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25 novembre 2024
International
BASSIROU DIOMAYE FAYE PRÊTE SERMENT MARDI
La cérémonie prévue au Centre international de conférences Abdou-Diouf (CICAD) de Diamniadio sera suivie de la passation de pouvoir avec le président sortant, Macky Sall, au Palais de la République
Le président élu Bassirou Diomaye Faye prête serment, mardi à partir de 11 heures, au Centre international de conférences Abdou-Diouf (CICAD) de Diamniadio, lors d’une cérémonie suivie d’une passation de pouvoir avec le président sortant, Macky Sall, au Palais de la République; a appris l’APS de source officielle.
Bassirou Diomaye Diakhar Faye a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle avec 54, 28 %, selon les résultats officiels provisoires proclamés mercredi.
Le président élu a été reçu jeudi en audience par Macky Sall. Les deux hommes ont discuté des grands dossiers de l’Etat et de la cérémonie de prestation de serment et de passation de pouvoir, a fait savoir la présidence. Ousmane Sonko, leader des Patriotes africains du Sénégal pour l’éthique et la fraternité (PASTEF), dont est membre le président élu, a pris part à l’audience.
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RUPTURE ET RENAISSANCE AU SÉNÉGAL
À contre-courant des élites déconnectées, Faye et Sonko ont su réveiller les aspirations de changement de la jeunesse. Sauveront-ils le Sénégal de l'emprise néocoloniale ? Analyse et commentaires avec René Lake, Niakala Goké et Kalvin Dark sur VOA Afrique
À 44 ans, Bassirou Diomaye Faye vient de réaliser l'impensable. Cet inspecteur des impôts devenu figure de la contestation a été propulsé à la présidence du Sénégal dès le premier tour. Porté par une vague de jeunesse en quête de changement radical, son élection marque une rupture historique avec le vieux système politique.
Diomaye Faye, avec son mentor Ousmane Sonko, incarne une nouvelle génération panafricaniste déterminée à briser les vieilles chaînes néocoloniales. Leur discours à contre-courant, prônant l'indépendance vis-à-vis des puissances étrangères et la renégociation des contrats léonins, a renforcé les masses.
Mais ce vent de rupture soulève de nombreux défis. Comment concrétiser les promesses de moralisation sans provoquer de crises ? Réformera-t-on vraiment le système éducatif pour « dé-coloniser » les esprits ? Sonko conservera-t-il son influence au risque d'éclipser le président ?
Analyse et commentaires avec René Lake, Niakala Goké et Kalvin Dark dans l'émission hebdomaire Washington Forum sur VOA Afrique.
par Nioxor Tine
ALTERNANCE OU ALTERNATIVE ?
Il n’est pas trop tard pour rejoindre, dès maintenant, un vaste front pour la mise en œuvre de ruptures fondamentales dans la manière de gérer l’Etat, et de mettre leur expertise avérée au service de la Nation
Nous ne laisserons rien, ni personne, nous gâcher l’immense joie que nous procure la cinglante défaite électorale subie par la Coalition Benno Bokk Yakaar ! En attendant d’être édifié sur le fait de savoir s’il s’agit d’une simple alternance, la troisième de notre histoire politique ou d’une véritable alternative sociopolitique, réjouissons-nous, au moins de la fin du régime antidémocratique de Macky Sall !
Certains esprits malintentionnés parlent déjà d’un soi-disant deal entre le président sortant et les dirigeants du Pastef. En fait de deal, il pourrait simplement s’agir de négociations finales (comme celles entre l’ANC et les tenants du système d’apartheid sud-africain, en 1991) entre un régime en fin de course et des forces politiques émergentes censées être porteuses de changements sociopolitiques venus à maturité. Il faudra seulement éviter de passer, par pertes et profits, tous les crimes économiques et de sang ainsi que les innombrables forfaitures politiques commis par le régime du Benno-APR, ces dernières années. Le faire, c’est courir le risque, que les mêmes causes (absence de reddition de compte, clientélisme politique, transhumance…) produisent les mêmes effets, à savoir une nouvelle caste de prédateurs, peu soucieux des droits et libertés.
Une véritable réconciliation nationale devra reposer sur le socle de la justice et de la vérité. Il faudra éviter que des préoccupations politiciennes et électoralistes comme celles observées lors de nos deux premières alternances viennent parasiter l’exaltante œuvre de justice sociale, de libération nationale et de reconquête de nos souverainetés confisquées.
Certes, les contextes de 2012 et de 2024 ne sont pas superposables et les prémisses semblent, cette fois, plus propices. Le président Macky Sall venu accidentellement au pouvoir, suite à l’éclatement de la coalition Benno Siggil Sénégal, était parti d’un score de 26,58% au premier tour. Cela l’avait conduit à user de combines et de stratagèmes politiciens pour maintenir la cohésion de sa coalition, aux dépens de son propre parti, l’APR, non structuré jusqu’à ce jour. De plus, les ruptures nécessaires identifiées par les Assises nationales avaient été sacrifiées sur l’autel de la désastreuse continuité néocoloniale.
Le duo présidentiel Sonko-Diomaye du Pastef, quant à lui, proclamant urbi et orbi, sa volonté de détruire le système (néocolonial), accède au pouvoir, dès le premier tour, avec un score flatteur, devançant son adversaire et suivant immédiat de près de 20 points, auréolé d’un parcours prestigieux voire héroique et bénéficiant d’une adhésion populaire sans précédent.
De fait, tout observateur sérieux se doit de reconnaître, en toute objectivité que le Pastef a joué les premiers rôles, fait preuve de résilience, de constance et a payé un lourd tribut dans cette confrontation politique épique avec le régime du Benno-APR, qui a abouti à l’éclatante victoire électorale du 24 mars 2024 ! Cela est dû aussi à la clarté des positions de ce parti, qui vient de célébrer ses dix ans, sur le fléau de la mal-gouvernance illustrée par de multiples scandales à répétition et sur les méfaits de la dépendance néocoloniale.
A tel point que son leader Ousmane Sonko, dont le charisme ne fait pourtant l’objet d’un doute, a, depuis toujours, mis en avant une démarche collective, basée sur un projet commun, visant une véritable alternative au système néocolonial et reposant sur une pleine participation des masses populaires. Cela lui a permis, quand il a été arbitrairement évincé de la compétition électorale, de se faire remplacer, au pied levé, par son camarade de parti, Bassirou Diomaye Faye. A contrario, la plupart des autres candidatures se réclamant, à tort ou à raison, de l’opposition, reposaient sur des approches individualistes, selon la fameuse formule mystificatrice, de « rencontre d’un Homme (providentiel ?) avec son peuple » et n’ont récolté que des scores lilliputiens, qui ne reflètent très certainement pas la valeur des postulants.
Il n’est pas trop tard pour rejoindre, dès maintenant, un vaste front pour la mise en œuvre de ruptures fondamentales dans la manière de gérer l’Etat, et de mettre leur expertise avérée au service de la Nation. Cette unité des forces patriotiques autour de l’essentiel devra privilégier les convergences programmatiques sur la massification tous azimuts et surtout sur les déplorables marchandages autour de quotas et de strapontins. C’est à l’aune de ces critères, que le peuple vigilant saura si nous entrons dans l’ère d’une véritable alternative sociopolitique ou d’une simple alternance.
EN HAÏTI, LA TRANSITION POLITIQUE S’ANNONCE LABORIEUSE
Deux semaines après la démission du premier ministre Ariel Henry, un conseil présidentiel de transition a été mis en place en Haïti. L’organe collégial a la tâche de restaurer la légitimité démocratique dans ce pays en proie à une grave crise humanitaire
Deux semaines après la démission du premier ministre Ariel Henry, un conseil présidentiel de transition a été mis en place en Haïti. L’organe collégial a la tâche de restaurer la légitimité démocratique dans ce pays en proie à une grave crise humanitaire, exacerbée par une flambée de violence des bandes criminelles.
Mettre en œuvre « un plan d’action clair » ayant pour objectif « la restauration de l’ordre public et démocratique » en Haïti : tel est l’engagement pris par le conseil présidentiel de transition, nouvellement créé, dans son communiqué publié mercredi 27 mars. Deux semaines après l’annonce de la démission du premier ministre, Ariel Henry, ce document de deux pages officialise le début des travaux de cet organe collégial censé mettre fin à la grave crise politique et institutionnelle dans laquelle est plongé ce pays caribéen. Haïti est par ailleurs confronté, depuis un mois, à une multiplication des exactions commises par les gangs armés qui prolifèrent dans sa capitale, Port-au-Prince, terrorisant la population.
« Dès son installation, le conseil présidentiel nommera un premier ministre ou une première ministre », précise l’aréopage de neuf membres désignés par autant de partis politiques et organisations issues de la société civile. Le nouveau premier ministre « constituera un gouvernement d’union nationale et remettra Haïti sur la voie de la légitimité démocratique, de la stabilité et de la dignité », anticipe l’organe de gouvernance transitoire.
La création de ce conseil avait été réclamée, lors de leur réunion du 11 mars, à la Jamaïque, par les dirigeants des quinze pays de la Communauté caribéenne, soucieux de trouver une issue à la crise haïtienne et d’éviter une éventuelle déstabilisation de la région. Au bout de plusieurs mois de contestation populaire, l’annonce de ce consensus trouvé à Kingston avait précipité la décision de M. Henry, arrivé à la tête du pays juste après l’assassinat du président Jovenel Moïse, en juillet 2021, de quitter le pouvoir.
Mais la nomination du successeur de l’impopulaire premier ministre démissionnaire s’avère ardue. En témoigne la laborieuse mise en place du conseil présidentiel, qui a nécessité seize jours de tractations, alors que les leaders caribéens avaient fixé un délai de vingt-quatre heures. Les négociateurs haïtiens se sont heurtés à un obstacle de taille : ils évoluent en dehors du cadre constitutionnel. « On essaie d’inventer quelque chose qui n’est pas dans la Constitution, qui n’est pas dans les habitudes, alors c’est compliqué, résume Frantz Duval, rédacteur en chef du quotidien haïtien Le Nouvelliste. On est en train d’inventer une machinerie très lourde : choisir le premier ministre, ce sera une autre bataille. »
Par Mamadou Omar NDIAYE
VIATIQUE POUR NOS JEUNES NOUVEAUX MAITRES
il faudra tenir un langage de vérité aux populations dès le départ pour leur faire accepter d’inévitables sacrifices. C’est dès maintenant qu’il faut poser des actes forts pour la réussite du quinquennat
Vox populi, vox dei. Voix du peuple, voix des dieux. Le peuple souverain sénégalais s’est donc rendu massivement aux urnes dimanche dernier et, dans son écrasante majorité, a porté à la magistrature suprême de notre pays Bassirou Diomaye Faye.
Venu de Ndiaganiao, en pays sérère, issu d’un milieu extrêmement modeste mais propulsé dans la haute administration sénégalaise grâce à de brillantes études rendues possibles par l’école publique avant d’accéder à la présidence de la République, Bassirou Diomaye Faye est un pur produit de l’ascenseur social sénégalais. Lequel fonctionne à merveille 64 ans après l’indépendance de notre pays, ce dont il convient de se féliciter.
Les Sénégalais doivent conserver jalousement ce modèle social de méritocratie républicaine qui donne leurs chances à tous les citoyens de ce pays d’accéder aux responsabilités les plus élevées et à toutes les charges indépendamment de leur fortune ou de leur naissance. Pourvu que l’on travaille dur, à la force du poignet on peut y parvenir aux plus hautes cimes. De ce point de vue, la success story de Bassirou Diomaye Faye et celle de son prédécesseur Macky Sall sont à inscrire en lettres d’or dans la saga de notre jeune Nation. Sans écouter les Cassandres mais aussi les sarcasmes de ceux qui raillaient voire parlaient avec mépris de ce « petit Sérère », de ces « aventuriers » et autres « inexpérimentés », les Sénégalais ont choisi parmi les 19 candidats en lice celui qui leur semblait le meilleur sous tous rapports c’est-à-dire le plus intègre, le plus humble, le plus sincère étant donné que de sa compétence ainsi que sa capacité à bien diriger ce pays, ils n’en ont jamais douté.
Personnellement, c’est les yeux fermés que j’ai voté pour le nouveau président parce qu’il m’a convaincu et parce que le combat mené par son parti depuis sa création, sous la houlette d’Ousmane Sonko, m’était sympathique. Il me rappelait en tous points celui qu’en 1988, des idéalistes comme moi (mais aussi Me Cheikh Koureyssi Ba, Me Ousmane Ngom, Pape Samba Mboup, Cheikh Tidiane Touré, feu Abdoulaye Faye, Mody Sy, Clédor Sène et autres) avions mené dans les années de braise du « Sopi » contre le pouvoir socialiste.
L’injustice subie par ce parti (Pastef), les complots contre son principal dirigeant, la répression sanglante dont il a été l’objet, sa dissolution pure et simple…tout cela a contribué à me révolter.
Bassirou Diomaye Faye a été élu et bien élu mais c’est maintenant seulement que le boulot commence pour lui. Il n’aura pas droit à un état de grâce tellement les attentes sont nombreuses, pressantes et les urgences multiples. Au premier rang de ces problèmes, l’économie qui se trouve presque en cessation de paiement malgré les belles statistiques sans cesse exhibées par le régime sortant.
Dette stratosphérique, recettes en berne, dépenses qui explosent, masse salariale exponentielle, subventions ruineuses…Le tableau est effrayant. Il faudra effectuer des coupes claires pour ne pas dire qu’à court terme, un ajustement structurel nous paraît inévitable. Pour cela, il faudra tenir un langage de vérité aux populations dès le départ en leur faisant une présentation sans fard de l’héritage en matière économique pour leur faire accepter d’inévitables sacrifices. Un des moyens de faire accepter la pilule, ce sera bien sûr de prêcher par l’exemple et de diminuer immédiatement le train de vie de l’Etat en supprimant des institutions budgétivores et inutiles comme le CESE, le HCCT, la Commission pour le dialogue des territoires et autres machins destinés à caser une clientèle politique parasitaire. Cela tombe bien et bonne nouvelle puisqu’il paraît que cela fait partie des priorités de nos nouveaux dirigeants. Il leur faudra aussi faire subir une cure d’amaigrissement au parc automobile de l’Etat en roulant modeste.
Fini, les véhicules 4x4 ou 8x8 à 60 millions, 80 millions voire 100 millions de francs ! Dans un pays parmi les plus pauvres au monde, rouler dans de tels carrosses, c’est assurément insulter le peuple. Pour le reste, c’est bien beau de vouloir réaliser la réconciliation nationale mais elle ne devrait pas se faire au détriment de la reddition des comptes et de la justice. Quelques têtes de voleurs du régime sortant devront donc absolument être offertes en offrande au peuple sous peine de voir les nouveaux dirigeants accusés de complicité avec des criminels économiques. Ce ne sont là bien sûr que quelques exemples de ce qu’il conviendra de faire dès les premiers jours étant donné que Pastef dispose d’un excellent projet sur la base duquel les Sénégalais ont plébiscité son candidat. Au vu de la maestria avec laquelle ce parti à mené son combat contre le régime maffieux de Benno Bokk Yaakar, de la manière admirable (à bluffer les old fashioned comme moi !) avec laquelle ses jeunes maîtrisent le numérique, principalement les réseaux sociaux, de la cohorte de cadres très bien formés dont il dispose, de son excellent programme sur lequel ont cogité de brillants cerveaux, je ne doute pas un instant que ce parti sache ce qu’il a à faire. N’étant pas moi-même un consultant de Pastef, je me contenterai donc de quelques généralités en guise de viatique.
Dream team et banquet de la République
Le président Bassirou Diomaye Faye devra démarrer au quart de tour. Pour cela, il lui faudra choisir des ministres immédiatement opérationnels car les Sénégalais ne leur donneront pas le temps d’apprendre. C’est au pied du mur qu’on reconnaît le maçon et ces ministres devront faire très vite leurs preuves. Il lui faudra donc choisir les meilleurs, constituer une dream team pour s’attaquer immédiatement à la résolution des problèmes des Sénégalais. Certes, des centaines voire des milliers de militants ont investi dans le « projet », que ce soit sur le plan intellectuel, sur le plan matériel ou surtout financier, s’ils ne se sont investis physiquement. D’aucuns parmi eux ont payé leur engagement par l’emprisonnement, la perte de leur emploi ou la privation de revenus. Je ne parle évidemment pas de ceux qui ont été tués. Tous ces gens veulent donc un retour sur investissement et leur part du gâteau. Ils exigent leur place au banquet de la République. C’est normal, légitime puisqu’ils ont misé et gagné. Ce n’est donc que justice qu’ils soient rétribués. Seulement voilà, il faudra faire la part des choses et trouver le juste équilibre entre la nécessité de récompenser les militants et les alliés, d’une part, l’impératif de produire des résultats au niveau de l’Etat de l’autre ! Une des choses qui ont le plus perdu le président Macky Sall c’est sa fâcheuse propension à politiser toutes les directions des ministères, toutes les directions générales de sociétés nationales et des agences, toutes les régies financières, toutes les ambassades…bref tout. Qu’importe que l’on soit incompétent pourvu que l’on ait la carte de membre de l’Apr ou que l’on soit estampillé Benno Bokk Yaakar ! Avec les piètres résultats que l’on sait. Si le président Bassirou Diomaye Faye pouvait systématiser l’appel à candidatures pour les fonctions les plus importantes, cela l’aiderait grandement à obtenir de bons résultats ! Mais là aussi pas de panique, ça figure dans son programme.
Encore une fois, cinq ans ça passe très vite et c’est dès maintenant qu’il faut poser des actes forts pour la réussite du quinquennat. L’on sait que généralement les présidents disposent des 100 premiers jours suivant leur accession au pouvoir pour mettre en œuvre les grandes réformes de leur magistère parce qu’après c’est très compliqué. Pour ne pas prêter le flanc à leurs adversaires de l’Apr-Benno, qui voudront très vite instruire leur procès en incompétence, les nouvelles autorités devront agir vite et donner des résultats. Ils devront démentir l’adage selon lequel il n’y a jamais deux sans trois. Après le désastre du passage au pouvoir des islamistes d’Ennahda chassés du pouvoir par les Tunisiens au vu de leur incompétence manifeste, de celui des Frères musulmans du Caire où la révolte du peuple égyptien contre le président Mohamed Morsi a entraîné la prise du pouvoir par les militaires, nos nouveaux maîtres taxés de salafistes par leurs adversaires devront avoir à cœur de réussir.
Créer des centaines de Sedima et ne surtout pas supprimer les fonds politiques !
Oh certes, encore une fois, en cinq ans il n’est pas possible de faire des miracles quand on sait le temps nécessaire pour réaliser un bon projet, de sa conception à sa mise en œuvre en passant par la recherche de financements (il faudra compter avec les procédures bureaucratiques des institutions ou organismes de financement !) surtout qu’au bout de la quatrième année il faudra déjà se mettre en campagne pour une éventuelle réélection. Créer des centaines de milliers voire un million d’emplois durant un quinquennat, ça relève de la légende et il faudra faire des promesses réalistes à nos compatriotes. Leur dire surtout que tout le monde ne pourra pas accéder à l’emploi salarié. C’est surtout dans l’agriculture — n’en déplaise au nouveau président de la République mais il lui faudra encourager la création de dizaines de Sedima à travers le pays car les Prodac ne sont que des variantes tropicales Sovkhoz, ces fermes d’Etat de l’ère soviétique. Autrement dit, des gouffres à milliards. Dans l’agriculture stricto sensu, donc mais aussi dans l’artisanat, la pêche, l’auto-emploi qu’il sera possible d’insérer les milliers de jeunes qui arrivent chaque année sur le marché de l’emploi. Encore qu’il faudra bien oser briser le tabou de notre démographie galopante dont aucun taux de croissance au monde n’arrivera à neutraliser les effets.
Pour le reste, Bassirou Diomaye Faye bénéficie d’atouts non négligeables dont le moindre n’est pas le fait d’avoir été élu sans le soutien des marabouts qui ne pourront donc pas prétendre que ce sont leurs prières qui l’ont porté au pouvoir. Il ne leur doit absolument rien et c’est tant mieux ainsi. Il devra aussi se méfier des griots, communicateurs traditionnels et autres courtisans — bref des « toog muy dokh — qui vont lui tisser une légende tellement dorée, changer ses louanges à un point tel qu’il pourrait croire être un demi-dieu ! S’il ne serait pas Dieu le Père lui-même. Sa porte devra être hermétiquement fermée aux transhumants qui ne pourront que polluer sa gouvernance et le fâcher avec le peuple qui l’a plébiscité. Avec le pouvoir arriveront de nouveaux amis, des lobbyistes de tout poil, des investisseurs tenant des mallettes remplies d’argent. Les signatures de quelques-uns d’entre nos nouveaux maîtres vaudront des milliards, tout le monde sera à leurs pieds, le tapis rouge sera déroulé partout au président Bassirou Diomaye Faye qui, par un décret, un acte, un coup de fil pourra changer radicalement la vie de ses sujets. Difficile de résister à toutes les tentations surtout à l’argent dans un pays où c’est le président de la République qui doit régler tous les problèmes avec des fonds politiques qui ne pourront même pas tenir un mois tellement les sollicitations sont nombreuses. De ce point de vue, je me demande si la promesse de supprimer les fonds politiques n’est pas un peu trop démagogique. Que le nouveau président de la République y réfléchisse à deux fois avant d’appliquer cette promesse ! Surtout, on est tenté de donner à son excellence Bassirou Diomaye Faye ce conseil que donna Mohamed Ali, le grand champion de boxe, à son adversaire Ken Norton qui lui avait cassé la mâchoire au cours d’un combat mémorable. Ce dernier étant venu le voir à l’hôpital les jours suivants, Ali lui avait dit en serrant les dents: « méfie-toi des croqueuses de diamants » ! Eh oui, Bassirou Diomaye, Ousmane Sonko et autres devront se méfier des putains de la République mais de toutes façons elles sont dans les allées de tous les pouvoirs du monde !
Personnellement, tant qu’ils seront dans une ligne de défense absolue de la souveraineté nationale sur tous les plans, mais aussi de relative intégrité, je les accompagnerai inch’Allah tout en priant Dieu de veiller sur eux et de leur permettre de toujours garder leur lucidité afin de ne jamais dévier de leur cap ! Mes vœux de réussite accompagnent le président Bassirou Diomaye Faye et son équipe…
Mamadou Omar NDIAYE
À NDIAGANIAO, BERCEAU DE BASSIROU DIOMAYE FAYE, LA FIERTÉ ET LES ATTENTES SONT GRANDES
Dans ce petit village du centre-ouest, la population rend hommage à l'enfant du cru devenu président. Ndiaganiao se remémore le parcours exceptionnel d'un des siens, de l'enfance studieuse aux défis qui l'attendent désormais
(SenePlus) - À Ndiaganiao, petit village reculé du centre-ouest du Sénégal, l'atmosphère est à la fête depuis la victoire de Bassirou Diomaye Faye à l'élection présidentielle. Dans la maison familiale où il est né, son père Samba Faye, 84 ans, reçoit les hommages des villageois en boitant avec son aide. "Je suis content et fier de mon fils", déclare-t-il au Monde, assurant lui avoir demandé de "satisfaire les Sénégalais" face à leurs "grands espoirs".
Dix jours après sa sortie de prison où il avait été incarcéré pour trouble à l'ordre public, le candidat du parti Pastef a créé la surprise en remportant le scrutin dès le premier tour avec 54,28% des voix, grâce à "la promesse d'un changement radical", selon le journal. Dans son village natal, son score a atteint 80,6%.
L'oncle du nouveau président, l'enseignant-chercheur Diomaye Faye, estime qu'il devra "rester lui-même, être humble et à l'écoute". Il le décrit comme "connecté aux réalités", ayant côtoyé le leader panafricain Thomas Sankara au Burkina Faso.
Son ami d'enfance et de faculté, Mor Sarr, secrétaire du Pastef local, se souvient d'un jeune homme "proche de sa mère pour les tâches ménagères", qui fut aussi "petit berger" et "grand sportif, fan de Zidane".
Dans le village dépourvu d'infrastructures, la commerçante Fabienne Dione affirme : "Nous attendons de lui des changements, comme un hôpital. Il doit investir dans l'éducation". Tous expriment ici leur fierté envers celui qui porte désormais les espoirs du Sénégal.
ZEMMOUR DE NOUVEAU CONDAMNÉ EN FRANCE POUR INJURE RACISTE CONTRE HAPSATOU SY
Les faits remontent à septembre 2018, lors de l'enregistrement d'une émission télé. Eric Zemmour avait alors lancé à l'ancienne chroniqueuse Hapsatou Sy: "C'est votre prénom qui est une insulte à la France. Votre prénom n'est pas dans l'histoire"
(SenePlus) - Le polémiste d'extrême droite Eric Zemmour a été condamné jeudi 28 mars par la cour d'appel de Paris pour injure à caractère raciste, confimant ainsi le jugement de première instance rendu en janvier 2024.
Les faits remontent à septembre 2018, lors de l'enregistrement de l'émission "Les Terriens du dimanche" sur C8. Eric Zemmour avait alors lancé à l'ancienne chroniqueuse Hapsatou Sy: "C'est votre prénom qui est une insulte à la France. Votre prénom n'est pas dans l'histoire, vous êtes dans les tréfonds de la France". Il avait ajouté que sa mère aurait dû l'appeler "Corinne".
Lors du procès en appel, l'avocat général a estimé que s'attaquer au prénom de Mme Sy en raison de son origine étrangère supposée est "un irrespect voire du mépris pour la France", le prénom étant un "attribut essentiel" de l'identité, rapporte l'AFP..
Hapsatou Sy a quant à elle déclaré recevoir "3 à 4 000 messages de haine par jour" et faire l'objet de "harcèlement en ligne" et de "menaces de mort" depuis cette affaire, selon elle rapportée par Le Monde.
Dans son arrêt, la cour d'appel a confirmé la culpabilité d'Eric Zemmour pour "insulte publique en raison de l'origine" et l'a condamné à verser 3 000 euros supplémentaires de frais de justice à la plaignante. Le polémiste devra en outre s'acquitter d'une amende de 4 000 euros et de 3 000 euros de dommages et intérêts.
"C'est une grande victoire qui me dépasse", s'est félicité Hapsatou Sy auprès de l'AFP, y voyant "le bout d'un long calvaire". Son avocat Me Antoine Vey s'est également réjoui de cette décision rappelant "qu'il n'existe pas de prénoms de deuxième zone".
Eric Zemmour a d'ores et déjà fait part de son intention de se pourvoir en cassation. Dénonçant dans un communiqué des "juges politisés", il maintient sa ligne de défense et sa remise en cause de la loi sanctionnant les injures racistes.
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QUAND OBTENIR UN VISA VIRE AU RACKET
Déjà confrontés à une procédure d'obtention de visa complexe, de nombreux Sénégalais doivent aussi faire face à la cupidité de certains. Des intermédiaires monnayent désormais l'accès aux rendez-vous. Enquête sur un trafic organisé
Déjà confrontés à une procédure d'obtention de visa complexe, de nombreux Sénégalais doivent aussi faire face à la cupidité de certains. En effet, des intermédiaires monnayent désormais l'accès aux rendez-vous, pourtant gratuits, pour déposer un dossier. Comment est né ce système peu scrupuleux et quelle en est l'ampleur ?
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LES GRANDES AMBITIONS SOUVERAINISTES DE BASSIROU DIOMAYE FAYE
Abandon du franc CFA, renégociations commerciales dans le gaz et le pétrole, départ des troupes françaises du territoire... Le nouveau chef d'État pourrait déclencher une vague de réformes majeures dans les prochains mois
(SenePlus) - Dans un entretien accordé à RFI, Pape Ibrahima Kane, chercheur sénégalais, a décrypté les principales ambitions du nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye en matière de souveraineté économique, monétaire et diplomatique.
Tout d'abord, M. Kane souligne que « la première souveraineté » que vise M. Faye est « la souveraineté de l'État sur ses ressources naturelles », à savoir le gaz, le pétrole, les phosphates ou le zircon. Son projet électoral, qui mentionne à 18 reprises le mot « souveraineté », prévoit de « renégocier les contrats » signés avec les compagnies internationales comme BP ou Kosmos Energy dans le secteur énergétique.
Sur les contrats gaziers et pétroliers offshore déjà existants, le chercheur estime qu'il « n’y a pas l'information qui permet de vérifier » les affirmations du président sortant Macky Sall selon lesquelles « l'État sénégalais est déjà majoritaire ». Il souligne que de nouvelles négociations pourraient avoir lieu, notamment avec le voisin mauritanien avec lequel le Sénégal partage ces ressources.
Dans le secteur de la pêche, Pape Ibrahima Kane juge que le nouveau président a aussi « la possibilité de remettre en cause beaucoup de ces contrats » accordés à des entreprises étrangères par des Sénégalais qui les ont ensuite sous-loués. Il s'agirait de satisfaire les demandes des pêcheurs locaux qui déplorent la raréfaction des ressources halieutiques.
Sur le plan politique, l'ambition affichée de « sortir du néocolonialisme » pourrait se traduire par le départ des bases militaires françaises installées au Sénégal depuis l'indépendance en 1960, estime M. Kane. Il s'attend aussi à une renégociation des accords de défense liant le pays à la France.
Concernant la monnaie commune CFA, le chercheur note que M. Faye a adopté un discours « plus réaliste » en évoquant d'abord l'éco, future monnaie de la CEDEAO, avant d'envisager une monnaie nationale. Néanmoins, un changement au Sénégal fragiliserait davantage le franc CFA, dont la Côte d'Ivoire est désormais le principal soutien.
Sur la scène internationale, M. Kane juge improbable un « shift » vers la Russie, le Sénégal entretenant déjà d'« excellents rapports » économiques et une politique de non-alignement. En revanche, le nouveau président pourrait use de son influence auprès du Mali pour le ramener dans le giron de la CEDEAO.
En conclusion, Pape Ibrahima Kane estime que la conduite de la politique étrangère reviendra au président Faye, tandis qu'Ousmane Sonko, allié de poids dans sa victoire, pourrait se voir confier des responsabilités au niveau national.
Par Ibou FALL
DU FOND DES URNES, LA REVOLUTION
Dimanche passé, le 24 mars 2024, le peuple du Sénégal, sans distinction de sexe, de race, de confession, est allé voter sans fanfaronner, comme il le fait régulièrement depuis 1848, en dépit de bien des émotions
Dimanche passé, le 24 mars 2024, le peuple du Sénégal, sans distinction de sexe, de race, de confession, est allé voter sans fanfaronner, comme il le fait régulièrement depuis 1848, en dépit de bien des émotions. Chacun, selon son intime conviction, exprime alors son sentiment sur ce que doit devenir notre République, le temple des futurs Sénégalais, c’est-à-dire nos enfants, nos petits-enfants et leurs descendances, qui sont les nôtres.
Sauf que, cette fois, parler d’alternance relèverait de l’euphémisme : quand bien même le sang ne gicle pas sur les murs, cette Présidentielle est une authentique révolution… C’est aussi cela, être Sénégalais : on ne fait rien comme tout le monde.
Rien de nouveau : chaque élection, comme à l’accoutumée, avant le jour fatidique, charrie son cortège d’incertitudes, de crises de nerfs, de clowneries et de tragédies. La route est longue, depuis le premier métis député du Sénégal, l’avocat François Carpot, né à SaintLouis en 1862 et élu en 1902, que remplaceront à la suite, Blaise Diagne, Galandou Diouf, Lamine Guèye, Léopold Sédar Senghor…
Comme une curieuse tradition, ils s’allient les uns aux autres, puis se séparent, s’affrontent, se combattent et se succèdent. Ils sont tous de la même engeance.
Malgré les apparences, l’alternance, au Sénégal, est une vieille tradition…
A partir de 1963, la principale élection n’est plus celle du député du Sénégal au Parlement français, mais celle du président de la République. Les alternances font une pause : Léopold Sédar Senghor rempile encore et encore, en 1963, 1968 (après avoir repoussé l’élection prévue en décembre 1967 quand le mandat était de quatre ans), 1973 avec des scores qualifiés de soviétiques.
Seul candidat possible, compte tenu des conditions légales de soumission d’une candidature à la Présidentielle, il finit par se faire une raison : à chaque élection qu’il remporte les doigts dans le nez, quand ce n’est pas le bain de sang, comme en 1963, c’est le séisme social. Les grèves de 1968 et 1973 mènent la République au bord du gouffre...
Il faudra toute la culture républicaine de l’Armée sénégalaise, à laquelle le pouvoir est proposé en 1968, pour que notre démocratie vogue à nouveau vers son destin si tumultueux. Pourtant, partout en Afrique, et même sur bien d’autres continents à travers le monde, guerre froide oblige, c’est la mode des putschs militaires et des forcings totalitaires.
Quand je vous dis que le Sénégal est une perle rare…
Certes, arrive le pluralisme démocratique après 1974, la création du Parti démocratique sénégalais, Pds, sous la houlette de Me Abdoulaye Wade, fait sensation. Mais cela relève plutôt de la cosmétique institutionnelle.
Le «parti de contribution» est bien trop gentil : il demande juste à entrer dans un gouvernement pour réparer les frustrations d’un ancien militant, Abdoulaye Wade, battu dans sa ville natale, Kébémer, par Djibril Ndiogou Fall. Mauvais perdant, Wade claque la porte de l’Ups quand, en plus, le ministère des Finances, sur lequel il fait alors une fixation, revient à Babacar Bâ, qui y remplace Jean Collin, ministre des Finances sept années durant.
Excusez du peu
Dans la foulée des réformes institutionnelles, le Sénégal ayant besoin de siéger aux tables des grandes familles idéologiques mondiales, le fameux concert des nations si cher au Président Senghor, d’autres courants sont tolérés
Le gauchiste repenti Majmouth Diop, revenu de son exil malien, ressuscite le Parti africain de l’indépendance, Pai, au prix d’une gentille pharmacie dans le centre-ville
Le tableau de famille politique sénégalais en est presque touchant lors des élections générales de 1978, qui combinent Présidentielle et Législatives : ça y distingue comme dans un vieux western, le bon, la brute et le truand…
Côté underground, bien sûr que ça grenouille dans la clandestinité…
Ça décompte dans cette sombre smala, un peu n’importe qui : de l’indigné gauchiste, de l’obtus islamiste, du simplet raciste, du terroriste borné, du crétin patenté.
Il faut de tout pour déconstruire une planète, n’est-ce pas ?
Senghor, le timonier de la barque Sénégal, ça fait bien des années qu’il n’en peut plus. L’âge, à n’en pas douter, certes ; la médiocrité ambiante, à mon sens, le pousse davantage à la retraite. Réélu en 1978, il a en tête de céder la place à mi-mandat, début 1981
C’est finalement fin 1980, le 31 décembre, qu’il rend le tablier, élégamment, avec cet art du beau geste que seul le savoir-vivre inspire. Ce n’est pas une alternance, juste une transition.
Son successeur, l’interminable Abdou Diouf, du haut de sa splendeur, croit avoir tout compris : Senghor, ce poète (comprenez, ce rêveur), est un coincé de la démocratie qui demande plus de hauteur. Deux mètres, sans doute. L’administrateur civil à l’esprit simplet, qui se croit démiurge, ouvre les vannes d’un art majeur et complexe que seuls les esprits supérieurs et raffinés devraient exercer : la politique…
Abdoulaye Wade, persuadé de n’en faire qu’une bouchée à la Présidentielle de 1983, ne comprend pas vraiment que le patron de l’époque se nomme Jean Collin. Grave erreur… Il s’y casse les dents en 1988 également.
Comme dit le Wolof, «balâ ngay khàm, khamadi khaw lâ rèy»… Traduction : à force de se planter, on finit par comprendre ce qui se passe.
Le 19 mars 2000, lorsque les chiffres du scrutin tombent, les Sénégalais sont soulagés : enfin, on change de monde… Wade n’est pas Diouf, le destin du pays empruntera donc une nouvelle trajectoire.
Ça fera illusion quelque temps…
C’est juste une nouvelle bande de profitards qui s’installe ; à la différence qu’ils ont plus faim que leurs prédécesseurs. Ceux qui grignotaient peureusement à coups de millions leur font pitié : eux, les nouveaux maîtres du pays, ils le dévorent à grands coups de milliards…
Il faudra douze interminables années pour que la supercherie de l’alternance, la première, soit démasquée. Le panache de Wade sur la scène mondiale, l’aventure des «Lions» en 2002, les rendez-vous planétaires comme l’Oci, le Fesman et autres rencontres mondiales, en plus des autoroutes, échangeurs, immeubles et autres faits glorieux, font croire que le Sénégal est un pays riche…
Sauf que le Sénégalais moyen se sent de plus en plus pauvre tout ce temps. Les milliards dont on parle, il n’en sent même pas l’odeur. Dans les chaumières, ça commence à parler «d’alternoce» dont jouissent les marabouts et pontes politiques.
Le 26 mars 2012, une nouvelle alternance survient.
Arrive un nouveau venu, qui promet d’être sobre et vertueux. Il a une bonne tête de Sénégalais sans aspérité, et son épouse est d’une convivialité touchante. Une «darling kôr» à la simplicité légèrement sophistiquée, dont la générosité est trop exubérante pour être innocente.
Après un calvaire de douze années à supporter des caprices, des lubies qui ne les ont pas rendus plus riches, ni plus heureux, en dépit des nombreux éléphants blancs du Plan Sénégal émergent, les Sénégalais ont décidé de tourner cette page que l’on a surnommée «une deuxième alternance».
Cette fois, ce n’est plus une «alternance», comprenez un acteur de la scène publique qui a fricoté avec tout le monde, selon les saisons, aux affaires comme dans l’opposition
Les Sénégalais ont voté sans trembler pour le candidat qui leur ressemble. Personne ne prend soin de lui, alors qu’il est depuis dix-sept ans dans la Fonction publique et qu’on ne lui reproche rien. Juste qu’il n’a pas le bras long. Comme tous ceux qui se disent qu’ils ont du mérite mais pas de «badiene».
Bassirou Diomaye Faye, banal inspecteur des Impôts, a le plus mince Cv de tous les candidats. Même pas directeur de quoi que ce soit… Il fait pitié, face à un candidat dont le cursus laisse penseur : directeur des Impôts, Dg des Impôts et domaines, ministre des Finances, ministre des Affaires étrangères, Premier ministre.
BDF, pour faire simple, n’a même pas de pédagogie pour expliquer le «Projet».
Ça tombe bien, les Sénégalais s’en foutent comme leurs premières couches.
Ils demandent juste de faire table rase de tout ce qui précède : des politiciens versatiles, qui s’arrangent avec leur bonne conscience tant que leurs privilèges sont saufs depuis une cinquantaine d’années
Dans les pays où les frustrations se règlent à coups de pistolets, ça s’appelle une révolution…
Mais nous sommes au Sénégal, une République pas comme les autres.