui demande donc plus d’éducation et de correction à l’école pour éviter la prison aux élèves ». Ces élèves des autres lycées et collèges du Sénégal qui ne sont pas comme leurs camarades de l’école Mariama Bâ, du Prytanée militaire et du lycée d’excellence de Diourbel, comme dit Cheikh Tidiane Diouf de la Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Sans prendre de gants, il estime qu’»un tel mal-être ne sera jamais observable au Prytanée militaire de Saint Louis, au lycée Mariama Bâ de Gorée, au lycée d’excellence de Diourbel où on n’enseigne pas seulement. Au Prytanée, à Mariama Bâ et à Diourbel, on façonne des Hommes», dit-il. C’est pourquoi Cheikh Tidiane Diouf pense qu’il est urgent de repenser l’école sénégalaise, et le plus tôt possible. «Plus nous allons attendre, plus le mal sera profond et plus les coûts de réparation seront insupportables pour l’Etat et la société «, a soutenu l’enseignant à la Faseg.
Repenser l’école sénégalaise
Birane Tine, un autre inspecteur de l’éducation, trouve que «l’absence d’autorité, la dégradation de nos valeurs ou de nos bonnes mœurs n’épargnent pas l’école qui, du coup, perd son attractivité. Les seules sanctions ne suffiront pas pour venir à bout du phénomène et d’autres problématiques qui se posent dans notre société. Cette nécessaire réinvention souvent annoncée mais sans cesse différée conduit à des monstruosités. Mais qui pour siffler la fin de la récréation ? Y a-t-il un pilote dans l’avion», s’est-il interrogé tout en plaidant pour un changement des programmes scolaires. «De manière générale, dit-il, il faut dégraisser le mammouth, comme avait dit Claude Allègre parlant des nécessaires réformes structurelles du ministère de l’Education nationale français. Nous pourrions reprendre la formule à notre compte», a-t-il recommandé. Le professeur de français Pr Issa Laye Diaw lui emboîte le pas. «Je crois qu’il est grand temps de repenser l’école, de la réinventer de telle sorte que toutes les parties prenantes y trouvent leur compte. L’enfant n’invente pas. Il imite. Si l’Etat a érigé un ministère, c’est à celui-ci d’opérer à une restructuration en impliquant les acteurs de l’éducation vraiment soucieux de l’avenir des enfants. Cette implication commence par les enseignants expérimentés à qui doivent être confiées des responsabilités qui veillent davantage aux travaux fournis par ceux qui débutent dans le métier craie en zone.
Par ailleurs, ce n’est pas seulement en reconsidérant la masse salariale allouée aux enseignants qu’on résout le problème, même si j’avoue que c’est une source de motivation supplémentaire. S’attaquer au mal par la racine commence par changer le programme. Si vous voulez un «pilote», le voilà métaphoriquement parlant. Les contenus pédagogiques sont obsolètes, les pédagogies non innovantes encore plus. Tant que nous ne nous approprions pas l’environnement immédiat des apprenants, notre métier est voué à l’échec. S’inspirer des techniques occidentales d’apprentissage est une bonne option ; néanmoins, ne sous-estimons pas pour autant notre propre méthode. L’Afrique est naturellement didactique puisque très oraliste. Cette oralité peut aussi s’avérer payante «.
Un mal jugé profond
Dans tous les cas, le mal est très profond avec cette tendance des élèves à démystifier l’école. Pour Mamour Ciss, les paramètres qui encadrent notre société se sont déréglés faisant que l’école aussi a cessé d’être ce temple de correction pour une bonne conduite. «Désormais, les enseignants ont les mains liées. L’enfant a maintenant plus de pouvoirs, plus de droits que celui qui est censé l’éduquer. A la maison, il retrouve aussi des parents complètement démissionnaires. On assiste à une transformation impuissante de notre société devenue vicieuse et sans valeurs cardinales», s’est-il indigné. De l’avis de Babacar Bâ, «l’école est un segment de la société qui, aujourd’hui, traduit le malaise vécu par l’homo senegalensis. Nos enfants copient nos moindres faits et gestes. Il urge d’abord de revenir sur les fondamentaux de nos valeurs d’antan. C’est après seulement qu’on pourra recréer une école axée sur les valeurs citoyennes», at-il proposé. Il dit surtout «ne pas dédouaner ces élèves qui doivent être sanctionnés à la hauteur de la faute commise. Sinon, ils vont remettre ça». Surtout que «»l’inconduite non redressée mène à l’impunité chez l’adulte», dixit l’inspecteur à la retraite Ibra Ndiaye qui affirme que ce phénomène n’est qu’une «culpabilité sociale bien partagée avec une responsabilité des élites énorme. Ces élites qui donnent aussi de mauvais exemples».
Le professeur d’histoire et géographie à la retraire Harouna Ly trouve quant à lui que «la banalisation des faits de société et des discours politiciens ajoute beaucoup à cette gangrène qui se répand. Ce qui fait que nos propres enfants, en général, et nos élèves, en particulier, se sentent tout permis. La dynamique des groupes aidant, quand les enfants se retrouvent dans leur élément, ils cèdent au laisser-aller et au laisser-faire».
69 CANDIDATS ADMIS D'OFFICE AU BACCALAUREAT EN SERIE STEG
Soixante-neuf candidats ont été déclarés admis d’office, à l’examen du Baccalauréat dans la série Science et technologie de l’économie et de la gestion (STEG), au centre du Lycée technique El Hadji Abdoulaye Niass de Kaolack
Soixante-neuf candidats ont été déclarés admis d’office, à l’examen du Baccalauréat dans la série Science et technologie de l’économie et de la gestion (STEG), au centre du Lycée technique El Hadji Abdoulaye Niass de Kaolack, soit un taux de réussite de 67,97%.
Sur un total de 241 candidats ayant effectivement composé, 82 autres candidats sont autorisés à subir les épreuves du second groupe.
"Nous avons cette année un taux de réussite de 67,97% au premier contrairement à l’année passée où l’école avait enregistré un taux de 85,09%", a indiqué Alassane Djigo, proviseur du lycée technique El Hadji Abdoulaye Niass de Kaolack.
Selon lui, "concernant la série G (gestion) aucun candidat n’a été déclaré admis d’office sur un total de 7 élèves ayant composé", contre trois admissibles aux épreuves du second groupe.
Pour M. Djigo, "les résultats du lycée technique et commercial d’El Hadji Abdoulaye Niass qui se veut une école d’excellence ont connu une baisse".
"Cela peut être expliqué par les nombreux mouvements d’humeur des syndicats d’enseignants", a-t-il justifié.
LES PREMIERS RESULTATS DU BACCALAUREAT TECHNIQUE DE KEDOUGOU CONNUS
Les premiers résultats du baccalauréat technique sont tombés au jury 661, basé au Lycée technique, industriel et minier Mamba Guirassi de Kédougou (Sud-est)
Kédougou, 5 Juil (APS) – Les premiers résultats du baccalauréat technique sont tombés au jury 661, basé au Lycée technique, industriel et minier Mamba Guirassi de Kédougou (Sud-est), a appris l’APS du chef du centre d’examen, Dr Mandy Couba.
En série STEG, 09 candidats ont été déclarés admis au premier tour et 36 autres autorisés à subir les épreuves du second groupe, sur un total de 100 candidats ayant composé. Un (01) candidat en série G a été déclaré admis.
La série T1 fabrication mécanique a enregistré 09 admis d’office une mention assez bien et 02 candidats doivent faire les épreuves du second tour sur un total de 15 candidats.
En sérieT2, sur 31 candidats, 11 ont réussi à l’examen et 10 sont autorisés à passer les épreuves du second tour.
Pour la série science technologie industrielle pour le développement durable, aucun n’a été déclaré admis d’office. Par contre, 10 doivent subir les épreuves du second tour sur les 46 candidats au départ.
SACCAGE DU LYCEE DE YOFF, CINQ ÉLÈVES EN GARDE À VUE
Déféré au parquet, Ousmane Dièye pourrait être rejoint par 5 autres élèves de la 4ème C du Lycée Ousmane Sembène de Yoff, placés hier en garde à vue à la gendarmerie de la Foire dans l’affaire de la mise à sac d’une salle de classe.
Déféré au parquet, Ousmane Dièye pourrait être rejoint par 5 autres élèves de la 4ème C du Lycée Ousmane Sembène de Yoff, placés hier en garde à vue à la gendarmerie de la Foire dans l’affaire de la mise à sac d’une salle de classe.
Au-delà de l’ambiance festive dans la cour du Lycée Ousmane Sembène de Yoff, c’est l’inquiétude chez certains élèves en train d‘être auditionnés par le Conseil de discipline convoqué par le proviseur Awa Sarr Ndiaye. Mais tous les 16 apprenants identifiés comme auteurs présumés des saccages, ne sont pas sur place. Si certains ont tenu à faire le déplacement, d’autres par peur de représailles, ont même quitté Dakar pour échapper aux poursuites judiciaires, renseigne-t-on sur place. Cependant, nous avons appris que dans l’après-midi d’hier, 5 élèves étaient auditionnés par la gendarmerie de la Foire et placés en garde à vue.
Après le déferrement du cerveau présumé de la casse, Ousmane Dièye, les ennuis se poursuivent pour les membres de cette classe qui ont déchiré leur cahier de classe, il y a deux mois. Pour les autorités de l’école, la réunion du Conseil de discipline va se poursuivre ce matin. Pour l’heure, aucune décision n’est encore prise à l’encontre des fauteurs de trouble. D’ailleurs, lors de la rencontre d’aujourd’hui, les parents vont également y assister. Mais la salle de la 4ème C, lieu des destructions, porte toujours les stigmates des actes de vandalisme. Les bâtiments fissurés, visiblement torturés par la brise marine, tiennent tant bien que mal, alors que le toit troué offre une vue vers le ciel. Les tables-bancs sont frappés de vieillesse alors que l’école accueille près de 2.500 élèves. Toujours scandalisés, des potaches reviennent sur les circonstances des faits dans leurs discussions.
Sur place, le président de la Fédération nationale des parents d’élèves et d’étudiants du Sénégal n’en revient pas. « Ce sont des images d’horreur qui font mal », a pesté Bakary Badiane accompagné de son vice-président Ngor Faye. Pour lui, il faudra gagner la bataille pour une bonne éducation. « Il faut mettre tout le paquet pour que les enfants soient bien éduqués et bien instruits. Il s’agit de futurs responsables du pays », a-t-il ajouté. M. Badiane a également fustigé la vétusté de certaines classes du lycée, estimant qu’elles doivent disparaitre.
23 ADMIS SUR 63 CANDIDATS AU BACCALAUREAT TECHNIQUE A TAMBA
Vingt-trois candidats ont été déclarés admis au premier tour de l’examen du baccalauréat technique, au lycée dédié à cette série à Tambacounda (est)
Tambacounda, 4 juil (APS) – Vingt-trois candidats ont été déclarés admis au premier tour de l’examen du baccalauréat technique, au lycée dédié à cette série à Tambacounda (est), a appris l’APS du chef du centre d’examen, Mamadou Yéro Diallo.
Trente-deux candidats doivent passer par les épreuves du second tour pour espérer décrocher leur premier diplôme universitaire. Moins chanceux, huit élèves ont été ajournés.
Selon Mamadou Yéro Diallo, 10 candidats ont été déclarés admis avec la mention ‘’Assez bien’’.
Cette année, le lycée technique de Tambacounda a présenté 63 candidats à l’examen du baccalauréat, pour la série sciences et technologies de l’économie et de la gestion.
Selon Mamadou Yéro Diallo, l’admission des 32 candidats autorisés à se présenter au second tour permettrait à l’établissement d’avoir un taux de réussite ‘’satisfaisant’’ d’environ 87 %.
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CINÉMA, ON PEUT S'ATTAQUER À TOUS LES SUJETS...
Y-a-t-il des sens interdits en matière de production cinématographique au Sénégal? Peut-on traiter de tout sujet de société sans censure? Les sujets intimes peuvent-ils être abordés sans réprimandes? Les réponses de la productrice Kalista Sy.
Productrice de séries, dans le cadre du lancement de l’application Weerwi destinée au suivi des règles et au cycle menstruel, Kalista Sy assuré la réalisation de la web série Weerwi, très éducative pour les jeunes adolescentes.
En marge du lancement de l’application Weerwi, jeudi à Dakar, nous l’avons interviewée sur sa participation à ce projet. Selon elle, la question des règles ne doit pas être seulement une affaire des jeunes adolescentes ou de femmes tout court, mais ça doit être une question qui concerne aussi bien les hommes que les femmes et même les parents de manière générale.
Répondant sur le cinéma sénégalais, Kalista explique qu’il est en évolution avec de nouveaux regards. Pour la célèbre productrice, la meilleure manière de faire évoluer le cinéma sénégalais et africain, c’est que les Africains racontent leurs propres histoires africaines et sénégalaises.
Malgré la controverse suscitée par certains épisodes de « Maitresse d’un homme marié», sa fameuse série, Kalista Sy assure qu’il n’y a pas de sens interdit dans le cinéma, que l’on peut bel et bien s’attaquer à tous les sujets, mais tout est dans l’angle d’attaque.
DES ENSEIGNANTS MENACENT DE BOYCOTTER LE BAC À L'UASZ
Après avoir bouclé une grève de 48h non renouvelable, la coordination du Saes de l’université Assane Seck de Ziguinchor a fait face à la presse pour réclamer les arriérés dus à ces membres
Après avoir bouclé une grève de 48h non renouvelable, la coordination du Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur (Saes) de l’université Assane Seck de Ziguinchor a fait face à la presse pour réclamer les arriérés dus à ces membres. Faute de quoi, le Saes va boycotter le baccalauréat.
Les épreuves du baccalauréat de cette année risquent de se faire sans la supervision des enseignants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz) affiliés au Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur (Saes). Ces derniers, qui sont souvent engagés comme présidents de jurys, menacent de boycotter l’examen. «Si l’Etat continue de faire dans le dilatoire, il ne sera pas exclu que nos camarades qui ont fait la formation pour présider les jurys y renoncent», a annoncé le secrétaire général du Saes section Université Assane Seck, Alpha Oumarou Ba, qui animait hier une conférence de presse en compagnie de ses camarades.
Les syndicalistes ont bouclé hier (jeudi) une grève de 48 heures non renouvelables pour, disent-ils, réclamer des fonds que leur doivent l’Etat du Sénégal et l’université Assane Seck de Ziguinchor. «Il s’agit des heures complémentaires, des cours mis en ligne, des missions préfinancées, de l’avancement de carrière, des voyages d’études 2021 2022 et de la dette due au restaurant du Saes, renseigne le responsable syndicaliste. A en croire la coordination du Saes de l’Université Assane Seck de Ziguinchor, le ministère de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation s’était engagé à éponger la dette. «Depuis cette rencontre qui s’est tenue le 13 mai 2022 avec la tutelle, aucun acte n’a été posé allant dans le sens de satisfaire la revendication des enseignants chercheurs de l’Uasz. Nous estimons que l’attente est très longue et l’exaspération est devenue manifeste. Nous sommes dans l’obligation de nous faire entendre. C’est ce qui justifie cette grève de 48 heures que nous avons décrétée en guise d'alerte», conclut Alpha Oumarou Ba.
TECH, RÈGLES ET SUIVI DU CYCLE MENSTRUEL EN UN CLIC
Weerwi, une application gratuite et téléchargeable, destinée au suivi du cycle menstruel, notamment des jeunes filles, vient d’être lancée par une entreprise sénégalaise pour venir en appui aux éducatrices devant aborder ce sujet ô combien tabou
Apiafrique, une entreprise sociale sénégalaise vient de lancer, ce jeudi 30 juin, à Dakar, une application mobile afin de permettre aux jeunes filles de suivre leurs règles et leurs cycles menstruels en toute quiétude. La cérémonie a eu lieu jeudi, à l’institut français de Dakar en présence des différentes parties prenante dont la réalisatrice Kalisata Sy.
C’est peut-être fini le temps où les jeunes filles éprouvaient d’énormes difficultés ou tout simplement de la gêne à parler de leurs menstrues qu'elles découvrent avec surprise ou le cycle qu'elles n'arrivent pas à maîtriser afin d'organiser leur quotidien. En effet, l’entreprise ApiAfrique vient de lancer officiellement au Sénégal, Weer Wi, la première application mobile destinée au suivi du cycle et à la santé menstruelle en Afrique de l'Ouest.
Le but viser est de "changer les règles" et d’accompagner les filles dans la découverte de leur cycle menstruel sachant que la question reste un sujet tabou de manière générale dans les foyers. La solution est désormais là grâce à la terchnologie.
Il s’agit d’un ensemble d’outils composés d’une chaine youtube en français et en wolof, (avec une web série réalisée par la réalisatrice kalista Sy), d’un livret avec des conseils et astuces, d’un chatbot dans l’application Weerwi et d’un site internet.
Avec ce package, les jeunes filles ont désormais l’info précieuse pour leur bien-être et ont des réponses personnalisées et confidentielles à leurs interrogations puisqu'elles peuvent faire leurs requêtes sur la plateforme. «Il y a des questions qu’on ne peut pas poser à nos parents ou à des amies. Mais sur la plateforme quand tu poses une question, on te répond comme si c’était ta mère ou ta sœur. On te répond comme il se doit. Il a plus de sécurité parce c’est confidentiel », a confié Mlle Mendy, une lycéenne de 19 ans qui utilise l’application depuis quelques mois.
Cet ensemble d’outils qu’offre que la plateforme Weerwi donne aux jeunes filles les informations nécessaires à la compréhension de leur cycle mensuel, les guider dans leur développement personnel et les aider à communiquer sur les règles au sein de leur entourage sans pour autant remplacer leur rôle des mères et des tantes.
Phénomène physiologique donc naturel, les règles demeurent troutefois une question très peu discutée dans beaucoup de sociétés, notamment africaines et de fait, des millions de femmes et surtout de jeunes filles manque d’information sur ce sujet. C’est équation que résout ainsi Apiafrique. « A travers le programme changeons les règles »,nous nous engageons à fournir aux femmes des solutions innovantes.
Werrwi a été conçu avec et pour les filles, afin de leur fournir toutes les informations fondamentales sur les règles et cela de manière adaptée à leur âge et aux spécificités culturelles de notre région d’Afrique », a indiqué Marina Gning, la cofondatrice et CEO d’Apiafrique, dans un communiqué transmis aux médias.
D’ailleurs les outils de Weerwi ne se substitue pas au rôle des éducatrice que sont les mamans , les tantes ou autres membres de la famille, précise Soukeyna Ouédraogo, responsable du programme « Changeons les règles» à Apiafrique.
Selon elle, 84% des jeunes filles et des femmes ne sont pas bien préparées à accueillir sereinement leurs premières règles. De ce point de vue cette première application africaine destinée à ce phénomène vient à point nommé.
Gratuite, l’application Weerwi est téléchargeable sur AppSotre et Googleplay. Les initiatrices du projet ambitionnent de le propager en Afrique de l’Ouest et plus tard sur l’ensemble du continent.
Le projet Weerwi a été rendu possible grâce à Apiafrique, -une entreprise sociale spécialisé dans les produits innovants et respectueux de l’environnement pour femmes et bébés-, en partenariat avec it4life et d’autres partenaires.
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KEN BUGUL, BOUBACAR BORIS DIOP M'AVAIT VEXÉE...
Dans son échange sur le réalisme littéraire avec l'écrivain espagnol José Manuel Farjado, lors du Benengeli 2022, à l’Institut Cervantes de Dakar, Ken Bugul (Mariétou Mbaye), raconte pourquoi et comment elle s'est lancée dans l'écriture avec sa trilogie.
Dans son échange sur le réalisme littéraire avec l'écrivain espagnol José Manuel Farjado, lors du Benengeli 2022*, Ken Bugul, de son vrai nom Mariétou Mbaye, raconte comment elle s'est lancée dans l'écriture en dévoilant l'histoire à partir de laquelle son aventure d’écrivain a véritablement démarré. Elle précise aussi comment Boubacar Boris Diop y a participé peu ou prou.
C'est avec «La folie et la mort» que Ken Bugul s'est vraiment sentie en confiance pour poursuivre l'écriture et a décidé de poursuivre l'écriture. Elle signait d’ailleurs réellement son entrée dans la fiction parce que son aventure littéraire a commencé avec des romans autobiographiques.
Les premières publications de Ken Bugul sont une trilogie composée de «Le baobab fou», «Riwan ou le chemin de sable» et «Cendres et Braises». Selon elle, cette trilogie était écrite dans une démarche plutôt thérapeutique que dans un projet purement littéraire.
D’ailleurs après ces premières publications, la célèbre écrivaine voulait tout simplement ranger calepin et stylo, estimant avoir atteint son objectif, avoir réussi à se soigner. Partant, elle ne trouvait pas vraiment opportun de poursuivre l’aventure.
Mais par défi, elle reprend sa plume et elle publie « La folie et la mort» après avoir été titillée par Boubacar Boris Diop. En effet, sa trilogie avait été bien apprécié par ce dernier. Mais Ken Bugul l’a assuré qu’elle n’est pas écrivain et qu’elle prévoyait d’ailleurs d’arrêter.
Boubacar Boris Diop lui dit alors si elle préférerait aller acheter les ingrédients de cuisine à vendre plutôt qu’à s’investir dans l’écriture dont elle a déjà le talent. La romancière décidée alors de relever ce défi avec «La folie et la mort».
Après ce roman réaliste, elle s’est mise à fond dans l’écriture et n'a plus pensé à renoncer. Bien au contraire. Ken Bugul est à plus d’une dizaine de romans. «Le trio bleu» est son onzième livre et elle travaille sur son dernier ouvrage.
NB : *Benengeli est la semaine internationale des lettres du monde francophone.
LE CNP RECLAME LA BAISSE DES CHARGES
L’absence de concertation entre le ministre de l’Enseignement supérieur et les acteurs privés est l’une des difficultés saillantes du secteur.
L’absence de concertation entre le ministre de l’Enseignement supérieur et les acteurs privés est l’une des difficultés saillantes du secteur. Sans oublier la «concurrence déloyale du public» dans certains domaines d’enseignement. Des difficultés qui s’ajoutent à d’autres, telle la forte pression fiscale que subissent les acteurs du privé. Ces remarques viennent de l’étude commanditée par le Conseil national du patronat du Sénégal (Cnp), présentée ce 28 juin. Seulement, la rencontre qui a vu la présentation de ladite étude n’était pas qu’entre privés.
L’Etat y avait ses représentants. «Il y a des problèmes et nous les reconnaissons», a souligné Senghane Mbodj, directeur de l’Enseignement supérieur privé au ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Et il a toutefois rappelé qu’il «n’y a pas de public et de privé», pour dire qu’au niveau du ministère qu’il représente, «on raisonne en termes d’enseignement supérieur», uniquement. Lorsqu’on parle de professionnalisation, a aussi rappelé Singane Mbodj, «il faut reconnaître que c’est le secteur privé qui en est le précurseur».
Pour ainsi dire que le public est au fait de l’apport et de l’importance du privé dans le domaine de l’enseignement. «L’orien¬tation de l’enseignement professionnel, comme ça a été porté par le privé, il faut quand même reconnaître que c’est ce dernier secteur qui l’a initiée», dit-il. C’est son cœur de métier, dira-t-il. Et c’est pourquoi ses acteurs y sont à l’aise. «Ils ont beaucoup aidé le pays à se développer, ainsi que notre économie. Car, s’il n’y avait pas les produits issus de ce secteur privé, on peinerait à trouver de travailleurs pour bon nombre de structures», enchaîne-t-il.
«Il faudrait que les jeunes soient disponibles et formés»
La saillance de ce fait a sûrement poussé la directrice de 3fpt à déclarer que l’enseignement professionnel n’est pas «une école de la seconde chance». Pour Sophie Diallo, «aujourd’hui, au Sénégal, il y a énormément de secteurs prioritaires sur lesquels on a des axes de développement. On parle de pétrole et de gaz, des Jeux Olympiques qui arrivent, et récemment, de l’usine de dessalement…».
Ainsi, «pour que nous soyons des acteurs de développement, il faudrait que des jeunes soient disponibles et formés». Justifiant la présence de la 3FPT, M. Diallo insiste sur le fait que l’aspect formation est dévolu aux structures aussi bien publiques que privées. Une harmonisation, cependant, des actions est primordiale. M. Mbodj n’a pas omis de le mentionner. Pour celui qui a rassuré quant à la volonté de son ministère d’accompagner le secteur privé de l’enseignement, l’un des problèmes majeurs de ce dernier est d’ordre organisationnel.
Pour le président du Pôle excellence, formation, enseignement et éducation du Conseil national du patronat, l’étude a comme objectif de «proposer des perspectives à l’Etat et aux différents acteurs sociaux». Une façon pour Pape Madické Diop et le Cnp d’apporter leur participation dans un contexte national où «les demandes en formation sont exponentielles». Et avec elles, les besoins des entreprises, et l’Etat qui a des problématiques nées avec et autour du plan Sénégal émergent. «Tout cela réuni fait que les acteurs réfléchissent à l’adéquation formation-emploi et à la réalité des compétences qui seront déployées dans nos économies demain», dit-il.
En l’état, des recommandations ont été formulées dans l’étude commanditée par le Cnp. Pour «les entrepreneurs académiques», des points revêtent une importance capitale. Parmi eux, «l’érection de la division de l’enseignement privé en direction nationale», la «révision des textes juridiques et réglementaires sur l’enseignement privé», ou encore, la reconnaissance et l’équivalence des diplômes entre le public et le privé. Qui dit entreprenariat dit fisc.
Ainsi, il a été suggéré d’en aller vers la «recherche d’un régime fiscal approprié à l’enseignement privé». Dans ce sens, le Cnp donne une piste qui consiste à réduire la Tva de 18 à 7%, à l’image des mesures prises au profit de secteur du tourisme.