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24 avril 2025
Éducation
LES OFFRES SONT CERTES INTÉRESSANTES MAIS INSUFFISANTES
Le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes) apprécie l’ouverture de négociations sur le système indemnitaire dans la Fonction publique entre les syndicats d’enseignants et le gouvernement mais ...
Pour résoudre la crise qui secoue le secteur de l’éducation, le gouvernement avait convié, samedi dernier, les syndicats d’enseignants à la table des négociations. Il avait fait huit propositions aux enseignants qui n’ont pas permis de lever le mot d’ordre de grève. En conférence de presse hier, le Sudes a salué l’ouverture des négociations mais juge «insuffisantes» les offres.
Le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes) apprécie l’ouverture de négociations sur le système indemnitaire dans la Fonction publique entre les syndicats d’enseignants et le gouvernement mais considère que «les offres sont certes intéressantes mais insuffisantes au regard de plusieurs considérations». «Notre syndicat considère que l’option du Gouvernement de l’approche sectorielle pour corriger les fortes disparités dans les allocations indemnitaires entre le corps de la Fonction publique ne doit pas être dans les demi-mesures. Au contraire, pour le SUDES, il faut à cette occasion, une revalorisation salariale conséquente pour les enseignants qui ont le sentiment frustrant d’être marginalisés dans la Fonction publique et dans la société à cause de leurs difficiles conditions d’existence», a déclaré le secrétaire général national du Sudes, Amadou Diaouné lors d’une conférence de presse tenue hier, jeudi 17 février.
Selon lui, cela se justifie par trois raisons. Il s’agit de «l’installation d’une paix sociale durable dans le secteur public d’éducation et de formation qui a besoin de stabilité pour redorer son blason largement terni et regagner la confiance des populations qui ont besoin d’une «Ecole de la réussite» dont les enseignants suffisamment motivés sont la clé de voûte», de la «revalorisation conséquente de la profession enseignante rendra le métier attrayant et attractif pour les meilleurs étudiants et sera un moyen de renforcer la rétention des meilleurs enseignants dans le secteur». Et d’ajouter, «une des conditions fondamentales sera réunie pour l’offre d’un enseignement public de qualité de nature à tendre vers la réalisation du PAQUET et de l’ODD4».
Soulignant l’importance de la revalorisation salariale des enseignants, le Sudes a fait des propositions d’augmentations indemnitaires. On peut citer, entre autres, «l’indemnité d’enseignement à porter à 80% du salaire indiciaire, soit une augmentation de 30%», «l’indemnité de logement défiscalisée : Professeurs 200.000F, instituteurs 175.000F», «l’indemnité compensatrice de surcharge horaire : à augmenter de 40.000F», «l’indemnité de contrôle et d’encadrement : à augmenter de 100.000F». En effet, le système éducatif connait des perturbations depuis quelques semaines au Sénégal liées à des grèves des syndicats d’enseignants pour le respect des accords signés.
Toutefois, le Sudes soutient que «la cause de ces perturbations dans le secteur public d’enseignement réside dans le ponce pilatisme et le dilatoire du Gouvernement depuis 2016, pour ouvrir des négociations sérieuses sur le système indemnitaire en vigueur dans la Fonction publique depuis les augmentations de salaire de 2006/2007».
Parmi les huit propositions faites par le gouvernement aux syndicats d’enseignants, il y a, entres autres, la «défiscalisation de l’indemnité de logement à 100% », de «l’augmentation de 100% de la prime scolaire», de «l’augmentation de l’indemnité de contrôle et d’encadrement», du «relèvement de 100% de l’indemnité de recherche documentaire et de surcharge horaire».
LA TURQUIE OUVRE SES UNIVERSITES AUX ETUDIANTS SENEGALAIS
L’ambassadeur de Turquie à Dakar, Ahmet Kavas, a annoncé que son pays prévoit d’accueillir désormais jusqu’à 2.000 étudiants sénégalais par an dans ses universités.
Dakar, 17 fév (APS) - L’ambassadeur de Turquie à Dakar, Ahmet Kavas, a annoncé que son pays prévoit d’accueillir désormais jusqu’à 2.000 étudiants sénégalais par an dans ses universités.
"En 2021, nous avions quadruplé le nombre d’étudiants en octroyant 800 visas. Du coup, le nombre d’étudiants s’est élevé à 1.200. Cette année, ça va dépasser 2.000 dans les universités turques", a-t-il dit dans un entretien avec l’APS.
Ahmet Kavas a rappelé qu’à son arrivée au Sénégal en 2020, il n’y avait que 120 étudiants sénégalais dans les universités et écoles de formations en Turquie.
Ce pays est devenue ces dernières années un des plus importants partenaires du Sénégal.
Les sociétés turques ont construit au Sénégal plusieurs infrastructures dans divers domaines. Et la Turquie est devenue une destination très prisée par les commerçants sénégalais.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan va entamer lundi une visite officielle au Sénégal, un séjour durant lequel il va assister à l’inauguration du stade du Sénégal construit par la société turque Summa.
M. Erdogan effectuera ainsi sa sixième visite au Sénégal, pays auquel il avait réservé son premier déplacement en Afrique en 2004, alors qu’il était Premier ministre.
«LES AUTRES COLLEGES N’ONT PAS VU QU’IL Y A UNE PERTINENCE A ENTAMER UNE SEQUENCE CONFLICTUELLE…»
EXPRESS…El Cantara Sarr, Sg du Siens, membre du G7
Propos recueillis par Dieynaba KANE |
Publication 17/02/2022
La sainte alliance s’est-elle fissurée ? Cette année, la grève des enseignants est marquée par une séparation au niveau du G7 dans le déroulement des plans d’actions. Et aussi sur la plateforme revendicative. Contrairement aux années précédentes, il a été constaté que le Saemss et le Cusems, qui sont membres du G7, ont décidé de faire cause commune en déroulant leurs plans d’actions sans les autres structures du groupement, les syndicats les plus représentatifs du système éducatif. C’est le collège des enseignants du moyen-secondaire : le G2. Et il reste les autres comme les enseignants de l’élémentaire et les inspecteurs de l’éducation, qui constituent le G5. Dans cet entretien, El Cantara Sarr, Secrétaire général du Syndicat des inspecteurs de l’éducation nationale du Sénégal (Siens), apporte des explications sur cette différence dans la démarche.
Cette année, on a remarqué dans le cadre de la lutte pour le respect des accords avec le gouvernement, une séparation au sein du G7 dans le déroulement des plans d’actions. Qu’est-ce qui explique ce changement ?
A partir des élections de représentativité, on a décidé de cheminer ensemble, par moment, il y a eu des différences de points de vue, d’approches, de stratégies et de méthodologies. A chaque fois, le groupe a essayé d’harmoniser pour aller dans la même direction. Il faut aussi dire que l’homogénéité de l’entité n’a pas été constante dans le temps parce qu’à un certain moment, le Siens (le syndicat des inspecteurs) avait entamé un mouvement de grève et porté ses préoccupations tout seul, sur une séquence temporelle. Cepen¬dant, conformément aux principes que nous avions édictés ensemble, qui structurent notre code d’éthique par solidarité sur des questions spécifiques, une unité d’actions sur les questions transversales, les autres se sont intéressés à notre problématique. Par moment, ils nous ont soutenus et nous avons organisé une marche nationale et d’autres activités. Nous avons déposé un mémorandum auprès du gouvernement, il a été consigné par ces différents syndicats. Il y a une philosophie qui structure notre être ensemble. C’est sur ce principe qu’on comprend bien pourquoi le collège moyen-secondaire, à un certain moment, a senti pour des raisons qui lui sont spécifiques, la nécessité de commencer à entamer des plans d’actions. Les autres, qui sont dans les autres collèges préscolaire-élémentaire et corps de contrôle, à ce moment-là, n’ont pas vu qu’il y a une pertinence à entamer une séquence conflictuelle par le biais de la grève. Parce que nous pensions, à ce moment-là, au mois de novembre, qu’il était beaucoup plus prégnant de se concentrer sur comment conforter le mécanisme de dialogue et de concertation dans le monitoring que nous avions tant réclamé. Nous devions nous focaliser sur l’objectif de faire évoluer nos préoccupations dans le cadre du mécanisme qu’il faut conforter, parce que nous sommes d’une ligne syndicale qui pense aussi que la grève doit être l’ultime recours. C’est après avoir exploré toutes les possibilités, tous les mécanismes, qu’il faut aller en grève. Mais, nous n’avons pas été compris. Nous avons débattu de cette question et n’avons pas été sur la même ligne. C’est ce qui explique cette différence dans le séquençage des plans d’actions qui ont été lancés.
Est-ce ce que cette démarche n’a pas cassé votre mouvement ?
Je rappelle que c’est dans le monitoring que nous avons réussi à faire opérer au gouvernement, ce virage qui consiste à vouloir adresser sérieusement la problématique du système de rémunération et des corps des administrateurs scolaires. Cela a abouti aux rencontres que nous avons vues et à la proposition sur le système de rémunération et le corps des administrateurs scolaires que nous avons évalués ; nous avons fait des contre-propositions, un document d’une quarantaine de pages produit, chiffré et documenté. Et le gouvernement sait maintenant ce que veulent les syndicats et nous attendons sa réaction. Les 7 syndicats seront autour de la table, ils feront de leur mieux pour aller dans la même direction. Il n’y a pas ce clivage qu’on voudrait faire percevoir, entre les différents collèges.
Mais avec cette séparation, le Saemss et le Cusems d’un côté et de l’autre, le G5, le gouvernement vous reçoit séparément…
Le gouvernement considère les 7 syndicats représentatifs, il ne fait pas de différence entre les collèges. Ces derniers ont la responsabilité de mener toutes les séances de négociations. Dans ce cadre, toutes les parties sont entendues dans les propositions qui sont faites. Le gouvernement a considéré toutes les propositions, qui ne laissent aucun travailleur du secteur en rade. Nous considérons que c’est un système unique. C’est pour des raisons pratiques que nous avons plusieurs paliers, mais tous doivent concourir à faire en sorte de rationaliser la négociation collective, le dialogue social, promouvoir le métier d’enseignant et faire en sorte que les travailleurs du secteur soient mieux entendus. Nous sommes focalisés sur la prise en charge des préoccupations. Les différences sont normales. C’est cela aussi la démocratie.
INTERDICTION DE MARCHE DES ENSEIGNANTS A ZIGUINCHOR
La manifestation interdite par le préfet de Ziguinchor pour menace de trouble à l’ordre public, le président du G7, Saourou Sène et ses camarades ont décidé de la reporter
Afin d’exiger du gouvernement le respect du protocole d’accords, Les syndicats d’enseignements du Moyen Secondaire avaient prévu d’organiser une marche nationale demain à Ziguinchor. La manifestation interdite par le préfet de Ziguinchor pour menace de trouble à l’ordre public, le président du G7, Saourou Sène et ses camarades ont décidé de la reporter. Toutefois, ils invitent tous les enseignants du Sénégal à se mobiliser pour la réussite de la marche nationale des enseignants à Dakar.
Les enseignants qui attendaient le mot d’ordre des secrétaires généraux des syndicats du Cusems et du Saemss pour braver la décision du préfet de Ziguinchor seront certainement déçus.
En effet, à l’issue de leur réunion, le secrétaire général du Saemss, Saourou Sène et ses camarades ont décidé de se conformer à la décision préfectorale. «Le Saemss et le Cusems informent les enseignants du Sénégal que suite au dépôt de la déclaration de marche à la date du mercredi 09 février 2022, le préfet de Ziguinchor a fait parvenir aux responsables locaux l’arrêté portant interdiction d’une manifestation sur la voie publique pour des raisons de sécurité et menace de trouble à l’ordre public. Après réception du document officiel, les délégations des deux organisations syndicales se sont concertées jusque tard dans la soirée du mardi 15 février 2022 pour apprécier la situation avec sérénité et prendre les décisions idoines devant permettre de maintenir la dynamique de la lutte.
Ainsi, les deux directions syndicales prennent acte de la décision du préfet et décident de reporter la marche nationale des enseignants prévue à Ziguinchor le jeudi 17 février 2022 à une date qui vous sera communiquée ultérieurement», informent-ils dans un communiqué parvenu hier à «L’As».
Pour Saourou Sène et Cie, cette décision s’explique par la situation actuelle qui prévaut dans la région méridionale «marquée par les accrochages entre l’armée et les rebelles et la volonté manifeste des deux syndicats de s’en limiter à l’organisation d’une marche pacifique et d’éviter toute forme de collusion, mais surtout par le sens élevé du patriotisme et de la responsabilité dont les enseignants du Sénégal ont toujours fait montre».
Par conséquent, le Saemss et le Cusems invitent tous les enseignants du Sénégal à se mobiliser et à se préparer pour la réussite de la marche nationale des enseignants à Dakar, déjà annoncée dans le 9e plan d’action».
A noter que le gouvernement prévoit, après une séance d’exploitation de toutes les propositions des parties, de convoquer une autre plénière le samedi prochain pour recueillir les contre-propositions des syndicats d’enseignants.
NEGOCIATIONS GOUVERNEMENT-SYNDICATS D’ENSEIGNANTS, COSYDEP ET CNEPT INVITENT À SAUVER L’ÉCOLE
Silèye Gorbal Sy, et Cheikh Mbow, saluent les avancées dans les négociations et espèrent qu’un consensus sera trouvé à l’issue de la prochaine rencontre entre les deux parties prévue dans la semaine
ALHOUSSEYNI DJIGO & M DJIGO |
Publication 16/02/2022
Décidé à trouver une solution à la crise qui secoue actuellement l’école sénégalaise, le gouvernement avait convié le G7 à la table des négociations samedi dernier. Toutefois, les huit propositions du gouvernement pour un impact budgétaire de 69 milliards de F CFA n’ont pas satisfait les syndicats d’enseignants. Ces derniers ont décidé de poursuivre le bras de fer. Interrogés sur cette situation, le président de la Coalition nationale pour l’éducation pour tous du Sénégal, Silèye Gorbal Sy, et le directeur exécutif de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique, Cheikh Mbow, saluent les avancées dans les négociations et espèrent qu’un consensus sera trouvé à l’issue de la prochaine rencontre entre les deux parties prévue dans la semaine. Non sans manquer de mettre Etat et syndicats devant leurs responsabilités pour la sauvegarde de l’école publique.
CHEIKH MBOW, DIRECTEUR EXECUTIF DE LA COSYDEP : «L’urgence est de sauver l’école»
La COSYDEP (Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique) a pris part à la plénière de monitoring des accords gouvernement/syndicats du samedi 12 février 2022 sur les 2 points d’achoppement : la correction des iniquités décriées par les personnels de l’éducation dans le système de rémunération des agents de l’Etat, la problématique des administrateurs scolaires. Il faut rappeler que nous frôlons la phase critique : 250 heures déjà perdues avec les 8 plans d’action sur les 1270 heures prévues, des manifestations d’élèves qui rappellent qu’ils veulent apprendre, la détermination des enseignants face à leur faible pouvoir d’achat, l’angoisse justifiée des parents face à leurs enfants qui sont dans la rue et non à l’école et aussi 4 mois perdus durant l’année Covid-19 par des élèves devant subir les examens cette année, une crise qui impacte exclusivement l’école publique dont les élèves seront évalués au même niveau que les autres. Toutefois, il faut saluer les avancées : la disponibilité des parties prenantes à aller rapidement vers des consensus pouvant décrisper la situation, l’option d’affronter les conclusions du rapport sur le système de rémunération des agents de l’Etat, à partir d’une approche sectorielle. La COSYDEP rappelle la responsabilité du gouvernement à veiller au fonctionnement normal de l’institution scolaire, souligne que l’enseignant reste le moteur incontestable de la transformation qualitative des intrants, réaffirme son espoir que ce 9ème plan d’action des syndicats soit le dernier jalon marquant la fin de la crise, signale l’urgence de sauver l’école en dépassant cette question pour pouvoir trouver le temps d’adresser les autres problématiques à forts enjeux : effectivité du droit à l’éducation, exigences d’amélioration de l’environnement des apprentissages, résorption des déficits criards, amélioration des performances
SILEYE GORBAL SY, PRESIDENT DE LA CNEPT : «Nous avions demandé aux syndicats de suspendre leurs mots de grève et poursuivre les négociations»
« La Coalition nationale pour l’éducation pour tous du Sénégal, en rapport à ses missions de veille et d’alerte, a toujours œuvré pour une éducation inclusive de qualité pour tous. Dans cette optique, nous avons toujours eu à jouer notre partition pour un espace scolaire apaisé sans lequel il est difficile de respecter le quantum et atteindre une éducation inclusive de qualité et des Odd. Avec cette crise actuelle, nous avons eu à lancer des appels au gouvernement et aux syndicats au dépassement. Sous ce sillage, vendredi (11 février), nous avons participé à la rencontre d’échanges avec le Haut Conseil du dialogue social et les syndicats d’enseignants. Nous réaffirmons notre ancrage dans le comité du Dialogue social du secteur de l’éducation. Nous avons participé aussi à la rencontre de ce samedi entre le gouvernement et les syndicats. La CNEPT a apprécié à leur juste valeur les propositions du gouvernement qui a fait des efforts car nous avons toujours demandé au gouvernement de respecter ses engagements. A cet effet, nous avions demandé aux syndicats de suspendre leurs mots de grève et poursuivre les négociations. Comme une autre plénière est prévue le samedi prochain, nous avons bon espoir qu’une issue heureuse sera trouvée au service de notre système éducatif et des élèves.
INSATISFAITS DES PROPOSITIONS DU GOUVERNEMENT, LES ENSEIGNANTS LANCENT LEUR 9E PLAN D’ACTION
La crise qui affecte le monde scolaire risque de perdurer, si des mesures idoines ne sont pas prises.
Pour manifester leur mécontentement au sortir de leur rencontre, samedi dernier, avec le gouvernement en vue de résoudre la crise scolaire, les enseignants du moyen secondaire ont décidé de poursuivre la grève en entamant ce matin leur 9e plan d’action.
La crise qui affecte le monde scolaire risque de perdurer, si des mesures idoines ne sont pas prises. D’autant que la rencontre entre le gouvernement etles syndicats d’enseignants s’est achevée sur un échec. Faisant suite à la rencontre qui s’est tenue le 7 janvier dernier sans aucune issue heureuse, la réunion de samedi dernier a connu quelques améliorations.
En effet, le gouvernement a fait sept propositions pour la revalorisation des salaires des enseignants. Il s’agit de la défiscalisation de l’indemnité de logement, de la revalorisation du point émissaire à 5%, du relèvement de l’indemnité de recherche et de surcharge horaire de 50%, de l’augmentation des primes scolaires, de l’augmentation de l’indemnité de contrôle et d’encadrement, l’augmentation de l’indemnité d’enseignement de 50 à 60% de la solde indiciaire, équivalant à 8000 F d’augmentation. Même s’il se réjouit de ces propositions, le secrétaire national à la presse et communication du Saemss indique que sur ces 7 propositions, il n‘y a que quelques-unes qui touchent le niveau salarial de l’enseignant. Selon Tamsir Bakhoum, il était question pour le gouvernement de faire des propositions conformément aux recommandations de l’étude sur le système de rémunération. «Nous ne sommes pas venus demander une augmentation, mais un respect du protocole d’accords de 2018, confirmé par l’Inspection Générale d’Etat (Ige) qui a relevé une iniquité dans le traitement salarial des agents de la Fonction publique», peste le syndicaliste.
A l’en croire, la rencontre présidée par le ministre de la Fonction publique devait porter sur deux points du protocole d’accords du 30 avril 2018 : celui de la création du corps des administrateurs scolaires, et celui du système de rémunération. Cependant, il regrette que le gouvernement qui a ouvert les négociations ait opté pour l’approche fonctionnelle en parlant du corps des administrateurs. Laquelle approche prévoit de créer des indemnités pour les administrateurs scolaires et non d’aller dans une dynamique de créer le corps. «Nous constatons que le gouvernement n’est pas de bonne foi. Le 18 janvier dernier, le Président a pris un décret qui augmente jusqu’à 400.000 FCFA le salaire des corps qui sont de la même hiérarchie que les enseignants, et aujourd’hui il vient nous proposer des miettes. Le gouvernement est en train de jouer au dilatoire, mais nous ne l’accepterons pas», tonne Tamsir Bakhoum qui dénonce les propos du directeur de la Solde au ministère des Finances qui, selon lui, montrait beaucoup d’incohérences. «Lorsqu’il a pris la parole pour expliquer les différentes augmentations qui impacteraient sur le salaire des enseignants lors de notre première rencontre, nous avons relevé beaucoup d’incohérences dans son raisonnement. C’est pourquoi, nous avons demandé une pause et sommes revenus samedi. Et nous avons dit au gouvernement que ce raisonnement était incohérent. Ils ont demandé du temps pour étudier à nouveau les propositions avant de nous revenir le samedi 19 février», renseigne le syndicaliste. Dans la même optique, il fustige la communication du ministre Abdoulaye Daouda Diallo qu’il accuse de vouloir leurrer les esprits «quand il dit que le gouvernement a fait des propositions qui vont impacter à 69 milliards FCFA le salaire des enseignants, alors que plus de 70 des effectifs sont constitués d’enseignants donc l’impact ne dépasse pas 40.000 FCFA.
DEBRAYAGES LUNDI, MARDI, MERCREDI, GREVE TOTALE JEUDI, VENDREDI ET MARCHE NATIONALE A ZIGUINCHOR
Jeudi Pour le secrétaire général adjoint du Cadre unitaire du syndicat des enseignants du Moyen secondaire (cusems), pour la première fois, le gouvernement est venu à une rencontre avec les enseignants avec des propositions. «Nous les avons appréciées. Mais nous avons trouvé qu’elles étaient très en deçà de nos attentes», se désole Ndongo Sarr qui réclame que la correction des iniquités et injustices relevées dans le système de rémunération et confirmées par le cabinet d’étude MGP.
Au sortir de cette rencontre, annonce-t-il, le Cusems et le Saemss ont décidé de lancer leur 9e plan d’action à partir de ce matin. Il y aura un débrayage allant du lundi au mercredi à partir de 9h, suivi d’assemblées générales et d’une grève totale jeudi et vendredi. A cela, s’ajoute une marche nationale prévue à Ziguinchor le jeudi 17 février. Ainsi, il demande aux enseignants de rester plus que jamais mobilisés pour contraindre le gouvernement à matérialiser les accords signés.
LE MOUVEMENT DE GRÈVE S’ÉTERNISE DANS L’ÉCOLE
Le statu quo persiste sur les négociations entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants (G7). Aucun n’accord n’a été trouvé samedi 12 février, au terme de la rencontre d’échanges entre les deux parties
La profonde crise qui sévit dans le secteur de l’éducation est loin de trouver son épilogue. Pour cause, le gouvernement et les syndicats d’enseignants du G7 ne sont toujours pas parvenus à un terrain d’entente. La réunion de négociation qui a eu lieu entre les deux parties, samedi 12 février, n’a pas permis d’aboutir à une solution. Du coup, la mobilisation se poursuit pour le G7.
Le statu quo persiste sur les négociations entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants (G7). Aucun n’accord n’a été trouvé avant-hier, samedi 12 février, au terme de la rencontre d’échanges entre les deux parties. Comme conséquence, la paralysie dans les enseignements continue au grand dam des élèves. Le G7 a lancé un nouvel appel à la grève pour toute cette semaine. « Nous n’avons rien vu de concret. C’était sur la base de propositions qui, pour la plupart, n’ont pas du tout été précises, …sur la question de l’échéancier. Mais aucunement également sur les contre-propositions des organisations syndicales, il y a eu des propositions concrètes ou des contre-propositions concrètes. Par conséquent, nous, partie syndicale, avons considéré que nous n’avons pas eu le minimum que l’on voulait entendre du gouvernement et naturellement, nous avons mis en place un plan d’action qui va courir à compter de lundi prochain », a déclaré le porte-parole du G7, Hamidou Diédhiou.
Et d’ajouter : «il s’agira fondamentalement d’une présence passive le lundi dans les écoles avec port de brassards rouges, d’un débrayage le mardi, d’une grève totale mercredi et jeudi prochain. C’est un peu ça que nous avons lancé, tenant compte de ce que nous avons considéré comme offre tout à fait pas satisfaisante de la partie gouvernementale ». A ce mot d’ordre, s’ajoute le maintien du boycott de toutes les évaluations, des activités d’éducation physique et sportives. En effet, depuis le début de l’année scolaire, le secteur de l’éducation connaît une grève sans précédent des syndicats d’enseignants qui réclament l’application des accords signés. Les principales revendications concernent la correction du système de rémunération et la demande de création de corps d’administrateurs scolaires dans le secteur public de l’éducation et de la formation.
8 PROPOSITIONS POUR UN IMPACT BUDGÉTAIRE DE 69 MILLIARDS
Lors de la rencontre à laquelle ont pris part cinq ministres, le gouvernement a fait huit propositions destinés à apaiser les syndicats pour un impact budgétaire de 69 milliards de F Cfa. Il s’agit, entre autres, de la « défiscalisation de l’indemnité de logement à 100% », de « l’augmentation de 100% de la prime scolaire », de « l’augmentation de l’indemnité de contrôle et d’encadrement », du « relèvement de 100% de l’indemnité de recherche documentaire et de surcharge horaire ».
Fort de ces « efforts », le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo a demandé aux enseignants de lever leur mot d’ordre. « Nous avons demandé aux syndicats de bien vouloir accepter de nous retrouver le samedi et en même temps de bien vouloir accepter de suspendre le mot d’ordre de grève le temps que les négociations continuent. Je rappelle que beaucoup d’efforts ont été faits. Sur la base des huit points de propositions, c’est près de 69 milliards donc d’efforts budgétaires pour prendre en compte les éléments de revendications des enseignants », at-il fait savoir.
Toutefois, ces propositions sont loin de satisfaire les syndicats d’enseignants qui campent sur leur position. Les négociations vont se poursuivre dans les jours à venir. Pour rappel, jeudi 3 février, le gouvernement et le G7 étaient à la table des négociations qui sont soldées par un échec.
NON-RESPECT DES ACCORDS SIGNES : Nouvel appel à la grève du G20
Le malaise est profond dans le secteur de l’éducation. Les avis de grève s’enchaînent comme un effet boule de neige en quelques semaines. Alors que le G7 poursuit le bras de fer malgré les négociations du gouvernement, le G20 aussi, de son côté, appelle à une semaine de mobilisation. Ces syndicats d’enseignants lancent leur troisième plan d’action pour le respect des accords signés. Il prévoit un débrayage le mardi 15 février à 9 h, une grève totale le mercredi 16 février 2022 et le boycott des cellules d’animation pédagogiques
LE SÉNÉGAL, PAYS PILOTE DE L'INITIATIVE IYBA
Il s'agit d'un fonds de 4,6 milliards d'euros, soit 3,000 milliards FCFA visant à soutenir les jeunes entrepreneurs, les start-up en croissance et les écosystèmes d'entrepreneuriat locaux et nationaux en Afrique
Le mercredi 9 février 2022, le Consortium Jeunesse Sénégal a eu l'honneur d'accueillir en son siège à Guédiawaye, la présidente de la Commission Européenne Mme Ursula Von der Leyen, accompagnée de la vice-présidente Mme Margrethe Vestager et de 4 Commissaires : Mme Jutta Urpilainen - Partenariats Internationaux, M. Thierry Breton - Marché Intérieur, Mme Ylva Johansson - Affaires intérieures, et Mme Kadri Simson - Énergie.
Les ministres de l'Economie, du Plan et de la Coopération M. Amadou Hott, et de la Jeunesse Mme Néné Fatoumata Tall, le préfet adjoint Mme Coumba Sall Wade, et le maire de la commune M. Racine Talla, étaient aux côtés du président du Consortium Jeunesse Sénégal, M. Sobel Aziz Ngom pour les accueillir.
Cette rencontre a permis à cette délégation européenne en visite officielle au Sénégal de rencontrer une trentaine de jeunes apprenants, militants et entrepreneurs, et de discuter avec franchise de sujets préoccupant pour les jeunes tels que l'inclusion systémique, l'équité dans la mobilité, les investissement verts, l'accès au capital, ou encore l'accès au marché pour les jeunes entrepreneurs sénégalais.
La présidente Von der Leyen y a également lancé l'initiative IYBA (Investing in Young Business in Africa), un fonds de 4,6 milliards d'euros, soit 3,000 milliards FCFA visant à soutenir les jeunes entrepreneurs, les start-up en croissance et les écosystèmes d'entrepreneuriat locaux et nationaux en Afrique. Le Sénégal sera le pays pilote de cette initiative.
Enfin, la Commissaire Urpilainen a procédé à la signature d'un accord de partenariat avec un groupe d'associations des femmes dirigé par Mme Mame Diarra Ndiaye, présidente de Solidarité Active.
La rencontre s'est terminée en fin d'après-midi dans une bonne ambiance par une photo de groupe avec les autorités présentes et les jeunes participants sur le parvis de l'Espace Jeunes Yaakaar.
TEST DE SORTIE DE CRISE POUR L’ÉCOLE
En plus de la rencontre Etat-G7, les élèves et leurs parents seront ce samedi dans la rue, pour demander la fin de la crise scolaire qui exaspère plusieurs secteurs de la société
En plus de la rencontre Etat-G7, les élèves et leurs parents seront ce samedi dans la rue, pour demander la fin de la crise scolaire qui exaspère plusieurs secteurs de la société.
Journée de sortie de crise ? Peut-être. Ou de l’espoir pour l’école publique. Ce samedi, les élèves et leurs parents seront dans la rue pour demander la fin des perturbations dans le système éducatif. L’Union nationale des associations des parents d’élèves et d’étudiants du Sénégal (Unapees) tient cet après-midi un sit-in à la Place de la Nation (ex-Place de l’Obélisque), pour demander la «reprise des enseignements-apprentissages». Alors que le Collectif des gouvernements scolaires, qui agrège l’ensemble des associations des potaches, en grève depuis lundi, organise des séries de marches nationales pour pousser l’Etat et les enseignants à trouver une sortie de crise.
Parallèlement à ces manifestations, le gouvernement et les syndicats d’enseignants majoritaires (G7) se retrouvent ce samedi pour l’acte 2 de leurs négociations, dans un contexte d’incertitudes avec la nomination d’un Premier ministre, qui risque de chambouler l’attelage actuel. Le premier a été un échec, selon les syndicalistes. Et l’ordre du jour portera sur les propositions et contre-propositions sur le système de rémunération, qui connait de «nombreuses iniquités» qui ont poussé les enseignants à revêtir les habits de grève, après deux ans d’accalmie.
L’appel de la Cnts/Fc
Cette situation affecte les organisations syndicales comme la Cnts/Fc, qui demande aux deux parties de trouver une solution urgente à la crise scolaire. Selon cette centrale syndicale, «il est nécessaire de sortir rapidement de la crise, mais aussi que les solutions envisagées soient durables, car pertinentes, justes, équitables et prenant en compte les questions spécifiques au corps de contrôle et aux décisionnaires». Dans un communiqué, Cheikh Diop et ses camarades invitent «tous les acteurs à s’engager dans cette voie et au gouvernement d’encourager cet effort et réaffirme son engagement à œuvrer sans relâche à cette fin».
La Cnts/Fc qui dit être «sensible aux préoccupations légitimes exprimées par les travailleurs, aux conséquences désastreuses de la grève pour l’école publique et la cohésion sociale, exprime toute sa préoccupation quant au développement de la crise et en appelle à un sursaut national pour son dépassement».
Dans ce cadre, les membres de cette organisation préconisent «l’implication concertée des centrales de la coalition, de la Cosydep et autres acteurs». Ce, ajoutent-ils, pour «une focalisation du gouvernement sur cette question qui doit être érigée en priorité, tenant compte des enjeux et de l’urgence».
Et aussi pour une «harmonisation/formalisation des propositions de la partie syndicale». Parlant de ces derniers, la Cnts/Fc les encourage «à œuvrer résolument pour une unité d’actions qui accroîtrait leur efficacité». Elle recommande également «la convocation dans les plus brefs délais, d’une rencontre d’échanges et de négociations sur la base d’une proposition de sortie de crise du gouvernement et de contre-proposition harmonisée des syndicats».
MOBILISATION POUR LA REPRISE DES COURS
La Coupe d’Afrique des Nations (Can) 2021 est derrière nous, mais le «match» qui oppose le gouvernement aux syndicats d’enseignants depuis plus de trois mois «continue» sans la moindre mi-temps
Alors que le gouvernement a renvoyé à une date ultérieure sa deuxième rencontre avec les syndicats d’enseignants, initialement prévue ce jour, l’Union nationale des Associations des Parents d’élèves du Sénégal (Unapes) appelle à une grande mobilisation samedi prochain pour la reprise des cours à l’école. Les enseignants approuvent mais entendent poursuivre leur combat jusqu’à une satisfaction totale de leurs revendications.
La Coupe d’Afrique des Nations (Can) 2021 est derrière nous, mais le «match» qui oppose le gouvernement aux syndicats d’enseignants depuis plus de trois mois «continue» sans la moindre mi-temps. Et on ne sait pas encore pour combien de temps elle va encore se jouer avant la fin de la «récréation» à l’école où les élèves demandent leur droit à l’éducation. Les enseignants sont plus que déterminés dans leur combat pour la matérialisation des accords signés avec le gouvernement en 2014 et en 2018. Ils sont clairs dans leur position, fermes dans leur engagement et très radicaux dans leur combat, et entendent maintenir la pression jusqu’à la satisfaction «totale» de leurs revendications notamment sur les points relatifs au traitement salarial et à la création du corps des administrateurs scolaires. En fait, ils disent surtout lutter pour la revalorisation de la profession enseignante vu que, chaque année, ils remportent plus qu’une coupe d’Afrique avec leurs élèves ou étudiants qui se distinguent à travers les examens ou concours.
Droits dans leurs bottes...
«Nous sommes aussi des Lions et un lion ne lâche pas facilement sa proie. Que personne ne vienne donc faire le link avec l’avantage obtenu par qui que ce soit, encore moins les cadeaux offerts aux Lions. Nous réclamons un meilleur traitement et une plus grande considération parce que nul n’est plus patriote que l’enseignant dans ce pays». C’est la chanson du moment chez les professionnels de la craie qui, depuis les premiers jours de la rentrée scolaire, ont engagé une lutte contre « l’injustice » qu’ils disent subir dans la Fonction publique. A les en croire, ils ne réclament rien d’autre que le respect de l’engagement pris par le président de la République en avril 2018 dans le cadre des correctifs par rapport à leur traitement salarial. Dans un message ressemblant à un discours anthologique, le secrétaire général du Syndicat autonome des Enseignants du Moyen et Secondaire du Sénégal (Saemss) revient sur cet engagement de l’autorité suprême pris en 2018 pour un meilleur traitement salarial chez les enseignants. «Monsieur le président, après les Lions, nous sommes à votre écoute non pas pour une quelconque revendication mais pour le respect de l’engagement que vous aviez pris fermement devant les enseignants du Sénégal en Avril 2018 dans le cadre des correctifs urgents à apporter dans le traitement salarial des enseignants que nous sommes». Cet extrait est tiré du message dans lequel Saourou Sène s’adresse à la fois au président de la République, aux enseignants, aux élèves et à leurs parents. Un texte dans lequel M. Sène demande au Président le respect de la parole donnée: «le respect de l’engagement que vous (Ndlr; M. le président) aviez pris». Profitant de l’apothéose suscitée par la victoire de nos Lions, M. Sène lance une invite à l’endroit du gouvernement pour lui dire que «autant nos Lions sont des héros de la République, autant les braves enseignants du Sénégal, ces soldats du savoir, ces cultivateurs de la citoyenneté au patriotisme jamais égalé» méritent la reconnaissance de la République.
... les enseignants refusent d’être les derniers de la hiérarchie sociale
Dans son texte, il dénonce surtout les indemnités octroyées de façon ciblée à une catégorie d’agents de l’Etat en lésant d’autres corps de même hiérarchie par des arrêtés interministériels. «Faudrait-il le cacher encore ? Nous sommes découragés, démoralisés puisque victimes d’un système de rémunération frappé d’iniquité et d’injustice».
Et Saourou Sène de revenir largement sur la valeur de l’enseignant sous forme d’un rappel utile et mobilisateur pour corriger l’injustice et l’iniquité dans ils disent êtres les seules victimes parmi les agents de l’Etat. L’Etat qui, depuis des jours, célèbre la victoire méritée des Lions du football, champions d’Afrique. Comme pour dire qu’ils ne se laisseront pas emporter par cette fête, le syndicaliste du Saemss demande aux troupes de rester concentrées et droit dans leurs bottes, et surtout de refuser d’être les «derniers de la hiérarchie sociale». «Chers frères et soeurs, chers collègues, en ces moments de joie et d’euphorie, pour nous et avec nos Lions, faudra-il le rappeler, nous sommes en lutte, un combat pour la survie de notre chère école avec le malaise enseignant qui, quoi qu’on puisse dire, est la triste réalité aujourd’hui. Nous avons choisi ce métier aussi noble qu’indispensable pour le développement de notre pays. Nous avons besoin et nous disposons de médecins professionnels, d’ingénieurs qualifiés, d’avocats et de magistrats responsables... Eux tous, sans exception, portent l’encre et le verbe de l’enseignant sénégalais. Et alors, devrions-nous accepter d’être les derniers de la hiérarchie sociale? Non non et non camarades. C’est la raison pour laquelle qu’on se le tienne pour dit : ce combat est pour l’équité et la justice. Oui, il nous faut exiger la revalorisation de notre profession pour une école de la République, une école de la réussite de tous et pour tous», a encore dit Saourou Sène à l’adresse de ses collègues comme pour leur rappeler que c’est le moment d’affûter les armes en respectant les mots d’ordre de grève. Les syndicalistes sont aujourd’hui à leur huitième plan d’action avec une marche nationale prévue le 17 février prochain à Ziguinchor.
En outre, Saourou Sène indique que les enseignants n’ont «aucune autre alternative si ce n’est le combat, la lutte syndicale pour que l’école sénégalaise se maintienne, pour que cessent les départs massifs vers d’autres professions moins importantes que l’enseignement mais plus rémunérées aujourd’hui. Si à l’issue de ce combat, dit-il, l’équité et la justice dans le traitement salarial sont consacrées, « nous allons nous atteler à une Ecole de la réussite de tous et pour tous portant nos valeurs culturelles et religieuses faites de Jom, de Kersa et de respect à l’aîné, à l’étranger, à l’humain tout court. Une école qui restera surtout ouverte aux apports féconds de la mondialisation et de la modernité et qui pourra s’approprier des outils techniques, technologiques et numériques ; une école du Sénégal pour le Sénégal, l’Afrique et le monde entier». Tel est le message clé livré par le patron du Saemss à ses collègues enseignants.
L’UNAPES se mobilise samedi prochain
Avec cette longue grève, les soldats du savoir disent vouloir «une bonne fois pour toutes» sauver l’école sénégalaise de la tyrannie des grèves cycliques pour des enseignements-apprentissages de qualité dans notre pays. De leur côté, les élèves et leurs parents n’entendent guère rester les mains croisées face à cette longue grève des enseignants. L’Union nationale des Associations de parents d’élèves du Sénégal (Unapes) organise une grande mobilisation samedi prochain pour exiger la reprise des cours et la fin de la grève des enseignants. Le secrétaire général adjoint du Saemss se dit «de tout coeur avec ces parents d’élèves qui se battent pour le droit à l’éducation de leurs enfants. Nous sommes aussi des parents d’élèves. S’ils sollicitent notre soutien et notre participation à leur manifestation, nous participerons à cette marche. Personne n’est plus parent d’élève que nous. Nous fustigeons même le fait que l’Etat ait failli à ce droit à l’éducation des enfants du fait du non respect de la parole donnée. Nous souhaitons que l’Etat puisse entendre leurs préoccupations car récemment, en France, les parents d’élèves avaient fini par retenir leurs enfants à la maison, et c’est le président Emmanuel Macron qui est monté au créneau pour les supplier de les laisser retourner en classe. Peut-être que cette mobilisation des parents d’élèves va amener le président Macky Sall à siffler la fin de la récréation qui n’a que trop duré», estime El Hadj Malick Youm pour qui «le gouvernement est resté dans sa logique de dilatoire et d’usure». Le gouvernement qui, d’après lui, veut attendre que les choses dégénèrent pour venir «colmater les brèches» en disant : «sauvons l’année scolaire».
La rencontre avec les syndicalistes renvoyée à une date ultérieure
Le gouvernement annonce le report à une date ultérieure de la rencontre prévue ce jeudi avec la partie syndicale dans le cadre de la restitution des travaux de la commission scientifique d’experts sur le traitement salarial des enseignants.