La vie ne fait pas que des heureux, il y a des personnes qui souffrent en silence au plus profond de leur chair à cause de leur situation de vulnérabilité. Les femmes et les filles victimes de maltraitances ou de violences de toute sorte se sont réfugiées dans une structure d’accueil et d’accompagnement dénommée Maison Rose ‘’Dar As Salam’’. Une sorte de havre de paix pour retrouver le sourire à travers un programme de formation et de travail psycho-social.
Dans la maison d’accueil, il y a une multitude de cas de maltraitances ou de violences qui existent au Sénégal. Elle est implantée dans la bâtisse qui abritait l’ancien tribunal d’instance de Pikine-Guédiawaye, entièrement rénovée pour accueillir les femmes en situation de vulnérabilité ou de violences. Parmi ces personnes figurent des filles mineures-mères, des femmes adultérines rejetées par leurs familles, des filles violées, des filles fugueuses, des filles victimes de mariages forcés. Les pensionnaires de la Maison Rose Dar Es Salam sont au nombre de trente et un dont dix bébés nés de viols suivis de grossesses non désirées. Tous sont entièrement pris en charge par la maison d’accueil. Il y a également dix enfants qui passent la journée pour ne rentrer que le soir. Chaque femme ou fille qui arrive à la maison d’accueil a une histoire particulière. Toutes les ethnies s’y retrouvent. Les histoires des filles se suivent et ne se ressemblent guère. Voici le récit du calvaire de quelques filles victimes qui ont voulu se prêter à nos questions.
POUSSEE PAR SA MERE DANS LES BRAS DES HOMMES
I.D est une fille âgée de 13 ans et mère. Son aveu est saisissant : « C’est ma mère qui me poussait dans les bras des hommes », avoue-t-elle. D’une démarche nonchalante, le regard dans le vide, de petite taille, Isabelle (nom d’emprunt) est mère d’un petit garçon. Elle a tenu à partager avec nous sa mésaventure. « Je suis originaire de la Casamance. Je suis issue d’une famille démunie à l’extrême et ma mère ne jouit pas de toutes ses facultés mentales. Ma mère me forçait à coucher avec des hommes pour faire bouillir la marmite. Quelques fois je suis dans l’angoisse de trouver de quoi manger. Mon père nous a abandonnées ma maman et moi, arguant qu’il n’est pas mon géniteur», souligne-t-elle. La jeune fille-mère en détresse vide son sac : « Ma mère est la responsable de mon exclusion à l’école. Elle m’obligeait à se prostituer pour vivre. C’est un ami de mon père qui abusait beaucoup de moi, moyennant de petites sommes d’argent. Je suis tombée enceinte de lui ».
Elle poursuit ses aveux en ces termes : « J’ai un enfant de 6 mois qui est dans la maison Rose. Il est bien entretenu par Mona. Seulement, avant d’accoucher j’avais toutes les difficultés du monde, j’ai failli même y laisser ma vie n’eut été l’intervention et le soutien de la Maison Rose Dar Es Salam ».
ID continue d’expliquer son calvaire. « Imaginez, être enceinte à l’âge de 13 ans. C’est l’AEMO de la Casamance qui a sollicité mon transfèrement à Dakar pour les soins liés à ma grossesse sinon j’allais mourir», dit-elle.
Elle a tout de même tenu à préciser qu’avant cette histoire, elle a été aussi violée à l’âge de 10 ans par un individu du quartier à qui sa mère devait de l’argent pour des chaussures achetées à crédit. Sa mère, rappelle-t-elle, lui avait remis de l’argent pour aller payer. Mais aussitôt la commission faite, il l’a attirée dans sa chambre, l’a bâillonnée avant d’abuser d’elle. C’est depuis ce jour qu’elle a commencé à vivre son calvaire, au point même d’être taxée de prostituée. Mais actuellement, elle se sent mieux depuis qu’elle est admise dans la Maison Rose où il y a un programme de réadaptation pour toutes les pensionnaires de la maison d’accueil. On y apprend un métier en couture. D’ailleurs, ID nous apprend qu’elle n’a plus envie de rentrer à Ziguinchor.
EXPULSEE PAR SA MERE POUR GROSSESSE
CB est quant à elle âgée de 16 ans. Elle nous révèle que sa maman l’a expulsée de chez elle avec sa grossesse. « Ma mère m’a mis dehors avec ma grossesse. J’ai failli me suicider », nous apprend-elle. Pour cette jeune fille mineure la vie est trop cruelle. Elle qui avait fait ses baluchons, quittant son Ndiambour pour la capitale afin de vivre des lendemains meilleurs, a vite regretté son choix car la vie en avait décidé autrement. Comme les autres filles de son village, Codou a loué une chambre qu’elle n’arrive pas à payer correctement avec son travail temporaire. Acculée par son logeur après avoir accumulé plusieurs mois d’arriérés de loyer, elle vit dans la tourmente. Selon elle, c’est la pression du logeur qui l’a poussée dans les bras d’un homme. « J’en ai parlé à un homme avec qui je travaille dans une usine. Ce dernier a souligné pouvoir régler mon problème d’arriérés de loyer mais je devais coucher d’abord avec lui. Le gars qui était gentil avec moi a profité de ma faiblesse pour me faire chanter. Au début, j’avais refusé mais j’ai finalement cédé à son chantage. Je suis tombée enceinte de lui et j’ai finalement perdu le boulot avec ma grossesse », renseigne-t-elle.
Toujours, selon la jeune fille de 17 ans, le calvaire s’est accentué quand elle est partie informer sa maman de sa grossesse. « Ma maman déçue de moi m’a mis dehors. Car elle ne pouvait pas concevoir que cela m’arrive. Elle avait trop confiance en moi jusqu’à me laisser venir à Dakar travailler. Et je ne lui en veux pas. Je suis revenue à Dakar. Durant trois jours j’ai erré dans les rues. Je marchais avec ma grossesse sans rien manger. J’étais trop désespérée. Je me suis même évanouie à Yoff dans une rue. On m’a transférée au centre de santé Philippe Senghor. C’est de là, après avoir narré mon histoire, que les médecins m’ont signalé la maison Rose à Guédiawaye », raconte-t-elle.
Revenant sur son séjour dans la maison, elle révèle qu’elle avait muri l’idée de se suicider ou d’avorter. Mais l’intervention des techniciennes de la maison a changé son intention. « Quand on m’a interrogée sur la situation, je leur avais indiqué que je voulais mourir. Mona m’a beaucoup soutenu sur le plan psychologique. Même la prise en charge médicale jusqu’à mon accouchement est gérée par la maison d’accueil. J’ai un mignon petit garçon. Actuellement on nous fait faire des activités qui nous occupent pour chasser les pages noires de notre vie pour ensuite affronter la vie et les regards de la société qui nous taxe de filles faciles », souligne-t-elle. Et de poursuivre pour évoquer le rôle de médiation qu’a joué la maison d’accueil avec sa famille. « Au début ma mère ne voulait rien entendre de moi. Il a fallu des médiations entreprises par Mona avec ma famille qui a abouti à mon acceptation et au pardon de ma mère. Actuellement, pas d’écueils entre nous, on est en très bons termes », nous apprend-elle. La vie a pourtant failli basculer pour Codou n’eût été l’intervention de la Maison Rose qui l’a accueillie et hébergée. Aujourd’hui, elle envisage de repartir dans son village natal pour affronter son destin, une fois qu’elle aura un boulot et suffisamment d’argent pour soutenir sa maman.
POUSSEE A L’EVASION PAR LES VIOLS DE SON ONCLE
L’histoire la plus triste est sans doute celle de cette fillette de 12 ans. HT a été victime de maltraitances familiales et de viols au point de fuir le domicile familial. « Mon père me battait tous les jours et mon oncle m’a violée. J’ai fui la maison », renseigne-t-elle.
L’histoire de cette petite fille de taille élancée, est aussi pathétique. HT (nom d’emprunt pour garder la confidentialité), âgée de 12 ans, a fui le domicile familial avec sa sœur et son petit frère pour avoir subi des atrocités d’un cousin de son père qui a tenté de la violer. Visiblement traumatisée par les brimades et violences faites sur elle par son « ivrogne » de père qui n’arrête pas de les battre à longueur de journée. HT est très traumatisée à tel enseigne que ses explications sont même décousues. Ses parents divorcés, le père assure la garde des enfants. Sans assistance, la fille a indiqué avoir souffert de son père. Revenant ivre tous les soirs, leur père n’arrêtait pas de les battre, témoigne la fille dont la taille élancée ne colle pas avec son âge.
« Chaque vendredi soir mon père avec son groupe de copains squattaient la maison. On ne pouvait pas dormir. S’il nous trouvait endormis, il nous réveillait et nous torturait toute la nuit, moi, ma grande sœur et mon petit frère », dévoile-t-elle. « Un jour on était à la maison, ma grande sœur partie chercher de quoi manger. Tonton A. était venu me réveiller en demandant après ma grande sœur. Quand je lui avais répondu qu’elle était allée chercher à manger, il m’avait ensuite invitée à jouer au Lido avec lui. Je m’étais exécutée. Juste après, il m’avait demandé de me déshabiller, sinon il allait le dire à mon père. Je m’étais encore exécutée. Il avait alors sorti son sexe et tenté de coucher avec moi sans succès », témoigne-t-elle. Avant d’enchaîner : « Il s’était par la suite couché sur moi et commencé à frotter son sexe au mien. Après, j’avais senti un liquide blanchâtre qui avait couvert tout mon sexe. J’avais eu peur et j’étais partie le dénoncer à un voisin militaire qui était avec son ami dans leur chambre ».
Ce dernier l’avait apostrophé sur ces agissements délictuels. Selon HT, après le divorce de ses parents, sa maman s’était remariée avec un autre qui avait pris l’engagement de nous garder avec lui, mais son père était venu pour briser le mariage. Nous étions alors obligés de retourner chez ma grand-mère où nous avions des problèmes d’espaces. Actuellement, sa grande sœur est partie chez son homonyme. Mais HT est bien dans sa peau maintenant car elle a commencé à apprendre la couture. Elle révèle toutefois qu’elle ne veut plus retourner vivre avec son père, encore moins dans la maison de sa grand-mère où on lui faisait vendre à longueur de journée des produits alimentaires.
PRISE EN OTAGE PAR UN VOISIN VIOLEUR
Agée de 16 ans, K une fille de forte corpulence est violée par son voisin. Avec son regard inquisiteur et sa grande taille, K ne donne pas l’image d’une mineure. Disposant de tout ce que la nature offre comme rondeur pour être attirante, elle ne savait pourtant pas que son voisin la guettait depuis un certain moment. Un jour, alors qu’elle s’était rendue dans la maison voisine, le gars avait abusé d’elle avant de la menacer de mort, témoigne-t-elle, tout en semblant surmonter son malheur. « Je suis allée dans cette maison. Le gars a fait appel à moi par l’entremise de sa sœur. Une fois dans la chambre, il a refermé la porte derrière moi. Il a mis sa main sur ma bouche et abusé de moi. Après son forfait, il m’a menacée de mort si je le dénonce. J’ai pris panique et gardé le silence durant des mois », dit-elle.
Selon elle, c’est quand la métamorphose de son corps s’est déclenchée que son viol est découvert. « J’ai souffert en silence. Je ne savais même pas que je suis tombée enceinte à la suite du viol. C’est ma tante qui a informé ma mère de ma grossesse quand elle a vu que je commençais à avoir des rondeurs. On m’a pressé de questions et j’ai dénoncé le gars qui avait nié au début. Mais il était finalement condamné après une plainte à la police », renseigne-t-elle. « Les membres de sa famille m’ont menacée de mort après sa condamnation. On m’a alors suggérée de me réfugier dans la maison rose. Actuellement, je suis bien ici. Ma mère venait me rendre visite durant toute ma grossesse, et jusqu’à mon accouchement. Je suis bien traitée avec mon enfant dans la maison, on fait du yoga pour chasser nos soucis, on est formée en couture, entre autres», laisse-t-elle entendre. Maintenant, elle se dit prête à affronter le regard réprobateur de ses voisins de quartier.
MONA CHASSERIO, PRESIDENTE DE UNIES VERS’ELLE SENEGAL : «Notre objectif c’est d’humaniser le monde»
L’association Unies Vers ’Elle est implantée dans les locaux de l’ancien tribunal d’instance départemental de Pikine-Guédiawaye. La coordonnatrice Mona Chasserio est connue pour son engagement à accompagner les femmes qui vivaient dans la rue en situation de grande souffrance en France pendant plus d’une vingtaine d’années. Un modèle qui a porté ses fruits en France et dont la « Mère Theresa » de la banlieue voudrait imprimer dans le Sénégal à travers un paquet de services. Selon elle, l’expérience est très profonde car une autre forme de thérapie existe. « Ce qui m’intéresse c’est de rentrer dans l’histoire de chacune des victimes, d’essayer de l’aider à transformer sa douleur en vie. Je suis venue avec une philosophie, avec une manière de faire, une manière de voir c’est-à-dire beaucoup plus humanisée », a-t-elle indiqué. « Ce qui m’intéresse, c’est l’être mais non pas comme le font les travailleurs du social. Quand je te prends, je résous tes problèmes extérieurs et je te remets dans la case. Ce qui m’intéresse c’est d’aider chacune à renaître de sa souffrance parce qu’à l’intérieur de soi, il y a autre chose que çà. On peut toujours enlever les épines, quand c’est possible », signale-t-elle.
«La maison rose est un lieu de renaissance. On vient poser son histoire pour la transformer et renaitre. C’est un lieu où on vient pour apprendre à se connaitre. Les journées sont faits d’ateliers qui stimulent tous les sens, que ce soit le corps parce qu’il faut savoir que quand vous êtes violée petite ou victime d’attouchements, le corps se divise en deux. Il y a la tête d’un côté qui réfléchit et le corps qui devient presque anesthésié. C’est pour cela qu’on peut même le vendre et devenir prostituée sans problème parce qu’on vous a pris votre corps», renseigne-t-elle. Pour elle, le but des ateliers physiques (yoga, basket, jogging) est de réapprendre à unifier le corps de la victime, afin que la tête et le corps se remettent dans l’unité du tout pour pouvoir choisir.
L’autre volet important de prise en charge psycho-affective de Unis Vers’ Elles Sénégal reste les médiations entre les victimes et leur famille. Un travail de médiation pour que la famille arrive à comprendre ce qui s’est passé et puisse accepter leur tort et les réintégrer dans la cellule familiale. Pour les filles victimes de grossesses non désirées, le Yoga leur permet de sentir leur bébé. Ce qui leur permet également de l’aimer et de tenir la grossesse jusqu’à terme. Plus d’une centaine de victimes ont réussi le retour en famille après un séjour d’hébergement dans la maison d’accueil Maison Rose Dar Es Salam.
D’après Khady Badio, éducatrice spécialisée, non moins coordonnatrice de la Maison Rose Dar Es Salam, la prise en charge des enfants victimes de maltraitances n’est pas chose aisée. «Ce sont des filles qui sont psychologiquement atteintes car elles sont victimes de toutes sortes de maltraitances.
Sur le plan émotionnel et affectif, elles ont des problèmes. C’est ça le plus difficile à gérer, car il n’y a pas la famille derrière, surtout les femmes qu’on accompagne. Parce que les parents sont séparés et cela les suit jusqu’à l’adolescence. Elles sont souvent victimes de grossesses non désirées et de violences conjugales », indique la coordonnatrice des activités de la maison d’accueil.L’association « Unis Vers ‘Elle » dispose aussi d’un centre d’accueil l’espace « Yaakaaru Guneyi » (l’espoir des enfants en Wolof) implanté non loin de la maison d’accueil Dar As Salam pour répondre d’une façon efficace à toutes les demandes concernant la protection holistique des enfants en situation de vulnérabilité et particulièrement des enfants en danger, victimes ou en conflits avec la loi. Ce centre effectue la mise à l’abri et la prise en charge d’urgence des enfants perdus, d’enfants en fugue et d’enfants errants.
LES FEMMES REPRÉSENTENT "UNE FORCE" POUR LE SECTEUR AGRICOLE
Dakar, 7 avr (APS) - Les femmes entrepreneures représentent une force pour le développement de l'agriculture du Sénégal, a soutenu l'ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal, James Zumwalt, mardi à Dakar, à l'issue d'une visite de stands de la Foire internationale de l'agriculture et des ressources animales (FIARA).
La 16e édition de la FIARA, ouverte le 26 mars dernier, se poursuivra jusqu'au 12 avril au Centre international du commerce extérieur du Sénégal (CICES), sous l'égide du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR). L'édition 2015 porte sur l'autosuffisance alimentaire.
"Je trouve qu'il y a certaines forces {dans l'agriculture sénégalaise} surtout les femmes entrepreneures qui sont très fières de leurs produits", a-t-il déclaré à des journalistes à la fin de sa visite.
La FIARA "est une bonne occasion pour le Sénégal de faire découvrir ce qui se produit dans les campagnes et de réunir les producteurs", a indiqué le diplomate américain.
Il a visité les stands des quatre projets de l'Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), dont le Projet croissance économique (PCE) pour l'autosuffisance en riz de l'USAID/Yaajende et le programme de développement agricole et nutritionnel pour la sécurité alimentaire au Sénégal.
Il y a aussi le projet Education et recherche en agriculture (ERA) et le projet USAID/COMFISH ou projet de gestion concertée pour une pêche durable au Sénégal, soit autant de projets dédiés à la lutte contre la faim et pour la sécurité alimentaire, dans le cadre de l'Initiative alimentaire pour l'avenir.
Ces 4 projets du secteur de l'agriculture et de la pêche exposent leurs produits et partagent leurs stratégies dans le cadre de la FIARA.
"Le gouvernement {sénégalais} et surtout l'USAID appuie quatre différents projets dont les objectifs sont d'aider les producteurs sénégalais à améliorer les produits comme les céréales, les semences et les poissons et à renforcer leurs compétences en matière commerciale", a-t-il commenté.
L'ambassadeur a réitéré "le soutien du gouvernement américain à la réalisation de la sécurité alimentaire, au développement du secteur agricole et au soutien aux producteurs locaux pour un Sénégal plus prospère''.
L'USAID et les fermiers sénégalais "continuent de travailler ensemble pour un meilleur avenir du Sénégal", a assuré l'ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal.
LA MINISTRE, FATOU TAMBEDOU, PRÔNE ÉMERGENCE DU FÉMININ
La construction d’un Sénégal émergent et surtout la vulgarisation des projets phares du gouvernement passeraient par l’appropriation des femmes du plan Sénégal émergent (Pse). C’est la conviction du ministre de la restructuration et de la requalification des banlieues, Fatou Tambédou.
Elle a fait la déclaration, vendredi, au complexe culturel Léopold Sédar Senghor de Pikine (banlieue dakaroise) lors d’un forum. Le thème est : «quel rôle pour la femme dans la construction d’un Sénégal émergent ?».
A l’en croire, le thème du forum trouve toute sa pertinence dans l’éradication de la fracture sociale béante entre les rares privilégiés et les femmes. Et pour apporter des changements dans le vécu quotidien des femmes, pour suit la ministre, «cela exige des lois, des politiques et des programmes qui assurent la promotion des droits des femmes ainsi que l’égalité des chances et l’accès. On doit également se focaliser sur l’inclusion, les droits de l’homme et l’égalité.
Cette situation exigera l’implication des femmes elles-mêmes», a déclaré, vendredi, la ministre de la restructuration et de la requalification des banlieues. Et d’indiquer, «naître fille au Sénégal ne doit plus équivaloir à de moindres opportunités dans la vie, ni entraver la liberté de se choisir un destin et de le réaliser, selon son mérite, ses capacités, ses envies et son travail, et non en fonction de son sexe et des préjugés y afférents».
Mais, pour ce faire, ajoute Mme Tambédou, il urge d’encourager la gente féminine à accompagner le président de la République, Macky Sall, dans la mise en œuvre du plan Sénégal émergent (Pse), mais surtout dans le besoin de défense et vulgarisation des projets phares du gouvernement.
D’où l’intérêt pour les femmes de s’approprier le Pse qui, selon elle, constitue la référence nationale en matière de politique économique et sociale, histoire de jouer pleinement leur rôle dans la construction d’un Sénégal émergent.
Des responsables de l’Alliance pour la République (Apr) de la banlieue dakaroise étaient pré- sent à ce forum, notamment, le ministre de la communication, Mbagnick Ndiaye, Sophie Ndiaye Cissokh, le maire de Pikine Ouest Pape Gorgui Ndong, et son collègue de la ville de Pikine, Abdoulaye Timbo.
FATIMATA DIA REÇOIT L’INSIGNE DE CHEVALIÈRE DE L’ORDRE NATIONAL DU QUEBEC
Dakar, 4 avr (APS) - La juriste et environnementaliste sénégalaise Fatimata Dia a reçu l’insigne de chevalière de l’Ordre national du Québec pour son soutien aux pays africains en matière de développement durable et de lutte contre les changements climatiques, a appris l’APS.
Fatima Dia présentée comme ‘’l’une des figures de proue du développement durable au sein de la Francophonie’’ a reçu cette distinction récemment, au Québec, des mains du Premier ministre québécois, M. Philippe Couillard, selon le communiqué de l’Ordre national du Québec.
Fondé en 1984, l’Ordre national du Québec est la plus prestigieuse reconnaissance décernée par l’État québécois. Ses membres sont des personnalités éminentes qui ont contribué à l’édification d’une ‘’société québécoise créative, innovante et solidaire’’’.
L’Ordre compte 914 membres, dont 853 personnalités québécoises et 61 étrangères, nommés au grade de grand officier, d’officier ou de chevalier.
''Mme Dia a consacré sa carrière à la promotion du développement durable. Depuis de nombreuses années, elle est profondément engagée à soutenir les pays africains dans leurs efforts de développement et à les outiller pour lutter contre les changements climatiques’’, a déclaré le Premier ministre québécois.
''Le Québec a trouvé en elle une alliée de taille dans sa volonté de prendre part aux travaux menant à l’élaboration de différentes ententes internationales, telles que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. C’est un véritable honneur pour nous de l’accueillir au sein de l’Ordre’’, a-t-il ajouté.
Juriste environnementaliste de formation, Fatimata Dia, 60 ans, a fait carrière dans le monde du développement durable. Elle a ainsi contribué aux travaux d’experts nationaux et internationaux sur divers dossiers tels que les négociations onusiennes relatives à l’élaboration d’accords multilatéraux sur l’environnement (AME), comme la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.
''En qualité de directrice de l’Institut de la Francophonie pour le développement durable, elle s’est employée à renforcer les liens entre le Québec et cet organe subsidiaire de l'Organisation internationale de la Francophonie’’, souligne t-on dans le communiqué.
Fatimata Dia est titulaire d’une maîtrise en droit international public, d’un D.E.A. en sciences de l’environnement ainsi que d’un D.E.S.S. en finances et banques.
En 1983, au Sénégal, elle intègre le ministère de l’Environnement et de la Protection de la nature. De 1990 à 1995, elle est appelée à diriger un important projet pilote de développement intégré agrosylvopastoral du PNUD dans sept villages sénégalais.
En 1999, elle passe, dans le même ministère, Directrice de l’Environnement et des Établissements classés, poste qu’elle va occuper jusqu’en 2007.
À partir de 2007, elle devient directrice de l’Institut de l’énergie et de l’environnement de la Francophonie (rebaptisé, en 2013, Institut de la Francophonie pour le développement durable).
À ce titre, souligne le communiqué, ‘’elle favorise, de manière générale, le développement durable dans l’espace francophone, en particulier en Afrique’’ et œuvre aussi, de façon plus ciblée, ‘’au renforcement des capacités des acteurs francophones à participer activement aux négociations internationales concernant l’environnement et la durabilité’’.
La même source relève que pendant plusieurs années, Fatima Dia ‘’s’appliquera à outiller – techniquement, financièrement et politiquement – les pays en développement à l’égard des changements climatiques’’. Elle ‘’les aidera à mettre en œuvre des actions d’adaptation et d’atténuation, cherchant résolument à accroître leurs investissements dans la résilience climatique et l’efficacité carbone’’.
19% DES FEMMES OPTENT POUR L’ESPACEMENT DES NAISSANCES ET 6% POUR LA LIMITATION
L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), a publié, hier, les résultats de la deuxième année d’une enquête sur la planification familiale exécutée de janvier à octobre 2014. Ils révèlent ainsi qu’une femme sur 4 accouche par césarienne au Sénégal.
Il ressort de l’enquête de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), publiée, hier, sur la planification au Sénégal, que la proportion de femmes en union qui ont des besoins non satisfaits en matière de planification est estimée à 25%, soit 19% pour l’espacement des naissances et 6% pour la limitation. Ajoutée à la proportion d’utilisatrices actuelle (22%), la demande totale en planification familiale atteint 47%, soit 35% pour espacer et 13% pour limiter. La quasi-totalité de cette demande est satisfaite (47%).
Pour les seules méthodes modernes, la demande est satisfaite dans 43% des cas. Il ressort de l’étude que la demande totale en services de planification familiale varie avec l’âge des femmes en union. Elle passe de 33% pour les femmes âgées de 15-19 ans à 55% pour celles âgées de 30-34 ans. Le pourcentage de demandes satisfaites varie aussi avec l’âge des femmes. Il passe d’un minimum de 38% chez les femmes de 15-19 ans à un maximum de 57% chez les femmes de 35-39 ans.
En outre, les résultats montrent que la demande en planification familiale est plus élevée en milieu urbain qu’en milieu rural (54% contre 42%). En milieu urbain, 59% de la demande est satisfaite, contre seulement 35% en milieu rural. Les régions Centre (41%) et Sud (43%) enregistrent les proportions de demandes en matière de planification familiale les plus faibles. Par contre, la proportion la plus élevée est observée dans la zone Ouest (56%). La proportion de demandes satisfaites est assez faible dans toutes les grandes régions, en particulier dans les zones Centre et Nord (35%). Par ailleurs, la demande totale en service de planification familiale augmente avec le niveau d’instruction. En effet, plus le niveau d’instruction de la femme est élevé plus la demande est forte.
1 femme sur 5 ne désire plus d’enfants
Le rapport souligne aussi que selon le nombre d’enfants vivants, une femme sur cinq (20%) ne désire plus d’enfant. Ces résultats révèlent également que parmi les 76% de femmes qui désirent avoir des enfants supplémentaires dans l’avenir, plus de la moitié (44%) souhaitent espacer la prochaine naissance de deux ans ou plus. Au total, près des deux tiers (64% de femmes), regroupant celles ne voulant plus d’enfants (20%) et celles désirant espacer pour une période d’au moins deux ans la naissance de leurs prochains enfants (44%), peuvent être considérées comme des candidates potentielles à la planification familiale. Ces niveaux sont voisins de ceux enregistrés dans les enquêtes précédentes.
Et comme on pouvait s’y attendre, la proportion de femmes qui ne veulent plus d’enfants augmente régulièrement avec le nombre d’enfants actuellement en vie. Elle passe de moins de 1% chez les femmes qui n’ont aucun enfant à 12% chez celles qui en ont 3 et à 62% chez celles qui en ont au moins 6. On note également que la totalité des femmes nullipares (99%) souhaitent avoir un enfant et la grande majorité (81%) désire une naissance dans les deux années à venir.
En ce qui concerne les hommes de 15-49 ans actuellement en union, on constate que seulement 3% ont déclaré ne plus vouloir d’enfants et, à l’inverse, 93% en désiraient davantage. Les hommes en union souhaitant avoir d’autres enfants sont proportionnellement plus nombreux que les femmes en union. Comme chez les femmes, la proportion d’hommes désirant avoir des enfants diminue avec le nombre d’enfants vivants, passant de 99% à la parité 1, à 94% à la parité 3 et à 80% au rang 6 ou plus. Environ un homme en union sur deux (51%) peut être considéré comme ayant des besoins en matière de planification familiale, soit 3% qui ne souhaitent plus d’enfants et 48% qui souhaitent espacer de 2 ans la venue du prochain enfant.
1 femme sur 4 accouche par césarienne au Sénégal
Dans la stratégie pour la maternité sans risque, la césarienne est un des moyens préconisés pour réduire la mortalité maternelle et périnatale. Pour 4% des naissances, on a pratiqué une césarienne. Cette proportion varie peu avec l’âge. Par contre, cette intervention est plus fréquente pour les naissances de rang 1 que pour les autres (9% contre 2% pour celles de rangs 4 et plus). La gravido-puerpéralité chez les adolescentes et les primipares est souvent émaillée de complications. Cette gravido-puerpéralité est liée aux anomalies du bassin en rapport avec la nuptialité et la maternité précoce. Des précautions comme un suivi prénatal régulier et de qualité et une bonne prise en charge de la grossesse et de l’accouchement sont à entreprendre pour amoindrir ce risque.
Les césariennes se pratiquent dans un environnement médico-chirurgical. Elles sont exclusivement pratiquées dans les structures de santé (6%), et sont, de ce fait, plus fréquentes en milieu urbain que rural (7% contre 2%). Ce type d’intervention qui n’est réalisable que dans les formations sanitaires suffisamment équipées et dotées de personnels qualifiés n’est pas à la portée des couches les plus défavorisées (moins de 2% contre 8% dans les classes aisées) et touche plus les régions les plus urbanisées telles que l’Ouest constitué de Dakar et de Thiès (8%). Il convient de signaler que la fréquence de la césarienne chez les plus instruites (12%) pourrait être liée à la maternité tardive qui les expose à des complications obstétricales telles que les mort-nés et un accouchement bloqué (la dystocie) nécessitant une intervention chirurgicale.
25% des femmes de 15-49 ans excisées
Pour ce qui est de l’excision, il s’avère que la quasi-totalité des femmes (92%) a déclaré connaître l’excision. Chez les hommes, cette proportion est un peu plus faible (89%). Au Sénégal, 25% des femmes de 15-49 ans ont déclaré avoir été excisées. Dans plus de la moitié des cas, les femmes n’ont pas subi d’ablation, mais une simple entaille (51%). Cependant, 5% des filles de moins de 15 ans qui ont été excisées ont eu le vagin fermé et cousu, pratique plus répandue dans les ethnies Mandingue et Soninké qu’ailleurs. C’est parmi les musulmanes, dans le Sud et le Nord, et dans les ethnies Poular, Mandingue, Diola et Soninké que l’excision est le plus fréquemment pratiquée.
La majorité des femmes (79%) et des hommes (75%) pensent que l’excision n’est pas une pratique exigée par la religion. Dans la majorité des cas (81% pour les femmes et 79% pour les hommes), les femmes et les hommes ne sont pas favorables au maintien de cette pratique.
SUITE AUX ATTAQUES DE CISSE LO CONTRE CHEIKH KANTE
DES FEMMES DE BENNO BOKK YAKAAR ORGANISENT LA RIPOSTE
Les membres du réseau national «Femmes et Développement» se sont réunies ce mercredi à leur siège pour dénoncer les attaques notées ces derniers jours, au niveau de la Coalition Benno bokk Yakaar.
La tension semble montée d’un cran ces derniers temps au niveau de la mouvance présidentielle. À quelques encablures des élections présidentielles de 2017, les contradictions sont de rigueur dans le camp présidentiel, avec les deux sorties médiatiques fracassantes du vice-président à l’Assemblée nationale, le député Moustapha Cissé Lô.
Une situation qui n’est pas sans consé- quence pour les militants et autres responsables de la Coalition Benno bokk Yakaar. Ce qui a suscité la réaction de certain pan des alliés du président de la République, Macky Sall. Réunies ce mercredi au siège de leur Gie, «Yakaarou Djiguéne Gni» (l’espoir des femmes), les femmes de la mouvance présidentielle n’ont pas manqué de dénoncer cette situation de guerre fratricide, notée au niveau de la Coalition présidentielle. Elles s’érigent ainsi en boucliers pour le Directeur général du Port, Cheikh Kanté, dernière victime des attaques d’El Pistolero.
En plaidant ouvertement en faveur du Directeur du port autonome de Dakar, ces femmes, par la voix de leur présidente, ont vivement fustigé le comportement de certains membres de la coalition même si elles se gardent de citer le député, Moustapha Cissé Lô.
«Depuis quelques temps, Cheikh Kanté, Directeur général du Port Autonome de Dakar est attaqué de toutes parts. Il est devenu l’homme à abattre. Pour quelles raisons ? Et à quel dessein ? »
C’est le constat de la présidente, Adji Mergane Kanouté qui a rendu publique une déclaration hier. Selon Mme Kanouté, si Cheikh Kanté est devenu la principale cible à abattre dans l’arène politique, au sein même de la Coalition du président de la République, Macky Sall, «c’est à cause du travail remarquable» qu’il est en train de faire pour le Chef de l’Etat.
« Dr Cheikh Kanté sillonne le pays, avec pour objectif la massification du parti présidentiel, le recrutement, la facilitation de l’intégration des nouveaux adhérents, l’accompagnement des femmes et des jeunes dans leurs projets, par un financement ou par un soutien matériel », soutient la présidente de l’union pour le développement du Sénégal(Uds), par ailleurs responsable au niveau de la coordination des femmes de la Coalition Benno Bokk Yakaar.
Pour rappel, le vice-président de l’Assemblée nationale, Moustapha Cissé Lô, après avoir fait une sortie en invitant le président de la République, Macky Sall, à se dédire par rapport à sa promesse de faire un mandat de 5 ans au lieu de 7 ans, ouvert le feu hier sur le Directeur général du port de Dakar, Cheikh Kanté.
Défendant Sitor Ndour, qui vient de retourner à l’Apr, Moustapha Cissé Lô a indiqué que M. Kanté, était un principal adversaire du président, Macky Sall qu’il a longtemps combattu lorsqu’il était membre de la Génération du concret, structure politique dirigée, à l’époque, par Karim Wade en 2009.
Toutes choses qui poussent les femmes de la mouvance présidentielle à être sur le pied de guerre pour faire face aux détracteurs de Cheikh Kanté. « Nous les femmes, nous témoignons notre soutien et notre solidarité au Dr Cheikh Kanté et nous nous érigeons en boucliers infatigables, engagées et déterminées contre ses détracteurs », mentionne ledit document.
Relativement à la rencontre entre les leaders de Benno Bokk yakaar, Awa Guèye député de la majorité a recadré Mamadou Ndoye de la Ld et compagnie. À ces derniers qui reclamaient la poursuite de la traque des biens mal acquis, elle demande de s’adresser à la justice et non au président de la République Macky Sall.
Depuis 2012, le raffinage et la vente de l'huile végétale à base d'arachide, dans la commune de Ngaye Mékhé, crée beaucoup d'emplois dans ladite localité. Mieux, ces activités ont considérablement amélioré les revenus de nombre de femmes qui, souvent réunies autour de GIE, s'y adonnent au quotidien. Zoom sur de braves femmes qui arrivent à ravitailler de nombreux ménages, avec cette denrée de première nécessité tant prisée. Et l'espoir de renaître avec l'huile végétale.
Neuf heures du matin, ce lundi 30 mars. Le soleil se dévoile, déjà accablant, exténuant. Nous sommes dans la lointaine localité de Ngaye Mékhé, au cœur du Cayor.
Une contrée perdue dans les mystères du département de Tivaouane, où les gens, pour la plupart de la communauté "ceddo", ont comme philosophie de braver la mort plutôt que de brader leur honneur. De vaillantes dames qui ont compris que seul le travail paie et que la réussite est au bout de l'effort. Le lundi est choisi comme jour de marché hebdomadaire. Dans ce lieu de commerce, on y trouve du tout : des miches de pain entières ou débitées, du sucre, des pâtisseries locales, des tissus de tout genre, des sandales made in"Ndalou Ngaye".
Sur les lieux se dressent les abris de fortune des vendeuses et revendeuses de nourriture. Proprement mises, elles interpellent, avec la manière, les clients qu'elles appellent devant leurs étals très fournis, bourrés d'une variété de mets délicieux. Un peu à l'écart, dans un recoin du marché, Fatou Diop a installé son comptoir.
Restée assise sur un petit banc en bois, les jambes légèrement écartées, notre bonne dame surveille les va-et-vient des passants, au milieu d'une foule compacte et enthousiaste.
Un peu à sa droite s'entassent de nombreuses bouteilles d'huile végétale vides. Et devant elle, une bouteille pleine, remplie du liquide plus que précieux. A sa gauche, un grand bol en aluminium contenant une eau noirâtre à la surface de laquelle flotte un pot, à côté d'une cuillère trempée dedans. Fatou ne vend pas à la criée.
Placidement, elle attend les clients, dans une bonne ambiance de palabre avec d'autres amies commerçantes. "Ce sont les clients qui ont besoin de nous qui viennent vers nous et non le contraire, parce qu'on fabrique de la qualité", bégaie-t-elle.
Quand un client se présente, elle se lève, fait son offre avec satisfaction et regagne sa place. Sa voisine s'appelle Bercy Ndiaye. Confortablement assise sur une chaise, les jambes croisées, elle explique, dans un langage clair et limpide, le processus de transformation des graines d'arachide en huile végétale.
Eliminer l'aflatoxine de l'huile
A en croire l'animatrice évoluant à l'union des regroupements paysanne de Mékhé (Ugpm), le choix de la matière première est l'une des exigences de la ligne de production. Elle explique comment la matière première doit être de qualité, pour que le produit transformé soit, partant, de qualité. Elle doit être bien choisie. Il s'agit de s'assurer que les graines ne sont pas trouées, ni immatures ou moisies.
Ensuite, ajoute-t-elle, "vient le triage qui permet d'éliminer tous les produits indésirables, pour s'assurer de la qualité du produit fini. Les corps étrangers, les graines immatures, les moisies, ainsi que celles qui sont attaquées par les insectes et rongeurs, comme l'Aspergillus flavus, le champignon qui produit l'aflatoxine, sont systématiquement écartés", indique-t-elle.
Elle souligne que le respect des règles d'hygiène leur a permis de garantir l'innocuité des produits et allongé leur durée de conservation. La troisième étape de la transformation tourne autour du dépelliculage. Une telle opération permet de séparer les pellicules qui laissent des tâches sur la pâte et les germes qui donnent un goût amer au produit.
Aussi, une seconde opération de décantation est faite, pour débarrasser l'huile des impuretés. Enfin, "la réduction de la teneur en aflatoxine et des impuretés est faite par un système de filtrage, à travers l'utilisation d'un micro unité de filtrage mise au point par l'institut de technologie alimentaire (ITA)".
Et de poursuivre : "L'utilisation de l'argile (attapulgite) permet de réduire les aflatoxines et rendre l'huile plus claire. Nous mettons 200g de ce produit sur 20 litres d'huile. Nous le mélangeons, puis nous le mettons dans la machine avant de le laisser reposer pendant trois tours d'horloge. Intervient, par la suite, la procédure d'extraction".
Ces bonnes dames d'ajouter qu'avec cette unité, les revenus des femmes de la localité ont considérablement augmenté, voire doublé. Elles expliquent : "Autrefois, quand les femmes prenaient leur produit pour aller le vendre à la capitale, Dakar, certains malveillants se permettaient de dire que l'huile en question donnait le cancer à cause de l'aflatoxine qu'il contenait. Les agents du service d'hygiène nous harcelaient tout le temps. Ils confisquaient nos bidons d'huile pour, ensuite, les détruire. Aujourd'hui, Dieu merci, cet état de fait n'est qu'un mauvais souvenir. Parce que nous sommes maintenant reconnues sur le marché. Les acheteurs nous viennent de presque toutes les localités pour s'approvisionner".
Un chiffre d'affaire de 7,5 millions
Le chiffre d'affaire de nos vaillantes femmes de Ngaye Mékhé est aujourd'hui revu à la hausse. Ces dernières, aujourd'hui, vendent mieux leur huile qu'autrefois.
"Il nous arrivait que l'huile reste des semaines sans être vendue, mais avec le raffinage, ça marche comme sur des roulettes", informe Fatou Diop, une grande transformatrice.
Elle explique : "Chaque lundi, les femmes écoulent environ quatre à cinq bidons de 20 litres par transformatrice. Et ici, nous sommes à peu près 75 femmes transformatrices. Le bidon de 20 litres nous revient à 20 milles francs".
Aujourd'hui, ces courageuses femmes parviennent même, parallèlement, à exercer beaucoup d'autres activités, avec leurs revenus tirés de la vente de l'huile végétale. "Nous faisons, entre autres, de l'élevage, pour vous signifier que les recettes sont assez bonnes", souligne l'une d'elles.
200 FEMMES ENCEINTES SÉROPOSITIVES N'ONT PAS ACCÈS AU TRAITEMENT
Le Sida constitue un véritable problème de santé publique. Pour éliminer cette pandémie, l'Organisation des Nation unies dans la lutte contre cette maladie ainsi que les acteurs de la réponse réfléchissent sur les stratégies à mettre en place pour son éradication en Afrique de l'Ouest et du Centre.
La pandémie du Sida préoccupe de plus en plus les acteurs. A ce propos, une consultation régionale sur la stratégie de l'ONUSIDA est organisée à Dakar, afin de réfléchir sur les mécanismes d'élimination de l'épidémie en Afrique de l'Ouest et du Centre, pour la période 2016-2021.
Les acteurs s'accordent que la maladie, qui a connu de larges baisses, doit être mieux combattue avec un changement de fusil d'épaule. L'un des chantiers est d'éliminer la transmission mère-enfant. Docteur Leo Zekeng estime que c'est possible dans la ville de Dakar, même s'il y a 200 femmes enceintes séropositives à retrouver.
"C'est vrai, la prévalence au niveau du Sénégal n'est pas élevé, c'est 0,4%. Mais dans une ville comme Dakar, à l'heure actuelle, si on fait des efforts, le gap entre le nombre de femmes enceintes séropositives qui n'ont pas accès au traitement, c'est 200. On sait où est-ce qu'elles sont. Donc, le message, c'est de dire : pendant qu'on agit de façon globale, qu'on regarde aussi les cas dans les villes les plus affectées", a dit Dr Zekeng. Si ces femmes ne reçoivent pas de médicaments, l'enfant risque de naître contaminé.
En Afrique de l'ouest et du centre, la prévalence est de 2,3%. "La région compte 6 millions de personnes vivant avec le VIH, pour une population d'à peu près 450 millions d'habitants. Soit 17,4% de la charge mondiale du VIH. Les femmes et les enfants sont touchés de manière disproportionnée. Dans certains groupes de la population, même au sein des pays, notamment les travailleuses du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, l'on note un taux de prévalence 8 à 15 fois supérieur au taux national global enregistré dans la population générale, a-t-il expliqué.
Donc, selon le médecin, si on veut vraiment accélérer et changer de paradigmes, il est important qu'on aille là où l'épidémie se trouve, au plan des populations et aussi au plan des pays.
Le Nigeria, le Cameroun, la RDC, la Côte-D'ivoire le Ghana et le Tchad représentent 82% du poids de la maladie
Le Docteur Zekeng relève aussi le caractère hétérogène de l'épidémie, avec une prévalence se situant, entre 0 et 4% au Niger, niveau le plus bas, et 6,2% en Guinée Equatoriale, niveau le plus élevé. "On a 6 pays (le Nigeria, le Cameroun, la RDC, la Côte-D'ivoire, le Ghana et le Tchad) qui représentent 82% du poids de la maladie. On doit mettre l'accent sur ces pays, si nous voulons atteindre nos objectifs", a-t-il soutenu.
En terme de couverture, actuellement, 1 adulte sur 4 a accès aux anti-rétroviraux, et un enfant sur 10 a accès aux anti-rétroviraux dans la région. "Ce n'est pas acceptable que dans d'autres régions, sur 6 millions de personnes vivant avec le VIH, seulement 1 million 400 aient accès aux soins. Il faut qu'on réduise cet écart pour qu'un plus grand nombre de personnes soient testées et soient mises sous traitement", a-t-il souligné.
Toutefois, des progrès ont été faits en termes de réduction de nouvelles infections. Elles ont diminué de 37% en termes de décès, grâce au financement et à l'aide de la communauté internationale. "Si on doit accélérer, il faut qu'on réduise cette dépendance par rapport à l'aide extérieure. Dans notre région, en dehors du Gabon, et la Guinée Equatoriale qui financent leur réponse à plus de 80%, près de 15 pays sur 25 sont à plus de 75% de financements extérieurs. Ce n'est pas bon", a dit Docteur Zekeng.
"Changer la façon de faire et accélérer le pas"
Selon le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Docteur Luiz Loures, on peut s'attendre à 2,5 millions de nouvelles infections en 2030 s'il n'y a pas de nouvelles stratégies. "Si nous ne changeons pas de paradigmes, notre façon de faire, nous ne pouvons pas vaincre cette épidémie.
Donc, dans 15 ans, nous serons ici encore en train de spéculer sur ce que nous devons faire. La réponse à cette épidémie est simple, il faut changer la façon de faire et accélérer le pas", a dit Dr Loures. Ils vont réfléchir sur des mécanismes innovants, afin de voir là où les pays peuvent financer leurs réponses et quels sont les préalables. Là où les pays ne peuvent pas, l'ONUSIDA va s'engager et voir dans quelle mesure la communauté internationale peut continuer à honorer ses engagements.
DES RESPONSABLES DE L’APR RAPPELLENT AU PRESIDENT SES ENGAGEMENTS
FINANCEMENT DES FEMMES ET ERECTION DE BOUNE EN COMMUNE…
Déception et colère. Ce sont les sentiments qui animent les militants et responsables de l’Alliance pour la République (Apr) de Boune village situé dans la commune de Keur Massar. Ces derniers ont organisé, hier, un point de presse à l’école élémentaire de la localité pour crier leur ras-le-bol face aux difficiles conditions de vie de la population.
Selon Karfa Diouf, responsable de l’Apr de la zone, par ailleurs, adjoint au maire de la commune, les habitants de Boune village sont laissés à eux-mêmes. «On n’a ni poste de responsabilités étatiques ni financements pour les femmes de la cité.
Et pourtant on a bataillé ferme pour permettre au chef de l’Etat de gagner les différentes élections dans la localité qui dispose du centre de vote le plus important en termes d’électeurs dans la commune», a déclaré, hier, l’adjoint au maire « apériste ».
Qui demande au président Macky Sall d’honorer ses engagements vis-à-vis des habitants de la bourgade. A l’en croire, le chef de l’Etat leur avait promis des postes de ministre, de directeur général ou de président du conseil d’administration de société.
S’y ajoutent l’érection de Boune village en commune, l’emploi pour les jeunes, l’éclairage public, l’éradication de l’insécurité et des financements pour les femmes.
Et d’avertir, «si les promesses restent en l’état jusqu’aux prochaines échéances électorales, le parti risque d’essuyer une cinglante défaite dans le quartier.
D’ici là nous avons décidé de nous faire entendre, à travers des actions de rue, notamment des marches et des sit-in», a-t-il laissé entendre. M. Diouf et ses camarades de parti ont décrié la transhumance politique des pontes libéraux et interpellent le président de la République.
«On fustige le ralliement par vagues d’anciens dignitaires du régime d’Abdoulaye Wade qui sont reçus d’abord par le chef de l’Etat au palais avant d’officialiser leur retournement de veste ou adhésion à l’Apr. Nous peinons au même moment à obtenir une audience», soutiennent-ils.
L'État du Sénégal va-t-il continuer à fermer les yeux sur le problème de santé publique que constitue la dépigmentation artificielle ? Une question, parmi d'autres, soulevée lors d'une session d'information destinée aux femmes parlementaires, à l'initiative de l'association internationale pour l'information sur la dépigmentation artificielle (Aiida).
50 à 60% des Sénégalaises s'adonnent au khessal et se tuent à petit feu. C'est ce qui ressort de la séance d'information d'hier destinée aux femmes parlementaires. La rencontre a été une belle occasion pour les techniciens de la santé de toucher du doigt la responsabilité du gouvernement sénégalais dans le suicide collectif des Sénégalaises, victimes de leur esthétique voire du bien paraître. Un phénomène qui serait encouragé par l'État du Sénégal, qui adopte la politique de l'autruche, face aux méfaits de la dépigmentation artificielle qui est en train de faire des ravages au Sénégal.
La dépigmentation absorbe 19% des revenus des familles
Elles sont donc plus de 60% de femmes à avoir succombé à la tentation de la peau blanche. Un problème de santé publique qui crève les budgets des ménages, en ce sens qu'il absorbe, selon les spécialistes de la dermatologie, 19% des revenus des familles. Une prise en charge jugée onéreuse pour des femmes confrontées pour la plupart à une inaccessibilité financière aux soins.
Pour des produits achetés à 650 F cfa voire plus, elles se retrouvent avec une prise en charge estimée à 80 000 F pour celles qui souffrent de dermo-hypodermite nécrosante. Elles peuvent passer de vie à trépas dans un délai de 48h. Pour le professeur Mame Thierno Dieng, 90% des femmes au teint éclairci sont touchées par ce mal.
D'autres sont contraintes de débourser 2 millions F Cfa par mois pour les infections parasitaires, par exemple, 1 million F Cfa par mois pour la chimiothérapie. Or, "le cancer affecte rarement les peaux noires. Il peut attendre 10 ans pour se manifester. Pour la chimiothérapie, il faut prévoir au moins un million par mois.
"La dépigmentation artificielle enlaidit, tue et affecte la fragilité naturelle des femmes. Lesquelles sont exposées à toutes sortes d'agressions et même aux maladies spécifiques à l'albinisme". Hier, des images poignantes et choquantes ont été projetées à l'Institut hygiène sociale (Ihs) pour inciter les femmes à tirer les leçons des expériences malencontreuses des femmes au teint éclairci qui ne sont belles que de façade.
"On n'ose pas vous décrire ce qu'on voit lorsqu'elles soulèvent leurs vêtements en consultation", précise le Dr Fatima Ly, médecin chef de l'Institut d'hygiène sociale de Dakar.
Des instituts de santé qui détruisent les femmes
Malgré des conséquences désastreuses sur la santé, la tendance est loin d'être baissière, avec la floraison d'instituts de beauté à connotation sanitaire soutenue par une campagne publicitaire "agressive". Des instituts, tels Qe+, spécialisé en "cosmétologie, dermatologie", de même que l'établissement Moussokoro et Mkm qui passe pour "l'adresse de votre bien-être au Sénégal", ont été placés hier au banc des accusés.
Pour le Dr Fatimata Ly, la présidente de l'association internationale d'information sur la dépigmentation artificielle (Aiida), il est temps de s'attaquer à ces instituts de beauté qui participent à la déstructuration de la société sénégalaise et détruisent complètement leurs clientes pour ne pas dire "patientes. "Ils proposent des mélanges de produits nocifs à la santé des femmes qui en viennent aux regrets après quelques séances."
Images à l'appui, la spécialiste a montré des effets néfastes sur le corps des femmes qui font frissonner. Ce sont des corps déchiquetés, des visages défigurés qui s'offrent, suite à des soins offerts par la plupart de ces instituts qui revendiquent une certaine légitimité.
Du coup, pour le Dr Fatimata Ly, dermatologue-vénérologue, "l'ordre des médecins, les parlementaires de même que les différents acteurs sont interpellés. Il faut combler le vide juridique, mais également mettre en place un système de cosmo vigilance". Prenant la balle au rebond, le gynécologue obstétricien, Cheikh Tidiane Cissé, a demandé à l'État de remettre de l'ordre dans le secteur.
Il prévient l'opinion publique sur le caractère illégal de ces instituts qui s'inscrivent dans une logique commerciale. Il déplore, comme d'autres, "cette floraison de prestataires qui n'ont aucun caractère médical et qui mettent en danger la santé des femmes. Ces services à connotation sanitaire doivent être contrôlés".
Pour le professeur Mame Thierno Dieng, dermatologue, des salons spécialisés dans des soins capillaires constituent également un danger public. "Les soins capillaires coûtent chers et sont dangereux. Les couches sociales défavorisées sont les plus vulnérables", a-t-il dit.
L'État et ses taxes qui tuent !
Au-delà des risques sanitaires et autres complications dermatologiques, les médecins incitent les parlementaires à une implication efficace dans ce combat. Ils les exhortent à contrôler le gouvernement et à porter le plaidoyer. Ils n'ont pas été tendres envers l'État sénégalais plus porté, selon eux, par des enjeux financiers que des intérêts d'ordre national.
"On ne peut mettre en parallèle le besoin économique et la santé de sa population. Nous sommes certes dans un pays où la loi ne s'applique pas, mais ce n'est pas normal que l'État sénégalais se soucie de sa fiscalité au détriment de la sécurité publique", a fustigé le professeur Mame Thierno Dieng.
Si le dermatologue considère comme d'autres que la dépigmentation artificielle est un problème très complexe, à l'image du tabagisme qui alimente des lobbies industriels, il est temps, à son avis, de redresser la barque. Car, c'est la population féminine, toutes classes sociales, qui pâtit de cette désinformation.
Stopper l'entrée des produits dépigmentant
Interpellée, le député Mme Hawa Dia Thiam, présidente de la commission santé de l'Assemblée nationale, pense que le combat ne doit pas être uniquement focalisé sur les taxes. Et pour cause, "les industriels peuvent toujours les contourner. Ce qu'il faut, c'est de faire en sorte que ces produits n'entrent plus dans ce pays.
Cette séance de sensibilisation nous a permis de prendre conscience des méfaits de cette pratique et des complications médicales. Nous allons mener une sensibilisation à la base. Car, c'est choquant d'apprendre que le khessal touche entre 52 et 60% de la population féminine qui verse de plus en plus dans la tentation. Il faut aussi dénoncer cette publicité mensongère".
Pour le député, Mme Hawa Dia Thiam, "les choses vont au-delà de la loi. Il faut stopper l'entrée de ces produits dépigmentants. Voter une loi, c'est une bonne chose, mais la mise en œuvre de cette loi pose souvent problème. C'est tout un processus". Pour sa part, Dr Hady Hakim, dermatologue, a regretté cette inertie du Sénégal qui renforce le pouvoir des industriels, avec la loi 2012 légalisant la vente de produits dépigmentants, avec une taxe de 10 %.
Or, rappelle-t-il : "le décret 79-231 du 09 mars 1979 dit textuellement que la pratique de la dépigmentation artificielle, appelée en wolof xeesal, est interdite aux élèves des établissements d'enseignement élémentaire, moyen et secondaire". Il encourage les médias à la promotion des produits naturels tels le beurre de karité, des produits à base de kounoune provenant du sud du pays.
"Circulez, si vous n'avez pas la peau blanche"
Les spécialistes de la santé espèrent que les femmes parlementaires vont constituer une force de contribution susceptible d'induire des changements qualitatifs. Dans sa présentation, le professeur Mame Thierno Dieng a mis l'accent sur le manque de moyens qui réduit la marge de manœuvre des médecins.
"Les parlementaires ont les moyens de défendre le budget, afin que l'État nous donne les moyens de soigner. On est dans ce projet, depuis 10 ans, mais des lenteurs sont notées faute de moyens". D'autres en appellent au sens de responsabilité des médias.
"En raison de la promotion de contre-valeurs par les médias, les femmes ne se valorisent que dans la peau claire. D'ailleurs, si vous n'avez pas la peau blanche, vos chances d'être animatrice ou présentatrice de télévision s'amenuisent", a déploré le gynécologue obstétricien Cheikh Tidiane Cissé. Il prône comme solution des alternatives qui pousseraient les femmes vers l'utilisation d'autres substituts.
Autre point soulevé, la commercialisation, dans notre pays, des produits à base d'hydroquinone qui ne respecte pas la norme requise. "Il faut créer un laboratoire de contrôle. La loi existe. C'est un médicament classé dans le tableau A. La dose prescrite ne doit pas dépasser 2%, mais les produits mis en vente sont à 6%", a dénoncé le Pr Cheikh Tidiane Cissé. Idem pour les corticoïdes, "un médicament dont la commercialisation par les pharmacies est illégale. Ce sont des médicaments astreints à la réglementation".
Le recours aux injections qui sont mortelles a été dénoncé. Le Dr Fatimata Ly d'ironiser: "Elles ont transformé des journalistes au teint noir en des femmes toute blanches, en un laps de temps. Mais la consultation dermatologique les attend au tournant."