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25 novembre 2024
International
par Macky Sall
LETTRE À TOUS MES CAMARADES RÉPUBLICAINS
Je reste le président du parti et serai toujours avec vous. La démocratie est d'abord une succession de cycles. L'essentiel n'est pas de perdre ou de gagner. L'essentiel est d'être constamment en alerte lorsque l'intérêt de notre pays est en jeu
Au moment de quitter le pouvoir ce 2 avril 2024, j'exprime au peuple sénégalais dans son entièreté, ma profonde gratitude pour sa confiance renouvelée à maintes occasions pendant les douze années où j'ai eu l'honneur de présider aux destinées de notre nation et à mes camarades de l'Alliance Pour la République, mes chaleureux et infinis remerciements.
Depuis le 1er décembre 2008, militants de l'Alliance Pour la République des premiers heures, concitoyens de bonne volonté et autres fils de la République qui nous ont rejoints dans le vaste chantier de la construction nationale, vous n'avez cessé de me témoigner de votre soutien indéfectible dans la mise en œuvre de notre vision commune pour un Sénégal émergent. Un Sénégal de tous, un Sénégal pour tous.
Nous avons réussi ensemble à écrire de belles pages de l'histoire de notre pays. Nous continuerons ensemble à écrire de nouvelles pages, en toute responsabilité et dans la droite ligne de nos convictions démocratiques et républicaines.
Chers camarades de l'Alliance Pour la République, je vous exhorte, sur ce chemin de nouvelles conquêtes, de rester soudés, résolument tournés vers l'avenir. La démocratie est, d'abord, une succession de cycles. L'essentiel n'est pas de perdre ou de gagner.
L'essentiel est d'être constamment en alerte lorsque l'intérêt de notre pays est en jeu, lorsque le bien-être des populations est en jeu.
Je vous recommande donc de rester en alerte, d'être plus que jamais ancrés dans notre tradition républicaine, de regarder fermement vers les nouveaux horizons pour de nouvelles victoires.
Je vous recommande de rester dignes et engagés en agissant dans le respect des institutions, de la République, des principes démocratiques et de l'éthique républicaine.
Je vous recommande de reprendre le travail à la base, parmi et aux côtes de nos vaillantes populations, car elles sont la source de la légitimité et le siège par excellence de la souveraineté.
Je vous recommande enfin de consolider la cohésion de notre parti et de perpétuer la solidarité avec nos partenaires de la grande coalition Benno Bokk Yaakaar, de procéder au niveau de toutes les communes, à l'évaluation exhaustive de l'élection présidentielle du 24 mars 2024 afin d'en tirer un bilan objectif et d'envisager les perspectives de relance et de remobilisation de notre parti et de tous ses membres.
Mes chers camarades de l'APR Yaakaar, je reste le président du parti et serai toujours avec vous, toujours à vos côtés, pour défendre les acquis de notre pays et dicter à l'histoire de nouvelles conquêtes pour que les aspirations de notre peuple se traduisent en réalité.
Je sais que nous pouvons, ensemble, compter sur les jeunes et les femmes de notre parti, l'Alliance Pour la République, fer de lance de tous nos combats, de toutes les mutations heureuses de notre société et garantes de la préservation de nos acquis.
Unis et mobilisés, les portes de l'avenir nous restent ouvertes.
Vive le Sénégal
Vive la République
Vive l'Alliance pour la République
par l'éditorialiste de seneplus, tidiane sow
IL NE FAUDRAIT PAS QUE TOUT CHANGE POUR QUE RIEN NE CHANGE
EXCLUSIF SENEPLUS - Cette participation électorale massive ne traduit pas comme de coutume, une volonté de punir un camp, mais bien un désir éperdu de retrouver de l’espoir
Le 2 avril 2024, une image forte se dessinera au bout de l’avenue de la République. A mesure qu’on avancera, l’image grossira, on découvrira un Macky triste, agrippé aux grilles du palais. Un agent préposé à la présidence, paternel le prendra par l’épaule et lui dira doucement de circuler*. Ce temps arrive et c’est demain.
Comme disait Saint Beuve « Il laissera moins de vide, qu’il n’aura occupé de place ». Oui, aujourd’hui c’est le 2 avril, Macky Sall n’est plus président de la République. Cela fait douze ans que nous luttons contre sa mauvaise gouvernance et ce jour est arrivé. Enfin il s’est ratatiné et rentrera bien vite dans le néant.
Que dire de ses hommes ?
Entrés pauvres comme job dans la politique, ils la quitteront riches comme Crésus. Leur société de jouissance vient de perdre leur guide. Ces arrivistes, hédonistes, profiteurs en tous genres en feront difficilement leur deuil.
Qui est celui qui a trempé dans toutes les infamies du président ? Qui est celui qui préparait le terrain pour les mensonges et en assurait le service après-vente ?
Il mentait avec l’autorité d’un licteur que même moi, pas juriste pour un sous, pouvait lui apporter la contradiction. Il a sombré dans sa vieille ville de Rufisque.
Il faudra qu’ils rendent gorge. Comme dit le proverbe africain, « il faut frapper le cadavre pour que le vivant se corrige ». Point d’impunité.
Tout cela est bien fini. Nous n’aurons plus des ministres et autres personnages haut en couleur venir nous seriner des salmigondis. Nous en avions assez d’entendre ceux qui ne faisaient rien, parler à longueur d’antenne. Qu’aura apporté un FN à la République ? Qu’aura apporté un MMN à la République ? La liste est longue ; Eux tous, aveuglés par le biais de normalité, ne voyaient pas la catastrophe à laquelle ils couraient. Ils avaient toujours cru que l’argent, les blindés arroseurs d’eau, les fermetures d’université achetaient le silence. Ils avaient oublié que les bulletins de vote sont encore plus forts que les canons et les grenades. Ne virent-ils pas que les chars de Tiananmen furent arrêtés par un bras ?
Macky n’a abdiqué que parce que sa réputation fut mise en cause à l’étranger. À partir de ce moment, il a épuisé son désir de rattraper ce pouvoir qui le fuyait, comme ce chasseur qui n’a d’yeux que pour ce lièvre qu’il poursuit, oubliant le gibier qu’il a déjà dans sa besace.
Macky Sall aura donc au final échoué car il n’aura pas atteint son objectif de "réduire son opposition à sa plus simple expression". Il a certes remporté des victoires d’étapes : Karim et Khalifa furent mis au tapis et même à l’ombre. Sonko sera son cadavre récalcitrant. Macky finit son mandat défait en rase campagne dans une pagaille indescriptible et une incompréhension totale. Lui qui était rentré sous les applaudissements ne sortira hélas pas sous les hourras.
La réception dans « son » palais, de Diomaye et de Sonko, acheva d’exhiber à la face du monde sa plus cuisante défaite : avoir passé ses magistères à chercher à mettre hors d’état de nuire un adversaire, y réussir en l’emprisonnant pour finalement être obligé, sans qu’il le demande, à le libérer dix jours avant le vote.
Pas plus que lui Macky Sall, à l’époque, soustrait à la vigilance de Wade qui n’avait alors d’yeux que pour ses supposés vrais adversaires, Bassirou Diomaye aura échappé à sa surveillance, tout occupé qu’il fut, à barrer la route à Sonko. L’histoire se répète. L’existence des grands hommes est tracée d’avance.
Voila cet épisode est maintenant tourné, sur son épitaphe on lira : « Ci-gît un monarque qui fit plus pitié que d’envie ».
Place au nouveau pouvoir
Il ne faudrait pas que cette bourrasque qui a soufflé ce 24 mars soit vaine. Cette participation électorale massive ne traduit pas comme de coutume, une volonté de punir un camp, mais bien un désir éperdu de retrouver de l’espoir et voir le Pastef dérouler son projet. Sonko a fait sa part en s’effaçant au nom du projet et en désignant Diomaye. A ses camarades de comprendre que l’échec n’est pas une option ! L’avenir du pays en dépend. Nous sommes condamnés à réussir sinon la malédiction qui frappe les autres pays du continent nous tombera dessus à notre tour.
Il faudra pour cela, une communauté nationale soudée. Elle ne saurait l’être si une majeure partie d’entre elle souffre de la faim et des difficultés de la vie quotidienne. Le projet exigera donc d’engager des luttes et des sacrifices, qui seuls, nous permettront de gagner les trophées que nous méritons. Nous devrons emprunter des chemins où nous ne sommes jamais allés, longer des chemins escarpés, où le moindre faux-pas mènera à l’abîme. S’y engouffreront des hommes et des femmes de valeur, pétris de courage et travailleurs, ayant un sens aigu de l’éthique et de respect de la chose publique. C’est cette exigence qu’appelle de reconstruire la grandeur du pays. C’est de ce leadership éclairé, capable de mobiliser les énergies dont le pays aura besoin. Voilà ce qu’on attendra du parti Pastef et de ses alliés. D’être une machine d’entrainement pour la transformation du Sénégal. Pour cela, il devra disposer de ses meilleurs cadres dans ses rangs et ne pas les migrer tous vers les dorures de l’exécutif. Il faudra se délester de ceux qui préfèrent la facilité au travail, la jouissance à l’effort.
Il faut que nous cessions d’être un peuple enjoignant ceux qui nous dirigent de faire notre bonheur. Nous serons d’éternels déçus car ils ne peuvent pas le faire. On leur demande d’organiser et de galvaniser notre société afin que nous puissions tous travailler pour sa postérité.
Qui d’autre que Sonko pour mener à bien ce Projet ?
Lui seul, pourra impliquer le peuple dans sa propre transformation et imposer dans le cadre de la rupture prônée, l’aggiornamento de la classe politique que beaucoup, au fil des législatures se refusent à entamer.
Président du parti ou Premier ministre et président du parti, il pourra mener cette révolution tant attendue.
Le Sénégal, comme le disait une vieille figure socialiste, n’a pas besoin de surhommes mais d’hommes sûrs dans ces moments de son histoire. Soyons prêts.
Dr C. Tidiane Sow est coach en communication politique.
par Oumou Wane
MACKY-SONKO, LE DINOSAURE CONTRE LE MOUSTIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - L’on se demande bien à la veille de l’investiture de Bassirou Diomaye Diakhar Faye qui a finalement été le nain politique dans cette tragi-comédie. Qui a fait de l’autre une seule bouchée…
La paire Diomaye-Sonko, si jeune par l’âge et si mûre dans les actes qu'elle a posés ces années durant pour faire face à l’adversité, a fini par tourner en bourrique le dinosaure Macky Sall jusqu’à lui faire perdre la boule.
Au début, il s’agissait de se débarrasser d’un jeune petit inspecteur des impôts récalcitrant qui empêchait de tourner en rond, qu’il fallait radier de la fonction publique. Ce fut fait devant les yeux ébahis des Sénégalais, allergiques à tout excès de pouvoir, venant surtout de la part d’un président qui a lui-même été victime de brimades de son prédécesseur, sans commune mesure bien entendu avec ce à quoi nous avons assisté, les yeux écarquillés et la main collée à la bouche. Le président sortant ne voulut pas voir ce qui le guettait en s’acharnant sur le jeune Sonko. Toutes les fois que le jeune inspecteur endurait une disgrâce, les Sénégalais se hissaient comme un seul homme, à leur corps défendant, pour le gratifier d’une grâce afin de laver chaque crasse qu’il subissait.
Comme dans un théâtre tragique, le dinosaure et le moustique s’affrontèrent des années durant. À chaque fois que le dinosaure dégainait une arme non conventionnelle, le moustique lui infligeait une piqûre atroce qui lui faisait tellement mal qu’il finit par sortir toute son armada devant les yeux ébahis du monde entier.
Animé par l’énergie de l’émotion, il abandonna toute maîtrise et, fidèle à sa stratégie de réduire l’opposition à sa plus simple expression, il finit par se réduire lui-même à sa plus simple expression.
Le moustique finit en prison, entre quatre murs.
C’est cette promesse anti-démocratique faite en 2014 à Kaffrine qui lui a valu cette déroute aujourd’hui. Macky n’a pas seulement perdu le pouvoir parce qu'il n'avait pas droit à un troisième mandat. Pire, il a aussi compromis sa crédibilité personnelle en tant que chef d'État, censé être équidistant et garant des libertés et de la séparation des pouvoirs.
Cette guerre absurde contre Sonko, menée si loin sans qu'il ne veuille entendre raison avant qu'il ne soit trop tard, l'a déplumé et l'a laissé nu !.
Cet extrait du succulent éditorial de Fadel Dia, publié le 14 février 2024 dans Sud Quotidien et repris sur SenePlus.com, résume bien la situation :
« La littérature orale pulaar, riche en dictons et proverbes, évoque souvent la tragique histoire de la danse du Fou. Le Fou danse, le public admire d’abord ses pirouettes s’étonne qu’il les ait réussies, l’applaudit, s’amuse de ses chutes et les pardonne. Le public, bonne fille, se dit qu’après tout sa danse ne durera que quelques instants et qu’il finira par céder la place car d’autres danseurs, plus frais, s’impatientent au bord de la piste. Mais, voilà le Fou ne sait pas que le temps lui est compté pour cet exercice, il continue donc à tourner sans s’apercevoir qu’il n’amuse plus le public, que celui-ci a besoin de changement, alors que non seulement il ne se renouvelle pas, mais qu’il fait de plus en plus de faux pas. Il est victime de l’usure et sa glande de vanité est si grosse qu’il fait plus attention aux applaudissements qu’aux sifflets. On le chahute d’abord, puis on s’exaspère, on veut le forcer à quitter l’arène, mais inconscient du danger, il résiste et on finit par l’expulser en le trainant par les pieds ! »
Pendant ce temps, cloîtré derrière les quatre murs de sa prison au Cap Manuel, le moustique concocta le venin final. Convaincu qu'il serait empêché d’être candidat malgré deux décisions de justice, il envoya une nuée de candidats, persuadé que l’un de ses moustiques finirait bien par se glisser subrepticement dans la liste finale des candidats. Il en plaça 3. Ce qui devait arriver arriva. Son jumeau Bassirou Diomaye Diakhar Faye, fut élu au premier tour de l’élection présidentielle du 24 Mars 2024 Président de la République du Sénégal.
Et maintenant ?
Le dinosaure, qui passera le témoin à son successeur ce 2 avril 2024, met les bouchées doubles sur des dossiers en instance, accroche des breloques pour services rendus par-ci par-là, fait des réformes de dernière minute qui sèment la confusion en attendant d’aller voguer ailleurs. Ici, les attentes sont incommensurables. Avec un âge médian de 19 ans, l’élu Diomaye et son mentor faiseur de roi ne seront pas seulement les têtes de l’exécutif mais seront comme des grands frères qui prennent la main de leurs jeunes frères et sœurs. Cet aspect psychologique de leur communication à leur égard sera l’une des clés de leur réussite et prolongera leur état de grâce. La durée de celui-ci dépendra de deux choses en réalité.
Que Sonko, le moustique en chef, soit nommé d’ores et déjà Premier ministre pour mettre en musique leur programme de rupture et surtout pour brider l’impatience et la soif des jeunes d’en découdre hic et nunc avec l’ancien régime. Bien sûr, certains esprits éculés pensent que Sonko ne doit pas déranger le président élu dans un premier temps, qu’il devrait se mettre en retrait. Idée saugrenue qui ne mérite même pas de commentaire.
En outre, l’initiative citoyenne et nationale des jeunes sénégalais, à travers l’opération Set Setal montre à suffisance la place qu’occupent dans leur cœur les grands frères ou jumeaux Ousseynou et Assane. Cela me rappelle les années 2000 lorsque Me Abdoulaye Wade accéda à la magistrature suprême, les jeunes d’alors, gonflés à bloc, étaient prêts à balayer la place de l’Indépendance sur une simple injonction du maître.
En un mot, Ousseynou moy Assane, Assane moy Ousseynou devrait-on dire ! À les observer, pendant que l’un sera appelé à gérer la destinée du pays, l’autre sera occupé à accomplir le destin du pays. La jeunesse sénégalaise est suspendue à leurs lèvres et prête à entrer en action. Un discours de vérité s’impose aux jeunes. Naturellement, tout le monde ne pourra être salarié mais l’essentiel d’entre eux devrait pouvoir entreprendre et s’armer de patience. Aux grands frères d’avoir la communication idoine à la hauteur des enjeux.
Évidemment, pour cela, quels que soient les impératifs, urgences ou autres, le lien ne devra jamais être rompu avec leurs petits frères et petites sœurs auto-désignés. Cette opération de nettoiement national est l’occasion finalement de réorganiser les quartiers en cellules citoyennes chargées d’abord d’expliquer leur programme aux résidents et d’élaborer par la suite avec eux les opportunités et doléances dans les domaines de l’environnement, de l’emploi et de la citoyenneté « un esprit sain dans un corps sain », lançant ainsi les nouvelles initiatives de quartier.
Pour conclure, avec le recul, l’on se demande bien à la veille de l’investiture du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye comme 5ème président de la République du Sénégal, qui a finalement été le nain politique dans cette tragi-comédie ! Qui a fait de l’autre une seule bouchée… L’histoire immédiate semble avoir décisivement tranché la question. Ainsi soit-il !
Oumou Wane est présidente de Citizen Media Group – africa 7tv.
UN PRÉSIDENT, DEUX PREMIÈRES DAMES
Le Sénégal entre dans l'histoire avec l'élection de son premier chef d'État polygame. Bassirou Diomaye Faye assume publiquement sa relation avec deux femmes. Une situation sans précédent qui relance le débat sur la polygamie dans le pays
(SenePlus) - Une scène jamais vue auparavant et rapportée par l'AFP s'est produite peu avant la fin de la campagne pour l'élection présidentielle du 24 mars 2024. Bassirou Diomaye Faye, candidat de la rupture et du panafricanisme, est monté sur l'estrade tenant la main de ses deux épouses, Marie et Absa. Cette apparition publique de M. Faye aux côtés de ses deux femmes a replacé la question sensible de la polygamie au cœur du débat national.
M. Faye a été élu à la tête du Sénégal dès le premier tour avec 54,28% des suffrages. Originaire du même village que lui, Marie Khone est sa première épouse depuis 15 ans et mère de ses 4 enfants. Il a épousé Absa il y a un peu plus d'un an. "C'est une consécration de la tradition de la polygamie au sommet de l'État avec une situation qui va coller à la réalité sénégalaise", a commenté le sociologue Djiby Diakhaté auprès de l'AFP.
Bien que pratiquée par une part importante de la société, notamment en milieu rural, la polygamie demeure un sujet délicat. Selon un rapport de l'Agence nationale de la statistique et de la démographie datant de 2013, 32,5% des Sénégalais mariés vivent dans des unions polygames. Cependant, de nombreuses femmes la jugent "hypocrite et injuste" à leur égard. La Commission des droits de l'homme de l'ONU la considère même comme une discrimination dans un rapport publié en 2022.
La sociologue Fatou Sow Sarr a partagé sur les réseaux sociaux que "la polygamie, la monogamie, la polyandrie sont des modèles matrimoniaux déterminés par l'histoire de chaque peuple", avant de préciser que "l'Occident n'a aucune légitimité pour juger nos cultures". Les séries télévisées sénégalaises comme "Maîtresse d'un homme marié" ou "Polygamie" ont également mis en lumière les tensions au sein des familles confrontées à cette pratique.
Pour la professeure d'histoire et ex-ministre de la Culture Penda Mbow, interviewée par l'AFP, "c'est totalement inédit" d'avoir deux Premières Dames. "Cela signifie que le protocole doit être revu". Reste à voir comment sera géré ce précédent historique au sein de la présidence sénégalaise.
AU MALI, DES PARTIS POLITIQUES ET DES ORGANISATIONS RÉCLAMENT UNE PRÉSIDENTIELLE
Les expressions d'opposition sont devenues exceptionnelles sous la junte, étouffées par les injonctions à l'unité nationale et les mesures répressives.
Plus de 80 partis politiques et organisations de la société civile au Mali réclament l'organisation "dans les meilleurs délais" d'une élection présidentielle et la fin de la transition dans ce pays sahélien dirigé par une junte depuis 2020, soulignant que la transition a pris fin le 26 mars dernier.
Un premier groupe formé d'associations et de partis politiques au Mali "demande aux autorités en place, au regard du vide juridique et institutionnel (...) de créer les conditions d'une concertation rapide et inclusive, pour la mise en place d'une architecture institutionnelle, à l'effet d'organiser, dans les meilleurs délais l'élection présidentielle", selon les termes d'un communiqué publié dimanche soir. Les signataires du communiqué ajoutent qu'ils auront recours à "toutes les voies légales et légitimes, pour le retour" du Mali "à "l'ordre constitutionnel normal et dans le concert des Nations, gage de la stabilité politique".
De son côté, le Réseau des défenseurs des droits humains au Mali (RDDHM) qui regroupe une cinquantaine d’organisations locales, a lancé, dans un autre communiqué, le même appel à la junte. "Le pays traverse des difficultés énormes et la transition n'a pas vocation à régler tous les problèmes du pays. Il est temps de sortir de cette impasse, d'autant plus que le dernier report de la transition a expiré le 26 mars", souligne son président Souleymane Camara, qui appelle à un retour de "l’ordre constitutionnel".
La junte dirigée par le colonel Assimi Goïta avait décrété en juin 2022 que les militaires céderaient le pouvoir aux civils à l'issue d'une période dite de transition s'achevant le 26 mars 2024, après une présidentielle prévue en février de la même année. Les militaires ont depuis annoncé le report de la présidentielle à une date toujours inconnue. Ils n'ont donné aucune nouvelle indication quant à leurs intentions après le 26 mars.
Les expressions d'opposition sont devenues exceptionnelles sous la junte, étouffées par les injonctions à l'unité nationale et les mesures répressives. Depuis le putsch d'août 2020, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) s'est évertuée en vain à limiter au maximum le maintien des militaires au pouvoir. La junte a annoncé le retrait du Mali de la Cedeao.
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LES PROVOCATIONS DE TAHIROU SARR
Le patron du mouvement dit nationaliste revendique ouvertement son racisme anti-immigrés à la télévision. Visant particulièrement les Guinéens, il appelle sans détour à leur expulsion du pays
(SenePlus) - Le Sénégal est secoué par une polémique concernant les propos ouvertement racistes de Tahirou Sarr, président du Mouvement nationaliste sénégalais (MNS). Lors d'une interview accordée à un média local, ce dernier n'a pas renié son racisme, assumant clairement ses prises de position hostiles aux immigrants.
"Je l'assume. J'assume être le raciste qu'on dit", a lancé Tahirou Sarr, une déclaration choc révélant l'extrémisme de ses vues. À la tête d'un mouvement se réclamant du nationalisme, il appelle régulièrement à l'expulsion des étrangers en situation irrégulière vivant au Sénégal.
Sa cible privilégiée est la communauté guinéenne, la plus importante d'un point de vue numérique avec 43% des immigrés selon l'Agence nationale de la statistique et du développement (ANSD). "Les Guinéens travaillent au noir, font baisser les salaires et prennent les emplois des jeunes Sénégalais", accuse Tahirou Sarr.
Pourtant, les étrangers ne représenteraient que 2% de la population locale d'après les chiffres officiels de l'ANSD. Malgré ces faits, le leader nationaliste bénéficie d'un soutien certain au sein d'une partie de la société sénégalaise. Une campagne a ainsi été lancée sur les réseaux sociaux pour plaider sa nomination au ministère de l'Intérieur auprès du nouveau président Bassirou Diomaye Faye, avec qui il est réputé proche.
En juin 2023, dans la lignée des violentes manifestations en soutien à Ousmane Sonko, une centaine de Guinéens avaient été expulsés du pays.
Au Sénégal, un mouvement nationaliste fait polémique et appelle à l’expulsion des étrangers illégaux, notamment des Guinéens : pic.twitter.com/Cxk7GlW8bw
Canulars, attrapage et poisson en papier : derrière les facéties du 1er avril se cachent peut-être de vieilles traditions dont les origines demeurent floues. Retour sur les différentes pistes évoquées par les érudits sur la genèse de cette étonnante coutu
(SenePlus) - D'où vient la tradition des blagues et farces du 1er avril? Selon un décryptage du journal Le Monde, l'origine de cette coutume remonterait à un changement de calendrier survenu sous le règne du roi Charles IX au 16e siècle. Jusqu'alors, l'année civile débutait le 25 mars en France, date correspondant à la fête de l'Annonciation. Or, à partir de 1564, une réforme fait démarrer l'année au 1er janvier, comme dans la majeure partie des pays chrétiens.
"Une tradition assez établie – héritée des usages à Rome, où on baptisait ces présents « étrennes », en l'honneur de la déesse Strena – amenait les Français à se faire des cadeaux pour célébrer le passage de l'année, à la période du 25 mars au 1er avril", indique le décryptage du Monde. Cette coutume aurait alors été maintenue mais "pour rire", donnant lieu à des blagues et canulars pour marquer ce "faux" nouvel an fixé désormais au 1er janvier.
L'origine du symbole du poisson associé à cette journée est quant à elle plus incertaine. Comme le rapporte le journal, le grammairien Pierre-Marie Quitard avait recensé au XIXe siècle diverses hypothèses à ce sujet. Il évoque par exemple "l’histoire d’un prince de Lorraine, prisonnier à Nancy sur ordre de Louis XIII, qui se serait évadé en traversant la Meurthe à la nage, un 1er avril". Autre explication avancée, la référence au calendrier zodiacal, le mois d'avril correspondant au signe des Poissons.
Le grammairien évoque aussi "la coutume d’attraper des gens simples et crédules en leur offrant un appât qui leur échappe comme le poisson, en avril, échappe aux pêcheurs". Ou encore une possible allusion, selon une hypothèse du XVIIe siècle, "à la passion du Christ, et à son renvoi d’Anne à Caïphe, de Caïphe à Pilate, etc.", figurée autrefois par le poisson pour ne pas offenser la figure de Jésus.
Ainsi, comme le souligne le décryptage du Monde, les origines du poisson restent incertaines. Symbole sans doute issu de diverses traditions, il s'est imposé comme emblème des farces du 1er avril.
CANAL+ ACQUIERT UNE PARTICIPATION MINORITAIRE DANS MARODI TV
De "Maîtresse d'un homme marié" à "Pod et Marichou", les séries de Marodi TV ont conquis des millions de téléspectateurs ouest-africains. Pour asseoir son leadership et anticiper la concurrence à venir, la société sénégalaise s'adosse au groupe français
(SenePlus) - Le groupe audiovisuel français Canal+, filiale du conglomérat Vivendi, a annoncé être devenu actionnaire minoritaire de Marodi TV, un important producteur et distributeur sénégalais de séries télévisées.
Créée en 2014 par l'entrepreneur sénégalais Serigne Massamba Ndour, Marodi TV s'est rapidement imposée comme un acteur majeur de l'industrie culturelle en Afrique de l'Ouest grâce au succès de ses feuilletons télévisés comme "Maîtresse d'un homme marié", "Pod et Marichou" ou "Karma", qui ont cumulé plus de 3 milliards de vues sur YouTube.
Distribuées sur les chaînes de télévision locales et panafricaines, ainsi que sur les plateformes numériques, ces séries produites en wolof et en français ont contribué à renouveler la production audiovisuelle sénégalaise. "On avait besoin de fonds pour faire plus de production et distribuer un peu partout dans le continent", explique Serigne Massamba Ndour, cité par RFI.
C'est dans cette optique qu'un accord financier a été trouvé avec Canal+, "un partenaire stratégique avec qui on partage la même vision et les mêmes ambitions pour l'Afrique", selon le dirigeant de Marodi TV. Une opportunité que ne pouvait manquer le groupe français, dont les contenus africains "sont en tête des audiences" auprès de ses 8 millions d'abonnés sur le continent.
"Il y a 20 ans, nos offres s'adressaient à une élite expatriée mais aujourd'hui notre expansion s'est faite dans toutes les capitales africaines" et répond à la demande d'histoires locales, souligne Fabrice Faux, directeur des programmes de Canal+, cité par RFI. Avec cet investissement dans Marodi TV, qui produit des contenus en "wolof, pulaar et français", le groupe français entend renforcer son catalogue "face à la concurrence des plateformes américaines".
Après des prises de participation dans les nigérian Rok Studios, ivoirien Plan A et rwandais Zacu Entertainment, Canal+ poursuit ainsi son développement dans l'industrie culturelle africaine afin de fournir à ses abonnés toujours plus de contenus "entièrement créés et fabriqués en Afrique".
VIDEO
BIRAME SOULEYE DIOP TRACE LA FEUILLE DE ROUTE DU NOUVEAU POUVOIR
Le lieutenant d'Ousmane Sonko, lève le voile sur les premiers chantiers. Rigueur budgétaire, assainissement des finances publiques, relance de l'emploi... Le vice-président du parti dissous prévient : le Sénégal d'après sera aux antipodes du régime déchu
Dans un entretien accordé à RTS ce dimanche 31 mars 2024, Birame Souleye Diop, premier vice-président du parti dissous Pastef d'Ousmane Sonko et président du groupe parlementaire d'opposition Yewwi Askan Wi, a dressé les grandes lignes des priorités du nouveau pouvoir. Malgré les spéculations, il a nié toute négociation avec l'ancien régime pour accéder à la présidence.
Le chemin semé d'embûches qui a mené à la victoire de Bassirou Diomaye Faye a été long de dix ans, jalonné d'épreuves comme les emprisonnements répétés des dirigeants et l'assassinat de militants. Mais l'espoir incarné par le nouveau président a transcendé ces obstacles, renforcé par un programme politique minutieusement élaboré depuis 2019.
Contrairement aux habitudes, ce projet n'a pas été rédigé à la hâte mais construit par 1400 cadres durant 4 ans, puis challengeé par des experts neutres. Objectif : répondre aux attentes légitimes du peuple, trop longtemps négligées selon M. Diop.
Parmi les urgences : réduire le train de vie de l'État, lutter contre l'évasion fiscale et la corruption, faciliter l'emploi des jeunes. Le nouveau pouvoir donnera aussi la priorité à la souveraineté, notamment monétaire. Un sujet qui fait débat mais que M. Diop justifie : "Pourquoi avoir peur d'assumer notre souveraineté ?"
S'il promet un gouvernement rationalisé, M. Diop reste prudent sur la composition et le nombre de ministres. Quant au rôle d'Ousmane Sonko, son importance passée est reconnue mais son avenir reste flou. "Il n'y a ni dualité, ni contradiction. C'est Bassirou Diomaye Faye le chef", tranche le vice-président.
DUBAÏ, LE NOUVEL ELDORADO DES PRÉDATEURS D'AFRIQUE CENTRALE
De la République du Congo au Cameroun, Dubaï concentre les investissements de nombreuses élites afrcaines. Ministres, juges, députés : une enquête a identifié leur patrimoine caché dans l'émirat
(SenePlus) - D'après une enquête du site Afrique XXL, Dubaï est devenu le nouvel eldorado des richesses mal acquises en Afrique centrale. Une analyse de la base de données du Center for Advanced Defense Studies a permis d'identifier pas moins de 72 ministres, députés, hommes d'affaires des pays de la Cemac possédant des biens immobiliers de luxe à Dubaï, pour une valeur totale de plus de 50 millions d'euros.
Parmi ces propriétaires controversés, la députée camerounaise Moufta Halia Moussa détiendrait pas moins de huit appartements estimés à 13,8 millions d'euros. L'homme d'affaires tchadien Hissein Bourma Ibrahim, beau-frère de feu Idriss Déby, posséderait quant à lui une villa, sept appartements et un centre commercial valant plus de 7 millions de dollars. La famille de l'ancien président tchadien détiendrait plus de 2,3 millions de dollars de biens.
Autre figure éminente identifiée, Marie-Madeleine Mborantsuo, ancienne présidente de la Cour constitutionnelle gabonaise, ainsi que plusieurs proches collaborateurs du président congolais Denis Sassou-N'Guesso. "Il est inquiétant de voir des fonctionnaires tels que des juges ou des élus tels que des députés investir à Dubaï sans déclaration claire de leurs biens", déplore Jean Mballa Mballa du Cradec.
Contactée, la députée Moufta Halia Moussa n'a pas donné suite. Tout comme le ministre congolais Raymond Zéphirin Mboulou, qui nie tout bien à Dubaï malgré sa présence dans la base de données. Pour les experts, "Dubaï est devenu le nouvel Eldorado de nos autorités" car "plus discret", relève Claude Hyepdo de Transparency International Cameroun. Un enrichissement qui se fait souvent "au détriment du développement local", dénonce l'ONG tchadienne Transparence+.