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22 avril 2025
Diaspora
LA MÉCANIQUE COMPLEXE DU COLLÈGE ÉLECTORAL AMÉRICAIN
Les Américains ne choisissent pas directement leur président. Cette réalité, souvent méconnue à l'étranger, repose sur un système d'intermédiaires. Une mécanique héritée du 18e siècle qui peut transformer une défaite populaire en victoire présidentielle
(SenePlus) - Selon une analyse approfondie du New York Times (NYT), le système électoral américain repose sur un mécanisme unique et sur mesure que "personne ne créerait aujourd'hui", comme le souligne Wendy R. Weiser, vice-présidente pour la démocratie au Brennan Center for Justice de la faculté de droit de N.Y.U.
Le Collège électoral, pièce maîtresse de ce système, comprend 538 membres élus, reflétant la composition du Congrès : un électeur pour chaque sénateur et représentant, plus trois pour Washington D.C. Pour remporter la Maison Blanche, un candidat doit obtenir une majorité simple de 270 voix.
L'histoire de cette institution remonte à l'été 1787, lors de la Convention constitutionnelle de Philadelphie. Face à l'impasse sur le mode de sélection du président, les délégués ont opté pour un compromis : un système d'électeurs plutôt qu'une élection directe par le Congrès ou par les citoyens - qui à l'époque n'incluaient que les hommes blancs propriétaires.
"Quand nous votons, même si nous ne voyons pas leurs noms, nous votons pour ces électeurs", explique John F. Kowal, co-auteur de "The People's Constitution", cité par le Times.
Le système fonctionne selon des règles précises : dans 48 États, le vainqueur remporte la totalité des grands électeurs. Le Maine et le Nebraska font exception, avec une répartition proportionnelle basée sur les districts congressionnels.
Cependant, le New York Times relève que ce système a montré ses limites : deux fois lors des six dernières élections, des candidats ont accédé à la présidence malgré leur défaite au vote populaire. Cette distorsion s'explique par la surreprésentation des États ruraux, tendant républicains, donnant à leurs électeurs plus de poids que ceux des grands États.
Une réforme est-elle envisageable ? Le journal évoque deux possibilités : un amendement constitutionnel, nécessitant une super-majorité au Congrès et la ratification par les trois quarts des États, ou le Pacte interstate du vote populaire national. Cette dernière initiative, qui compte déjà 17 États plus Washington D.C. totalisant 209 grands électeurs, vise à attribuer les voix électorales au vainqueur du vote populaire national.
L'Electoral Count Reform Act de 2022, précise le quotidien new-yorkais, a renforcé le système en clarifiant le processus de décompte et en compliquant la soumission de faux électeurs, désignant le gouverneur comme seule autorité de certification des électeurs de l'État.
LE NEW YORK TIMES RÉVEILLE LA MÉMOIRE DE MARIAMA BÂ
Le quotidien new-yorkais fait revivre le destin exceptionnel de cette romancière sénégalaise. De l'École Normale de Rufisque aux plus hautes distinctions littéraires, elle a tracé un chemin d'émancipation pour des générations de femmes
(SenePlus) - Dans un portrait saisissant consacré à Mariama Bâ, le New York Times (NYT) révèle le parcours exceptionnel d'une femme qui a marqué la littérature africaine et le combat pour les droits des femmes au Sénégal post-colonial.
Née le 17 avril 1929 à Dakar, Mariama Bâ grandit dans un contexte où, comme le souligne le NYT, les opportunités pour les filles étaient rares sous le régime colonial français. Élevée par sa grand-mère dans une famille musulmane Lebu après la mort précoce de sa mère, elle bénéficie du soutien crucial de son père, Amadou Bâ, fondateur du Mouvement Autonomiste Africain.
"Vous avez un don", lui dit sa directrice d'école, rapporte le quotidien américain. À 14 ans, ses résultats exceptionnels la distinguent de ses camarades destinées à devenir secrétaires. "Tout le monde sauf vous. Vous êtes intelligente", lui déclare Berthe Maubert, sa directrice, l'orientant vers l'École Normale de Rufisque.
Son premier roman, "Une Si Longue Lettre", publié en 1979, remporte le premier prix Noma pour l'édition en Afrique. Selon le New York Times, ce livre figure parmi les 100 meilleurs ouvrages sur l'Afrique du XXe siècle selon la Columbia University Libraries. "Mon cœur se réjouit chaque fois qu'une femme émerge de l'ombre", écrit-elle dans ce roman devenu un classique.
"Nous devons donner, dans la littérature africaine, aux femmes noires une dimension à la mesure de leur engagement, aux côtés des hommes, dans les batailles pour la libération", déclare-t-elle devant l'Assemblée nationale du Sénégal en 1979, comme le rapporte le Times.
Décédée prématurément d'un cancer du poumon le 17 août 1981 à l'âge de 52 ans, Mariama Bâ laisse un héritage considérable. Le journal américain souligne qu'elle a fondé le Cercle Fémina, une organisation féministe, et qu'une école porte son nom sur l'île de Gorée depuis 1977, un hommage du président Léopold Sédar Senghor.
Son œuvre, notamment "Une Si Longue Lettre", continue d'être largement étudiée dans les écoles d'Afrique de l'Ouest. Comme le rappelle le New York Times, citant la journaliste Kidi Bebey dans Le Monde en 2021, son roman "questionne la condition féminine : les codes régissant les relations avec les hommes, l'importance des castes et, surtout, la polygamie."
À travers ses écrits et son engagement, Mariama Bâ a incarné la voix d'une génération qui se découvrait dans une nation nouvellement indépendante, laissant une empreinte indélébile dans la lutte pour l'égalité des sexes au Sénégal et au-delà.
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L'EXODE SILENCIEUX
Dans un contexte de montée du nationalisme, des violences policières et des tensions sociales en France, certains jeunes Français d'origine africaine se tournent vers le continent à la recherche, selon eux, d'une meilleure vie
Dans un contexte de montée du nationalisme, des violences policières et des tensions sociales en France, certains jeunes Français d'origine africaine se tournent vers le continent à la recherche, selon eux, d'une vie meilleure.
L'émission "Le Retour au Pays" de BBC Africa Eye explore cette « migration inversée », en suivant leur parcours jusqu'au Sénégal, à l'opposé de ce que leurs parents ont fait des décennies plus tôt.
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LA NOUVELLE GÉNÉRATION POLITIQUE BOUSCULE LES CODES
Réseaux sociaux, communication numérique, influence de la diaspora : les outils du pouvoir changent de mains. Pour Alioune Tine, fondateur d'AfrikaJom Center, cette mutation annonce l'avènement d'une nouvelle civilisation politique
À deux semaines des législatives, une révolution silencieuse bouleverse le paysage politique national. La nouvelle génération, armée des outils numériques, redéfinit les règles du jeu démocratique. C'est le constat majeur dressé par Alioune Tine, fondateur d'AfrikaJom Center, lors de son intervention dans l'émission "Objection" sur Sud FM ce dimanche 3 novembre 2024.
"Nous assistons à l'émergence d'une nouvelle vague qui s'approprie les outils les plus modernes de communication, y compris l'intelligence artificielle", analyse le défenseur des droits humains. Cette génération montante, selon lui, ne se contente pas de maîtriser les réseaux sociaux : elle en fait un véritable instrument de transformation politique.
Le phénomène se manifeste particulièrement dans la campagne actuelle. "Il n'y a pas photo", souligne Alioune Tine, "quand vous regardez les réseaux sociaux, vous voyez des jeunes qui s'amusent à promouvoir leurs idées avec une efficacité redoutable". Cette dynamique s'accompagne d'un renouvellement profond des méthodes de communication politique.
Le rôle de la diaspora apparaît central dans cette mutation. "Elle n'apporte pas seulement des moyens financiers", précise l'analyste, "mais importe également de nouvelles pratiques politiques". Cette influence se traduit par des stratégies de communication plus sophistiquées et une approche politique rénovée.
Face à cette évolution, les formations politiques traditionnelles tentent de s'adapter. Alioune Tine cite l'exemple de certains dirigeants historiques qui mettent désormais en première ligne leurs jeunes cadres pour porter leur message.
Cette transformation numérique s'accompagne cependant de nouveaux défis. Le fondateur d'AfrikaJom Centre pointe notamment la prolifération des fake news et la montée d'une forme de "post-vérité" dans le débat politique. "Il y a beaucoup de désinformation, de manipulation, de mensonges", alerte-t-il.
Pour autant, cette révolution numérique témoigne aussi d'une maturité croissante de la démocratie sénégalaise. "Nous avons une nouvelle génération qui émerge avec de nouveaux outils de communication et qui remet en question les valeurs consensuelles", observe Alioune Tine, y voyant le signe d'une "transition nécessaire".
Cette mutation profonde du paysage politique sénégalais s'inscrit dans un contexte plus large de transformation démocratique. Pour l'expert, elle illustre l'entrée du Sénégal dans une "nouvelle civilisation" politique, portée par une jeunesse déterminée à faire entendre sa voix.
LA COLÈRE CLIMATIQUE DES SÉNÉGALAISES
Pendant que les grandes conférences internationales s'enchaînent, l'eau se salinise dans la commune de Soume. À Dakar, les femmes se sont mobilisées pour dire stop à l'immobilisme climatique
(SenePlus) - Au lendemain de la COP biodiversité de Cali et à quelques jours de la COP 29 en Azerbaïdjan, les femmes sénégalaises ont fait entendre leur voix. Comme le rapporte RFI, elles étaient une centaine à défiler hier dans les rues de Dakar pour la quatrième édition de la Marche des femmes pour le climat.
Le reportage de RFI met en lumière la frustration grandissante face à l'inaction climatique. "Il y a des discussions mais rien ne change ! C'est comme quand un avion est prêt à décoller, qui est toujours sur la piste et qui ne décolle jamais !", s'indigne Cheik Nya Faye, une manifestante venue de Mbour, dénonçant les milliards dépensés en discours pendant que les pays impactés continuent de souffrir.
À Soume, à 130 kilomètres de Dakar, la situation est critique. "La commune compte plus de 2 000 habitants. Mais en 2015, on a vu que l'eau a été salinisée. On ne comprend pas ce qui se passe et jusqu'à présent, l'État n'a rien fait, on est abandonnés par les dirigeants !", témoigne Khady Faye, présidente de l'association Femmes développement et protection de l'environnement de Soume.
Les manifestantes, selon RFI, réclament notamment le versement des fonds sur les pertes et préjudices actés lors de la COP 28 l'année dernière. "Nous les femmes, on a plein de projets, mais on n'a pas accès au financement !", dénonce l'une d'elles.
Meyrame Sy, membre de Jeunes volontaires pour l'environnement, insiste sur le rôle crucial des femmes dans la lutte contre le changement climatique. "Elles ont des solutions qui peuvent changer les choses ! Il faut les écouter !", affirme-t-elle dans les propos recueillis par RFI.
Cette mobilisation s'inscrit dans un contexte international tendu, entre l'échec de la COP biodiversité à Cali et l'ouverture prochaine de la COP 29 en Azerbaïdjan le 11 novembre. Face à ces grands rendez-vous internationaux, les femmes sénégalaises promettent de maintenir la pression pour faire entendre leurs voix et leurs solutions.
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SONKO VOIT ROUGE À PROPOS DU LIVRE SUR LA CASAMANCE
"Elle n'a pas à écrire sur le Sénégal". Le Premier ministre s'en est violemment pris à l'ouvrage "L'idée de la Casamance autonome : Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal", y voyant des intentions cachées de la France
(SenePlus) - Le Premier ministre Ousmane Sonko a violemment réagi ce vendredi 1er novembre 2024 à la publication d'un ouvrage sur la Casamance, lors d'un meeting électoral à Ziguinchor. Dans le viseur du chef du gouvernement : "L'idée de la Casamance autonome : Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal", un livre de l'historienne française Séverine Awenengo Dalberto, chercheuse au CNRS.
"J'en ai discuté avec le président de la République et ce livre-là, personne n'en fera la promotion ici au Sénégal. Ce livre ne sera ni autorisé ni commercialisé au Sénégal", a déclaré le Premier ministre face aux militants. La tension était déjà montée d'un cran après l'annulation, le 26 octobre dernier, d'une séance de dédicace prévue à la librairie "Aux 4 vents".
Le Premier ministre voit dans cette publication des intentions cachées, alors que la France avait déjà "clarifié la question de l'appartenance totale et intégrale de la Casamance au Sénégal" dans les années 1990 avec Jacques Charpy. "Puisqu'ils ne peuvent pas revenir sur leur témoignage et ne peuvent plus parler d'indépendance, ils glissent sur la notion d'autonomie", dénonce-t-il.
"Si cette Française veut écrire, elle n'a qu'à aller écrire sur la Corse ou la Nouvelle Calédonie qui demandent leur indépendance à la France", lance Sonko, avant de réaffirmer : "Nous sommes un État unitaire. Du nord au sud, de l'est à l'ouest, les mêmes réalités vont s'appliquer sur chaque portion du territoire national."
Face à ce qu'elle décrit comme un "climat potentiellement dangereux", l'historienne défend la nature scientifique de son travail dans un communiqué transmis à l'AFP. Elle dénonce des "commentaires malveillants et infondés" et assure que son livre "ne vise aucunement à rouvrir les fractures". Les éditions Karthala dénoncent quant à elles "une instrumentalisation politique d'un ouvrage scientifique".
Une réponse qui n'a visiblement pas convaincu le chef du gouvernement, qui attend plutôt de la France qu'elle livre "les archives de ses exécutions sommaires au Sénégal pendant la colonisation, les tortures qu'elle a menées, les travaux forcés" ou encore "les archives de Thiaroye 44".
Cette controverse fait écho à celle de 2010, lorsqu'un autre livre sur le conflit casamançais, "Le conflit de Casamance - Ce que disent les armes" de Jean-Claude Marut, également publié chez Karthala, avait été interdit. Un précédent qui illustre la sensibilité persistante de la question casamançaise, alors que cette région du sud, séparée du reste du pays par la Gambie, reste marquée par l'un des plus anciens conflits d'Afrique, ayant fait des milliers de victimes depuis le soulèvement indépendantiste de décembre 1982.
UN DUEL SUR LE FIL DU RASOIR
"Personne ne peut prédire qui va l'emporter". À quatre jours du scrutin présidentiel américain opposant Kamala Harris et Donald Trump, René Lake livre sur le plateau de VOA Afrique ce vendredi, les clés d'un sprint final à couper le souffle
Dans un entretien accordé ce vendredi 1er novembre à VOA Afrique, René Lake, journaliste et analyste politique basé à Washington, décrypte les dernières heures d'une campagne présidentielle américaine plus serrée que jamais. À quatre jours du scrutin, le duel Harris-Trump reste indécis.
"La course est extrêmement serrée", souligne-t-il, pointant le rôle crucial des sept "états charnières" capables de basculer dans un camp comme dans l'autre. Si les dernières compilations suggèrent un léger avantage pour Donald Trump, l'analyste rappelle le précédent de 2016, où Hillary Clinton dominait les sondages avant sa défaite finale.
Interrogé sur l'impact du dernier rapport sur l'emploi (seulement 12 000 créations en octobre), René Lake relativise : "65 millions d'Américains ont déjà voté par anticipation". Il met en avant la bonne santé globale de l'économie américaine, citant un Dow Jones à son record historique de 42 000 points ce matin même et rappelant que selon le quotidien The Economist, "l'économie américaine fait aujourd'hui l'envie du monde".
Sur les thèmes sensibles des droits des femmes et de l'immigration, l'invité de Jacques Aristide observe une dynamique intéressante : les femmes représentent 54% des votes anticipés contre 44% pour les hommes, un écart qui pourrait favoriser Harris. Concernant l'immigration, si Trump conserve un avantage dans l'opinion, la vice-présidente sortante tente de retourner le sujet en rappelant l'obstruction républicaine à une réforme bipartisane.
L'intervention de René Lake est à suivre en début du journal.
LA DÉMOCRATIE COMME HÉRITAGE ET COMME HORIZON
D'Abdou Diouf à Macky Sall, en passant par Abdoulaye Wade, aucun président de la République n'a pu résister à la volonté populaire au Sénégal. Un avertissement que le nouveau duo au pouvoir aurait tort d'ignorer
(SenePlus) - Selon un éditorial de Marwane Ben Yahmed, directeur de publication de Jeune Afrique (JA), le Sénégal continue d'affirmer sa singularité démocratique en Afrique de l'Ouest, particulièrement à l'heure où les coups d'État militaires se multiplient dans la région.
D'après l'éditorialiste de JA, l'élection de Bassirou Diomaye Faye en mars dernier, avec 57% des suffrages et une participation massive, constitue "une troisième alternance politique" historique, démontrant la maturité démocratique du pays.
La spécificité sénégalaise, souligne le directeur de publication, réside dans la solidité de ses institutions : "Au pays de la Teranga, impossible de faire dire aux urnes autre chose que ce que les citoyens ont exprimé. Les institutions, à commencer par le Conseil constitutionnel, jouent pleinement leur rôle."
Cette culture démocratique, rappelle Jeune Afrique, s'est notamment manifestée lors des départs d'Abdou Diouf et d'Abdoulaye Wade. "Si les électeurs ne veulent plus de vous ou de vos dauphins désignés, malgré votre puissance financière et institutionnelle [...] la seule issue est... la sortie", écrit Ben Yahmed.
Concernant le nouveau pouvoir, l'éditorialiste observe que le tandem Faye-Sonko adopte une position ambivalente, entre "rupture nette et sens des responsabilités". Les premiers mois sont marqués par un "serrage de vis" caractérisé par une forte pression fiscale et des audits multiples.
L'opposition, note Jeune Afrique, commence à se réorganiser. Macky Sall, à la tête de la coalition Takku Wallu Sénégal, cherche à "brider l'action réformiste de ses anciens opposants", tandis qu'Amadou Ba tente d'incarner une "troisième voie".
Ben Yahmed conclut son analyse en rappelant que si le duo au pouvoir venait à décevoir, les Sénégalais sauront, comme ils l'ont toujours fait, exercer leur droit démocratique. "L'expérience mérite d'être vécue, c'est l'essence même de la démocratie", affirme-t-il.
L'ÉCOLE POUR TOUS RESTE UN MIRAGE
Un bond historique dans la scolarisation mondiale ne suffit pas à masquer les inégalités persistantes. Alors que seuls 3% des enfants des pays riches sont privés d'école, ce chiffre grimpe à 33% dans les nations les plus pauvres
(SenePlus) - L'UNESCO vient de publier jeudi son rapport annuel sur l'éducation mondiale, présenté à Fortaleza au Brésil, dressant un bilan en demi-teinte de la scolarisation dans le monde.
D'après les informations rapportées par l'AFP, le nombre d'enfants scolarisés a atteint un niveau historique avec une augmentation spectaculaire de 110 millions d'élèves entre 2015 et 2023, portant le total à 1,412 milliards d'écoliers.
Les taux d'achèvement des études montrent également une progression encourageante. Au niveau primaire, ils sont passés de 85% à 88%, tandis que le secondaire enregistre une hausse de 53% à 59%, représentant 40 millions de diplômés supplémentaires en huit ans.
Cependant, rapporte l'agence de presse, ces avancées sont assombries par un chiffre préoccupant : 251 millions d'enfants demeurent privés d'éducation, une diminution quasi insignifiante de 1% depuis 2015.
Les inégalités entre pays riches et pauvres restent criantes, souligne l'AFP. Dans les nations les plus défavorisées, un tiers des enfants et adolescents n'a pas accès à l'école, contre seulement 3% dans les pays les plus prospères.
L'AFP met en lumière des situations particulièrement alarmantes dans certains pays. En Afghanistan, où les normes sociales et la pauvreté aggravent l'exclusion scolaire, au moins 1,4 million d'adolescentes sont privées d'enseignement secondaire depuis le retour des talibans en 2021. Le Niger fait également partie des pays les plus touchés par ce phénomène.
Ce rapport, précise l'AFP, a été dévoilé lors de la réunion mondiale de l'UNESCO sur l'éducation, organisée dans le cadre de la présidence brésilienne du G20. L'objectif affiché est de "promouvoir le dialogue multilatéral" en réaffirmant le rôle de l'éducation comme "facteur d'égalité sociale et moteur du développement durable".
L'IMPUNITÉ DES MEURTRES DE JOURNALISTES ATTEINT DES SOMMETS ALARMANTS
En deux ans, 162 journalistes ont été assassinés dans le monde. L'équivalent d'une mort tous les quatre jours. Plus inquiétant encore, 85% des meurtres de journalistes depuis 2006 restent non élucidés
(SenePlus) - Selon une information de l'AFP, l'UNESCO publie ce samedi un rapport accablant à l'occasion de la Journée Internationale de la fin de l'impunité pour les crimes contre les journalistes. Le constat est sans appel : 85% des meurtres de journalistes recensés depuis 2006 restent non élucidés, rapporte l'agence de presse.
D'après l'AFP, la directrice générale de l'UNESCO, Audrey Azoulay, dresse un bilan dramatique : "En 2022 et 2023, un journaliste a été tué tous les quatre jours simplement pour avoir fait son travail essentiel de quête de la vérité." Elle ajoute que "dans la majorité des cas, personne ne sera jamais tenu responsable de ces meurtres."
Le bilan des deux dernières années est particulièrement lourd, indique l'AFP : 162 journalistes ont perdu la vie dans l'exercice de leur fonction. La moitié d'entre eux travaillaient dans des zones de conflit armé, où les journalistes locaux représentent 86% des victimes.
Toujours selon l'AFP, le Mexique arrive en tête des pays les plus meurtriers en 2022 avec 19 cas, suivi par l'Ukraine qui a enregistré 11 décès de journalistes. En 2023, l'État de Palestine a connu le plus grand nombre de victimes avec 24 journalistes tués.
L'agence de presse souligne que les femmes journalistes ont été particulièrement ciblées en 2022, avec dix assassinats. Parmi ces victimes, Maria Guadalupe Lourdes Maldonado López, abattue à la frontière américano-mexicaine, et Shirine Abu Akleh, tuée lors d'un raid israélien en Cisjordanie occupée.
L'AFP rapporte également que de nombreux journalistes sont assassinés à leur domicile ou à proximité, exposant leurs familles à des risques considérables. Hors zones de conflit, les victimes couvraient principalement des sujets sensibles comme le crime organisé et la corruption, ou trouvaient la mort en couvrant des manifestations.
Face à ce taux d'impunité préoccupant, conclut l'AFP, l'UNESCO appelle les États membres à intensifier significativement leurs efforts pour traduire en justice les responsables de ces crimes.