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22 avril 2025
Diaspora
par l'éditorialiste de seneplus, oumou wane
DIOMAYE INVESTIT LE FUTUR EN ARABIE SAOUDITE
EXCLUSIF SENEPLUS - À Riyad, le président a présenté une stratégie centrée sur l'industrialisation locale, la transition énergétique et le capital humain. Aux passéistes sourds à la révolution qui est en cours, il devrait être une source d’inspiration
A elle seule, l’intervention de notre président Bassirou Diomaye Faye à la 8e édition de la « Future Investment Initiative », illustre qu’il y a enfin une autre actualité possible dans notre pays. La politique et ses violences absurdes nous minent le moral. Interrogé lors de sa première visite officielle en Arabie Saoudite par Richard Attias sur les principales priorités de la Vision 2050 pour atteindre la croissance, le chef de l'Etat sénégalais a fait savoir que toute la différence pourrait se faire grâce à la transformation des matières premières au pays avant toute exportation.
Au cours de ce rendez-vous prestigieux, visant à promouvoir l'investissement dans les pays participants, le plus jeune président de l’histoire du Sénégal a eu l’occasion de détailler sa stratégie de transformation économique.
Au cœur de cette vision donc, la transformation locale des matières premières pour générer de la valeur ajoutée en créant des emplois. Mais aussi, la transition énergétique, « Notre ambition, c’est de faire que le kilowattheure baisse au moins jusqu’à 60% », a déclaré le président Faye. Un projet phare de 4 gigawatts d’énergie solaire est notamment en cours de développement. Autre pilier central de sa stratégie, l’amélioration du climat des affaires, « pour donner les meilleures opportunités aux investisseurs d'arriver dans le pays dans des conditions favorables », a ajouté Bassirou Diomaye Faye. Le capital humain enfin constitue le cœur de cette transformation. Avec une population dont 75% a moins de 35 ans et un âge médian de 19 ans, le Sénégal mise sur sa jeunesse pour porter sa transformation économique.
« L’Afrique représente le futur », a insisté le président, en invitant les investisseurs à « regarder l’Afrique avec un autre œil ».
« Nous avons décidé de sortir de la logique des urgences électoralistes », avait d’emblée annoncé le chef de l’État sénégalais. Plutôt encourageant pour l’avenir et sur un ton qui appelle à ne pas se faire peur avec des scénarios catastrophes, il a affirmé son ambition de rompre avec les pratiques du passé.
Aux passéistes sourds à la révolution qui est en cours, il devrait être une source d’inspiration.
Au Sénégal, pendant ce temps-là, Ousmane Sonko et le mouvement Pastef révolutionnent le financement en politique. Alors que la campagne électorale pour les législatives bat son plein depuis le 27 octobre dernier, le Premier ministre compte sur la générosité des militants du parti au pouvoir pour conquérir l’Assemblée nationale.
Une preuve encore, qu’avec moins de moyens et plus de créativité, si nous le croyons tous, transformer le Sénégal est possible.
C’est peut-être cela la nouvelle signature de notre exécutif, en même temps que Diomaye partage sa vision avec Mohammed bin Salman bin Abdelaziz Al Saoud, Prince Héritier du Royaume d’Arabie Saoudite, pour un avenir prospère et durable au bénéfice des deux peuples, Ousmane Sonko, lui, à la maison, bat la campagne, en quête d’une majorité large mais « irréprochable ». Il est déterminé à remporter ces élections législatives, pour faire face aux défis économiques et politiques à venir.
Notre pays est une démocratie d’une qualité reconnue, avec des institutions crédibles, dans une Afrique qui est jeune dans son indépendance politique mais aussi dans sa démocratie. Jeune surtout dans sa démographie.
Après de longues années de stagnation économique, l'Afro-optimisme est de retour dans les milieux financiers internationaux, qui voient dans notre continent le dernier réservoir de croissance mondiale.
Avec deux milliards et demi d'habitants attendus sur le continent en 2050, l'Afrique va devenir le plus grand réservoir de main-d'œuvre et de consommateurs du monde. Un quart de la population mondiale vivra en Afrique d'ici 2050, alors pourquoi ne pas être optimiste et croire dans le futur ?
Oumou Wane est présidente Citizen Media Group-africa7.
LE SÉNÉGAL SÉDUIT WALL STREET
Le ministère des Finances vient de lever 300 millions de dollars sur le marché international. L'opération, qui bénéficie d'un taux d'intérêt maîtrisé de 6,33%, avec une souscription intégrale par JP Morgan, est un signal fort à la communauté financière
(SenePlus) - Le ministère des Finances et du Budget vient d'annoncer une opération financière majeure sur le marché international avec la mobilisation réussie de 300 millions de dollars US, équivalant à environ 181 milliards de francs CFA. Cette opération, finalisée le 30 octobre 2024, s'inscrit dans le cadre de l'exécution budgétaire de l'année en cours.
Selon le communiqué ministériel, l'opération a été structurée sous forme de réouverture des titres obligatoires émis en juin 2024, avec une échéance en 2031, et a été intégralement souscrite par la banque américaine JP Morgan. Le ministère précise que les conditions financières obtenues comprennent un coupon de 6,33% et une couverture contre le risque de change, tenant compte de la parité fixe entre le franc CFA et l'euro.
Les services de Cheikh Diba contextualisent cette levée de fonds, qui intervient après l'audit préliminaire des finances publiques par la Cour des Comptes et le report des décaissements initialement prévus du FMI. Face à cette situation, le communiqué indique que le gouvernement engage des discussions avec le FMI pour établir un nouveau programme aligné sur les objectifs d'assainissement macroéconomique.
L'opération, souligne le ministère, survient stratégiquement après les assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, où le Sénégal a mené une communication « transparente et responsable » auprès de ses partenaires.
Le texte précise que cette émission, la dernière du Sénégal sur le marché financier international pour 2024, répond à deux nécessités : la baisse de la liquidité dans le marché domestique en fin d'année et l'importance du volume des ressources recherchées. Le ministère souligne qu'elle s'inscrit dans la vision « Sénégal 2050 » et les nouvelles orientations gouvernementales en matière de gestion transparente des finances publiques.
Selon le ministère des Finances et du Budget, cette réussite consolide la position du Sénégal comme émettant crédible auprès des investisseurs internationaux, tout en renforçant sa trajectoire de transparence dans la gestion des finances publiques.
lettre d'amérique, par rama yade
TRUMP-HARRIS : ET L’AFRIQUE DANS TOUT ÇA ?
Alors que les derniers sondages cumulés placent l’ancien président républicain Donald Trump et la vice-présidente démocrate Kamala Harris au coude-à-coude, l’élection présidentielle du 5 novembre prochain n’impactera pas seulement la vie des Américains
Alors que les derniers sondages cumulés placent l’ancien Président républicain Donald Trump et la vice-présidente démocrate Kamala Harris au coude-à-coude, l’élection présidentielle du 5 novembre prochain n’impactera pas seulement la vie des Américains. C’est le monde entier qui sera affecté par leur choix.
Le Moyen-Orient au cœur de la campagne
De manière surprenante et, contrairement aux habitudes, la politique étrangère aura occupé une place substantielle dans cette campagne. Qu’il s’agisse de la convention républicaine à Milwaukee en juillet et la convention démocrate de Chicago en août 2024, on a vu des vétérans venir à la tribune évoquer leur expérience en Afghanistan ou des familles d’otages israéliens évoquer le conflit à Gaza. A l’occasion des débats présidentiels, les candidats ont été interrogés sur l’Ukraine et Taiwan. C’est que, dans cette élection serrée, chaque voix compte. On a ainsi constaté l’importation du conflit israélo-palestinien dans le débat national, comme l’ont démontré les manifestations propalestiniennes dans les universités américaines ou encore l’influence de la candidate écologiste Jill Stein, partisane d’un arrêt des livraisons d’armes à Israël, dans les Etats-clés du Midwest tels que le Michigan qui compte 200 000 électeurs arabo-musulmans. Quand on se remémore qu’en 2016, Trump y avait devancé Clinton de 10 704 voix et que Stein, déjà candidate, avait rassemblé 51 463 voix, on peut imaginer à quel point Kamala Harris marche sur des œufs. Sans doute faut-il y voir la raison pour laquelle celle-ci se révèle plus sensible au sort des Palestiniens. Selon l’institut de sondage de Gallup, 44% des électeurs démocrates souhaitent la fin de la fourniture systématique d’armes à Israël, alors qu’ils ne sont que 25% à y être encore favorables.
Kiev en arrière-plan
La guerre en Ukraine continue aussi de polariser les débats nationaux en raison de la volonté de Donald Trump d’y mettre fin, y compris par la reddition de Kiev. Alors qu’un nouveau livre de Bob Woodward, le journaliste qui avait révélé le scandale du Watergate, vient de mettre en évidence les liens secrets entre l’ancien Président et Vladimir Poutine, cette drôle de paix porterait un coup sérieux à l’alliance transatlantique pour laquelle Trump exige des Européens de payer plus. Lors d’un meeting électoral en février 2024 en Caroline du Sud, il avait dit : «Vous n’avez pas payé ? Vous êtes de mauvais payeurs ? (…) Non, je ne vous protégerai pas. En fait, j’encouragerai [les Russes] à faire ce que bon leur semble.» Cette position est, bien entendu, à rebours de celle de Kamala Harris, un soutien indéfectible de l’Europe et de l’Otan, dans la droite ligne de la politique suivie par Biden. Les Etats-Unis ont, sous administration démocrate, déjà dépensé 120 milliards de dollars de soutien militaire à l’Ukraine.
La menace chinoise comme priorité
Même les sujets domestiques ont une composante internationale forte. L’économie, qui apparaît ainsi comme l’un des sujets dominants de la campagne électorale, est rarement abordée par les candidats sans que la Chine ne soit mentionnée. Ainsi, en mai dernier, l’administration démocrate a quadruplé les droits de douanes sur les véhicules électriques chinois. Grâce à 2000 milliards de dollars d’investissements massifs dans la transition verte et les technologies, les régions de la ceinture de la rouille, là où précisément se trouvent les Etats-clés, sont en voie de réindustrialisation. L’Amérique veut aussi reprendre le contrôle des chaînes d’approvisionnement dont la pandémie avait révélé la vulnérabilité : c’est une question de sécurité nationale. Mais parce que c’est aussi une question de paix civile, il s’agit désormais de «mettre la politique étrangère au service de la classe moyenne», selon l’expression de Jack Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, en avril 2023. Renchérissant, Donald Trump, qui continue de dénoncer l’inflation pourtant largement contenue, entend y remédier en promettant de taxer tous les produits importés, y compris d’Europe.
Afrique, une absence en trompe-l’œil
Autre sujet de campagne à l’avantage de Donald Trump, selon les Américains interrogés dans les sondages, l’immigration. Sur ce sujet, l’ancien Président n’a cessé de durcir ses positions, appelant à une «déportation de masse» des 11 millions d’«illégaux» présents dans le pays et qui «souillent le sang des Américains».
La question migratoire est ainsi fortement indexée sur les relations avec les pays d’origine, le Mexique, le Guatemala, le Venezuela, mais également la Chine et les pays africains. L’ancien Président Trump a pu ainsi faussement accuser «le Congo», sans qu’on sache lequel de Kinshasa ou Brazzaville, de vider ses prisons et d’envoyer des criminels violents aux Etats-Unis.
L’Afrique. Naturellement absente de la campagne tant elle semble éloignée des préoccupations des électeurs comme des candidats, elle n’a pas encore eu l’opportunité d’accueillir les deux derniers présidents américains. Donald Trump ne lui a jamais manifesté le moindre intérêt malgré quelques initiatives commerciales telles que Prosper Africa. Joe Biden promet de visiter l’Angola avant la fin de l’année. Même si Kamala Harris a accueilli à la Maison Blanche des dirigeants africains comme le Zambien Hichilema en septembre 2021 ou la Tanzanienne Hassan en avril 2022, et visité le Ghana, la Zambie et la Tanzanie en mars 2023, son programme pour l’Afrique demeure inconnu à ce jour. Sous la Présidence Biden, on l’avait entendue vanter la démocratie et l’innovation, exprimant le souhait d’une politique «avec», et non simplement «pour» l’Afrique. Fille d’un Jamaïcain et d’une Indienne, elle peut incarner un rapport plus émotionnel au continent, que tant d’Africains attendaient de Barack Obama d’ascendance kenyane. «En raison de cette histoire, l’Afrique revêt une signification particulière pour moi, en tant que première vice-présidente noire des EtatsUnis d’Amérique», avait-elle confié lors de sa visite à Accra.
A Washington, au-delà des appétences personnelles, c’est surtout l’urgence de limiter l’influence chinoise et russe en Afrique qui est le moteur principal des deux équipes de campagne. Vraisemblablement, l’accès aux minerais stratégiques occupera l’agenda du prochain Président américain, qu’il soit démocrate ou républicain, en raison de la nécessité de reprendre le contrôle sur les chaînes d’approvisionnement, d’accélérer la transition énergétique et de gagner la course à l’innovation technologique. Et l’Afrique est un acteur-clé de cette impitoyable compétition.
Rama Yade est Directrice Afrique Atlantic Council.
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RAMA SALLA DIENG, DU SAVOIR À L'ACTION
De l'université d'Édimbourg en Écosse aux champs de Saint-Louis, l'universitaire traque les mécanismes d'exploitation des femmes persistants en Afrique. Son combat prend aujourd'hui une nouvelle dimension avec la création du CinéFemFest
Dans un contexte où l'Afrique repense ses paradigmes de développement, le parcours de Dr Rama Salla incarne une nouvelle voie pour l'engagement intellectuel africain. Ancienne maîtresse de conférences à l'Université d'Édimbourg en études africaines et développement international, cette universitaire sénégalaise a choisi de rompre avec le système académique occidental pour réinventer sa contribution au continent.
Sa recherche centrée sur le foncier et le travail des femmes en Afrique, révèle les mécanismes persistants d'exploitation dans les chaînes de valeur agricole. Ses travaux, publiés notamment dans le prestigieux Journal of Peasant Studies, démontrent comment le travail des femmes reste systématiquement sous-évalué, avec des salaires journaliers inférieurs au prix de vente d'un simple sac de tomates.
Mais c'est par la création du CinéFemFest que Dr Dieng transforme la recherche en action concrète. Ce festival africain du film et de la recherche féministe, dont la deuxième édition se tiendra à Toubab Dialaw, propose une plateforme unique où convergent cinéma, recherche et activisme. L'événement célèbre l'héritage de pionnières comme Safi Faye, première réalisatrice de long-métrage commercial en Afrique, tout en donnant voix aux créatrices contemporaines.
La dimension panafricaine du festival prend une résonance particulière dans le contexte actuel de tensions régionales. Face aux défis de l'intégration ouest-africaine, le festival propose la culture comme vecteur de solidarité transnationale, réunissant cinéastes, chercheuses et activistes de tout le continent.
Cette approche reflète la vision du féminisme portée par Rama Salla Dieng : radicale dans son ambition d'abolir toutes les formes de discrimination, mais pragmatique dans sa mise en œuvre. En quittant la tour d'ivoire universitaire pour créer des espaces de dialogue accessibles, elle démontre qu'une autre forme d'engagement intellectuel est possible, ancrée dans les réalités africaines et orientée vers l'action.
PAR Farid Bathily
DÉCLARÉ MORT À TORT, IL ÉCHAPPE DE PEU AU PRÉLÈVEMENT DE SES ORGANES
En octobre 2021, Anthony Hoover est déclaré mort après une overdose dans un hôpital du Kentucky. Alors que tout est prêt pour le prélèvement de ses organes, l'impensable se produit : le "défunt" se réveille
Déclaré mort, Anthony Hoover s’est réveillé alors que les médecins s’apprêtaient à lui prélever ses organes.
"Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra. Et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais." Depuis trois ans, ce verset biblique est inscrit sur le siège d’Anthony Hoover chez lui. Il s’agit sans doute d’un marqueur de la vie de cet Américain de 36 ans encore appelé "TJ Hoover", depuis que celle-ci a basculé il y a trois ans sur la table d’opération de l’hôpital Baptist Health Hospital de Richmond dans le Kentucky.
Admis sur place totalement inconscient le 25 octobre 2021 à la suite d’une overdose de drogue, Anthony a été déclaré en état de mort cérébrale quatre jours plus tard, après un placement sous appareil respiratoire. Alors que les médecins s’apprêtaient à lui prélever ses organes en tant que donneur, le patient reprend vie.
"Il s’est réveillé", se souvient avoir entendu sa sœur Donna Rhorer de la part des médecins. "Il bougeait dans tous les sens, se débattait. Il s'agitait sur le lit. Et quand on s'est approchés, on pouvait voir qu'il avait des larmes qui coulaient. Il pleurait visiblement", témoigne Natasha Miller, chargée de la préservation d’organes à NPR.
Des signes avant-coureurs
La scène décrite comme "chaotique" par Miller provoque immédiatement le refus des chirurgiens de procéder à l'opération. Des signes avant-coureurs auraient pourtant dû alerter les personnes chargées du patient.
Selon le déroulé des évènements rapporté par Nyckoletta Martin, un autre chargé de la préservation d’organes sur place, Anthony Hoover s'était réveillé et avait manifesté des signes de conscience lors d'un cathétérisme cardiaque destiné à évaluer la viabilité de son cœur dans la perspective d’une transplantation.
Malgré cela, la procédure de don d'organes a suivi son cours. Sa sœur se souvient même l'avoir vu "ouvrir les yeux" lors de son transfert vers le bloc opératoire. "On nous a dit que ce n’étaient que des réflexes, juste une réaction normale", affirme-t-elle.
L’affaire révélée au grand public le mois dernier en marge d’une audience de la Commission de l'énergie et du commerce de la Chambre des représentants sur les organismes de prélèvement d'organes, fait désormais l’objet d’enquêtes des autorités fédérales et de l’État.
Un système sous pression ?
À en croire certains observateurs, elle remet au goût du jour la controverse sur le concept de "mort cérébrale". La loi américaine datant de 1980 la définit comme "l'arrêt total des fonctions du cerveau". Or, la science révèle aujourd’hui que l'hypothalamus de certains patients dits "morts" peut continuer de réguler la température de leurs corps ainsi que leurs hormones.
Des questions émergent également quant au processus du don d'organes aux États-Unis. Alors que les services du ministère de la Santé estiment à 170 millions le nombre d’Américains inscrits à cet effet, moins de 1% répondent effectivement aux critères spécifiques de l’opération, selon l’organisation fédérale à but non lucratif, Donor Network West.
Cela entraîne 17 décès par jour en liste d'attente de greffe. Trois ans après cet incident, Anthony Hoover vit près de sa sœur. "TJ connaît des difficultés, notamment des problèmes de mémoire à court terme, de vision et d'équilibre. Mais il est assez robuste pour suivre une kinésithérapie plusieurs fois par semaine, et il a gardé son humour", décrit CNN qui lui a rendu visite.
MACKY SALL CONFIRME SON ABSENCE DE LA CAMPAGNE
L'ancien président, chef de liste de la coalition d'opposition Takku Wallu, préfère rester à l'étranger. Il invoque le respect de "la tradition" des ex-chefs de l'État sénégalais pour justifier son choix de laisser le champ libre à ses successeurs
(SenePlus) - L'ancien président Macky Sall, tête de liste de la coalition Takku Wallu, ne rentrera pas au pays pour la campagne électorale. Dans un entretien exclusif accordé à RFI Fulbe, il écarte toute possibilité de retour immédiat à Dakar, bouleversant ainsi les plans de sa formation politique.
"Mon retour au Sénégal n'est pas encore à l'ordre du jour. Une fois décidé, je ferai moi-même une annonce officielle", a déclaré l'ancien chef d'État installé désormais au Maroc. Il justifie cette absence par le respect des traditions : "Quand un président est longtemps resté au pouvoir, il doit se retirer pour laisser le soin à ses successeurs afin qu'ils puissent bien dérouler."
Malgré son absence physique, Macky Sall reste actif dans la campagne. Dimanche, lors du meeting de sa coalition à Fatick, il est intervenu par téléphone pour galvaniser ses troupes. "Les Fatickois ont toujours fait montre de dignité et de loyauté. Comme d'habitude, nous sommes conscients qu'ils vont faire la bonne option pour le bien du Sénégal", rapporte Le Soleil, citant ses propos.
Cette campagne à distance suscite déjà des critiques acerbes. Seydina Oumar Touré, l'ancien capitaine de gendarmerie devenu directeur général de l'Agence nationale de la sécurité de proximité, n'a pas manqué de railler l'ancien président, le qualifiant de "première tête de liste de l'histoire du Sénégal à battre campagne sur WhatsApp et TikTok".
L'attaque de Touré va plus loin, rappelant le bilan contesté de Macky Sall : "Après s'être illustré dans la dictature en enregistrant le plus grand nombre d'arrestations, d'emprisonnements, de radiations et de morts, entre autres incommodités", avant d'ajouter ironiquement que "cet homme nous réserve encore des surprises".
Face à ces critiques, l'ancien président reste stoïque. S'il reconnaît que sa décision "pourrait peut-être créer une situation de découragement", il minimise l'impact sur sa campagne, rappelant que "l'expression du vote revient aux Sénégalais". Une posture qui interroge alors que le scrutin du 17 novembre approche.
Il y a quelques jours, Jeune Afrique révélait déjà que l'ancien chef de l'État avait choisi de mener la campagne des législatives depuis l'étranger par "crainte de voir ses adversaires, le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre, Ousmane Sonko, lancer une procédure judiciaire contre lui et le faire arrêter une fois arrivé sur le territoire national".
VINICIUS VICTIME DE SON COMBAT CONTRE LE RACISME ?
L'attaquant brésilien du Real Madrid et son entourage voient dans sa défaite au Ballon d'or 2024, la sanction de son combat acharné contre le racisme. Une controverse qui éclate alors que le joueur de 24 ans a réalisé une saison sportive exceptionnelle
(SenePlus) - Le Ballon d'Or 2024 laisse un goût amer à Vinicius Jr. L'attaquant brésilien du Real Madrid, deuxième derrière l'Espagnol Rodri de Manchester City, voit dans ce résultat la conséquence de son engagement contre le racisme, rapporte Reuters.
"Je le referai 10 fois si nécessaire. Ils ne sont pas prêts", a lancé le joueur sur X après la cérémonie, boycottée par le Real Madrid qui avait anticipé la non-victoire de son attaquant vedette. Un message lourd de sens, que son entourage a tenu à expliciter auprès de Reuters : "Le monde du football n'est pas prêt à accepter un joueur qui se bat contre le système."
Le Brésilien de 24 ans s'est en effet imposé comme le fer de lance de la lutte antiraciste dans le football espagnol. Régulièrement ciblé par des insultes racistes dans les stades de Liga, son combat a déjà abouti à deux condamnations historiques en Espagne.
Cette défaite au Ballon d'Or apparaît d'autant plus contestable que la saison sportive de Vinicius a été exceptionnelle. Pilier du Real Madrid lors du doublé Ligue des Champions-Liga, il a contribué à une année presque parfaite, couronnée par les titres de meilleur entraîneur pour Carlo Ancelotti et de meilleur club pour le Real Madrid.
La solidarité s'est rapidement manifestée. "Mon frère, tu es le meilleur joueur du monde et aucun prix ne peut dire le contraire", a affirmé son coéquipier Eduardo Camavinga sur X. Plus virulente, la légende brésilienne Marta s'est insurgée : "J'ai attendu toute l'année que Vini Jr soit reconnu comme le meilleur joueur du monde et maintenant on me dit que le Ballon d'Or n'est pas pour lui ?"
France Football, organisateur du trophée attribué par les journalistes des 100 premiers pays du classement FIFA, n'a pas souhaité réagir à la controverse, précise Reuters. Cette polémique pose une question cruciale : l'engagement contre le racisme peut-il devenir un handicap dans la course aux récompenses individuelles ?
par Alioune Tine
ENGAGER IMMÉDIATEMENT LA DÉSESCALADE POUR DES ÉLECTIONS APAISÉES ET TRANSPARENTES
Il se met en place une culture du dégagisme et du pousse-toi que je m'y mette sans normes, sans limites où tous les coups sont bons. Nous vivons l'effondrement de l'éducation et de la culture, l'effondrement du civisme, du patriotisme
Entendre la leçon magistrale du président Diomaye pour des élections transparentes et apaisées, c'est appeler tous les leaders politiques du pouvoir comme de l'opposition à condamner les actes de violence, à bannir les violences politiques. C'est maintenant pendant la campagne électorale qu'il faut le faire, sans aucune ambiguïté.
C'est seulement après les condamnations de la violence que la promotion d'élections apaisées peut faire sens dans la bouche des leaders politiques. Aucune rupture systémique du système ne peut s'opérer dans un climat de violence et de guerre civile larvée.
Pour réguler la violence politique et électorale, il faut que les institutions publiques s'en mêlent de façon résolue, notamment la justice et le ministère de l'Intérieur en charge de la sécurité. C'est le moment pour ces institutions de montrer leur efficacité et leur impartialité, c'est le moment de montrer leur capacité à rassurer la société.
Autrement, tous ceux qui appellent à la violence doivent au moins faire l'objet d'une audition par la justice, tous les actes de violence doivent faire l'objet d'une enquête judiciaire pour en tirer toutes les conséquences.
Nous assistons depuis quelques années à la montée d'une violence politique et électorale inhabituelle, qui transforme petit à petit la démocratie sénégalaise, par une logique diffuse et une culture sourde, en une démocratie négative d'insurrection et de contre insurrection. Il se met en place une culture vulgaire du dégagisme et du pousse-toi que je m'y mette sans normes, sans limites et où tous les coups sont bons. Ses effets sociaux sont terribles avec une polarisation extrême de la société et une radicalisation de la défiance sociale.
Le résultat, c'est l'impuissance totale qu'on crée à gouverner ce pays, quel que soit le parti et les coalitions de partis qui se mettent en place. Les logiques électoralistes et les logiques pouvoiristes en marche depuis quelques années mettent à mal les liens sociaux, mettent à mal le pacte républicain que le président Diomaye Faye appelle sans pouvoir se faire entendre malheureusement.
Nous avons besoin plus que jamais de dialoguer, de rediscuter dans la sérénité, et dégager pendant cette campagne des éléments de consensus qui réduisent les risques belligènes et renforcent le consensus sur un pacte démocratique et républicain.
On va vers un monde plus difficile et plus complexe, il faut s'y préparer par l’éducation, la culture et une capacité de résilience et de sublimation. Comme ce Sénégal en a d'ailleurs le secret.
Nos chefs religieux toutes obédiences confondues doivent réagir maintenant.
Tout ce que nous vivons signale l'effondrement de l'éducation et de la culture, l'effondrement du civisme et du patriotisme.
par Pierre Sané
LE MIROIR BRISÉ DE L'OCCIDENT
Les Israéliens en bons Européens au fond ne font que dérouler leurs valeurs de civilisation : la barbarie. Ne devraient-ils pas être exclus des Nations Unies comme ce fut le cas pour l’Afrique du Sud à l’époque ?
Un oxymore est une figure de style qui consiste à allier deux mots de sens contradictoire. Ainsi en est il de « civilisation occidentale ».
Gandhi a qui un journaliste anglais demandait ce qu’il pensait de la « civilisation occidentale », aurait répondu « ce serait une bonne idée ! »
Aimé Césaire plus incisif dans son Discours sur le colonialisme écrit « Une civilisation qui s'avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente. Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte. Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde »
Aujourd’hui Israël qui se réclame comme étant l’avant-poste de la civilisation occidentale au Moyen Orient se voit enfin (!) desafiliée sinon répudiée par le président français qui a dit lors de la conférence sur le Liban : « Je ne suis pas sûr qu’on défende une civilisation en semant soi-même la barbarie». Israel, le mouton noir de la civilisation occidentale ? Israel dont les agissements criminels (la barbarie), seraient aux antipodes des règles de « bonne conduite de la civilisation occidentale » ? Ou plutôt Israël, le dernier avatar de ce que la « civilisation occidentale » a déroulé depuis cinq siècles dans le reste du monde ?
Les Européens n’ont-ils pas inventé les génocides ? Le nettoyage ethnique ? L’extermination des « brutes » ? Le colonialisme, la traite esclavagiste, le racisme, l’apartheid ? Les Israéliens en bons Européens au fond ne font que dérouler leurs valeurs de civilisation : la barbarie. C’est dans l’ADN de l’Europe qui à exterminé six millions de juifs. C’est pourquoi elle se tait. De même que leurs cousins Américains qui ont ensevelis sous les bombes des centaines de milliers d’Irakiens de Syriens d’Afghans de Serbes de Yéménites et autres. Clairement, l’occident est à l’agonie et il ne lui reste qu’une option pour maintenir son hégémonie : la violence aveugle.
En attendant, Israël qui défie toutes les règles de l’ordonnancement international mérite-t-il d’exister ? A-t-il le droit d’exister ? Ne devrait-il pas être exclu des Nations Unies comme ce fut le cas pour l’Afrique du Sud à l’époque ? On est en droit de se poser la question au vu de ses agissements. Cela permettrait au moins à la minorité occidentale de sortir de son silence honteux.
LE CALVAIRE DE DIEYNABA SANGARÉ NDIAYE
La jeune juriste, qui a osé porter plainte contre son mari violent, se retrouve derrière les barreaux pour avoir tenté de le faire chanter. Une victime devenue accusée dans un système judiciaire qui peine encore à protéger les femmes victimes de violences
(SenePlus) - Depuis plusieurs jours, une affaire de violences conjugales secoue le Sénégal, où une jeune juriste de 25 ans se retrouve derrière les barreaux après avoir menacé son mari violent de diffuser des vidéos intimes. Selon les informations recueillies par Jeune Afrique (JA), l'histoire met en lumière les défis persistants dans la lutte contre les violences faites aux femmes dans le pays.
"Où est le ministère de la Femme ? Où est Diomaye ? Nous sommes fatiguées !" Ces cris de colère ont résonné dans le centre de Dakar le 22 octobre, où des manifestantes réclamaient justice pour Dieynaba Sangaré Ndiaye, condamnée à trois mois de prison ferme.
L'histoire de ce couple commence comme un conte de fées. Les photos de leur mariage à Dakar montrent des époux "souriants, heureux et amoureux". Mais le rêve vire rapidement au cauchemar quand la jeune femme rejoint son mari, médecin-chef du district sanitaire de Matam.
Dans sa plainte consultée par JA, Dieynaba décrit des violences brutales : "Interpellé sur son infidélité, il a fait preuve d'une agitation et d'une agressivité surprenantes. Subitement, il s'est levé et s'est mis à me rouer de coups sur le visage, le nez, la tête et la bouche." Un certificat médical atteste d'une interruption temporaire de travail de dix jours.
Malgré l'intervention de ses frères venus de l'étranger, la situation perdure. "Il a reconnu qu'il l'avait battue", témoigne son frère Abedi Ndiaye. Après son divorce religieux, le harcèlement continue : "Il appelait sur le téléphone de ma mère, d'une cousine [...] avec des numéros masqués."
C'est dans ce contexte que Dieynaba menace de diffuser une vidéo intime, ce qui lui vaut aujourd'hui l'incarcération. Une réaction de désespoir qui contraste avec le traitement judiciaire de sa propre plainte pour violences. Ndeye Coumba Kane, son avocate, s'étonne : "Personne ne s'attendait à cette condamnation. On pensait que le cas de violences conjugales entraînerait la clémence des juges."
Les chiffres sont éloquents : selon l'ANSD, 26% des Sénégalaises ont subi des violences physiques, majoritairement de la part de leur partenaire. "Sur cent femmes victimes de violences, moins de cinq portent plainte", révèle Zahra Barry, présidente de l'association Avise.
Plus troublant encore, d'anciennes compagnes d'Alioune Badara Mbacké témoignent auprès de Jeune Afrique d'un homme "à deux visages", décrit comme un "manipulateur" usant de son statut de médecin pour séduire avant de devenir violent. "Ce que Dieynaba a vécu, j'ai vécu à peu près la même chose", confie l'une d'elles.
L'affaire met en lumière les pesanteurs socioculturelles persistantes. Comme l'explique Ndeye Magatte Ndiaye de l'Association des femmes juristes : "Les femmes ont tendance, sur l'autel du mugn, du kersa, du sutura, à supporter l'insupportable." Une réalité d'autant plus préoccupante que 46% des Sénégalaises de moins de 50 ans considèrent encore justifiables certaines violences conjugales.
Placé en garde à vue le 23 octobre, Alioune Mbacké attend son procès, tandis que son ex-épouse reste incarcérée à la prison des femmes de Liberté 6, victime devenue accusée dans un système judiciaire qui peine encore à protéger les femmes victimes de violences.