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25 novembre 2024
Développement
BIDEN LÂCHE PRISE
Le président américain quitte la présidentielle dans la douleur, enterrant ses espoirs de second mandat. À 81 ans, le démocrate a cédé aux pressions l'appelant à renoncer, après une campagne minée par les soupçons sur sa santé
(SenePlus) - Dans un coup de théâtre sans précédent, le président américain Joe Biden a annoncé ce dimanche 21 juillet 2024, son retrait de la course à la Maison Blanche pour 2024. Cette décision choc, bien qu'attendue par certains, bouleverse complètement la campagne présidentielle à quelques semaines de la convention démocrate.
"Je pense qu'il est dans l'intérêt de mon parti et du pays que je me retire et que je me concentre uniquement sur l'exercice de mes fonctions jusqu'à la fin de mon mandat", a déclaré Biden dans un communiqué, ajoutant qu'il s'exprimerait plus en détail "plus tard cette semaine".
À 81 ans, le démocrate rejoint ainsi le cercle très restreint des présidents sortants ayant renoncé à briguer un second mandat. Mais il est le premier à abandonner aussi tardivement, et surtout le seul à le faire en raison d'interrogations sur ses capacités mentales.
C'est la performance calamiteuse de Biden lors du débat du 27 juin face à Donald Trump qui a précipité les événements. Dès les premières minutes, un Biden très affaibli, toussotant et s'emmêlant les pinceaux, a fait exploser au grand jour les doutes sur son âge avancé.
"Un spectacle douloureux", selon de nombreux démocrates, qui a fait fondre les sondages déjà défavorables au président sortant. Les appels se sont alors multipliés, d'abord en coulisses puis publiquement, pour qu'il jette l'éponge.
Selon les médias américains, des figures démocrates de premier plan comme Barack Obama, Nancy Pelosi, Chuck Schumer et Hakeem Jeffries, ont fait part en privé de leur inquiétude. En parallèle, les images d'un Biden positif au Covid-19 et peinant à descendre d'un avion ont achevé de miner sa campagne.
Il faut désormais trouver dans l'urgence un ou une remplaçante à Biden pour la convention démocrate mi-août à Chicago. Sa vice-présidente Kamala Harris serait un choix naturel, mais pas automatique. Le dernier mot reviendra aux 3.900 délégués du parti, pour la plupart inconnus du grand public.
Cette annonce intervient dans un contexte délicat pour les démocrates, Donald Trump semblant avoir repris l'avantage après avoir miraculeusement survécu à une tentative d'assassinat le 13 juillet. Le milliardaire républicain a depuis engrangé des victoires judiciaires et une nouvelle consécration lors de la convention de son parti à Milwaukee.
Pour le camp démocrate, l'équation est donc simple : trouver un candidat de dernière minute suffisamment populaire et dynamique pour contrer l'élan de Trump. Un défi de taille pour éviter une défaite potentiellement écrasante en novembre prochain.
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LIBÉRER LA JUSTICE DE L'EMPRISE PRÉSIDENTIELLE
Dès lors que la Constitution énonce la séparation des pouvoirs, le président de la République et le ministre de la justice ne doivent plus assurer la présidence et la vice-présidence du Conseil supérieur de la magistrature
Le Conseil Supérieur de la Magistrature, censé garantir l'indépendance du pouvoir judiciaire, est paradoxalement présidé par le chef de l'exécutif. Cette anomalie démocratique menace l'équilibre des pouvoirs et la crédibilité de la justice. Une réforme urgente s'impose pour restaurer la confiance des citoyens et renforcer l'État de droit au Sénégal.
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LE RÊVE OLYMPIQUE DE MBAGNICK NDIAYE
Après avoir porté haut les couleurs de son pays à Tokyo, le judoka des quartiers populaires de Dakar vise désormais le podium aux Jeux de Paris 2024, son idole Teddy Riner dans le viseur
(SenePlus) - Deux mètres, 137 kg et une détermination à toute épreuve : tel est Mbagnick Ndiaye, qui portera haut les couleurs du Sénégal lors des Jeux Olympiques de Paris 2024. Triple champion d'Afrique, le colosse sera à la recherche de sa première médaille olympique à domicile, comme l'a suivi France 24 dans sa quête.
Champion d'Afrique à trois reprises (2019, 2020, 2023), le judoka de 28 ans sera le leader de la délégation sénégalaise. Pourtant, son parcours olympique avait mal débuté à Tokyo l'été dernier, avec une défaite d'entrée face au Russe Tamerlan Bashaev. Mais cette fois, Mbagnick Ndiaye veut marquer l'histoire en décrochant un titre, le 2 août prochain dans le Grand Palais Éphémère.
C'est dans son quartier natal du Plateau, à Dakar, que tout a commencé pour le géant. Entraîné depuis l'âge de 8 ans au fameux dojo national sénégalais, berceau du judo local depuis les années 70, il y a forgé sa technique. Comme il l'a raconté à France 24 lors de son passage en novembre dernier pour l'Open de Dakar, remporté haut la main.
Désormais installé à l'Insep près de Paris pour peaufiner sa préparation, Ndiaye reste très attaché à ses racines. Il y retourne avant chaque compétition pour puiser la force dans les rues de son quartier, où il est adulé par tous. "C'est là où je suis né, où j'ai fait mes premiers pas. Ce quartier m'a tout donné, je le représente", a-t-il confié ému à France 24.
Sa quête pour décrocher le sésame olympique a également mené Ndiaye à dominer l'Afrique, devenant N°1 continental dans sa catégorie des +100kg. Une performance essentielle pour valider son billet pour Paris 2024.
Désormais, c'est le rêve ultime qui l'attend dans l'arène du Grand Palais. Celui d'affronter son idole Teddy Riner en finale, et peut-être, de rentrer au Sénégal auréolé d'une médaille historique. Le combat promet d'être homérique.
LE GRAND TROU NOIR
Les fonds spéciaux de la présidence sèment le trouble. Pomme de discorde entre pouvoir et opposition, leur gestion discrétionnaire par le chef de l'État alimente les spéculations sur cette manne budgétaire aux contours flous
L’attribution et la gestion des fonds politiques et spéciaux de la présidence de la République sont au cœur de plusieurs fantasmes et mythes. Ces fonds, divisés en trois rubriques -Fonds de solidarité africaine, Fonds spéciaux de la Présidence de la République, et Fonds d’intervention sociale - servent d’instrument d’ajustement pour le président face à des urgences et autres priorités de l’État.
Les fonds politiques ont longtemps été un sujet de fantasme pour les politiques sénégalais. Naguère, Abdoulaye Wade avait de fortes appréhensions sur ce trésor secret qui a longtemps alimenté la machine électorale socialiste et qui persiste depuis les indépendances dans ce pays. De plus, la récente déclaration du Président Bassirou Diomaye Faye, selon laquelle il n’aurait trouvé aucun fonds politique dans les caisses de la présidence après le départ de son prédécesseur, a ravivé le débat autour de l’opacité et des mythes qui entourent ces fonds spéciaux.
En effet, les fonds politiques sont en réalité divers fonds divisés en trois rubriques : Fonds de solidarité africaine, Fonds spéciaux de la Présidence, et Fonds d’intervention sociale, votés à l’Assemblée nationale dans la Loi de Finances Initiale (LFI). D'après Seydou Guèye, ancien secrétaire général de la Présidence, ces fonds représentent au total près de 8 milliards dans la LFI 2024 : Fonds de solidarité africaine : 2.156.296.000 FCFA ; Fonds spéciaux de la Présidence de la République : 3,5 milliards FCFA ; et Fonds d’intervention sociale de la Présidence de la République : 2,3 milliards FCFA.
Toujours selon Seydou Guèye, le rapport d’exécution du budget, publié par le ministère des Finances et du Budget au premier trimestre 2024, montre que le budget 2024 n’a utilisé que 24,3 % de ces fonds. « Le président Diomaye le reconnaît en affirmant avoir utilisé ces fonds pour soutenir des personnes malades nécessitant assistance. Où aurait-il pu trouver cet argent si ce n'était grâce à la mise en œuvre de ces fonds ? » a martelé l’ancien porte-parole du gouvernement, lors d’une conférence de l’Alliance pour la République (APR) le 15 juillet dernier.
Pour l’opposition regroupée autour de l’ancien parti au pouvoir, l’APR, cette déclaration de Bassirou Diomaye Faye témoigne d’une méconnaissance des règles budgétaires et d’une reculade concernant la question des fonds spéciaux qui seront transformés en fonds secrets.
De son côté, Bougane Guèye, leader de Guem Sa Bopp, veut aller plus loin en demandant au président Diomaye de fournir plus de détails aux Sénégalais sur le budget de la Présidence de la République. « Si le président nous dit qu’il n’a pas trouvé de fonds politiques, qu’il nous explique où en sont les fonds spéciaux », a déclaré le directeur général de la Sen TV.
La tenue et la transparence de ces fonds « spéciaux » ont longtemps constitué un cheval de bataille de l’opposition à Macky Sall, qui n’hésitait pas à dénoncer l’opacité entourant ces fonds « secrets » logés à la Présidence de la République. Quelle est l’appellation exacte que l’on peut donner à des fonds spéciaux au cœur de la Présidence ? Comment le contrôle de ces fonds a-t-il été réalisé jusqu’à présent et par quels organes ? Quelles sont les prérogatives réelles du Président concernant l’usage de ces fonds ? Autant de questions qui préoccupent les Sénégalais, toujours en quête de clarté dans la gestion des deniers publics et qui perçoivent les fonds politiques comme un « trou noir » au cœur de l’architecture de la finance publique.
Ainsi, les responsables patriotes, à l’issue d’une rencontre avec la presse, demandent aux nouvelles autorités de rendre publiques les preuves de cette boulimie inélégante. D’autant plus que Diomaye avait promis de supprimer les fonds dits politiques pour les remplacer par des fonds spéciaux votés à l’Assemblée nationale pour les opérations ultra-sensibles telles que l’armement et autres missions secrètes. Ces fonds seront contrôlés par les organes de l’État, tels que l’IGE.
Le pouvoir discrétionnaire du Président dans la gestion des fonds « spéciaux »
D’après les spécialistes, la gestion de ces fonds relève du pouvoir discrétionnaire du Président de la République, qui dispose de toute la latitude pour les gérer selon les priorités et les urgences. Pour rappel, ces fonds avaient été utilisés pour assurer la participation du Sénégal au secours après le tremblement de terre survenu en Haïti dans le cadre du Fonds de solidarité africaine. Ces fonds sont annuels, mais le président peut, en cas d’épuisement de ces fonds, faire un « appel de fonds » qui sera consigné dans une Loi de Finances rectificative (LFR) présentée devant l’Assemblée nationale.
En effet, lorsque le président fait face à des urgences, il peut avoir recours à ce procédé, comme Macky Sall l’a fait dès son accession au pouvoir en 2012 et à plusieurs reprises durant sa gestion. Dans l’analyse, on observe parfois un certain abus. Cependant, ces fonds ne portent pas l’appellation de fonds politiques ; ils sont inclus dans les dépenses de transferts courants du budget de la Présidence de la République, qui est une dotation au sens de la nouvelle Loi organique relative aux lois de finances (LOLF).
Par ailleurs, la nature de ces fonds implique la nécessité de maintenir une part de secret. En effet, pour des raisons géopolitiques et/ou géostratégiques, le Sénégal peut être amené à aider ou soutenir un pays africain. Dans ce cas, il est impossible de rendre publique la nature du soutien et du pays ou du président bénéficiaire au nom de l’État du Sénégal.
De plus, de nombreux experts sont sceptiques quant à la volonté des nouvelles autorités d’impliquer l’IGE dans le contrôle de ces fonds. Ils estiment que cela n’est pas pertinent au regard de l’organisation actuelle du contrôle au Sénégal. L’Inspection Générale d’État (IGE) est un organe de contrôle administratif qui dépend uniquement du président de la République auquel elle rend compte. Par conséquent, il sera difficile pour l’IGE de contrôler le président de la République.
Par Boubacar Biro Diallo
CRISE AU SAHEL : SÉCURITÉ, PUTSCHS MILITAIRES ET RÉALIGNEMENT POLITIQUE
Les nouveaux régimes promettent réformes et changement, mais devront relever des défis colossaux pour rétablir concrètement la sécurité et satisfaire les besoins essentiels de leurs concitoyens
La région du Sahel, englobant des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger, est en proie à une crise multidimensionnelle sans précédent. En plus de l'insécurité chronique et des crises alimentaires, des coups d'État militaires successifs ont remodelé le paysage politique de ces pays. La détérioration des relations avec la France, la consolidation des relations avec la Russie, la sortie de la CEDEAO et la formation récente de l'Alliance des États du Sahel (AES) marquent un tournant crucial.
Crise sécuritaire et humanitaire
La sécurité au Sahel est gravement compromise par l'activité croissante de groupes armés et terroristes. Les attaques répétées et les affrontements armés ont provoqué des déplacements massifs et une insécurité persistante. Les armés nationales, soutenues par leurs partenaires occidentaux, n’ont pas pu empêcher la montée de l’insécurité. Cette situation a paralysé les économies locales et aggravé les crises alimentaires déjà sévères, touchant des millions de personnes.
Putschs militaires : espoir ou désillusion ?
L'incapacité des gouvernements à rétablir l'ordre a conduit à une série de coups d'État militaires dans la région. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont chacun vu leurs dirigeants civils renversés, souvent avec l'appui de populations désillusionnées par la corruption et l'inefficacité de leurs gouvernements à leur garantir le minimum de sécurité et services sociaux de base. Les nouvelles autorités militaires promettent des réformes et une sécurité accrue. Toutefois, les défis restent immenses et les scepticismes nombreux quant à leur capacité à tenir leurs promesses.
Régimes de Transition et tensions avec la France
Les régimes de transition en place doivent jongler entre les attentes internes et les pressions internationales. Les relations avec la France se sont particulièrement détériorées. La coopération avec la France est contestée par les masses populaires qui l’accusent d’être en complicité avec les élites politiques nationales et d’avoir échoué dans la lutte contre la corruption. Des appels au retrait des troupes françaises se multiplient, reflétant un sentiment croissant d'anti-impérialisme et de recherche d'autonomie.
Formation de l'AES : Une nouvelle Alliance régionale
En réaction aux défis partagés, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont formé l'Alliance des États du Sahel (AES). Cette nouvelle entité vise à renforcer la coopération sécuritaire et économique entre ces pays pour mieux répondre aux menaces et aux crises humanitaires. L'AES symbolise également une volonté de s'affranchir de l'influence française et de diversifier les partenariats internationaux, cherchant une nouvelle dynamique régionale plus autonome et concertée, sans jugement du régime politique en place au sein de ses membres. Cependant, la viabilité de cette alliance peut être mise en cause par de futurs changements politiques au sein de ses membres. Même si l’AES cherche une légitimité internationale, son acceptation est encore contestée par la CEDEAO, l’Union africaine et leurs alliés.
La médiation du Professeur Abdoulaye Bathily
Dans ce contexte tumultueux, le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a nommé le Professeur Abdoulaye Bathily comme envoyé spécial, avec une attente forte sur les questions relatives aux pays de l’AES. Sa mission inclut de mener des médiations avec la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) afin de faciliter le dialogue et trouver des solutions pacifiques aux crises en cours. Cette mission s'annonce délicate. La CEDEAO, souvent perçue comme une extension des intérêts occidentaux, doit naviguer dans un climat de méfiance généralisée. Le Professeur Bathily, connu pour ses compétences diplomatiques et son intégrité, devra faire preuve de finesse et de persévérance pour gagner la confiance des nouvelles autorités militaires tout en répondant aux attentes de la communauté internationale.
La situation au Sahel demeure complexe et volatile. La réaction des régimes militaires et la création de l'AES montrent une tentative de solution régionale aux crises en cours. Le succès de ces initiatives dépendra de la capacité des nouveaux dirigeants à instaurer une réelle stabilité et à répondre efficacement aux besoins urgents de leurs populations. La mission de médiation du Professeur Abdoulaye Bathily sera cruciale dans cet effort de stabilisation et de réconciliation.
Boubacar Biro Diallo est Consultant en Coopération et Développement International basé à Washington DC
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VIF ÉCHANGE IMPLIQUANT GUY MARIUS SAGNA AU PARLEMENT DE LA CEDEAO
Le député sénégalais a vivement critiqué les chefs d'État ouest-africains, les accusant d'appauvrir la région. Au grand dam de son homologue ivoirienne Adjaratou Traoré qui lui a demandé de modérer ses propos
Ce samedi 20 juillet 2024, une séance du Parlement de la CEDEAO a été le théâtre d'un affrontement verbal entre le député sénégalais Guy Marius Sagna et son homologue ivoirienne Adjaratou Traoré.
L'altercation a éclaté suite aux critiques acerbes de Sagna envers les chefs d'État ouest-africains. Le député sénégalais les a accusé d'être à l'origine de "l'appauvrissement" de la région, remettant en question l'utilisation du terme "pauvreté" par le PNUD dans son rapport sur l'Afrique de l'Ouest.
La tension est montée d'un crâne lorsque Traoré a demandé à Sagna de modérer ses propositions, estimant qu'il manquait de respect aux dirigeants. L'échange s'est rapidement envenimé, conduisant à des accusations mutuelles.
Face à l'escalade du conflit, la présidence a été contrainte de suspendre la séance.
par Aminata Thior
MESSAGE AU PRÉSIDENT DIOMAYE SUR LA REPRÉSENTATIVITÉ DES FEMMES DANS LES INSTANCES DE DÉCISION
EXCLUSIF SENEPLUS - Au bout de 14 Conseil des ministres, l’écart dans les nominations hommes-femmes est effarant. 75 contre 7. Comment peut-on exclure de ce vent d’espoir, l’apport des femmes à la marche du pays ?
Le choc, tout Sénégalais et Sénégalaise sensible à la question de la représentativité des femmes dans l’espace public l’a reçu et encaissé à la sortie de votre première liste du gouvernement avec 25 ministres dont seulement 4 femmes. Nous avions protesté. Nous vous avions écrit que nous ne voulons pas régresser sur la question de la place de la femme dans notre société. La vague de contestations passée, comme de bons Sénégalais et Sénégalaises, nous nous sommes armés de patience et gorgés d’espoir pour voir plus de femmes dans les postes de direction. Mais quel second choc de constater qu’au bout du 14ème Conseil des ministres, l’écart dans les nominations entre les hommes et les femmes est effarant.
14ème Conseil des ministres : 82 nominations. 75 hommes. 7 femmes. C’est terrible, vous persistez et le message semble très clair : vous n’êtes pas sensible à la représentativité des femmes ou alors, ce n’est pas votre priorité. Ou les deux à fois.
Par ailleurs, à chaque fois que vous avez pris la parole pour vous adresser à nous, nous avons vu et entendu un président :
Intelligent
Respectueux de ses concitoyens
Fédérateur, rassembleur
Positif et constructif
Ouvert à écouter ceux et celles qui apportent du ciment pour construire un meilleur Sénégal
Déterminé fortement à apporter un changement dans notre pays
Mais alors, comment un tel profil de président, jeune qu’il est, ouvert au monde, à ses défis et enjeux actuels, dirigeant l’un des pays les plus respectés en Afrique et dans le monde pour la détermination de son peuple, ses hommes et FEMMES de savoir, peut fermer les yeux sur la question de la représentativité des femmes dans les instances de décision ?
Comment peut-on jub, jubal, jubanti sans la présence de près de cette moitié de la population autour de la table ? Comment peut-on développer ce pays si on se passe du cerveau, de la compétence, de la sensibilité, de la finesse, de la rigueur, de l’abnégation, de la détermination, de la hargne, de l'honnêteté et du courage de tous ces profils de femmes que nous avons dans ce pays et sa diaspora ? Comment peut-on avancer sur les questions qui touchent nos filles et femmes si elles ne sont pas présentes là où se prennent les décisions qui impactent leur vie ? Comment peut-on exclure de ce vent d’espoir, l’apport des femmes à la marche du pays ? Comment peut-on envisager une rupture en envoyant un message de régression sur la question des femmes ?
Mais plus encore, vous dirigez un pays qui s’appelle le Sénégal où les femmes ont fortement influé dans les luttes les plus importantes dans ce pays et en Afrique. Elles sont les premières dans les classements dans les écoles et universités. Elles constituent un grand nombre dans le tissu entrepreneurial de notre pays. Elles sont de grandes managers, fonctionnaires, militantes, directrices d’ONG. Elles gèrent les finances de grandes entreprises et programmes. Elles se retrouvent à des postes de responsabilité à l’Union Africaine, à la CEDEAO, au FMI, à l’ONU, à la Banque mondiale. Elles vivent au Sénégal et dans sa diaspora. Cet état de fait, vous ne pouvez en faire fi. C’est de votre responsabilité de continuer à le renforcer et à le pérenniser.
Avec ces rares femmes que vous avez nommées au sommet de l’État et dans les directions générales, vous êtes clairement en train de leur envoyer le message contraire.
Il est temps de faire des efforts pour corriger le tir mon président.
Oui, je veux bien croire que vous êtes rattrapé par la réalité du monde politique et que vous êtes obligé de récompenser mais je refuse de croire définitivement que vous n’êtes pas sensible à la question de la place de la femme dans nos sphères de décision. Et quand bien même vous le seriez, nous avons tous vu à quel point vous apprenez vite. Ainsi, j’ose espérer que ceux qui vous entourent et vous conseillent, vous rappelleront que la présence des femmes, dans les lieux de décision est cruciale à notre époque, pour notre pays et pour la marche du monde.
J’ose espérer qu’un Abdoulaye Bathily vous rappellera le rôle de la femme sénégalaise dans l’histoire politique du Sénégal et dans l’accession à l’indépendance ; et qu’une régression n’est pas envisage.
J’ose espérer qu’une Yacine Fall, ministre des Affaires étrangères, qui a lutté pour la représentativité des femmes, travaillé dans des instances nationales et internationales, côtoyé partout dans le monde des femmes sénégalaises brillantissimes, vous a conseillé de ne pas reléguer au second plan, cette question de la représentativité des femmes.
J’ose espérer que des “He for She” comme Abdourahmane Diouf, Abdourahmane Sarr et d’autres dans votre gouvernement vous ont alerté sur ce sujet …
J’ose espérer que nos journalistes n’oublieront plus jamais de vous interpeller sur l’implication et la place des femmes dans le jub, jubbal, jubbanti ; qu’ils ne reprendront plus les clichés sur cette question dans leurs émissions ; qu’ils ne minimiseront plus les revendications des femmes sensibles à ce sujet et traiteront de manière sérieuse et approfondie, cette question.
J’ose espérer que tous ces brillants hommes et femmes (visibles et de l’ombre) qui vous conseillent et à qui vous avez rendu hommage lors de votre allocution avec la presse sénégalaise le samedi 13 juillet 2024 vous rappelleront que les femmes sénégalaises doivent avoir leur place dans cette rupture pour le développement de notre pays.
Car oui, autant c’est de votre responsabilité de garder le Sénégal sur une dynamique progressiste sur la question de la femme, autant, c’est de leur responsabilité de vous le dire, de vous le conseiller ou de vous le rappeler si vous ne l’appliquez pas.
Vous n’avez pas trouvé mieux au sommet de l’État ? Alors faites mieux mais ne gardez pas le statuquo et surtout, ne faites pas régresser cet acquis.
CHEIKH OUMAR ANNE QUITTE L’APR
L'ancien ministre accuse Macky Sall d'avoir voulu reporter la présidentielle et dénonce un "deal" avec l'opposition. Il évoque également les manœuvres autour de la candidature d'Amadou Ba
Après Aliou Sall, frère de l’ancien chef de l’Etat, c’est au tour de Cheikh Oumar Anne de quitter le navire Apr. L’ancien ministre de l’Enseignement supérieur l’a fait savoir lors d’une émission sur la 7Tv, au cours de laquelle il parle de l’existence d’un «deal» entre Macky Sall et les tenants du régime actuel.
L’Alliance pour la République (Apr) connait ses premières défections majeures. Il y a eu Aliou Sall, suivi et/ou précédé de quelques leaders locaux plus ou moins connus. Avec le départ de Cheikh Oumar Anne de l’Apr, c’est un poids lourd… électoral du système Macky Sall qui s’en va. «Moi, je ne me considère plus aujourd’hui comme membre de l’Apr. Je ne suis plus membre de l’Apr. Je travaille à la mise sur pied d’un autre cadre politique…», a fait savoir M. Anne, invité jeudi de Maïmouna Ndour Faye sur la 7Tv.
Sorti du gouvernement en même temps que le Premier ministre Amadou Ba, le maire de Ndioum faisait partie des apparatchiks de l’Apr qui sont allés battre campagne pour le candidat de Benno. Alors que la plupart des caciques du pouvoir étaient restés dans l’ombre comme s’ils avaient reçu une consigne. L’ancien ministre de l’Education, de l’Enseignement supérieur informe vouloir faire de Amadou Ba tête de liste lors des prochaines élections législatives. «Amadou Ba bénéficie aujourd’hui du soutien de la plupart des militants et responsables de l’Apr», affirme Anne. Il compte ainsi ratisser large en compagnie de tous ceux qui partagent cet idéal.
Il est aussi revenu sur les supposées manœuvres qui ont précédé la dernière Présidentielle… en faisant dans les révélations. «Je suis un homme de principe. Quand on a voulu reporter l’élection présidentielle, j’ai dit «niet». Je défends toujours les intérêts de mon pays. Pour moi, rien ne pouvait expliquer un report de l’élection… Ousmane Sonko et le Pds étaient en phase avec Macky Sall pour le renvoi de la Présidentielle. A l’Apr, les gens étaient divisés sur la question. Le protocole du Cap Manuel est une réalité. Macky Sall a rencontré Diomaye et Sonko avant la Présidentielle. Ils se sont vus et ont négocié. La négociation tournait surtout autour de la question du report de l’élection. Il y a eu des dissensions au sein de Benno et de l’Apr», révèle Cheikh Oumar Anne.
L’ancien ministre de l’Education parle également du soutien controversé du Président sortant à son candidat lors de la dernière Présidentielle. «C’est Macky Sall qui m’a demandé de soutenir Amadou Ba. Il m’a dit que ce dernier était le seul qui pouvait gagner l’élection. Mais un jour, un proche de Macky Sall nous a dit de faire attention, parce qu’il y a des gens qui essaient de faire changer d’avis le Président par rapport au choix de Amadou Ba. Certains proches de Macky ne voulaient pas de Amadou Ba. Ils l’ont accusé de tous les péchés d’Israël… J’ai été une victime collatérale des manœuvres pour renvoyer l’élection présidentielle… Mon départ du gouvernement ne m’a pas surpris. J’avais dit à certains de mes proches et même à Amadou Ba qu’on allait me débarquer du gouvernement. On m’a viré du gouvernement, parce que j’étais contre le report de l’élection et à cause de mon soutien bruyant à la candidature de Amadou Ba», révèle le maire de Ndioum
APPEL À NÉPOTISME
La nomination de Sophie Nzinga Sy, fille de la ministre Yassine Fall, à la tête de l'Apda soulève des questions. Parmi les 81 nominations effectuées par Bassirou Diomaye Faye, certaines semblent récompenser la proximité avec le parti au pouvoir
Bassirou Diomaye Faye a nommé 81 directeurs ou PCA ce jeudi, parmi lesquels des personnalités issues de son parti ou qui en sont très proches. Mais, la nomination de Sophie Nzinga Sy à l’Apda risque d’être un caillou dans la chaussure du président ou du Premier ministre.
Parmi la longue liste de 81 personnes nommées jeudi en Conseil des ministres, le choix de Mme Sophie Nzinga Sy comme directrice de l’Agence pour la promotion et le développement de l’artisanat (Apda) risque de faire couler beaucoup d’encre : Mme Sy est la fille de la ministre de l’Intégration africaine et des affaires étrangères, Yassine Fall. Connue pour ses activités de création de mode, elle est entrepreneure, éducatrice et conseillère en Icc et artisanat. Elle a lancé aussi ses propres marques Sophie Zinga et Baax Studio (2012, 2019). Par ailleurs, il y a d’autres nominations de certaines personnalités dont la proximité idéologique est proche du parti Pastef. Certains comme Ngouda Mboup, Khadim Bamba Diagne et Mbaye Sylla Khouma sont connus pour avoir été des défenseurs de ce pouvoir qui a renvoyé aux calendes grecques l’appel à candidatures.
« Difficile de voir une dynamique de rationalisation »
Bien sûr, imam Kanté a passé à la loupe ces nominations faites de promotion de personnalités proches de Pastef ou de son courant de pensée, en plus de ses militants. «Avec toutes ces nominations, difficile de voir une dynamique de rationalisation et de réduction du «train de vie» de l’Etat. Sans parler par exemple des cumuls de postes PCA et autres, et de l’option «Non appel à candidatures» qui fait son bonhomme de chemin. Nombre d’individus qui avaient applaudi cette promesse de campagne ne pipent mot car bénéficiaires eux-mêmes du non-respect de celle-ci. Et on commence à parler de liens de parenté… Attention !», prévient imam Kanté.
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LE NOUVEAU VISAGE DE L'URBANISME SÉNÉGALAIS
Selon l'urbaniste Momar Ndiaye, confier aux mairies le rôle d'intermédiaire entre propriétaires et locataires permettrait de réduire les coûts et d'améliorer la fiscalité du secteur. Les communes joueraient ainsi un rôle clé dans l'encadrement du marché
Ce vendredi 19 juillet 2024, Momar Ndiaye, ingénieur urbaniste et adjoint au maire des Parcelles Assainies, a évoqué sur le plateau de la TFM, ses propositions pour révolutionner la politique du logement au Sénégal.
Face à la crise du logement qui frappe le pays, Ndiaye a mis en avant une approche novatrice : impliquer massivement les collectivités territoriales dans la régulation des loyers et la gestion de l'habitat. "Sans l'implication des collectivités territoriales, il serait très difficile de réguler à la fois le coût du loyer et les contentieux entre bailleurs et locataires", a-t-il affirmé avec conviction.
L'urbaniste a proposé un système où les mairies joueraient le rôle d'intermédiaires entre propriétaires et locataires, éliminant ainsi les coûts d'agence et permettant une meilleure identification des bailleurs pour améliorer la fiscalité immobilière.
Concernant l'accès à la propriété, Ndiaye a plaidé pour une approche centrée sur les coopératives d'habitat, soutenues par les collectivités locales. "L'État pourrait aménager des terrains et les mettre à disposition des populations avec des titres de propriété bancables, facilitant ainsi l'autoconstruction", a-t-il expliqué.
Enfin, l'adjoint au maire a pointé du doigt les failles du système actuel de contrôle des constructions. Il a appelé à une refonte du cadre juridique, exigeant notamment l'inclusion de plans béton armé dans les demandes de permis de construire et un renforcement des contrôles par les collectivités territoriales.