SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
24 novembre 2024
Développement
CHEIKH TIDIANE DIÈYE EXPLIQUE LE PROGRAMME DES ”AUTOROUTES DE L’EAU”
Le programme vise à répondre de manière efficace à la problématique de l’eau aussi bien pour l’agriculture que pour les usages domestique, notamment dans les zones de Dakar, Thiès et Mbour.
Dakar, 28 août (APS) – Le programme des ”Autoroutes de l’eau” vise à répondre de manière efficace à la problématique de l’eau aussi bien pour l’agriculture que pour les usages domestique, notamment dans les zones de Dakar, Thiès et Mbour, a déclaré le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye.
‘’Les Autoroutes de l’eau, c’est une grande ambition pour le pays, et ce n’est qu’une approche de mutualisation aussi de toutes nos ressources et de nos compétences qui nous permettra d’aller plus vite’’, a-t-il dit.
Le ministre prenait part mardi à un conseil interministériel dédié à la gestion de l’hydraulique urbain et rurale, sous la présidence du Premier ministre, Ousmane Sonko.
”La mission est grande. Nous travaillons presque jour et nuit pour aller le plus vite possible pour qu’à l’horizon 2029, la première phase soit terminée”, a-t-il avancé.
Il a également évoqué ”le Grand transfert de l’eau (GTE)” du lac de Guiers pour ”l’alimentation en eau potable du Triangle Dakar-Thiès-Mbour et de la ville de Touba et l’irrigation des zones traversées”.
A l’en croire, le triangle Dakar-Thiès-Mbour, qui représente un profil de stress hydrique assez aggravé, justifie un certain nombre de projets qui vont être mis en en œuvre dans les prochains mois dans cette zone.
”Notre ambition suivant la vision du Président de la République et les directives du Premier ministre, c’est de faire en sorte que, dans une démarche phasée très inclusive et très participative, les années à venir, l’eau soit présente partout dans le pays (….)”, a t-il déclaré.
Amadou Diallo, coordonnateur de la Cellule de planification, de coordination des politiques et programmes du ministère de l’Hydraulique te de l’Assainissement, a fait une présentation sur le cadre général de l’hydraulique urbaine et rurale au Sénégal.
‘’Nous avons conduit une importante étude avec la Banque mondiale qui nous suggère le programme des Autoroutes de l’eau, qui vont permettre de régler la problématique de l’eau aussi bien agricole que domestique, à travers le transfert d’eau potable vers des usines de potabilisation’’, a-t-il expliqué.
M. Diallo signale que le projet comporte une sous-branche pour l’irrigation d’au moins 15 mille hectares de terres agricoles dans la zone des Niayes et quelques casiers sur le tracé principal de 170 km et 230 km sur les deux branches secondaires vers Touba et la zone des Niayes.
La première phase va cibler le périmètre Dakar-Thiès-Mbour, compte tenu du fait que c’est dans cette zone qu’est enregistrée la formation de plus de 50% du PIB. Cette zone concentre en outre les principales activités économiques du pays en plus de son important poids démographique.
”Dans cette zone, les besoins en eau explosent et si on ne fait pas des investissements très rapidement, on risque de connaitre des déficits de production”, a justifié le ministre.
Durant les différentes rencontres organisées, le ministère de l’Agriculture a identifié un certain nombre de projets et les périmètres susceptibles d’être valorisés.
‘’Ce projet va permettre de mobiliser 3,8 milliards de mètres cubes par an correspondant à près de 7 mille hectares pour développer les activités agricoles”, a fait valoir le coordonnateur de la cellule de planification.
Le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, Mabouba Diagne, a indiqué que les Autoroutes de l’eau sont à la mode, citant des pays comme le Maroc et l’Egypte. Selon lui, ”ce projet est plus qu’une nécessité, c’est vital même pour le développement de notre pays”.
DÉMISSION MASSIVE CHEZ TAXAWU
Vingt-six cadres et responsables de la plateforme présidée par Khalifa Sall annoncent leur départ, invoquant notamment le refus de s'aligner sur un rapprochement avec l'ancien régime. Ils entendent ainsi marquer leur volonté de cohérence politique
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration des membres de la Cellule des Cadre (CAPS) de Taxawu Sénégal, annonçant ce mercredi 28 août 2024, leur démission collective de la plateforme présidée par Khalifa Sall.
"Chers compatriotes,
Cinq mois après l'élection présidentielle du 24 mars 2024 qui a vu l'avènement de la troisième alternance démocratique au Sénégal, nous avons pris le temps d'analyser les résultats de cette élection et de réfléchir aux perspectives de notre plateforme politique, Taxawu Sénégal.
Les résultats de cette élection ont clairement démontré que le peuple sénégalais dans une large majorité a fait le choix d'une rupture dans la gouvernance politique, économique et sociale du pays.
Pour la première fois dans l'histoire politique du Sénégal, les populations ont élu, dès le premier tour, un candidat de l'opposition, sanctionnant ainsi de la plus explicite des manières le régime sortant du président Macky Sall.
Nul besoin de revenir sur le lourd passif que ce régime sortant a laissé aux Sénégalais et dont nous n'avons pas fini de découvrir l'ampleur des dégâts.
Notre engagement pour le pays a justifié le combat que nous avions vaillamment mené durant ces 12 dernières années contre le régime BBY. Nous demeurons plus que jamais déterminés et constants dans cet engagement tant que la défense des libertés démocratiques et le combat pour le bien-être de nos compatriotes le justifieront.
Au regard du contexte actuel, nous tenons à informer l'opinion nationale et internationale de notre refus d'adhérer aux nouvelles orientations de la plateforme Taxawu Sénégal qui se matérialisent en particulier par une tendance à un rapprochement avec un ou des démembrements de la coalition Benno Bok Yaakar (BBY) que nous avions pourtant combattue pendant 12 ans.
Par conséquent :
1. Réaffirmant notre volonté et notre détermination à privilégier la cohérence dans l'expression de nos convictions et la pratique de nos principes ;
2. Rappelant notre constant et indéfectible attachement à la défense et à la préservation des intérêts supérieurs et exclusifs du Sénégal en toutes circonstances ;
3. Après avoir procédé à une analyse minutieuse de la situation nationale du pays, sous l'angle des nombreux défis présent et futur à relever.
Nous avons décidé de démissionner de Taxawu Sénégal et de toutes nos responsabilités au sein de la Cellule des Cadre (CAPS) de cette plateforme.
Nous tenons à rendre un vibrant hommage au président Khalifa Ababacar Sall, pour son leadership reconnu et son esprit républicain. Nous lui sommes grandement reconnaissants pour sa générosité intellectuelle et la contribution importante qu'il a apportée dans la formation politique de beaucoup d'entre nous.
Notre décision procède de la conviction ainsi que de la certitude que nous devons faire de sorte que cette troisième alternance ne puisse pas décevoir les Sénégalais qui sont déjà fatigués de leur classe politique. Cette classe qui, depuis plusieurs décennies peine à trouver des solutions à leurs préoccupations.
Nous sommes conscients du rôle que nous avions joué depuis la création de Yewwi Askan wi (aux locales et aux législatives de 2022) pour semer l'espoir chez les Sénégalais qu'un autre
Sénégal était possible.
Nous avons alors la responsabilité collective de veiller à ce que cet espoir ne soit pas déçu et que cette nouvelle alternance tienne ses promesses d'un Sénégal meilleur.
Dans ce sillage, nous allons très prochainement procéder au lancement d'un nouveau parti politique qui reflétera nos idéaux et nos valeurs de Travail, d'Equité et de Solidarité.
Notre mission est de contribuer à trouver des solutions aux grands défis de développement politiques, sociaux, et économiques auxquels notre pays est confronté, par une action politique innovante et réaliste.
"Tous ensemble, un autre Sénégal est possible"
Les signataires,
1. M. Made Codé Ndiaye, ex Coordonnateur des cadres de Taxawu Sénégal, Ingénieur Télécoms et sales manager dans une multinationale des Télécoms, responsable politique à Fatick
2. Dr Ousmane Kane, ex Pdt Commission Communication Numérique, Dr en Economie et cadre supérieur en gestion des entreprises, responsable politique à Thiès
3. M. Racine Gueye, Chef d'entreprise, responsable politique à Rufisque
4. M. Souleymane Sy, Administrateur civil principal de classe exceptionnelle, ex pdt Commission Administration publique et modernisation de l'Etat de CAPS, responsable politique à Kolda
5. Dr Soukeye Gueye, ex Pdte Commission Diplomatie et de la Cellule Finances de CAPS, juriste fiscaliste, responsable politique à Keur Massar
6. Pr. Abouna Mbaye, ex Pdt Cellule Strategie et méthode de CAPS, spécialiste en analyse de données, responsable politique à Bruxelles (Belgique)
7. Mme Ngoné Diankha, ex membre cellule Comm de CAPS, comptable, responsable politique à Kaolack
8. M. Talla Ngor Biss Ngom, ex Pdt Cellule Veille et Stratégies politiques de CAPS, Ingénieur Télécoms, responsable politique à Dakar
9. M. Jules FAYE, administrateur de société, responsable politique à Thiès
10. M. Ahmed Tidiane Daff, Juriste, responsable politique à Dakar
11.M. Manga Ndiaye, Ingénieur statisticien économiste, responsable politique à Fatick
12.M. Cheikh Oumar Bâ, ex chargé des relations publiques de CAPS, supply chain manager, responsable politique à Louga
13.Dr Khalifa Ababacar Mbaye, Médecin
14. M. Amady Baro Faye, ex Vice Pdt commission Transport et aménagement du territoire de CAPS, Ingénieur Transport, responsable politique à Fatick
15.M. Tamsir Amadou Seck, Sociologue, responsable politique à Keur Massar
16.Mme Marianne Diaffé Cissé, Ingénieur en Finance, militante à Fatick
17. Mme Bineta Diminga Ndiane, agent administratif des Finances publiques, militante à Paris
18. Dr Alioune Badara Ndior, ex Pdt Cellule formation de CAPS, enseignant chercheur, responsable politique à Fatick
19.Dr Coumba Faye, Dr en Pharmacie, responsable politique à RUFISQUE
20.M. Désiré Youssoupha Ngom, agent humanitaire au sein d'une organisation internationale
21.M. El Hadji Seyni Wade, Enseignant, responsable politique à Mbour
22.M. Sada Wane, Actuaire, spécialiste en protection sociale, responsable politique à Podor
23.M. Ndongo Dieng, ex membre Commission Economie de CAPS, Auditeur/ Banque, responsable politique à Fatick
24. M. Abdoulaye Diallo, Ingénieur Télécoms, responsable politique à Dakar
25. M. Sory Thiam, Ingénieur Informatique, responsable politique à Dakar
26. Etienne Gueye, Ingénieur Télécoms, responsable politique à Kaolack"
par Abdou Fall
POURQUOI LES DÉPUTÉS DOIVENT VOTER CONTRE LA DISSOLUTION DU CESE ET DU HCCT
EXCLUSIF SENEPLUS - Nombre de ceux qui approuvent une telle initiative, le font pour des mobiles autres que ceux déclarés. Rien ne justifie cette logique de coup de force dans le traitement de sujets qui nous concernent tous
J'avoue que je trouve pour le moins curieux les termes dans lesquels les questions institutionnelles sont actuellement abordées au Sénégal.
Nous étions dans l'attente de la réalisation, depuis lors, de la promesse du président nouvellement élu, Monsieur Bassirou Diomaye Faye, de placer la réforme en profondeur de nos institutions parmi les priorités de son quinquennat.
Les institutions relevant de la Constitution, mère des lois, il était attendu que des consultations nationales fussent convoquées sur ce sujet de fond.
D'autant que le débat sur cette question est rendue encore plus actuelle par la confusion manifeste et pour le moins gênante qui règne au sommet de l'État par rapport à des légitimités si fortes l'une comme l'autre, entre les deux têtes de l'exécutif.
Le Sénégal fait face en effet à un cas de figure inédit du point de vue politique entre République et démocratie.
Entre un chef de l'État installé à la tête du pays à la faveur du suffrage universel par une majorité acquise à partir de la volonté d'un chef de parti qui en a décidé.
Et qui se retrouve lui même soumis, du point de vue des règles de la République, à l'autorité de celui qui lui doit sa place à la tête du pays.
Ce bicéphalisme curieux et paradoxal devant se gérer au demeurant dans le contexte d'une cohabitation de fait entre une nouvelle majorité exécutive faisant face à une majorité parlementaire qui échappe totalement à son contrôle.
Cette situation insolite, à notre avis, si sérieuse au point de faire l'objet de toutes les attentions parmi les élites politiques et intellectuelles du pays, on aurait tort de l'aborder autrement que dans la plus grande sérénité.
A cette question centrale est venue s'ajouter celles déjà soulevées sur le chapitre des reformes institutionnelles arrivées depuis longtemps à maturité sur la nature du régime politique obsolète qui continue de nous gouverner.
Ces questions fondamentales devraient plutôt constituer, en ce moment precis, les sujets de fond qui auraient dû actuellement mobiliser les élites et les citoyens de notre pays.
Le président Bassirou Diomaye Faye en a décidé autrement en convoquant dans l'urgence le parlement, juste pour la dissolution de deux institutions de la République, le Conseil Economique Social et Environnemental et le Haut Conseil des Collectivités Territoriales.
Cette nouvelle donne de la volonté déclarée du président de la République de dissolution de ces institutions consacrées par loi constitutionnelle trouve pour principal motif, pour l'instant déclaré, le souci de réaliser des économies budgétaires évaluées de l'ordre de 15 milliards par les uns, 20 milliards par les autres.
Des montants certes significatifs dans notre contexte de pays en développement, mais qui n'en restent pas moins marginaux pour tout ce qu'en retour ces institutions apportent en termes d'inclusion, d'intégration nationale et de régulation.
Le professeur Souleymane Bachir Diagne rappelait, il y a quelques temps, que les institutions sont les organes inventées par l'homme moderne pour marquer la rupture entre la société des humains et la jungle des espèces animales.
C'est pourquoi le plus dangereux dans cette optique de soit disante économie budgétaire, c'est qu'il est su de tout le monde que pour nombre de ceux qui approuvent une telle initiative, ils le font pour des mobiles autres que ceux
déclarés.
Le débat politique dans l'espace public reste largement dominé de nos jours par le discours populiste violent qui parle plus aux tripes qu'il n'interpelle nos consciences sur les problèmes et enjeux de notre époque.
Il est temps qu'on renoue avec les considérations politiques de type doctrinal adossées à une vision du monde et à une philosophie qui structure une pensée politique avec des finalités déclinées en programme et projets au service de la transformation qualitative de la société et de l'économie.
Nous ne saurions continuer de subir la fatalité d'un débat politique de violence entre acteurs plus préoccupés à se détruire les uns les autres qu'à se distinguer dans des efforts d'élaboration d'une argumentation nourrie qui participe de l'élevation du niveau culturel, technique et scientifique des citoyens.
Savoir que dans l'optique des logiques de confrontations, ce ne sont pas les relais qui manquent pour nous installer au quotidien dans la permanence de tensions propres à entretenir dans nos sociétés démocratiques une ambiance généralisée de carnage fratricide sans répit.
Dans le contexte historique des bonds technologiques sans précédent dans le secteur particulier des médias, où chaque homme ou femme a la possibilité d'être citoyen/média, capable de diffuser au quotidien toutes les insanités du monde sur d'autres citoyens sans que rien ne leur en coûte, la voie est alors royale pour une mort programmée et sans delai de la démocratie et de nos sociétés modernes tout court.
Pendant qu'on y est, pourquoi s'arrêter en si bon chemin pourrait on dire ...!
On peut bien aller plus loin encore dans la négation des institutions de la République en décretant la mort dans la foulée de toutes, y compris la présidence de la République dont on peut autant, et avec superbe, justifier le caractère budgétivore.
Tous les résultats réalisés à la tête du pays sont à l'arrivée systématiquement et radicalement constestés et niés à chaque occasion de compétition électorale majeure.
La même logique pourrait bien s'appliquer tout autant sur l'utilité de l'avion présidentiel.
Avec encore force arguments sur la table. Ce qui serait de mon point de vue tout aussi irresponsable !
Il faut rappeler qu'il n'a pas manqué, dans l'histoire et jusqu'à nos jours, des courants idéologiques et politiques se réclamant d'une telle affiliation...
Comme qui dirait, au regard de nos taux d'échecs et de déperditions scolaires, que les investissements sur l'école n'ont qu'à être supprimés ou réduits au minimum pour être reversés sur le coût de la vie et l'emploi des jeunes ...!!
Autrement dit, " l'éducation nous coûte trop cher, on n'a quà essayer l'ignorance ! "
Les citoyens de bonne volonté ont bien envie d'être édifiés sur les vrais mobiles d'une telle urgence à détacher cette question d'autres, de loin plus beaucoup plus importantes sur le même sujet ....
Pour faire effet facile, on enjambe l'institution pour pointer du doigt sans le nommer l'homme politique ou le soi-disant privilégié qui est derrière.
Il convient à cet égard de nous rappeler à nous tous et à nos nouvelles autorités que dans toutes les sociétés humaines sans exception, il existe des hommes et des femmes, travailleurs et travailleuses, pères et mères de familles, citoyens et citoyennes comme tout le monde ; mais qui, pour certains, soit par vocation tout court, soit par engagement personnel pour diverses raisons qui peuvent être aussi variées les unes que les autres, décident au surplus de se consacrer au collectif.
Quel que soit par ailleurs le choix du lieu de transfert d'un certain humanisme qui les habite. Ce lieu de transfert peut relever du social syndical, du social humanitaire, du spirituel, du culturel, du sportif comme du politique...
Dans le cas du politique dont il est ici question, des circonstances peuvent advenir pour que, pour des raisons que d'autres assimilent à la folie, un tel engagement justifie aux yeux de l'homme politique qu'il mette en jeu sa santé, sa liberté, toutes ses ressources, sa sécurité et celle de sa famille, y compris le péril de sa vie pour la défense de la cause à laquelle il se consacre.
Autrement dit, nous avons des hommes et femmes, pas comme les autres, qui accomplissent dans une parfaite dignité leurs devoirs de père, de mère, de travailleur, de citoyen tout en se consacrant pleinement à ce qu'on appelle dans les démocraties saines à leurs tâches de "professionnels de la représentation populaire " dont certains, par leur altruisme dans leur sacerdoce social, bénéficient du statut privilégié de notables reconnus et respectés dans leurs lieux de vie.
J'aimerais bien qu'on m'explique ce qui peut justifier que ceux là qui s'investissent autant au service de leurs communautés ne puissent bénéficier en retour de la reconnaissance de la nation par des distinctions honorifiques ou en leur confiant des missions de représentation dans des instances étatiques de consultation ou de décisions sur des sujets qu'ils vivent dans leur quotidien avec les citoyens dans leurs lieux de vie et de travail.
Qu'il me soit prouvé que l'Etat du Sénégal n'a pas besoin du regard avisé de ces chefs d'entreprises, de ces cadres et experts émérites, de ces représentants des travailleurs, des mouvements de jeunesses, des associations féminines, de ces notables de toutes confessions religieuses, et de toutes les régions du pays pour croiser leurs regards entre eux et avec les décideurs finaux sur tout ce qui est sujet économique, social et environnemental ...
Une manière d'associer le savoir des uns, les ingénieries, habiletés et expériences des autres pour mettre tout ce réservoir immense de savoir et de compétences au service des décideurs.
Qu'on me prouve que ces missions , parmi d'autres, du Conseil Economique Social et Environnemental ne sont d'aucun intérêt pour ces dirigeants actuels dont la plupart d'entre eux font leur baptême du feu dans la décision politique au niveau le plus élevé de notre Etat.
Les mêmes démarches et procédures sont aussi valables pour la gouvernance de nos territoires dans un contexte de fortes aspirations des peuples et des nations à une gouvernance inclusive, de type horizontal qui place le citoyen au coeur des processus de décisions sur les politiques publiques.
Je me permets ce plaidoyer que j'assume pour une double raison.
La première est que j'ai eu la chance à titre personnel d'avoir exercé toutes les fonctions politiques, le niveau local en tant que maire, celui de parlementaire pour avoir été élu trois fois député et enfin comme membre de plusieurs équipes gouvernementales.
Cette expérience m'a donné l'occasion de me frotter avec ces grandes institutions de la République pour savoir ce qu'elles valent et ce qu'elles peuvent apporter dans un Etat confronté à des défis aussi redoutables et complexes que ceux de nos jours
La seconde raison qui me met à l'aise dans ce plaidoyer tient au fait que je n'ai aucune prétention d'exercice dans le futur, à titre personnel, de fonctions d'ordre public. Mes engagements du moment se situent ailleurs
C'est juste par conviction intime et devoir patriotique que j'invite les députés à refuser le vote de ce projet de loi.
En gardant, au fond de moi, l'espoir que le chef de l'Etat et son chef de gouvernement se ravisent au dernier moment pour son retrait de la table de l'Assemblée nationale.
Encore une fois, il ne se passe rien dans ce pays qui justifie cette logique de coup de force qui semble prévaloir dans le traitement de sujets qui nous concernen tous, et sur lesquels tellement de Sénégalais devraient avoir de bons mots à dire.
C'est pour toutes ces raisons que j'ai envie de dire, en toute humilité, aux autorités actuelles de notre pays que les priorités du moment sont plutôt ailleurs.
Sur le terrain strictement politique, il est attendu qu'elles veillent avant tout à garantir à notre pays une transition pacifique ordonnée.
Ceci doit passer par un dialogue serein avec les dirigeants des principales institutions avec lesquels elles partagent encore la gouvernance de l'Etat. Et avec les personnalités de bons conseils qui ont l'avantage d'une bonne connaissance du pays.
Que le Premier ministre, par respect des institutions, des parlementaires et des citoyens, sacrifie à son devoir constitutionnel de présentation de sa déclaration de politique générale devant la nation.
Qu'un large consensus soit recherché et obtenu avec tous les acteurs politiques et du système démocratique, la presse en particulier, sur les meilleures conditions de préparation et d'organisation des prochaines élections législatives, déterminantes pour la paix et la stabilité du pays.
Ces élections devraient être précédées par un grand débat national sur les réformes des institutions de maniere à ce qu'au sortir des législatives le pays puisse entrer résolument dans l'ère du renouveau démocratique et républicain, et la poursuite d'un bon programme de prospérité largement
partagée.
Le Sénégal devra continuer de jouer pleinement son rôle sur le continent en faisant réinscrire parmi les surpriorités de l'agenda de l'Union africaine, la question fondamentale d'une Afrique rassemblée pour réaliser son unité politique.
Ce sont là, pour nous, les bons sujets sur lesquels tous peuvent s'engager sans réserve !
Abdou Fall est ancien ministre d'État, ancien député.
LE PASTEF ET LE SPECTRE DE L'INTOLÉRANCE
Le nouveau pouvoir incarné par Diomaye et Sonko est confronté à un défi inattendu : celui d'accepter la critique qu'il prônait autrefois. La virulence des réactions aux récents propos d'Alioune Tine soulève des inquiétudes sur la santé du débat public
Les réactions sur la sortie du président de Africajom center Alioune Tine sont quasiment une antienne depuis l'accession au pouvoir du nouveau régime. Chaque critique est violemment réprimandée par les inconditionnels du ''Projet''. Pour une formation qui a bâti toute sa stratégie de conquête du pouvoir sur la critique des tares de l'ancien régime, le tandem Diomaye-Sonko et leurs acolytes doivent faire visiblement des efforts pour permettre l'avènement d'un espace public de qualité.
C'est connu. Entre le Pastef et le président du Rewmi ce n'est pas le parfait amour. Mais manifestement, les militants du Pastef doivent faire siens les conseils que le président Idrissa Seck, féru des formules grandiloquentes en politique, avait donnés à l'ex président de la République. ''Il faut dilater ta poitrine'', lui avait dit avec un brin d'humour l'ancien Premier du Sénégal. Les critiques et les réactions virulentes ne manquent pas sur Alioune Tine depuis sa sortie sur les ondes de RFM. Invité de l'émission Grand Jury, il faut dire que le président d’AfrikaJom Center a été tout sauf tendre avec le régime. À l'en croire, c'est le Premier Ministre Ousmane Sonko qui gouverne le pays.
Soulignant dans la foulée aussi qu'un ''État du Pastef'' est en train de s'installer au Sénégal. Des appréhensions sur le nouveau régime qui ne sont pas du goût des militants qui le vouent aux gémonies depuis cette interview. Et ces attaques sur des personnalités de la société civile ou de l'espace politique qui critiquent les premières actions du nouveau régime sont récurrentes. Toutefois, les tenants de ce nouveau régime devraient être les derniers à être allergiques à la critique.
Ils ont joui d'une liberté d'expression et d'une liberté de ton jamais égalées peut-être dans l'histoire politique du Sénégal. Et même après leur accession à la magistrature suprême, certains d'entre eux continuent toujours à être des maîtres dans ce domaine, à commencer par le Premier ministre Ousmane Sonko qui, dans une récente sortie, a raillé ce qu'il appelle la ''nouvelle opposition''. Même si à sa décharge, il a invité ses militants à être plus enclins à la critique, le nouveau régime gagnerait à être moins autoritaire comme le subodore Alioune Tine, et permettre l'émergence d'un espace médiatique plus tenu sur les affaires de la cité. Et en disséquant les premiers pas du nouveau régime incarné par le tandem Diomaye-Sonko, la société civile et certains membres de l'opposition ne font que prendre au mot le président du Parti Pastef qui déclarait quand il était dans l'opposition, qu'une fois arrivés au pouvoir, lui et ses partisans ne voulaient profiter aucunement d'un délai de grâce.
Une bonne nouvelle pour la transparence
Par ailleurs, comme l'a souligné récemment l'ex coordinateur de Y en a marre Fadel Barro sur TV5, il faut que les citoyens changent de posture pour que cette alternance soit une alternative. Avoir un regard critique à l'endroit du nouveau régime est une existence voire une nécessité. Le Sénégal vient de sortir d'une crise politique sans précédent qui a détruit des vies et fait beaucoup de victimes. Donc alerter très tôt le régime actuel sur des dérives ou d'éventuels népotismes et gabegies ne fera qu'aider le tandem Diomaye-Sonko à se concentrer sur les promesses de rupture qui ont fait qu'ils ont gagné l'élection à 54% dès le premier tour. Le président de la République Bassirou Diomaye Faye a d'ailleurs demandé, lors de sa rencontre avec la Convention des Jeunes Reporters au Palais, que la presse doit jouer son rôle et sortir les '' cafards'' si ces cafards existent bien évidemment et lui, il en tirera les conséquences qu'il faut.
Mais il faut au préalable que le gouvernement et les militants de la coalition au pouvoir jouent le jeu et acceptent les critiques ou du moins apportent des contre-arguments à la hauteur de l'exigence démocratique prônée dans le ''Projet''. Macky Sall a été sanctionnée pour ses dérives autoritaires et l'arrogance de certains des cadres de l'APR. Ce nouveau régime ne doit pas reprendre les mêmes erreurs.
Néanmoins, de l'autre côté, le débat doit évoluer car les insultes et les débats de caniveaux sont contre-productifs. Même si le sarcasme et l'autodérision sont les engrais d'un espace démocratique salace.... Ousmane Sonko ne va dire le contraire.
par Amadou Tidiane Wone
UN CHEF DU GOUVERNEMENT, C’EST FAIT POUR GOUVERNER
Disons, tout d’abord, que le tandem Bassirou Diomaye Faye/Ousmane Sonko dérange. Il agace même. Notamment, ceux qui ont pour habitude de pêcher dans les eaux troubles. Ceux qui n’avancent que masqués pour fondre sur leur proie à la faveur de la pénombre
Il semble que la tyrannie des réseaux sociaux, ainsi que la volatilité des « informations », ou plutôt des rumeurs et spéculations qui en tiennent lieu, aient un impact fâcheux sur les esprits les plus lucides de notre pays. Je n’aurais jamais cru devoir un jour prendre le contre-pied de mon frère Alioune Tine. Mais force est de relever que, sur le rôle et la place du Premier Ministre Ousmane Sonko, il se trompe de cause.
Parce que sa voix porte et pourrait avoir une résonance négative sur le moral des troupes, il me semble nécessaire de jeter mon grain de sel dans le couscous. Surtout à l’attention de ceux qui pourraient se réjouir de ses propos, que je désapprouve. Très amicalement. Et je vais dire pourquoi.
Disons, tout d’abord, que le tandem Bassirou Diomaye Faye / Ousmane Sonko dérange. Il agace même. Notamment, ceux qui ont pour habitude de pêcher dans les eaux troubles. Ceux qui n’avancent que masqués pour fondre sur leur proie à la faveur de la pénombre… Déroutés par le scénario inédit du film qui se déroule depuis le 24 avril 2024, les spécialistes en tout, et donc en rien de précis, n’arrêtent pas de conjecturer sur l’imminence d’un clash au sommet de l’État. Malgré les assurances données par le Président de la République lors de son entretien avec la presse sénégalaise, en dépit des multiples déclarations du Premier Ministre Ousmane Sonko sur l’absence de nuages dans le ciel serein de leur compagnonnage, forgé dans la douleur, la sueur et le sang… Envers et contre tout, des esprits chagrins sondent inlassablement la météo politique, pour prédire un orage dévastateur, imminent, cataclysmique, qui mettrait en péril le PROJET porté à bout de bras par le peuple sénégalais… À Dieu ne plaise !
Que faire alors ? Ne serait-il pas plus simple, pour tous ceux dont la victoire des forces du changement a mis fin à leurs avantages indus, car il ne s’agit que de cela pour le moment, de faire preuve de fair-play ? Tout simplement. Les combats d’arrière-garde, menés par procuration, notamment par certains patrons de presse sont en train de faire long feu. Les vrais journalistes et les vrais organes de presse boivent du petit lait… Ils savent que leur métier tient là une occasion unique de redorer son blason, de se réinventer.
Tous les aventuriers et mercenaires de la plume vont devoir changer de métier. Et ce sera, pour notre pays, une œuvre de salubrité publique ! Que de maîtres-chanteurs avaient envahi les médias pour racketter de paisibles citoyens et s’enrichir illicitement. Et… outrageusement !
Revenons à nos moutons ! Ma conviction est que le Sénégal est entre de bonnes mains. Une nouvelle génération de dirigeants politiques, et non politiciens, émerge. Pour ceux de ma génération qui avons connu tous les Chefs d’état du Sénégal indépendant, nous avons le recul nécessaire pour comparer, comprendre, pardonner, réhabiliter au besoin, mais nous ne devons rien oublier. …Nous devons faire œuvre utile, non pas en versant dans une nostalgie qui déforme, souvent, le souvenir de la réalité des faits. Qui ne remarque qu’au gré de la nostalgie des temps et des lieux, dépeints comme idylliques, certains occultent les avanies du passé ? On se surprend à entendre, certains de ces « anciens combattants » de partis politiques et de mouvements sociaux, se lancer dans des tirades ponctuées de soupirs et de : « De notre temps… » Sans autre précision ! Comme s’il n’y aurait de bien que les temps qui n’existent plus et qui ne reviendront jamais ! Il faut pourtant vivre avec son temps avant d’en mourir ! Le temps de la vitesse, celui des prétentions cathodiques.
Le temps des usurpateurs qui a réduit au silence les meilleurs d’entre nous. Par dépit et par lassitude. Or, c’est à ceux-là que je m’adresse en leur rappelant que nous serons tous, un jour, interrogés sur nos faits et gestes, nos paroles, mais aussi nos silences…Dans ce pays de croyants, où musulmans et catholiques sont majoritaires, cela devrait être aisé à comprendre pour mieux vivre… ensemble !
J’en appelle donc à la lucidité extrême face au temps qui nous avale, après nous avoir épuisés… Je nous invite au pragmatisme éclairé : Nous avons porté au pouvoir une génération d’hommes et de femmes qui sont nos jeunes frères. Et pour certains nos enfants.
A y regarder de près, ils ressemblent au Sénégal. De toutes les régions. De toutes les confessions. Ils sont, pour la plupart, des produits de l’enseignement public sénégalais. En témoigne cette ancienne institutrice, encore en forme, toujours vive et pétillante, qui vient à la rencontre de son élève devenu ministre de l’Éducation … Et ce vieux maître qui serre d’émotion les mains de son ancien élève devenu Premier ministre du Sénégal… Tout cela, c’est nous… dans nous ! Comme on dit… chez nous !
Notre pays est plein de Grâces ! Il est béni ! Sachons décoder les signes profonds de cette élection… Et aimons-nous davantage les uns les autres.
Aimons ce pays nôtre par-delà les différences, fragiles et factices, que le diable cherche à nous imposer comme des fatalités. Or, « Le Diable est pour vous un ennemi. Prenez-le donc pour ennemi. Il ne fait qu’appeler ses partisans pour qu’ils soient des gens de la Fournaise. » Sourate 35, verset 6 du Saint Coran. Pour le petit temps de séjour qu’il nous reste, changeons ! Pour changer le Sénégal !! Si parler veut encore dire quelque chose…
L'APPEL AU CALME
"Sénégal Emergent" et "Convergences plurielles" s'inquiètent des tensions persistantes entre le nouveau pouvoir et diverses composantes de la société, notamment la presse. Ces organisations rappellent l'importance du dialogue dans la tradition sénégalaise
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué conjoint du Club Sénégal Emergent et dy Club Convergences plurielles, reçu ce mardi 27 août 2024, à propos de la situation sociopolitique nationale.
"Les délégations des deux clubs, " Sénégal Emergent " et " Convergences plurielles", conduites respectivement par leurs présidents, Monsieur Youssou Diallo, économiste, inspecteur principal de classe exceptionnelle de la coopération et Monsieur Abdoulaye Diallo, ingenieur en télécommunications, se sont rencontrées le mardi 20 août 2024, au siège du Club Sénégal Emergent à l'immeuble Nehme sur l'avenue William Ponty.
Cette rencontre s'est tenue en présence de responsables des deux associations, notamment les anciens ministres Boubacar Mbodji et Abdou Fall.
La rencontre a été l'occasion de rappeler la vocation des Clubs qui sont des Associations d’idées, libres et sans affiliation partisane .
Ils regroupent des intellectuels, des cadres et des personnes ressources de bonne volonté autour de l’intérêt national, leur offrant des espaces de réflexions et d'échanges sur les grands sujets qui interpellent le Sénégal, l’Afrique et le monde .
Ces fonctions sont d'autant plus essentielles que nos pays traversent une conjoncture sous régionale et internationale difficile et complexe faites de tensions et de profondes mutations.
Il convient de toujours rappeler que les changements politiques pacifiques intervenus au Sénégal à l'issue de l'élection présidentielle de mars 2024 ont été précédés de violences meurtrières et de destructions massives de biens , ce qui a fait peser des menaces très sérieuses sur les fondements mêmes de notre Démocratie et de notre vivre ensemble
Ce sont là des raisons pour lesquelles Les Club "Sénégal Emergent " et "Convergences plurielles " considèrent que le moment politique que traverse actuellement le Sénégal, dans le cadre d'une transition inachevée, doit appeler de la part de tous nos compatriotes une grande vigilance sur les lourdes menaces dormantes mais non encore éteintes, de tous ordres qui assaillent toujours la nation sénégalaise dans son ensemble.
Les deux délégations ont fortement souligné l’attachement indéfectible de leurs organisations aux principes et règles de l'Etat de droit et de la démocratie qui consacrent les libertés fondamentales de croyance et de conscience, d’opinions et de presse, de réunion et d’association, d’aller et de venir, d’initiatives et d’entreprise .
Elles ont également tenu à rappeler le même attachement au fait majoritaire, à partir d’élections libres et transparentes, comme la seule base de légitimité pour l'exercice du pouvoir d'Etat dans notre pays.
Les deux délégations ont toutefois marqué leur grande préoccupation face à un regain de tensions sociopolitiques, avec une tendance forte constatée ducôté des nouvelles autorités du pays, à entretenir des relations conflictuelles et heurtées avec certaines composantes essentielles de l'espace politique, réligieux, social, des médias et de la presse en particulier.
Il est noté en effet des différends récurrents entre le gouvernement et des forces sociales et religieuses qui ont historiquement rempli et continuent de remplir une mission essentielle d'education et d'encadrement des citoyens et en même temps de régulation morale dans notre société qui, si on y prend garde, peuvent constituer de graves sources de tensions dont notre pays n'a pas besoin.
Dans un secteur aussi stratégique que les médias, des différends d'un tout autre ordre sont en train d'évoluer en confrontations qui pourraient être de nature à dérégler profondément l'écosystème que notre Démocratie a mis des décennies à mettre en place.
Faut-il le rappeler, la presse et les médias, en tant que piliers essentiels d'une société de libertés ont joué un rôle capital dans l’évolution de la démocratie au Sénégal. La presse doit être soutenue, protégée et renforcée et non combattue dans un état démocratique.
" Le droit à l'information, une information complète et objective des citoyens, est un droit fondamental, consubstanciel à la liberté d'opinion, fondement de toute démocratie "
C'est au regard de tous ces errements notés et de tant d'autres qui se multiplient au fil du temps , que les responsables des deux clubs ont estimé qu'il est urgent que tous les Sénégalais de bonne volonté, de quelques bords qu'ils se situent, s'accordent pour inviter les nouvelles autorités du Sénégal à renouer avec nos bonnes et vieilles traditions d’ouverture, de concertation de dialogue avec tous les acteurs de la vie nationale, pour une prise en charge apaisée des différends inévitables dans une société ouverte et de démocratie comme la nôtre.
Sur ce terrain, les clubs Sénégal Emergent et Convergences Plurielles entendent pleinement jouer leur rôle. Ils invitent par la même occasion les cadres de réflexions et d'échanges de même vocation à envisager le retour ensemble à nos traditions de grands débats publics et organisés sur les sujets à enjeux de notre époque.
Le Sénégal est une terre de libertés, de tolérance, de dialogue, de concertation et de paix. Il doit le demeurer !"
LA DÉLIVRANCE DE PERMIS D’EXPLORATION ET D’EXPLOITATION MINIÈRE DANS LA FALÉMÉ SUSPENDUE
La suspension a été décrétée jusqu’au 30 juin 2027, a annoncé le ministère des Mines, qui invite les populations riveraines à dénoncer aux autorités administratives tout individu qui tenterait d’enfreindre cette mesure.
Dakar, 27 août (APS) – La délivrance de permis d’exploration et d’exploitation minière dans la zone couvrant la Falémé est suspendue jusqu’au 30 juin 2027, a annoncé le ministère de l’Energie, du Pétrole et des Mines, invitant les populations riveraines à ‘’dénoncer auprès des autorités administratives ou des Forces de défense et de sécurité tout individu qui tentera d’enfreindre la présente mesure’’.
Dans un communiqué rendu public mardi, le ministère rappelle que gouvernement du Sénégal a examiné et adopté en Conseil des ministres, le 19 juillet 2024, le projet de décret portant interdiction des activités minières et d’octroi de permis d’exploitation dans la zone du fleuve Falémé.
La même source souligne qu’en ‘’droite ligne des instructions’’ du chef de l’Etat, ‘’le ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines porte à la connaissance des acteurs du secteur minier et de l’opinion nationale que la délivrance de permis d’exploration et d’exploitation minière dans la zone couvrant la Falémé est suspendue jusqu’au 30 juin 2027’’.
Le ministère signale par conséquent que ‘’toutes opérations minières ou délivrance de titres miniers autour de la rive gauche du fleuve de la Falémé sont formellement interdites sur un rayon de cinq cent (500) mètres’’.
Il invite ‘’les populations riveraines à dénoncer auprès des autorités administratives ou des Forces de défense et de sécurité tout individu qui tentera d’enfreindre la présente mesure’’.
Selon le document une mission du ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines les 26 et 27 mai 2024, conjointement avec les ministres en charge des Forces armées, de l’Environnement, du Travail et de l’Education nationale, ‘’a permis de constater l’ampleur des impacts négatifs de l’exploitation minière sur la Falémé, principal affluent du Fleuve Sénégal situé dans la zone frontalière’’.
Le communiqué note qu’aujourd’hui, ‘’les abords du fleuve sont envahis par des activités minières sauvages engendrant ainsi d’innombrables conséquences environnementales, sanitaires et sécuritaires préjudiciables aux populations riveraines’’.
Il ajoute que ‘’l’engagement de l’Etat en faveur de la sauvegarde de la paix, de la sécurité et de la politique de souveraineté nécessitent la mobilisation de stratégies et de dispositifs de préservation de la Falémé dans le sens de protéger l’environnement, de promouvoir le développement local et d’asseoir la stabilité sociale, l’ordre et la sécurité au bénéfice des populations riveraines’’.
La Falémé, le principal affluent du fleuve Sénégal qui constitue la frontière naturelle entre le Sénégal et le Mali, est menacée de disparition à cause des effets néfastes des produits chimiques, du lavage des roches par des cracheurs et autres engins utilisés par les exploitants aurifères.
LE PIÈGE DE DIOMAYE À BBY
Alors que la suppression du HCCT et du CESE est présentée comme une promesse de campagne, certains y voient surtout une manœuvre politique du président destinée à entraîner la majorité parlementaire vers une possible dissolution de l'Assemblée
Le président de la République a saisi hier l’Assemblée nationale pour commencer la procédure devant déboucher sur la suppression du HCCT et du CESE. Mais à travers cet acte, beaucoup d’observateurs estiment que Diomaye cherche un alibi pour mettre fin à la quatorzième législature. Pris de court, BBY convoque ses députés aujourd’hui pour peaufiner une stratégie.
C’est tard dans la soirée d’hier que la présidence a rendu public un communiqué pour gâcher le sommeil des membres du Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT) et du Conseil économique social et environnemental (CESE), dont la mort de leurs institutions est désormais très prise au sérieux par le président Bassirou Diomaye Faye qui va sans aucun doute envoyer Aminata Mbengue Ndiaye et Abdoulaye Daouda Diallo au chômage. « Conformément à l'article 63 de la Constitution, le président de la République a transmis au président de l'Assemblée nationale le décret portant convocation de l'Assemblée nationale en session extraordinaire, le jeudi 29 août 2024, pour l'examen du projet de loi portant modification de la constitution. La modification envisagée de la Constitution porte sur la suppression du Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT) et du Conseil économique social et environnemental (CESE)», renseigne un communiqué parvenu à L’AS.
Mais il faut dire que si cette démarche du chef de l’État traduit le respect d’une promesse de campagne, elle cache pour beaucoup d’observateurs un coup politique ou une stratégie pour mettre en mal les députés de l’opposition pour trouver un alibi pour dissoudre l’Assemblée nationale. Puisqu’il faut 3/5 des députés soit 99 parlementaires, pour acter la mise à mort du HCCT et CESE.Or, BBY détient 83 députés et il n’est pas sûr que les deux non-inscrits ainsi que les 80 autres parlementaires soient tous emballés par la cause présidentielle. Ajoutée à cela, la rupture que les tenants du pouvoir sont en train de théoriser ; ce qui les pousserait à ne pas faire de débauchage de députés pour être en phase avec l’éthique qu’ils sont en train de défendre.
Tout cela pour dire que la mouvance présidentielle semble être bien préparée à dissoudre à l’Assemblée puisqu’une session extraordinaire ne dure que 15 jours. La balle est maintenant dans le camp des députés de l’opposition qui peuvent être accusés d’empêcher les nouvelles autorités de dérouler leur projet, s’ils ne votent pas pour la dissolution du HCCT et CESE. Au cas contraire, ils seront également en contradiction avec eux-mêmes, puisqu’au temps de l’ancien régime, ils avaient béni l’existence de ces deux institutions, jugées budgétivores par l’actuel régime.
BBY convoque ses députés aujourd’hui à 16 h
Il faut rappeler que Diomaye ne peut pas dissoudre par décret l’institution dirigée par Aminata Mbengue Ndiaye et celle dirigée par Abdoulaye Diallo. Pour le CESE, il a été créé par la loi n°2012-16 du 28 septembre 2012 portant révision de la Constitution. L’institution constitue, auprès des pouvoirs publics, une assemblée consultative et peut être saisie par le président de la République, l’Assemblée nationale ou le Premier ministre au nom du gouvernement, de demandes d’avis ou d’études. En ce qui concerne le HCCT, il a été créé par la loi constitutionnelle n°2016-10 du 05 avril 2016 portant révision de la constitution et adoptée suite au référendum du 20 mars 2016.Ainsi donc par parallélisme des formes, il faut une loi constitutionnelle pour dissoudre le Cese et le Hcct. Pris de court par la décision du président de la République, BBY a convoqué ses députés aujourd’hui à 17 h pour voir la stratégie à adopter. Il s’agit de définir sa stratégie face à ce piège tendu par Diomaye Faye. S’ils refusent de voter la loi, ils donnent non seulement un argument de campagne à Sonko et compagnie, mais ils donnent également à Diomaye l’occasion de dissoudre l’Assemblée à partir de ce mois de septembre conformément à la loi.
Tout donc dépendra de la position de Bby. Si la coalition de l’opposition rejette la loi, le président Diomaye Faye va dissoudre l’Assemblée de facto et convoquer le collège électoral dans les 60 jours minimum et 90 jours maximum. Il disposera ainsi d’un bon argument de campagne. Quoi qu’il en soit les jours des trois institutions (Cese, Hcct et Assemblée) sont comptés. Reste à savoir si les partisans de la rupture systémique feront comme leurs prédécesseurs en faisant renaitre le Sénat de cendres des défuntes Cese et Hcct pour caser une clientèle politique ou s’ils vont se conformer à la rupture et fonctionner sans d’autres institutions budgétivores. Wait and see.
MAFIA AU CŒUR DU SYSTÈME DE L’ASSAINISSEMENT
Cheikh Tidiane Dièye a violé la loi en attribuant litigieusement les marchés publics de l’ONAS. Le Procureur de la République tient là une affaire grave qui doit être traitée avec le sérieux qui sied - COMMUNIQUÉ DE LA RÉPUBLIQUE DES VALEURS
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du parti La République des valeurs/Réewum Ngor appelant à une enquête approfondie sur l'affaire l'ONAS née de l'attribution de marchés publiques.
"La période sombre traversée, récemment, par notre pays nous rappelle constamment notre devoir citoyen de rester vigilants face à la gestion de nos gouvernants. Après avoir vécu ce traumatisme, les Sénégalais ne peuvent pas tolérer qu’une autorité étatique, quelle qu’elle soit, fasse l’objet d’accusations sérieuses d’une gestion douteuse et se soustrait à l’obligation de reddition des comptes. L’actualité relative à l’affaire de l’attribution litigieuse de marchés publics à l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS) montre clairement que les hautes autorités de notre pays concourent à empêcher l’éclatement de la vérité sur ce dossier polémique. Cette affaire est par ailleurs grave parce qu’elle semble accréditer l’idée profondément ancrée dans la mentalité collective que les pouvoirs publics, en dépit des changements de régimes, conservent le même système fait de mépris des difficultés des Sénégalais et de rivalités personnelles pour des prébendes. Une analyse holistique du dossier révèle, à tout le moins, une gestion corrompue ; l’histoire, les faits et le droit convergent vers un scandale.
Il est indéniable que l’intervention du ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement dans le dossier d’attribution de marchés publics par l’ONAS est illégale, à plusieurs égards. L’ONAS est un établissement public à caractère industriel et commercial, conformément à l’article 1er de la loi n° 96-02 du 22 février 1996. La gestion administrative et financière de l’ONAS est donc autonome. La tutelle exercée par le ministre chargé des Finances et le ministre chargé de l’Assainissement, au titre de l’article 20 du décret du 7 août 1996 fixant les règles d’organisation et de fonctionnement de l’ONAS, ne saurait servir de prétexte pour écorner cette autonomie. En vertu de l’article 2 du Code des marchés publics, l’ONAS est une autorité contractante compétente pour mener une procédure de passation de marché public. Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, M. Cheikh Tidiane Dièye, ne dispose juridiquement d’aucune prérogative lui permettant d'intervenir directement dans la procédure d’attribution de marchés publics par l’ONAS, en particulier d'en imposer l'arrêt. En dehors de l’autorité contractante, ici l’ONAS, seul le Comité de règlement des différends (CRD) de l’ARCOP (ex. ARMP) peut suspendre une procédure de passation de marché public. Il en résulte que le ministre Dièye s’est arrogé un pouvoir que la loi ne lui donne pas.
En outre, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement ne disposait pas de la compétence pour sélectionner deux entreprises en vue de l’attribution directe d’un marché public de l’ONAS. Selon l’article 77 du Code des marchés publics, « Les marchés sont passés par entente directe lorsque l’autorité contractante engage directement les discussions avec un ou plusieurs opérateurs économiques et attribue le marché au candidat qu’elle a retenu ». L’autorité contractante étant l’ONAS, le ministre Cheikh Tidiane Dièye n’avait ni le pouvoir de solliciter l’autorisation de la Direction centrale des marchés publics (DCMP), ni la compétence de choisir les entreprises attributaires. Tout l’argumentaire construit autour de l’urgence, des supposées surfacturations et de la mise en place d’une commission mixte (composée de représentants du ministère et de l’ONAS) n’y fait absolument rien. Il est évident que le ministre Cheikh Tidiane Dièye a violé la loi en attribuant litigieusement les marchés publics de l’ONAS.
Il est légitime de se poser la question des motifs qui auraient poussé Monsieur Dièye à se substituer à l’ONAS dans cette affaire. Aucun des arguments avancés pour justifier cette facturation n’est crédible. De plus, pourquoi DELTA et VICAS ? Les hauts fonctionnaires mandatés par le ministre pour porter sa parole (qui ne se gênent pas d’avouer qu’au moment de la nomination du M. Cheikh Dieng comme DG, rien n’a été entrepris à l’ONAS comme au ministère) ont essayé de justifier les capacités singulières de ces deux entreprises à exécuter les marchés litigieux dans les délais prévus sans donner un seul élément technique ; tout ce que nos hauts fonctionnaires ont trouvé à dire c’est que VICAS et DELTA en ont les capacités au regard de la présence dans les rues de la ville de leurs véhicules et de leurs agents. Désormais, toute entreprise pourra prouver ses capacités à exécuter convenablement un marché public en distribuant plusieurs tee-shirts et en louant des véhicules sur lesquels sont floqués ses marqueurs d’identité. Quel désastre !
L’histoire nous offre des révélations inattendues sur ces deux entreprises, VICAS et DELTA. Nous avons été surpris de découvrir que pendant la période 2019-2020, lorsque l’ONAS était sous la direction de M. Lansana Gagny Sakho (actuel PCA de l’APIX), beaucoup de marchés publics attribués par l’ONAS à VICAS et DELTA ont été annulés, soit par le Comité de règlement des différends de l’ARMP (aujourd’hui ARCOP), soit par la Cour suprême. Il est intéressant de constater que l’ONAS a décidé d’attribuer les marchés publics à VICAS et DELTA, parfois en ignorant les décisions des autorités compétentes.
Première affaire : Par décision n° 16/ARMP/CRD/DEF du 30 janvier 2019, le Comité de règlement des différends avait annulé l’attribution provisoire et ordonné la reprise de l’évaluation concernant un marché public de l’ONAS pour des travaux d’entretien et d’exploitation des réseaux d’eaux usées et d’eaux pluviales à Dakar et dans les autres régions. On précisera que les cinq lots que comprenait ce contrat ont été tous attribués à VICAS et DELTA, qui avaient agi tantôt individuellement, tantôt en Groupement (DELTA/VICAS). Au lieu de reprendre l’évaluation, l’ONAS a procédé à une nouvelle publication de l’avis d’attribution provisoire des marchés aux mêmes soumissionnaires, selon les mêmes critères et dans les mêmes circonstances. Alors que rien n’a été changé par rapport à sa décision précédente, le Comité de règlement des différends valide quand même cette nouvelle attribution. N’étant pas convaincue par ce changement de position du Comité, une entreprise soumissionnaire concurrente décide d’attaquer la décision du Comité de règlement des différends devant la Cour suprême. Par un arrêt du 12 mars 2020, La société « DELGAS ASSAINISSEMENT » c/ L’autorité de régulation des marchés publics dite ARMP, la Cour suprême annule la décision litigieuse, en considérant que la nouvelle attribution du marché a été faite en méconnaissance de la loi. Ayant obtenu gain de cause auprès de la Cour suprême dont les arrêts s’imposent à toutes les parties, donc à l’ONAS ici, l’entreprise soumissionnaire lésée n’est pas encore au bout de ses peines. En effet, l’ONAS avait littéralement refusé d’exécuter l’arrêt de la Cour suprême du 12 mars 2020. L’entreprise lésée se tourne vers l’ARMP pour obtenir la soumission de l’ONAS ; mais par lettre en date du 15 mai 2020, l’ARMP répond qu’elle ne disposait d’aucun pouvoir de coercition et de sanction contre l’autorité contractante, l’ONAS. En dernier recours, l’entreprise lésée saisit la Cour suprême à nouveau pour qu’elle contraigne l’ONAS à exécuter son arrêt du 12 mars 2020. La Cour suprême rejette la requête à travers son arrêt du 2 juillet 2020, La Société « DELGAS » c/La Direction centrale des Marchés Publics dite DCMP et autres, au motif que la loi ne lui donne pas des pouvoirs pour contraindre et mettre sous astreinte l’ONAS. En somme, l’ONAS dirigé par M. Lansana Gany SAKHO avait fait dans le banditisme juridique en se soustrayant à l’exécution d’un arrêt de la Cour suprême… pour attribuer des marchés publics à VICAS et DELTA.
Seconde affaire : Il s’agit aussi de l’une des plus sombres affaires rendues publiques dans la gestion de Monsieur Sakho, en tant que DG de l’ONAS. Il faut lire la décision n°152/19/ARMP/CRD/DEF du 29 septembre 2019 du Comité de règlement des différends pour s’en rendre compte. En l’espèce, l’ONAS avait lancé un marché public de curage et de faucardage réparti en trois lots. Au terme de l’évaluation des offres (au nombre de cinq au total), l’ONAS avait proposé d’attribuer provisoirement le lot 3 à VICAS. Saisi par une entreprise soumissionnaire, le Comité de règlement des différends avait ordonné la reprise de l’évaluation des offres (décision n°034/19/ARMP/CRD/DEF du 27 février 2019). Après la réévaluation, le marché a été attribué à DELTA, le partenaire de VICAS (rappelons que sur plusieurs marchés de l’ONAS, ces deux entreprises se sont constituées en groupement pour soumissionner ensemble). Par une autre décision, le Comité de règlement des différends a ordonné l’annulation de la seconde attribution provisoire du marché et la reprise de l’évaluation (décision n°070/ARMP/CRD/DEF du 29 avril 2019). Dans cette affaire, il est curieux de constater que l’ONAS tenait coûte que coûte à attribuer le marché à VICAS ou à DELTA, alors que l’offre de leur concurrent aurait été meilleure. Ainsi, refusant de se conformer à cette dernière décision du Comité de règlement des différends, l’ONAS saisit la Direction centrale des marchés publics (DCMP) pour avis afin de classer sans suite le marché. N’ayant pas pu attribuer légalement le marché à VICAS, l’ONAS avait simplement décidé de l’abandonner. La DCMP répond par un courrier en date du 19 juin 2019 en recommandant à l’ONAS de se conformer à la décision du Comité de règlement des différends.
Il est bon de se rappeler que ces affaires rocambolesques impliquant les entreprises VICAS et DELTA ont eu lieu, alors que Monsieur Lansana Gagny Sakho était le directeur général de l’ONAS. On peut se demander qui étaient les fonctionnaires procédant aux évaluations/attributions des marchés alors invalidés par l'ARMP ? Serait-ce (en partie au moins) les mêmes qui portent la parole du ministre ?
Il est primordial de ne pas sous-estimer la probabilité qu’il y ait des lobbies qui pourraient mettre l’ONAS en échec. Deux entreprises qui ont été attributaires de l’essentiel des marchés publics de l’ONAS ces dernières années (sans résultats probants au regard de l’état des ouvrages confirmé par les inondations chroniques) ont été subitement plébiscitées en grandes entreprises capables de procéder au curage des canaux à Dakar et dans les régions en un temps record. M. Cheikh Dieng, ex. DG de l’ONAS, a pourtant fait état de l’existence de défaillances graves dans l'exécution des marchés au cours de ces dernières années.
Le Procureur de la République tient là une affaire grave qui doit être traitée avec le sérieux qui sied. Il avait fait preuve d’une diligence remarquée dans des affaires mineures pour réparer l’orgueil chatouillé du président de la République ou du Premier ministre. L’affaire qui défraie la chronique est un test bienvenu sur la volonté de rupture. Cette volonté ne saurait être que des incantations psalmodiées au cours d’Assises. La vraie rupture est d’instruire cette affaire dans la plus grande rigueur et le maximum de transparence pour redonner confiance en la Justice. Il s’agit d’une affaire grave en ce qu’elle engage les ressources publiques mais surtout, elle touche à la raison fondamentale d’être des pouvoirs publics : offrir des services de base aux populations, garantir leur confort et prévenir les maladies et épidémies qui peuvent survenir lorsque des eaux stagnent. Nous voulons bien croire à la justice de notre pays. C’est pourquoi nous avons déposé une plainte contre X au bureau du Procureur de la République le 21 août 2024.
Au-delà de la Justice, il est essentiel de mettre en place une culture de rigueur et d’orthodoxie républicaine dans notre administration. L’intégration d’une telle culture aurait évité à M. Cheikh Dieng de se lancer dans une procédure douteuse pour acquérir une voiture.
À l’endroit du président de la République et de son chef de gouvernement, nous rappelons cette paraphrase de Martin Luther King : « Soyez fidèles à vos écrits, à vos promesses et engagements d’être justes. »
par Guimba Konate
DE LA PRÉFÉRENCE NATIONALE
Entre amateurisme, gestion familiale opaque et manque de professionnalisme, les entreprises locales peinent à honorer leurs engagements. Les scandales et chantiers inachevés se multiplient, remettant en question l'efficacité de cette politique
Depuis l’avènement du duo Diomaye/Sonko aux commandes de notre pays, il est de plus en plus question de préférence nationale pour acter la rupture et favoriser les 3 J : Jubb Jubbel-Jubenti du Projet. Tout ce qu’il y a de très normal que de vouloir favoriser les champions nationaux pour construire notre pays. Jusque-là rien de bien répréhensible sauf que la préférence nationale tant déclamée et réclamée n’a jamais fait défaut dans notre pays. Beaucoup de projets et programmes ont été confiés à des entreprises nationales et dont la presque totalité s’est terminée en eau de boudin : chantiers inachevés-travaux mal faits- délais d’exécution anormalement longs pour les uns, avenants multiples pour d’autres etc., etc.
Et on ne s’est jamais posé la question du pourquoi de tous ces impairs ? Essayons de savoir ensemble…
1/ La presque totalité des entreprises sénégalaises souffrent d’une tare rédhibitoire qui est le manque de professionnalisme avéré. D’abord, nombre d’entreprises sénégalaises ou celles qui se font dénommer comme telles, sont très souvent le fait d’une personne qui en est à la fois, le créateur, le propriétaire et le gérant. Un «self made man» quoi. Et qui, même si son entreprise se développe et prend de l’envergure avec un chiffre d’affaires conséquent, répugnera toujours à chercher des partenaires associés dans l’actionnariat, préférant gérer son entreprise de façon solitaire voire familiale ou clanique. Suivez mon regard.
2/ A part quelques rares exceptions comme la Cse (Compagnie Sahélienne d’Entreprises) de Feu Aliou Sow, la Cde et le Groupe Atepa pour ce que j’en sais, on peut compter sur les doigts d’une seule main, les entreprises «sénégalaisement» sénégalaises qui peuvent se prévaloir d’une structuration aux normes d’une entreprise qui se respecte avec Ca (Conseil d’administration) Comité de direction, et des structures de management dédiées avec des directions administrative, financière, technique, du personnel, de la sécurité-hygiène et autres. Tout part du chef et tout se ramène au chef. Même des «géants» comme Sedima se complaisent dans une gestion familiale.
3/ Nos entreprises dites nationales et privées» recrutent rarement du personnel conséquent et compétent dans leur domaine d’activité. Notamment dans les Btp. A part les exceptions citées supra, rares sont les entreprises de ce secteur si important qui peuvent se targuer d’avoir un bureau d’études techniques avec des ingénieurs et techniciens hautement qualifiés pour piloter des projets d’envergure. En général, elles ont un personnel très réduit et une fois un marché décroché, se mettent à la recherche de sous-traitants et de personnel d’appoint pour exécuter leurs commandes. Elles sont légion dans ce pays et se reconnaîtront quand bien même elles refuseraient de l’admettre. Ce n’est donc pas un hasard si la plupart des chantiers confiés à des nationaux restent en l’état ou sont très mal faits. L’amateurisme est passé par là. Nos patrons locaux préfèrent gérer leurs affaires à la petite semaine utilisant du personnel taillable et corvéable à souhait et pour la plupart d’entre eux, sont rarement à jour des paiements des salaires et autres obligations sociales comme les impôts, la Tva, les cotisations sociales Ipres et Css. On a vu ici le monde de la presse pleurnicher grave pour le rappel d’impôts à payer. Ah ! S’ils (les Patrons) pouvaient comprendre que la justice et la régularité envers le personnel et la conformité avec les lois conditionnent pour une grande part, le développement et la prospérité de leur entreprise, pour sûr, ils s’y attèleraient tous. Mais, Ils préfèrent tous, aller chez le guide religieux de leur obédience et y verser des «adiya» faramineux en guise d’allégeance plutôt que de s’acquitter de leurs obligations sociales et entrepreneuriales. Voyez les moyens colossaux déployés à Touba par Monsieur 50% de préférence nationale, laissant en souffrance ses chantiers inachevés de l’aéroport Blaise Diagne. Nos entreprises dites nationales et privées ne recrutent presque pas. Et si elles le font ce sont des Cdd à n’en plus finir et très rarement des Cdi même pour un certain personnel qui peut rester plus de dix ans sans avancement ni plan de carrière et autres.
4/ En réalité, nos entrepreneurs n’entreprennent pas. Et sans jeu de mots, ils entrent et ils prennent. En effet, avec l’aide de leurs réseaux de relations et autres connivences à presque tous les niveaux, politiques, religieux, socio-économiques et autres, ils arrivent avec des complices tapis dans les dédales des structures étatiques, à capter les affaires juteuses. Ils entrent (dans une affaire) et y prennent (leurs parts). Et forts de leur impunité pour avoir payé l’écot au «porteur d’affaires», ils sabotent littéralement l’exécution des termes des marchés conclus. C’est ce qui explique en partie les indélicatesses notées dans nombre de scandales comme le plan Covid-19, le Prodac, etc.
5/ La plupart de ceux qui se prévalent «entrepreneurs» et qui très souvent font beaucoup de bruit autour d’associations, de patronats ou de groupements d’hommes d’affaires sont de parfaits inconnus dans le monde réel du travail et de l’entrepreneuriat. Ils trustent les présidences et autres postes de responsabilité sans être en mesure de vous montrer une seule usine ou une seule entreprise qu’ils auraient créée et qu’ils sont en train de manager. De véritables usurpateurs qui sont en réalité de redoutables escrocs. Experts dans l’art de l’infiltration et du trafic d’influence, ils squattent les endroits chics et organisent régulièrement des soirées et dîners de gala festifs pour y décerner des prix de pacotille (Cauris, Sedar et autres) à de vrais managers qui se seront laissés plumer en toute beauté en acceptant de payer au prix fort ces trophées en toc, véritables colifichets désuets dans une innocence complice. Ils sont là et se reconnaissent très bien tout en étant très bien connus de tout le monde. Mais on laisse faire dans un système de falsification et d’imposture laxiste. Du vrai ponce pilatisme. Ne suivez pas mon regard deh.
6/ Dès lors, comment peut-il être étonnant que les scandales dans les commandes publiques allouées aux entrepreneurs nationaux se suivent et se multiplient sans cesse dans tous les domaines ?
Quelques rappels de «l’expertise» et des «hauts faits d’armes» de nos capitaines d’industrie nationaux.
Le Building administratif qui, d’avenant en avenant, est passé de huit milliards à plus de quinze milliards et qui peine toujours à être achevé et livré définitivement plus de dix ans après le démarrage des chantiers. L’hôpital de Fatick qui aura mis plus de 10 ans sans être jamais terminé. Et ce n’est pas Mballo Dia Thiam de «And Guesseum» qui va me démentir. Le Mémorial «Le Joola» qui aura mis plus de vingt ans avant d’être finalisé tandis que le Mémorial de Gorée, l’autre combat épique du «lauréat des prix de la poésie francophone», reste encore à l’état larvaire plus de vingt ans après son lancement. L’état d’exécution du stade de Sédhiou qui n’a pas fini de scandaliser la ministre des Sports, le scandale des semences et tant, tant d’autres chantiers, commandes et marchés dont les affairistes et entrepreneurs autoproclamés se sont emparés et en véritables sangsues, les ont littéralement sabotés et sabordés sans état d’âme aucun. Tous, tant qu’ils sont, une fois, l’avance de démarrage d’un marché de travaux de chantiers, de fournitures ou de toutes autres prestations de service, encaissée , ils s’empressent de se rendre chez leur marabout pour payer leur dîme, se coltiner pour certains, une nouvelle épouse et pour d’autres se payer un véhicule haut de gamme pour marquer leur entrée dans «la cour des Grands»… Cour des grands voleurs. Oui. Mais Allah ne dort pas et veille toujours. Ainsi, toute entreprise assise sur l’injustice, la roublardise, le vol, la concussion et autres «taf yenguel» ou «ndjoutt ndiath» est inexorablement vouée à la décrépitude et à la faillite. irrémédiablement.
Toujours dans ce chapitre «des exceptions sénégalaises», on peut y classer les attitudes inqualifiables des transporteurs qui, malgré l’avertissement gouvernemental lors de la Tabaski, n’ont eu aucun scrupule à revenir à leurs manœuvres délictuelles voire criminelles en augmentant encore à l’excès, les prix des transports lors du Magal de Touba et sans aucun état d’âme. Et les voilà. Tout contents d’entasser les voyageurs dans des guimbardes d’un autre âge, et de rouler à plein gaz sur nos routes en mauvais état, pour assouvir leur cupidité vorace au mépris des accidents mortels causés par leur faute. Terrible.
Dans le même registre du manque de patriotisme et de compassion pour les populations, on peut y ranger les comportements cupides des marchands des marchés qui n’hésitent pas à chaque occasion, de créer des pénuries artificielles de certaines denrées alimentaires pour ensuite les vendre à des prix prohibitifs. L’illustration la plus parfaite de cette attitude de sans cœur est celle des producteurs d’oignons. Une fois, ils réclament à cor et à cri l’arrêt des importations d’oignons pour, disent-ils, écouler leurs productions locales. Dès que la mesure est prise par les pouvoirs publics, ils n’hésitent pas à vendre leurs produits à des prix prohibitifs sans aucune compassion pour les populations déjà durement éprouvées.
Et si le gouvernement reprend les importations pour soulager les populations, ils ne vont pas hésiter à aller jusqu’à creuser de très grandes fosses pour y enterrer leurs oignons plutôt que de devoir les vendre à des prix acceptables aux clients. Comme ils l’ont déjà fait par le passé pour marquer leur dépit, quelle méchanceté !
Au regard de toutes ces pratiques de filouterie de haut vol et tant d’autres auxquelles s’adonnent ceux qui veulent toujours pouvoir être bénéficiaires de la préférence nationale sans jamais donner satisfaction, n’est-il pas temps pour les pouvoirs publics de revoir ce concept de préférence nationale pour bien l’encadrer et faire affaire avec ceux qui veulent travailler, encore travailler toujours travailler et surtout bien travailler pour l’intérêt national plutôt que de contribuer à entretenir une race d’aigrefins dont le seul mérite est d’être sénégalais ?
La question mérite d’être posée.
Pour la réalisation du projet, cela aussi doit changer dans les 3J : du jubb, du jubbel et du jubbenti . Rekk. Jajeffetti.