La quatrième édition de la journée internationale des jeunes filles dans le secteur des technologies de l'information et de la communication a été célébrée ce samedi, dans la commune de Tassette.
La quatrième journée internationale des jeunes filles a été organisée sous le sceau de la réduction de la fracture numérique de genre. Elle a eu lieu à Tassette, afin de donner aux jeunes filles du monde rural le maximum d'outils et d'informations sur les technologies de l'information et de la communication (Tic) pour leur insertion socioprofessionnelle.
En effet, Bity Lokho Ndiaye, conseillère technique en genre au ministre des Postes et Télécommunications, renseigne que les hommes ont plus accès aux technologies qu'aux femmes, tandis que les zones urbaines ont plus accès aux technologiques que les zones rurales.
Conscient de cette réalité, le ministère des Postes et Télécommunications a décidé de procéder à un désenclavement numérique. "C'est une politique d'inclusion sociale et de solidarité en faveur des filles du monde rural", indique Mme Ndiaye.
La coordonnatrice de la cellule genre de soutenir que les Tic sont un secteur porteur de croissance et créateur d'emplois. "Il recrute beaucoup. Nous sommes donc là pour dire aux filles qu'il faut choisir les nouvelles technologiques pour avoir de l'argent, mais aussi voyager. C'est cela qui peut véritablement accélérer l'émergence du Sénégal".
De ce fait, le ministère compte enclencher le développement numérique des zones rurales pour aller dans le sens dans la numérisation du Sénégal de manière générale.
"Pour que le Sénégal soit numérique et émergent, il faut qu'on aille au niveau des territoires pour propulser leur connectivité. C'est pourquoi, pour la première fois, nous sommes allés dans la deuxième capitale départementale du Sénégal, Thiès, plus particulièrement les zones alentours qui ont des problèmes. Pour la première fois, nous avons fait une émission ici à Tassette. Nous nous sommes rendu compte que dans le Cem de la localité, il n'y a pas de salle informatique encore moins de laboratoire".
Mais cette situation va être corrigée. "Nous avons des partenaires qui vont nous accompagner pour équiper le Cem, mais également nous aider à former les jeunes à la technologie. Il s'agit entre autres de l'agence de l'informatique de l'Etat, la Sonatel, Microsoft et Google", a renseigné la conseillère.
Une caravane d'information et de sensibilisation a ainsi été lancée. Elle va se rendre à l'université Gaston Berger de Saint-Louis, mais aussi dans les départements de Bambey et Tivaouane. Les régions de Ziguinchor, de Kaolack et de Dakar seront aussi sillonnées. "Nous allons faire en sorte d'atteindre 3 000 jeunes filles pour qu'elles puissent avoir des informations sur les Tic".
LA CLÉMENTINE FAIT BOUILLIR LA MARMITE DES MÉNAGES
Pout. Une paisible commune dans le département de Thiès, à quelque 54 km à l'Est de la capitale, Dakar. Une localité qui se distingue à travers son dynamisme dans la production et le commerce de produits agricoles. Particulièrement, en ce qui concerne les fruits et légumes. Un secteur rentable pour les braves femmes poutoises qui s'investissent dans ce créneau porteur. Visite dans ce lieu de prédilection des voyageurs et autres routiers.
À quelque 13 km de Thiès, tout près de l'usine de fabrique de batteries Sigelec, on aperçoit une rangée d'étals sur lesquels sont exposés, à travers des caisses superposées, toutes sortes de fruits.
On est bien dans la commune de Pout qui abrite le centre commercial le plus riche de la zone centre. Localité où le commerce reste la principale activité. Particulièrement, la vente de fruits et légumes occupe plusieurs centaines de jeunes et de femmes de ladite localité.
Au marché de la gare routière, sur la route nationale n°2, le soleil est déjà haut dans le ciel. Marème Faye, vêtue d'une taille basse juste sur le corps qui moule son torse robuste et d'un pagne noué sur le côté droit, se dirige d'un pas pressé vers son étal. "Ici, celui qui est le plus rapide écoule mieux sa marchandise", confie-t-elle.
Tout près d'elle, une de ses camarades, Nar Mbaye, une femme courte sur pattes, chauve, bourre ses sachets en plastique de mandarines "Clémentine" achetées non loin, à Diamniadio. Le front plissé de rides, notre vaillante dame a la mine d'une femme fatiguée. Elle confie, le sourire aux lèvres : "Je ne me rappelle pas exactement la date où j'ai commencé à m'intéresser à ce petit commerce de fruits. Je me souviens juste que je suis née et j'ai vu les gens se livrer à ce commerce, et je me suis embarquée."
Ça marche plus les week-ends
Nar Mbaye indique que le commerce de fruits, particulièrement la Clémentine, marche plus pendant les week-ends et lors des événements religieux et nationales.
"Chaque jour que Dieu fait, j'arrive sur les lieux de travail avant 10 h pour ne rentrer qu'au-delà de 21h. Je suis aidée dans le travail par ma fille cadette, et parfois, surtout les week-ends et les fins de mois ou autres événements (religieux, nationaux), ensemble, nous vendons plus de 5000 F CFA. Toutefois, il arrive des fois qu'on rentre avec de modiques recettes : 1000 ou 2000 F CFA. Je rends grâce à Dieu, parce que cela me permet de régler certaines dépenses quotidiennes".
En cette fin de campagne commerciale de la clémentine, Nar dit acheter la caisse à 12 000 CFA, "parce que ça manque petit à petit", dit-elle. "La campagne démarre juste après l'hivernage. Il n'y a pas de clémentine pendant la saison des pluies", ajoute brusquement Ndiémé Sène.
La lumière du jour est cruelle pour cette grande dame sèche comme un tronc d'arbre. Ce sérère bon teint de faire remarquer pouvoir écouler facilement une caisse acquise à 12000 F. Et de poursuivre : "Il m'arrive de rentrer souvent avec 10 000 F, parfois avec 3 000 F, mais rarement bredouille".
Yacine Ndiaye, une autre vendeuse de renommée, soutient : "Depuis 3 ans, la vente de Clémentine est au ralenti à Pout. Je ne vends pas par jour plus de 2500 F, alors qu'auparavant, je pouvais facilement m'en sortir avec plus de 5000 F/jour.
Maigres bénéfices
Confortablement assise sur une chaise, dans l'entente d'un client, Yacine Ndiaye est visiblement débordée, depuis le rappel à Dieu de son mari. Aujourd'hui, elle se sent seule avec ses enfants et s'est résignée à assumer la nouvelle responsabilité de chef de famille. En 11 ans, elle a eu le temps de mesurer et d'apprécier, à sa juste valeur, le poids de telles responsabilités.
"Aujourd'hui, je suis méconnaissable. Le dur labeur dans ce commerce m'a usée", lâche-t-elle. Le dos vouté, notre pauvre commerçante, lorsqu'elle marche, ressemble à une vieille femme.
L'agréable exaltation, comme l'euphorie qui l'avait envahie dès le début, n'est maintenant qu'un lointain souvenir. "Je ne pouvais pas imaginer rentrer un jour sans un sou et regarder en face les enfants. Je devais continuer de me battre et de jouer mon rôle de mère. Je devais tenir bon. Dieu merci, ils ne leur manque de rien malgré mes maigres bénéfices". Pour cette habitante de Pout Mbayène, "la vente de clémentine se porte à merveille, malgré quelques petites difficultés".
Un produit périssable
Les difficultés sont liées surtout au pourrissement du fruit. "La Clémentine pourrit vite. Elle ne peut rester plus de quatre jours dans un sachet en plastique. En période de chaleur surtout". Raison pour laquelle Nar Mbaye dit acheter une seule caisse par jour. "Si j'en achète beaucoup, la marchandise risque de pourrir sans être vendue".
Marième Faye soutient elle que cela leur cause beaucoup de problèmes. "Nous avons un bénéfice de 3000 F par caisse. Si donc une partie de la caisse pourrit, nous courons des pertes énormes. Et cela, malheureusement, arrive très souvent", dit-t-elle.
Ainsi, les femmes de Pout insistent-elles sur la nécessité d'installer des chambres froides. Elles souhaitent l'électrification de leur lieu de commerce.
Fatick, 19 avr (APS) - Le Comité régional de solidarité des femmes pour la paix en Casamance (USOFORAL) plaide une participation des femmes en tant que médiatrices dans la gestion du conflit en Casamance pour un retour définitif de la paix, a déclaré dimanche à Fatick, son porte-parole, Ngara Diouf.
''Nous ne voulons plus de ce conflit qui a duré 33 ans. L'appel que je lance concerne tous les médiateurs et ceux qui tournent autour de ce conflit", a-t-elle dit.
S'exprimant au terme d'une marche devant les locaux de la gouvernance, Mme Diouf, également présidente de l’ONG Femme-Enfant-Environnement (FEE), a lancé "un cri de cœur à l'Etat pour dire que les femmes veulent la paix".
Selon elle, "les femmes sont les victimes, les femmes sont les mères. La Résolution 1325 du Conseil de sécurité des nations unies stipule que les femmes ont le droit de participer à la gestion des conflits".
"Les femmes ont droit à la paix et ont le droit d'être médiatrices. Et c'est ce que nous réclamons aujourd'hui. Les femmes sont sorties massivement pour montrer qu'elles n'ont plus envie de se taire et que l'affaire de la Casamance concerne tout le Sénégal", a martelé Ngara Diouf.
Le Comité des femmes pour la paix en Casamance exhorte le gouvernement à mener ''des actions qui feront taire ce conflit à jamais" a-t-elle indiqué, précisant que pour cela, "les femmes de Fatick resteront debout" pour la paix dans cette région.
Malgré les avancées notées dans le pays, le Sénégal reste une terre de discrimination à l’égard des femmes. A l’issue de sa visite dans le pays, la présidente du Groupe de travail du conseil des droits de l’Homme sur la question de la discrimination à l’égard des femmes dans la législation et dans la pratique, Emna Aouij, a invité les autorités à redoubler d’efforts afin d’assurer l’application effective des droits des femmes.
Le Sénégal doit redoubler d’efforts afin d’assurer l’application effective des droits des femmes. C’est la conclusion de la mission du Groupe de travail du conseil des droits de l’Homme sur la question de la discrimination à l’égard des femmes dans la législation et dans la pratique. Au terme de son séjour qui l’a conduite à Dakar et dans quelques localités de l’intérieur, Mme Emna Aouij, la présidente du groupe de travail, a fait face à la presse hier.
Et c’est pour inviter le Sénégal «à harmoniser sa législation avec les instruments juridiques internationaux en matière de droits humains des femmes et combattre farouchement les résistances culturelles à la pleine réalisation des droits des femmes».
Il faut dire que le tableau peint par la présidente du Groupe de travail est très lourdement chargé avec de nombreuses formes de discriminations à l’endroit des femmes.
Au titre de ces discriminations, l’interdiction de l’Interruption volontaire de grossesse (Ivg). «Le groupe de travail a pu constater que le Sénégal a une des lois sur l’avortement les plus restrictives d’Afrique», estime Mme Aouij. L’Ivg est aujourd’hui la 5e cause de mortalité maternelle, mais elle reste interdite aussi bien par le Code pénal en ses articles 305 et 305 bis, qui sont hérités de l’époque coloniale, que par l’article 15 de la Loi sur la santé de la reproduction.
«Le comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes a fortement désapprouvé les lois qui restreignent l’Ivg, en particulier celles qui interdisent et incriminent l’Ivg dans toutes les circonstances.» Ces lois pénalisent particulièrement les femmes en situation de précarité socio-économique, estime Mme Aouij.
«Une femme peut solliciter un avortement médicalisé seulement si sa vie est en danger et les conditions posées dans le code de déontologie exigeant l’avis de trois médecins sont impossibles à réaliser pour la plupart des femmes, notamment les femmes en milieu rural», indique Mme Aouij.
Pourtant, le Sénégal a ratifié le Protocole de Maputo en 2004. Mais dix ans plus tard, peu d’avancées sont notées pour l’harmonisation de ces textes avec ceux du Code pénal sénégalais. Sans faire de corrélation, le Groupe de travail relève toutefois que 16% de la population carcérale féminine ont été condamnés pour infanticide et 3% pour avortement. Chez les 13 à 18 ans, l’infanticide représente 64% des motifs d’incarcération.
Accès difficile à la justice
Le rapport préliminaire du Groupe lences qui sont le lot des femmes. A ce propos, Mme Aouij souligne que «l’accès à la justice des femmes victimes de violences est tout particulièrement difficile. La peur de la stigmatisation, des représailles, le coût des procédures, l’éloignement dans les zones rurales, la difficulté à réunir les preuves nécessaires, le manque de femmes dans la police et le manque de formation du personnel sont autant de facteurs qui empêchent les femmes de déposer plainte», remarque le groupe.
Et quand elles déposent des plaintes, celles-ci ne sont pas diligentées et le Groupe de travail juge «inadmissible» que les femmes aient à payer 5 à 10 mille francs pour obtenir un certificat médical dans des cas de violences sexuelles.
En outre, la présidente du Groupe de travail pointe de graves discriminations envers les femmes dans le Code de la famille. C’est le cas pour la puissance maritale et paternelle exer famille et «qui porte atteinte aux possibilités d’épanouissement et d’autonomisation des femmes». Le comité, qui estime que «la polygamie est contraire à la dignité des femmes et des filles et porte atteinte à leurs droits fondamentaux», s’émeut du pourcentage de 35,2% des ménages qui sont polygames.
De même, la question de l’héritage pose problème, selon Mme Aouij, dans le sens où «la définition des successions de droits musulmans qui accorde le double à l’homme est incompatible avec le principe d’égalité prôné par la Constitution».
Ces questions qui ont été abordées dans ce rapport seront présentées plus largement par le Sénégal en juin 2016 devant le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies. Depuis son adhésion en 1994, le Sénégal n’a encore présenté aucun rapport.
ARAME "BANDIT" DANS LE COLLIMATEUR DES AVOCATS DES JEUNES DE COLOBANE
FAUX TÉMOIGNAGE DANS L'AFFAIRE DU POLICIER FODÉ NDIAYE
Rebondissement dans l'affaire du meurtre du policier Fodé Ndiaye qui a vu Cheikh Sidaty Mané et Cheikh Diop écoper de 20 ans de travaux forcés, lors des dernières assises. L'un des avocats du premier nommé a saisi le procureur de la République pour que le principal témoin de l'affaire, Arame Sow dite Arame Bandit, déjà en prison pour tentative d'escroquerie, soit poursuivie pour faux et usage de faux, escroquerie à jugement et usurpation d'identité.
Arame Sow dite Arame "Bandit" risque de payer pour les accusations qu'elle a proférées contre les avocats de Cheikh Sidaty Mané. Comparaissant mercredi dernier, devant la première composition du tribunal des flagrants délits de Dakar pour tentative d'escroquerie, la jeune fille a allégué que l'un des avocats des deux jeunes de Colobane condamnés pour le meurtre du policier Fodé Ndiaye était derrière son arrestation.
Arame Sow, dont le procès a été renvoyé lors de sa troisième comparution pour s'être présentée sous le nom de Ndèye Sokhna Diouf, a déclaré aux juges que la robe noire était présente lors de la commission des faits.
Accusée de s'être rendue dans une boutique pour acheter du jus et réclamer de la monnaie de 10 000 francs, alors qu'elle n'avait remis aucun centime au boutiquier, la prévenue a affirmé que la robe noire l'a accusée d'être coutumière des faits.
D'où son arrestation. Outre l'avocat, Arame "Bandit" a également accusé le policier enquêteur. A l'en croire, celui-ci était son amant et a sciemment écrit le nom de sa mère (Ndèye Sokhna Diouf) au lieu du sien.
Autant de déclarations jugées "très graves" par Me Mbaye Jacques Ndiaye. "De telles imputations inadmissibles et invraisemblables doivent faire l'objet d'investigations, afin que nul n'en ignore", écrit Me Ndiaye dans une correspondance adressée au juge ayant présidé l'audience de mercredi dernier.
En d'autres termes, le conseil de Cheikh Sidaty Mané sollicite un rabat du délibéré prévu le 23 avril prochain, ainsi que la réouverture des débats. Il souhaite la comparution de l'agent enquêteur. Me Ndiaye ne compte pas s'arrêter là.
Il a en effet saisi d'une plainte le procureur de la République pour le compte de Cheikh Sidaty Mané. L'avocat veut qu'Arame Sow alias Ndèye Sokhna Diouf soit poursuivie pour faux et usage.
Les conseils des deux jeunes de Colobane l'accusent d'être à l'origine de la condamnation de Cheikh Sidaty Mané dit Gattuso et Cheikh Diop dit Chris" à 20 ans de travaux forcés pour le meurtre du policier Fodé Ndiaye, tué lors des violences préélectorales de 2012.
Arame Bandit est en prison depuis une quinzaine de jours pour tentative d'escroquerie. Devant la barre, elle a affirmé avoir donné de l'argent pour acheter du jus Pressea. Si le parquet s'en est rapporté, le tribunal a mis l'affaire en délibéré pour le 23 avril prochain.
Dakar, 13 avr (APS) – La journée internationale des jeunes filles dans le secteur des TIC sera lancée dans la commune de Tassette (Thiès) où prés de 250 jeunes filles seront sensibilisées sur les sciences d’ingénierie et mathématiques, a indiqué la coordonnatrice de la cellule genre du ministère des Postes et des Télécommunications, Bitilokho Ndiaye.
''Nous voulons contribuer au renforcement des connaissances et des capacités des jeunes filles et jeunes femmes en matière de TIC en commençant dans les zones rurales. Cette année, la Journée sera lancée au CEM de Tassette’’, a-t-elle dit, lundi, lors d’un point de presse.
La journée internationale des jeunes filles dans le secteur des TIC sera lancée officiellement, le 23 avril au Grand théâtre de Dakar. Un concours pour les jeunes sur des projets de développement intégrant les TIC dénommé ‘’Concours d’entreprenariat Jiggen ci Tic’’ est également prévu.
Pour cette 4ème Edition, Bitilokho Ndiaye a souligné que l’objectif est de sensibiliser 3 000 jeunes filles aux métiers des TIC et de faciliter l’accès, le maintien et la réussite des jeunes filles dans les matières scientifiques.
‘’Cette journée est organisée pour aider les jeunes filles et jeunes femmes de 11 à 35 ans à se préparer à choisir une profession technologique. Elle donne des informations sur les offres de bourses, de formations et de stages ainsi qu’à des concours et des prix en rapport avec les TIC’’, a expliqué Mme Ndiaye.
A cet effet, elle a indiqué que le ministère des Postes et Télécommunications s’emploie à attirer davantage de jeunes filles dans le secteur des TIC au moment où les professions de ce secteur figurent parmi les 20 emplois les mieux rémunérés aux côtés des chirurgiens, pilotes et des juristes.
Bitilokho Ndiaye a rappelé le Parc des technologies numériques qui va créer à terme 60 000 emplois dans le secteur des TIC au Sénégal dont 40% sont destinés aux femmes.
La coordonnatrice de la cellule genre a également tenu à encourager ''la génération actuelle de jeunes filles à s’intéresser aux technologies afin d’avoir des retombées positives pouvant favoriser l’émergence''
LES SOCIÉTÉS AFRICAINES INVITÉES A RECONNAÎTRE LE LEADERSHIP FÉMININ
Dakar, 12 avr (APS) – Les sociétés africaines doivent reconnaître "le leadership de la femme qui peut et doit diriger au même titre que l'homme", a soutenu Aminata Mbengue, directrice générale de Imani Prestigious Services, organisatrice du Dakar W’eaders Awards.
Cette initiative vise à honorer et récompenser chaque année, dans tous les pays de l’UEMOA, les femmes leaders incarnant des valeurs jugées essentielles dans leur société et qui ont "accompli des exploits durant l'année écoulée".
"Le travail d'un bon leader est plus une question de cerveau que de muscles", a soutenu Aminata Mbengue, samedi soir à Dakar, au cours du lancement de la première édition du Dakar W’eaders Awards.
Selon sa promotrice, Women Leaders ou W’eaders fait référence à des femmes souvent "inconnues du grand public, chefs d'entreprise, dirigeantes, professeures, entrepreneures, artistes ou créatrices, qui ont directement ou indirectement influencé la vie de leurs compatriotes à travers leur engagement, leur talent, leur performance et leur créativité''.
Si l'on en croit la DG d’Imani Prestigious Services, "le leadership englobe un nombre important de valeurs et qualités reconnues à toutes personnes qui voudrait diriger, gouverner et mener les autres vers des objectifs spécifiques pour l'épanouissement de tous''.
"Les femmes ont des atouts dont elles ne se rendent pas souvent compte", a-t-elle fait observer, affirmant qu'elles sont responsables de l'économie familiale et parviennent plus facilement à pourvoir aux besoins de leurs familles en période de crise.
"Nous [les femmes] avons une place prépondérante dans la mise en œuvre des politiques publiques et privées, ceci dans le domaine du suivi, de l'évaluation et de la gestion de nos intérêts axée sur le résultat" a déclaré Aminata Mbengue.
Elle a annoncé que la seconde édition des W’eaders Awards se tiendra l’année prochaine en Côte d’ivoire, avant d'appeler à un meilleur partage des enjeux du leadership, de l'égalité des chances pour une meilleure intégration du genre dans les actions complémentaires quotidiennes des femmes.
Pour cette première édition, 7 femmes ont été distinguées dans différentes catégories, 'W'eaders chef d'entreprise", "W'eaders entrepreneuriat", "W'eaders performance managériale", "W'eaders engagement citoyen'', "W'eaders d'exploit", "W'eaders espoir" et "W'eaders de cœur".
Ont été respectivement distinguées, Mariane Bathily (EXP-Sénégal), Mame Khary Guèye (Bioessence), Seynabou Seck Diawara (Sedima Group), Soukeyna Ndiaye Ba (Fondation INAFI International), Yousra Mokader (Arezki Group), Béatrice Sagna (étudiante au CESAG) et Bousso Ndiaye (Solidarité active).
Etalé un peu partout dans les rues de la ville sur des tables de fortune ou à même le sol, le kaolin (« keew » en Wolof) est vendu de manière incontrôlée. Vendu en petits cornets ou en gros morceaux, il est échangé contre 25 FCFA, 50 FCFA ou plus, selon la quantité voulue. Cette argile de couleur blanchâtre, grisâtre ou même parfois rosâtre est exposée à la poussière, à ciel ouvert. Malgré ses effets néfastes observés par certains consommateurs, le produit reste prisé par bon nombre de sénégalaises, même s’il attire certains hommes au point que certains accros lui voient même un aspect thérapeutique. Les femmes enceintes qui composent la principale clientèle cherchent souvent à assouvir l’envie de manger du sable. Un tour au quartier de Grand-Dakar, au rond-point Liberté 6, à Sacré Cœur nous en apprend un peu plus.
Il est 15 h passées de quelques minutes au populeux quartier de Grand-Dakar. L’ambiance bat son plein en cet après-midi du jeudi 9 avril. Hommes, femmes, jeunes et vieux vaquent paisiblement à leurs occupations, dans le vacarme des voitures. Dans ce décor confus, vulgarisateurs, teinturiers et tabliers exposent leur quotidien. Les tabliers, composés en majorité de ressortissants guinéens, longent la rue. Sur leurs étals, on peut apercevoir du «madd» mis en pots, des cacahuètes, des oranges, des pamplemousses, et d’autres friandises. Mais, ils exposent en grande quantité le kaolin ou «Kew» en langue Wolof. Après le refus catégorique des deux premières vendeuses que nous avons abordées, de s’exprimer, la troisième qui préfère garder l’anonymat, s’est livrée à nos questions. La jeune femme, la quarantaine révolue, donne des explications sur les variétés de cette argile et de sa clientèle.
Le kaolin, classé en trois catégories
«Comme vous pouvez le voir dans l’agencement, le kaolin a des variétés et c’est pourquoi je les sépare dans la manière de l’exposer. Certains sont rigides avec une couleur grisâtre, préférés par la majorité. On dit qu’il a le meilleur goût. Il y’a une autre variété qui est moins dur, et une troisième qui est complètement argileuse et de couleur beaucoup plus blanche que les autres», explique-t-elle pour déterminer les trois types de kaolin disponibles sur le marché.
«Les clients choisissent selon leur préférence. En plus, je peux dire que cette argile fait partie de mes produits les mieux vendus parce que beaucoup de sénégalais en raffolent et viennent chaque jour s’en procurer. Des femmes pour la plupart du temps, et surtout celles qui sont en état de grossesse, mais aussi quelque fois des hommes qui disent l’acheter pour leurs épouses», explique-t-elle.
«Pendant que d’aucuns l’achètent pour uniquement le plaisir de le croquer, d’autres s’en ravitaillent pour, soutiennent-t-ils, soigner certaines maladies comme les troubles de l’estomac, les acnés, etc. Il parait que ça soigne ces maladies», confie-t-elle.
Quelques dix mètres après elle, se trouve la place de Mariama Bâ, une autre détaillante du produit. Même si elle n’a pas voulu dire exactement le prix de revient de son produit, elle a tenu tout de même à nous renseigner sur sa provenance. « Le Cameroun, le Nigeria, le Sénégal et le Mali sont généralement les grands producteurs de cette roche calcaire», avance-t-elle. «Je ne suis jamais allée dans ces états pour pouvoir le vérifier. A ma connaissance, dès que le produit rentre dans le pays, il est acheminé vers le marché «Syndicat» de Pikine ou à l’ancienne gare ferroviaire de Dakar par le biais des camions gros porteurs ou du train. C’est là-bas que nous allons le chercher pour le revendre au détail», renseigne-t-elle. Le prix en gros de l’argile au niveau de «Syndicat» «n’est pas trop cher, le kilogramme varie entre 150 FCFA et 300 FCFA, selon la qualité», nous apprend-elle.
Un produit bien rentable
Fatoumata Baldé, détaillante au Rond-point Liberté 6, a donné plus de précision sur l’écoulement. Elle estime que la vente du Kaolin est une activité très rentable qui permet de réaliser de bons chiffres d’affaires. «Dans mon étalage, je peux assurer que le kaolin fait partie des produits les mieux vendus. Avec sa commercialisation, je parviens à entretenir ma famille. Le travail n’est pas difficile, car de mon retour du marché Syndicat où je pars en acheter par 2, jusqu’à 4 kg parfois. Il suffit juste de le casser en gros et petits morceaux pour en faire des cornets de 25 FCFA et de 50 FCFA», déclare-t-elle.
«Le kaolin se vend plus facilement que les mangues, les oranges et les autres fruits qui pourrissent rapidement parce qu’il ne reste pas longtemps entre mes mains», poursuit-elle.
Pour la consommation, Ndèye Fatou Ndour, quinquagénaire trouvée en train d’acheter, explique : «Il y a plus de 10 ans de cela, j’avais une de mes amies qui en croquait beaucoup au point même que j’avais peur pour sa santé. D’ailleurs, elle était souvent confrontée à des problèmes de constipation et de maux de ventre». Un simple essai par influence a fini par devenir une habitude. «Je me rappelle souvent entendre de sa bouche que cette argile n’était pas bonne pour sa santé, mais elle s’entêtait. Et comme on était tout le temps ensemble, et puisqu’elle tenait trop à son inséparable cornet, ma curiosité m’avait poussée un jour à en goûter pour voir ce que ça donnait. Au début, ça ne me disait rien, parce que n’étant ni salé, ni sucré. Mais par la suite, je suis devenue une fidèle acheteuse», reconnait-elle. «L’appétit venant en mangeant, j’ai fini moi aussi, par m’y habituer et devenir dépendante de cette argile qui est comme une drogue» dit-elle.
Le kaolin, comme une drogue
«Il y a 7 ans maintenant que je mange ce caillou blanc, mais de façon raisonnable car je n’en abuse pas. Je peux utiliser le cornet de 25 FCFA durant trois jours. En plus, je bois chaque soir du lait avant d’aller au lit pour échapper à la constipation. Ce qui est étrange, est que je n’arrive pas à savoir ce qui me pousse à en consommer», dit Touty, une jeune femme d’une vingtaine d’années, venue elle aussi en acheter. Sa copine, gardant l’anonymat, plus âgée, affirme le croquer à chaque fois qu‘elle est en état de grossesse. «J’ai trois enfants maintenant, mais je peux dire que durant toutes mes grossesses, je le prends et je ne sais même pas pourquoi. D’ailleurs, je crois que c’est pourquoi mes accouchements sont souvent difficiles, car il paraît que ça peut en être la cause », confesse-t-elle. Avant de poursuivre : «j’ai même entendu dire que si on en consomme trop ça peut provoquer des fausses couches ou d’autres complications. Mais ce qui est certain, dès que je viens à terme, c’est fini, ça ne me dit plus rien».
Au plan géologique, le kaolin résulte de la dégradation des couches de granites emprisonnés dans le sous-sol. Il est retrouvé un peu partout dans le monde et son appellation découle de la déformation du nom du tout premier gisement découvert en Chine dans l’agglomération de Kao Ling. Toutefois, l’appellation de cette argile consommée varie selon les pays.
SEYNABOU MARONE, SAGE FEMME D’ETAT, CONFIRME LES CONSEQUENCES : «C’est la pire des choses pour une femme en état de grosse»
Selon la sage femme d’état Seynabou Marone du département de Nguéniène, «la consommation du kaolin est l’une des pires choses pour une femme en état de grossesse, elle augmente ses risques d’avorter en début de grossesse. Elle entraine de fausse couche avec une forte hémorragie, de 4 à 5 mois, en plus; l’argile peut mettre en danger sa vie», témoigne-t-elle. «Comme on le sait, une femme en état de grossesse a besoin de beaucoup de sang parce que ses hémoglobines diminuent durant cette période. Et dans ce cas, il serait plus recommandé pour elle d’enrichir son alimentation, de se méfier de tout ce qui pourrait lui apporter des complications. Mais aussi de bien se reposer », poursuit-elle.
En plus de cela, explique la sage-femme, le kaolin, pour une femme enceinte qui le consomme, met aussi en danger la vie de son enfant qui risque de se voir étouffer par l’argile qui généralement recouvre toute la tête sous une forme de couche blanchâtre. L’autre aspect négatif de cette argile blanche est qu’elle est la cause fréquente de constipation pour les femmes non enceintes à plus forte raison, celles en état de grossesse. Elle favorise également des anémies sévères qui, à la longue, peuvent être la porte d’entrée pour d’autres maladies.
A en croire la sage-femme, les femmes en état de grossesse devraient bien se méfier de mettre en danger leur vie et celle de leur enfant. Par conséquent, elle les a invitées à être plus conscientes et responsables.
OUSTAZ ALIOUNE SALL SUR LA CONSOMMATION DU KAOLIN : «On doit interdire sa vente comme on l’a fait pour la drogue»
La consommation du Kaolin, qui reste un phénomène de société, n’est pas seulement déconseillée par les médecins. Elle est aussi bannie, du point de vue religieux. C’est ce que nous apprend Oustaz Alioune Sall, prêcheur à la radio Sud FM, qui estime que la consommation de ce produit dangereux et très nuisible à la santé doit être interdite comme on l’a fait pour la drogue. «Cette argile blanche détruit la personne de la même manière que la drogue. Et comme la consommation de la drogue est interdite dans ce pays, il devrait en être de même pour le Kaolin», suggère-t-il. Le célèbre prêcheur de Sud FM pense qu’il est temps que les autorités prennent des mesures indispensables pour régler une bonne fois cette question qui a pris une ampleur démesurée dans la société sénégalaise. Oustaz Alioune Sall a aussi vivement encouragé de ramasser tous les tabliers qui le vendent.
Pour lui, le kaolin n’enlève ni la soif, ni la faim. «Pis, il peut créer beaucoup de dégâts chez les personnes qui ont l’habitude de le prendre, car c’est un produit qui, après la consommation, forme un bloc dans le ventre de celui qui l’a pris», renseigne-t-il. Cependant, précise-t-il, «chez les femmes en état de grossesse, il faut comprendre qu’elles ont toujours durant cette phase une envie bizarre de manger ou d’utiliser des choses qu’elles ne prenaient pas en temps normal». Selon le prêcheur, c’est dans cette perspective que certaines préfèrent le kaolin au moment où d’autres utilisent d’autre produits. «Malgré tout, ce n’est pas une raison de le vendre», dit-il.
«THIECK ÉTAIT UNE FILLE PIEUSE, VOILÉE ET ARABISANTE»
TEMOIGNAGES DE LA FAMILLE DE LA VICTIME «THIECK ETAIT UNE FILLE PIEUSE, VOILEE ET ARABISANTE»
Thiaroye Kao 3 de la commune d’arrondissement de Yeumbeul sud pleure encore le meurtre de la fille, Fatou Ba, alias Thiéck, âgée de 14 ans, par le charretier Ousmane Samb doublé de repris de justice. Ici, les témoignages sur la piété de l’adolescente sont unanimes. On a pu effectuer, avant-hier, samedi, un tour au domicile des parents de la gamine.
C’est une famille digne devant l’épreuve que nous avons rencontrée, samedi, pour discuter avec elle sur les traits caractéristiques du type de personnalité de la fille, Fatou Ba, dite Thiéck. Mais, auparavant, sa demi-sœur, Mame Diarra Ba, est revenue avec nous sur les derniers instants de la mineure.
Le jour du drame, selon la demi-sœur, la demoiselle quitte la maison familiale et se rend à leur établissement coranique situé au quartier Khaly Fall. Mais, du fait que la petite tarde à rentrer, les parents commencent à se faire du sang de l’encre et décident d’engager des recherches dans les coins et recoins de la bourgade.
«Quand on est partis à sa recherche à l’heure de la prière du guéwé, on a appris qu’une fille a été étranglée à mort dans une chambre dans le quartier. Nous avons entrepris une battue dans le secteur. On a même fait un crochet au domicile du tueur sans pour autant le savoir.
Nous nous sommes rendus à leur établissement coranique, mais les différents enseignants de la fille nous ont dit n’avoir pas aucune nouvelle de l’adolescente. On a débarqué au poste de police de la commune pour faire la déclaration de disparition.
Mais, à peine arrivée, j’ai été interpellée par le mis en cause qui était gardé à vue dans la chambre de sûreté de la police.
Il disait aux policiers que la fille étranglée à mort dans sa chambre, me ressemblait comme deux gouttes d’eau. Je ne savais même pas de quelle fille il parlait. On m’a montré la photo d’une adolescente inconnue que le mis en cause détenait au moment de son interpellation, et un voile qui ressemblait fort bien à celui de ma sœur Thiéck. Mais, après recoupements, j’ai su qu’elle était la fille étranglée à mort dans une chambre dont on parlait dans le quartier», a déclaré la demi-sœur.
«Le présumé tueur n’a jamais été le petit ami de la fille» Quid de la nature de la relation du mis en cause et l’élève coranique ? La famille de l’adolescente se veut formelle et catégorique. A l’en croire, la petite ne s’est jamais liée de relation ou d’aventureuse amoureuse avec le mis en cause.
«Le garçon raconte des mensonges sur le compte de ma demi-sœur. La dé- funte n’a même pas la tête à ces genres de choses-là. Elle était une fille pieuse, voilée et arabisante. Elle passait le plus clair de son temps à lire le Saint Coran. Elle a duré dans l’apprentissage du Saint Coran. Elle répétait en même des versets coraniques diffusés par une radio avant de faire ses ablutions pour aller à leur école.
Aucun (e) membre de la famille n’ose contracter des aventures amoureuses avec quelqu’un (e) dans la maison. Le charretier ment aussi lorsqu’il dit avoir connu Fatou depuis 15 jours». Notre interlocutrice a voulu être prudente sur les rumeurs de viol suivi d’étranglement et affirme attendre les résultats de l’autopsie ou certificat de genre de mort pour se prononcer. «…était ivre mort et venait d’être élargi de prison pour vol de volaille».
On nous apprend qu’Ousmane Samb n’était pas lucide au moment de commettre son acte sur la demoiselle. Et venait de sortir de prison pour vol de volaille au préjudice de quelqu’un dans le quartier. «C’est à ce poteau électrique qu’il était attaché et soumis à un lynchage par la foule. Il avait volé des poulets dans le secteur. Voilà trois jours qu’il a été élargi de prison pour des faits précités», soutiennent des habitants de la localité.
«L’exemplaire du Saint Coran de la fille et son voile de tête ont été trouvés dans la chambre» Au moment de procéder au constat des faits dans la chambre du charretier, dit-on, les flics y ont trouvé l’exemplaire du Saint Coran de la gamine et le voile de chasteté de tête de cette dernière.
«C’est le livre avec lequel elle apprenait le Saint Coran. Elle se couvrait la tête avec le voile. Elle était tout le temps avec ces deux accessoires», nous confient nos sources. La victime a été inhumée, hier, à Darou Mousty de la ville religieuse de Touba.