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2 décembre 2024
Développement
TENSIONS EXACERBÉES ENTRE LE NIGER ET LE BÉNIN
Niamey affirme disposer de "preuves" de la présence de bases militaires françaises au Bénin, abritant "des terroristes qui doivent venir déstabiliser son territoire". Une accusation qualifiée d'"infondée" par de nombreux experts sécuritaires de la région
(SenePlus) - Le Premier ministre nigérien Ali Mahaman Lamine Zeine a vivement accusé le Bénin et la France de chercher à déstabiliser son pays, lors d'une conférence de presse tenue ce samedi 11 mai, selon un compte rendu de RFI.
Au cœur des vives tensions avec le voisin béninois se trouve le blocage des exportations d'hydrocarbures nigériens via le port de Cotonou. M. Lamine Zeine, entouré de membres de la junte et du ministre du Pétrole, a accusé le Bénin de chercher "à asphyxier économiquement le Niger" en violant une dizaine d'accords bilatéraux sur le transit pétrolier, impliquant également la Chine, co-propriétaire d'une compagnie pétrolière nigérienne.
"Ce sont des milliers d'emplois directs et des revenus fiscaux importants qui sont en péril", a martelé le Premier ministre, citant les propos rapportés par RFI. Début mai, le Bénin a effectivement interdit le chargement de pétrole nigérien tant que Niamey ne rouvrirait pas sa frontière, fermée pour des "raisons de sécurité" selon les autorités.
Dans des déclarations choc, M. Lamine Zeine a affirmé disposer de "preuves" de la présence de 5 bases militaires françaises au Bénin, abritant selon lui "des terroristes qui doivent venir déstabiliser notre pays". Une accusation qualifiée d'"infondée" par de nombreux experts sécuritaires de la région cités par RFI, qui rappellent la coopération militaire officielle entre Paris et Cotonou.
Malgré ces vives tensions, le Premier ministre nigérien a terminé sur une note d'ouverture, souhaitant trouver une solution avec l'aide de la médiation chinoise, toujours selon les informations de la radio française.
Cette nouvelle escalade verbale entre Niamey et Cotonou illustre les tensions exacerbées dans cette région sous très haute surveillance sécuritaire, sur fond de crise énergétique pour le Niger dépendant de ses exportations pétrolières.
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LA RUPTURE SE DESSINE
Le nouveau référentiel global de politiques publiques remplaçant le PSE sera finalisé d'ici septembre 2024. En attendant, le gouvernement poursuit le programme acté avec le FMI. Le Pastef est en pleine réorganisation - ENTRETIEN AVEC AYIB DAFFÉ
Ce dimanche 12 mai 2024, Ayib Daffé, député et secrétaire général par intérim du parti présidentiel Pastef, était l'invité de l'émission "Point de vue" sur la RTS. Il a détaillé les principales orientations du nouveau pouvoir à peine un mois après l'investiture du président Bassirou Diomfé.
Avec la victoire de l'opposition nouvelle aux dernières législatives, Daffé a souligné la nécessité du dialogue parlementaire pour faire adopter les lois, malgré l'apparente crispation actuelle. Il mise sur "l'élégance républicaine" des députés au-delà des clivages.
Le parti au pouvoir est en pleine réorganisation, avec un prochain congrès et une refonte des statuts. Objectif : s'adapter à l'exercice des responsabilités, tout en restant fidèle à son idéal panafricaniste et souverainiste.
Le nouveau référentiel global de politiques publiques remplaçant le PSE, déclinant le programme présidentiel, sera finalisé d'ici septembre 2024 pour une opérationnalisation en 2025. En attendant, le gouvernement poursuit le programme acté avec le FMI.
Un plan d'urgence sera dévoilé d'ici fin mai pour lutter contre la vie chère et rendre du pouvoir d'achat aux Sénégalais, l'une des priorités affichées avec la souveraineté économique.
Si la souveraineté, notamment économique, est réaffirmée comme principe cardinal, le nouveau pouvoir dit respecter les engagements internationaux. Une vaste opération de reddition des comptes est par ailleurs en cours pour la transparence.
En définitive, Daffé appelle à l'unité nationale pour la réussite de ce vaste chantier de "transformation systémique" du Sénégal.
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LES LAISSÉS-POUR-COMPTE DU RÊVE EUROPÉEN
Promesses non tenues, humiliations, précarité : voilà le lot des "maudits" à leur retour d'Europe. Partis au péril de leur vie pour échapper à la misère, ils sont maintenant regardés comme des parias
C'est un phénomène qui prend de l'ampleur en Côte d'Ivoire : les "maudits", ces migrants clandestins aux revenus bredouilles de leur dangereuse traversée vers l'Europe, doivent affronter la honte et l'opprobre de leurs proches.
Partir pour réussir, tel était le rêve de milliers de jeunes Ivoiriens, prêts à tout risquer pour tenter leur chance dans l'eldorado européen. Mais à leur retour contraint, c'est le verre qui sonne. Rejetés, montrés du doigt comme des "ratés", ces "maudits" peinent à se réinsérer.
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) les accueille pourtant à bras ouverts, en leur promettant une aide financière à la réinsertion. Mais sur le terrain, les attentes sont bien souvent déçues. "On nous avait dit qu'on aurait 160.000 francs, on n'a reçu que 32.000...", témoigne un migrant amer.
Pis encore que la précarité, c'est l'humiliation du regard des autres qui les accable. "Lorsque tu n'as rien, qu'est-ce que tu peux apporter à la famille ?", leur lance-t-on crûment. L'échec est vécu comme une trahison des espoirs familiaux.
Pourtant, la réalité est bien plus complexe qu’un simple mirage économique. C'est une quête désespérée de reconnaissance sociale qui pousse le nombre de ces jeunes sur les routes de la migration clandestine. Un phénomène alimenté par les déguerpissements des massifs de quartiers précaires à Abidjan, au nom de projets urbains pharaoniques.
Face à ce défi, des voix s'élèvent pour réclamer des solutions pérennes. Pendant que certains "maudits" persistants dans leur envie de repartir, d'autres créent des associations pour venir en aide aux plus vulnérables et dénoncer les dangers des "convoyages".
Un reportage glaçant, qui souligne l'urgence d'apporter une réponse à ce drame humain, au-delà des seuls enjeux migratoires.
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LE PARI DE L'AUTONOMIE ALIMENTAIRE
Alors que 280.000 Sénégalais vivent actuellement en situation de crise alimentaire selon les dernières analyses, Jean-Pierre Senghor appelle à la mobilisation générale derrière les stratégies du Conseil national de sécurité alimentaire
Ce dimanche, l'émission phare de Sud FM "Objection" recevait un invité de marque en la personne de Jean-Pierre Senghor. L'agroéconomiste n'est autre que le Secrétaire exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire (CNSA), organisme stratégique dans la lutte contre l'insécurité alimentaire au Sénégal.
Les chiffres sont alarmants mais l'heure est à l'action résolue. Selon la dernière analyse du Cadre harmonisé, pas moins de 2% de la population sénégalaise, soit près de 280.000 personnes, est actuellement en situation de crise alimentaire. Un pourcentage qui pourrait grimper à 3% durant la période de soudure.
Mais Jean-Pierre Senghor affiche la détermination d'un stratège : "Il n'est pas acceptable que l'État tende la main en permanence." La riposte immédiate est déjà enclenchée avec le prochain déploiement du Fonds national de solidarité et du Programme alimentaire mondial dans les zones les plus à risque comme Salmata et Goudiri.
Cependant, l'invité de Baye Omar Gueye ne se cantonne pas à l'urgence. "Il faut s'attaquer aux causes profondes", plaide-t-il. C'est pourquoi le CNSA promeut les "nouveaux terroirs résilients" : des exploitations familiales de près d'un hectare, entièrement équipées de serres, bergeries, poulaillers et étangs piscicoles.
L'objectif ? Permettre aux ménages vulnérables de produire, transformer et consommer leurs propres denrées agricoles. Un pas vers l'autonomisation, déjà soutenu par l'UE et l'UEMOA, dans la quête de la souveraineté alimentaire.
Jean-Pierre Senghor appelle ainsi à la mobilisation de tous les leviers du développement agricole national : des ressources hydriques aux avancées de la recherche agronomique en passant par la maîtrise des technologies et pratiques résilientes.
Au-delà du plaidoyer technique, c'est un message d'espoir qu'a véritable fait passer l'invité d'Objection. "L'Eldorado est chez nous" a-t-il lancé aux jeunes auditeurs, les exhortant à investir le secteur agricole, porte potentielle de sortie de la dépendance alimentaire.
La ton résolue de Senghor fait d'ailleurs fait écho aux 23 recommandations exprimées récemment par le Premier ministre sur la souveraineté alimentaire. L'agroéconomiste se félicite de la « clairvoyance » affichée, à l'image de l'implication de l'armée pour sécuriser l'acheminement des entrants.
À LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU
Le PS et Taxawu Sénégal envisagent de mettre fin à leur discorde pour joindre leurs forces. Toutefois, cette tentative de réconciliation pourrait rencontrer quelques résistances au sein de Taxawu Sénégal, où certains sont réticents à un rapprochement
Les responsables du Parti socialiste et Khalifa Sall semblent bien décidés à enterrer la hache de guerre et à se retrouver autour de la restauration de la maison de Keur Léopold. Toutefois, ces retrouvailles pourraient rencontrer quelques oppositions, notamment au sein de Taxawu Sénégal.
Le comité des sages du Parti socialiste semble ouvrir la porte à des retrouvailles entre le PS et Taxawu Sénégal de Khalifa Sall. Lors d'une réunion du bureau du Conseil consultatif des sages du Parti socialiste (PS) tenue ce jeudi 9 mai 2024, les sages du parti ont réfléchi à "l'avenir du Parti socialiste, face à l'évolution démographique et à son long retrait de la scène politique, en particulier du leadership de l'État et de la nation". Dans leur résolution finale, les sages ont salué "l'heureuse rencontre, à l'initiative de M. Khalifa Ababacar Sall, accompagné de MM. Barthélemy Dias et Jean-Baptiste Diouf, avec Mme Aminata Mbengue Ndiaye, secrétaire générale du Parti socialiste".
Dans la même dynamique, les sages souhaitent réunir la grande famille politique de Léopold Sédar Senghor. Bien que les contours de ces retrouvailles au sein de la grande famille restent flous, de nombreux observateurs politiques ont appelé à cette réunion pour perpétuer l'héritage socialiste au sein de la classe politique sénégalaise.
Malgré son revers net lors de la dernière présidentielle, avec seulement 1,56 % des voix, Khalifa Sall et son parti Taxawu restent bien implantés dans le département de Dakar et à Saint-Louis. Ainsi, l'ancien maire de la capitale peut toujours compter sur son réseau de maires dans la capitale (Grand-Yoff, Yoff, Mermoz Sacré-Cœur, Point E) et sur le soutien de Barthélémy Dias, maire de Dakar, pour tenter de rebondir politiquement.
Tandis que l'implosion probable de Benno laisse peu d'opportunités au Parti socialiste, qui, au cours des 12 dernières années sous Macky Sall, a vu son potentiel électoral s'effriter au profit de l'APR, plus dominant électoralement. Le PS, qui risque de devenir le moteur de Benno, a été relégué au rang de supplétif de la machine APR au fil des élections au cours de la dernière décennie.
Néanmoins, le PS conserve une bonne structure (sections, fédérations), qui assure un bon maillage territorial et quelques bastions sur la Petite Côte et à Yenne. Selon Mamoudou Wane, responsable socialiste des Parcelles Assainies, l'histoire du PS est faite de scissions et de retrouvailles, et il est dans l'intérêt de tous de tendre vers une réconciliation après les violents incidents survenus à la maison du parti en 2016, ayant entraîné l'exclusion de Khalifa Sall.
"Je pense que cette démarche de réconciliation devrait même inclure d'anciens camarades comme Sitou Touré, Abdoulaye Makhtar Diop, pour réunir la grande famille socialiste", déclare le secrétaire national à la vie politique du parti.
Ainsi, ces retrouvailles devraient insuffler un nouvel élan à la maison de Keur Léopold, qui a beaucoup souffert de la scission avec certains cadres tels que Khalifa Sall (2017) et Aïssata Tall Sall (2018). Les ambitions présidentielles de Khalifa Sall ont jeté de l'huile sur le feu et ont déclenché une forte hostilité entre les partisans de la coalition au pouvoir, autour de Tanor Dieng, et les jeunes socialistes ambitieux, autour de Khalifa Sall.
Quant à la forme future de cette nouvelle entité qui devrait sceller l'alliance entre le PS et Taxawu, Mamoudou Wane précise que cette décision ne peut être prise qu'après des discussions approfondies. "Certains parlent d'une union au sein d'un grand parti senghorien, tandis que d'autres évoquent la réintégration au sein du parti d'origine. Je pense que toutes les options sont sur la table, et maintenant que nous sommes tous dans l'opposition, cela devrait faciliter les choses. Nous prévoyons bientôt un séminaire d'évaluation de l'élection présidentielle, et je pense que toutes ces questions seront abordées", affirme-t-il.
Scission au sein de Taxawu Sénégal entre partisans et opposants au rapprochement avec le PS
Du côté de Taxawu Sénégal, la prudence est de mise sur cette question. D'autant plus que le journal "Les Echos" évoque des dissensions entre partisans et opposants au rapprochement avec le PS. Certains partisans du statu quo estiment que l'ancien maire de Dakar peut réussir sans l'appui du PS, tandis que d'autres pensent que la machine du PS pourrait servir les desseins politiques de Taxawu, rapporte toujours le journal.
Dans le même ordre d'idées, d'autres sources estiment que d'éventuels blocages pourraient venir de personnes n'ayant jamais été au PS et ayant rejoint le projet de Khalifa Sall après son départ du PS, tandis que de nombreux militants de Taxawu Sénégal, qui ont leur loyauté envers le PS, pourraient souhaiter un retour à la maison mère.
Pour Abba Mbaye, porte-parole du Parti Taxawu, aucune déclaration officielle du parti n'a été faite sur cette question. "Nous sommes engagés dans un processus d'évaluation de la présidentielle. Après ce processus, le Président Khalifa Sall pourra s'exprimer sur cette question (retrouvailles avec le PS). Mais pour l'heure, le parti ne peut pas communiquer sur cette question", déclare le député de Saint-Louis.
L'arrivée au pouvoir du duo Diomaye-Sonko a complètement reconfiguré la classe politique sénégalaise, en plus de la perspective d'aller rapidement vers des élections législatives, après le mois de septembre. Dans cette optique, une nouvelle alliance entre le PS et Taxawu Senegal pourrait constituer une bouée de sauvetage pour le mouvement socialiste, qui aura fort à faire pour résister à la déferlante Pastef, lors de ce scrutin. Il s'agit également d'un moyen pour Khalifa Sall de s'imposer un peu plus comme l'une des figures majeures de l'opposition au duo Sonko-Diomaye et d'acquérir ainsi un second souffle politique.
LA QUÊTE INACHEVÉE D'OMAR BLONDIN DIOP
Cinquante et un ans après sa mort dramatique dans les geôles du régime autoritaire de Léopold Sédar Senghor, une nouvelle biographie retrace le parcours épique du militant révolutionnaire sénégalais, sous la plume du chercheur Florian Bobin
(SenePlus) - Cinquante et un ans après sa mort dramatique dans les geôles du régime autoritaire de Léopold Sédar Senghor, une nouvelle biographie retrace le parcours épique du militant révolutionnaire sénégalais Omar Blondin Diop. Publiée le 11 mai 2022 chez Jimsaan, à l'occasion de l'anniversaire de sa disparition, "Cette si longue quête - Vie et mort d’Omar Blondin Diop" du chercheur Florian Bobin relève, à en croire le compte rendu du journal Le Monde, le défi de reconstituer avec minutie le destin hors du commun de cette icône de la lutte anti-impérialiste en Afrique.
Comme le souligne le préfacier Boubacar Boris Diop dans son hommage émouvant, Blondin Diop incarnait cette jeunesse africaine avide de changement social. Fils de médecins formés dans les prestigieuses Écoles normales coloniales, le brillant étudiant devient en 1965 le premier Sénégalais diplômé de l'École normale supérieure de Saint-Cloud, en France. C'est là qu'il noue des amitiés avec des intellectuels de renom comme Jean-Paul Sartre et fait la rencontre de Jean-Luc Godard qui le fait tourner dans son film "La Chinoise". Mais loin de la rendre conformiste, cette ascension sociale ne fait que conforter ses convictions marxistes-léninistes, comme le rapporte un ami inquiet de le voir s'opposer ouvertement au président Senghor.
En effet, Blondin Diop révèle au grand jour son militantisme radical lors des événements de Mai 68, pendant lesquels il se livre corps et âme aux côtés d'étudiants parisiens et dakarois réclamant plus de libertés politiques. Au Sénégal, la révolte étudiante est violemment matée par la police de Senghor. Dès lors, l'intellectuel ne cessera de dénoncer le caractère néo-colonial du régime, osant même affirmer à l'ULB que "l'indépendance de l'Afrique n'a jamais existé". Très documenté, le livre de Bobin restitue avec force détails les discours passionnés de Blondin Diop auxquels aucun auditoire ne résistait.
Mais l'engagement total du jeune homme ne s'arrête pas à la tribune. Comme le rapporte l'auteur après des années d'enquête, Blondin Diop part se former au combat armé auprès du Fatah et des Black Panthers, dans l'espoir de libérer des camarades emprisonnés. Une décision fatale, puisque le Mali l'extrade vers Dakar en 1971. Malgré un procès expéditif, il demeure droit et digne dans sa cellule, refusant de renier ses idées. Mais sa santé décline et il trouve tragiquement la mort à 26 ans seulement, sur l'île de Gorée.
Si le régime de Senghor prétend alors qu'il s'est suicidé, c'est bien le portrait du martyr révolutionnaire qui s’impose dans les mémoires. Ainsi, cette biographie rend hommage à la détermination d'Omar Blondin Diop, qui restera à jamais une figure emblématique de la lutte anti-impérialiste en Afrique. Cinquante ans plus tard, son héritage intellectuel et politique continue d'inspirer les nouvelles générations.
L'ALLIANCE INATTENDUE DES FRONDEURS
"Faut-il y voir les prémices d'une nouvelle approche des autorités sénégalaises avec la France ?", s'interroge le dessinateur et éditorialiste Damien Glez au sujet de la visite prochaine de Jean-Luc Mélenchon à Dakar sur invitation du Pastef
(SenePlus) - La visite annoncée de Jean-Luc Mélenchon à Dakar du 14 au 18 mai prochain, sur invitation du nouveau pouvoir sénégalais emmené par Ousmane Sonko, soulève des interrogations sur une éventuelle nouvelle donne dans les relations entre le Sénégal et la France. Comme le souligne Damien Glez, éditorialiste à Jeune Afrique, "Désormais au pouvoir au Sénégal, le parti Pastef exprime sa proximité avec La France insoumise, en invitant à Dakar son timonier, Jean-Luc Mélenchon. Faut-il y voir les prémices d'une nouvelle approche des autorités sénégalaises avec la France ?"
Cette visite intervient dans un contexte particulier. Glez rappelle que "Jean-Luc Mélenchon écrivait dès 2021 : 'Le Sénégal nous parle. Sachons l'entendre.'" Et en février dernier, le leader de LFI appelait déjà à "ne pas museler l'opposant Ousmane Sonko" lors d'un rassemblement parisien de solidarité avec le Sénégal.
Un échange de bons procédés semble se dessiner. Pour Mélenchon, comme l'analyse Glez, "Controversé dans le chaudron qu'est devenue la France depuis l'importation du conflit Israël-Hamas, le fondateur de La France insoumise (LFI) prendra un peu d'air marin." Quant à Sonko et son Premier ministre Bassirou Diomaye Faye, "il s'agit d'éviter la traditionnelle 'présentation de lettres de créances' informelles à laquelle avaient habitué les précédents chefs de l'État qui se rendaient rapidement en voyage chez l'ancien colon."
Au-delà des intérêts de communication réciproques, Glez note une "compatibilité idéologique" entre les trois hommes : "Diomaye, Sonko et Mélenchon sont plutôt idéologico-compatibles." Une rencontre qui pourrait ainsi préfigurer un "front anti-Macron" selon les mots mêmes de l'éditorialiste.
Si elle se concrétise, cette alliance inattendue entre la nouvelle garde au pouvoir à Dakar et l'opposant radical français à Emmanuel Macron marquerait un tournant inédit dans les relations franco-sénégalaises traditionnellement empreintes d'une certaine continuité postcoloniale.
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NAISSANCE HISTORIQUE DE QUADRUPLÉS À RICHARD-TOLL
Fatou Bintou, 26 ans, a accouché de trois garçons et une fille, tous en parfaite santé malgré leur naissance prématurée. "Un miracle, un don du ciel" s'exclame la jeune maman à propos de cet événement extrêmement rare qui défie les probabilités
Une jeune femme de 26 ans a accouché de quadruplés le 8 avril dernier à l'hôpital de Richard-Toll, un événement extrêmement rare qui défie les probabilités. Fatou Bintou a donné naissance par césarienne à trois garçons et une fille, tous en parfaite santé malgré leur naissance prématurée.
"C'est un miracle, un don du ciel" s'exclame la jeune maman, émue, qui n'en revenait pas aux premières échographies. Son mari journalier peine lui aussi à réaliser. "Un bébé c'est déjà difficile financièrement, alors imaginez quatre!"
Face à cet événement historique, les autorités sanitaires se sont mobilisées. Un gynécologue, un pédiatre et des sages-femmes ont renforcé l'équipe de l'hôpital, désormais équipé pour ce défi hors-norme.
Après un mois de soins, la mère et ses quatres bébés pourront rentrer chez eux à Ndiongo, où les préparatifs vont bon train. Mais les défis seront nombreux pour cette famille modeste. Un appel à la solidarité est lancé pour venir en aide à ces nouveau-nés miraculés.
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CHANGEMENT DE CAP À LA RTS
Le nouveau DG, Pape Alé Niang, a pris service ce vendredi 10 mai 2024, s'engageant à faire de l'organe de service public "un instrument au service de la vérité, de la transparence et du progrès". Il appelle à "écouter les différentes sensibilités"
C'est un vent de renouveau qui souffle sur la Radiotélévision Sénégalaise (RTS). Lors d'une cérémonie très suivie par le personnel, Pape Alé Niang (PAN) a pris les rênes de la radiotélévision publique, succédant à Racine Talla.
Dans un discours offensif, le nouveau directeur général s'est engagé à faire de la RTS "un instrument au service de la vérité, de la transparence et du progrès". PAN prône une approche participative, appelant à "écouter les différentes sensibilités" et à "favoriser l'esprit de groupe" au sein de la rédaction.
Son prédécesseur n'a pas manqué de vanter les réalisations de son mandat, citant notamment la hausse des recettes commerciales. Racine Talla ambitionne désormais de faire du Sénégal "la plaque tournante de l'audiovisuel en Afrique".
Un défi de taille attend PAN, qui entend s'appuyer sur le personnel et les partenaires sociaux pour mener à bien sa mission.
AFFECTATION À L'IFAN : LE SAES APPELLE LE SUDES À LA RETENUE
La Coordination SAES de Dakar dément les rumeurs d'une prétendue irrégularité dans la mutation d'Ismaila Madior Fall. Selon le syndicat, aucune demande n'a encore été examinée par le Comité scientifique, seul habilité à émettre un avis sur la question
La Coordination du Syndicat Autonome de l'Enseignement Supérieur (SAES) du Campus de Dakar intervient dans la polémique impliquant le Sudes et Ismaila Madior Fall à propos de l'affectation de ce dernier à l'IFAN. Elle indique dans un communiqué qu'à ce jour, aucune demande officielle n'a été déposée à l'IFAN ni examinée par son Comité scientifique, seul habilité à se prononcer sur de telles questions. La Coordination dénonce par ailleurs les « délires d'opinion » qui ont pollué le débat ces derniers jours, jetant le discrédit sur la crédibilité des instances de l'IFAN et remettant en cause la liberté de carrière des enseignants.
"Communiqué aux militants
Des rumeurs persistantes, portant sur une supposée entorse à l'application des textes de l'UCAD dans l'un de ses établissements, l'IFAN, polluent l'espace universitaire.
Des informations non fondées, car non étayées, ne sauraient remettre en cause la possibilité offerte par les textes à un enseignant-chercheur ou chercheur de faire une demande d'affectation dans un établissement de l'UCAD.
La Coordination SAES de Dakar porte à la connaissance de la communauté universitaire et de l'opinion publique qu'à ce jour, aucun acte de procédure n'a été déposé à l'IFAN et encore moins examiné par le comité scientifique de cet Institut, seule instance habilitée à émettre un avis sur le détachement d'un enseignant ou l'affectation d'un chercheur dans un établissement d'enseignement ou de recherche.
Pour rappel, le décret 84-1184 du 13 octobre 1984 en vigueur, en son article 24, dispose que « Des membres du personnel enseignant des facultés peuvent être affectés à l'IFAN pour une durée de trois ans renouvelables, par arrêté du ministre chargé de l'Enseignement supérieur, sur proposition du Comité scientifique et après avis de l'Assemblée de l'Université.»
S'il nous en souvient à ce jour, le Directeur de l'IFAN, consulté par le Recteur sur l'affectation du camarade Ismaila Madior Fall, n'a fait qu'informer l'Assemblée d'établissement lors de sa session du mardi 30 avril 2024, dans l'attente du déclenchement de la procédure telle que prévue à l'article susmentionné.
De fait, l'IFAN a une longue tradition d'accueil de collègues mus par le désir de promouvoir la recherche au sein de l'UCAD au regard du caractère prestigieux de l'Institut, qui n'a rien d'un établissement servant à caser des personnes.
Aussi, considérons-nous qu'il est intolérable que des délits d'opinion soient soulevés ces derniers jours à l'endroit du camarade Ismaël Madior Fall et que cela puisse contribuer à semer le doute :
- d'une part, sur la crédibilité des instances de l'IFAN principalement habilitées à statuer sur la question comme il l'a déjà fait dans le passé :
- d'autre part, sur le respect de la liberté accordée à tout enseignant -chercheur d'imprimer à la gestion de sa carrière l'orientation qu'il souhaite y apporter. Au surplus, l'intéressé a déjà été réintégré dans ses fonctions de Professeur titulaire à la FSJP par arrêté numéro 00001199 du 3 mai 2024.
En définitive, il appartiendra au comité scientifique de l'IFAN, une fois saisie en bonne et due forme, de prendre les décisions appropriées sur l'acceptation ou non du collègue en cause.
La coordination du SAES campus de Dakar appelle la communauté universitaire à davantage de retenue afin d'éviter de faire de l'UCAD un enjeu politique, un terrain de règlement de comptes personnel.
La coordination du SAES Campus de Dakar réaffirme son engagement pour la défense des intérêts matériels et moraux des militants et entend jouer pleinement son rôle d'avant-gardiste et de veille dans l'application des textes qui régissent la communauté universitaire."