SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
21 avril 2025
Diaspora
LA DÉSILLUSION NATIONALE
La centrale électrique WAE, fruit d'une collaboration entre investisseurs locaux et la Senelec, incarnait l'espoir d'une souveraineté énergétique nationale. Mais les révélations d'un audit accablant et l'arrestation de Samuel Sarr mettent fin à ce rêve
Partie pour être le plus grand projet énergétique jamais réalisé entièrement par des Sénégalais, la belle histoire de la West African Energy (WAE) s'achève en queue de poisson et met une douche froide aux espérances d'une véritable success story 100 % sénégalaise.
C'était trop beau pour être vrai. Pour une des rares fois, un projet de si grande envergure a été pensé, conçu, développé et mis en œuvre essentiellement par des Sénégalais. D'ailleurs, il y a quelques mois, lors d'une visite de chantiers pour faire les derniers réglages avant l'allumage qui était prévu au mois d'octobre, le directeur général de la Senelec, Papa Toby Gaye, se réjouissait en ces termes : “C'est un projet innovant pour plusieurs raisons. Du début à la fin pour ce projet, de l'appel d'offres au financement, il n'y a pas une seule activité qui n'ait pas été faite avec les gens de Senelec. Pour tous les autres IPP, pour l'essentiel en tout cas, ce sont des investisseurs étrangers qui viennent, qui construisent leur projet et signent des contrats avec Senelec qui est simplement acheteur.”
L'autre grande innovation, selon le directeur général de la Senelec, c'est que c'est un projet qui a été entièrement porté par des investisseurs locaux. “Ce sont des investisseurs sénégalais qui ont fait toutes les démarches nécessaires pour apporter le financement, en s'associant avec la Senelec qui est le bras technique. On a su démontrer, qu'en associant nos synergies, on peut, en interne, construire et développer un projet et je pense que ça fera tache d'huile”, s'est réjoui M. Gaye, qui rappelait que depuis 1998, la Senelec fait dans la production indépendante, avec des producteurs indépendants pour la plupart étrangers. Pour la nouvelle centrale construite au Cap des biches, la Senelec est actionnaire avec d'autres investisseurs sénégalais. La Société nationale d'électricité détient, en effet, 15% des actions de la West African Energy.
Rôle de Samuel Sarr et des autres actionnaires
Ancien directeur général de la Senelec sous Wade, ancien ministre chargé de l'Energie, également sous Wade, Samuel Sarr est présenté comme le principal artisan de ce projet énergétique, l'un des plus grands entièrement portés par des investisseurs sénégalais. Il détenait 12 % des actions de la WAE. Il a su convaincre des investisseurs locaux comme Arona Dia - actionnaire majoritaire avec 33 %. Les 40 % qui restent sont répartis entre l'industriel Abdoulaye Dia de Senico, le plus grand importateur de riz Moustapha Ndiaye et Locafrique de Khadim Ba. Lors de la cérémonie de lancement de la mise en service, il y a trois mois, Malick Niass, présenté comme le directeur technique, revenait sur le rôle joué par les nationaux, mais surtout par Samuel Sarr dans la mise en œuvre de ce projet. Il disait : “Ce projet a la particularité d'être développé et financé, par des promoteurs sénégalais. Non seulement c'est la centrale la plus importante du Sénégal et de la sous-région, mais c'est la première qui a été développée entièrement par des promoteurs sénégalais. Locafrique Investment, Afrinvest géré par M. Sarr qui a vraiment conçu, développé, leadé ce projet de A à Z.’’ Monsieur Niass de souligner : “Et je tiens vraiment à insister là-dessus. Si on est là aujourd'hui, c'est grâce à lui (Samuel Sarr). Certes, on travaille avec lui, mais c'est lui le driver.” Parmi les actionnaires, informait-il, il y a aussi Citaf d’Abdoulaye Dia, Sahel Investment d’Arona Dia, Moustapha Ndiaye et la Senelec. Cette dernière, soulignait-il, joue également un rôle très important. “Non seulement parce qu'elle est actionnaire à 15 %, mais elle nous supporte aussi sur la partie technique. La Senelec est également acheteuse exclusive. Et, à terme, ils vont nous fournir en gaz”, renseignait M. Niass.
Ils ont pu mobiliser le financement estimé à 430 millions d'euros, soit environ 283 milliards F CFA.
Financé et porté par des nationaux, le projet a tout de même nécessité de contracter avec des partenaires parmi les meilleurs dans le monde. Notamment Calik Energy et l'Américain General Electric. Pour ce qui est des partenaires financiers, on cite AFC basée au Nigeria, Afreximbank basée en Égypte, ICD (Djeddah), mais aussi de Coris Bank. Sur les 1 200 employés que comptait l'entreprise lors du lancement de la mise en service, 65 à 70 % sont des locaux. “L'objectif, dans ce projet, était d'avoir le maximum de Sénégalais. Contractuellement, on a signé avec Calik que plus de 40 % pour les postes qualifiants doivent être constitués de Sénégalais et 100 % pour tous les postes non qualifiants”.
Grâce à ces compétences, le projet a réalisé des performances très rares dans le domaine. “Nous avons eu une performance remarquable. Entre la date de signature du PPA et le démarrage du cycle simple qui est imminent (c'était au mois d'aout), on a à peu près quatre ans et demi. Des projets comme ça se développent au minimum sur cinq, voire dix ans. Si tout se passe bien, début d'année prochaine, on va faire la réception du cycle combiné qui marque la fin des travaux et le début de l'exploitation. Pour le cycle simple, c'est déjà prêt au démarrage.”
À terme, cette centrale va jouer un rôle majeur dans la stratégie Gas to Power ; elle va contribuer à baisser de 40 % les couts de production de la Senelec, d'anticiper l'augmentation de la demande d'électricité, de rendre possible l'objectif de l'accès universel à l'électricité. “Le plus difficile, dans ce genre de projet, disait Malick Niass, a été de mobiliser le financement, soit 283 milliards. Nous remercions les actionnaires comme Arona Dia, Moustapha Ndiaye, Abdoulaye Dia Senico et Khadim Ba qui nous ont fait confiance. C'est eux qui ont mis leurs sous pour nous permettre de mobiliser plus de 283 milliards F CFA”.
Au début, ils étaient nombreux à être très sceptiques. Mais avec l'appui de l'État sous Macky Sall, ces Sénégalais ont pu relever l'énorme défi. Alors que la mise en service de la turbine n°2 devait avoir lieu depuis octobre, que la turbine n°1 est annoncée en début 2025, les problèmes ont surgi de nulle part entre les actionnaires. A l'origine, des soupçons graves de fraudes sur la personne du directeur général et promoteur du projet Samuel Sarr qui a été arrêté et placé sous mandat de dépôt en fin novembre 2024, pour abus de biens sociaux.
Dernièrement, le juge d'instruction du 2e cabinet au TGI de Dakar avait pris un certain nombre de mesures, dans le but d'élucider cette affaire. La première a été de désigner un expert-comptable avec des missions clairement établies. Il est chargé d'analyser les flux financiers internes de l'entreprise, de vérifier les rapports d'audits, de contrôler la conformité des procédures, de situer les responsabilités, d'examiner les conventions et flux financiers, de recenser et de suivre les flux financiers, d'identifier les anomalies, entre autres missions. L'expert a 30 jours, à compter de la réception des documents nécessaires à l'accomplissement de sa mission, pour présenter ses conclusions.
Les griefs contre Samuel Sarr
L'expert va aller plus en profondeur sur les malversations qui ont été révélées par un audit du cabinet Mazar sur la gestion de Samuel Sarr. À savoir : un transfert de trois milliards neuf cent onze millions quatre cent quatre-vingt-dix-neuf mille quatre cent trente-deux francs CFA vers la société Afrinvest SAU, contrôlée par Samuel Sarr ; des paiements cumulés de neuf cent soixante-dix millions de francs CFA et neuf cent quarante millions de francs CFA à des tiers, sans justificatifs probants, ainsi que des prélèvements en numéraires pour des montants substantiels.
Dans le cadre des investigations qui ont été menées, il a aussi été découvert “des conventions conclues par West African Energy avec des partenaires commerciaux tels que Ndar Energy et Calik Enerji Swiss AG, dont les modalités d'exécution et les flux financiers associés présentent des irrégularités nécessitant un examen approfondi et d'autres types d'anomalies.
Suffisant pour justifier l'inculpation du gérant en attendant la suite de l'affaire. “Attendu que les flux financiers identifiés incluent des montants considérables ayant transité par des circuits nationaux et internationaux, avec des bénéficiaires finaux encore non identifiés, soulevant des interrogations sur leur conformité à l'objet social de la société et aux obligations légales de transparence et de gouvernance”, le juge a jugé nécessaire de désigner un expert indépendant pour éclairer les zones d'ombre.
FRANCE-AFRIQUE, LA FIN D'UNE ILLUSION MILITAIRE
Dans une analyse qui bouscule les certitudes, Raphaël Chauvancy démontre comment la fin des bases permanentes pourrait paradoxalement renforcer l'influence française. "La France n'a pas vocation à sauver l'Afrique", estime-t-il
(SenePlus) - Dans une analyse qui bouscule les idées reçues, Raphaël Chauvancy, officier supérieur des Troupes de marine et expert à l'École de Guerre Économique, dévoile comment le retrait militaire français d'Afrique, loin d'être une défaite, pourrait marquer le début d'une nouvelle ère stratégique pour Paris.
L'histoire commence par un malentendu historique. Contrairement aux Britanniques qui avaient un projet colonial clairement défini - s'enrichir - la France s'est lancée dans l'aventure africaine "un peu par hasard", selon Chauvancy, par simple mimétisme avec Londres. Pour justifier cet "empire inutile", Paris a alors inventé une mission civilisatrice, fondée sur le "prosélytisme des valeurs" et le rayonnement culturel.
Cette différence fondamentale explique pourquoi, une fois la décolonisation achevée, la France est restée prisonnière de ses bases militaires africaines, transformées en "village Potemkine de la puissance française". Ces implantations, coûteuses mais prestigieuses, entretenaient l'illusion d'une influence globale tout en nourrissant ce que l'analyste nomme "le complexe de la tache rose", en référence à la couleur de l'empire sur les cartes coloniales.
Le mouvement actuel de retrait militaire s'inscrit dans une dynamique plus profonde que la simple montée du sentiment anti-français. Chauvancy établit un parallèle saisissant entre les aspirations africaines et européennes contemporaines : "Les implantations militaires étrangères permanentes sont désormais perçues en Afrique de la même manière que l'immigration non souhaitée en Europe. Comme une atteinte à la souveraineté, à la dignité nationale."
Cette évolution des mentalités rend obsolète l'ancien modèle de relation. Le cas du Sénégal est emblématique : "Que la démocratie sénégalaise se sente suffisamment forte et sûre d'elle pour se passer désormais d'une présence militaire étrangère est sain. N'était-ce pas le but poursuivi par la coopération bilatérale ?"
Un repositionnement stratégique majeur
Le retrait militaire français libère des ressources précieuses à un moment crucial. Chauvancy identifie plusieurs priorités stratégiques qui nécessitent l'attention de Paris : la menace russe aux frontières orientales de l'Europe, les turbulences dans le Golfe, la protection des territoires d'outre-mer et le maintien de capacités d'intervention rapide.
La présence russe en Afrique, perçue comme une menace, n'est selon l'analyste qu'une "pyramide de Ponzi stratégique" qui s'effondrera d'elle-même une fois "privée du croquemitaine français". Les partenaires africains de Moscou découvriront bientôt "à quel point ils ont été instrumentalisés" face à "une aide au développement anecdotique" et "des promesses intenables".
La France dispose d'autres atouts pour maintenir son influence : "premier investisseur en Afrique subsaharienne après la Chine", elle peut s'appuyer sur sa politique culturelle dynamique, ses réseaux économiques et ses diasporas. L'avenir s'écrirait désormais en termes de partenariats plutôt que de présence militaire.
"Les Français n'ont pas vocation à sauver le monde ou l'Afrique mais à participer à la création de richesses et à la sécurité collective", conclut Chauvancy. Cette nouvelle approche, plus pragmatique, permettrait à la France de se libérer d'une position "relativement confortable mais coûteuse" pour développer des relations plus équilibrées, fondées sur des intérêts communs plutôt que sur les fantômes du passé colonial.
Cette analyse révèle comment un apparent revers peut se transformer en opportunité stratégique majeure, à condition d'accepter de tourner la page d'une histoire devenue anachronique. Une leçon de réalisme politique qui pourrait bien redéfinir l'avenir des relations franco-africaines.
LA BOMBE DE LA DETTE DIVISE L'EXÉCUTIF
Le Premier ministre Sonko a fait trembler les marchés financiers en révélant l'ampleur réelle de la dette de son pays. Cette sortie médiatique, qui dénonce les "mensonges" de l'ancien régime, n'était pourtant pas souhaitée par le président Diomaye
(SenePlus) - Dans sa rubrique "Confidentiels", Jeune Afrique (JA) révèle les divergences stratégiques entre le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko sur la gestion de la dette nationale, un dossier qui fragilise désormais les relations du pays avec ses partenaires financiers.
La bombe a été lâchée le 26 septembre dernier à Dakar. Lors d'une conférence de presse marathon, Ousmane Sonko, accompagné de son ministre de l'Économie Abdourahmane Sarr, a dressé un réquisitoire sans concession contre l'ancien pouvoir. "Le régime de Macky Sall a menti au peuple, a menti aux partenaires, a tripatouillé les chiffres", a-t-il assené, dénonçant selon une situation financière "catastrophique" marquée par des "détournements en masse des deniers publics".
Les chiffres avancés concernent un déficit budgétaire moyen de 10,4% sur la période 2019-2023, presque deux fois supérieur aux 5,5% officiellement annoncés. Quant à la dette publique, elle atteindrait 83,7% du PIB, bien au-delà des 76,3% déclarés.
Une initiative contestée en interne
Mais cette sortie médiatique fracassante n'aurait pas fait l'unanimité au sein de l'exécutif. D'après Jeune Afrique, le président Diomaye Faye et son ministre des Finances Cheikh Diba, alors en déplacement à New York, étaient opposés à la médiatisation de ces informations. Le chef de l'État, rapporte le magazine panafricain, "était bien conscient que ces informations étaient de nature à inquiéter les investisseurs et à compliquer les relations de son pays avec le Fonds monétaire international".
Les conséquences ne se sont pas fait attendre. Le 4 octobre, l'agence Moody's a dégradé la note souveraine du Sénégal de Ba3 à B1, qualifiant désormais le profil de crédit du pays de "spéculatif" présentant un "risque très élevé" pour les investisseurs.
Un calcul politique ?
L'offensive de Sonko pourrait s'expliquer par le calendrier électoral. En effet, ses révélations sont intervenues à deux semaines des législatives anticipées du 17 novembre, un scrutin qui a vu le parti présidentiel Pastef rafler 130 sièges sur 165. "Le gain politique semble certain", note Jeune Afrique, même si ces accusations "dont on attend encore la certification des chiffres par la Cour des comptes" ont fragilisé l'économie nationale.
Un proche du président, cité par JA, défend néanmoins cette stratégie : "Il n'était pas question d'engager un nouveau cycle d'endettement avec des chiffres falsifiés [...] il était important de mentionner le bon chiffre de la dette en amont".
Face à cette situation délicate, le président Diomaye Faye tente de rassurer les partenaires internationaux. Début décembre, il a effectué une tournée dans les pays du Golfe, notamment aux Émirats arabes unis et au Qatar. Le 8 décembre, il a même rencontré Karim Wade, figure controversée de la politique sénégalaise exilé au Qatar depuis 2016, dont le "solide carnet d'adresses dans les Émirats" pourrait s'avérer précieux pour le pays.
Cette affaire met en lumière les défis auxquels fait face la nouvelle administration sénégalaise, tiraillée entre ses promesses de transparence et la nécessité de préserver la confiance des marchés financiers.
VIDEO
YORO DIA DÉNONCE L'AGENDA VENGEUR DU PASTEF
L'ancien porte-parole de Macky Sall critique les dix premiers mois de gouvernance de Diomaye. Entre immobilisme économique et discours souverainiste jugé creux, le journaliste pointe ce qu'il considère comme une dérive préoccupante pour le pays
Dans un entretien accordé mercredi soir à la TFM, l'ancien porte-parole de la présidence sous Macky Sall, Yoro Dia, a livré une analyse critique de la gouvernance des premiers mois du nouveau régime.
Pour cet expert des relations internationales, le parti au pouvoir serait davantage préoccupé par les règlements de compte que par le développement économique du pays. "La seule urgence de Pastef, c'est de satisfaire leur désir profond de vengeance", a-t-il déclaré, pointant l'absence d'inauguration de nouveaux projets depuis dix mois et dénonçant ce qu'il qualifie "d'armes de distraction massive " visant à détourner l'attention des questions essentielles.
L'ancien journaliste s'est particulièrement attardé sur la rhétorique souverainiste du nouveau pouvoir, qu'il considère comme « un refoulement d'un complexe d'infériorité ». Il a notamment évoqué l'approche économique du gouvernement, estimant que l'immobilisme actuel nuit gravement à l'économie nationale. "Le baobab est un symbole lourd et immobile, comme Pastef depuis 10 mois", a-t-il ironisé, faisant référence au nouveau symbole choisi par le régime dans le cadre de son rférentiel économique.
Sur le plan international, Yoro Dia a défendu la position traditionnelle du Sénégal comme pôle de stabilité en Afrique de l'Ouest, rappelant que le pays "rayonne dans le monde à grâce à ses diplomates" depuis l'indépendance. Il a fermement condamné les coups d'État dans la région, considérant que leurs auteurs "cherchent à masquer leur forfaiture par un vernis idéologique".
Concernant la situation économique, Yoro Dia met en garde contre ce qu'il perçoit comme une dégradation du climat des affaires, critiquant notamment l'arrêt "arbitraire" de certains projets et les tensions avec la presse. "L'économie se fonde sur la consommation, la consommation se fonde sur la confiance", a-t-il souligné, exprimant son inquiétude face à l'atmosphère d'incertitude qui règne selon lui dans le pays.
L'entretien s'est conclu sur un appel à la stabilité institutionnelle, Yoro Dia plaidant pour que le Sénégal s'inspire des démocraties établies où les institutions fondamentales ne sont pas remises en cause à chaque changement de régime.
PAR Papa S. Traoré
L’ESPRIT DE LA CONSTITUTION SUR LA LIBERTÉ DE LA PRESSE
La pertinence devait commencer à la base, c’est-à-dire apporter une définition neutre et impartiale du journaliste y compris les professionnels des médias selon les références séduisantes, jugées crédibles du présent code de la presse
L’esprit de la constitution du Sénégal, à son article 10, considère la liberté d’opinion comme sacré enfant gâté et intouchable selon les moyens et formes d’expression bien définis.
Article 10 -: « Chacun a le droit d’exprimer et de diffuser librement des opinions par la parole, la plume, l’image, la marche pacifique, pourvu que l’exercice de ces droits ne porte atteinte ni à l’honneur et à la considération d’autrui, ni à l’ordre public ».
Dans cette même dynamique s’ajoute l’article 11 certifiant que
- « la création d’un organe de Presse pour l’information politique, économique, culturelle, sportive, sociale, récréative ou scientifique est libre et n’est soumise à aucune autorisation préalable ».
À cet effet, l’article 4 du chapitre 3, de la section première, du premier paragraphe, du présent code de la presse sénégalaise, défini le journaliste et le professionnel des médias comme « toute personne diplômée d’une école de journalisme reconnue par l’État…»
Assainir les écoles du journalisme avant tout
Mais, sur la base des effets paradoxaux, se fonde une triste réalité incontestable. Combien d’écoles de journalisme dites non reconnues, produisent un nombre explosif de journalistes reconnus à tout niveau. Donc la question préalable, c’est de contrôler la reconnaissance des écoles d’abord.
Combien d’écoles de journalisme reconnues y compris l’école mère, en l’occurrence ‘’CESTI’’, forgent des journalistes jugés non reconnus par le fameux système qui promeut la croissance des journalistes dépendants d’une ligne éditoriale. Ici, repose un problème majeur enterré jusqu’à l’infini.
Assainir le secteur, mais par où commencer ?
Qu’en est-il du journalisme indépendant qui n’arrive pas à charmer l’esprit du code de la presse. Ce dernier était juste initié pour protéger certains bourgeois du secteur au détriment des vulnérables. La culture entrepreneuriale n’est ni promue ni encouragée pour certains.
En principe, le journaliste est en parfaite harmonie en la collecte au traitement et à la diffusion de l’information.
Le support dépend de son moyen légal qu’il dispose. L’internet en est une parfaite illustration. Le système de reconnaissance des entreprises de Presse reconnues, initié par le (MCTN) de la république démocratique du Sénégal est susceptible de critique et d’altération.
La presse est par essence, résultat d’une prouesse exaltante, issue de la liberté d’expression sans porter atteinte à l’honneur de X ou de Y. L’esprit de liberté se conjugue au présent dit engagé et à la première personne du singulier.
Combien de soi-disant journalistes, depuis des années, usurpent cette fonction et qui bénéficiaient de toute part privilégiée, parce qu’ils sont à la base des partiaux. Comment peut-on concevoir le militantisme et la partisanerie dans le journalisme ?
Combien de journalistes marginaux, respectent les principes d’éthique et de la déontologie et qui en retour ne gagnent que du feu rouge. Privés de toute sorte de considération sociale et de chance équitable.
En outre, la soi-disant logique d’‘’ assainir le secteur ‘’, épousée par nos autorités de régulation n’est qu’une fausse-couche, anticipée par des inconnus de la nation des journalistes.
En vérité, la pertinence devait commencer à la base, c’est-à-dire apporter une définition neutre et impartiale du journaliste y compris les professionnels des médias selon les références séduisantes, jugées crédibles du présent code de la presse.
Référant à l’article 4, la phrase continue, «…, dont l’activité principale, régulière et rétribuée consiste en la collecte au traitement et à la diffusion de l’information ».
Cette activité principale, destinée à la clairvoyance, n’est qu’une illusion perpétuelle accouchant des contradictions sur contradictions jusqu’à l’infini.
Cependant, la révision et la réforme du code s’annoncent partout comme intérêt supérieur inspirant tous. Contrant tout fourre-tout et tout préjugé attardant le rythme de toute sorte.
En définitive, Le contrôle neutre et impartial du secteur, la réorganisation, la reconstruction , la réforme et l’appui des fonds constituent une parfaite connaissance légaliste prête et apte à répondre aux attentes.
par Abdoul Aziz Diop
MULTIPLE PHOTOS
QUAND LA VAR ÉCLAIRE LA SCIENCE POLITIQUE ET LE DROIT
La géométrie du pouvoir est implacable : hier, Sonko s'opposait à la radiation de Barth, estimant que 'le peuple l'a choisi, assassin ou pas'. Aujourd'hui, la même Constitution dessine une ligne droite entre son élection et sa destitution
« La politique n’est pas une morale appliquée ; elle est la morale elle-même. » - Hegel (1770-1831)
La politique a précédé la religion. Les religions, l’islam compris, n’ont pas modifié ce qui, dans la politique, est conforme au « Bien » et à l’intérêt général ou universel. La science politique permet, elle, de conquérir les faits politiques sur les préjugés, de les constater et de les construire par la pensée. La science politique éclaire le droit quand l’interprétation de celui-ci divise la communauté scientifique.
Bon nombre de théories politiques tirent leurs ressources des sciences exactes comme les mathématiques. C’est notamment le cas en analyse de contenu du discours politique dont les principales caractéristiques sont énoncées en s’appuyant sur les propriétés mathématiques des relations comme la réflexivité, l’antisymétrie et la transitivité.
Le pouvoir, objet de toutes les convoitises, renvoie à une relation dont les éléments constitutifs sont le Détenteur du pouvoir - le président à titre d’exemple -, le Destinataire du pouvoir - le peuple sur lequel s’exerce l’acte de pouvoir détenu par le président -, et surtout le Domaine du pouvoir, la Constitution dont le respect des dispositions rend acceptable l’exercice du pouvoir.
Une des propriétés mathématiques du Domaine du pouvoir est d’être un ensemble convexe. Autrement dit, « chaque fois qu'on y prend deux points X et Y, le segment [X, Y] qui les joint y est entièrement contenu. » (Voir figure en illustration du texte).
La loi fondamentale - la Constitution de la République - est un ensemble convexe. Il n’est pas possible de la parcourir du préambule qui en fait bien partie au dernier article sans emprunter un chemin dont tous les points, c’est-à-dire toutes les dispositions, sont dans le texte fondamental ou totalement conforme au texte dans sa lettre et son esprit.
De la radiation du député élu Barthélémy Dias
En vertu du dernier alinéa de l’article 61 de la Constitution, « le membre “de l’Assemblée nationale” qui fait l’objet d’une condamnation pénale définitive est radié de la liste des parlementaires sur demande du Ministre de la Justice. »
De l’élection du maire de Dakar (point A) à sa radiation (point B), aucun des points du segment [A,B] ne déroge à la loi fondamentale, lui conférant sa convexité par l’exemple. Il ne fait néanmoins aucun doute que la « demande du ministre de la Justice » n’est pas impérative, ce qui veut dire que « le membre “de l’Assemblée nationale” qui fait l’objet d’une condamnation pénale définitive [n’est] radié de la liste des parlementaires [que] sur demande du ministre de la Justice.» Cette reformulation, équivalente à celle de l’article 61, n’affecte pas non la convexité de la Constitution. Elle ne rend pas non plus impérative la « demande du ministre de la Justice.» En faisant une lumineuse incursion dans les Mathématiques, la science politique éclaire le droit, et non l’inverse, par ses ressources additionnelles.
Une ressource additionnelle est la ressource tirée par le politicologue du fait politique majeur qu’est l’arbitrage vidéo - Video Assistant Referee (VAR) - qui permet d’exhumer les dires enfouis pour éclairer le présent. Écoutons alors Ousmane Sonko du temps où il s’opposait sans merci à son ennemi politique, l’ancien président Macky Sall. Nous citons Sonko :
« Je prends à témoin tous les Sénégalais en leur disant que Macky Sall est sur le point d’enlever à Barthélémy Dias ses mandats, chose à laquelle nous nous opposerons. Il (Macky) est déterminé, par l’instrumentalisation de la Justice, de mettre fin aux fonctions de maire de Dakar et de député à l’Assemblée nationale de Barthélémy Dias. C’est bien le peuple qui a choisi Barthélémy Dias, assassin ou pas, parmi plusieurs autres candidats comme maire de Dakar et député à l’Assemblée nationale. Personne, je dis bien personne, ne doit penser à lui enlever ses mandats. C’est une des violences que Macky Sall s’apprête à perpétrer. Mais à bon entendeur salut. » - Fin de citation -
Ces paroles, oubliées ou foulées aux pieds par Ousmane Sonko, ont-elles dissuadé l’ancien président Sall ? La réponse est non dès lors que le silence de l’ancien président et celui de son ministre de la Justice étaient fondés en droit du fait du caractère non impératif du dernier alinéa de l’article 61 de la Constitution.
On voit bien ici que l’idée que la politique serait autre chose qu’une morale temporelle ou spirituelle et serait antinomique à la science est une conséquence désastreuse de l’anti-intellectualisme des patrons et des militants et sympathisants des partis politiques sénégalais et du contrôle au Sénégal des canaux médiatiques, dont les réseaux sociaux, par des émetteurs profanes de paroles, d’images et de vidéos.
Contre toute attente, l’arbitrage vidéo - la fameuse VAR - est tout ce dont dispose aujourd’hui la science politique pour éclairer le droit dont les pires ennemis d’hier découvrent les vertus et s’en servent sans modération.
La géométrie du pouvoir est implacable : hier, Sonko s'opposait à la radiation de Barth, estimant que 'le peuple l'a choisi, assassin ou pas'. Aujourd'hui, la même Constitution dessine une ligne droite entre son élection et sa destitution
UN PAS DE DEUX PRÉSIDENTIEL AU QATAR
La poignée de main entre Diomaye et Karim ressemble à "un tango, une danse synonyme d'étreinte et de violence contenue". Une métaphore qui illustre parfaitement l'ambiguïté de cette rencontre où se mêlent intérêts politiques, économiques et judiciaires
(SenePlus) - Dans une chronique satirique publiée dans Jeune Afrique, le dessinateur et éditorialiste Damien Glez décrypte avec ironie la récente rencontre entre le président Bassirou Diomaye Faye et Karim Wade à Doha, la qualifiant de "dernier tango en terre qatarie".
La photo de leur poignée de main, largement diffusée sur les réseaux sociaux le 8 décembre, ressemble selon le chroniqueur à "un tango, une danse synonyme d'étreinte et de violence contenue". Une métaphore qui illustre parfaitement l'ambiguïté de cette rencontre où se mêlent intérêts politiques, économiques et judiciaires.
Comme le souligne Damien Glez, le mystère reste entier sur l'initiateur de ce rendez-vous. "Aucune des parties prenantes n'ayant avoué être à l'initiative du rendez-vous", écrit-il, balayant au passage l'argument d'une simple volonté d'"ouverture" avancée par certains observateurs.
L'éditorialiste met en lumière les enjeux sous-jacents de cette rencontre. D'un côté, Bassirou Diomaye Faye, fort de sa récente victoire aux législatives, pourrait avoir besoin de l'influence de Wade dans "de nombreux dossiers économiques qui concernent la région du Golfe" et notamment dans "la gestion du Fonds stratégique d'investissement qatari pour l'Afrique". De l'autre, Karim Wade, bien que gracié en 2016, reste redevable d'une amende colossale de "138 milliards de F CFA".
La chronique compare également leur relation à un "cha cha cha", fait de "pas en avant et de pas en arrière", rappelant que Wade fils avait soutenu Faye à la présidentielle mais pas aux législatives du 17 novembre. Une valse-hésitation politique que l'entourage présidentiel tente de minimiser en insistant sur la dimension économique de la rencontre.
Selon Jeune Afrique, la présidence sénégalaise préfère d'ailleurs préciser que le chef de l'État n'a pas rencontré "le secrétaire général adjoint du Parti démocratique sénégalais (PDS), mais l'ancien ministre d'État, de la Coopération et des Transports", soulignant ainsi la primauté de l'aspect économique sur le politique.
La rencontre s'est déroulée en marge de la 22e édition du Forum de Doha, où le président sénégalais est venu défendre, selon les sources officielles citées par le chroniqueur, l'image d'un "Sénégal et d'une Afrique décomplexée, jeune, ambitieuse et résolument ouverte au monde". Une vision qui contraste avec le parcours de Karim Wade qui, comme le note avec ironie Damien Glez, "n'incarne plus vraiment la relève" et est "bien plus âgé que le nouveau chef de l'État".
LES DESSOUS D'UNE RENCONTRE AU SOMMET ENTRE DIOMAYE ET KARIM
Des sources de la présidence indiquent que l'exilé du Qatar a été reçu en sa qualité d'ancien ministre, et non comme figure du PDS. La question de l'amende de 138 milliards de francs CFA qu'il doit à l'État sénégalais n'aurait pas été abordée
(SenePlus) - Le président Bassirou Diomaye Faye et Karim Wade se sont entretenus au Qatar, en marge du Forum de Doha, dans des circonstances qui révèlent les subtilités de la politique sénégalaise.
Les contours de cette entrevue, dont les initiateurs restent mystérieusement dans l'ombre, comme le rapporte RFI, dévoilent une chorégraphie diplomatique soigneusement orchestrée. La présidence a d'ailleurs pris soin de cadrer l'événement, précisant que Karim Wade était reçu en sa qualité d'ancien ministre, et non comme figure du Parti démocratique sénégalais (PDS).
Selon les sources proches de l'exécutif citées par la radio française, les discussions se sont concentrées sur des dossiers économiques stratégiques. Et pour cause : installé dans le Golfe depuis huit ans, Karim Wade s'est forgé une réputation de personnage clé dans les cercles d'affaires de la région. Son nom résonne particulièrement autour du Fonds stratégique d'investissements qatari pour l'Afrique, bien qu'il n'y occupe officiellement aucune fonction.
Le timing de cette rencontre intrigue les observateurs. Elle intervient dans un contexte politique complexe : si Wade avait soutenu Faye lors de la présidentielle de mars, il s'en était ensuite démarqué lors des législatives de novembre. Un revirement que la présidence sénégalaise, selon RFI, considère avec philosophie, y voyant simplement l'expression normale du jeu démocratique.
L'épineuse question de l'amende de 138 milliards de francs CFA que doit toujours Wade, malgré sa grâce en 2015 pour enrichissement illicite, n'aurait pas été abordée.
Sur X, le président Faye a rapidement évoqué "des échanges constructifs sur la situation politique, économique et sociale" du pays. Une formulation diplomatique qui masque peut-être des enjeux plus profonds. L'entourage de Karim Wade, cité par RFI, insiste sur les "très bonnes relations" entre les deux hommes, au-delà de leurs divergences politiques.
LE PARI PAPE THIAW
La FSF, qui entame le processus de désignation, doit évaluer si l'ancien international a les épaules pour succéder à Cissé. L'enjeu est de taille : maintenir le Sénégal au sommet du football africain tout en assurant une transition en douceur
Adjoint d’Aliou Cissé, puis entraîneur intérimaire des « Lions » après l’éviction de ce dernier, Pape Thiaw se positionne naturellement comme le favori pour le poste de sélectionneur national des Lions du foot.
« Ma mission à la tête de l’équipe nationale s’arrête à la sortie de cette salle de conférence. Maintenant, je reste à la disposition de la fédération », déclarait Pape Thiaw (43 ans) après la victoire des Lions contre le Burundi (2-0), le 19 novembre dernier, au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio. En ouvrant la porte à un retour sur le banc de l’équipe nationale de football, Pape Thiaw a clairement affiché ses ambitions de succéder à Aliou Cissé, qui a dirigé les Lions pendant neuf ans, remportant notamment la CAN 2021 au Cameroun.
L’ancien buteur de FC Lausanne (Suisse), du RC Strasbourg (France), du Dynamo Moscou (Russie) et d’Alavés (Espagne) est désormais en pole position pour devenir le prochain sélectionneur des Lions. « Son principal argument est d’abord ses quatre victoires. Je dis toujours que le meilleur allié d’un entraîneur, ce sont les victoires», analyse Demba Varore, journaliste sportif à Dsport.
Pape Thiaw, c’est aussi un parcours notable en sélection, à la fois comme joueur et comme entraîneur de l’équipe locale. « Il a remporté le CHAN, le trophée que le Sénégal ne s’imaginait jamais soulever. C’est lui qui l’a rangé dans l’armoire de la FSF. Il y a aussi ce statut d’ancien international qui a connu les exigences du haut niveau et de la tanière, mais aussi, même si ce fut court, il a été adjoint d’Aliou Cissé », indique Demba Varore.
Début du processus de désignation, ce 10 décembre
Le choix du sélectionneur national devrait intervenir avant la fin de l’année. La Fédération sénégalaise de football (FSF) lance le processus, ce mardi 10 décembre, lors de sa réunion du comité exécutif.
Un processus devrait aboutir au choix final qui sera communiqué au ministère des Sports. « La liste ne peut être qu’une liste restreinte qui ne dépassera pas certainement cinq, et parmi eux, je pense que Pape Thiaw a sa carte à jouer. Je ne dis pas que c’est joué, mais c’est le comité exécutif qui va se réunir qui fera le choix », déclarait Me Augustin Senghor après la victoire contre le Burundi lors de la dernière journée des éliminatoires de la CAN 2024. Ainsi, le sélectionneur qui sera désigné, selon Me Senghor, doit avoir « un projet, la connaissance du haut niveau et la connaissance du football local ».
A priori, Pape Thiaw semble cocher toutes les cases. L’ancien international, avec 16 sélections (5 buts), s’est déjà frotté au haut niveau durant sa carrière de footballeur au FC Lausanne (Suisse), au RC Strasbourg, au Dynamo Moscou (Russie) et à Alavés (Espagne).
L’argument financier
Sur le plan local, il a dirigé pendant trois saisons NGB (Niary Grand-Dakar Biscuiterie), avant d’être éjecté en février 2021 pour «insuffisance de résultats ». Entraîneur adjoint de l’équipe nationale locale pendant plusieurs années, il est intronisé en octobre 2021 après le décès de Joseph Koto. À la tête de cette sélection, il réalise l’un de ses plus grands exploits en remportant le premier CHAN du Sénégal devant l’Algérie en finale.
En plus de son parcours, le technicien bénéficie de la dynamique victorieuse de l’expertise locale dans les différentes sélections nationales en Afrique depuis deux ans. Il peut également compter sur le soutien de la Direction technique nationale (DTN), qui aurait déjà validé son profil.
Toutefois, bien que la candidature de Pape Thiaw soit sportivement solide et économiquement viable dans le contexte actuel, Demba Varore estime que la fédération ne peut pas se permettre une erreur de casting dans le choix du successeur d’Aliou Cissé. « Je considère que lorsque l’on atteint un certain standing, il faut des encadreurs qui ont également ce niveau. Et cela va de soi : pour avoir un entraîneur de haut niveau, il faut mettre la main à la poche », prévient-il.
L’argument financier ne doit en aucun cas plomber au choix d’un technicien expérimenté, conclut-il. « C’est aux dirigeants de la fédération d’aller trouver les moyens de leurs ambitions. Dans certains pays, les sélectionneurs sont payés par l’équipementier. Il y a des mécanismes qui peuvent permettre de gérer le salaire exorbitant d’un sélectionneur », lance notre interlocuteur.
Malgré une communication qui reste encore à parfaire, Pape Thiaw a déjà mis tous les atouts de son côté pour le poste. « Il y a des choses à améliorer. Je l’ai vu hésitant en conférence de presse. Il n’a pas encore la roublardise qu’il faut aux techniciens face aux journalistes. Or, cela fait désormais partie intégrante de la fonction du coach en activité. Mais il faut noter aussi qu’en tant qu’intérimaire, il a disputé quatre matchs et les a tous gagnés sans encaisser de but. Il a donc réussi sa mission », note Demba Varore.
THE ECONOMIST VOIT UN AVENIR DURABLE POUR LES PUTSCHISTES AFRICAINS
Le magazine britannique est formel : pour les aspirants putschistes africains, le message est clair. Non seulement il est possible de s'emparer du pouvoir par la force, mais on peut désormais le conserver sans craindre de véritables représailles
(SenePlus) - L'année 2025 pourrait marquer la consolidation du pouvoir des militaires en Afrique, selon une analyse publiée par The Economist dans son dossier "The World Ahead 2025" (2025, le monde à venir). Le magazine britannique dresse un constat : les juntes militaires qui se sont emparées du pouvoir depuis 2020 sont là pour durer, et ce malgré leurs promesses initiales de transition démocratique.
Ce qui frappe dans l'analyse de The Economist, c'est la facilité avec laquelle les coups d'État se sont succédé, dessinant une "ceinture" ininterrompue de l'Atlantique à la mer Rouge. Du Mali à la Guinée, en passant par le Soudan, le Burkina Faso, le Niger, le Gabon et le Tchad, les militaires ont pris le pouvoir sans rencontrer de résistance internationale durable. Même la pandémie de Covid-19 a servi leurs intérêts, offrant à certains gouvernements, comme celui de l'Éthiopie, un prétexte parfait pour manipuler le processus électoral.
L'hebdomadaire britannique met en lumière la stratégie désormais éprouvée des juntes militaires : promettre une transition démocratique pour mieux se maintenir au pouvoir. En Guinée, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, qui devait initialement quitter le pouvoir en 2024, n'a même pas encore organisé le référendum constitutionnel qui pourrait, ironiquement, lui permettre de se présenter aux élections. Au Gabon, Brice Clotaire Oligui Nguema suit le même schéma, repoussant sans cesse l'échéance démocratique prévue pour août 2025.
Une communauté internationale résignée
The Economist souligne un fait crucial : l'Occident et les organisations régionales ont baissé les bras. La CEDEAO, qui menaçait d'intervenir militairement au Niger, a finalement levé ses sanctions économiques en 2024. Les intérêts économiques et stratégiques priment : la Guinée possède d'immenses réserves de fer et de bauxite, tandis que le Gabon héberge une base militaire française. La France et les États-Unis ont même dû retirer leurs troupes du Niger, affaiblissant leur influence dans la région.
L'Alliance des États du Sahel (AES), qui réunit le Niger, le Mali et le Burkina Faso depuis juillet 2024, illustre parfaitement cette nouvelle donne. Selon le magazine britannique, cette confédération, née d'un pacte de défense, s'affirme comme un bloc anti-occidental où la démocratie n'est plus une priorité. Ni le Mali ni le Burkina Faso n'ont tenu les élections promises en 2024, traçant la voie que suivra probablement le Niger.
La conclusion du magazine britannique est sans lapidaire : pour les aspirants putschistes africains, le message est clair. Non seulement il est possible de s'emparer du pouvoir par la force, mais on peut désormais le conserver sans craindre de véritables représailles internationales. Une réalité qui laisse présager la poursuite de cette tendance autoritaire sur le continent africain.