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22 avril 2025
International
DERRIERE LE MIRAGE DE LA PEAU CLAIRE, LES DANGERS CAMOUFLÉS
De l'idéal de beauté à la quête du teint clair, les injections dépigmentantes envahissent les marchés d'Afrique de l'Ouest. Enquête sur un business florissant mais peu réglementé
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 07/03/2024
De nombreuses femmes en Afrique de l'Ouest ont recours à des injections pour éclaircir leur teint de peau, malgré les risques sanitaires importants liés à ces pratiques, selon un reportage de l'Agence France-Presse (AFP).
En Côte d'Ivoire, une femme du nom d'Anita (prénom modifié) s'est faite injecter à trois reprises sur un marché d'Abidjan "sans savoir ce que le liquide contenait", dans l'espoir de voir sa peau devenir plus claire. Elle a dû attendre dix jours sans résultat, se sentant "clairement arnaquée".
Son histoire illustre un phénomène répandu dans la région, sous l'influence d'un idéal de beauté privilégiant les teints clairs. "Un problème de santé publique mondial demandant une attention urgente", selon les termes employés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en novembre dernier.
Si des crèmes dépigmentantes circulent depuis longtemps, de nouveaux produits "injectables" dans les veines se sont répandus ces dernières années sur les étals, notamment auprès des jeunes femmes attirées par leur prétendu effet "plus rapide" et "uniforme", explique Marcellin Doh, président d'un collectif luttant contre la dépigmentation en Côte d'Ivoire.
Or, ces injections présentent des risques sanitaires importants qui n'ont pas été suffisamment documentés jusqu'à présent, alertent quatre dermatologues interrogés par l'AFP en Côte d'Ivoire et au Cameroun. Leurs effets secondaires supposés, comme les corticoïdes qu'ils pourraient contenir, peuvent entraîner diabète, hypertension, et même des troubles rénaux selon Grace Nkoro, dermatologue à l’hôpital gynéco-obstétrique de Yaoundé au Cameroun.
Dans son cabinet, elle a reçu plusieurs patientes ayant développé de tels problèmes après s'être injecté des produits achetés sur internet. Des consultations similaires ont également lieu à Abidjan selon Sarah Kourouma, dermatologue au CHU de Treichville, qui décrit des "femmes jeunes, instruites" présentant aujourd'hui "des pathologies de la peau comme l'acné, des affections laissant des cicatrices".
Au-delà des risques pour la santé, ces produits alimentent souvent des réseaux d'escroquerie. L'AFP a fait analyser en France un échantillon acheté en Côte d'Ivoire, étiqueté "Glutax 7000000 GM" et censé contenir du glutathion. Or le laboratoire parisien n'a détecté aucune trace de cette molécule.
Cet exemple illustre les arnaques répandues autour de ces produits dont la composition reste opaque, vendus à couvert sur les marchés ou sur des sites internet fournissant de fausses adresses en Italie ou aux Philippines. Même dans ce dernier pays, le produit "Glutax" a été épinglé par l'autorité sanitaire locale qui souligne son "danger potentiel".
Malgré les interdictions et les risques avérés, ces injections "blanchissantes" restent très demandées en Afrique comme en Asie du Sud-Est, répondant à des standards esthétiques "hérités de la période coloniale", explique la chercheuse Shingirai Mtero. L'OMS estime que le blanchiment de la peau touche encore jusqu'à trois-quarts de la population nigériane.
LE NIGER, LE MALI ET LE BURKINA CRÉENT UNE FORCE ANTI-DJIHADISTE
Les trois pays du Sahel dont les gouvernements ont été renversés par des coups d’État sont confrontés à des violences djihadistes depuis des années.
Les trois pays du Sahel dont les gouvernements ont été renversés par des coups d’État sont confrontés à des violences djihadistes depuis des années. Pour lutter contre ce phénomène, le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont franchi mercredi une étape supplémentaire dans leur rapprochement. Ils ont annoncé la création d’une force militaire conjointe pour éradiquer les djihadistes qui les frappent depuis longtemps. Ainsi, nous dit la source que : « Cette annonce suit la création par ces pays dirigés par des régimes militaires issus de coups d’État d’une Alliance des États du Sahel (AES), suivie de leur sortie de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qui avait menacé d’intervenir militairement après le putsch ayant renversé le 26 juillet au Niger le président élu Mohammed Bazoum. »
Réunis à Niamey, les chefs des armées des trois pays ont annoncé la mise en place d’une «Force conjointe» anti-djihadiste. Cette «Force conjointe des pays de l’AES sera opérationnelle dans les plus brefs délais pour prendre en compte les défis sécuritaires dans notre espace», indique le général Moussa Salaou Barmou, chef d’état-major nigérien des armées, dans un communiqué publié à l’issue de la réunion.
Dans un concept opérationnel, la source nous apprend encore que les contours et les effectifs de cette force n’ont pas été précisés :«Nous sommes convaincus qu’avec les efforts conjugués de nos trois pays, nous parviendrons à créer les conditions d’une sécurité partagée», a assuré le général Barmo qui a souligné que les trois armées étaient parvenues «à élaborer un concept opérationnel» qui «permettra d’atteindre les objectifs en matière de défense et de sécurité» dans l’immense territoire des trois pays. Au Niger, au Burkina et au Mali, confrontés à des violences djihadistes récurrentes et meurtrières, les gouvernements civils ont été renversés par des coups d’État militaires successifs depuis 2020.
Ces trois anciennes colonies françaises, ont tourné le dos à Paris et se sont rapprochées économiquement et militairement de nouveaux partenaires, dont la Russie, avant de se regrouper au sein de l’AES avec pour objectif final de créer une fédération. Fin janvier, ils ont également annoncé qu’ils quitteraient la Cedeao sans être tenus par un délai d’un an comme le prévoient les textes de l’organisation.
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL OFFICIALISE LA DATE DU 24 MARS
Le juge constitutionnel qui s'aligne ainsi sur la décision du président Macky Sall relève que la fixation de la date de l'élection et la convocation du corps électoral relèvent des prérogatives présidentielles
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 07/03/2024
Le Conseil constitutionnel du Sénégal a convoqué les électeurs pour l'élection présidentielle du 24 mars 2024. Dans un communiqué publié le 7 mars, l'institution a confirmé les décrets pris la veille par le chef de l'État fixant la date du scrutin.
Ces décrets, numéro 2024-690 et 2024-691, notifiés au Conseil constitutionnel par le président Macky Sall, convoquent officiellement le corps électoral pour l'élection présidentielle du 24 mars prochain.
Selon le communiqué signé par son président Mamadou Badio Camara, "la fixation de la date de l'élection et la convocation du corps électoral relèvent des prérogatives légales du Président de la République".
Cependant, le Conseil a dû "exercer ces prérogatives [...] par substitution, en vertu de son pouvoir de régulation, afin de pallier l'inertie de l'Administration et de satisfaire à l'exigence constitutionnelle de la reprise du processus électoral interrompu".
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL EXCLUT TOUT REPORT AU-DELÀ DU 2 AVRIL
Pour le juge constitutionnel, fixer le scrutin au 2 juin reviendrait à "créer un vide institutionnel non prévu par la Constitution", contredisant le "principe à valeur constitutionnelle de sécurité juridique et de stabilité des institutions"
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 06/03/2024
Le Conseil constitutionnel a rendu le 5 mars dernier une importante décision concernant l'organisation de l'élection présidentielle prévue en avril prochain. Réuni en session extraordinaire à la demande du président de la République, le gardien de la Constitution sénégalaise s'est prononcé sur trois questions clés soumises à son avis juridictionnel.
Report de la date du scrutin : non conforme à la Constitution
Dans un premier temps, le Conseil constitutionnel a analysé la proposition de reporter la date du scrutin au 2 juin 2024. Cette option avait émergé lors des discussions du dialogue politique national. Cependant, selon la haute juridiction, un tel report "ne trouverait de base légale ni dans la loi électorale ni dans [sa] décision n°1/C/2024" du 15 février précédent.
En effet, dans sa décision précitée, le Conseil constitutionnel avait jugé que "la date de l'élection du président de la République ne peut être reportée au-delà de la durée du mandat qui arrive à terme le 2 avril 2024". Or, fixer le scrutin au 2 juin reviendrait à "créer un vide institutionnel non prévu par la Constitution", contredisant le "principe à valeur constitutionnelle de sécurité juridique et de stabilité des institutions".
Citant abondamment sa propre jurisprudence, le Conseil a estimé que "la durée du mandat du président de la République ne peut être réduite ou allongée au gré des circonstances politiques". Il en a conclu que la date du 2 juin était "non conforme à la Constitution".
Maintien de la liste des 19 candidats validés
S'agissant de la seconde question, le Conseil a rappelé avoir examiné et validé la liste des 19 candidats à l'élection présidentielle par ses décisions des 12 janvier et 20 février derniers. Ni la Constitution, ni le Code électoral ne prévoient d'autres modalités de détermination de cette liste, a-t-il souligné.
En outre, l'article 92 de la Loi fondamentale dispose que les décisions du Conseil constitutionnel "ne sont susceptibles d'aucune voie de recours et s'imposent à toutes les autorités". Il a donc jugé que seul un réexamen de candidatures en cas de "double nationalité découverte postérieurement" était envisageable, conformément à l'article 34 de la Constitution.
Non applicabilité de l'article 36 alinéa 2
S'agissant enfin de l'accord sur l'application de l'article 36 alinéa 2 garantissant la continuité de l'État, le Conseil a estimé que cette disposition ne s'appliquait pas en l'espèce. En effet, celle-ci régit le cas où "le mandat du président en exercice arrive à son terme après l'élection de son successeur".
Or, dans la présente situation où l'échéance du mandat approche sans qu'un nouveau Président n'ait été élu du fait du report du scrutin, "l'arrivée à terme du mandat [...] n'est pas prévue par la Constitution". Le Conseil a donc jugé que cet article "n'est pas applicable" si le scrutin n'a pas lieu avant la fin du mandat actuel.
Cette décision du juge constitutionnel, longuement motivée, vient donc clore le débat sur les principales questions liées à l'organisation de l'élection présidentielle dont la date butoir du 2 avril approche à grands pas.
L'AMNISTIE AU VOTE
Adopté en commission la veille, le projet de loi portant amnistie politique arrive en séance plénière ce mercredi 6 mars. Entre soutien du gouvernement et critiques de l'opposition, le texte devrait animer les débats
La plénière devant examiner le projet de loi portant amnistie générale des faits commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, en lien avec des manifestations ou ayant des motivations politiques, a démarré à l’Assemblée nationale, a constaté l’APS.
Ce projet de loi adopté mardi par la commission des lois, de la décentralisation, du travail et des droits humains de l’Assemblée nationale sera défendu par la garde des Sceaux, ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall, au nom du gouvernement.
Le ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les institutions, Samba Sy, va également prendre part à cette séance plénière, aux côtés de sa collègue chargée du département de la Justice.
Macky Sall, dans un décret du 1er mars, a ordonné à la garde des Sceaux de présenter aux députés le projet de loi portant amnistie, qui vise notamment à apaiser le climat politique et social, selon le gouvernement.
Il vise également ‘’le renforcement de la cohésion nationale et la consolidation du dialogue national, tout en permettant à certaines personnes qui ont eu maille à partir avec la justice de participer pleinement à la vie démocratique’’.
‘’Le projet de loi survient pour amnistier les infractions commises tant au Sénégal qu’à l’étranger et couvrant une période allant de 2021 à 2024 […]. Il permettra à des personnes privées de leurs droits civiques et politiques d’être rétablies dans leurs droits’’, lit-on dans l’exposé des motifs du projet qui sera soumis aux députés.
Le texte affirme que ‘’sont amnistiés, de plein droit, tous les faits susceptibles de revêtir la qualification d’infraction criminelle ou correctionnelle, commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, tant au Sénégal qu’à l’étranger, se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques, y compris celles faites par tous les supports de communication, que leurs auteurs aient été jugés ou non’’.
‘’L’amnistie entraîne, sans qu’elle ne puisse jamais donner lieu à restitution, la remise totale de toutes les peines principales, accessoires et complémentaires, ainsi que la disparition de toutes les déchéances, exclusions, incapacités et privations de droits attachés à la peine’’, lit-on dans le document.
De nombreuses voix se sont élevées au sein de l’opposition et de la société civile pour désapprouver cette initiative.
LA GAMBIE DÉVOILE SON PLAN DE COUR INTERNATIONALE POUR JUGER YAHYA JAMMEH
La création d’une Cour internationale pour juger des crimes commis sous l’ère Yahya Jammeh se précise, alors que l’ancien président visé vit en exil en Guinée Équatoriale.
iGFM (Dakar) En Gambie, la création d’une Cour internationale pour juger des crimes commis sous l’ère Yahya Jammeh se précise, alors que l’ancien dictateur, qui a dirigé le pays de 1994 à 2017, vit en exil en Guinée Équatoriale. Des parlementaires ont terminé lundi 4 mars l’examen d’une loi pour un futur bureau du procureur dans le cadre d’une cour de justice hybride. Il s'agit de juger les multiples crimes commis sous ce régime.
Selon la loi analysée par les parlementaires, la cour hybride sera mise en place en deux temps. La loi destinée à créer le bureau du procureur, qui ne devrait pas être gambien, sera examinée et votée en mars. Le but étant qu’il commence son enquête très vite. La Cour hybride, elle, viendra ensuite et intègrera le bureau du magistrat instructeur.
Dans le même temps, le comité technique a commencé ses travaux prévus sur dix-huit semaines. Ses 12 membres, issus du ministère de la Justice, de l’ordre des avocats, de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), ou encore d’organisations de défense des victimes, doivent étudier les statuts juridiques et financiers de la future cour.
« Le but étant d’être prêt pour le sommet de la Cédéao en juillet », indique une bonne source.
Plusieurs points font déjà consensus. Le siège de la future cour devrait se trouver dans la capitale gambienne, à Banjul. Ses juges seraient à la fois Gambiens et étrangers, nommés a priori par la présidence de la Cédéao après études des candidatures par un comité de sélection.
Mais un point crucial entre dans l’équation : Yahya Jammeh est réfugié en Guinée Équatoriale. De multiples obstacles concernent une éventuelle extradition. Car la Guinée Équatoriale n’est pas membre de la Cédéao, mais le partenariat du pays avec l’organisation régionale pourrait mettre une forte pression sur Malabo pour livrer l’ex-président.
La cour devrait avoir compétence pour organiser des procès hors de Gambie : Yahya Jammeh pourrait donc être jugé à l’étranger si besoin. En tout cas, le ministère gambien de la Justice assure qu’il sera physiquement sur le banc des accusés et non pas jugé par contumace.
PASTEF S'ABSTIENT EN COMMISSION
Habitués à mener la charge contre les textes du pouvoir, le choix des députés du parti d'Ousmane Sonko vis-à-vis du projet de loi d'amnistie interroge. Que cache cette réserve soudaine de la principale formation d'opposition ?
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 05/03/2024
La commission des lois de l'Assemblée nationale s'est réunie le mardi 5 mars pour examiner le projet de loi d'amnistie initié par le président Macky Sall. Si celui-ci a globalement fait consensus auprès de la majorité présidentielle, certains élus de l'opposition ont choisi l'abstention.
Selon les chiffres rapportés par RFI, 16 députés se sont prononcés en faveur du texte, contre seulement 3 votes négatifs et 7 abstentions. Parmi ces derniers figuraient les 4 parlementaires de l'ex-Pastef (Parti des patriotes du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité), la formation dirigée par Ousmane Sonko, à en croire Seneweb et Emedia.
Ces élus de l'opposition, qui avaient l'habitude de s'opposer systématiquement aux initiatives gouvernementales, ont cette fois opté pour l'abstention. L'un d'eux, Birame Souleye Diop, est aujourd'hui président du groupe Yewwi Askan Wi à l'Assemblée.
Un député du Parti démocratique sénégalais (PDS), a aussi choisi l'abstention, un autre a voté pour. Quant aux élus de la coalition Yewwi Askan Wi, seuls ceux du Pur (Parti de l'unité et du rassemblement) ont voté contre le projet, selon les informations rapportées.
Ces positions contrastées laissent entrevoir que le débat autour de cette future loi d'amnistie, censée "pacifier le jeu politique" selon le président Macky Sall, s'annonce animé lors de son examen en séance plénière prévue le mercredi 6 mars. Il faudra alors un vote favorable de la moitié des députés présents + 1 pour le passage de la loi.
LA PERPÉTUITÉ REQUISE CONTRE L'EX-MINISTRE GAMBIEN OUSMAN SONKO
Le procès d'Ousman Sonko a repris lundi devant le Tribunal pénal fédéral. La procureure de la Confédération a requis la détention à perpétuité contre l'ancien ministre de l'Intérieur gambien. Celui-ci est jugé pour crimes répétés contre l'humanité
Le procès d'Ousman Sonko a repris lundi devant le Tribunal pénal fédéral. La procureure de la Confédération a requis la détention à perpétuité contre l'ancien ministre de l'Intérieur gambien. Celui-ci est jugé pour crimes répétés contre l'humanité, selon la magistrate.
Pour le Ministère public de la Confédération (MPC), il est indubitable qu'Ousman Sonko est coupable d'assassinats, tortures, viols et violations du droit à l'autodétermination sexuelle en tant que crimes contre l'humanité.
Dans son réquisitoire, la procureure a souligné que l'ancien ministre était coresponsable des actes commis par un groupe d'auteurs gravitant autour de Yahya Jammeh, qui présidait la Gambie à l'époque. Ces infractions se seraient inscrites dans le cadre d'une attaque systématique contre la population civile du pays.
Assassinats, lésions corporelles et viols
Le prévenu, âgé de 54 ans, répond d'assassinats, de lésions corporelles graves et de viols notamment. Le Parquet a également retenu l'homicide, la torture et la séquestration en tant que crimes contre l'humanité. Ces actes jouent un rôle central dans la perspective d'une condamnation.
Les faits se sont déroulés entre janvier 2000 et 2016. Pour une part, Ousman Sonko est considéré comme coauteur avec l'ex-président gambien Yahya Jammeh, ainsi que des dirigeants des forces de sécurité et des services pénitentiaires. D'abord membre de l'armée, l'accusé a été inspecteur général de la police nationale avant d'accéder au gouvernement.
Face aux accusations
La première partie du procès s'est déroulée en janvier. Le tribunal a entendu plusieurs plaignants privés, qui ont témoigné des tortures et mauvais traitements subis. Ils ont notamment accusé l'ancien ministre d'avoir fait partie d'un comité chargé d'éclaircir les circonstances d'une tentative de putsch en 2006 et d'avoir fait torturer des suspects dans ce cadre.
Durant les débats, le prévenu a rejeté tous ces griefs. Il a nié toute autorité sur l'unité spéciale des "Junglers". Cette dernière est tenue pour responsable de nombreuses tortures et exécutions extrajudiciaires en Gambie.
Ousman Sonko a également contesté avec véhémence le fait qu'il aurait été le bras droit du président Yahya Jammeh, même s'il a longtemps dirigé le ministère de l'Intérieur. Selon lui, il avait le même statut que les autres membres du gouvernement.
Par Vieux SAVANÉ
À SERIGNE BABACAR MBOW
Adepte du développement endogène, ancien soixante-huitard reconverti au Mouridisme, Serigne Babacar Mbow est décédé dans la nuit du vendredi au samedi 2 mars. On ne pleure pas un tel homme qui épouse l’éternité à travers ses œuvres.
Adepte du développement endogène, ancien soixante-huitard reconverti au Mouridisme, Serigne Babacar Mbow est décédé dans la nuit du vendredi au samedi 2 mars. Il a été inhumé à Mbacké Kadior où il s’était retiré avec sa famille et ses disciples pour les besoins d’une mission d’aménagement que lui avait confiée Serigne Cheikh Dieumb Fall, Khalif général des « Baye Fall ». Rendre hommage à Serigne Babacar Mbow est forcément continuer de s’émerveiller pour ce qu’il a pu construire et s’interroger sur ce que le Sénégal aurait pu devenir avec la démultiplication par les autorités politiques de l’expérience initiée à Ndem, un petit village du Baol, sis à quelque 12 kms de Bambey. Loin des gesticulations déclamatoires, il a su avec simplicité, pragmatisme et audace, transformer le foyer ancestral en terre d’opportunités. On ne pleure pas un tel homme qui épouse l’éternité à travers ses œuvres.
Aussi, pour lui rendre hommage, nous proposons aux lecteurs un article désespérant d’actualité, publié en Novembre 2012, qui nous rappelle le surplace dans lequel ne cesse de patauger le Sénégal. A force de calcul. A force de ruse. Bien loin de la prise en charge concrète et soutenue des besoins fondamentaux des populations, notamment les plus démunies, dont Serigne Babacar Mbow a été un exemple achevé..
L a pire des malédictions qui puisse s’abattre sur la tête d’une communauté humaine est de se voir interdit d’avenir. En somme, être dans l’impossibilité de bénéficier d’un horizon capable de se jouer du présent pour l’installer dans une espérance qui donne sens à la vie en l’actualisant dans un devenir. Et c’est justement de ne pas sentir une telle perspective qui fonde nombre d’esprits à chercher des réponses à leurs interrogations, à savoir : Où va le Sénégal de Macky Sall ? Quel en est le cap ? C’est parce que la dimension du sens se pose avec acuité, dans sa double acception de signification et de direction que, 7 mois après la gouvernance inaugurée par le nouveau chef de l’Etat, il est loisible de se rendre compte de l’impatience qui sourde de partout. Aucune couche sociale, aucun secteur n’est épargné. Tous désespèrent de n’entrevoir aucun échéancier dans les réponses à apporter aux multiples problèmes qui les assaillent. Et cette attente est d’autant plus difficile qu’elle ne rencontre aucune mesure hardie susceptible de tempérer ses ardeurs. Pourtant, on aurait pu imaginer, dans un pays où l’on a tendance à penser que la richesse est fonction de la proximité entretenue avec le pouvoir politique, que le nouveau président donne le la, en diminuant de façon drastique ses fonds spéciaux. En réduisant son salaire et ceux des ministres, en réduisant de façon drastique le parc automobile et la gamme des voitures. Au lieu de cela, il revient sur une promesse de rupture en faisant passer le gouvernement de 25 à 30 ministres, comme si ce renoncement à la parole donnée pouvait être gage d’ « efficience » et d’ « efficacité ».
On l’aura compris, Macky Sall, aurait pu frapper un grand coup en délivrant un message fort, du genre : « le pouvoir n’est pas une galette sucrée que l’on distribue aux amis et à la famille mais une mission dont le credo tient en un seul engagement ; servir plutôt que se servir ». Cela est d’autant plus impératif sous nos cieux qu’il y a une foultitude de combats à mener contre le chômage des jeunes, la vie chère. Contre l’insécurité en Casamance, la dépendance alimentaire, etc. Sûr qu’on ne se bousculerait certainement pas aux portillons du pouvoir comme de coutume, avec l’espoir de s’enivrer de ses effluves, si la problématique se posait à l’aune de ces batailles à mener.
Faut-il donc être décalé pour ne pas s’apercevoir que ce pays qui vient de réussir démocratiquement deux alternances politiques, a un fol appétit de vivre et de réussite. Une réussite qu’il sent à sa portée et qu’on ne cesse de lui voler, 52 ans après avoir recouvré sa souveraineté nationale, en favorisant l’émergence d’élites prédatrices et extraverties engluées dans des problématiques corruptogènes. Tout en étalant leur incapacité à s’incruster dans les plis d’une modernité critique susceptible de faire la part des choses et d’en finir avec les invectives faciles consistant notamment à se défausser sur un Occident accusé de tous les péchés.
RECENTRAGE
Le président se rend-t-il compte que ce pays n’en peut plus de se voir voler le désir d’y croire. Qu’il a envie de basculer dans une prise en charge de soi sans laquelle nulle autonomie n’est envisageable. C’est ce recentrage dont il question pour aller à la conquête de l’émergence économique. Il convient par conséquent de matérialiser l’idée des pôles de développement en partant de la gestion des potentialités régionales. A l’image de l’Ong des villageois de Ndem qui a inauguré la semaine dernière à Yoff, « l’Espace Commerce équitable d’artisanat et hébergement solidaire ». Y seront exposées les créations de la coopérative « MAAM SAMBA » du village de Ndem, sis à quelque 12 kms de Bambey, dans le Baol. Grâce à la foi et à la détermination d’un homme, Ababacar Mbow, et de son épouse, Soxna Aïcha, l’exode rural des jeunes n’est plus d’actualité dans cette contrée. Ils travaillent sur place dans la confection artisanale de toiles, de vêtements et de tissus d’ameublement, en coton cultivé par leurs soins. Ils s’adonnent au maraîchage doté d’un système de goutte à goutte, participant à leur autosuffisance alimentaire. Des écoles et postes de santé ont été construits, de même qu’un forage sans compter l’utilisation de l’énergie solaire.
Il faut se rendre sur place pour se rendre compte des multiples initiatives qui ont complètement transformé le quotidien du village de Ndem et ses environs. En fait, Ndem n’est qu’un exemple, disons… un esprit, et des initiatives similaires ne manquent certainement pas à travers le pays. Pourquoi alors ne pas s’imprégner de cet esprit, le diffuser partout en tenant compte des spécificités et des particularités de chaque localité ? Au lieu de cela, les services publics continuent d’être sourds et aveugles à toutes ces initiatives, préférant aller voir des expériences exogènes pour les besoins de leur Stratégie de croissance accélérée. Et pourtant, non loin de là, réside un exemple endogène sur lequel s’inspirer, comme l’a reconnu un de ses responsables. En tout état de cause, aucun pays ne peut véritablement se développer en refusant de s’appuyer sur ses propres forces, sur l’esprit de sacrifice et d’inventivité de ses populations tout en exigeant de ses dirigeants qu’ils soient eux-mêmes irréprochables. C’est à cette audace qu’est invité le premier Président du Sénégal né après l’indépendance.
*In Sud quotidien du 5 Novembre 2012
L’EX-PREMIER MINISTRE TOGOLAIS AGBÉYOMÉ KODJO EST MORT EN EXIL
L'opposant togolais qui était arrivé deuxième à la présidentielle de 2020, est mort dimanche en exil à 69 ans, a annoncé lundi à l’AFP l’un des responsables d'une coalition de partis d'opposition.
L'opposant togolais et ex-Premier ministre Agbéyomé Kodjo, qui était arrivé deuxième à la présidentielle de 2020, est mort dimanche en exil à 69 ans, a annoncé lundi à l’AFP l’un des responsables d'une coalition de partis d'opposition.
"Agbéyomé Kodjo est décédé dans la journée de dimanche au Ghana, suite à un malaise", a déclaré à l’AFP Thomas Kokou N’soukpoe, l’un des responsables de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK), une coalition de partis d'opposition qui avait soutenu l’opposant à la présidentielle de 2020.
M. Kodjo avait obtenu 19,46% des suffrages à la présidentielle du 22 février, contre 70,78% pour Faure Gnassingbé, selon les résultats officiels qu’il a toujours contestés. En juillet 2020, l’opposant avait fui le Togo, à la suite d'une convocation de la justice et un mandat d'arrêt international à son encontre.
Ancien Premier ministre au début des années 2000, Agbéyomé Kodjo a occupé plusieurs postes ministériels sous le général Gnassingbé Eyadéma qui a dirigé le Togo d'une main de fer pendant 38 ans.
M. Kodjo avait été limogé en 2002 et incarcéré pendant quelques mois au Togo, avant de rejoindre l’opposition avec la création en 2008 de son parti l’Organisation pour bâtir dans l’Union un Togo solidaire (OBUTS), devenu en 2018 le Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD).