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21 avril 2025
Diaspora
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THIAROYE : LA VÉRITÉ SORT DES ARCHIVES
Une délégation d'historiens sénégalais, dépêchée en France, a mis au jour des actes de décès jusqu'alors inconnus. Ces documents révèlent que le nombre de victimes dépasse largement les chiffres officiels communiqués par l'administration coloniale
Lors d’une conférence de presse, la commission technique chargée de commémorer le 80e anniversaire de cette tragédie a annoncé la découverte de documents inédits, notamment des actes de décès de tirailleurs sénégalais, dans les archives françaises.
Une délégation composée de six historiens sénégalais, en mission en France du 19 au 28 novembre 2024, a eu l’opportunité d’accéder à ces archives. Ces documents corroborent non seulement la réalité du massacre des tirailleurs sénégalais, mais révèlent également un bilan de victimes bien supérieur à celui communiqué par l’administration coloniale française.
La commission technique a affirmé que les recherches se poursuivront dans d’autres pays afin de lever toutes les zones d’ombre entourant les événements tragiques survenus au camp de Thiaroye en 1944. Cette annonce fait suite à la reconnaissance officielle du massacre par le président français Emmanuel Macron, une étape jugée cruciale par les membres de la commission.
Le président du comité a souligné que les préoccupations soulevées par les chercheurs et la population, concernant cet événement longtemps enveloppé de silence, sont désormais au cœur des débats. Pendant plus de huit décennies, l’oubli a été systématiquement orchestré, débutant avec l’inspecteur des colonies Louis Mera, qui, deux mois après les faits, avait conclu que cet « événement très grave » devait être absorbé dans l’oubli. Il a plaidé pour une construction du silence autour de cette tragédie.
La non-divulgation des archives et l’impossibilité d’accès des chercheurs à ces documents ont longtemps entravé la compréhension de cet évènement. Néanmoins, grâce à la détermination de certains chercheurs, des avancées significatives sont en cours. Le gouvernement du Sénégal a pris une décision judicieuse en constituant un comité chargé de faire la lumière sur cette affaire.
Cependant, l’effort ne s’est pas limité à la recherche de documents en France. Le comité a été composé d’universitaires, de journalistes, d’artistes et d’autres individus capables d’apporter une contribution au décryptage des événements tragiques de Thiaroye. Cette approche holistique permet de rassembler une palette d’informations qui facilitent la compréhension historique de cette question.
La mission en France ne s’est pas uniquement concentrée sur les documents que les autorités françaises étaient prêtes à partager. Les membres de la délégation ont exploré plusieurs centres d’archives et ont également élargi leurs recherches dans les communes afin de retracer la mémoire des Sénégalais. Cette initiative a permis de collecter des documents et des informations supplémentaires, enrichissant ainsi la base de connaissances sur cette tragédie.
Les historiens sont rentrés de leur mission avec de précieux documents qui apportent des éclaircissements sur de nombreuses questions restées sans réponse pendant tant d’années. Ces avancées sont susceptibles de faire évoluer significativement la compréhension des événements qui ont eu lieu à Thiaroye en 1944, en rendant hommage à la mémoire de ceux qui ont été victimes de cette iniquité.
Cette mission représente un tournant dans la quête de vérité et de justice pour les tirailleurs sénégalais, et marque un pas important vers la réécriture d’une histoire trop longtemps silencieuse.
PLUS DE BASES ÉTRANGÈRES AU SÉNÉGAL
"La souveraineté ne s'accommode pas de la présence de bases militaires dans un pays souverain". Diomaye annonce la fermeture des bases militaires françaises, tout en tendant la main à Paris pour un "partenariat rénové"
(SenePlus) - Le président Bassirou Diomaye Faye a annoncé jeudi 28 novembre que la France devra fermer ses bases militaires au Sénégal, tout en soulignant sa volonté de maintenir des relations privilégiées avec Paris. Cette décision historique s'inscrit dans une nouvelle vision des relations franco-sénégalaises.
Dans un entretien accordé à l'AFP au palais présidentiel, le chef de l'État a justifié sa position par des impératifs de souveraineté nationale : "Le Sénégal est un pays indépendant, c'est un pays souverain et la souveraineté ne s'accommode pas de la présence de bases militaires dans un pays souverain."
Cette annonce, qui confirme l'une des promesses phares de sa campagne électorale, s'accompagne toutefois d'une volonté affirmée de préserver les liens avec l'ancienne puissance coloniale. "La France reste un partenaire important pour le Sénégal au regard du niveau d'investissements, de la présence de sociétés françaises et même de citoyens français qui sont au Sénégal", a souligné le président Faye à l'AFP.
Le chef d'État plaide pour "un partenariat dépouillé de cette présence militaire-là, mais qui soit un partenariat riche, un partenariat fécond, un partenariat privilégié et global comme nous l'avons avec beaucoup d'autres pays". Pour étayer son propos, il cite l'exemple de la Chine : "Aujourd'hui, la Chine est notre premier partenaire commercial par le volume des investissements et des échanges. Est-ce que la Chine a une présence militaire au Sénégal ? Non."
Cette décision s'inscrit dans un contexte plus large de révision de la doctrine militaire sénégalaise. Selon l'AFP, le président a évoqué une mise à jour prochaine qui "impose évidemment qu'il n'y ait plus de bases militaires de quelque pays que ce soit au Sénégal", tout en appelant à "d'autres évolutions dans la coopération militaire".
Cette annonce intervient alors que la France a déjà engagé une réduction significative de sa présence militaire en Afrique. D'après des sources proches de l'exécutif français citées par l'AFP, Paris prévoyait de réduire ses effectifs au Sénégal de 350 à une centaine de militaires, dans le cadre d'une restructuration plus large de son dispositif militaire sur le continent.
Le timing de cette annonce est d'autant plus symbolique qu'elle coïncide avec la reconnaissance historique par Emmanuel Macron du "massacre" de Thiaroye, un geste salué par le président Faye comme "un grand pas" dans les relations bilatérales, selon ses propos rapportés par l'AFP.
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SAMBA GUEYE, L'ENFANT MIRACLE DU SÉNÉGAL
Il sourit à la vie malgré les 77 interventions chirurgicales qu'il a subies. Le jeune homme de 15 ans incarne la résilience face à un accident domestique qui aurait pu lui coûter la vie. Son histoire fait désormais l'objet d'un livre
Dans interview accordée à l'émission "Soir D'info" de la TFM le jeudi 28 novembre 2024, Samba Gueye, âgé aujourd'hui de 15 ans, a partagé son parcours remarquable de résilience et de courage face à l'adversité.
À l'âge de trois ans, alors qu'il vivait à Joal, Samba a accidentellement ingéré de la soude caustique, localement connue sous le nom de "Ré" en wolof. "C'est ainsi que je suis tombé malade, que mon œsophage s'est brûlé et j'avais des problèmes d'alimentation", a-t-il confié au présentateur Cherif Diop.
Face à cette situation critique, sa mère Mariem a fait preuve d'une détermination extraordinaire. "Ma mère me mettait dans un bassin où elle mettait de l'eau et du sel", se souvient Samba, évoquant les premiers soins prodigués pour maintenir son corps en vie. Après deux mois sous perfusion à Joal, il a été transféré dans plusieurs hôpitaux de Dakar, où une sonde gastrique lui a été posée, qui s'est malheureusement bouchée quelques semaines plus tard.
Le tournant de son histoire survient grâce à sa rencontre avec Cya Cloté, qu'il décrit comme "une grande femme, une femme d'honneur qui aime l'Afrique mais aussi l'Europe". Cette dernière a permis son transfert en Allemagne, où il a subi 77 opérations chirurgicales en dix ans. "À l'hôpital, c'était comme une troisième famille", témoigne-t-il.
Son séjour en Allemagne a été marqué par des moments intenses, notamment sa dernière opération particulièrement risquée. "On m'avait dit que c'était une opération très très difficile et très compliquée, et que ça pouvait même aller à la mort", explique-t-il. Son histoire a tellement ému qu'elle a fait la une de la presse allemande et lui a valu une rencontre avec le président allemand de l'époque.
Aujourd'hui, Samba porte un message d'espoir pour les autres enfants confrontés à des épreuves similaires : "Après chaque opération, je souriais [...] chaque enfant, chaque personne a le droit de rêver. L'empêchement d'une maladie ne veut pas dire que tu n'as pas le droit de rêver."
Son histoire fait désormais l'objet d'un livre publié aux éditions Feu de Brousse, dans la collection "Histoire de vie", une initiative visant à préserver la mémoire des parcours exceptionnels au Sénégal.
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LE SÉNÉGAL DÉVERROUILLE LA MÉMOIRE DE THIAROYE
Mamadou Diouf, président du comité de commémoration des 80 ans du massacre, salue les avancées obtenues grâce à la persévérance des autorités sénégalaises. L'historien détaille les préparatifs des cérémonies prévues le 1er décembre et au-delà
À trois jours de la commémoration du 80e anniversaire du massacre de Thiaroye, le professeur Mamadou Diouf, président du comité de commémoration, dresse un état des lieux des avancés dans la reconnaissance de cet événement tragique par la France.
Dans un entretien accordé à la RTS ce jeudi, le professeur de l'université Columbia de New York souligne l'importance de la récente reconnaissance par Emmanuel Macron des événements du 1er décembre 1944. "La pression sénégalaise à des effets", affirme-t-il, précisant que "le fait que le Sénégal a effectivement décidé non seulement de commémorer le massacre mais de s'investir dans la recherche des faits [...] fait que progressivement les entraves sont en train de se lever."
Ce massacre, perpétré contre des tirailleurs sénégalais revenus du front européen, reste entouré de zones d'ombre. Selon le professeur Diouf, « on ne sait pas combien de tirailleurs ont été rapatriés en 44, on ne sait pas les circonstances dans lesquelles le massacre a été perpétré, on ne connaît pas le nombre de victimes et on ne sait même pas où elles sont enterrées."
L'ironie tragique de cet événement est particulièrement soulignée par l'universitaire : "Au moment où la France est en train de massacrer les tirailleurs sénégalais, la France célèbre la libération [...] c'est à ce moment-là que la France dit aux tirailleurs sénégalais qui se sont battus pour la France : 'Vous retournez à votre place et votre place c'est la place de colonisé.'"
Le nouveau régime sénégalais a pris l'initiative de rouvrir ce dossier historique, longtemps maintenu fermé par la France. Les commémorations du 1er décembre 2024 comportent une série d'événements officiels, incluant un dépôt de gerbes au cimetière en présence du chef de l'État, des cérémonies au camp de Thiaroye, et diverses prestations culturelles.
"Le travail de recherche va continuer jusqu'en avril", précise le professeur Diouf, annonçant l'organisation de panels et de conférences pour approfondir la connaissance de cet événement historique qui, selon ses mots, "porte aussi cet espoir et ces valeurs que les tirailleurs ont acquis dans la guerre et se sont lancés dans une bataille qui est une bataille pour l'émancipation.
texte collectif
MÉMOIRE DE THIAROYE : LE SÉNÉGAL ÉCRIT L’HISTOIRE OUBLIÉE PAR LE DÉNI COLONIAL FRANÇAIS
Le souvenir des tirailleurs ne saurait se limiter à des cérémonies dictées par l’État français. Cette mémoire nous appartient : elle est celle des peuples africains, les véritables héritiers de ce drame et les seuls légitimes à en préserver l’héritage
La commémoration du 80e anniversaire du massacre de Thiaroye prend une tournure révélatrice de l’approche française face à ce drame colonial. Contrairement aux premières informations qui laissaient entendre une éventuelle présence d’Emmanuel Macron, le président français a choisi de se faire représenter par Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Ce choix, s’il évite la controverse directe liée à la venue du président français Emmanuel Macron, ne répond pas pour autant aux exigences de vérité et de justice portées par les militants du panafricanisme et de la souveraineté que nous sommes. Tant que la France n’assumera pas pleinement ses responsabilités historiques dans ce crime colonial, toute représentation officielle reste insuffisante et dénuée de sens pour honorer la mémoire des martyrs et leurs descendants.
Le massacre de Thiaroye, survenu le 1ᵉʳ décembre 1944, est l’une des tragédies les plus emblématiques du colonialisme français. Ce jour-là, des tirailleurs africains démobilisés furent massacrés par l’armée française pour avoir revendiqué leurs soldes. Ce drame illustre l’arbitraire colonial et la violence d’un système marqué par le mépris des droits fondamentaux des Africains ayant pourtant combattu pour libérer la France. Aujourd’hui encore, les archives restent verrouillées, et les réparations attendues ne sont qu’un mirage.
Le déni colonial français : des gestes insuffisants et une mémoire trahie
En 80 ans, la reconnaissance par la France de sa responsabilité dans le massacre de Thiaroye demeure limitée et empreinte de paternalisme. En 2014, lors d’une visite officielle à Dakar, François Hollande avait qualifié ces événements de « tout simplement épouvantables, insupportables ». Pourtant, ces paroles n’ont été suivies d’aucune action concrète. Dix ans plus tard, en 2024, la France s’est contentée d’un geste minimaliste en attribuant la mention « Morts pour la France » à seulement six tirailleurs identifiés, un effort dérisoire au regard de l’ampleur du drame. Les descendants des victimes attendent toujours un véritable travail d’ouverture des archives, une reconnaissance complète des responsabilités et des indemnisations justes et légitimes.
Les tentatives persistantes de la France pour occulter ce crime témoignent d’une désinvolture inacceptable face à son passé colonial. En tant qu’Africains, nous exigeons que cette démarche mémorielle cesse d’être unilatérale et paternaliste. Elle doit impérativement associer les pays d’origine des victimes, refléter notre quête de justice et respecter la dignité de nos peuples. Le souvenir des tirailleurs ne saurait se limiter à des cérémonies dictées par l’État français. Cette mémoire nous appartient : elle est celle des peuples africains, les véritables héritiers de ce drame et les seuls légitimes à en préserver l’héritage.
L’appropriation sénégalaise : un acte de souveraineté mémorielle
Dans ce contexte, il est essentiel de saluer la détermination du président Bassirou Diomaye Faye et du Premier ministre Ousmane Sonko à inscrire la mémoire du massacre de Thiaroye dans une perspective véritablement africaine. Leur engagement pour une appropriation souveraine de ce drame historique marque une rupture nécessaire avec les récits imposés par la France. En plaçant cette tragédie sous l’autorité des Africains, ils affirment la volonté des peuples concernés de contrôler leur propre histoire, loin des discours paternalistes ou des symboles vides de sens.
Cet effort d’appropriation mémorielle est un pas décisif vers une justice historique. Il montre que l’Afrique, forte de sa dignité et de sa mémoire, refuse désormais que ses drames soient instrumentalisés pour servir des intérêts extérieurs. Cette posture courageuse ouvre la voie à une réconciliation basée sur la vérité, la reconnaissance et le respect mutuel.
Une commémoration sous haute vigilance
La décision d’Emmanuel Macron de déléguer sa représentation à un ministre montre la crainte d’un rejet populaire face à son implication dans cette commémoration. Toutefois, cette absence ne saurait suffire à réconcilier la France avec ce passé douloureux. Trop souvent, ces cérémonies se transforment en tribunes pour des annonces symboliques qui ne changent rien au fond des relations franco-africaines. La mémoire des martyrs de Thiaroye ne peut être un outil de blanchiment des crimes coloniaux ou un spectacle destiné à redorer l’image de la France en Afrique.
Pour que cette commémoration ait un véritable sens, elle doit être l’occasion d’actions concrètes : ouverture totale des archives, reconnaissance des responsabilités, excuses officielles, et réparations pour les descendants des victimes. Elle doit également se dérouler sous l’autorité des pays concernés, afin d’être un réel moment de justice mémorielle. Sans ces engagements, même présence de la délégation française apparaîtra comme une provocation, voire une insulte à la mémoire des victimes.
Une mémoire au service de la souveraineté et de la justice
Le massacre de Thiaroye incarne l’injustice coloniale dans toute sa brutalité. Ce quatre-vingtième anniversaire ne peut être réduit à une simple occasion pour la France de réorienter ses relations avec l’Afrique sans assumer ses responsabilités historiques. En prenant en main cette mémoire, le Sénégal montre qu’il est possible de s’affranchir des récits imposés et de construire une souveraineté mémorielle solide.
La France, quant à elle, doit comprendre que son avenir en Afrique ne pourra se dessiner sans une reconnaissance claire et sans réparations concrètes pour les crimes du passé. Thiaroye 44 ne doit pas être un théâtre d’effets d’annonce, mais un tournant vers une justice authentique portée par ceux qui en sont les véritables héritiers.
Liste signataires
- Abdou Aziz Diouf, Professeur titulaire, FSJP, UCAD
- François Joseph Cabral, Professeur titulaire, FASEG, UCAD
- Mouhamed Abdallah Ly, Directeur de recherche assimilé, IFAN, UCAD
- Dr Félix Atchadé, médecin
- Dr Ismaïla Fall, Chimiste
- Mme Olivia Marie Guèye, Informaticienne
- Bado Ndoye, Professeur titulaire, FLSH, UCAD
- Ahmadou Wagué, Professeur titulaire, FST, UCAD
- Mouhamed Abdallah Ly, Directeur de recherche assimilé, IFAN, UCAD
- El Hadji Samba Ndiaye, Professeur assimilé, UCAD
- Oumar Dia, Maître de conférences titulaire, FLSH, UCAD
- Mme Ndèye Aida Dia, Doctorante, ETHOS, UCAD
- Mohamed Lat Sack Diop, Maître de conférences titulaire, EBAD, UCAD
- Mamadou Kabirou Gano, Maître de conférences titulaire, FASTEF, UCAD
-Mor Dièye, Maître de conférences titulaire, EBAD, UCAD
- Thierno Guèye, Maître de conférences assimilé, FASTEF, UCAD
- Dr. El Hadji Séga Guèye, Sociologue
DIOMAYE FAYE POSE LA QUESTION DES BASES MILITAIRES FRANÇAISES
Le chef d'État rappelle le poids de l'histoire coloniale dans les relations actuelles entre Paris et Dakar. Il invite à un exercice de perspective en demandant aux Français d'imaginer des soldats sénégalais stationnés sur leur territoire
(SenePlus) - Dans un entretien exclusif accordé à France 2, le président Bassirou Diomaye Faye a abordé la question sensible de la présence militaire française dans son pays, laissant entrevoir un possible retrait des 350 soldats français actuellement déployés sur plusieurs bases à Dakar et ses environs.
Le chef d'État, qui avait fait du départ des troupes françaises l'une de ses promesses de campagne, a développé sa position en utilisant une analogie frappante : "Est-ce qu'en tant que Français, vous envisagez de nous voir dans votre pays avec des chars ou avec des véhicules militaires, des militaires sénégalais avec les tenues sénégalaises ?"
Poursuivant son raisonnement, le président a évoqué le contexte historique pour justifier sa position : "Comme ça, parce que sur le plan historique, la France a esclavagisé, a colonisé et est restée." Il a ensuite invité ses interlocuteurs à un exercice de perspective : "Quand vous inversez un peu les rôles, vous ne concevrez très mal qu'une autre armée, la Chine, la Russie, le Sénégal ou n'importe quel autre pays puisse avoir une base militaire en France."
Interrogé directement sur le départ des soldats français, Bassirou Diomaye Faye a cependant fait preuve de prudence diplomatique, refusant de fixer un calendrier précis : "Il n'y a pas encore de délai de rigueur par rapport à ça et si ça doit être fait, ça sera dit aux autorités françaises qui en auront la primeur et suivant les calendriers établis", a-t-il déclaré à France 2.
LA FRANCE AVOUE ENFIN LE MASSACRE DE THIAROYE
Dans une lettre à Diomaye, Macron qualifie pour la première fois de "massacre" la tuerie perpétrée contre les tirailleurs africains en 1944. Le président sénégalais espère désormais "un engagement total" de la France dans la recherche de la vérité
(SenePlus) - Dans un geste historique, le président Emmanuel Macron reconnaît officiellement le "massacre" de Thiaroye dans une lettre adressée à son homologue sénégalais Bassirou Diomaye Faye, quatre-vingts ans après les événements tragiques du 1er décembre 1944.
Dans une interview exclusive accordée à France 2 ce 28 novembre 2024, le président sénégalais a révélé cette avancée significative : "J'ai reçu aujourd'hui une lettre du président Macron dans laquelle il reconnaît que ce fut en effet un massacre". Dans cette lettre citée par RFI, le chef de l'État français écrit que « la France se doit de reconnaître que ce jour-là, la confrontation de militaires et de tirailleurs qui exigeaient que soit versé l'entièreté de leur solde légitime, a déclenché un enchaînement de faits ayant abouti à un massacre. »
Cette reconnaissance officielle marque un tournant décisif dans l'histoire franco-sénégalaise, après des décennies de silence et de minimisation des faits.
Selon une enquête approfondie du Monde, le drame s'est déroulé à l'aube du 1er décembre 1944, lorsqu'un impressionnant dispositif militaire - comprenant un millier de soldats, trois automitrailleuses, un char et deux blindés - a encerclé le camp où dormaient les tirailleurs africains. L'opération s'est soldée par une fusillade meurtrière contre ces soldats qui réclamaient simplement le paiement de leurs indemnités après avoir servi sous l'uniforme français pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le bilan humain de cette tragédie reste controversé. Si les autorités militaires de l'époque n'ont reconnu que 35 morts, l'historienne Armelle Mabon estime le nombre de victimes "entre 300 et 400". Un rapport militaire de l'époque, mentionné par Le Monde, fait état de "508 cartouches tirées" sur une "foule compacte", suggérant "un carnage de grande ampleur".
Le président Bassirou Diomaye Faye voit dans cette reconnaissance une opportunité historique : "Ce pas consistant à reconnaître que c'est un massacre doit ouvrir la porte à une collaboration parfaite pour la manifestation de toute la vérité sur ce douloureux événement de Thiaroye", a-t-il déclaré à France 2. Il souligne cependant que "quelque chose a été caché" et espère désormais "un engagement total" de la France dans la recherche de la vérité.
Cette reconnaissance fait écho aux déclarations récentes de l'ancien président François Hollande qui, dans un entretien à RFI plus tôt cette semaine, avait déjà qualifié les événements de "massacre", précisant qu'il s'agissait d'une "répression à la mitrailleuse" et non d'une simple manifestation qui aurait dégénéré.
La reconnaissance officielle du massacre par Emmanuel Macron intervient alors que de nombreuses zones d'ombre persistent encore, notamment en raison d'archives manquantes ou inaccessibles. Elle marque néanmoins une étape cruciale dans le processus de reconnaissance et de réconciliation entre la France et le Sénégal, ouvrant potentiellement la voie à de nouvelles investigations sur ce chapitre tragique de l'histoire coloniale française.
L'ÉTONNANT REBOND D'AIR SÉNÉGAL
Six mois après une sortie de piste qui avait fait 11 blessés, la compagnie obtient le renouvellement de sa certification internationale de sécurité. Un sésame qui lui permet de maintenir ses accords avec des partenaires comme Royal Air Maroc ou Air France
(SenePlus) - Dans un développement significatif pour l'aviation civile ouest-africaine, Air Sénégal vient d'obtenir le renouvellement de sa certification Iosa (Iata Operational Safety Audit) jusqu'au 25 novembre 2026. Ce renouvellement, effectif dès le 26 novembre, intervient dans un contexte particulier marqué par un incident majeur survenu plus tôt cette année.
La certification Iosa, véritable sésame pour les compagnies aériennes internationales, représente un gage de sécurité rigoureux. Selon les informations de Jeune Afrique (JA), ce processus implique la validation de pas moins de 1 057 points de contrôle, couvrant huit domaines essentiels de l'exploitation aérienne, notamment la maintenance et la formation des équipages. "Une première réunion de travail en présentiel est suivie d'un certain nombre d'échanges entre les auditeurs et la compagnie", détaille le média, soulignant la rigueur du processus.
L'obtention initiale de cette certification en août 2023 avait ouvert de nouvelles perspectives pour le transporteur national sénégalais. La compagnie avait ainsi pu négocier des accords stratégiques avec plusieurs partenaires de renom : un accord de partage de code avec Royal Air Maroc et Air Côte d'Ivoire, ainsi qu'un accord interligne avec Air France permettant aux passagers de poursuivre leur voyage vers d'autres destinations françaises depuis Paris. Toutefois, Jeune Afrique précise qu'à ce jour, seul l'accord avec Royal Air Maroc est pleinement opérationnel.
Un incident majeur qui soulève des questions
Le renouvellement de la certification intervient pourtant dans le sillage d'un incident sérieux. Dans la nuit du 8 au 9 mai, un Boeing 737-300 affrété par Air Sénégal auprès de la compagnie privée Transair est sorti de piste lors d'un vol Dakar-Bamako, causant onze blessés. L'appareil en question, âgé de plus de 30 ans et acquis fin 2023 auprès de la compagnie roumaine Tarom, faisait l'objet de critiques récurrentes de la part des passagers, comme l'attestent les témoignages recueillis par JA.
Cette situation soulève des interrogations sur les procédures d'audit. Un expert du secteur, cité par le journal, apporte un éclairage crucial : "Lors de leur passage, les auditeurs Iosa ne rentrent pas dans les avions affrétés, ils vérifient simplement que l'acteur qu'ils contrôlent a bien effectué son propre audit de la compagnie à laquelle il recourt".
L'enquête menée par Jeune Afrique n'a pas réussi à établir si l'appareil Transair impliqué dans l'incident disposait des certifications requises. De plus, la chronologie exacte de l'audit Iosa par rapport à l'incident reste floue, l'IATA ayant déclaré que "toutes les données concernant ce genre d'audit sont confidentielles".
Fait notable relevé par le journal : selon les données de Flightradar24, Air Sénégal a cessé d'utiliser les appareils Transair depuis le 13 mai, suggérant une révision significative de sa politique d'affrètement.
Le précédent des accidents majeurs
Jeune Afrique rappelle que d'autres accidents graves dans l'histoire récente de l'aviation africaine n'ont pas non plus entraîné de remise en cause des certifications. Le crash du Boeing 737 MAX d'Ethiopian Airlines en mars 2019 et celui du McDonnell Douglas DC-9-83 de Swift Air exploité par Air Algérie en juillet 2014 n'ont pas affecté le statut Iosa de leurs opérateurs respectifs. Dans ces cas, les enquêtes ont conclu à une défaillance logicielle pour le premier et à une réaction inadaptée de l'équipage pour le second.
L'incident impliquant le vol Transair affrété par Air Sénégal reste actuellement sous investigation par le Bureau d'enquête et d'analyse sénégalais, dont les conclusions pourraient avoir des implications significatives pour les pratiques d'affrètement dans la région.
LA RÉVOLUTION DES NITTU DAARA
Médias, politique, recherche : les produits des écoles coraniques s'imposent dans des espaces auparavant réservés aux élites issues du système français. Longtemps cantonnés dans des rôles subalternes, ils s'émancipent désormais de l'héritage colonial
Très présents dans les médias, la politique, le secteur privé et dans le monde universitaire, les "Nittu Daara" sont en train de bousculer la hiérarchie et un espace qui était souvent réservé aux produits de l'école française. Et la troisième édition de la journée nationale des daara célébrée aujourd'hui est juste une nouvelle étape dans cet "affranchissement" de ces produits des daara.
Cantonnés depuis longtemps dans des rôles "primitifs" de prise en charge du destin des enfants talibés dans les écoles coraniques, les "Nittu Daara" ne devaient pas sortir de cette "délimitation historique", survivance d'une dichotomie coloniale. Ainsi, l'administration qui était alors fille de cette colonisation devait être composée uniquement de fonctionnaires issus de l'école dite française. Et cette séparation a continué même après les indépendances malgré quelques embellies dans l'enseignement et la diplomatie.
Mais depuis quelques années, force est de constater que les "Nittu daara" sont en train visiblement de faire leur mue au Sénégal. Ils s'affranchissent de plus en plus de cet ostracisme historique. Dans les médias par exemple, ils commentent l'actualité politique. Sortant peu ou prou de leur zone de confort habituelle qui est la prêche et les écoles coraniques, ils donnent de plus en plus leurs points de vue sur les affaires de la cité.
C'est dans ce cadre qu'il y a eu l'avènement de figures médiatiques comme le chroniqueur Bara Ndiaye, élu récemment député. Clivant mais très visible dans l'espace médiatique, ce dernier s'est bâti une réputation grâce à ses analyses politiques et son sarcasme détonnant. Et ses prises de position sur le plan politique en faveur du Pastef ont fait de lui par la force des choses une des figures de proue du "Projet".
D'autres "Nittu daara" comme Mbacké Sylla, Maodo Faye, Mansour Diop, imam Mouhamad Al amine Dramé s'essaient aussi à l'analyse politique et se disputent l'espace médiatique avec les autres chroniqueurs attitrés.
Dans le même ordre d'idées, force est de constater que beaucoup de personnalités issues des daara se sont engagées ces dernières années en politique. Et cet état de fait est plus saillant encore avec le Pastef avec le Mouvement des "Domou Daara" des Patriotes (MODAP) qui est une entité influente de cette formation politique.
Serigne Mboup, symbole d'une "intégration" réussie
D'ailleurs à l'issue des élections législatives, plusieurs parmi eux vont entrer à l'hémicycle. Un acteur politique comme Serigne Modou Boussou Dieng avait même sa propre coalition lors de ces législatives. Mais celui qui incarne à merveille cette "intégration" réussie est sans doute l'homme d'affaires Serigne Mboup. Chef d'entreprise prospère, l'ancien pensionnaire de Koki a réussi aussi son entrée en politique devant le maire de la ville de Kaolack, sans oublier qu'il était aussi candidat lors de la dernière élection présidentielle.
Serigne Cheikh Tidiane Sy «Al Maktou», Sidy Lamine Niasse, Serigne Mansour Sy « Jamil», ces précurseurs
Toutefois, il est important de noter que même si ces figures sont les plus visibles dans l'espace médiatique, il y a plusieurs « Nittu daara » qui ont eu des intégrations réussies dans ces sphères jusqu'à présent très réservées aux «francisants». Ils sont nombreux à être dans la finance, le secteur privé, mais aussi dans le monde académique comme le tout nouveau Directeur des Affaires religieuses et de l’Insertion des diplômés en langue arabe, Djim Drame qui est maître de recherches titulaire à l’Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN). Il y a aussi Professeur Abdou Aziz Kébé qui n'est plus à présenter sur le plan intellectuel mais aussi la jeune garde incarnée par Dr Sidy Jamil Niane.
Chargé de recherche titulaire en islamologie, Seydi Diamil Niane a soutenu une thèse en islamologie au Département d’études arabes de l’Université de Strasbourg en septembre 2017 sur « Le conflit idéologique entre le wahhabisme et la confrérie soufie Tijāniyya au sud du Sahara : le Sénégal en exemple. Actuellement il est chercheur à l'IFAN. Par ailleurs, il faut dire que même s'il y a des efforts à faire pour atteindre un syncrétisme réussi entre l'école française et les daara, il faut souligner que beaucoup d'eau a coulé depuis l'époque où des figures emblématiques comme Serigne Cheikh Tidiane Sy Al «Maktoum», qui est le premier «Nittu daara» à créer un parti politique vers les années 50, Sidy Lamine Niasse, Serigne Mansour Sy Jamil étaient les seules embellies dans la grisaille. Désormais la mayonnaise commence à prendre.
par Mody Niang
POUR FAIRE FACE AUX MANŒUVRES DU PRÉSIDENT-POLITICIEN
Sept ans après sa première parution dans les colonnes de WalfQuotidien, cette contribution retrouve une actualité saisissante, avec des idées toujours actuelles
Sept ans après sa première parution dans les colonnes de WalfQuotidien, la contribution de Mody Niang retrouve une actualité saisissante. Le texte "Appel autour d'une esquisse de programme alternatif commun pour faire face aux manœuvres du président-politicien", initialement publié en trois parties en septembre 2017, a été rediffusé ce 27 novembre 2024.
Cette republication fait suite à un récent article de l'auteur, "Encore bravo peuple sénégalais, cette fois pour votre cohérence !", paru le 21 novembre 2024. Dans ce texte, Mody Niang souligne la persistante pertinence de ses analyses passées, notamment concernant la réforme nécessaire du système de rémunération des agents publics.
À sa demande, nous republions cette contribution dont les idées, selon l'auteur, "restent actuelles et exactement miennes aujourd'hui plusieurs années après".
Appel autour d'une esquisse de programme alternatif commun pour faire face aux manœuvres du président-politicien
En janvier 2017, je lançais un appel à mes compatriotes, appel dont le titre était : « Pour un large front républicain, face aux apparences bavardes et trompeuses de la nauséabonde gouvernance du président-politicien ». En lançant cet appel, que Le Quotidien et WalfQuotidien m’avaient publié respectivement les 14 et 16 de ce mois, je ne me faisais aucune illusion sur les réactions positives qu’il pouvait provoquer chez mes compatriotes, dont la lecture n’est pas le point fort pour nombre d’entre eux. Je ne m’étais pas tout à fait trompé : des réactions, il y en a eu, mais pas beaucoup. Je ne m’en suis pas découragé pour autant. J’ai décidé de le redimensionner et d’en faire trois contributions publiées par WalfQuotidien et dont la première est celle-ci. Je rappelle que j’introduisais ainsi le prétentieux Appel des 14 et 16 janvier :
« Il a gagné ses élections législatives, de la manière que l’on sait, et se retrouve avec une majorité confortable, voire écrasante. Il a reconduit son Premier ministre et nommé un gouvernement de 39 membres qui siègent, au conseil des ministres, à côté de quatre ministres d’État sans portefeuille, payés quatre (4) millions de francs CFA par mois. Quarante-trois ministres, sans compter les ministres conseillers spéciaux et ministres conseillers dont personne ne connaît le nombre exact, peut-être pas même celui qui les a nommés. Nous sommes loin, très loin d’un gouvernement de 23 à 25 membres au plus qu’il s’engageait à nommer, ‘’pour plus d’efficacité’’. Plus de gouvernement encombrant dont les membres se bousculent dans la salle du Conseil des ministres, affirmait-il avec force, mais sans conviction. On en a le cœur net aujourd’hui. »
J’annonçais ensuite que je n’allais surtout pas m’attarder sur les élections législatives les plus carabinées qu’on ait jamais organisées dans ce pays, au moins depuis le Code électoral de 1992. Ni sur la parole de ce président-politicien qui ne vaut plus rien, qu’il renie à la moindre incartade, au gré de ses intérêts politiciens du moment. En matière de wax-waxeet, il dépasse son prédécesseur de plusieurs crans[1]. Sans état d’âme donc – en a-t-il en réalité –, il a nommé un gouvernement de continuité de 43 membres, un gouvernement très politique, très politicien, qui a pour mission exclusive de le faire réélire dès le premier tour. C’est un secret de polichinelle qu’il craint un second tour, encore plus une défaite, comme la peste et le choléra, et mettra tout en œuvre pour l’éviter. Il mettra tout en œuvre, vraiment tout, pour juguler cette lugubre catastrophe. Il ne lésinera sur aucun moyen, aucun vraiment pour atteindre cet objectif.
Des moyens, il en a à foison, en usera et en abusera. Il dispose, outre son fameux décret, de Fonds spéciaux pratiquement illimités. D’ores et déjà, il a fait de certains ministères – du moins selon certains observateurs – de véritables vaches dont les mamelles regorgent de lait au point de raser le sol. C’est le cas, en particulier, du Ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, et de celui du Pétrole et des Énergies, confiés à deux de ses très proches, Abdoulaye Daouda Diallo et Mansour Élimane Kane. Un autre proche, Ministre de l’Économie, des Finances et du Plan, leur facilitera la tâche s’il y a lieu, et il y aura sûrement lieu. Ce ministre, Amadou Ba, ancien Directeur général des Impôts et Domaines (DGID), joue un rôle essentiel dans la mal gouvernance financière du pays.
Une autre vache à lait ou que l’on peut considérer comme telle, la Caisse de Dépôt et de Consignation (CDC), qui gérerait plus de 200 milliards de francs CFA et d’énormes ressources foncières, est confiée à son frère cadet. Pourtant, il avait pris l’engagement formel – un de plus sans lendemain – à ne jamais prendre un décret pour le nommer à quelque fonction que ce soit. Selon de nombreux observateurs, ce frère serait loin, très loin d’avoir le profil de l’emploi. En outre, son nom a été cité dans plusieurs affaires non encore élucidées. Malgré tout, et malgré son engagement solennel public, il l’a bombardé à ce poste stratégique. Je ne suis pas sûr que le président Macron en ait un. Mais, s’il en avait, il ne lui viendrait jamais l’idée de le nommer à un poste aussi important. Ce serait un gros scandale en France, où il laisserait sûrement beaucoup de plumes. Plus que des plumes d’ailleurs.
De nombreuses directions, agences et autres structures (Centre des Œuvres universitaires de Dakar, Société nationale de la Poste, Port autonome de Dakar, Agence de Régulation des Télécommunications et des Postes, etc.), joueront probablement leur partition dans la mission confiée à Bennoo Bokk Yaakaar, et principalement à l’APR, de faire réélire leur mentor dès le premier tour, le 24 février 2019. Á la tête de ces structures, on retrouve notamment deux de ses très proches, responsables de l’APR. Il s’agit, bien entendu, de Cheikh Oumar Ane et de Ciré Dia, respectivement Directeur général du Centre des œuvres universitaires (COUD) et de la Société nationale de la Poste.
Le président-politicien dispose de nombreux autres atouts pour réaliser son rêve. Il s’appuie, en particulier, sur un ministre (de l’Intérieur) et une administration (centrale comme territoriale) pratiquement acquis à sa cause. On peut aussi compter parmi ses atouts une Commission électorale nationale autonome (CÉNA) à bout de souffle. S‘y ajoute sa capacité de manipulations amplifiée par une télévision aux ordres exclusifs de son parti, de sa famille et, à un moindre degré, de ses alliés dociles qui se contentent des miettes qu’il veut bien leur distribuer.
Il ne s’arrête pas en si bon chemin. Il dispose d’ « atouts » multiformes dont la détestable transhumance qu’il exploite à fond. Cette tâche est facilitée par l’attachement morbide d’une certaine classe politique, d’une certaine société civile et de nombreux chefs dits religieux, à l’argent et aux honneurs. Or, de l‘argent, le président-politicien et son clan en ont à foison. Ils disposent, il convient de toujours le rappeler, d’un énorme trésor de guerre, dont le moins des avertis des Sénégalais sait comment il est alimenté. S’y ajoute son fameux décret qu’il a toujours en bandoulière pour ouvrir la porte des « honneurs » aux hommes et aux femmes qui n’ont plus cure du sens de l’honneur et de la dignité.
Nous reviendrons sur ces nombreux « atouts ». En attendant, nous pouvons affirmer, en nous fondant sur des faits précis, que ce président-politicien est pire que tout : il est la concentration de tous les vices que l’on peut imaginer. Il ne reculera devant aucune vilénie pour se faire réélire par tous les moyens, y compris par les plus illégaux. Cette réélection est pour lui et pour son clan une question de vie ou de mort. Sa nauséabonde gouvernance a tellement accumulé de scandales qu'il craint comme la peste d'être battu. Car, il sait que, dans ce cas, ce sera la pire des catastrophes pour lui et les siens. Son vieux prédécesseur et sosie a sur lui l'avantage de l'âge: le Sénégal se mettrait toute la communauté internationale sur le dos, s'il embastillait un vieillard de 90 ans (pourtant il le méritait largement). Lui, Macky Sall est jeune, du moins relativement. En cas de défaite, il sait ce qui l'attend, lui, sa famille, ses amis responsables APR, et nombre de membres de sa très soumise coalition Bennoo Bokk Yaakaar. Il mettra tout en œuvre pour éviter cette lugubre perspective (pour eux, bien entendu). Il a commencé d'ailleurs à mettre en place les stratégies les plus tordues pour être réélu dès le premier tour. Il compte déjà sur trois chevaux boiteux pour réaliser ces vilaines stratégies : le parrainage, la pauvreté et l'analphabétisme pour près de 50% de nos populations. Avec le parrainage, il va faire invalider – si on le laisse faire évidement – toutes les candidatures qui sont susceptibles de constituer de rivaux sérieux capables de lui compliquer sa sale besogne ? Pour cela, il peut compter sur un conseil constitutionnel dont la majorité de nos concitoyennes et de nos concitoyens considèrent que ses membres lui sont soumis. Et tout indique qu'ils ont raison, si considère certains antécédents. Le président-politicien compte sur d'autres magistrats impliqués, par leurs fonctions, dans le processus électoral.
Outre ce mur pratiquement infranchissable pour les candidats qui peuvent le gêner, il enfourchera le second cheval : la pauvreté de nos populations, du moins de nombre d'entre elles. C'est devenu un secret de polichinelle qu'il est assis sur un énorme trésor de guerre alimenté, pour l’essentiel, par nos pauvres deniers. Il est pratiquement sûr que c'est avec l'argent qu’il va se faire plus facilement réélire. Comme son vieux prédécesseur et sosie, il croit que nous avons tous un prix. N'est-ce pas que c'est ce vieux prédécesseur (prédateur) qui disait, à propos de nous Sénégalaises et Sénégalais, « quenous avions du mal à nous souvenir de notre dîner de la veille, et que nous ne croyions qu'à l'argent et aux honneurs ». Et, c'est à partir de cette conception peu valorisante qu'il nous a gouvernés pendant douze longues années. Son successeur et « fil » a emprunté la même voie. Depuis plusieurs mois, il fait montre d'une « générosité » déferlante et débordante. Au vu et au su de tout le monde, il reçoit des délégations au palais de la République (devenu le « poulailler de la république ») et distribue des millions de francs à tout va. Ses ministres et autres directeurs généraux et directeurs lui prêtent main forte tous les vendredis, quand ils « descendent sur le terrain », conformément à ses instructions. Son épouse n'est pas en reste : elle étonne, elle aussi, par sa « générosité » sans borne.
Le président-politicien exploite aussi sans état la pauvreté de nos populations par ses bourses dites familiales qui sont une véritable escroquerie politique. Le montant de cette bourse est de 25.000 francs CFA que reçoivent, tous les trois mois, des chefs de familles triés sur le volet. En d'autres termes, en un an, nos « privilégiés », à la tête d'une famille qui peut compter jusqu'à 30 à 40 membres, perçoivent 100.000 francs CFA. Cent mille francs tous les ans, distribués à la tête du client ! Et on les menace de perdre ce « privilège », s'ils ne votent pas le moment venu pour le « généreux » président-politicien car, s'il n'était pas réélu, les nouveaux gouvernants supprimeraient la bourse familiale dès les premiers mois de leur gouvernance. Il faut insister surtout sur l'escroquerie politique que constitue cette fameuse bourse de sécurité familiale. Rappelons que le montant est de 25.000 francs par trimestre, 25.000 francs de nos impôts, de notre sueur. Pendant ce temps, le ministre du président-politicien reçoit chacun, pour seule indemnité représentative de logement, un million (1.000.000) de francs CFA par mois, sans compter son salaire dont le montant est de quatre (4.000.000) de millions de francs. Je ne m’attarde pas sur les véhicules rutilants, le carburant qui coule à flots, et les autres nombreux avantages invisibles.
Je ne passerai pas sur trois ministres d’État qui tournent les pouces auprès du président-politicien. Outre leur indemnité de logement d’un million, ils perçoivent, selon mes dernières informations, un salaire mensuel de cinq 5.000.000) millions de francs et nous coûtent annuellement 180.000.000 de francs (eux trois). Presque pour rien. Pour rien d’ailleurs, sinon pour mobiliser les militants. Combien de ministres sont-ils nommés par le président-politicien ? Combien de ministres conseillers ? Combiens de conseillers spéciaux ? Combien de chargés de mission ? Combien d’ambassadeurs dits itinérants et qui ne sortent pratiquement jamais du pays ? Lui-même, qui nomme, ne le sait pas. Combien sont-elles, les agences nationales dont les directeurs généraux parfois venus de nulle part, perçoivent des salaires mensuels de quatre à cinq millions et parfois plus, sans compter les budgets qu’ils gèrent comme leur propre argent ? Dans ces conditions-là, est-il seulement décent de nous tympaniser avec cette maigre bourse dite familiale de 100.000 francs par an ? Notre président-politicien exploite aussi à fond l’analphabétisme de nos populations, en les manipulant et en frappant leur imagination à longueur d’années, en particulier lors de ses interminables inaugurations d’infrastructures. De ces infrastructures coûteuses et pratiquement sans impacts positifs significatifs sur la majorité des populations. Si on commençait par l’autoroute « Ila Touba », qui va nous coûter 416 milliards de francs CFA ! Elle relie Thiès et Touba, distantes de seulement 112 km, à travers un terrain sablonneux et avec comme seuls obstacles quelques rares arbres. Quand elle sera terminée, elle sera sûrement exploitée à leurs seuls profits par les Marocains, les Turcs, les Français ou les Chinois.
Si les populations de la ville de Touba avaient à donner leur avis, elles n’auraient sûrement pas choisi cette autoroute-là. Différentes télévisions nous ont présenté Touba, lors des pluies diluviennes de ces cinq ou six derniers jours. Pratiquement, toutes les maisons, les commerces, les stations d’essence, etc., étaient envahis par les eaux de pluie mélangées aux eaux usées nauséabondes. Beaucoup de gens sont sortis de leurs maisons. Pourtant, combien de milliards le politicien sénior et le politicien Jr ont-ils déclaré avoir investis dans l’assainissement de la ville ? Où sont-ils passés, ces milliards-là ? L’assainissement est un véritable problème pour Touba, une véritable priorité. Une autoroute, même de dernière génération – la trouvaille de nos politiciens – n’était sûrement pas la préoccupation des populations. Á la place, elles préfèreraient de loin l’assainissement de leur ville. Elles auraient aussi opté pour l’eau potable qui leur fait terriblement défaut. Une ville comme Touba avec, dit-on, deux à trois millions d’habitants sans eau potable alors que, à quelques encablures, à Touba Bogo exactement, git une abondante nappe phréatique d’eau douce qui pourrait faire boire les populations pendant cent ans au moins, dit-on. Elles auraient aussi choisi sans hésitation la réhabilitation, l’équipement des infrastructures sanitaires, et leur dotation en médicaments, en équipements, en personnels qualifiés et en nombre suffisant. L’hôpital de Matlaboul Fawzéni serait alors prioritaire. Comme « Ila Touba », le président-politicien a opté pour un autre investissement de prestige, un investissement lourd. Il s’agit de ce fameux Train Express (TER) régional qui va nous coûter les yeux de la tête : plus 1000 milliards francs CFA pour relier l’Aéroport international de Diamniadio à Dakar, sur 54 km. Un TER dit de dernière génération alors que, pour tout patrimoine en matière de chemin de fer, nous n’avons que le branlant « petit train bleu ».
Ces deux infrastructures, « Ila Touba » et le TER, sans doute fortement surfacturées, ne nous coûteront pas moins de 1500 milliards de francs CFA, qui auraient pu être orientés plus utilement ailleurs. Le président-politicien a malheureusement d’autres préoccupations, à ses yeux de loin prioritaires : terminer les deux infrastructures et d’autres, pour les inaugurer en janvier 2019. Le président-politicien va mobiliser alors toute la République et même au-delà du pays. Il saisira l’opportunité pour manipuler comme il sait le faire en pareilles circonstances. Il va, en particulier, frapper fortement l’imagination des populations les moins averties avec son TER et l’Autoroute « Ila Touba » flambant neuf. On imagine parfaitement l’ampleur que prendront ces deux cérémonies et l’impact qu’elles pourront avoir sur des populations analphabètes et même sur d’autres, qui ne s’attarderont pas sur les coûts exorbitants, les probables fortes surfacturations de ces deux infrastructures. Celles-ci ne nous coûteront pas, nous l’avons déjà indiqué, moins de 1500 milliards de francs CFA, qui auraient pu servir bien plus utilement à relier Dakar et Ziguinchor par voie de train et réhabiliter les chemins de fer Dakar-Thiès, Thiès-Saint-Louis, Thiès-Kaolack, Kaolack-Guinguinéo, Louga-Linguère, etc. Une gare pourrait être construite alors à Diamniadio d’où partirait un embranchement de moins de trente kilomètres, qui rejoindrait l’Aéroport international Blaise Diagne. On se passerait ainsi de ce coûteux et impertinent TER, au profit de la renaissance d’activités économiques tout au long des voies nouvelles ou réhabilitées. Tout au long de ces voies ferroviaires aujourd’hui mortes, les gares grouillaient de monde au moment du passage des trains, qui étaient l’occasion de déploiements d’activités économiques importantes. Nous aurions préféré ce choix lucide à quelque infrastructure de dernière génération que ce soit. Selon un proverbe wolof bien de chez nous, « ku sa ab sèr jottul, doo boot ay gámb ». Traduit en français, ce proverbe donne : « Quand on ne dispose pas du minimum, on ne doit pas avoir l’outrecuidance de prétendre au maximum. »
Nous devons donc rester vigilants devant les infrastructures du président politicien. Une gouvernance ne se réduit pas à construire des infrastructures, surtout quand elles sont fortement surfacturées. Une gouvernance, c’est aussi des valeurs, des principes. Et c’est lui-même, le président-politicien, qui faisait pareille déclaration lors de la campagne électorale pour l’élection présidentielle de 2012. Elu, il la jette par-dessus bord avec tous les engagements qu’il avait pris et toutes les promesses qu’il avait faites. Tout le monde se les rappelle et je n’y insisterai pas. Le candidat devenu malheureusement président de la République est tout autre : nos valeurs cardinales ne retiennent plus son attention. Il n’y croit même plus finalement. C’est du moins l’impression qu’il donne. En particulier, la parole donnée n’a plus pour lui aucune espèce d’importance. En tout cas, sa parole à lui ne vaut plus un copeck. Une expression est de plus en plus employée chez nous : « Waxi Macky Sall, du ma ci dòor sama doom. » En d’autres termes, dans les maisons, dans les bureaux, lors des manifestations, partout dans le pays, personne n’accorde plus aucune espèce d’importance à sa parole. Pas seulement d’ailleurs ! C’est sa propre personne qui est contestée maintenant. Il ne bénéficie plus du respect dû à un président de la République car, il ne se comporte plus comme tel, s’il s’est jamais comporté comme tel d’ailleurs. Il est tout le contraire de la sobriété, de la transparence, de la vertu. Il a désacralisé la fonction présidentielle comme d’autres fonctions importantes. Il a transformé le palais de la République en siège de son parti et de sa coalition. Des gens venus de nulle part y entrent et en sortent à longueur de journée. Parfois, il devient carrément une arène lutte où des gens se battent rageusement pour se partager l’argent qu’il leur a donné à l’issue de leur audience.
Il est devenu comme un roi, un buur qui fait ce que bon lui semble. Il est particulièrement friand de louanges et est bien servi par la meute de griots et de minables courtisans qui l’accompagnent dans toutes les cérémonies, principalement lors de ces innombrables et folkloriques inaugurations d’infrastructures. Non content des tombereaux de louanges qu’on déverse sur sa personne, il permet même à ses griots de couvrir publiquement l’opposition d’injures. Demain, ils l’insulteront avec sa distinguée épouse et couvriront de louanges ses opposants qu’ils insultent aujourd’hui. C’est cela le Sénégal qu’il nous a construit pendant plus de six ans.
Je n’oublierai pas l’esquisse de quelques pas de danse, plus précisément sa danse lors de l’inauguration de l’Aréna, curieusement applaudi par les présidents d’institutions, les ministres, les députés et, pratiquement toute la République. Ses minables courtisans, prenant le devant des critiques qui n’allaient pas manquer, se sont mis rapidement à le défendre, avec l’argument éculé que le président Nelson Mandela dansait, que le président Cyril Ramaphosa lui aussi danse. Les pauvres ne savent pas que nous sommes au Sénégal, pas en Afrique australe où la danse des chefs fait partie de la tradition. Au Sénégal, le chef, le buur, le kilifa ne dansent pas. Fii ci Senegaal, kilifa du fi fecc. Xel nangu wu ko fi. Jekkul, rafetul. On m’a raconté qu’un Damel du Kayor dont je ne me souviens plus du nom, aurait été destitué pour avoir seulement esquissé quelques pas de danse. Notre président-politicien, grisé par le pouvoir et préoccupé au plus haut point par sa réélection, ne sait plus faire la distinction entre la décence et l’indécence, le licite et l’illicite, lu xel nangu ak lu xel nangu wul. Nguuru rek a ko ñor. Traduit en français, cela signifie qu’il piétine toutes nos valeurs, et que seul le pouvoir l’intéresse.
Le président-politicien va donc manipuler, manipuler, frapper fortement les imaginations en usant d’autres subterfuges comme la « modernisation des cités religieuses », la « couverture maladie universelle », les « bourses de sécurité familiale », « La délégation générale . . . . . . à la solidarité nationale », « Le Fonds de Solidarité nationale », etc. Pour ne s’arrêter que sur la « modernisation des cités religieuses », des dizaines, voire des centaines de milliards du contribuable y sont engloutis sans contrôle, gérés exclusivement par un couple, à partir du « cabinet d’architecture » de la présidence de la République. Imagine-t-on une telle structure, installée à l’Elysée, pour construire ou moderniser des Églises et des chapelles ?
Le président-politicien et son clan ne reculeront donc devant aucun obstacle, fût-il la loi, pour s’assurer une victoire confortable en 2019, et dès le premier tour. Ils vont rivaliser d’ardeur à acheter des consciences à coût de milliards de francs CFA. Ils nous ont déjà administré la preuve de ce dont ils sont capables dans ce domaine-là. Ils vont enfourcher d’autres chevaux de bataille pour renforcer la machine infernale qui va les conduire directement à la victoire. Ces gens-là ne sont surtout pas des enfants de chœur, et il faudra plus que la croix et la bannière pour leur barrer la route vers la réalisation de la mission qu’ils se sont fixée. Gagner ou périr, telle est leur devise.
Malgré les nombreux dysfonctionnements qui les ont entachées, les élections législatives du 30 juillet 2017 ont été révélatrices à plusieurs égards. Elles nous ont laissé l’impression que l’opposition, par ses divisions parfois artificielles et, partant, stériles, n’est pas encore à la hauteur des enjeux. Pour nombre de nos compatriotes, ses membres sont davantage attachés à des intérêts particuliers qu’à l’intérêt général. Pour d’autres, les élections législatives du 30 juillet n’ont pas permis de faire émerger des rangs de l’opposition, un homme ou une femme susceptible de pouvoir faire face au président-politicien et à sa redoutable machine électorale. Un homme ou une femme, même de qualité, n’y suffirait pas d’ailleurs. Il faudrait d’abord s’orienter vers l’élaboration d’un programme alternatif à celui que le président-politicien est en train de mettre en œuvre, et qui s’appellerait « Programme alternatif commun (PAC) ». Ce texte a pour, entre autres objectifs, d’appeler autour de l’élaboration de ce « PAC ». Comment l’élaborer ? Avec qui l’élaborer ? Comment rassurer nos compatriotes, qui ne croient plus à la parole des politiciens ? Comment gagner leur confiance et les convaincre que les porteurs de ce programme ne seront pas comme les autres, que leurs différents engagements ne finiront pas dans la poubelle, comme le sont ceux du président-politicien et de son prédécesseur ? Quelle femme ou quel homme portera-t-il (elle) le « PAC », une fois qu’il sera élaboré ? Comment sera-t-il (elle) désigné (e), etc. ? C’est à toutes ces questions, et à d’autres, que l’auteur de cet appel tentera de répondre, avec ses idées, ses maigres idées de profane qu’il continuera de développer dans la contribution suivante.
[1] Pourtant, aujourd’hui, Moustapha Diakhaté s’acharne sur ce qu’il appelle les waxwaxeet d’Ousmane Sonko, en oubliant carrément ceux qui ont jalonné la gouvernance de ses prédécesseurs, qu’il a accompagnés au moins pendant vingt ans. Si Ousmane Sonko est un . . .. . ., les deux premiers l’étaient infiniment plus. Yalla xam na ko et Moustapha Diakhaté est loin, très loin de l’ignorer.