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2 décembre 2024
Développement
DAKAR À LA RESCOUSSE DE LA CEDEAO
Diomaye Faye et Ousmane Sonko se retrouvent aux avant-postes de la médiation pour sauver l'organisation régionale. Une première épreuve pour la "diplomatie de proximité" promise par le nouveau pouvoir, dans un contexte régional tendu
(SenePlus) - La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), fer de lance de l'intégration régionale depuis près d'un demi-siècle, traverse une crise existentielle. Alors que les juntes militaires au Mali, Burkina Faso et Niger ont annoncé leur intention de quitter l'organisation, les présidents des pays voisins s'activent pour sauver ce qui peut encore l'être.
C'est dans ce contexe tendu que le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye et son premier ministre Ousmane Sonko, élus sur un programme souverainiste, pourraient jouer un rôle clé de médiation. "Le nouveau président sénégalais et son premier ministre seront-ils le fil et l'aiguille qui renoueront les liens ou l'explosif et le détonateur qui viendront faire éclater ce qui reste ?", s'interroge Le Monde dans son analyse du 8 mail 2023.
Faye a déjà entamé une diplomatie de proximité en se rendant en Côte d'Ivoire pour célébrer la CEDEAO comme "un outil formidable d'intégration qu'il faut préserver". De son côté, Sonko prévoit une "tournée" dans les pays des juntes afin de les convaincre de rester.
Mais les chances de succès semblent minces selon les experts. "Les juntes refusent la main tendue car quitter la CEDEAO, c'est échapper à tout engagement de rendre le pouvoir aux civils", prévient Rahmane Idrissa, chercheur à l'Université de Leyde, cité par Le Monde.
Au-delà du risque de désintégration, c'est l'influence grandissante des juntes pro-russes au sein de l'Alliance des États du Sahel qui inquiète. "L'AES demeure un fait politique qui charrie l'idée enivrante chez certaines élites qu'ils incarnent la véritable souveraineté", analysé Idrissa.
Francis Laloupo de l'IRIS va plus loin : "Des preuves de contacts entre officiers de l'armée sénégalaise et des homologues putschistes ont été interceptées par l'état-major pendant les troubles préélectoraux." Un signe que l'équilibre régional pourrait basculer.
Alors que la CEDEAO fêtera son 50e anniversaire en 2025, sa pérennité repose désormais sur la capacité de ses membres, au premier rang desquels le Sénégal, à convaincre les dissidents de rester dans le giron. Une tâche ardue mais indispensable pour préserver l'intégrité de l'un des rares projets d'intégration réussis en Afrique.
SORTIE DE PISTE D'UN AVION À L'AIBD
Un vol d'Air Sénégal opéré par Transair s'est immobilisé hors de la piste juste après le décollage avec à son bord 85 personnes dont 79 passagers, faisant 10 blessés dont un pilote
(SenePlus) - Dans la nuit du mercredi à jeudi, un terrible accident a été évité de justesse à l'aéroport international Blaise Diagne de Dakar. Le vol HC301 d'Air Sénégal, opéré par la compagnie Transair avec un Boeing 737-300, a fait une impressionnante sortie de piste au décollage à destination de Bamako, immobilisant l'appareil juste au-delà du seuil de la piste 19.
D'après le communiqué du ministère des Infrastructures et des Transports aériens, "Ce vol, à destination de Bamako, avait à son bord 85 personnes dont 79 passagers, 2 pilotes et 4 membres du personnel navigant cabine." Heureusement, les dégâts corporels ont été relativement limités selon les premières informations officielles. "On dénombre 10 blessés dont un pilote", précise le communiqué ministériel.
Les procédures d'urgence ont rapidement été enclenchées. "Aussitôt alertés, les services de secours de l'aéroport se sont déployés sur les lieux de l'accident pour évacuer les passagers", indique le ministère. Un important dispositif a été mis en place comme l'explique le communiqué de presse de LAS Aéroport : "Le plan d'urgence a été déclenché par les autorités aéroportuaires dès que l'information leur a été communiquée. Ainsi, tous les services d'urgence de l'aéroport ont été mobilisés pour l'évacuation des passagers et leur prise en charge."
Le ministre Malick Ndiaye s'est rendu sur place pour coordonner les opérations. "Informé, le ministre s'est rendu au Centre des Opérations d'Urgence (CDOU) où il a présidé la réunion du Comité de crise", rapporte son ministère. M. Ndiaye a supervisé l'ensemble des dispositions prises, se rendant auprès des passagers au hangar pèlerin et dans les structures hospitalières accueillant les blessés.
Si les causes de cet incident restent à déterminer, une enquête a d'ores et déjà été ouverte. "Sur instruction du ministre, le Bureau d'Enquête et d'Analyse (BEA) a ouvert une enquête pour déterminer les causes de l'accident", indique le communiqué ministériel. De leur côté, les autorités aéroportuaires assurent que "les circonstances exactes de l'incident restent à être déterminées, mais une enquête est déjà en cours pour établir les causes de la sortie de piste."
Dans l'attente des conclusions de cette enquête, la priorité était de prendre en charge les passagers et de rétablir les opérations aériennes perturbées par cet événement. "Les passagers ont ensuite été acheminés à l'hôtel pour se reposer et pour une bonne prise en charge", assure le ministère. Quant à l'aéroport, qui a dû être fermé quelques heures, "la reprise des opérations est prévue ce matin à 09h30", conclut le communiqué officiel.
Le chef de l'Etat demande un examen exhaustif de l'ensemble des conventions signées avec les différents partenaires. Une décision forte après la publication plutôt cette semaine, de la liste des bateaux autorisés
(SenePlus) - Lors du conseil des ministres de ce mercredi 8 mai 2024, le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye a ordonné une évaluation complète de l'ensemble des accords et licences de pêche accordés à ce jour.
S'exprimant devant les membres du gouvernement, le chef de l'Etat a souligné "l'importance qu'il accorde à la transparence dans la gestion du secteur de la pêche". A ce titre, il a demandé une "évaluation exhaustive des accords de pêche", sans plus de détails.
Cette annonce fait suite à la publication récente par le ministre des Pêches de la liste des navires autorisés à opérer dans les eaux sénégalaises plutôt cette semaine. L'objectif affiché est de "préserver durablement les ressources halieutiques nationales".
Pour rappel, la question des licences attribuées à des navires étrangers, notamment européens, fait régulièrement débat dans le pays en raison de leur impact environnemental et économique.
Le chef de l'Etat a par ailleurs demandé un audit complet du pavillon sénégalais, afin de vérifier sa conformité avec les normes internationales. Ces mesures radicales traduisent la volonté des nouvelles autorités de renforcer la transparence dans ce secteur névralgique.
par Yoro Dia
LE CHOIX DE L’ARRIÈRE-GARDE
Si Sonko suit son gourou Mélenchon, le Sénégal pétrolier sera un futur Venezuela, la référence de Mélenchon et non pas un futur Dubaï comme nous en rêvons. Le complexe d’infériorité a encore de beaux jours devant lui
En matière de politique extérieure, le duo Diomaye-Sonko danse la tango, c’est-à-dire un pas en avant deux pas en arrière. Autant le président Faye a fait un pas en avant en réservant sa première sortie à l’étranger à la Mauritanie, signe d’avant-garde car avec le pétrole et le gaz, le Sénégal peut accélérer sa marche vers l’Emergence. Donc être à l’avant-garde économique après avoir été à l’avant-garde politique (exception démocratique). Autant Sonko, avec sa tournée pompeusement annoncée dans l’alliance des Etats putschistes (Guinée et l’Alliance des Etats du Sahel à savoir le Mali, le Burkina et le Niger), fait deux pas en arrière en réservant sa première sortie aux pays de l’arrière garde démocratique. Même s’ils sont sensiblement de la même génération, il y a un fossé politique entre le Président Faye et ces Présidents de l’alliance des Etats putschistes. Diomaye a été élu démocratiquement alors les autres ne sont que des putschistes qui cherchent à légitimer leur forfaiture par la manipulation idéologique d’un souverainisme désuet et anachronique.
Heureusement qu’au Sénégal, nous avons un Etat solide et des forces de défense et de sécurité qui ont été à la hauteur pour vaincre l’insurrection avant que nos frères égarés n’en reviennent à l’opposition légale pour prendre le pouvoir par les urnes. Si le General Moussa Fall et ses hommes n’avaient pas été à la hauteur pour mater l’insurrection, aujourd’hui le Sénégal aurait perdu son statut d’exception et serait membre de l’alliance des Etats putschistes où nul ne sait quand est-ce qu’auront lieu les élections.
L’avant-garde est souvent une illusion de l’arrière garde. C’est valable pour Ousmane Sonko s’il croit que l’avant-garde ce sont l’alliance des Etats putschistes et son gourou Mélenchon, un dinosaure idéologiquement fossilisé. Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirais qui tu es. Si Sonko suit son gourou Mélenchon, le Sénégal pétrolier sera un futur Venezuela, la référence de Mélenchon et non pas un futur Dubaï comme nous en rêvons. Le souverainisme est aujourd’hui dans l’économie comme l’ont compris l’Inde et la Malaisie qui se glorifient d’avoir un PNB qui a dépassé celui de l’ancien colonisateur et la Chine qui est passée du péril jaune à empire du milieu sur le plan économique en cherchant à le devenir sur le plan politique. Le souverainisme est dans l’économie et la croissance et non pas dans le fait de passer de supplétif français à supplétif russe comme l’alliance des Etats du Sahel ou être un supplétif idéologique de Monsieur Mélenchon. Quand Branco n’avait plus aucune crédibilité en France, il était venu se recycler en Afrique (au fait où en est-on avec sa fanfaronnade de poursuite à la CPI ? La presse s’honorerait en s’intéressant à la suite donnée à cette farce). Mélenchon aussi vient se recycler chez Sonko son supplétif idéologique car probablement durant toute sa carrière politique ce sera la première fois qu’il est annoncé à l’étranger comme un chef d’Etat et sera reçu probablement comme tel.
Le complexe d’infériorité a encore de beaux jours devant lui. La rupture ce n’est pas simplement de changer de maître blanc. Les Sénégalais ont opéré la rupture et réglé la question du souverainisme depuis 2000 et comme dans leur habitude de façon démocratique en élisant Wade alors que tout le monde savait que Diouf était le choix de la France. L’élection de Diomaye le confirme. Le débat sur le souverainisme est, soit de la manipulation pour légitimer la forfaiture politique des coups d’Etat, soit du Don Quichotisme politique au Sénégal. Le souverainisme est la bataille économique pour l’émergence, le seul combat qui vaille au Sénégal. Tout le reste est perte de temps et le « temps ne chôme pas ». Nous sommes tous des panafricanistes mais nous préférons le panafricanisme démocratique à celui putschiste de nos voisins qui instrumentalisent le panafricanisme comme arme de diversion politique pour masquer leur forfaiture politique. Ce n’est pas un hasard si les élites et les peuples de l’alliance des états putschistes rêvent du modèle démocratique sénégalais alors que notre Premier Ministre prend leurs dirigeants pour modèles. Quelle négation du Sénégal, de ses valeurs et surtout de son rang. Chez Sonko, l’avant-garde est toujours une illusion de l’arrière-garde !
Dr Yoro Dia est politologue.
VERS UNE ‘’ACTUALISATION’’ DE LA LOI D’ORIENTATION AGROSYLVOPASTORALE
La révision de cette loi vise principalement à renforcer le rôle central des organisations professionnelles du monde rural dans la gouvernance de ce secteur vital.
Le président de la République a demandé aux ministres concernés, mercredi, de s’atteler à la ‘’revue’’ et à l’‘’actualisation’’ de la loi d’orientation agrosylvopastorale.
Bassirou Diomaye Faye ‘’a demandé au ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, et au secrétaire d’État aux Coopératives et à l’Encadrement paysan, de proposer la revue et l’actualisation de la loi d’orientation agrosylvopastorale’’, lit-on dans le communiqué du Conseil des ministres.
‘’La révision de cette loi s’inscrit notamment dans une perspective de renforcement de la place fondamentale des organisations professionnelles du monde rural dans la gouvernance de ce secteur vital’’, note le ministre de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Njekk Sarré.
En ce qui concerne le secteur de l’agriculture, le chef de l’État a tenu à rappeler qu’‘’il est le moteur essentiel pour fonder, sur une base solide, la souveraineté alimentaire du Sénégal, la croissance économique et la création d’emplois décents’’.
‘’Il convient […] de changer de paradigme en veillant à la responsabilisation accrue des organisations professionnelles à la base. C’est tout le sens de la politique de soutien et de relance des structures coopératives traduite par la nomination d’un secrétaire d’État aux Coopératives et à l’Encadrement paysan’’, lit-on dans le communiqué du Conseil des ministres.
Pour sa part, le Premier ministre ‘’a […] signalé l’urgence relevée par les acteurs (agriculteurs et éleveurs) de tenir une réunion du conseil supérieur d’orientation agrosylvopastorale, qui sera présidée par […] le président de la République’’.
DIOMAYE SONNE LA MOBILISATION CONTRE LES INONDATIONS
Le président ordonne la conception urgente d'un plan national et le ciblage précoce des sites nécessitant des travaux
Le président de la République a demandé aux membres du gouvernement de lui proposer un plan national de prévention et de gestion des inondations, en même temps qu’il a recommandé de s’atteler à l’identification des zones et sites prioritaires en termes de travaux d’aménagement préhivernal, annonce le communiqué du Conseil des ministres.
‘’Parlant de la prévention des inondations, le chef de l’État a demandé au Premier ministre d’engager, dès à présent, tous les ministres, services de l’État et acteurs territoriaux concernés, à proposer un plan national de prévention et de gestion des inondations’’, rapporte le ministre, porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Njekk Sarré.
‘’Le président de la République a invité le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement à veiller dans l’immédiat à l’identification des localités, zones et sites prioritaires en termes de travaux d’aménagement préhivernal et de déploiement des moyens d’intervention de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers et du Génie militaire’’, ajoute la même source.
M. Sarré, également ministre de la Formation professionnelle, annonce que Bassirou Diomaye Faye ‘’a demandé au ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement de faire, sous la supervision du Premier ministre, une communication hebdomadaire en Conseil des ministres sur le suivi des actions de prévention et de lutte contre les inondations’’.
LE SUDES RÉPLIQUE À ISMAILA MADIOR FALL
L'affectation avortée de l'ex-ministre à l'IFAN soulève de nombreuses zones d'ombre. Le syndicat enseignant pointe des contradictions dans les déclarations de l'intéressé et du recteur, avec des manigances illégales - COMMUNIQUÉ
Alors que le recteur de l'Ucad et Ismaila Madior Fall présentent des versions divergentes des faits autour de l'affectation de ce dernier à l'IFAN, le SUDES tire à travers le communiqué suivant, la sonnette d'alarme et décrie les agissements frauduleux visant selon lui, à contourner les textes en vigueur.
"NON E T NON AU VIOL RÉPÉTÉ DES TEXTES À L'UCAD
À la lecture des déclarations contradictoires du porte-parole du recteur de l'UCAD et du professeur Ismaïla Madior Fall sur l'affaire des velléités d'affectation de ce dernier à l'IFAN, le SUDES/ESR Section UCAD voudrait, en guise de clarification, rappeler les faits constants et irréfutables suivants.
Le recteur de l'UCAD avait consulté le directeur de l'IFAN pour une affectation du professeur Fall dans cet Institut. Ce dernier en a informé l'Assemblée des chercheurs de l'IFAN le 30 avril 2024 et non le 6 mai, ainsi que l'affirme le porte-parole du recteur. Ces démarches sont une violation flagrante du décret n° 84-1184 du 13 octobre 1984 i régit l'IFAN. L'Assemblée de l'IFAN au vu des articles 10 et 1 du décret susmentionné n'est pas un organe habilité à statuer sur les questions liées à l'affectation de PER qui relèvent du Comité scientifique comme le stipule l'article 8 du même décret.
En outre, M. Fall déclare avoir soumis une demande d'intégration à l'IFAN quand le porte-parole du Recteur, lui, affirme le contraire. Ces contradictions apparentes prouvent à suffisance les manigances qui étaient en cours. C'est pourquoi, le SUDES/ESR Section UCAD se réjouit d'avoir réussi à mettre à nu les manœuvres illégales pour caser un enseignant-chercheur fut-il un ancien ministre.
Au demeurant, M. Fall semble avoir une connaissance approximative du décret qui organise l'IFAN quand il soutient que seuls les avis favorables de sa faculté d'origine et de l'IFAN comptent pour lui permettre de rejoindre l'institution. Le SUDES/ESR Section UCAD se permet de rappeler à monsieur le Professeur titulaire de classe exceptionnelle de droit que suivant l'article 24 du décret, de quo supra, il ne pourrait rejoindre cet Institut que par un arrêté du ministre chargé de l'Énseignement supérieur sur proposition du Comité scientifique et après avis de l'Assemblée de l'université.
Le SUDES/ESR Section UCAD voudrait également s'offusquer de la vision étroite et égocentrique qu'a M. Fall de son rôle de professeur titulaire de classe exceptionnelle quand il affirme qu'il serait à présent plus utile à la communauté universitaire en rejoignant l'IFAN pour se consacrer à la recherche. M. Fall en tant qu'enseignant-chercheur peut bien mener des recherches en s'acquittant de ses tâches d'enseignement et d'encadrement à la FSJP qui comme la plupart des facultés souffre d'un déficit démentiel d'encadrement et d'un ratio PER/étudiant alarmant.
Par ailleurs, M. Fall qui se targue d'une expérience gouvernementale décennale en tentant de disqualifier les préoccupations légitimes des syndicalistes qu'il accuse d'ignorance ou de mauvaise foi fait preuve d'une arrogance déconcertante et inadmissible.
Le SUDES/ESR Section UCAD rappelle que les syndicats jouent un rôle crucial dans la défense des règles de fonctionnement de l'université, dans la protection des droits et des intérêts des enseignants-chercheurs et que leur voix doit être entendue et respectée dans les processus décisionnels universitaires.
Le SUDES/ESR Section UCAD souligne qu'il ne saurait avoir de compte à solder avec quiconque et que son attachement au respect des textes est en l'occurrence sa seule motivation.
En conséquence, el SUDES/ESR Section UCAD voudrait :
1. Exprimer sa profonde inquiétude face à l'attitude inconvenante de M. Fall et du recteur vis-à-vis des textes qui régissent nos institutions.
2. Exiger du recteur encore une fois de plus le respect strict des textes.
3. En appeler au ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation pour une analyse approfondie du dossier, à la lumière des défis de l'UCAD en termes de ressources humaines, quand tel que le stipule le décret 84-1184, la demande de monsieur Fall lui sera soumise."
par Farid Bathily
EN AFRIQUE, L'ATTRAIT DE WASHINGTON S'ÉRODE AU PROFIT DE PÉKIN
La Chine a connu en 2023 et pour la première fois depuis plus d'une décennie, son plus important bond de popularité sur le continent africain, selon une nouvelle enquête de l'institut Gallup. Parallèlement, son rival américain a décliné.
La Chine a connu en 2023 et pour la première fois depuis plus d'une décennie, son plus important bond de popularité sur le continent africain, selon une nouvelle enquête de l'institut Gallup. Parallèlement, son rival américain a décliné, d'après la même étude.
En 2023, le taux de popularité américaine en Afrique était de 56% selon le baromètre des leaders du monde de l'institut Gallup qui révèle les taux d'approbation des États-Unis, de l'Allemagne, de la Russie et de la Chine dans plus de 130 pays.
Cela représente une baisse de trois points par rapport à l'année précédente. Des quatre puissances concernées, Washington est la seule à voir son chiffre décliner pendant cette période. Plus remarquable, le pays de l'oncle Sam est devancé par la Chine estimée à 58%, contre 52% en 2022.
Il s'agit d'une première depuis 2018 quand cette dernière menait alors les États-Unis d'une courte tête (53 contre 52%). Mieux, l'Empire du Milieu n'avait plus connu une hausse d'approbation aussi spectaculaire d'une année à l'autre depuis 2010-2011.
Meilleure perception chinoise
Pékin a notamment vu sa cote de popularité bondir à deux chiffres dans sept pays, dont cinq situés en Afrique de l'Ouest. Les plus fortes progressions concernent le Ghana (+15 points), ainsi que la Côte d'Ivoire et le Sénégal dont la hausse d'approbation atteint 14 points chacun.
Gallup indique à cet effet que le facteur décisif à cette forte flambée de l'image de la Chine dans ces pays concerne l'effritement du camp des personnes autrefois "sans avis" sur la question. Autrement dit, nombre de sondés auparavant sans opinion sur le leadership chinois ont aujourd'hui une position plus positive.
Cela tient d'une prise de position plus nette des populations vis-à-vis de Pékin, premier investisseur étranger sur le continent. Les États-Unis jouissent également d'un gain de popularité à deux chiffres dans sept nations, mais leur effondrement est plus marqué.
La Russie en embuscade
C'est notamment le cas en Ouganda (-29 points), en Gambie (-21 points) et au Kenya (-14 points). Les taux d'approbation du leadership américain restent les plus bas en Libye (23%) et en Somalie (25%).
Le rapport constate par ailleurs un regain de popularité de la Russie auprès des populations africaines. Avec un taux d'approbation de 42% en 2023 – soit huit points de plus que 2022 –, Moscou réalise sa meilleure performance sur le continent depuis 2012.
Le soutien à Moscou demeure exceptionnellement élevé dans les pays du Sahel, dont le Mali (89 %), le Burkina Faso (81 %) et le Tchad (76 %).
par Macky Sall
LE SYSTÈME FINANCIER INTERNATIONAL APPROFONDIT LES INÉGALITÉS
Notre accès au capital est à la fois restreint et scandaleusement onéreux. Nos politiques fiscales et monétaires sont dictées, de fait, par des banques centrales lointaines. Nous n'avons pas voix au chapitre
Dans une tribune publiée le 8 mai 2024 sur le site de Context, une plateforme de la Thomson Reuters Foundation consacrée au changement climatique, aux impacts des technologies sur la société et aux économies inclusives, Macky Sall, l'ancien président devenu Envoyé spécial pour le Pacte de Paris pour les peuples et la planète depuis la fin de son mandat, dénonce le système financier international.
"Lorsque je réfléchis à mes 12 années passées en tant que président du Sénégal, une leçon se détache : à quel point le système financier international est déloyal envers les pays en développement comme le mien. Peu importe la solidité de nos politiques économiques, nous sommes considérés comme un pari risqué. Notre accès au capital est à la fois restreint et scandaleusement onéreux. Nos politiques fiscales et monétaires sont dictées, de fait, par des banques centrales lointaines. Et quand nous essayons de protester, nous découvrons que nous n'avons pas voix au chapitre.
Il a fallu une pandémie, et l'implosion économique qui a suivi, pour que ces failles deviennent visibles pour tous. Cela a conduit les Nations Unies et le Fonds Monétaire International (FMI) à appeler à un nouveau « moment de Bretton Woods » : une réforme en profondeur des institutions financières internationales.
Quatre ans plus tard, avec le Covid sous contrôle et une fragile reprise économique mondiale en cours, l'élan réformiste risque de s'estomper au fur et à mesure que le sentiment d'urgence s'estompe.
Mais pour la plupart d'entre nous dans le monde en développement, ces efforts ont été insuffisants. Les multiples crises auxquelles nous sommes confrontés n'ont pas disparu. Au cours des trois dernières années seulement, il y a eu 18 défauts souverains dans 10 pays en développement - plus que tous les défauts de paiement de la dernière décennie réunis.
Les inégalités mondiales continuent de croître
Selon la Banque mondiale, 60% des pays à faible revenu courent un risque élevé de surendettement ou y sont déjà. Les paiements d'intérêts de ces pays ont quadruplé au cours des 10 dernières années alors que les taux d'intérêt mondiaux ont bondi.
Pour honorer le remboursement de leur dette, les pays à faible revenu réduisent les dépenses dans l'éducation, la santé et autres services publics. Ce faisant, ils sacrifient aussi leur droit à un avenir meilleur.
L'Afrique paie désormais davantage en service de sa dette qu'elle ne consacre à investir dans la résilience climatique, estimée à 50 milliards de dollars par an. Sa dette extérieure a atteint 824 milliards de dollars en 2021, les pays y consacrant 65% de leur PIB pour rembourser ces obligations.
Lors des réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI cette année, le FMI a mis en garde contre la croissance des inégalités mondiales, avec « les pays les plus pauvres qui s'éloignent encore davantage ».
Le besoin de rendre le système financier international plus équitable, plus réactif aux besoins réels du monde en développement, et plus représentatif de la communauté mondiale, est plus urgent que jamais.
L'année dernière à Paris, lors d'un sommet mondial convoqué par le président français Emmanuel Macron, 32 pays dont le Sénégal se sont mis d'accord sur le Pacte de Paris pour les peuples et la planète (P4).
Nos objectifs sont clairs : créer un monde où la pauvreté a été éradiquée et la planète préservée, et où les pays vulnérables sont mieux armés pour faire face aux crises. Pour ce faire, nous visons à mobiliser toutes les sources de financement, ce qui explique pourquoi la réforme du système financier international est au sommet de notre agenda.
Nous savons que de nombreuses institutions partagent nos objectifs et que nous ne souhaitons pas dupliquer leurs efforts. Au contraire, nous plaidons pour une nouvelle approche, que j'appelle le 'multilatéralisme inclusif'.
Nous cherchons à rassembler le plus de pays possible, de tous les continents et niveaux de revenus, en surmontant les divisions - Est contre Ouest, Nord global contre Sud, pays verts contre pollueurs - qui ont nui aux initiatives par le passé.
Réécrire les règles de la finance mondiale
En tant que plateforme, nous pouvons d'ores et déjà pointer certains progrès. Par exemple, notre campagne en faveur d'une plus grande représentation des pays en développement dans la gouvernance des institutions financières internationales commence à porter ses fruits.
En octobre dernier, les membres du FMI ont approuvé l'élargissement de son Conseil d'administration pour inclure un troisième représentant africain sur 25, ce qui contribuera à renforcer la voix du continent dans les affaires économiques et financières.
Mais il nous reste encore un long chemin à parcourir.
Nous encourageons également les gouvernements à exiger des agences de notation des critères objectifs, transparents et mesurables dans l'évaluation du risque souverain.
Des recherches menées par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) montrent que ces agences attribuent systématiquement des notations de risque plus élevées aux pays pauvres, indépendamment des réalités économiques sur le terrain.
Cela a abouti à une situation où, en moyenne, les pays africains paient quatre fois plus pour emprunter que les États-Unis et huit fois plus que les économies européennes les plus riches. Notre accès au financement du développement et du climat dépend de la fin de cette discrimination financière.
Un autre objectif est d'attirer au moins un euro de financement privé pour chaque euro de financement public dépensé dans le développement, le climat et la nature.
Nous invitons davantage de pays à rejoindre le Pacte de Paris pour réécrire les règles de la finance mondiale, donner aux pays en développement une plus grande influence dans les institutions financières internationales et mobiliser le financement pour une croissance durable.
Ce faisant, nous espérons créer un nouvel ordre financier mondial inclusif et à la hauteur des enjeux du 21ème siècle."
LE NOUVEAU DÉFI DE PAPE ALÉ NIANG
Lanceur d'alerte intrépide des scandales d'Etat, PAN collectionne les séjours en prison. Sa nomination aux commandes de la RTS surprend. Saura-t-il conjuguer engagements et rigueur déontologique à la tête de cette grande maison ?
Pape Alé Niang, nouveau directeur général de la RTS, a toujours été un personnage clivant qui n’a jamais hésité à assumer ses opinions et ses points de vue. Une posture qui, selon ses détracteurs, va à l’encontre du principe d’objectivité qui est la base du métier de journaliste. Depuis ses débuts à Sud Banlieue en passant par la 2STV et finalement à la RTS, Pape Alé Niang (Pan) s’est imposé dans le paysage médiatique sénégalais comme un des plus farouches ‘’opposants’’ à Macky Sall qui l’a emprisonné plusieurs fois. Une situation qui n’a pas fait fléchir ce chevalier blanc prêt à lutter contre l’injustice et la corruption.
‘’Je refuse tout soin et je suis prêt à en assumer toutes les conséquences’’, dit Pape Alé Niang dans un de ses vidéos sur sa chaîne YouTube, à la suite de sa libération le 10 janvier 2023. Le journaliste est alors emprisonné pendant plusieurs jours pour diffusion de fausses nouvelles et indique aux yeux de l’opinion publique sénégalaise de sa détermination à aller jusqu’au bout de ses idées.
Pape Alé Niang, Directeur de Dakar Matin, a été inculpé, le 9 novembre 2023, entre autres, pour ‘’divulgation d’informations non rendues publiques par l’autorité compétente de nature à nuire à la défense nationale’’, de ‘’recel de documents administratifs et militaires’’ et de ‘’diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques’’. Cette inculpation suivie d’une détention avait déclenché une levée de boucliers de tous les organismes de droits et de la Coordination des associations de presse (Cap). Cette mobilisation avait abouti à l’élargissement de l’ancien journaliste de la 2STV, mais n’avait pas réussi à faire taire ses détracteurs qui l'accusent d’avoir troqué sa casquette de journaliste pour celle d’activiste et plus particulièrement de partisan de Pastef, le parti d’Ousmane Sonko.
Sa couverture de l’arrestation de ce dernier, sur son site Dakar Matin pour ‘’terrorisme, appel à l’insurrection et atteinte à la sureté de l’État’’ lui vaut son incarcération pour une dizaine de jours. Il n’en sortira qu’après une grève de la faim et un passage à l’hôpital, mais placé sous contrôle judiciaire.
Il faut dire que l’ex-pensionnaire de l’Issic a multiplié les séjours à la prison de Sébikotane, depuis le début de l’affaire Sweet Beauté. Pape Alé avait été arrêté en novembre et en décembre 2022, avant d’être libéré en janvier 2023, à la suite d’une grève de la faim. Des affirmations que ce dernier balaie d’un revers de main et rappelle souvent à ses détracteurs qu’il fut l’une des rares personnes à avoir été accepté dans l’entourage de Macky Sall, alors que ce dernier, opposant de Me Abdoulaye Wade, a été convoqué au commissariat central pour des questions de blanchiment d’argent en 2011.
En outre, ce titulaire d'une Maîtrise en sociologie à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar n’hésite pas à rappeler que son micro était ouvert à tous les opposants de Wade dans son émission sur la 2STV et qu’il n’a jamais été encarté chez les patriotes. Une manière pour ce membre de la Cellule Norbert Zongo (Cenozo), qui regroupe les journalistes d'investigation en Afrique de l'Ouest, d’indiquer le principe de la lutte contre l’injustice comme celle de l’affaire de corruption et de détournement de deniers publics qui mit fin à la carrière de l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall.
Pape Alé Niang refuse de voir son engagement se cantonner à la défense de la cause d’Ousmane Sonko avec qui il a tissé des liens d’amitié. Un rapport de confiance entre les deux hommes qui s’est traduit lors de la soirée électorale de la Présidentielle 2019.
Devant la presse nationale et internationale, le maire de Ziguinchor va dénoncer d’éventuelles fraudes perpétrées par le camp présidentiel, sur la base des informations fournies par de son ‘’ami’’.
Un lanceur d’alerte au cœur des scandales de la République
Ce quadragénaire s’est fait le spécialiste des révélations en tout genre sous le règne de Macky Sall. Malgré la présence d’un frère ainé au cœur de l’appareil étatique, Maguette Niang, directeur général du Budget au ministère des Finances, Pape Alé Niang s’est fait un devoir de faire tomber le régime de ‘’Niangal’’ Sall et n’hésite pas à cogner sur le président et certains pontes du régime.
Dans son livre ‘’Scandale au cœur de la République - Dossier Coud’’ en 2020, il n’a pas hésité à fouiller, sur la base du rapport 2014-2015 de l'Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), la gestion du Centre des œuvres universitaires de Dakar qu’il considérait comme l’un des plus gros scandales financiers sous l’ère Macky Sall.
Pape Alé Niang a toujours été un personnage indépendant et de nature têtue. ‘’Je peux aussi dire que Pan est une personne très joviale, un peu taquine à la limite. Mais dès qu’il croit en quelque chose, il va jusqu’au bout et il faut déployer une bonne capacité de persuasion pour le contraindre à renoncer. C’est un esprit téméraire et un peu rebelle qui se cache derrière ce syndicaliste qui n’a jamais hésité à monter au front pour défendre des collègues embastillés’’, soutient l’ancien directeur de Sud FM, Oumar Diouf Fall.
Doté d’une audace sans limites, il n'hésite pas à mettre le doigt sur des dossiers sulfureux de la République, comme celui de Locafrique au blanchiment d’argent opéré par certains membres éminents de la communauté libanaise au Sénégal, en passant par l’assassinat de Me Babacar Sèye. D'après plusieurs informations, ces enquêtes serviront de base de travail au livre d’Abdou Latif Coulibaly, son ancien professeur à l’Issic, consacré à cette affaire.
Un nouveau directeur général de la RTS à l’épreuve
Pape Alé Niang, qui n’a jamais été tendre avec la RTS, se trouve désormais propulsé à la tête de la grosse boite du Triangle Sud, provoquant l’incompréhension de certains employés qui auraient préféré un personnage moins clivant à la tête de la Radiotélévision du Sénégal.
Mais pour Mama Moussa Niang, secrétaire général de la section RTS du Syndicat des professionnels de l’audiovisuel public (Synpap), c’est un faux débat. ‘’Ce qui importe pour nous, c’est d’avoir un bon directeur capable de jouer le rôle de coordinateur, de capitaine’’, indique-t-il.
Pape Alé Niang a toujours été un homme engagé, qui n’a jamais hésité à défendre les opprimés et les victimes d’injustice, même au péril de sa vie, nous révèle son ancien patron à la radio Sud FM Oumar Diouf Fall. ‘’J’ai encadré Pape Alé Niang, quand il est fraîchement sorti de l’Issic. Il a affûté ses armes dans la station Sud Banlieue avec d’autres jeunes reporters comme Isseu Niang, Ndèye Marième Ndiaye, Abdoulaye Cissé et Fabrice Nguema. C’était un journaliste compétent, doté d’un bagage intellectuel et bosseur par nature. Il ne rechignait jamais à la tâche et était très dévoué à sa tâche. Il était présent dès 4 h pour faire la revue de presse avec l’équipe du matin’’, informe-t-il.
Combatif, Pan aime bousculer les hiérarchies et les codes de son métier qui rendent parfois routinier le travail de journaliste. ‘’En tant que rédacteur en chef de l’information, il nous incitait quotidiennement à faire des reportages et à délaisser les conférences de presse. Il ne voulait pas d’un journalisme passif’’, révèle un de ses reporters. Cette personne s’est toujours présentée comme quelqu'un d'indépendant, qui n’hésite jamais à vous dire la vérité en face, peu importe les conséquences. Une intransigeance qui va lui coûter sa place dans la chaîne d’El Hadj Ndiaye avec lequel il s’est brouillé à la fin de leur collaboration en 2019, après l’épisode Sud FM. Selon plusieurs rumeurs, le choix d’inviter le leader du Pastef, Ousmane Sonko, le 31 décembre 2018, lui a valu son licenciement à la 2STV. Une version contestée par le président-directeur général d’Origines SA qui évoque une succession de pieds de nez à son autorité de la part de son animateur fétiche qui a finalement justifié son licenciement.
Après un passage éclair à la Sen TV, cet homme marié réussit à mettre sur pied son propre site d’informations Dakar Matin, offrant une large tribune aux opposants du régime de Macky Sall.
Pour Oumar Diouf Fall, cette volonté de préserver sa liberté d’action et ses convictions profondes est si forte en lui qu’il n’hésitera pas à démissionner ou à aller au clash si on veut le forcer à faire des choses contraires à ses croyances.
Profession de foi d’un journaliste militant
La profession de foi de ce journaliste militant trône en première page sur son compte X : ‘’Je suis un journaliste sénégalais engagé pour les causes justes. Je me bats pour une véritable société démocratique ancrée dans la bonne gouvernance.’’ Une démarche qui a toujours été en adéquation avec sa dévotion pour le métier de journaliste.
Ainsi, d’après Ibrahima Lissa Faye, journaliste et fondateur du site en ligne Pressafrik qui l’a côtoyé au groupe Sud Communication, derrière ce petit homme à la carrure frêle et aux lunettes bien ajustées sur le nez, lui donnant un air de professeur, se cache un farouche combattant et défenseur de la presse. ‘’Je me souviens qu’on avait créé avec Habiboulah Fall, Papé Alé Niang et moi la Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS) et lui était chargé des relations publiques. On s’est engagé corps et âme dans la lutte pour faire libérer Madiambal Diagne, patron du journal ‘le Quotidien’, en 2004. On peut dire qu’il a toujours fait du journalisme engagé. Je peux vous dire que c’est un homme très gentil et affable. Mais, par moments, il peut s’emporter’’, affirme le président de l’Association de la presse en ligne.
Pape Alé Niang s’est toujours présenté comme un chevalier blanc qui part en croisade contre l’autoritarisme et la gabegie. Ndèye Fatou Sy, son ancienne collègue, se souvient d’un journaliste toujours à l’affût d’informations de première main et si possible dérangeantes pour le pouvoir, fait-elle savoir dans le magazine panafricain ‘’Jeune Afrique’’. Depuis 2019, à travers son site en ligne Dakar Matin, Pape Alé Niang, à travers ses vidéos en wolof, a réussi à avoir un public fidèle et une forte communauté en ligne qui en fait l’un des journalistes les plus suivis sur le Net. Même si les principes de base du journalisme d’investigation sont parfois chahutés au profit de la recherche effrénée de scoops et de la volonté d’alimenter un narratif anti-pouvoir sous Macky Sall.