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5 décembre 2024
Economie
LES ASSURANCES DE DIOMAYE APRÈS L'ANNONCE DU PREMIER BARIL DE PÉTROLE
Le chef de l'Etat leur a exprimé tout son engagement à sauvegarder les intérêts intergénérationnels et à une gestion transparente et équitable des richesses provenant des ressources naturelles.
Ce mardi, le Sénégal est officiellement entré dans le cercle restreint des pays producteurs de pétrole. Le président Bassirou Diomaye Faye a donné des assurances sur la question.
C’est la première réaction de la présidence, suite à l’annonce de la production du premier baril de pétrole sénégalais. Ce mardi, Woodside, l’opérateur du champ pétrolier Sangomar, a annoncé qu’il a produit le «first-oil» du gisement. Le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, qui accueillait, ce mardi, les élèves de l’école Keur Mame Diarra de Pikine Aynoumadi 3, s’est exprimé sur la question.
«Dans un contexte d'exploitation du pétrole et du gaz aux larges des côtes sénégalaises, le Chef de l'Etat leur a exprimé tout son engagement à sauvegarder les intérêts intergénérationnels et à une gestion transparente et équitable des richesses provenant des ressources naturelles», lit-on dans le post de la présidence de la République.
Situé à environ 100 km au large de Dakar, Sangomar est le premier projet pétrolier offshore du Sénégal. Le projet va produire, environ 100 000 barils par jour. Le projet est dans sa phase 1 de développement, qui coûte entre 4,9 et 5,2 milliards de dollars selon Woodside.
INTRANTS AGRICOLES, UN TAUX DE RÉCEPTION DE 10% POUR L’ARACHIDE ET L’ENGRAIS À KAOLACK
Les opérations de mise en place des semences et engrais ont démarré depuis le 31 mai dernier, avec le premier chargement de semences d’arachide et d’engrais à Kaolack, Ndiédieng et Darou Salam, une localité du département de Nioro du Rip.
Kaolack, 11 juin (APS) – Le directeur régional du développement rural (DRDR) de Kaolack (centre), Samba Ndao Tall, a annoncé, mardi, un taux de réception de 10% de semences d’arachide et d’engrais, une situation jugée ‘’satisfaisante et acceptable’’ pour démarrer les opérations culturales.
”Une douzaine de jours après le démarrage de la distribution des intrants agricoles, on est à environ 10% de taux de réception pour les semences d’arachide et autant pour l’engrais. A ce niveau, par rapport à l’installation de l’hivernage qui est attendue au 20 juin, on aura un taux très satisfaisant, acceptable’’, a-t-il notamment dit.
Il a signalé qu’à Kaolack, les opérations de mise en place des semences et engrais ont démarré depuis le 31 mai dernier, avec le premier chargement de semences d’arachide et d’engrais à Kaolack, Ndiédieng et Darou Salam, une localité du département de Nioro du Rip.
Cette année, les commissions de distribution d’intrants agricoles ont été renforcées avec la présence des forces de défense et de sécurité. Et tout intrant qui est réceptionné se fait en leur présence, a souligné M. Tall, saluant une telle initiative qui permet d’améliorer le travail desdites commissions.
Il prenait part à l’assemblée générale annuelle du Cadre de concertation des producteurs agricoles (CCPA) qui a pour ambition de contribuer à instaurer “un environnement favorable” à l’atteinte de la souveraineté alimentaire au Sénégal.
Cette AG annuelle, présidée par le secrétaire d’Etat aux Coopératives et à l’Encadrement paysan, Alpha Bâ, s’est tenue dans les locaux du Conseil départemental de Kaolack, sous le thème “La relève agricole et la souveraineté alimentaire dans un contexte de changement climatique : quel doit être l’apport des jeunes du mouvement paysan de notre pays en général et du CCPA en particulier”.
Cette activité est organisée dans un contexte politique marqué par l’élection d’un nouveau régime dont les autorités ont décliné un projet souverain, juste et prospère dans lequel figure un programme agro-sylvo-pastoral et halieutique qui cadre avec la vision du Conseil national de concertation des ruraux (CNCR), plateforme dont est membre le CCPA.
Selon M. Tall, la tenue régulière des assemblées générales des instances est un ‘’critère de performance’’ pour toutes les organisations faitières à l’image du CCPA, qui est bien structurée.
Pour sa part, Hamidou Diop, président du CCPA a indiqué que la maitrise de l’eau est un ‘’impératif’’ pour arriver à une agriculture renforcée et professionnalisée.
‘’L’espoir peut être permis après l’annonce du ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage pour arriver à une agriculture sénégalaise renforcée et professionnalisée, qui sera opérationnelle douze mois douze, redorant ainsi son blason’’, a-t-il soutenu.
Il a, en outre, pointé du doigt la vétusté du matériel agricole qui, selon lui, est une réalité, rendant ‘’quasi impossible’’ un travail ‘’irréprochable’’ dans les activités agricoles. D’où l’intérêt pour le Sénégal de renouveler son matériel agricole qui s’est détérioré avec le temps.
par Mamadou Sène
LES ENTREPRISES AFRICAINES ONT AUSSI UNE HISTOIRE
L’histoire de l’entreprise est objet de recherches, d’enseignements ou d’ouvrages accessibles dans les pays développés. Il m’apparaît souhaitable qu’elle gagne encore plus en importance dans les universités et écoles de gestion africaines
Mon invite s’adresse d’abord et avant tout aux historiens, enseignants et chercheurs, qui ont pour vocation de nous aider à analyser les traces laissées par le passé et à comprendre les évolutions des sociétés humaines dans le temps. Parmi ces évolutions, celles ayant trait à l’économie, c’est-à-dire à la création, la conservation et la circulation des biens et des services, font partie des évolutions majeures depuis que l’homo sapiens est apparu sur Terre, il y a 300 000 ans. Pendant l’ère moderne que nous vivons, les entreprises font partie des acteurs majeurs de nos sociétés ; comme les armées et peut-être plus que celles-ci de nos jours, elles font la grandeur des nations, mais aussi leur décadence. Si nous étions tentés de l’ignorer, la Chine, champion des champions de l’économie, nous le rappelle tous les jours.
Mon invite s’adresse ensuite aux enseignants et chercheurs en économie et en gestion qui ont vocation à rendre intelligibles les politiques et stratégies industrielles, commerciales et financières des États et de leurs entreprises. Enfin, elle s’adresse aux dirigeants des universités et des grandes écoles qui ont la charge de déterminer et organiser les enseignements et les recherches. Puissent les propriétaires, les dirigeants et les personnels des entreprises apporter leurs concours, sous toutes les formes possibles, à nos enseignants et chercheurs.
L’histoire économique mérite d’être connue. Elle est différente de l’histoire de la science économique, celle-ci étudiant l’évolution dans le temps des savoirs en économie, celle-là analysant l’évolution dans le temps des faits et phénomènes économiques ; dans les deux cas à l’aide des méthodes des sciences historiques. Les historiens africains mènent sans doute des recherches sur l’histoire des faits économiques dans leurs universités et pays respectifs ; peut-être même sur l’histoire des entreprises. Mais, le produit de ces études et recherches ne ruisselle pas suffisamment jusqu’aux praticiens de l’économie qui sont dans les entreprises et les administrations, encore moins jusqu’au grand public. Nos chercheurs devraient tourner un peu plus leurs regards vers ceux qui, en dehors des amphithéâtres et des laboratoires, ont soif de savoir. Ils devraient mettre un peu plus à leur disposition des ouvrages tirés de leurs travaux scientifiques. Cela se fait dans les pays développés.
Pourquoi les connaissances de l’histoire économique doivent-elles ruisseler dans la société ?
Nous devons tous en savoir de l’économie parce que tout simplement elle étudie, explique et détermine nos moyens matériels d’existence, qui sont le préalable à tout. Les anciens ne disait pas autre chose lorsqu’ils disaient "Primum vivere, deinde philosophare[1] ". Mieux, l’économie nous permet de fructifier ces moyens d’existence, d’en distribuer avec équité aux ayants-droit, d’en vivre et d’en transmettre aux générations suivantes, si nous les gérons efficacement et prudemment. C’est pourquoi l’économiste Jacques Mistral dit dans une formule aussi concise que juste que l’économie est la science de la richesse[2].
Nous devons savoir comment et quand cette richesse a été créée, qui l’a créée et comment elle a évolué au fil des années et des siècles. C’est l’histoire économique et celle des entreprises qui nous l’enseignent. De surcroit, la connaissance de l’histoire des faits et phénomènes économiques et de celle des organisations est essentielle pour la réflexion et la prise de décision des autorités et hauts-fonctionnaires en charge de questions économiques ou celles des cadres d’entreprises publiques ou privées. La connaissance des bonnes et mauvaises politiques d’hier éclaire la réflexion, l’action, les décisions et les choix d’aujourd’hui et de demain. Les expériences et évènements d’hier peuvent se révéler d’une grande pertinence pour les analyses d’aujourd’hui, tant pour le chercheur que pour l’homme d’action ; la connaissance du passé, ses difficultés et ses échecs, mais aussi ses succès immunisent le chercheur comme le décideur contre l’arrogance, la superbe et la facilité ; elle fait prendre conscience de l’importance du contexte et des circonstances. Cette connaissance du passé en économie est magnifiée par Stanley Fischer, ancien professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT), ancien économiste en chef de la Banque mondiale et ancien vice-président du conseil de la Réserve Fédérale des États-Unis, lorsqu’il déclare : "je pense que j'ai autant appris en étudiant l’histoire des banques centrales qu’en étudiant les théories de politique monétaire et je conseille à tous ceux qui veulent être banquiers centraux de se plonger dans les livres d'histoire[3]". Avant lui, l’immense Schumpeter (1883-1950), économiste au savoir encyclopédique, un des plus brillants du XXe siècle, nous a enseigné que la science économique se caractérise par la maîtrise, dans le domaine économique, de l'histoire, de la statistique et de la théorie. Il a écrit : "Il serait illusoire d'espérer que l'on comprendra quoi que ce soit aux phénomènes économiques [...] sans maîtriser suffisamment les données historiques. Il est de fait que les erreurs fondamentales qu'on commet aujourd'hui en analyse économique sont plus souvent dues à un manque d'expérience historique qu'à toute autre lacune dans la formation des économistes[4]. " Toutefois, la connaissance du passé ne veut pas dire sa reconduction aveugle, mais elle induit plutôt la capacité à prendre conscience de l’importance du contexte, tout en ayant à l’esprit que les situations, même ressemblantes, ne sont jamais identiques. L’histoire regorge d'exemples d'institutions mises en place pour résoudre les problèmes d'une époque, mais qui se sont révélées inefficaces plus tard pour d’autres problèmes apparemment semblables.
Pourquoi faut-il étudier l’histoire des entreprises, l’enseigner et la faire connaître ?
Il faut étudier l’histoire des entreprises, parce que, si l’économie est la science de la richesse, l’entreprise réunit des hommes et des femmes, qui mêlant leurs ambitions, leurs intelligences, leurs talents et leur ardeur au travail, créent cette richesse, en procurant à leurs clients les biens et services qui répondent à leurs besoins. De la même manière que l’histoire militaire met en lumière les stratégies des armées, victorieuses ou défaites, le caractère et l’intelligence des chefs militaires et des soldats ou leurs erreurs de jugement, l’histoire des secteurs industriels et des entreprises étudie les stratégies des entreprises, leurs innovations technologiques, managériales, comptables, financières et commerciales, les talents de leurs dirigeants et personnel, les synergies avec les autres systèmes, tel le système politique. Dans les pays développés, particulièrement aux États-Unis, cette discipline, l’histoire de l’entreprise, la business history, joue depuis plusieurs décennies un rôle central dans l’enseignement et la recherche en management dans les universités et business schools.
L’histoire de l’entreprise, en tant discipline universitaire, est véritablement née à la Harvard Business School en 1927 avec la mise en place de la première chaire de business history aux États-Unis, deux ans après de la fondation de la Business Historical Society. Son enseignement à Harvard s’adressait au début à de futurs cadres et dirigeants d’entreprises et portait sur l’étude des pratiques managériales et de leurs succès et échecs à travers l’histoire. Il mettait un accent particulier sur la figure de l’entrepreneur, sans doute un effet de l’influence de Schumpeter qui a commencé à donner des cours à Harvard University à partir de 1927 et s’y est installé définitivement en 1932 et y est resté jusqu'à sa mort en 1950.
Après 1960, Alfred D. Chandler Jr. (1918-2007), professeur au MIT (1950-1963), puis à Johns Hopkins University de (1963-1971) et enfin à la Harvard Business School (1971-2007), s’est imposé comme l’universitaire le plus influent parmi les spécialistes de la business history.
Qu’est-ce que pourraient être les sujets de recherche ou thèmes d’ouvrage pour le Sénégal ?
L’histoire de l’entreprise est objet de recherches, d’enseignements ou d’ouvrages accessibles dans les pays développés. Il m’apparaît souhaitable qu’elle gagne encore plus en importance dans les universités et écoles de gestion africaines. Les sujets ne manquent pas. Un sujet majeur et générique me vient à l’esprit : que dans chaque pays les enseignants et chercheurs habilités écrivent l’histoire économique de leur pays de l’indépendance à 2025 ; qu’eux ou d’autres historiens, professionnels ou amateurs, écrivent les histoires des secteurs industriels et des entreprises sur la même période, celles des faits et celles des hommes et des femmes qui en sont les auteurs ! Au Sénégal, comme dans les autres pays, les sujets ne manquent pas. Je m’autorise à en suggérer quelques-uns :
L’histoire des télécommunications au Sénégal de 1960 à nos jours mérite d’être contée, de la création de France Câbles et Radio (FCR) en 1959, à celle de Télésénégal en 1968 et à celle de Sonatel en 1985, avec la fusion de Télésénégal en charge des communications internationales et de la branche télécommunications de l'Office des Postes et Télécommunications.
L’histoire des chemins de fer du Sénégal doit aussi faire l’objet de plus d’études ; on devrait rappeler à tous cette histoire, de la construction par le pouvoir colonial de la ligne de chemin de fer Dakar/Saint – Louis appelée (DSL) en 1885, à l’achèvement de la ligne Dakar-Bamako (le Dakar-Niger) en 1923, à la fermeture de la ligne Dakar-Saint Louis en 1995 et celle de Dakar-Bamako en 2018 par les autorités sénégalaises et maliennes, privant les deux pays d’une infrastructure essentielle à leur développement. La fermeture de la ligne ferroviaire Dakar-Bamako est un des symboles les plus douloureux de nos échecs postcoloniaux et de notre incapacité à entretenir durablement un acquis.
L’histoire du secteur phosphatier sénégalais aussi, des années 40 à aujourd’hui, vaut la peine d’être sue, particulièrement celle des trois sociétés qui ont marqué le secteur dès les années 60 ou 70 : la Société Sénégalaise des Phosphates de Thiès (SSPT) fondée en 1948 ; La Compagnie Sénégalaise des Phosphates de Taïba (CSPT) créée en 1957 ; la société des Industries Chimiques du Sénégal (ICS) créée en 1976 et entrée en production en 1984, en vue de la transformation des phosphates de Taïba ; l’absorption de la CSPT par les ICS en 1996 est considérée par beaucoup de connaisseurs comme un grand moment de politique industrielle au Sénégal ; elle vaut la peine d’être étudiée et expliquée.
L’histoire de la politique agricole sénégalaise et des organismes d’appui à l’agriculture depuis 1960 est à écrire, à enseigner et à faire connaître, notamment celle des organismes comme l'Office de Commercialisation Agricole (OCA) créé en 1960 et dont les attributions ont été réparties par la suite entre l’Office National de Coopération et d’Assistance pour le Développement (ONCAD) créée en 1966 et l'Office de Commercialisation Agricole du Sénégal (OCAS) institué en 1967 ; l’écriture de cette histoire du secteur agricole ne saurait se faire sans celle de la Société Nationale de Commercialisation des Oléagineux du Sénégal (SONACOS) créée en 1975, celle de sa filiale la SONAGRAINES créée en 1982 et dissoute en 2001 et celle l'Institut Sénégalais de Recherche Agricole (ISRA) créé en 1974 et héritier des anciens instituts français qui intervenaient au Sénégal. La connaissance de l’histoire de la politique agricole sénégalaise des années 60 à nos jours – notamment ses échecs – serait riche d’enseignements pour ceux qui veulent écrire une nouvelle page – cette fois-ci réussie – de l’agriculture du pays.
L’histoire de la monnaie, de la finance et de la banque au Sénégal et en Afrique a déjà fait l’objet de plusieurs ouvrages. Me viennent à l’esprit les suivants : De la vie coloniale au défi international: Banque du Sénégal, BAO, BIAO ; 130 ans de banque en Afrique[5] de Jacques Alibert, ancien Directeur de la BIAO ; La Saga Bank of Africa[6] de Paul Derreumaux, fondateur et président du groupe bancaire Bank of Africa de 1982 à 2010 ; Des francs CFA et des banques : de la Banque du Sénégal à la BIAO-Sénégal[7] de Mohamadou Diop, ancien de la Banque Mondiale et ancien Directeur Général de la BIAO-Sénégal (actuelle CBAO) ; Histoire de l'Union Monétaire Ouest-Africaine - Tomes 1 à 3[8] ouvrage écrit par un collectif d’auteurs à la demande de la BCEAO.
Mérite aussi d’être racontée l’histoire des banques qui étaient contrôlées par l’État, telles la Banque Nationale de Développement du Sénégal (BNDS) et l’ Union Sénégalaise de Banque (USB), qui ont toutes disparu dans les années 80 du fait d’une distribution irresponsable et laxiste des crédits ; celles des banques avec des capitaux privés sénégalais telles la Banque Commerciale du Sénégal (BCS) et Assurbank qui sont mortes à peine nées dans les années 80 ; celles des banques avec des capitaux privés ouest-africains, telles Bank of Africa, Ecobank, Coris Bank, qui ont su en revanche grandir et s’imposer dans un marché concurrentiel ; celle de la BICIS, de l’ouverture à Dakar de l’agence de son ancêtre, la BNCI, en 1939 à sa vente au groupe SUNU en 2023, mettant fin à 84 ans de présence du groupe bancaire français Bnpparibas au Sénégal ; celle des activités boursières au Sénégal et notamment celle de CGF Bourse, première Société de Gestion et d’Intermédiation (SGI) agréée au Sénégal en 1998, d’autant qu’elle a amorcé en 2023 une nouvelle étape de son développement.
L’histoire des entreprises de presse écrite et audiovisuelle vaut la peine d’être étudiée, enseignée et diffusée ; celle la presse écrite, de la création de Paris-Dakar en 1933, à celle de Dakar-Matin en 1961, du Soleil en 1970, de Sud-Hebdo en 1982, de Wal Fadjri en 1984 etc. ; celle de la radio et de la télévision avec la création de Radio Dakar en 1950, de l'Office de Radiodiffusion Télévision du Sénégal (ORTS) en 1973, de la Radiodiffusion Télévision du Sénégal (RTS )en 1992, de Sud FM la première radio privée en 1994, et de 2STV, la première chaine de télévision privée en 2003.
Il convient de rappeler que l’histoire de la presse écrite a fait l’objet d’une thèse de doctorat[9] et d’un ouvrage[10], tous les deux du journaliste Mamadou Koumé. Il a ouvert la voie.
Bien sûr, on pourrait à l’envi parler de mille autres thèmes. Ceci n’est qu’un petit aperçu du vaste champ en friche qu’est en Afrique et particulièrement au Sénégal l’histoire de l’entreprise, même s’il y a trente-cinq ans le Professeur Ibrahima Thioub[11] nous a gratifié d’une thèse sur les entreprises sénégalaises de 1930 à 1973, avant d’être le grand historien connu dans le monde entier pour ses travaux sur l’esclavage et la traite négrière.
Alors, historiens – professionnels ou amateurs –, économistes, essayistes, "que cent projets de recherche s’épanouissent ! que cent ouvrages rivalisent, un peu partout en Afrique ![12] "
Mamadou Sène est un ancien dirigeant de banques, auteur de "La banque expliquée à tous – Focus sur l’Afrique ", RB Edition.
[4] Schumpeter, Joseph A, Histoire de l'analyse économique t1, Gallimard, coll. TEL Gallimard, Publié le 27/07/2007
[5] Jacques Alibert, De la vie coloniale au défi international: Banque du Sénégal, BAO, BIAO ; 130 ans de banque en Afrique, chotard & associés éditeurs, 1984
[6] Paul Derreumaux, La Saga Bank of Africa, Gingko Éditeur, 2022
[7] Mohamadou Diop, Des francs CFA et des banques : de la Banque du Sénégal à la BIAO-Sénégal, L’Harmattan, 2018
[8] Collectif d’auteurs, Histoire de l'union monétaire ouest africaine - Tomes 1 à 3, Éditions Georges Israël, 2000
[9] Mamadou Koumé, L' Evolution de la presse quotidienne au Sénégal : "Paris-Dakar" (1937-1961) : "Dakar-Matin" (1961-1970) Mamadou Koume, Thèse soutenue à Paris II en 1991
[10] Mamadou Koumé, Naissance de la presse quotidienne au sénégal : L’épopée de Paris-Dakar et de Dakar-Matin (1937-1970), L’Harmattan Sénégal, 2023
[11] Ibrahima Thioub, Entreprises, entrepreneurs et État dans une économie dépendante : domination étrangère et marginalisation des autochtones (Dakar-Sénégal), 1930-1973, Thèse soutenu à l’Université Paris VII en 1989
[12] Je paraphrase la fameuse formule de Mao Tsé Toung de mai 1956 pour lancer la campagne de libre critique appelée La campagne des cent fleurs : « Que cent fleurs s'épanouissent, que cent écoles rivalisent ! »
MARCHÉ DU MOUTON DE TABASKI, ATTENTION AUX FAUX BILLETS DE BANQUE
Il est important d’être vigilant lors de la vente de moutons, la prudence et la vérification de l’authenticité de l’argent sont préconisées.
La rue est bondée de moutons au marché des deux voies de Sham, un endroit où les marchands proposent une variété de moutons pour répondre aux besoins des familles célébrant la tabaski. Une ambiance vibrante avec les vendeurs et les acheteurs.
Il est important d’être vigilant, nous dit Alioune Mbengue qui a une expérience de vendeur depuis son enfance en accompagnant son père pour la vente de moutons, c’est une tradition familiale pour lui, il peut repérer les faux billets sans avoir besoin d’une machine, toutefois Alioune dit qu’il est préférable tout de même de rester vigilant et de ne pas mettre directement l’argent dans sa poche.
La prudence est de mise, surtout lorsqu’il s’agit de manipuler de l’argent pendant des évènements comme la Tabaski où l’activité est très intense.
Cela n’est pas une grande équation pour Saer Diouf, qui est dans l’élevage depuis son enfance et détient une machine détectant les faux billets qui est tout le temps dans sa poche. Il affirme n’avoir jamais été victime, mais a déjà vu des faux billets, et que juste au toucher il peut facilement savoir que c’est un faux.
Pape Mangane lui aussi vendeur de moutons nous confie qu’il n’a pas de machine pour faux billets, mais se fie totalement au toucher, car il est très dur et ressemble plutôt à du carton. Il dit qu’il est très attentif surtout en cette période qui est très animée.
Il est important d’être vigilant lors de la vente de moutons, la prudence et la vérification de l’authenticité de l’argent sont préconisées.
LE SÉNÉGAL DANS L'ÈRE PÉTROLIÈRE
Le pays a extrait ce mardi 11 juin 2024, son tout premier baril de pétrole offshore du champ Sangomar. Chiffrée entre 4,9 et 5,2 milliards de dollars, cette première phase comprend au total 23 puits dont 21 déjà forés et complétés
(SenePlus) - C'est un jour historique pour le Sénégal. Woodside Energy, opérateur de la coentreprise Rufisque Offshore, Sangomar Offshore et Sangomar Offshore Profond (RSSD), a annoncé mardi la production du premier baril de pétrole du champ Sangomar, situé au large des côtes sénégalaises. Un jalon crucial qui marque les débuts de l'industrie pétrolière offshore du pays.
"Le premier baril du champ Sangomar est une étape clé qui témoigne de la concrétisation de notre stratégie", a déclaré Meg O'Neill, PDG de Woodside, dans un communiqué. "Le projet Sangomar devrait générer de la valeur pour les actionnaires conformément aux termes du Contrat de Recherche et de Partage de Production."
La Phase 1 de développement comprend une unité flottante de production, de stockage et de déchargement (FPSO) d'une capacité nominale de 100 000 barils par jour, reliée à des infrastructures sous-marines permettant des phases ultérieures d'expansion. Baptisé Léopold Sedar Senghor, en hommage au premier président sénégalais, le FPSO est amarré à 100 km des côtes avec un stockage de 1,3 million de barils.
"La livraison en toute sécurité du premier projet pétrolier offshore du Sénégal, malgré une période marquée par des défis mondiaux sans précédent, démontre la capacité de Woodside à exécuter des projets de classe mondiale", a souligné Mme O'Neill. "Nous sommes fiers des relations que nous avons nouées avec PETROSEN, l'État du Sénégal et nos principaux sous-traitants."
Thierno Ly, Directeur Général de PETROSEN, la société nationale des hydrocarbures détenant 18% du projet, s'est également réjoui : "Le début de la production marque une nouvelle ère pour l'industrie, l'économie et nos populations. C'est le résultat de l'engagement des équipes qui ont travaillé sans relâche pour atteindre nos objectifs stratégiques dans un environnement complexe et exigeant."
La Phase 1 comprend au total 23 puits (11 de production, 10 d'injection d'eau et 2 d'injection de gaz), dont 21 déjà forés et complétés dont 9 puits producteurs. Un 24ème puits de production a également été approuvé. Le brut de Sangomar, d'une qualité d'environ 31°API, devrait trouver preneur sur les marchés européens et asiatiques.
Chiffrée entre 4,9 et 5,2 milliards de dollars, l'estimation des coûts pour cette première phase reste dans les clés annoncées précédemment par Woodside. Le groupe prévoit de poursuivre les activités de mise en service et d'augmenter progressivement la production en 2024.
L'acquisition en 2022 par Woodside des parts de Capricorn Energy et FAR dans la coentreprise RSSD comprenait des paiements conditionnels, qui devraient être réglés au vu du calendrier de démarrage et des cours actuels du brut.
40 HECTARES DE FOURRAGES DE WEST AFRICA FARM POUR NOURRIR LE BETAIL
La Société West Africa Farm, dans le cadre de sa responsabilité sociétale d'entreprise (RSE), a démarré récemment ses phases de récoltes sur les 40 hectares de cultures fourragères cultivées et entièrement destinées à nourrir le bétail.
La Société West Africa Farm, dans le cadre de sa responsabilité sociétale d'entreprise (RSE), a démarré récemment ses phases de récoltes sur les 40 hectares de cultures fourragères cultivées et entièrement destinées à nourrir le bétail. L'objectif, c'est de réduire les conflits entre agriculteurs et éleveurs souvent notés dans cette zone sylvopastorale du département de Dagana. Le coût de cette production est estimé à environ 20 millions FCFA.
L es éleveurs de la zone de Ngnith, dans le département de Dagana, peuvent encore une fois pousser un ouf de soulagement par rapport à leur bétail. En effet, les responsables de la Société West Africa Farm, spécialisée dans l’agrobusiness, leur a fait la part belle en mettant à leur disposition 40 hectares de cultures fourragères destinées à nourrir le bétail. Une manière de lutter contre les conflits souvent notés entre éleveurs et agriculteurs. Ceci en cette période où trouver l’aliment de bétail est très difficile dans cette partie du pays où le désert avance à grand pas.
«Les parents pauvres de la réforme foncière ce sont les éleveurs. C’est pourquoi nous avons mis à leur disposition ces fourrages sur 40 hectares que nous allons donner au bétail. Parce qu’aujourd’hui, vous comprenez mieux que moi ce qui se passe entre agriculteurs et éleveurs qui se regardent en ces périodes de difficultés conjoncturelles compte tenu de deux éléments majeurs à savoir la réduction du tapis herbacé et le problème crucial de la difficulté d’accès à l’aliment de bétail à cause de sa cherté», pour ainsi reprendre les propos de Mounirou Samb, Directeur des Ressources humaines et de la gouvernance sociale et environnementale de la Société West Africa Farm. Il estime qu’il faut aujourd’hui aplanir les rivalités qu’il y a entre agriculteurs et éleveurs. «Il faut montrer qu’il y a une possibilité de rendre compatible l’agriculture que nous faisons et l’élevage. Donc aujourd’hui, avec la culture fourragère qui va desservir le cheptel parce que les populations sont confrontées à beaucoup de difficultés. C’est pourquoi nous les avons convoqués dans notre partie RSE», a-t-il fait savoir, tout en rappelant le coût global de cet investissement qui tourne autour de 20 millions FCFA.
De leur côté, les éleveurs, très contents de cet appui, n'ont pas manqué de souligner les avantages de la culture fourragère comme la sédentarisation du cheptel, la disponibilité de la nourriture. Pour eux, ces fourrages contribueront sans doute à améliorer leurs relations avec les agriculteurs de la zone.
LE PNDIES-P1 LANCE POUR ACCROITRE LA PRODUCTIVITE ET LA PRODUCTION ANIMALE
La première phase du Programme national de développement intégré de l’élevage au Sénégal (PNDIESP1) pour développer les chaînes de valeur lait, viande et miel a été lancé le 28 mai 2024.
La première phase du Programme national de développement intégré de l’élevage au Sénégal (PNDIES-P1), un projet d’élevage financé par la Banque africaine de développement et la Banque islamique de développement, a été lancée. Ce programme contribuera à accroître durablement la compétitivité dans le secteur de l’élevage et les opportunités d’emplois des jeunes et des femmes dans les chaînes de valeur animales.
La première phase du Programme national de développement intégré de l’élevage au Sénégal (PNDIESP1) pour développer les chaînes de valeur lait, viande et miel a été lancé le 28 mai 2024. D’un coût total de 78,60 millions d’euros, ce projet est financé pour 39,30 millions d’euros par la Banque africaine de développement, pour 39 millions d‘euros par la BID, et pour 300 000 euros par le Centre mondial pour l’adaptation climatique (GCA).
L’objectif visé est d’accroître durablement la productivité et les productions animales, d’améliorer la transformation et la mise en marché des produits animaux et d’améliorer la professionnalisation des acteurs.
Le projet d’une durée de cinq ans sera mis en œuvre dans les régions de Dakar, Diourbel, Fatick, Louga, Kaffrine, Kaolack, Kolda, Sédhiou, Thiès et Ziguinchor. « Au moins 32 000 personnes, impliquées dans les chaînes de valeur de l’élevage profiteront directement du projet parmi lesquelles 16 000 femmes et jeunes.
En outre, 950 000 personnes (dont 51 % de femmes) bénéficieront indirectement de la mise en œuvre du projet », renseigne un communiqué de la Bad qui nous est parvenu. Il permettra plus généralement, poursuit la source, d’améliorer la sécurité alimentaire, nutritionnelle et la santé publique des populations rurales et urbaines du Sénégal grâce à la mise en place d’un système de contrôle des produits alimentaires d’origine animale, assurant ainsi la sûreté des produits. « Le redéploiement du service vétérinaire sur l’étendue du territoire, avec la construction ou la réhabilitation de laboratoires régionaux, permettra de supprimer les abattages clandestins et d’améliorer ainsi l’hygiène et la sécurité sanitaire des denrées animales », lit-on dans le document.
La mise en œuvre du projet se fait autour de trois composantes à savoir la productivité et productions animales, transformation ; la mise en marché des produits animaux et professionnalisation des acteurs et enfin, la coordination et gestion du projet. Le portefeuille actif du Groupe de la Banque africaine de développement pour le Sénégal, au 25 avril 2024, comprenait 39 opérations, pour des financements d’environ 2,5 milliards d’euros. Un taux de 21 % des opérations est destiné au secteur agricole qui arrive en deuxième position derrière les transports (30 %) et devant les autres secteurs : finance (15 %), gouvernance (10 %), énergie (8 %), eau et assainissement (7 %), industrie (4 %), social (3 %) et communication (2 %).
Texte Collectif
DE QUOI LES ICS SONT-ELLES LE NOM ?
Depuis leur implantation en 1957, l’entreprise fait preuve d'un mépris total de ses obligations environnementales et sociales vis-à-vis de l’Etat et des populations. Cette société échappe au contrôle de la puissance publique
Jadis fleuron de l’économie sénégalaise, les Industries Chimiques du Sénégal (ICS) se sont muées aujourd’hui en malédiction pour les populations riveraines. Dans cette boulimie insatiable des exploitants des phosphates et des acides de notre pays, rien ne semble plus arrêter les ambitions démesurées d’expansion des ICS. Animées par une cupidité purement économique et capitaliste, ces industries se sont engagées dans un processus destructeur, de pollution, d'expropriation et d'appauvrissement des riverains. Les intérêts financiers priment sur la santé et le bien-être des communautés, laissant derrière elles un paysage de désolation et de détresse.
Les ICS exploitent aujourd’hui 1 800 000 à 2 000 000 tonnes de phosphates par an, ont fait 566 423 853 591 FCFA de chiffres d’affaires en 2022, dont 15% appartenant à l’Etat du Sénégal, 78%, INDORAMA, 6,78 IFFCO et 0,22% pour le Gouvernement Inde. Et la valeur commercialisée au titre de l’année 2022 était de 56 392 615 820.
Malgré cette situation qui vient d’être décrite, il est regrettable de constater que depuis leur implantation dans la zone en 1957, l’entreprise fait preuve d'un mépris total de ses obligations environnementales et sociales vis-à-vis de l’Etat et des populations locales. Une situation inédite relayée par Confidentiel Afrique vient s’ajouter à ce constat. Il est en effet question du placement des fonds des ICS dans des comptes offshore, notamment à la Exim Bank India, alors que jusqu'à un passé récent, ces fonds étaient placés dans des banques commerciales locales,[1] d’une redevance minière impayée de 200 milliards de FCFA et une taxe superficiaire d’un montant de 305 millions que la société doit verser à l’Etat du Sénégal.[2]
Sur le plan environnemental, l’exploitation et la transformation du phosphate par les ICS ne s’effectuent pas sans incidences majeures sur l’écosystème, la nappe phréatique et l’atmosphère, car impliquant l’utilisation des terres cultivables, le rejet de gaz toxiques, la délocalisation des riverains et l’assèchement de la nappe phréatique. C’est la raison pour laquelle, dans la convention minière de 1999 signée avec l’Etat du Sénégal, la société avait pris des engagements pour le respect et la protection de l’environnement. Mais, le non-respect de ces engagements est aujourd’hui un secret de polichinelle. Les déversements permanents dans l’Océan Atlantique de déchets et résidus chimiques, notamment d’acides sulfuriques, le rejet de gaz et autres produits hautement toxiques par les ICS, entraînent incontestablement une pollution de l’océan, de l’atmosphère et des sols ainsi que de graves risques d’assèchement et d’intoxication de la nappe phréatique de toute cette zone, tuant ainsi les populations riveraines à petit feu.[3] La catastrophe écologique et environnementale que constituent les ICS, dans le silence total et absolu des autorités étatiques, démontre à suffisance que cette société échappe au contrôle de la puissance publique. Aucune politique de réhabilitation et de réaménagement des terres après exploitation, n’est menée pour permettre aux agriculteurs de poursuivre leurs activités agricoles. Les récoltes dans la zone connaissent ainsi une baisse significative entraînant une diminution drastique des revenus des paysans, obligés d’abandonner leurs cultures de rente.
Dès lors, ce phénomène accentue la pauvreté des populations riveraines et engendre la raréfaction des produits maraichers dans le marché et par conséquent la hausse des prix des légumes telles que l’oignon, pommes de terre, etc. En dépit de tous leurs engagements et de tous les rappels à l’ordre, les ICS restent indifférentes aux fuites de gaz et de produits toxiques qui affectent la santé de la population et empoisonnent l’environnement. Face à ce qui peut être qualifié de désastre écologique et social, aucune campagne de reboisement n’est initiée par les ICS pour atténuer ou corriger les dégâts environnementaux, reconstituer les sols et rétablir l’écosystème gravement endommagé, notamment par l’avancée constante de la montagne de phosphogypse vers les terres d’habitat et de culture. La politique environnementale promise par les ICS est inexistante et inefficace parce que les "investisseurs" indiens rechignent à y injecter les moyens financiers nécessaires. Dans la convention les liant à l’Etat du Sénégal, les ICS avaient, à l’origine, une concession de 17 ha pour l’installation de l’usine. Aujourd’hui, leur exploitation s’est étendue jusqu’aux abords des villages jadis très éloignés de l’usine.
Sur le plan sanitaire, les rejets toxiques de gaz, de CO2 et de poussières qui s’échappent de l’usine, en plus des conséquences sur l’environnement et l’écosystème, exposent les populations à des risques sanitaires considérables, car pouvant causer des infections pulmonaires, gastriques ou oculaires. Or, aucune infrastructure sanitaire digne de ce nom et capable d’accueillir les malades de la zone et de leur apporter des soins sanitaires correspondant à ces pathologies, n’est construite par les ICS au profil des populations
Sur le plan social, les ouvriers et journaliers sont payés 3.500CFA/j et même bien en deçà par des prestataires et sociétés d’intérim véreux qui, épargnés de tout contrôle étatique, violent allègrement et impunément les conventions collectives et le code du travail. Quant aux travailleurs (permanents, temporaires), ils sont confrontés à des conditions de travail précaires et insécures, au grand mépris des lois sénégalaises en matière de travail et de protection sociale.
En matière de politique et de responsabilité sociale (RSE), les actions et réalisations des ICS ne dépassent guère la construction de quelques salles de classe, la clôture des écoles, l'octroi d'aides pour le pèlerinage aux lieux saints de l'Islam et du Christianisme, le soutien pendant les fêtes, des dons aux associations sportives, toute chose qui confine les bénéficiaires dans la posture de la dépendance et de la main-tendue, étouffant ainsi les revendications légitimes des travailleurs et des populations.[4]
Quant à la politique de recrutement en vigueur aux ICS, il est regrettable de noter le faible quota réservé aux jeunes et cadres des localités environnantes. Cette situation engendre périodiquement des révoltes pour dénoncer des méthodes de recrutement discriminatoires et opaques, alimentant ainsi les tensions avec les populations locales. De plus, l’entreprise favorise l'importation massive d'ouvriers et de cadres en provenance de l'Inde et d'autres régions, au détriment des jeunes diplômés, des travailleurs qualifiés, des chauffeurs et des ouvriers du département de Tivaouane. Et le nombre de plus en plus croissant de ces travailleurs expatriés fait qu’on parle même de l’existence d’un « village indien » qui serait établi aux abords de l'usine, exclusivement peuplé d'ouvriers indiens.
De la responsabilité de l’Etat du Sénégal
Sous ce rapport et compte tenu de tout ce qui précède, nous, signataires de la présente tribune, engageons l’Etat du Sénégal à se lancer, sans tarder, dans la confection d'un nouveau cahier des charges en vue d’un nouvel appel d'offres international afin de se donner la latitude et le temps d'étudier les meilleures conditions d’attribution, contraintes et engagements tenant compte, de façon stricte, des intérêts du Sénégal et des populations environnantes.
La fin du contrat des Industries Chimiques du Sénégal devant parvenir en septembre 1999, nous estimons qu’elle offre une opportunité unique pour repenser la gestion de cette société, dans le but de promouvoir un développement économique et social plus inclusif et durable dans notre zone.
Ce nouveau cahier de charge devra intégrer les dispositions pertinentes de la loi 2022-17 du 23 mai 2022 relatives au contenu local, qui disposent en ses articles 3 et 4 que les industries minières doivent contribuer au développement du tissu industriel et commercial local. Elles doivent également mettre en place des mécanismes visant à accroitre les emplois locaux dans la chaine de valeur des industries minières et à promouvoir la disponibilité d’une main d’œuvre locale qualifiée (entre autres).
Et compte tenu des manquements graves et répétés constatés dans la mise en œuvre de la précédente convention signée avec les ICS, nous invitons l’Etat du Sénégal à inclure dans le nouveau cahier des charges, la mise en place d’une commission chargée du suivi-évaluation de la future convention d’exploitation qui sera signée.
En nous érigeant en sentinelles de ces nouvelles règles à instaurer avec les éventuels futurs partenaires, nous profitons de cette tribune pour engager l’État du Sénégal à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir que les ICS et tout futur partenaire respectent leurs engagements envers les populations riveraines et l'État lui-même.
Nous invitons aussi l’Etat du Sénégal à un strict contrôle aussi bien des qualités que des quantités de produits extraits et exportés, et exigeons la protection des droits des communautés locales et de l'environnement, ainsi que la restauration et la revalorisation des terres déjà exploitées.
Nous invitons également l’Etat du Sénégal à introduire, dans le nouveau cahier des charges, des clauses de résiliation et/ou de suspension des conventions minières en cas de non-respect des engagements souscrits ou en raison d'une utilité publique motivée par la nécessité de sauvegarder des vies humaines menacées par les exploitations.
De même, les ressources naturelles appartenant au peuple selon l’article 25-1 de la charte fondamentale du pays, nous encourageons l’Etat du Sénégal à mettre en avant la préférence nationale. Le Sénégal dispose d’une expertise avérée qui, par le passé, a fait ses preuves dans sa capacité à gérer des entreprises de cette envergure sans recourir à des partenaires étrangers.
En ce qui concerne les droits des populations spoliées et déguerpies, nous exigeons des ICS le dédommagement les populations victimes d’expropriation ou de saccage de leurs terres de culture, et le respect, dans la transparence, des règles, directives et engagements sur la Responsabilité sociétale d’entreprise (R.S.E) auxquels elles sont astreintes.
Nous demeurons persuadés que l’Etat du Sénégal tiendra compte de ces remarques et propositions pour être et rester dans la logique des promesses de ruptures systémiques. Ces promesses suscitent, partout, de grands espoirs pour une émergence réelle et un développement bénéfique pour les populations sénégalaises. Tout ceci s'inscrit dans le cadre et l’esprit du PROJET de rupture et d’inspiration souverainiste conduit par le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko, à travers le JUB-JUBAL-JUBANTI.
Ont signé :
Arame Kébé, Juriste, Chargée de projets
Dr Ibrahima Seydi Ba, Professeur de Lettres Modernes au Lycée de Mboro
Dr Mohamed Lat Diop, Enseignant chercheur en SIC à l’EBAD-UCAD
Ngagne Thiam, Ingénieur de conception en Informatique
Massamba Sall Seck, Manager Qualité et Performance des organisations
Ousmane Ciss, Professeur de Philosophie, Socio-anthropologue
Khalifa Ababacar Sarr, Ingénieur en Géomatique et Spécialiste en Gestion des déchets solides et assimilés, Directeur Général de la SONAGED
Association pour la défense des intérêts de l’arrondissement de Méouane (ADIAM)
Dr Mouhamadou Moustapha Sarr, Enseignant chercheur en Génie mécanique et productique à l’ENSEPT-UCAD
Guilaye Guèye, Ingénieur en Mécanique et Matériaux, expert en transformation numérique
Dr Moustapha Diop, Enseignant chercheur à l’UCAD
Dr Sidy Dièye, Directeur Associé et Consultant international AXLEY Bankers Sénégal
Ngouda Seck, Ingénieur en Génie Civil
Dr Mamadou Bamba Seye, Pharmacien
Dr Mamour Ndao, Médecin urgentiste
Aliou Dia, Comptable à Orange et Chef d’entreprise
Babacar Diop, Professeur au Lycée Technique de Thiès
Lamine Niang, Enseignant
Ousmane Faye, Professeur de Philosophie
Momar Dieng, Professeur de Philosophie
Babacar Sarr, Ingénieur agronome
Alé Ndiaye, Juriste
Aminata Sow, Professeure de Mathématiques au Lycée de Mboro
Youssou Kébé, Professeur de Français au CEM de Mboro
Malick Ousmane Diop, Professeur de Lettres au Lycée de Darou Khoudoss
Babacar Diedhiou, Professeur de Philosophie, conseiller à la Marie de Mboro
Cherif Assane Ndiaye, Professeur d’économie
Ousmane Thiam Ndiaye, Professeur en Techniques Industrielles,
Mouhamadou Hady Dieng, Consultant en santé, Chargé de programme Communication et Partenariat
Mbaye Samb, Professeur environnementaliste et Doctorant
Khadim Mbacké Diop, Professeur de Mathématiques au Lycée de Mboro
Cheikh Ndoye, Directeur de l’Institut Hibroul Oumma pour l’éducation et l’enseignement Franco-Arabe de Ndiop Sao, conseiller à la mairie de Darou Khoudoss,
Cheikh Atab Goudiaby, Professeur de Mathématiques
Cheikh Mbaye Ndiaye, Informaticien/Echantillonneur Mine et Conseiller Municipal
Dame Djité, Professeur de SVT au BST de Tivaouane,
Gortil Mar, Enseignant en langue Arabe à l’IEF de Thiès
Moussa Diakhaté, Ingénieur en informatique
Mme Aîchétou Ser, Assistante au Bureau national CEDEAO,
Mbaye Diongue, Enseignant
Djiby Khoulé, Ecologiste, professeur de SVT
Djibril Sadio, Professeur de Lettres au Lycée de Mboro
Amadou M. Seck, Professeur de Mathématiques au Lycée Ababacar Sy de Tivaouane
Thierno Baldé, Professeur,
Amadou Moustapha Seck, Professeur de Mathématiques au Lycée Ababacar Sy de Tivaouane
Cheikh Tidiane Gaye, Entrepreneur
Papa Malick Ndiaye, Technicien supérieur en Géomatique
Papa Gaye Sarr, Professeur de Philosophie au Lycée de Darou Khoudoss
Abdoulaye Diomaye Diouf, Professeur Titulaire de Sciences Physiques, Chef de bureau au MEN
LE DÉVELOPPEMENT PASSE PAR L’EXPLOITATION DES TALENTS ET L’INNOVATION
Selon M. Diop, l’Afrique peut augmenter sa croissance économique si les États créent des opportunités pour tous, pour profiter pleinement des dividendes démographiques, avec des investissements adéquats dans le capital humain...
L’économiste Mouhamadou Bamba Diop, conseiller technique au ministère sénégalais de l’Économie, du Plan et de la Coopération, a évoqué l’obligation pour les États africains, lundi, à Dakar, d’‘’exploiter les talents’’ de leur jeune population pour ‘’stimuler l’innovation et la croissance économique’’.
‘’L’Afrique reste le continent le plus jeune du monde. Par conséquent, les États africains bénéficiant d’une population jeune devraient exploiter les talents et les ressources [des jeunes] pour stimuler l’innovation et la croissance économique’’, a dit M. Diop.
Il intervenait à la célébration de la Journée africaine de la macroéconomie, à l’Institut africain de développement économique et de planification (IDEP), une institution panafricaine créée par les Nations unies.
Mouhamadou Bamba Diop juge nécessaire en même temps d’instaurer ‘’une gouvernance des ressources naturelles favorable à la création d’emplois, à l’innovation notamment, au réinvestissement des bénéfices dans l’éducation, à la formation et à la recherche-développement’’.
‘’Promouvoir la stabilité macroéconomique et la croissance en Afrique’’ est le thème de la célébration de la Journée africaine de la macroéconomie, qui en est à sa première édition.
Selon M. Diop, l’Afrique peut augmenter sa croissance économique si les États créent des opportunités pour tous, pour profiter pleinement des dividendes démographiques, avec des investissements adéquats dans le capital humain, l’accès à l’éducation notamment, des soins de santé de qualité, etc.
Le fonctionnaire sénégalais est d’avis, par ailleurs, que l’Afrique peut bien profiter de ses ressources naturelles, ‘’si des politiques encourageant leur exploitation responsable et durable […] sont adoptées’’.
L’intégration régionale est ‘’fondamentale’’ pour exploiter pleinement le vaste marché africain, stimuler la croissance des entreprises et la création d’emplois, réduire la pauvreté et les inégalités, a-t-il dit.
Profiter de ces opportunités ‘’nécessite une bonne coordination et une bonne coopération des pays africains, dans le but d’harmoniser certaines mesures fiscales et de réduire la volatilité des prix’’, a souligné le conseiller technique du ministère sénégalais de l’Économie, du Plan et de la Coopération.
Il estime que les progrès économiques du continent ne peuvent se réaliser sans la zone de libre-échange continentale africaine, ‘’un catalyseur du développement industriel du continent’’, avec lequel on peut améliorer les exportations intra-africaines.
La directrice de l’IDEP, Karima Bounemra Ben Soltane, précise que la conférence inaugurale de la Journée africaine de la macroéconomie a été organisée pour ‘’tirer parti de l’expertise et de l’expérience collectives des décideurs politiques, des praticiens, des universitaires, des groupes de réflexion’’, dans le but de ‘’relever les défis macroéconomiques complexes auxquels le continent est confronté’’.
LE NIGER VEUT RAFFINER SON PÉTROLE SUR PLACE
Les autorités nigériennes ont annoncé la construction d’une nouvelle raffinerie à Zinder avec un complexe pétrochimique dans la région de Dosso.
Les autorités nigériennes ont annoncé la construction d’une nouvelle raffinerie à Zinder avec un complexe pétrochimique dans la région de Dosso.
Cette nouvelle raffinerie va permettre au Niger de traiter son pétrole sur place et de réduire l’exportation du brut.
Selon le ministre du Pétrole, le démarrage des activités de cette raffinerie prend effet dans 18 mois .
«Nous avons un planning qui nous amène à un démarrage des activités de cette raffinerie à la dernière semaine du mois de décembre 2025, c’est-à-dire que nous sommes aujourd’hui pratiquement à 18 mois du démarrage du projet», a révélé le ministre nigérien du pétrole Barké Bako Maman Moustapha.
Il a par ailleurs fait savoir que les préliminaires ont été effectués déjà.
«Ce qui reste à faire aujourd’hui, ce sont la sélection des partenaires stratégiques et le démarrage des travaux», a expliqué le ministre.
Cette raffinerie va générer, selon les analyses des autorités, au minimum 100.000 barils par jour «mais elle sera mise en place d’une façon modulaire pour nous permettre d’accélérer le processus et pour cela une étude de préfaisabilité a été faite par nos services» a conclu Barké Bako Maman Moustapha.