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24 avril 2025
Développement
par Hawa Ba et Ayisha Osori
L’INFORMATION CRÉDIBLE, VACCIN CONTRE LA DÉSINFORMATION
Quand les limites entre réalité, préjugés et peurs s'entremêlent, cela crée des histoires fausses qui sont difficiles à démanteler. La bonne communication adaptée à différentes audiences pourrait faire la différence entre la vie et la mort
A l'âge des réseaux sociaux, l'information se répand plus rapidement que n'importe quel virus et il ne semble y avoir aucun vaccin contre la désinformation. Pendant que les gouvernements se battent pour contenir la pandémie, les messages d'intérêt public et la communication doivent se concentrer sur comment faire accepter aux citoyen.ne.s que la maladie est réelle, partager les connaissances nécessaires pour prévenir et traiter l'infection, déconstruire mythes et histoires fausses qui ont un impact négatif sur l’efficacité de la réponse. Cela pourrait sauver de nombreuses vies.
Si la limite est ténue entre amour et haine, elle l'est encore plus entre les « fake news » et la réalité, surtout sur les réseaux sociaux. De même pas que la pandémie du COVID-19, l'infodémie contre laquelle l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) nous avait prévenu-e-s se répand en Afrique de l'Ouest. « Le Coronavirus n'existe pas ». « Les bananes permettent de guérir du Coronavirus ». « Le Coronavirus est un complot ». « Le Coronavirus a été envoyé par Dieu pour punir l'humanité ». Pourquoi la désinformation prospère-t-elle ?
Un terrain fertile pour les fake news
Même si l'effet négatif du confinement sur les comportements ne peut être nié, il y a d'autres raisons pour lesquelles fake news et désinformation se multiplient : manque de confiance, asymétrie de l'information, une culture d'instrumentalisation de l'information, expériences de vie, convictions culturelles, mythes et cohésion sociale fragile. Cette combinaison crée un terrain fertile pour des histoires fausses qui prennent en compte la réalité de la vie des gens et suppléent au manque d'informations nécessaires pour gérer les anxiétés et réalités du Covid-19. Au moment où les gouvernements se battent pour contenir la pandémie, il y a au moins trois domaines sur lesquels les messages d'intérêt public et la communication doivent se concentrer.
Contaminé.e par un virus venu de Chine ? Scepticisme !
Encore aujourd’hui, beaucoup doutent encore de l'existence du Coronavirus et peinent à croire qu'ils/elles peuvent être affecté.e.s par un virus qui est apparu pour la première fois en Chine, un pays si lointain et où ils/elles n'ont jamais posé le pied. C'est là que le G5, Bill Gates et autres théories du complot de base se multiplient et mêmes d’éminentes personnalités ont contribué à entretenir de tels discours en déclarant publiquement que « le Coronavirus est une pure invention ». Les fake news sur des complots contre les Africain.e.s et musulman.e.s épousent trop la réalité des essais de vaccins hasardeux dans le Nord du Nigeria par exemple et trouvent un écho favorable lorsque deux scientifiques européens proposent que les essais de vaccins utilisent les Africains comme cobayes. En fait, cela nourrit des peurs qui ne sont pas toujours infondées.
Le Sénégal et le Kénya ont reconnu le danger que représentent les fake news face à la gestion de la pandémie et, dans le but d'en dissuader la propagation, prévoient de punir par une amende toute personne qui répandra de fausses informations. D’ailleurs, des convocations à la police d’auteur.e.s de fake news ont déjà eu lieu au Sénégal.
Confinement, tensions et théories du complot…
Quand les limites entre réalité, préjugés et peurs s'entremêlent, cela crée des histoires fausses qui sont difficiles à démanteler. Internet est riche en théories du complot, populaires chez des gens plus ou moins éduqué.e.s, sur des tentatives de contrôle de la démographie en Afrique par l'Ouest. Il devient aisé d'utiliser les déclarations du président Macron sur la croissance de la population africaine pour nourrir les théories sur les vaccins comme étant des moyens de contrôle de la croissance de la population.
Parfois, des tensions sous-jacentes remontent à la surface, renforcées par la désinformation. Au Sénégal, des divisions sont apparues entre les Sénégalais.e.s habitant le pays et les émigré.e.s sénégalais.e.s au début de la pandémie, les émigré.e.s et leurs familles stigmatisé.e.s et accusé.e.s d'avoir ramené le virus avec eux/elles en Afrique. Soudain, ceux/celles qui étaient auparavant loué.e.s pour leurs transferts d'argent depuis l'étranger devinrent des menaces pour le pays, dénué.e.s de patriotisme. Au Nigéria, une vidéo sur l'enterrement du directeur de cabinet du président Buhari était soupçonnée d'avoir été modifiée pour impliquer et créer des tensions entre le Nord d'où le président et son secrétaire général viennent et le reste du pays.
Ce n'est qu'une question de temps avant que les tensions du confinement, exacerbées par la faim, ne poussent à faire porter la faute aux « autres ». Un fait que des pans de l'histoire nous encouragent à soupçonner. De nouveaux boucs émissaires vont être identifiés, surtout parmi les survivant.e.s au Coronavirus qui sont nombreux.se.s, étant donné le taux mondial de guérison qui est à 80%. Une communauté en Côte d'Ivoire a ainsi exprimé ses frustrations en démantelant un centre de tests de peur que sa présence ne ramène des malades dans leurs quartiers, en oubliant que le centre leur serait aussi bénéfique.
Les annonces gouvernementales d'intérêt public doivent commencer à aborder les questions de stigmatisation et de préjugés de manière proactive pour gérer l'impuissance à laquelle des millions d'individus sont confronté.e.s face aux incertitudes nourries par le Covid-19.
Soif de savoir sur la prévention et le traitement
Les gens veulent savoir comment prévenir l'infection et comment la traiter. Le vide créé par le manque d'information est rempli par des charlatans et des personnes innocentes essayant d'être utiles. Cette information est cruciale, surtout dans des pays plurilingues où beaucoup ne peuvent pas lire dans la langue officielle de communication du gouvernement c’est-à-dire le portugais, le français et l'anglais. La communication doit se faire de manière créative, dans plusieurs langues, et à travers les plateformes les plus populaires chez différents publics.
Durant la crise Ebola, des messages SMS et Whatsapp au Nigeria ont créé une vague de consommation de boisson avant l'aube et de bains à l'eau salée pour prévenir l'infection. Aujourd'hui, les conseils de prévention contre le Coronavirus sur Whatsapp par des marabouts et expert.e.s incluent la consommation d'eau chaude toutes les deux heures, la consommation de boissons chaudes faites de feuilles de neem et l'application de beurre de karité sur le nez. Une partie de ces communications semble officielle et parfois le seul signe qu'elles ne le sont pas est la dose généreuse de fautes que beaucoup ne repèrent pas. Cela n'a pas aidé que le président de la Guinée Alpha Condé proclame dans une vidéo que boire de l'eau chaude et appliquer du menthol sur le nez participe à éloigner le virus ou que le président Trump, populaire chez certain.e.s en Afrique de l'Ouest, promeuve la chloroquine en tant que traitement.
Responsabilité des gouvernements
Il est estimé que l'utilisation des réseaux sociaux a augmenté de 40% durant la pandémie et que WhatsApp est depuis des années en tête des applications de communication les plus populaires en Afrique. Plus de gens en ligne et sur ces plateformes, signifie que plus de personnes sont exposées aux fake news et à la désinformation.
Un des inconvénients d'une pandémie à l'âge des réseaux sociaux est que l'information se répand plus rapidement que n'importe quel virus et il ne semble y avoir aucun vaccin contre la désinformation. Il est de la responsabilité des gouvernements de ne pas en rajouter à ce flot d'informations de manière irréfléchie et anonyme. Une solution serait de pourvoir des personnes d'influence en connexion internet et en informations crédibles, qu'elles puissent parler à leurs communautés à travers la radio, la télévision, des vidéos et des lives Instagram pour que des visages qui inspirent confiance partagent constamment des choses vraies et utiles. Une autre solution serait de continuer à collaborer avec les médias pour financer du fact-checking.
Alors que la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest comme la Cote d’Ivoire, le Ghana le Nigéria et le Sénégal ont commencé à alléger les règles liées au confinement, les gouvernements, les médias et la société civile doivent intensifier la communication - et celle sociale - dont le but est de partager des informations factuelles sur la prévention et le traitement du Coronavirus ; la construction et le maintien d'une relation de confiance ; et l'éradication de préjugés existants ou naissants. La bonne communication adaptée à différentes audiences pourrait faire la différence entre la vie et la mort.
Hawa Ba & Ayisha Osori travaillent à OSIWA (Open Society Initiative for Africa).
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UN TEMPS INITIATIQUE POUR REPENSER UNE AUTRE AFRIQUE
L'économiste camerounais, Martial Ze Belinga, décrypte la crise du coronavirus vu du continent. Il appelle les Etats africains à sortir du paradigme colonial
Entretien avec Martial Ze Belinga "L'Afrique à l'épreuve du Covid-19"
Economiste et sociologue de formation, Martial Ze Belinga est un auteur, éditorialiste pour la revue Présence Africaine et chercheur indépendant en sciences sociales. Il est actuellement membre du comité scientifique de l'UNESCO pour l'Histoire Générale de l'Afrique. Son champ d'expertise couvre l’économie de la culture, les questions de décolonialité et l’histoire générale de l’Afrique. Il est le co-auteur de l'ouvrage intitulé « Sortir de la servitude monétaire. A qui profite le franc CFA ? », publié en 2016, qui a permis d'enrichir le débat sur la question monétaire en Afrique francophone ainsi qu'en France.
DIDIER RAOULT A-T-IL ANNONCÉ QU'IL QUITTAIT LA FRANCE POUR LA CHINE ?
L'assistant deu directeur de l’IHU de Marseille a démenti l'information publiée par le site Entreprendre, selon laquelle l'infectiologue aurait écrit un courrier au patron des Editions Lafont pour lui dire qu'il partirait en Chine
L'assistant de Didier Raoult a démenti l'information publiée par le site Entreprendre, selon laquelle Didier Raoult aurait écrit un courrier au patron des Editions Lafont pour lui dire qu'il partirait en Chine.
Question posée par Sophie le 20/05/2020
Bonjour,
Votre question fait référence à l’article «Exclusif : le Professeur Didier Raoult quitte la France pour rejoindre une grande université chinoise» publié par le site Entreprendre ce mercredi 20 mai, et repris par le Midi Libre.
Entreprendre, qui fait partie des Editions Lafont, assure que le directeur de l’IHU de Marseille a envoyé un courrier à Robert Lafont, le PDG du groupe de presse Lafont presse-Entreprendre, dans lequel il lui écrirait: « Ayant fait partie des rares journalistes à avoir eu un comportement exemplaire durant cette période, j’en profite pour vous réserver la primeur d’une information : mon départ prochain pour la Chine (d’ici la fin de l’été). J’ai en effet été recruté en qualité de Professeur par la Peking University (PUHSC), la faculté de médecine la plus réputée du pays, qui se trouve être très en pointe dans le domaine de la virologie. Il est devenu très compliqué d’entreprendre des projets de recherche dans le domaine de la santé en France, le secteur étant rongé par les querelles partisanes, la bureaucratie tentaculaire et le politiquement correct.»
Suite à la publication de ces articles, Yanis Roussel, l’assistant du professeur Didier Raoult qui gère ses relations avec la presse, a contacté CheckNews pour démentir l’information d’Entreprendre. Faisant référence aux articles d’Entreprendre et de Midi Libre, il nous écrit: «Attention fake : Didier Raoult ne part pas en Chine» et assure que «la lettre n’a pas été envoyée par Didier Raoult».
Cette intelligentsia de cour, de science, de foi, finit par transformer ce « masla » qui garantissait la paix sociale en un « masla » de tabou, qui exclut les plus misérables, les plus faibles rendant leurs espoirs naïfs et leur avenir incertain
Il fut un temps où le Sénégal était un beau pays, un pays où les contradictions les plus profondes s’échouaient autour d’un bol de riz, de l’humour oui de la tolérance comme toujours. De ce sénégalais bavard qui préférait d’abord le dialogue à la violence, la solidarité à l’égoïsme.
Un sénégalais qui préférait une paix douillée à une tension vaine. Un « masla » solide et sincère, qui fit la force de sa société et qui fut le fondement qui allait asseoir une nation soudée.
Le sénégalais était ancré dans ces principes, sa croyance aussi forte qu’elle puisse être, s’adossait à la science, à l’humanisme et à la tolérance. Elle ne laissait pas place à l’obscurantisme, qu’elle soit religieuse, politique, et même ethnique. Le Sénégalais avait foi à sa liberté, à cet Etat auquel il n’hésitait pas à donner sa vie lorsque les principes qui en constituaient les colonnes, risquaient de s’écrouler. Oui, le sénégalais croyait à la démocratie, à la liberté. Ce n’était pas pour rien qu’on appelait sa terre, terre de la Teranga, une terre d’hospitalité.
Nostalgique de cette époque où cette terre était paisible, où même les plus misérables se contentaient malgré leur misère, d’une paix sincère. Ils vivaient heureux, ils vivaient en paix avec eux-mêmes, espérant que demain, leur tour viendra. Ces brises soyeuses et cette terre bénie qui enveloppait chaleureusement d'une argile légère et d'une boue moelleuse d’illustres érudits, de braves guerriers, de pacifistes et de saints qui par leur piété rendirent un si petit pays aussi grand, admiré de tous. Ce pays où les gouverneurs aussi tyranniques qu’ils pouvaient être, savaient aux moins ce qu’était une nation. Ce pays ou de preux chevaliers, de religieux sanctifiés conscients de leurs responsabilités, n’hésitaient pas à monter sur leurs grands chevaux pour défendre ce peuple et prôner l’éthique et la probité dans la gouvernance. Ce pays avec ses robins de bois héroïques, aussi sanglants, aussi truands, mais surtout aussi populistes, leurs petits larcins aux moins étaient plus sobres et plus humains.
Mais les temps passèrent, ces souvenirs si lointains s’effacèrent de la mémoire des Sénégalais. Ils oublièrent leur passé, leur valeur et se tournèrent vers la cupidité, la recherche effréné de la richesse, du voyeurisme au risque d’y laisser leur honneur, leur liberté et leur quiétude. Leur soif de connaissance fut remplacée par la soif de richesse, de paraître qui corrompirent même ceux qui étaient considérés comme les garde-fous, censés leur rappeler leur passé. Leur bavardage innocent, laissa place aux bavardages de bornes fontaines, de haines inutiles qui attisèrent la désunion et étouffèrent les crimes et les injustices les plus ignobles. La vie de leurs saints, de leurs érudits et de leurs valeureux, qui par leur sang donnèrent un sens à ce pays, furent oubliés et effacés. Oubliant de se surpasser afin de consolider et enrichir les acquis, ceux, sensés suivre leur pas se muèrent en de conteurs d’histoires. Ils donnèrent un caractère mythique aux actes et à la vie de leurs illustres aînés, ils installèrent l’obscurantisme, freinant ainsi toute volonté de suivre les pas de nos illustres aïeuls, n’est-ce pas là le sens de leur combat ? Cette intelligentsia de cour, de science, de foi, finit par transformer ce « masla » qui garantissait la paix sociale en un « masla » de tabou, qui excluait les plus misérables, les plus faibles rendant leurs espoirs naïfs et leur avenir incertain.
Un avenir que même les plus optimistes prophètes de l’après Covid-19 ne peuvent prédire, avec un brouillard sombre, aussi aveuglant que l’incertitude. Le Sénégal ne doit pas avoir peur de ce Covid-19, mais des démons qu’il ne cesse de repousser. Le Sénégal doit arrêter de courir, il doit affronter ses démons qui le pourchassent. Il ne peut plus courir, il est à bout de forces, sous ses pieds, les épines de la haine, de l’injustice et de l’ignorance la handicapent et le font souffrir. Il se doit de s’arrêter et d’y faire face, armé de son histoire, de sa tolérance, de ces valeurs et de son amour. Ce beau pays ne doit pas demain, devenir un pays autrefois, riche, qui s’appauvrit au fur et à mesure que ses puits de pétrole dont il n’avait pas profité, tarissent.
Sa jeunesse ne doit plus connaître le chômage, le désespoir. Fatiguée de l’incompétence de ces dirigeants, elle ne doit pas demain, trouver l'espoir dans la haine et la violence à l’égard des étrangers pour assouvir sa souffrance.
Le Sénégal ne doit pas accepter que demain, ses fils et ses filles oublient la tragédie des Tutsis et des Hutus. Que la vie de leur frère, ne soit valorisée pas que seulement par la race, l'ethnie, la religion ou la confrérie, mais qu'elle ait de la valeur par le seul fait d'être d'abord une vie.
par Oumar Kamara
POINT DE VUE SUR LE NOUVEAU CORONAVIRUS
EXCLUSIF SENEPLUS - Vouloir attendre la fin totale de la pandémie, pour relancer son économie me parait suicidaire, l’angoisse d’un peuple engendre le désespoir et peut mener vers le chaos. Il n’y a pas de solutions toutes faites
Apparue en décembre 2019 en Chine, la maladie du Covid-19 née de l’acronyme anglais (coronavirus disease 2019) a commencé dans la province de Hubei à Wuhan n’en finit toujours pas de poursuivre son élan sinistre au fur et à mesure de sa progression. C’est une maladie qui se manifeste généralement par une forte fièvre, de la toux et des difficultés respiratoires. La contamination reste insidieuse et très élevée, le bilan macabre constamment mis à jour, il se différencie d’un point du monde à un autre. De l’Asie, en Amérique en passant l’Europe et l’Afrique et l’Océanie, le nouveau coronavirus a fini de faire le tour du monde en moins de six mois à la faveur des voies aériennes principalement. Ce qui est arrivé, on le voyait venir. La communauté internationale n’a pas su avoir l’intelligence et la diligence de le prévenir en prenant des mesures idoines pour stopper le mal à la source préférant parler de maladie chinoise.
Le Covid-19 se particularise surtout par la rapidité de contagion qui lui donne son statut de pandémie. On n’a pas encore compris la maladie du fait de ses mutations spontanées, de ses spécificités complexes induisant en erreurs beaucoup de spécialistes. On note qu’il y a beaucoup d’espace pour la spéculation et très peu de certitudes, les rumeurs les plus folles circulent (théorie du complot, manipulation ratée de produit chimique, plan de dépopulation, etc.) parfois escortées par une mauvaise foi. Pendant ce temps, la maladie continuait sa propagation mondiale.
Curieusement, la possession du matériel médical n’est pas suffisante pour autant pour combattre le COVID 19, car il y a tout une stratégie technique qu’on doit creuser, apprendre, connaitre pour faire un traitement de qualité. Les grandes puissances semblent impuissantes face à cette crise sanitaire malgré leurs grands moyens (infrastructures sanitaires de qualité, plateau médical relevé, personnel soignant qualifié…). Les petites économies semblent moins affectées, les raisons demeurent encore mal connues et les hypothèses sont nombreuses.
Présente en Afrique depuis plus de deux mois, la maladie progresse timidement, la même situation est constatée au Sénégal, elle reste généralement pareille et se heurte à une forte résilience. Cela peut s’expliquer du fait que les pays africains ont certainement une expérience plus récente des crises et des épidémies (tuberculose, sida, choléra, ébola…). Le continent africain présente une évolution optimiste et rassurante même si elle offre des variabilités que certains offices occidentaux activent pour tirer la sonnette d’alarme, en versant malheureusement dans des jugements tendancieux qui traduisent beaucoup plus des relents de racisme que des opinions rationnelles et logiques.
On ignore certainement à quand la fin de la pandémie ? C’est la raison pour laquelle : on doit apprendre à vivre avec le virus et à s’habituer de sa présence. Il ne s’agit pas de laisser propager le virus mais de le cloîtrer, de l’isoler, de le barricader de sorte qu’il se désagrège doucement. Cela doit passer par un changement des rapports sociaux, en évitant de fréquenter les zones à risque, coupant ainsi la chaine de transmission en usant des gestes barrières (lavage systématique des mains, port obligatoire du masque, écart physique, tousser ou éternuer dans le creux du coude, éviter les accolades et de serrer la main lors des salutations …). Par conséquent, il faudra être discipliné, ingénieux, prudent, responsable, pour rompre la chaine de transmission. Le lien social sera simplifié pour un temps, ce sera le sacrifice certainement. C’est un combat quotidien pour une bonne hygiène et une lutte de tous les instants, aucun individu n’a le droit de contaminer le restant de la communauté pour satisfaire une convenance personnelle.
Il est fondamental de respecter les consignes sanitaires. Dans les pays sous-développés où le secteur informel est la trame principale de l’économie, il sera important d’innover et de développer d’autres stratégies encore intelligentes. C’est là qu’on attend le leadership de l’Etat, notamment sa compétence, sa pédagogie, la psychologie et sa capacité de résolution des obstacles, d’offres de solutions innovantes et émergentes pour traverser cette période.
L’Afrique n’est pas l’Europe, les réalités ne sont pas les mêmes, les solutions de sortie de crise ne seront pas identiques évidemment. Les conditions de précarité et de promiscuité dans lesquelles vivent les populations africaines n’épousent pas totalement le respect des mesures de distanciation sociale. Les pays africains ne peuvent pas se permettre le luxe de se confiner au risque de créer d’autres difficultés, nos modes de vie n’officient pas les conditions d’une restriction sérieuse, le confinement n’a de sens et d’efficacité que si les environs immédiats de la région concernée ne sont pas infectés, la porosité de nos frontières demeure une problématique majeure. Les populations se déplacent sans prendre en considération les réalités des frontières. Autrement dit, tant qu’il reste un bastion de la maladie quelque part dans le globe, le risque de contamination restera réel, nous vivons dans un monde ouvert et interdépendant.
L’Afrique devra gérer la pandémie en tenant compte de ses réalités socioculturelles, religieuses et économiques, et essayer de mettre à profit cette lenteur encore énigmatique de propagation de la maladie. Egalement, profiter de nos atouts (la jeunesse, l’environnement) qui sont des avantages non négligeables qui restent encore mal exploités par nos experts. Certainement, l’occident n’en ferait pas de même si le schéma inverse était constaté. Ces instants restent difficiles pour les autorités politiques parce que leurs décisions pourraient avoir des glissements profonds pour leurs populations. La situation n’est pas facile, il faut le dire, c’est une étape compliquée qui demande du courage, de la retenue, de l’humilité, de la documentation et la capacité à faire face à la pression avant de se prononcer.
Il est urgent de développer rapidement des plans de relance tout en renforçant évidemment les mesures barrières proposées par les acteurs de la santé. De toute façon, même après la maladie, on ne se débarrassera pas de sitôt des mesures de restriction. Vouloir attendre la fin totale de la pandémie, pour relancer son économie me parait suicidaire, l’angoisse d’un peuple engendre le désespoir et peut mener vers le chaos. On risquerait malencontreusement de dégrader le tissu social et vivre des situations désastreuses (émeutes, révoltes, insurrections…).
Il faut que l’autorité centrale déroule courageusement son protocole sanitaire sans tomber dans l’autoritarisme naturellement et en tenant compte des avis des médecins. Au regard de nos modestes moyens, le dépistage massif semble à la limite une option utopique mais on pourra certainement faire un dépistage ciblé qui reste moins onéreux et plus efficient principalement dans les zones les plus touchées.
Il n’y a pas de solutions toutes faites. Il y a des forces en marche : il faut les secouer par la conception, le réajustement, le réalignement et les résultats suivent avec le temps. De la même manière, les autorités locales doivent appuyer pleinement les stratégies communautaires notamment par l’implication du conseil de sages dans les quartiers, les associations de jeunes, les groupements de femmes… qui peuvent de manière digeste interpréter la maladie au niveau de la base. Ces relais communautaires doivent être associés dans la lutte pour que les solutions puissent prendre vie peut être au début dans une certaine confusion avant que la mouvance ne puisse se bonifier avec le temps.
Cette stratégie va facilement permettre de conduire les grandes orientations et les plans d’action pour les prochains jours voire mois. Cette crise n’est pas une fatalité. C’est un état qui peut être surmonté si tout le monde s’y met. Cette lutte contre ce fléau doit être portée individuellement et collectivement.
Cette pandémie n’est pas la première dans l’histoire de l’humanité, elle ne sera pas la dernière certainement. On doit se préparer à voir d’autres émerger naturellement. L’espèce humaine doit apprendre en réalité à respecter son environnement pour bien s’adapter aux contingences naturelles.
Par ailleurs, il est intéressant de remarquer que tous les Etats du monde partent à chance égale dans la course vers la découverte du traitement et près d’une centaine d’études sur le Covid-19 ont été menées. Il y a une carte à jouer, l’enjeu pour le pays qui trouvera le vaccin, c’est la production à peu près de 8 milliards de doses. Imaginé ! La Chine s’engage dans la recherche, l’Amérique mise sur ses puissants laboratoires, l’Allemagne lance des essais cliniques, la France opte sur le pragmatisme de ses professeurs à l’exemple de Didier Raoul.
J’encourage les pays africains de bien travailler pour trouver un remède, le monde a changé, brisons les chaines de la dépendance pour un monde nouveau : c’est une question de survie. Les Etats-Unis et la France s’empoignent déjà pour l’exclusivité d’un éventuel traitement prophylactique du Covid-19 proposé par le laboratoire Sanofi sous le regard médusé de l’OMS. La santé n’a pas de prix, elle doit s’éloigner totalement de ce service stipendié et de groupe de pression.
Je salue surtout le courage de Madagascar et le leadership de son président Andry Rajoelina d’avoir lancé le COVID-Organics. L’option de la tisane et de la quinine comme adjuvant semble efficiente. Cette crise doit rompre in fine les fantasmes historiques des grandes puissances et de ce chauvinisme attaché à une perspective purement monogéniste. La recherche scientifique n’est pas figée, elle reste dynamique. La solution pourrait venir d’Afrique !
Oumar Kamara est professeur d’histoire-géographie, aux C.P. Limamoulaye
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MOMSAREW OU LE PARI DE L’INDÉPENDANCE
Les faits traités par ce film documentaire sont la réalité de la politique domestique sénégalaise de 1957 à 1977. Ils reflètent, sous un jour nouveau, une autre portée de la guerre froide
En 1957, le manifeste du PAI (parti africain de l'indépendance) appelle à une indépendance véritable et à la reconstruction des Etats africains sur une base marxiste - léniniste. Il en coûtera à ses militants...
Les faits traités par ce film documentaire sont la réalité de la politique domestique sénégalaise de 1957 à 1977. Ils reflètent, sous un jour nouveau, une autre portée de la guerre froide. Faisant du Sénégal un condensé des affrontements idéologiques de la deuxième moitié du 20è siècle dans le monde.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
AU TRAVAIL, PARESSEUX !
Il n’y a aucune situation sanitaire au Sénégal qui exige certaines mesures ubuesques de suspension des activités économiques et professionnelles, notamment commerciales. Les enseignants n’ont aucun prétexte pour refuser de reprendre le travail
En principe, le 2 juin prochain, un peu plus de 500.000 élèves — sur les plus de trois millions que compte notre pays — devraient reprendre le chemin de l’école. Ce demi-million d’apprenants fréquente des classes d’examens et est donc soit en Cm2 pour l’élémentaire, soit en troisième pour l’enseignement moyen et en terminale pour le secondaire. Le gouvernement assure qu’il a pris toutes les dispositions — et les mesures d’accompagnement nécessaires, notamment sanitaires — pour que cette nouvelle rentrée des classes se déroule correctement. Si la Fédération nationale des parents d’élèves est d’accord pour cette réouverture des classes à la date indiquée, élèves et enseignants ne semblent pas partager le même enthousiasme. On sait que pour l’écrasante majorité des premiers, l’idéal, c’est tout simplement que les vacances durent toute l’année et que cette vieille institution qu’est l’Ecole soit remisée au rayon des vieux souvenirs
Autrement dit, plus le fait de rester à l’école pour cause de confinement durera, et mieux ce sera pour ces chers chérubins. Quant à leurs enseignants, ils développent à peu près la même philosophie. Car c’est peu dire qu’ils multiplient les conditionnalités et les prétextes pour ne pas avoir à reprendre la craie le 02 juin prochain ! Un peu à la manière des « si » du mauvais chasseur…Entre les exigences de conditions sanitaires maximales, avec notamment dotation en thermoflashs et gels antiseptiques en quantité, de transports en commun sécurisés, désinfectés, aseptisés, garantis non susceptibles de favoriser la transmission du virus, la doléance de dispatching adéquat des effectifs pléthoriques des classes, et la demande de tenir compte de l’hivernage et de ses effets sur les abris provisoires des écoles de brousse, mais surtout, surtout, la revendication radicale d’une suspension des cours jusqu’à la disparition de la pandémie dans notre pays (et quoi encore !), les enseignants font tout pour ne pas reprendre le travail. A les en croire, il faudrait attendre que le coronavirus ne tue plus dans notre pays pour qu’enfin ils consentent à faire ce pourquoi ils sont payés !
Quand on sait que, avec un taux de létalité de 1 % à peine, ladite pandémie Covid-19 fait moins de morts dans notre pays que le paludisme, autant donc dire qu’il ne faudrait plus jamais rouvrir nos établissements scolaires étant entendu que le « zéro mort » qu’exigent nos honorables enseignants n’existe nulle part dans le monde. Pendant qu’ils y sont, pourquoi ne disent ils pas aussi que tant que le paludisme sévira à l’état endémique dans notre pays, tant qu’il y aura des cas de « sibirou » donc, il est hors de question pour eux de rejoindre les salles de classes ?
A vrai dire, et comme le « Témoin » ne cesse de le soutenir depuis le mois de mars dernier, dès l’apparition du premier cas positif au coronavirus, il n’y a aucune situation sanitaire au Sénégal qui exige certaines mesures ubuesques de suspension des activités économiques et professionnelles, notamment commerciales. Et si le manque de connaissances sur la maladie avait pu justifier au début une fermeture des écoles, il est largement apparu depuis que cette mesure ne se justifie plus. Car si même en Europe où la pandémie a fait plus de 100.000 morts, l’heure est à la reprise des cours, à plus forte raison au Sénégal qui totalise moins de 3.000 cas pour 30 morts seulement. Les enseignants, ou le bataillon de la peur ! Encore une fois, les enseignants n’ont aucun prétexte pour refuser de reprendre le travail.
Dans la fonction publique de ce pays, grosso modo, les enseignants constituent le plus gros bataillon suivi par celui des forces armées puis les personnels de santé. Eh bien, ces deux derniers bataillons sont sur le front ! Celui des personnels de la santé, surtout, est courageusement en première ligne contre la maladie et lui paye déjà un lourd tribut. Policiers, gendarmes et militaires sont également sur le terrain, nuit et jour, veillant à faire appliquer les mesures restrictives prises dans le cadre du couvre-feu sanitaire. Malgré les risques sanitaires encourus. Je ne sais plus qui de Jean Jaurès ou de Jules Ferry disait que dans chaque village de France, à côté du curé, devait se trouver un instituteur pour faire passer le message de la république. Hélas, en ces temps de guerre contre la pandémie, nos enseignants, eux, on déserté le front. Contestataires et grévistes en diable, ils multiplient les chichis de vieille dame pour ne pas avoir à retourner en classe ! Contrairement aux personnels de santé et notamment aux teigneux syndicalistes de « And gueusseum » qui, eux, bien que très revendicatifs, ont accepté de mettre en berne toutes leurs doléances pour combattre la pandémie. Voilà des gens qui, avec nos braves forces de sécurité, méritent bien leurs salaires et plus encore de la nation. Contrairement à nos hardis enseignants qui veulent bien continuer à être payés… tout en restant confinés, pour ne pas dire terrés, chez eux. Cela doit prendre fin et ils doivent aller travailler au lieu de paresser ! Après moi, le Déluge…
BIENTÔT UNE SOLUTION AU PROBLÈME D’ACCÈS À L’EAU
Une solution sera bien trouvée aux difficultés d’accès à l’eau potable dans la ville de Foundiougne, a promis le directeur territorial de SEN’EAU à Fatick, Kaolack et Kaffrine, Saliou Sané.
Fatick, 20 mai (APS) - Une solution sera bien trouvée aux difficultés d’accès à l’eau potable dans la ville de Foundiougne, a promis le directeur territorial de SEN’EAU à Fatick, Kaolack et Kaffrine, Saliou Sané.
‘’La Société nationale des eaux du Sénégal (SONES) s’est engagée à réaliser et mettre en service, à partir de cette année, une nouvelle station de traitement d’eau destinée à trouver une solution aux difficultés d’accès à une eau en quantité et en qualité dans la ville de Foundiougne’’, a dit M. Sané.
Il remettait au gouverneur de la région de Fatick, Seynabou Guèye, des kits sanitaires et de protection offerts par SEN’EAU au comité régional de lutte contre les épidémies.
‘’La solution pérenne contre ces difficultés d’accès à une eau de qualité dans la ville de Foundiougne, passe par la mise en service d’une station de traitement d’eau, que la SONES a promis de réaliser cette année 2020’’, a-t-il affirmé.
Il a ajouté qu’"avec la mise en service de cette nouvelle station de traitement d’eau (en cours de construction), bientôt Foundiougne trouvera une solution à son problème d’accès à une eau de qualité et en quantité’’.
‘’Maintenant, il y a certaines localités qui ne sont pas dans le périmètre d’action de SEN’EAU, mais je peux vous assurer que la station va bientôt démarrer et que deux forages sont réalisés pour apporter de l’eau à Foundiougne’’, a-t-il poursuivi.
Il a assuré que ‘’SEN EAU est en parfaite synergie avec la SONES pour trouver une solution aux problèmes d’eau de la ville de Foundiougne, confrontée depuis 2017 a une salinité de sa nappe phréatique’’.
Il signale que d’ici la mise en service de cette nouvelle station d’eau, une solution provisoire est mise en œuvre pour transférer de l’eau vers la ville de Foundiougne, à partir de la commune de Mbam.
‘’Nous avons aussi mis en place un dispositif provisoire de
100 camions citernes qui font des rotations pour approvisionner les populations locales en eau’’, a ajouté M. Sané.
par Mamadou Sakine
PAPE MOUSSA THIOR, RAOULT LOCAL
On l’avait connu au Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) avec des avis de scientifique tranchés, mais modérés. On le retrouve avec le Covid-19 avec un style incisif, des positions controversées
Depuis sa première sortie le 28 avril dernier pour apporter une autre stratégie de lutte contre le Covdi-19, Dr Pape Moussa Thior, expert en santé publique, multiplie les interviews-chocs qui peuvent choquer. A l’image du Pr Didier Raoult de Marseille, il casse les codes, assume des positions «controversées» pour anéantir la méthode uniformisée par la plupart des pays pour endiguer le coronavirus.
On l’avait connu au Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) avec des avis de scientifique tranchés, mais modérés. On le retrouve avec le Covid-19 avec un style incisif, des positions controversées. Lui c’est le Dr Pape Moussa Thior, l’homme qui rame à contre-courant des décisions classiques prises par le Comité de gestion de la pandémie à Covid-19. Il déconstruit le plan de riposte calqué sur le modèle occidental. Il construit son argumentaire avec des idées iconoclastes. Dr Thior est une sorte de Didier Raoult sénégalais. Mais loin de la prise en charge des patients. Contrairement au Marseillais. Seul contre tous, le natif de Dakar avait dû affronter une campagne de diabolisation menée par certains de ses pairs dans les médias. Face à la tempête, il avait tenu pour son protocole pour soigner les malades du Covid-19. Un traitement fait par l’association de l’hydroxychloroquine et de l’azithromycine, à laquelle ont recours plusieurs pays comme le Sénégal.
Meilleur des juges, le temps lui donna raison. En Europe, aux Etats-Unis, en Chine d’où est parti le coronavirus, en Afrique, tout le monde applique ce protocole. Au Sénégal, après avoir administré ce traitement aux patients malades du Covid-19, le chef du Service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann, Pr Moussa Seydi, admet que l’utilisation du protocole Raoult a donné des résultats positifs.
Dans son pays natal, il y a aussi un homme qui casse les codes qui ont fait consensus jusque-là. Dr Thior dit qu’il ne va pas «répéter» tout ce que tout le monde dit. Il n’est pas pavlovien et livre une autre perception de la maladie qui a pourtant mis le monde à genoux. «Le Covid-19 n’est pas une maladie très contagieuse. Ce sont les chiffres qui le disent. Pourquoi on continue à dire qu’elle est très contagieuse ? Lorsqu’une personne est testée positive, on identifie toutes les personnes qui ont eu à être en contact avec elle. Sur un test de 100 contacts, 7 à 12 deviennent positifs. Alors, ce n’est pas une maladie très contagieuse», a fulminé l’expert en santé publique, dimanche devant le «Grand jury» de la Rfm.
Comme l’autre, il n’est pas un adepte du confinement. Il plaide même une immunité collective, ravivant le sentiment d’incompréhension de certains experts. Mieux ou pis, il plaide la levée de l’Etat d’urgence, l’interdiction de circulation des personnes entre région. Alors qu’il y a encore des gens qui tremblent de peur, après la levée des mesures de restriction prise par le chef de l’Etat qui semble conforter sa thèse. «L’Etat d’urgence et les mesures restrictives qui l’accompagnent ont créé un drame souterrain dans notre pays», analyse l’ex-coordonnateur du Pnlp, qui a une liberté de parole retrouvée loin du ministère de la Santé. «J’estime qu’on ne peut pas empêcher les gens de circuler entre les régions. Dakar a la particularité de concentrer l’essentiel des structures de santé du pays. Les malades qui sont pris en charge dans les centres anticancéreux et les centres chirurgicaux ne viennent pas de Dakar. Ils viennent de Matam, de Podor, de Ziguinchor etc. Et pour venir à un rendez-vous médical, ils rencontrent des difficultés parce que les transports publics ne marchent pas. On est en train de vivre un drame souterrain causé par ces mesures. Pourquoi continuer à faire l’Etat d’urgence», dit le médecin. Aura-t-il raison sur les autres comme Didier Raoult qui a réussi à imposer ses idées contre vents et marées ? Wait and see !
par Ousmane Sonko
EN FINIR AVEC LA COLONISATION TERRITORIALE FRANÇAISE !
Il est inadmissible qu’à notre époque, la France continue de posséder en Afrique des territoires coloniaux. Chaque centimètre carré terrestre, maritime ou aérien de sa superficie doit être entièrement rendu à l’Afrique
Exploitant le contexte mondial et la cristallisation de tous les efforts par la lutte contre la pandémie de la Covid-19, la France accélère son projet de classification d'une partie des Îles Éparses en réserve naturelle. Cela sonne comme une contre-attaque à l’exigence exprimée la semaine dernière, par le Président Andry Rajoelina, de la restitution de ces îles à Madagascar.
Les Îles Éparses recouvrent un ensemble de cinq îles dans l'océan Indien: Bassas da India, Europa, Juan da Nova et Glorieuses dans le canal de Mozambique, puis Tromelin, plus isolée dans l'océan Indien, occupées depuis 1950 par la France qui y a implanté des stations météorologiques. Leur valeur économique est importante parce qu'elles donnent à la France des eaux territoriales d'une plus grande superficie.
Cependant, ces îles, situées à 9 000km de Paris, n’appartiennent pas à la France qui les occupe illégalement en parfaite violation de la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée Générale de l’ONU du 14 décembre 1960, contenant la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.
Ces îles sont malgaches et doivent sans délais être restituées à Madagascar par la France.
Il est inadmissible qu’à notre époque, la France continue de posséder en Afrique des territoires coloniaux. Chaque centimètre carré terrestre, maritime ou aérien de sa superficie doit être entièrement rendu à l’Afrique.
C’est pourquoi, et dans la perspective des États-Unis d’Afrique :
1- j’apporte tout mon soutien au Président et au peuple malgaches dans ce bras de fer diplomatique qui a démarré avec la France coloniale ;
2- j’appelle tous les présidents africains à apporter individuellement et publiquement ce soutien à Madagascar et exiger la restitution de tous les territoires africains encore illégalement occupés ;
3- je demande à toutes les organisations sous régionales du continent, et surtout à l’Union Africaine, d’exprimer la même position et les mêmes exigences
”Une famille unie mange dans la même assiette”.