Kaffrine, 24 avr (APS) - Le responsable du suivi-évaluation à la Direction de l'équité et de l'égalité de genre (DEEG), François Daour Guèye, a fat état, vendredi à Kaffrine (centre), d'une meilleure compréhension du genre par les citoyens sénégalais depuis quelques années.
"L'acceptation de l'égalité homme-femme, de même que l'équité de la justice sociale entre les sexes sont mieux ancrées dans les consciences des Sénégalais", a-t-il soutenu au cours d'un atelier de lancement du processus de révision de la Stratégie nationale pour l'équité et l'égalité de genre (SNEEG).
De même, a fait valoir François Daour Guèye lors de son intervention, les Sénégalais intègrent mieux que par le passé "le refus de la disparité entre les hommes".
Sur la question des violences basées sur le genre, par exemple, il y a "une prédisposition" des populations à dénoncer les faits jugés graves et "à la prise en charge de toutes les victimes de violence", avec le concours de l'Etat et des organisations de la société civile, a-t-il dit.
Au plan économique, a-t-il soutenu, "l'Etat a mis en place beaucoup de fonds de financement des activités des femmes dans le but de favoriser leur autonomisation".
S'agissant du respect des droits des femmes, il y a selon lui "beaucoup de textes" qui sont venus corriger des ''discriminations importantes'' vis à vis des femmes.
François Daour Guèye a notamment évoqué la loi sur l'égalité fiscale, celle relative à la santé de la reproduction qui dit-il "renforce la protection des femmes contre le VIH-Sida".
Il a également cité la loi offrant aux femmes la possibilité de transmettre leur nationalité à leur mari ou enfants ou encore la loi sur la parité.
Cet atelier de révision de la Stratégie nationale pour l'équité et l’égalité du genre (SNEEG) organisé à Kaffrine devrait permettre au comité technique régional de partager avec les acteurs concernés la méthodologie de la conduite de l'exercice de révision.
Il vise par ailleurs à amener ce comité à établir un diagnostic de la problématique genre dans la région et à déterminer la contribution des hommes et des femmes dans le développement, afin de les inclure dans le document national, a expliqué M. Guèye.
La SNEEG est un programme initié par le ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance, dans le but de "réactualiser et de mettre en cohérence" la situation de l'égalité des femmes et des hommes au Sénégal avec le Plan Sénégal émergent (PSE) et l'agenda post 2015.
268 FEMMES TOUCHÉES EN 2014
VIOLENCES CONJUGALES A LA MEDINA ET DANS LA BANLIEUE
La violence basée sur le genre est un phénomène réel qui touche beaucoup de femmes au Sénégal. En effet, 268 d’entre elles sont victimes de cette torture à la Medina et dans la banlieue dakaroise en 2014. La révélation est faite, mercredi 22 Avril à Dakar, au cours d’un panel sur le projet «Briser le silence, lever les tabous, mieux informer sur les violences basées sur le genre» par Mme Khady Sarr Ndiaye, juriste et secrétaire général de l’AJS. Elle lisait la déclaration préliminaire de l’étude à l’initiative de l’Union Européenne, de l’Institut Panos, de la Raddho et du Réseau Siggil Jigen.
La juriste, lisant le projet de déclaration sur «Promotion de la lutte contre les discriminations basées sur le genre», a rappelé les statistiques des violences pour l’année 2014. Parlant au nom des organisations de la société civile, elle a indiqué que 268 cas de violences conjugales ont été enregistrés à la Medina et dans la banlieue. D’après les notes de ce discours, on peut retenir dans les mêmes zones que 279 femmes sont victimes de défaut d’entretien par leur mari, 42 cas de répudiation, 143 cas de viols dont deux petits garçons. Ce discours nous renseigne également que 12 femmes ont subi un abandon de famille par leur mari, 12 autres sont victimes de refus de paternité pour leurs enfants, 38 filles sont touchées par le mariage forcé, 5 femmes par le refus d’une pension alimentaire et 17 par la séparation de corps.
Une situation déplorable que condamnent ces défenseurs des droits de l’homme qui appellent l’Etat à faire plus d’efforts en ce sens. Parce que, souligne la présidente du Réseau Siggil Jiggen, Mme Safietou Diop, la lutte contre l’impunité rencontre quelques difficultés. Lesquelles résultant d’une part de la non harmonisation des législations et d’autre part, du fait que les victimes hésitent à se manifester par crainte de la stigmatisation. La coordonatrice du département des femmes et des enfants de la Raddho, Kouna Thioye, a informé que le projet est présent dans quatre pays en Afrique que sont le Sénégal, le Mali, la Mauritanie et le Cameroun.
Selon elle, le rôle de la Raddho est d’identifier toutes les organisations de lutte contre les discriminations basées sur le genre pour les accompagner. Elle a aussi appelé le pouvoir à mettre en œuvre les recommandations des instruments internationaux et régionaux relatifs aux droits de l’homme, et plus spécifiquement ceux qui protègent les droits des groupes vulnérables. Mme Thioye considère qu’aujourd’hui si le Sénégal veut atteindre l’autosuffisance en riz, il doit régler la question de la discrimination basée sur le genre et permettre aux femmes d’accéder aux terres au même titre que les hommes.
FEMMES MARIÉES, UN VICE POUR CES HOMMES
EN PLUS DE LA MATURITÉ, L'EXPÉRIENCE, LA DISCRÉTION…
Au-delà du consentement, l’expérience, la maturité, l’interdiction de grossesse, les adeptes de la cyber sexualité justifient le choix des femmes mariées dans cette forme de prostitution clandestine par un vice.
La réponse à ces interrogations diffère d’une personne à une autre. Du moment où, certains pensent à une légèreté des mœurs. D’autres évoquent un vice de certains hommes ou une volonté de satisfaire, les exigences d’une appartenance à une loge maçonnique. «Je pense que s’il préfère cette catégorie de femmes.
C’est en parti, parce que certains hommes ont un faible pour les femmes mariées. C’est un vice chez eux. Le fait qu’ils abandonnent leur mari pour être avec eux clandestinement, est avant tout un plaisir, avant même l’acte sexuel proprement dit», explique Bousso, une étudiante. Et, elle précise:
«Avec les femmes mariées, l’homme n’a pas trop de soucis de consentement. Puisque, la femme est mature. Elle a une expérience de la vie de couple. Donc, tout acte qu’elle pose est réfléchi. L’homme qui entre dans ce circuit a, au préalable, une garantie de non risque de grossesse. Et même si, ça venait à se produire, il ne serait engagé nullement. Donc, la femme prend ses dispositions».
Le jeune entrepreneur, A. D. C., bien au courant de ce qui se passe dans les réseaux sociaux, confirme que les femmes mariées, expérimentées sexuellement sont plus matures. Tout le contraire de certaines jeunes filles. Les hommes les choisissent pour éviter d’être accusés d’abus ou de viol.
A cet effet, ces femmes ne vont jamais prendre le risque de secouer leur ménage ou ternir leur image face à la belle famille, retient-il, pour des histoires de viol. «Il y a aussi celles qui le font pour satisfaire un besoin financier.
Faute d’un mari présent qui voyage. Il est évident que, c’est par vice que certains hommes le font. Ils sont friqués et, ils se disent qu’ils peuvent avoir toutes les filles qu’ils désirent. Ils se prêtent à l’exploration de nouvelles pratiques.
Donc, s’ils s’abonnent à coucher avec des femmes mariées, c’est pour satisfaire le côté obscure que leur conscience leur interdit d’explorer», justifie-t-il, sous un air taquin. Mais Badou, un marchand de draps à Sandaga, ne partage pas cet avis. Ce jeune homme va plus loin et parle de loge ma çonnique.
«Ce sont les francs-maçons qui font ces pratiques pour devenir riche. Ils sont aux antipodes des normes établies par les différentes religions. Ce qui les motivent à faire des insanités que même la morale ne tolère pas», regrette-t-il.
Ailleurs, un chauffeur de véhicule particulier, Pape, trouve que «les femmes mariées dans la dérive sont discrètes et matures. Raison pour la quelle, ces vicieux optent pour fricoter avec elles». Selon lui, la vie est faite de choix et les hommes et femmes qui s’activent dans la cyber-sexualité ont osé faire leur choix.
Alors, rassure-t-il, «ces hommes et femmes n’ont rien à se reprocher. Surtout, si c’est pour assouvir une libido, tout le monde y va de la manière où il est sûr d’avoir beaucoup plus de plaisir».
Le phénomène de la cyber-sexualité intrigue. Beaucoup de gens ne sont pas encore mises au parfum. Et, la plupart des personnes ignorent l’existence de cette forme de prostitution qui, pourtant, se développe au Sénégal de manière extraordinaire. Ces dernières, trouvant les jeunes filles, beaucoup plus accessibles, s’interrogent quant aux motivations des acteurs de cette pratique. Serait-il, une manière de se protéger d’éventuels chantages ou veulent-elles, tout simplement éviter d’être accusées de grossesse ou d’abus sexuels? Grand-Place est allé chercher les réponses auprès de ces acteurs.
Les rencontres sur ordinateurs pouvaient être très lucratives. Elles aident la cyber-sexualité à prendre des proportions inquiétantes. Il a été constaté sur Facebook, la présence de mamies, recrutant des femmes mariées, ayant des enfants. Le modus operandi, consis-te à lier une relation amicale avec les femmes sur Facebook.
Très prudentes, elles prennent le temps nécessaire pour gagner la confiance ou le temps de bien maîtriser la proie. Après quelques échanges de civilités, elles déroulent le reste de la stratégie. Souvent, c’est une invitation ou une proposition envoyée, soutenant, de manière voilée ou claire, l’intention. Ces rencontres, monnayées, tendent toujours vers une pratique sexuelle hors norme. Et, ces mamies, en vraies professionnelles, se signalent de plus en plus sur Facebook.
Très stratégiques, elles appliquent des méthodes, des techniques et des approches différentes pour convaincre les femmes mariées à se prêter dans ce jeu de gymnastique horizontale. Le troc Le jeu de «l’arène de la débauche» est trop tentant. Il réunit des personnalités influentes. L’offre de service, très accrocheur attire la gent féminine. Du moins les plus légères de mœurs.
Le troc se passe sans difficulté. C’est une prestation sans engagement aucun contre d’importantes sommes d’argent. Ces mamies, disent clairement les choses. Le recrutement reste spécifique. Il s’intéresse aux jeunes femmes mariées. «Je suis folle d’Internet. Je suis régulièrement connectée sur Facebook et les autres sites de rencontres et d’échanges.
C’est sur cette place, ce jardin virtuel que j’ai connu une dame qui s’est toujours faite appeler Marraine Aïcha. Très disponible et surtout très expérimentée, cette dernière s’est progressivement mise dans une posture de maman qui n’a jamais cessé de me donner des conseils pour la réussite de mon ménage», témoigne Ndèye Fatou Fall Sy, élancée comme un mannequin et très sexy dans son habillement.
«Mais lorsque la confiance a commencé à sous-tendre nos relations et nos échanges de plus en plus profondes, Marraine Aïcha, certainement un nom d’emprunt, m’a invité à être plus ambitieuse dans la vie. L’invite était tellement bizarre pour moi, qui croyais qu’en tant que femme mariée, j’avais déjà réalisé mon rêve, en convainquant mon époux et ma belle famille à me laisser travailler.
Je lui ai demandé de préciser sa pensée», renforce Mme Sy, de teint clair, une véritable férue d’Internet. Etant jeune mariée, assistante de Direction dans le privé, elle précise: «C’est là qu’elle m’a proposé de lui trouver des jeunes femmes mariées ayant des enfants. Ma réponse a été une insulte».
ALCOOL, MUSIQUE FOLK, NGOYANE : UNE SOIREE DE LIBERTINAGE A 300 MILLE
Le self service est le maître mot dans ces soirées. Il n’y a ni d’interdit ni tabou, tout est permis et accepté pour 200 à 300 mille francs, la nuitée.
Les nouvelles recrues, parfois des femmes à l’allure svelte, de véritables fées, sont mises en relation avec des personnalités influentes. Souvent, c’est des rencontres de libertinage qu’elles organisent dans un cadre strictement privé, loin des regards indiscrets. Et, dans ces lieux de rendez-vous, tout est permis.
Les attouchements, les caresses, les câlins et même des relations charnelles. Chacun se sert comme bon lui semble. Il n’y a pas d’interdit, ni de tabou. C’est du vrai self service. L’expérience de certaines dames, ayant déjà vécue ces scènes, illustrent parfaitement le niveau de perversion d’une certaine élite, constituée de nantis.
Ces pervers, financièrement solides, sont souvent dans une recherche effrénée de sensations fortes. «J’ai été une fois contacté par une grande dame sur Facebook. Elle m’a proposée une somme colossale pour participer à une rencontre de libertinage. J’avais accepté, mais le jour du rendez-vous, c’était pathétique. Nous étions dans un cadre somptueux où, tout est permis.
Le plus étonnant, hommes comme femmes, une fois le seuil franchi, tu es dans l’obligation de te séparer de tes habits. En fond sonore, la musique folk et d’autres variétés musicales, genre Ngoyane», se distillent. Alors, la «brebis» se laisse aller. «Chacun y va de son goût… Point de négation», narre cette mère de deux filles, Anta.
Bien qu’étant dans les liens du mariage, elle dé- clare attendre les prochaines sé- quences pour gagner davantage d’argent. Après les bouteilles d’alcool qui coulent à flot, assaisonnées de joints de chanvres indiens ou de drogue dure, ces habitués deviennent du coup des bombes sexuelles.
L’instinct animal s’installe. Ils perdent le contrôle. Et, les jouissances s’engagent sans limite. En réalité, la femme engagée peut gagner au sortir de ces rencontres 200 voire 300 000 fcfa. Un pactole qui incite certaines femmes à céder. «C’est vrai que j’avais des soucis d’argent, lorsque j’acceptais cette offre.
Mais, la réalité est tout autre. Le sexe se fait de la manière la plus animalière du temps. Les recrues n’ont pas le droit de rejeter les multiples partenaires d’un soir», avertit Anta avec un malin sourire.
PAS DE FAMILIARITES, ON JOUE A L’INCOGNITO… : CES CONDITIONS POUR EVITER TOUS CHANTAGE DES CLIENTS
Le choix de recruter les femmes mariées est loin d’être fortuit. Ces derniers, étant dans une relation de couple, expose le moins les vicieux acteurs de cette pratique. Non seulement, il n’y a pas de relations de connaissances approfondies qui puissent être utilisées pour faire chanter les hommes qui fréquentent ces lieux de rencontre de déviants, mais, même s’il arrive que la recrue tombe sur des connaissances dans l’espace public sénégalais, chacun est contraint de jouer à l’inconnu.
«Le fait de cibler les jeunes femmes mariées n’est pas fortuit. C’est pour protéger les consommateurs ou destinataires finaux des femmes recrutées sur Internet, contre d’éventuels chantages. Sauf si l’on veut faire imploser son ménage», décrypte Mme Sy.
La femme mariée recrutée, n’aura, certainement, pas la chance de pouvoir ultérieurement utiliser des éléments pour faire chanter une connaissance de cet environnement. «Alors, c’est motivant, parce que les femmes ne peuvent pas utiliser d’astuces pour briser la carrière d’une personnalité qui laisse sa famille pour vivre ses vices, le temps d’une soirée.
L’homme se sent en sécurité. Il peut s’éclater comme bon lui semble, vivre suivant ses pulsions animalières», relève Jeanne, une dame à la taille de guêpe, avec une forme généreuse.
Cette dernière, habituée de ces rencontres, a crée sa page Facebook pour contacter certaines promotrices de «l’arène de la débauche». Elle apporte sa touche particulière à ces séances de partouze. A force d’y participer, elle est devenue consultante ou conseillère même, de certaines mamies organisatrices.
L’artiste plasticienne Caroline Guèye va exposer certaines de ses œuvres à la galerie Kemboury à partir de ce jeudi. Elle l’a annoncé hier au cours d’une conférence de presse tenue dans ladite galerie.
Les cimaises de la galerie Kemboury vont recevoir à partir du 23 avril une cinquantaine de tableaux de l’artiste plasticienne Caroline Guèye. "Les étoiles sur terre" est le nom de l’exposition qui restera ouverte jusqu’au 7 mai prochain.
Ingénieur physicienne de l’atmosphère, Caroline travaille beaucoup sur les phénomènes de l’espace. Ce qui explique le fait qu’elle a souvent la tête dans "les étoiles". A travers cette exposition, elle veut partager ce qu’elle voit dans ce monde stellaire avec ceux qui n’ont pas la chance d’y accéder. Ceux qui sont restés sur terre.
Elle l’a fait savoir hier au cours d’une conférence de presse. C’est la première expo individuelle qu’elle organise à Dakar. "Ma vocation première est d’aider les jeunes artistes qui ne trouvent pas de galerie où exposer. Je veux qu’ils voient à travers cet espace un bon endroit", a expliqué la directrice de la galerie Kemboury Thérèse Turpin Diatta. D’où la chance donné à Caroline de montrer ses œuvres. Encore qu’elle est pleine de talent.
Pour la collection qu’elle compte présenter, différents thèmes y sont traités allant de l’actualité à des théories scientifiques. Tout y passe. Des tableaux stellaires, elle en a réalisés pour "les étoiles sur terre". Et elle essaie en même temps de sensibiliser à travers son travail. C’est le cas dans le tableau qu’elle a baptisé "science sans conscience". Elle souhaite attirer l’attention de ses pairs sur les dangers de certaines découvertes comme la bombe atomique ou encore les bébés éprouvette. Elle trouve ce dernier phénomène assez osé. Et sur le tableau en question, l’on peut voir la représentation d’une éprouvette.
Convaincue que seul le travail paie, Caroline n’a pas hésité à faire son apologie dans ses œuvres. Dans ce sens, l’un de ses tableaux est d’ailleurs intitulé "le labeur". Sur un autre, elle matérialise une récolte de fruits. La plupart des tableaux de Caroline sont en peinture figurative. Mais, cette artiste est aussi une portraitiste assez habile. Elle a réalisé les portraits de l’ancien président sud-africain Nelson Mandela et du compositeur et trompettiste de jazz américain Miles Davis.
Le vernissage de l’exposition est prévu le 23 du mois courant et va être présidé par le président de la confédération nationale des employeurs du Sénégal, Mansour Kama. Avec ce choix, Mme Diatta souhaite sensibiliser le patronat sénégalais, les collectionneurs et amoureux d’art à soutenir les artistes.
"C’est bien d’acheter des tableaux, mais il faut aussi soutenir les artistes dans leur travail à la base. C’est ce que je veux que les collectionneurs comprennent. C’est pourquoi on associe le patronat afin qu’il accompagne les artistes dans leur exposition", a-t-elle expliqué.
DÉCÈS DE L’ANCIEN MINISTRE DE LA SANTÉ THÉRÈSE KING
Ministre de la Santé publique sous Abdou Diouf d’avril 1988 à mars 1990, Mme Thérèse King est décédée la semaine dernière, à Dakar à l’âge de 81 ans. Née le 15 juillet 1934 à Ziguinchor, cette femme très connue dans politique sénégalaise était une militante du Parti socialiste dans la région sud.
Elle fut l’une des premières femmes de son pays à accéder à un porte- feuille ministériel, et la seconde à détenir celui de la Santé publique où elle avait succédé à Marie Sarr Mbodj.
A Ziguinchor, elle a présidé pendant de longues années de l’Union régionale des femmes socialistes.
En 2010, Thérèse King a été élevée à la dignité de Grand Croix dans l’Ordre national du Lion.
KHOUDIA MBAYE EXHORTE LES FILLES A S’APPROPRIER LES TIC
Dakar, 21 avr (APS) - Les filles doivent s’approprier les technologies de l’information et de la communication (TIC) pour être ''des relais et des modèles'' pour les générations futures, a indiqué, mardi, Khoudia Mbaye, ministre de la Promotion des Investissements, des Partenariats et du Développement des Téléservices de l’Etat.
‘’Le Sénégal est toujours considéré comme un petit pays, alors que du point de vue des ressources humaines, nous sommes un grand pays qui procure de la diversité humaine. C’est pourquoi nous devons investir dans le développement de ce capital humain que sont les femmes’’, a-t-elle affirmé.
Mme Mbaye s’exprimait à l’occasion des journées portes ouvertes, organisées par l’Agence de l’informatique de l’Etat (ADIE), en prélude de la journée internationale des TIC, qui doit être célébrée chaque quatrième jeudi du mois d’avril.
Des activités de don de sang, de formation des jeunes filles et des femmes transformatrices à l’outil informatique, marqueront cette édition 2015, qui a pour thème: ‘’jeunes filles et jeunes femmes à l’innovation’’.
''La femme est au centre du développement de l’outil numérique. C’est le capital humain qui représente plus de 52% de la population. Les femmes doivent savoir ce qu’elles représentent sinon elles l’arrachent’’, a-t-elle affirmé.
’’Il faut qu’elles (filles) se forment au plus haut niveau et cela se construit depuis l’école primaire jusqu’à l’enseignement supérieur. Elles doivent se mettre aux matières scientifiques car, elles ont le potentiel’’, a-t-elle encore dit, invitant les familles à accompagner les jeunes filles dans cette direction.
''Les TIC sont un véritable raccourci pour permettre aux économies de s’arrimer à leur organisation. Les technologies sont des moyens de connaissance rapide et assez pédagogiques. Ce qui est une opportunité de transformation’’, a dit Khoudia Mbaye.
Elle a lancé un appel aux décideurs pour que l’ADIE, qui est un ‘’formidable instrument'' de l’administration, qui aide à développer beaucoup d’applications pour faciliter l’accès, soit accompagnée.
Abordant dans le même sens, Sada Wane, directeur général adjoint de l’ADIE, a expliqué que cette journée vise à ''faciliter l’accès, le maintien et la réussite des jeunes filles et jeunes femmes dans le secteur des TIC''.
‘’L’atteinte de ces objectifs passe nécessairement par une plus grande sensibilisation de ces jeunes filles, une plus grande implication des décideurs, mais aussi une plus grande ouverture de nos structures à cette frange de la société pour leur permettre de se moudre dans le tissu économique et social’’, a dit M. Wane.
Plusieurs activités sont prévues lors de cette journées notamment la formation des femmes des associations sportives culturelles (ASC) en informatique de base, la découverte d’outils, ainsi que des séances de démonstration sur les services de l’ADIE.
Elle s'illustre dans un genre de moins en moins écouté au Sénégal. Mais cela ne la décourage point. Paulette Diémé vient d'ailleurs de sortir un album intitulé Nha Luz, tout en zouk et en cabo presque. Trouvée chez elle, elle parle de cette nouvelle production, de sa longue absence et de certains changements sur sa personnalité.
Vous revenez sur la scène avec Nha Luz (ndlr ma lumière), c'est quoi votre lumière ?
Ma lumière, c'est juste pour dire que ma musique a été ma lumière parce que cela m'a permis de changer, d'être plus courageuse, plus forte. La musique m'a permis d'être plus ouverte et de m'attendre à tout. Avant, j'étais trop capricieuse. Je pleurais pour un rien. Même quand la presse véhiculait sur moi des informations fausses, je prenais cela mal. Je me mettais à pleurer et je me disais qu'il fallait que j'arrête. Mais comme j'aime ce que je fais, je trouvais toujours la force de continuer. Ce qui m'a permis de me forger un certain caractère. La musique est un don chez moi et c'est ma foi aussi. Donc, je me disais toujours qu'il fallait que je m'y remette après un mauvais passage.
Que peut-on trouver dans Nha Luz ?
L'album parle en général de la vie. Il parle de mon vécu et de celui de mon entourage. J'y étale mes hauts et mes bas dans ma carrière d'artiste. Des moments durs, j'en ai connu mais j'ai pu me relever malgré tout grâce à ma foi. Il y a une chanson pour ma maman pour lui dire merci. Je parle d'amour, des femmes, des hommes. On a commencé la vente de l'album qui est disponible au studio où j'ai enregistré, chez moi et sur itunes. On va faire des spectacles ici et dans la sous-région. On a prévu une tournée avec les pouponnières de Dakar. J'adore les enfants et je veux les aider. On a prévu d'organiser une tournée avec les paroisses. La moitié ira aux pouponnières.
Vous avez un orchestre maintenant ?
Oui, l'orchestre est déjà monté. Il suffit juste de maîtriser les 16 titres et assurer la partie show avec plus de punch pour le live. On sera prêts d'ici deux mois.
Qu'est-ce qui explique votre longue absence de la scène musicale sénégalaise ?
Cette longue absence était due à la préparation de l'album. On tenait à la qualité et à améliorer mes prestations sur la scène. On voulait aussi refaire mon image. Mon staff trouvait que j'étais trop timide. Il fallait changer cela. J'ai un nouveau staff et un nouveau label qui ont tenu à présenter aux Sénégalais une nouvelle Paulette et du nouveau son.
Concrètement, qu'est-ce qu'ils ont pu changer en vous ?
Waouw ! Je dirais beaucoup parce que maintenant, je suis plus ouverte aux autres artistes et aux journalistes. Sur scène aussi, je me donne plus et mieux qu'avant. Je fais plus de show. J'ai reçu des cours de coaching en quelque sorte de la part de mon manager, mes deux producteurs. Des fois même, des membres du staff remarquaient des défauts et me le faisait savoir. Après, on essayait de corriger les erreurs ensemble. Ils étaient méticuleux sur tout. Il arrivait même qu'on me reproche ma façon de parler ou des réponses servies lors d'interviews.
Pour quelqu'un de timide, comment êtes-vous devenue musicienne ?
J'ai commencé à chanter dans une chorale. Et ce n'était pas facile. Du tout. Quand je suis arrivée et qu'on a commencé à faire les concerts, c'est moi qui faisais presque tous les solos. Il y avait beaucoup de choses qu'on disait dans mon dos. C'était dur. J'ai arrêté avant même la fin de ma première année au sein de cette chorale. Je tombais malade tout le temps ; ma mère m'a dit : "C'est bon, arrête !" Après j'ai commencé à travailler avec Philippe (ndlr Philippe Monteiro) et c'était pareil. C'étaient encore des choses pas importantes avec les filles. Mais je crois que tout cela, ce sont des expériences. Je me suis battue jusqu'à ce stade avec l'aide de mon staff qui m'a beaucoup soutenue.
On vous a mis beaucoup de bâtons dans les roues, quelle expérience vous a le plus marquée ?
Ce qui m'a le plus fait mal, c'est quand j'amène mon Cd ou ma vidéo au niveau des radios et chaînes de télévision et qu'on ne les passe jamais. On te dit : "On n'a pas reçu", "le gardien n'a pas donné le Cd", etc. Tu ne sais jamais ce qui s'est vraiment passé alors qu'on a bien déposé. On ne sait jamais ce qu'il faut faire. Les gens te disent souvent qu'il faut connaître quelqu'un au niveau des médias pour voir son Cd passer ou donner quelque chose. On ne sait vraiment pas par qui passer. Cette fois-ci, on a de la chance. Par la grâce de Dieu, on a amené le Cd et les médias le passent. On peut dire qu'on a trouvé le bon circuit.
Pourquoi vous ne travaillez plus avec Philippe Monteiro ?
Il ne s'est rien passé. Moi, je me dis que lui, il nous a mis sur la route. Il nous a montré le chemin. C'est lui qui nous a aidées à percer. Il nous a propulsées. Que cela soit moi ou les autres filles. Lui a sa carrière à gérer. Il a d'autres albums à faire. Moi, je me suis dit : pourquoi ne pas continuer ? Heureusement, j'avais mon mari à côté. On a ensemble pu faire le nécessaire, grâce à Dieu.
Vous n'écartez pas l'idée de travailler avec lui dans l'avenir ?
Non ! du tout alors ! On continue à travailler ensemble. Déjà une tournée en Mauritanie qu'on a fait ensemble. Ce noël aussi, on a fait un spectacle ensemble. J'ai des projets avec lui pour des tournées. Juste pour montrer l'alliance qu'il y a entre les chanteurs de zouk et de cabo.
Comment avez-vous vécu ces moments où on ne parlait plus de vous ?
Grace à Dieu, je les ai bien vécus. Mes fans ne m'ont pas lâchée. A chaque fois, je recevais des appels et les gens m'encourageaient. Dans la rue, on m'interpellait pour me demander si j'avais arrêté de faire de la musique. Ils me disaient que je ne devais pas arrêter que je me devais de continuer. Et je les rassurais en leur disant que j'étais en studio, que cela durait parce que je voulais sortir un produit de qualité. Je veux que "Nha luz" dépasse ce que "mas kimal' a fait. Il fallait du vrai travail derrière. L'album est prêt depuis 2010 mais il nous fallait trouver un producteur. On en a trouvé un qui nous a dit qu'il faut mettre un peu de "sel". On a été obligé de le retravailler. On a essayé de montrer d'autres facettes de Paulette. J'ai chanté en diola, en anglais et sur des bats R'n'b. Et les premiers feed backs sont juste surprenants. Je ne m'attendais pas à cela. Grace à Dieu, on a eu de très très bons retours.
Vous faites une musique qui a du mal à s'imposer au Sénégal actuellement. Pour vous, pourquoi le cabo peine autant à s'imposer ?
Moi, je ne dirais pas qu'il ne s'est pas imposé. Il s'est imposé. C'est plutôt un problème de communication et de promotion qui se pose. Quand on rentre dans un taxi, on va dans un restaurant, on fait passer du cabo en stéréo. La dernière, j'ai pris un taxi. Le chauffeur était un baye fall et il écoutait du cabo. Cela m'a étonnée. Je l'ai interpellé sur ça et il m'a dit que lui n'écoutait que cette musique. Cela m'a donné de l'espoir. Je me suis dit que le reste, c'est à nous de le faire. Il faut juste travailler avec les animateurs d'émissions télé et radio pour booster cela. C'est une musique déjà appréciée.
Mais dans les années 1990, le cabo était la musique la mieux consommée par les jeunes. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. A quoi est dû ce recul ?
Je ne sais pas. Peut-être que c'est la communication qui fait défaut. Mais aussi nous Sénégalais sommes assez complexes. Il y a des gens qui nous demandent de chanter en français parce qu'ils ne comprennent pas ce que nous disons. Pourtant ces mêmes personnes écoutent du Nigérian, le chantent et le dansent. Pareil pour la musique R'n'b. Je me dis qu'ils ne savent même ce que disent ces gens-là mais adorent leur musique.
Vous pensez vous ouvrir à d'autres genres musicaux ?
Pourquoi pas ? Cela dépend de Charles (ndlr son mari et producteur). L'inspiration vient des fois de lui, d'autres fois de moi. On a ainsi travaillé dans Nha luz. Et je ne m'attendais pas à faire tout ce que j'ai fait dans cet album-là. Tout cela s'est bien passé par la grâce de Dieu. Donc je me dis que d'autres genres musicaux, c'est possible.
LES GIGOLOS, DES OBJETS SEXUELS À LA MERCI DE CES FEMMES
FEMMES RESPONSABLE À LA RECHERCHE DE SENSATIONS FORTES
La pratique du gigolo, qui est une forme de prostitution masculine, étale ses tentacules dans la capitale sénégalaise. Sans pour autant heurter ou choquer, cette pratique restait circonscrite dans l'ombre. Mais, la quête des biens matériels fait disparaître les scrupules des pratiquants. Ces derniers, entretenus aux frais d'une femme, en manque d'affection, restent des objets sexuels. Ils sont à l'œuvre, sans gêne pour se remplir les poches. Grand-Place est allé à leur rencontre.
La pratique du gigolo, une activité similaire à la prostitution féminine, a pris ses origines dans les réceptifs touristiques. Certains jeunes, faisant office de guides, effectuaient un travail supplémentaire. C'était un prolongement des activités du jour. Il s'agit, en fait, d'un supplément d'efforts.
Garantir une découverte au septième ciel, à la touriste sexuelle. Oui… qui guide, disent certains, le fait dans tous les sens. Cet engagement, nécessite de la puissance, une certaine jeunesse et des capacités sexuelles redoutables. Il faut de l'énergie, de la présence et d'une assiduité indéfectible pour bien donner satisfaction. Sinon… le risque est grand. Au service des toubabs, ils sont bons à tout pour gagner plus.
C'est plutôt des jeunes bien-bâtis, avec des dreadlocks, à la recherche permanente de la proie. Ils sont courus par des européennes défraîchies à la recherche de sensations fortes. La "touriste du sexe" reste un véritable stratège. Il prend le temps de bien ferrer sa cible. Elle le comble de tout, avant de dérouler le soubassement de ses intentions. Elle lie, en priorité un pacte avec le gigolo pour la satisfaction de sa libido. Une fois, cette étape dépassée, le reste n'est qu'un jeu d'enfants.
Ainsi, les Sénégalais, constatant l'ampleur du phénomène tentent de cerner les contours. Ils pensent qu'il a pris ses sources de la pauvreté galopante et endémique de la société. Tandis que d'autres indexent le manque de repères ou le souci du paraître. Seulement, certains croient à des motivations plus faciles, dominées par une envie folle de croquer la vie à pleine dent.
Ces derniers, choisissent des raccourcis pour devenir gigolo. Et, malheur à eux. Le vice s'installe. Ils commencent à brader leur jeunesse, une ressource chère. Désorientés, désemparés, le terme du contrat pousse le jeune à remplir convenablement les désirs de la femme. Même les moindres.
Du sang neuf, troqué pour de l'argent
Ces femmes avilies, à la vie fade, dérivant d'un manque d'affection et de chaleur sexuelle, cherchent à se donner une nouvelle jeunesse. Elles offrent du "blé", mais récupèrent du "sang neuf".
Ce qui est dramatique, puisque l'accros s'oblige à donner le meilleur de sa personne pour rester dans ce cadre infernal. Une fois, toutes ses forces épuisées, le gigolo est rejeté dans la rue.
Ainsi, il risque le même sort que les recyclés de la prostitution féminine qui passent tout leur temps à regretter un passé révolu. "C'est des jeunes désemparés qui n'ont plus d'espoir de vie qui s'orientent vers cette activité. Ils veulent sortir de la misère. J'étais gigolo avec une femme qui avait l'âge de ma grand-mère. Elle aimait trop le sexe. Cette dernière me donnait tout ce dont j'avais besoin. Mais, c'est regrettable de se souvenir de ces moments. Elle me faisait la pression à tel point que je ne pouvais plus. C'est après que j'ai renoncé", s'est résigné Alex Gueye.
L'ex gigolo, un véritable repenti, malgré son retrait, garde les traces d'un homme épuisé. Sa force d'ancien joueur de football le quitte à jamais. Même si, par moment, il a eu à faire les frais d'une jeunesse mal encadrée. Son aventure reste similaire à celle d'autres jeunes de sa génération, tentés par le gain facile, le bien matériel. Tout simplement, le besoin de satisfaire un paraître qui ne dit pas son nom.
La pratique du gigolo installe ses quartiers à Dakar
Maintenant, la donne a changé. Il ne s'agit plus de touristes sexuels qui épuisent l'énergie de ces jeunes à la fleur de l'âge. Mais, plutôt des Sénégalaises qui partent à la quête de chaleur humaine.
Cette catégorie, composée de femmes d'affaires, de chefs d'entreprises ou de grandes dames du Showbiz, du milieu politique et des veuves. En résumé, elles sont toutes des responsables dans différents secteurs d'activités. Eprouvant le désir sexuel, elles n'hésitent pas à attendre la tombée de la nuit pour se rendre dans certains endroits discrets, très fréquentés par ces jeunes "donneurs de sang neuf" pour se ravitailler.
Très discrètes et vivant dans des maisons bien construites. Souvent, véhiculées, elles vivent le luxe apparent. "Personnellement, c'est la curiosité d'esprit qui m'a fait découvrir cet univers. Au début, je partais en boîte pour m'épanouir. Un jour, un fait a attiré mon attention. Dans cette boîte, j'avais aperçu un groupe de jeunes, des costauds s'isoler dans un coin. Je m'approchais d'eux.
Mais, au fil de la nuit, je constate qu'ils quittent l'endroit petit à petit. Et, je ne comprenais pas. Etant le seul sur leur espace, une grande dame s'est approchée de moi. Elle m'a tout de suite dit: mais, tu es petit deh... Et puis, est-ce que tu sais faire ce que je veux ? Ma réponse à sa demande a été nette. Sa proposition tombait à pique", explique le jeune Alassane.
Ce disqualifié du système scolaire sénégalais, puisqu'étant exclu de l'école en classe de troisième, finit par utiliser son charme. Il troque sa jeunesse pour satisfaire ses besoins primaires. Suivant son récit, Alassane déroule la suite de sa rencontre avec cette charmante vieille femme. "Cette dame m'a dis comme tu es le seul ici, on y va à la maison. Elle m'a embarqué dans une belle bagnole. Une fois chez elle, celle-ci, m'a demande d'enlever mes chaussures pour ne pas faire de bruits.
Puisque, ces grands enfants sont dans leurs chambres. Nous avons fais comme des voleurs. Tranquillement, on est dans sa chambre. Alors, les choses sérieuses commencent. J'ai bien assuré la première partie. Et depuis, elle refuse de se séparer de moi", raconte ce gringalet, qui soutient avoir tourné la page à cette vie facile, déshonorante.
Alassane reconnaît avoir été bénéficiaire des largesses de cette femme qui n'hésitait pas à venir jusque dans la maison de sa propre mère. Elle prétextait une envie de le voir juste. Finalement, ma mère commençait à douter, dira-t-il, des motivations de cette femme qui multipliait ses visites. L'ampleur du phénomène dépasse les limites. La morale et la religion le désapprouvent. Il y'a besoin de repenser cette société, frappée par une crise, faisant disparaître les repères.
Certes, il y'a la crise économique. Mais, elle ne doit pas être un prétexte pour briser les tabous. Alors, ils urgent de procéder à une introspection pour préserver un équilibre sociétal.
ARAME NDIAYE, CADRE SUPÉRIEURE DANS UNE BANQUE : "ON NE PEUT PAS S'EMPÊCHER DE GOUTER AUX DÉLICES DES FRUITS DE L'INTERDIT"
L'histoire des femmes qui s'offrent les services de ces jeunes, à la fleur de l'âge est parfois pathétique ou spécifique. Chacune d'entre elles, a ses propres motivations. Mais, la constante reste identique. Elles souffrent toutes, le plus souvent d'un manque d'affection et de chaleur sexuelle. Un vide qu'elles cherchent à combler pour bénéficier d'une nouvelle jeunesse ou rattraper le temps perdu.
Quel que soit le prix, ces bonnes dames sont prêtes à casquer fort pour ce luxe, le temps d'une nuit, quand le besoin se manifeste. "Je ne me torture pas. A cha que fois que je sens le besoin, je n'hésite pas à faire comme le "njougoup", un oiseau de nuit pour satisfaire mes envies sexuelles. Je me fais bien belle.
Comme tu me vois, macha allah, il est difficile de me rejeter. Dès que, je me présente sur les lieux de pêche, je ne perds pas de temps, je me sers d'un prince charmant à mes goûts. Il y'en a qui sont vraiment formidables. Ils savent s'y prendre", s'explose cette cadre supérieure dans une banque de la place.
La charmante dame se dit n'être pas dans le besoin de se faire envahir par un homme encombrant. Certains hommes, déplore-t-elle, se marient avec des femmes pour les étouffer la vie. Elle ne veut point vivre cette torture ou brimade phycologique.
"Il est parfois très difficile pour nous cadres de trouver un mari. Nous ne pouvons pas implorer les hommes à nous prendre. Et, nous avons nos exigences. Le fait de rester chaste, jusqu'à trouver un homme de notre préférence, peut être parfois difficile. Vraiment, on ne peut pas s'empêcher de goûter aux délices des fruits de l'interdit.
On a besoin de nous pimenter la vie", plaide notre interlocutrice, bien galbée avec un sourire assassin. Cette belle créature, qui ne passe pas inaperçue, regrette le caractère fugitif des hommes. "Ils refusent de croiser du regard les femmes matures avec une situation professionnelle acceptable", regrette-t-elle.
JASMINE, VEUVE ET MÈRE DE DEUX ENFANTS ADULTES : "IL N'EST PAS FACILE DE REVIVRE UN AMOUR PARFAIT À LA MAISON"
Les veuves vivent le calvaire de la solitude nocturne. Elles souffrent de contraintes de se remarier. Déjà, avec des enfants adultes qui, souvent, refusent d'accepter la suppléance de leur défunt père sur le lit conjugal, elle préfère souvent faire des échappées nocturnes pour satisfaire une libido débordante.
"Mes enfants m'étouffent. Mais, j'attends qu'il fasse nuit pour m'extraire de la maison. Une façon de contourner leur regard afin de remettre les pendules à l'heure. Vraiment, nous en avons besoin. On peut beau vouloir, mais, parfois, c'est difficile. Je ne me gêne pas, j'ai pris goût à la compagnie de ces jeunes. Ils sont des experts du sexe. L'extase est vraiment garantie avec eux", se plaît à dire cette veuve d'un haut fonctionnaire de l'administration sénégalaise, Jasmine.
Cette mère de famille, bloquée dans une routine de vie insipide, écartelée entre le besoin de satisfaire sa libido et éviter de causer du tort à ses enfants, choisit de payer la compagnie de ces gosses. "Un jour, j'ai failli mourir. Un jeune, dont je sous-estimais ses capacités, m'a fait sexuellement souffrir. Celui-là, je ne sais pas ce qu'il a entre les jambes. Mais…", se demande-t-elle.
Mais, il semble évident que les vertus anciennes ne sont plus de mises. Certainement, l'individualisation de la société en est pour quelque chose. Alors, il serait plus judicieux de chercher la faille dans l'optique de redonner une bonne moralité à la génération actuelle qui prend le plaisir de bafouer les principes de vie.
PAR FATOU SOW SARR
POLÉMIQUE INDISPENSABLE
Il est important d'avoir une capacité prospective pour bâtir un avenir assis sur le socle de notre histoire faite de dignité, c'est pourquoi il est utile d'inviter les Sénégalais à un débat, inévitable, sur la recomposition politique
Le débat sur la transhumance soulevé ces jours-ci est une opportunité pour réfléchir, avec sérénité, sur des questions qui nous interpellent par rapport à l'avenir de notre pays. Peu importe le sens de la transhumance en français, c'est le sens que les Sénégalais lui donnent qui compte. Ils l'ont internalisé comme une chose abominable, car l'héritage légué par nos ancêtres est fondé sur la fidélité à l'amitié, au compagnonnage, au respect de la parole donnée, à la dignité, quelles que soient les vicissitudes de l'histoire, au sens de l'honneur. L'éthique et nos valeurs n'acceptent pas la trahison, et souvent ceux que les Sénégalais appellent des transhumants sont considérés comme des traitres.
Les hommes politiques doivent être capables d'intégrer les dimensions socioculturelles des concepts qu'ils utilisent et de prendre en compte les imaginaires des Sénégalais dans l'appropriation de ces concepts, comme celui qui a secoué le Sénégalais au plus profond de lui-même.
Si le Président s'était limité à dire qu'"il est de (s)on devoir d'accueillir tout citoyen qui désire rejoindre (s)a formation mais (qu'il) n('est) pas là pour protéger des coupables", les Sénégalais auraient compris. Le véritable message du Président pourrait être résumé dans le concept de recomposition politique qui a toujours existé dans tous les espaces, soit sous forme d'accords entre partis ou d'accords individuels, et parfois cette recomposition est nécessaire quand cela porte sur l'intérêt national.
Lamine Guèye de la SFIO et Léopold Senghor du BDS se sont séparés et ensuite se sont retrouvés avec d'autres partis pour créer l'UPS. Auparavant, en 1956, Senghor fut l'animateur d'une première unification des partis qui avait donné naissance au Bloc Populaire Sénégalais (BPS).
La mobilité politique comme projet collectif, ayant conduit à des cohabitations gouvernementales, a été parfois un moyen de pacification sociale. De 1964 à 1966, il y a eu un ralliement de plusieurs partis à l'UPS, dont le plus en vu a été le PRA-Sénégal, avec l'octroi de portefeuilles ministériels à ses leaders, Abdoulaye Ly, Amadou Mokhtar Mbow et Assane Seck. En 1985 Doudou Ndoye du PDS a été nommé au Gouvernement ainsi qu'Iba Der Thiam, en tant que syndicaliste. À l'élection présidentielle de 1993 le PAI a soutenu la candidature d'Abdou Diouf puis en 2007 celle de Wade.
Des formes de mobilités individuelles, ont aussi été observées depuis le temps de la SFIO et du BDS, mais ces transhumants avec une charge négative étaient traités de renégats, c'était le concept le plus usité y compris au niveau international. Lorsqu'on a avisé Lamine Guèye, qu'un célèbre militant du BDS voulait rejoindre sa formation, il avait dit ceci : "Fassou Djinéla, bo kheuyé guis ka ci sa buntu keur boul dakh boul war". (Président boudakhoul tamit boumou war).
Il est important d'avoir une capacité prospective et d'anticipation pour bâtir un avenir assis sur le socle de notre histoire faite de dignité, c'est pourquoi il est utile d'inviter les Sénégalais à un débat sur la recomposition politique qui est inévitable au vu de la pléthore de partis politiques, plus de 250. Senghor écrivait déjà en 1959, dans une réponse à une lettre du PAI, appelant à l'unité des partis politiques : "Tout mécontent fonde un parti pour lancer ensuite un appel à l'unification." C'est cela, je pense, qui explique sa volonté au départ de limiter les partis à trois puis à quatre.
Au Sénégal, on crée des partis ou des mouvements non pas pour défendre des projets de société ou pour exprimer des divergences idéologiques, mais pour satisfaire une ambition personnelle. C'est un jeu stérile et contreproductif par rapport à toute volonté de conduire ce pays vers l'émergence.
Aujourd'hui, le projet porté par le Président pour "le Sénégal du futur" exige une recomposition politique mais à condition que celle-ci ne renie pas les valeurs et principes ancrés dans le subconscient des Sénégalais. Le dernier des Sénégalais, le plus mauvais, au fond de lui-même veut être un garmi. C'est pour cela que le peuple exige des gouvernants qu'ils soient des modèles et des références.
Puisse ce débat sur la transhumance déboucher sur une véritable refondation de notre société. Une nation est comme un individu, autant chaque Sénégalais a besoin d'appartenir à une lignée glorieuse sans tache, qui le rend fier et lui permet de bomber le torse, autant notre pays a besoin d'une histoire dont il peut être fier pour affronter l'avenir.
C'est donc de notre responsabilité à tous de faire en sorte que l'héritage laissé par les fondateurs de ce petit pays, mais ô combien respecté de par le monde, ne puisse être sacrifié sur l'autel des ambitions d'individus mus par un seul objectif : la jouissance de biens matériels.
Mais nous devons aussi avoir la lucidité de mettre fin à ce jeu de dupes qui explique la pléthore de partis politiques et mouvements de soutien alimentaires pour tendre vers l'idéal de grandes démocraties avec des partis qui ne seront plus la propriété d'individus mais des patrimoines collectifs à léguer à la postérité.
Fatou Sow Sarr, Docteur en Anthropologie et sociologie du politique