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22 avril 2025
International
Par Hamidou ANNE
MATI DIOP, SYMBOLE DU SÉNÉGAL QUI GAGNE
Notre compatriote Mati Diop est lauréate de l’Ours d’or de la Berlinale 2024 pour son documentaire Dahomey. Le film évoque la question de la restitution de vingt-six œuvres d’art à la République du Bénin dans le cadre notamment du rapport Sarr-Savoy
Notre compatriote Mati Diop est lauréate de l’Ours d’or de la Berlinale 2024 pour son documentaire Dahomey. Le film évoque la question de la restitution de vingt-six œuvres d’art à la République du Bénin dans le cadre notamment du rapport Sarr-Savoy.
En 2019, Atlantique, le premier long-métrage de la réalisatrice, film étrange sur le sujet de l’émigration avec Thiaroye, en banlieue dakaroise, comme cadre, a reçu plusieurs distinctions dont le prestigieux Grand Prix au Festival à Cannes.
A Berlin, a été sacrée une cinéaste de talent et une femme engagée, mais aussi et surtout une Sénégalaise qui rend fier notre pays. L’Ours d’or à la Berlinale est une consécration à un si jeune âge et augure une belle carrière dans le 7ème art
A mon grand regret, le prix de Mati Diop est passé presque inaperçu dans la presse nationale engluée dans les péripéties du report, du dialogue et des agitations politiciennes auxquelles toutes les structures de notre pays consacrent beaucoup trop de temps. Le Sénégal se doit d’honorer Mati Diop car elle a réussi quelque chose de grand et parce qu’elle symbolise ce que nous appelions à partir de 2002 «Le Sénégal qui gagne». En effet, à la suite de l’épopée des Lions du football au Mondial en Corée du Sud et au Japon, cette expression a fait fureur. L’Equipe nationale A avait d’entrée battu la France, tenante du titre, avant de se hisser en quarts de finale ; une première pour une Nation africaine depuis le Cameroun de 1990. Depuis, le Sénégal collectionne les titres continentaux au football et est devenu une Nation familière des grands rendez-vous internationaux.
Mati Diop est un symbole de la culture de ce Sénégal qui gagne dans la foulée du renouveau du cinéma sénégalais. Au Fespaco, en 2013, Tey de Alain Gomis avait remporté l’Etalon d’or et l’Etalon de bronze était revenu à La Pirogue de Moussa Touré. A Ouaga, en 2021, Moly Kane, avec Serbi, obtient le Poulain d’or du meilleur court métrage fiction. La liste de nos satisfactions au cinéma ces dernières années est non exhaustive.
Mati Diop nous vaut une si belle satisfaction et nous convainc que peut-être dans ce pays tout n’est pas perdu. La vulgarité et la médiocrité n’ont pas encore totalement enseveli le Sénégal. A côté du Sénégal des casseurs et de leurs commanditaires, il y a celui des gens qui travaillent dans le silence de la discrétion et ainsi par leurs succès œuvrent à préserver la place de notre pays sur la carte du monde.
Mati Diop a dédié son prix aux militants sénégalais pour la démocratie et aux Palestiniens actuellement sous les bombes israéliennes. Son message, parce que son talent a été reconnu et récompensé par ses pairs, a plus de force que les pétitions d’individus à la quête d’une gloire éphémère sur le dos de cadavres d’enfants.
Mati Diop est le Sénégal qui gagne et qui propulse chez le petit enfant à Pikine ou à Sinthiou Diongui une ambition un jour d’être lui aussi célébré à Berlin, à Cannes ou à Carthage. On y arrive par la hardiesse dans le travail et la solitude de l’effort en plus, bien entendu, des conditions favorables à l’éclosion des talents nationaux. En chaque fils du Sénégal sommeille un rêve. L’Etat a l’obligation de permettre aux enfants de notre pays de devenir les prochains Souleymane Bachir Diagne, Fatou Diome, Sadio Mané, Mati Diop, Mbougar Sarr, Astou Traoré, Germaine Acogny…
L’exemplarité est nécessaire pour une Nation. D’où l’importance de célébrer les succès de Mati Diop afin d’en faire un exemple pour tous ces enfants qui rêvent de devenir un jour acteurs ou cinéastes. Dans la même veine de l’exemplarité, il faut que la République punisse ceux-là qui n’ont offert aux jeunes du Sénégal comme modèles que le pillage et l’incendie des biens publics, l’insulte aux hauts fonctionnaires, la violence et la mort. C’est cela la Justice. Et c’est ainsi qu’on insuffle le patriotisme et le républicanisme dans le cœur de chaque enfant du Sénégal..
Voir Mati Diop sur cette scène rayonnante et radieuse, fière et digne, est enfin, à titre personnel, très émouvant. Car je pense à son oncle Djibril Diop Mambéty, à Wasis et Idrissa Diop. Notre pays a un immense potentiel créatif à offrir au monde pour le rendre plus beau et plus habitable. Je pense aussi à la transmission et je me remémore cette phrase de Jaurès : «C’est en allant vers la mer que le fleuve reste fidèle à sa source.»
par Amadou Tidiane Wone
DIALOGUE OU MONOLOGUE ?
Au lieu de prendre la pleine mesure des risques imprévisibles qu’il fait courir au pays, le président se livre à son jeu favori : diviser pour régner. Ce pays vaut beaucoup de sacrifices que cela !
Dans une démarche solitaire insondable, le président de la République, Macky Sall, avance. Seul. Vers la fin de son dernier mandat. Ramant à contre-courant du processus électoral normal et normé qui fonctionne au Sénégal depuis notre accession à l’indépendance, il écrit des pages d’histoire inédites, inattendues d’une personnalité, parvenue au pouvoir par des mécanismes démocratiques éprouvés.
En effet, quoique ponctué de moments de fièvre, de tensions exacerbées parfois, le modèle démocratique sénégalais s'est construit et amélioré progressivement, par l’engagement sincère d’acteurs politiques mûrs et responsables. Au fil du temps, et à la faveur de crises parfois violentes, des hommes et des femmes, du pouvoir comme de l’opposition, sont toujours parvenus à dépasser les stratégies personnelles de courte vue, pour mettre en perspective la survie de notre nation. Cela nous a valu des consensus forts sur le Code électoral et sur les principaux mécanismes de conquête et de gestion du pouvoir. Contre vents et marées, le modèle sénégalais s’est affirmé comme une référence à travers le monde, malgré quelques zones d’ombres à éclairer...
Hélas ! En ce début d’année 2024, force est de constater, pour le regretter, que pour la première fois à ma connaissance, un président de la République sortant aura mis en œuvre des mesures dont le Conseil constitutionnel, lui-même, aura contesté la légalité. En l’occurrence, le décret présidentiel portant annulation du décret convoquant le corps électoral le 25 février 2024 est déclaré nul et non avenu. Le Conseil constitutionnel, gardien ultime de l’inviolabilité de la Constitution a dit le droit. Ses décisions ne sont susceptibles d’aucun recours.
Quelles conséquences aurait dû en tirer le chef de l’Etat ?
Tout simplement, prendre un nouveau décret en tenant compte des jours perdus par son annulation et arrêter une nouvelle date. En lieu et place, le président Macky Sall s’est engagé dans un baroud d’honneur aux conséquences actuelles graves et à venir insondables.
Au lieu de prendre la pleine mesure des risques imprévisibles qu’il fait courir au pays, le président se livre à son jeu favori : diviser pour régner ! Au cours d’une conférence de presse taillée sur mesure, le président Macky Sall a convoqué la classe politique sénégalaise, la société civile, les chefs religieux, et toute autre personnalité disponible, à le retrouver à Diamniadio pour… dialoguer ! Alors que le seul problème qui se pose est la fixation d’une date pour l’élection présidentielle ! Esquive, contournement de la décision du Conseil constitutionnel, pied de nez aux 19 candidats qui se sont investis pour satisfaire à toutes les exigences de droit pour figurer dans la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle ? Aucune de ces hypothèses n’honore la fonction présidentielle ! Et il va falloir que le pays se mobilise pour dire NON !
Sur les 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel seulement deux ont répondu à l’invitation du président de la République. Toutes les personnalités qui ont rempli la salle ne sont que des figurants dans le contexte d’un débat, entre candidats retenus et président sortant pour s’accorder sur une date en vue de l’élection présidentielle. Le quorum n’est donc pas atteint ! Le dialogue s’est réduit à un monologue entre alliés. Une distribution minutée de la parole à des inconditionnels et autres partenaires en enfumage ne risque pas de faire illusion. Ce pays vaut beaucoup de sacrifices que cela !
Respectons le Conseil Constitutionnel !
Respectons les 19 candidats et les citoyens sénégalais qui leur ont accordé leurs parrainages !
Respectons les convenances républicaines !
« Quand l’injustice devient loi, la résistance est un devoir ».
Il est donc temps de se dresser et de dire fermement et résolument :
- Non à une loi d’amnistie qui ne saurait intervenir préalablement à un état des lieux précis de la situation du pays. Aucun crime de sang ne saurait, non plus être absous. Les violences perpétrées sur des citoyens sans défense doivent faire l’objet d’enquêtes sérieuses et des sanctions exemplaires prises.
- Non à un report des élections présidentielles au-delà du 2 avril 2024 !
EXCLUSIF SENEPLUS - Monsieur le président, vous vous révélez comme vous êtes : joueur et buté. Vous êtes encore engoncé dans vos attitudes dogmatiques nées de vos croyances que vous êtes le « buur » du Sénégal et que nous sommes vos sujets
M. le président, vous êtes constamment dans la manœuvre. Cela n’a pas changé. Il a suffi de vous écouter juste cinq minutes, lors de votre interview fleuve et insipide, pour nous en rendre compte.
En vous écoutant, il me revint à l’esprit le curieux apophtegme du chien qui feignait d’être un lion. Comme vous le savez, ou peut-être pas, la fin ne fut pas joyeuse.
Vous possédez l’art consommé d’apaiser les feux par ci, et d’en allumer d’autres par là. La tension était un peu retombée quand le Conseil constitutionnel (CC) a retoqué aussi bien la loi de prorogation de votre mandat jusqu’au 15 décembre votée à l’Assemblée nationale, que votre décret d’annulation de convocation des élections au 25 février. Vous aviez fait publier un communiqué annonçant que vous respecteriez pleinement la décision du CC. Ne voilà-t-il pas que vous remettez le couvert avec votre ancienne antienne de dialogue et fait monter la tension à nouveau.
Vous vous révélez comme vous êtes : joueur et buté. Joueur, parce que vous cherchez à gagner du temps – allez savoir pourquoi ; buté, parce que vous ne renoncez pas à votre idée première, celle de rester en poste au-delà du 2 avril bien que vous affirmiez le contraire. « Mon mandat s’épuise le 2 avril et je le respecterai », dites-vous, mais tout votre corps, vos yeux, vos mains, vos rictus expriment le contraire.
Cela fut une constante lors de vos magistères : dire une chose et faire le contraire, dire une chose et trainer les pieds pour la faire, ou comme disent mes concitoyens, clignoter à droite et tourner à gauche. C’est l’étiquette qui vous colle à la peau. Lors de cette interview, fort médiocre au demeurant tant vous avez voulu en aseptiser les contours, on voit poindre à l’évidence les attributs dont on vous affuble : rancunier et suffisant.
C’est clair, vous ne ferez pas la part belle au Conseil constitutionnel qui a eu l’outrecuidance de vous recaler. Vous ne donnerez pas de date. Na. Vous prendrez le temps de réunir des gens aux intérêts opposés, pour leur demander de trouver une date de consensus pour la tenue de l’élection. On est sûr que cette date ne sortira pas de ces agapes dont on ne connait ni le format, ni les règles de décision.
Ces dialogues semblent être la solution miracle que vous sortez du chapeau, à chaque écueil. Votre façon usuelle de botter en touche, ou de justifier des décisions déjà prises. Pour ne pas proposer de date, vous êtes prêt à laisser entendre que vous libèrerez Ousmane Sonko, Bassirou Diomaye Faye et les autres détenus.
Quand on sait ce que vous coûte ces libérations, on comprend mieux à quel point vous tenez à grappiller quelques mois au pouvoir. Pourquoi faire demeure la plus grosse énigme. On ne comprend pas, à partir du moment où votre religion, de quitter le pouvoir au 2 avril est faite, pourquoi vous cherchez à glaner des jours, des mois en plus ? Que représentent quelques mois au regard de vos 12 ans passés au pouvoir ? Est-ce juste pour embêter le Conseil constitutionnel ? Y aurait-il autre chose ? Se donner du temps pour élaborer votre loi d’amnistie que vous voulez bâcler, comme d’habitude serait-on tenté de dire, et profiter de ce rififi pour laver à grande eau des comparses mouillés jusqu’au cou dans des affaires diverses ?
L’amnistie est votre dernière trouvaille que vous agitez comme une sucette pour faire passer votre volonté d’outrepasser les règles édictées par le CC. Pour vous, une amnistie sans justice est tout à fait possible. Que vous le désiriez et l’exprimiez, est, en soi, une raison suffisante pour l’adopter. Convoquer l’amnistie de la deuxième guerre pour justifier la vôtre est un terrible aveu d’inculture. Nous devrions décidément apprendre à mieux choisir nos présidents !
On vous voyait vous étrangler presque de rage, en accusant les soi-disant partenaires de se joindre à ce concert de salissures sur votre personne. Vous ne savez pas que vous êtes un serviteur. C’est votre plus grand drame. Vous êtes encore engoncé dans vos attitudes dogmatiques nées de vos croyances que vous êtes le « buur » du Sénégal et que nous sommes vos sujets. Cela vous prive visiblement de vos capacités objectives d’analyse des conséquences de vos décisions malencontreuses. C’est cela qui explique que vous vous offusquez de notre « ingratitude » alors que vous posez des actes indécents jour après jour. Quand vous déclarez que vous êtes un démocrate, on atteint le sommet de la démesure. Combien ont dû s’étouffer d’entendre cela ! La démocratie se mesure par les actes posés, M. le président et ce n’est surement pas vous le juge ! Non, vous n’êtes pas un démocrate. Vous ne supportez pas la contradiction et les actes que vous posez : les arrestations à tour de bras, les coupures de réseaux mobiles, la suppression de signal de média-télé, les interdictions de marches pacifiques que sais-je encore, vont en l’encontre de l’État de droit. Même le respect du calendrier électoral, élément basique dans une démocratie, vous est cher.
L’équation qui vous était posée au soir du 15 février était fort simple : choisir une date d’élection en tenant compte de la contrainte de date de fin au 2 avril 2024. À la sortie de l’entretien, vous l’avez rendue plus compliquée, en la rendant plus floue, vous y avez introduit des variables nouvelles nullement validées par le CC : dialogue avec des acteurs qui n’ont rien à y voir : des « spoliés » qui rêvent de revenir dans la course ; des partis politiques – il y en a 371 - ; des syndicats ; des religieux et tout cela au pas de charge en moins de deux jours. Prenez votre temps M. le président, le Sénégal attendra, suspendu à votre bon vouloir.
Dans tout les cas, sachez que le 2 avril, avec toutes les mouches qui bourdonnent autour de vous, nous vous dirons : par ici la sortie.
Dr Tidiane Sow est coach en communication politique.
MACKY SALL SOUHAITE ORGANISER LA PRÉSIDENTIELLE AVANT L'HIVERNAGE
”Ma volonté et mon vœu le plus cher, c’est de faire tenir l’élection présidentielle dans les meilleurs délais, et ceci avant l’hivernage prochain, dans les meilleurs délais”, a déclaré le président
Le président de la République a fait part lundi de son ”vœu le plus cher” d’organiser, ”avant l’hivernage prochain”, la présidentielle initialement prévue le 25 février avant son report.
”Ma volonté et mon vœu le plus cher, c’est de faire tenir l’élection présidentielle dans les meilleurs délais, et ceci avant l’hivernage prochain, dans les meilleurs délais”, a déclaré Macky Sall, à l’ouverture du dialogue national qu’il a initié en vue de trouver un date consensuelle pour la tenue de cette élection initialement prévue le 25 février dernier avant d’être reportée sine die.
”Le gouvernement y travaille déjà pour une parfaite organisation logistique de l’élection comme d’habitude”, a-t-il assuré.
Le président Macky Sall a de nouveau exhorté les acteurs politiques au dialogue.
”Dialoguons, restons sereins, responsables, pragmatiques et efficaces”, a-t-il lancé, invitant ses concitoyens ”à se transcender et à se lever à la hauteur du Sénégal que nous voulons”.
Un Sénégal “de paix et de stabilité”. ”C’est ce qui confirmera notre grandeur de nation unie […]”, a insisté Macky Sall.
Le Sénégal est en proie à une crise politique née de l’annonce du report de l’élection présidentielle devant déboucher sur le choix d’un successeur au président Macky Sall, au pouvoir depuis 2012 et qui a renoncé à briguer un nouveau mandat de 5 ans.
Vendredi, seize des 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel ont fait part de leur décision de ne pas répondre au dialogue convoqué par le chef de l’Etat.
La convocation de cette concertation est le procédé choisi par Macky Sall préalablement à la détermination d’une nouvelle date pour l’élection présidentielle.
Il s’était notamment engagé, le 16 février, à pleinement exécuter une décision du Conseil constitutionnel invitant les autorités compétentes à fixer une date pour l’élection présidentielle, après que la juridiction a constaté l’impossibilité de l’organiser le 25 février, comme initialement prévue.
Dans cette même décision, le Conseil constitutionnel a jugé “contraire à la Constitution”, une loi adoptée par l’Assemblée nationale, repoussant au 15 décembre prochain la tenue du scrutin.
Cette loi parlementaire a été votée le 5 février, deux jours après que le président de la République a annoncé, lors d’un discours à la nation, l’abrogation du décret par lequel il avait convoqué les électeurs aux urnes le 25 février.
En prenant cette décision, le 3 février, il avait invoqué des soupçons de corruption concernant des magistrats parmi ceux qui ont procédé à l’examen des 93 dossiers de candidature et jugé recevables 20 d’entre eux.
MACKY SALL ANNONCE UNE LOI D'APAISEMENT DES TENSIONS DE 2021-2024
Selon le chef de l’Etat, l’amnistie et le pardon sont les principaux moyens pour permettre au Sénégal de surmonter les “moments difficiles” vécus par le pays au cours de cette période
Le chef de l’Etat a fait part, lundi, à Diamniadio, de sa décision d’adopter, mercredi, en Conseil des ministres, un projet de loi d’amnistie des faits ayant trait aux évènements politiques survenus dans le pays entre 2021 et 2024, lequel sera bientôt soumis à l’Assemblée nationale.
“Dans un esprit de réconciliation nationale, je saisirai l’Assemblée nationale dès ce mercredi après son adoption en Conseil des ministres, d’un projet de loi d’amnistie générale sur les faits se reportant aux manifestations politiques survenues entre 2021 et 2024”, a-t-il déclaré à l’ouverture du dialogue national qui se tient au Centre international de conférence Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio.
Selon le chef de l’Etat, l’amnistie et le pardon sont les principaux moyens pour permettre au Sénégal de surmonter les “moments difficiles” vécus par le pays au cours de cette période.
Macky Sall a souligné la nécessité de sauvegarder l’unité nationale et l’Etat de droit, entre autres, pour préserver la paix et les valeurs démocratiques du Sénégal.
BURKINA FASO, 15 MORTS DANS UNE ATTAQUE TERRORISTE CONTRE UNE ÉGLISE
Sans détailler les circonstances précises de cette attaque, probablement djihadiste, le diocèse de Dori indique que douze personnes sont mortes sur place, tandis que trois autres sont décédées au CSPS (Centre de santé et de promotion sociale).
« C’est dans la foi et dans l’espérance que nous portons à votre connaissance l’attaque terroriste dont a été victime la communauté catholique d’Essakane-Village ce jour 25 février 2024, alors qu’elle était réunie pour la prière du dimanche », a fait savoir dans un communiqué le diocèse de Dori, dans le nord du Burkina Faso.
Avant d’annoncer un effroyable bilan: 15 morts et deux blessés. « En cette circonstance douloureuse, reprend le communiqué, nous vous invitons à la prière pour le repos en Dieu de ceux qui sont morts dans la foi, pour la guérison des blessés et pour la consolation des cœurs éplorés. Prions aussi pour la conversion de ceux qui continuent de semer la mort et la désolation dans notre pays, est-il écrit dans le communiqué. Que nos efforts de pénitence et de prière en ce temps béni du Carême nous obtiennent la paix et la sécurité pour notre pays le Burkina Faso».
Sans détailler les circonstances précises de cette attaque, probablement djihadiste, le diocèse de Dori indique que douze personnes sont mortes sur place, tandis que trois autres sont décédées au CSPS (Centre de santé et de promotion sociale) « par suite de leurs blessures ». Essakane-Village se trouve dans la zone dite des « trois frontières », aux confins du Burkina, du Mali et du Niger, un repaire de groupes djihadistes.
Le Burkina Faso est, depuis 2015, le théâtre d’attaques régulières de groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique, actifs dans plusieurs régions et provoquant une forte instabilité. Près de deux millions de personnes ont été obligées de se déplacer à l’intérieur du pays en raison des violences, qui ont fait au moins 20 000 morts. Le gouvernement de transition issu du coup d’État du 30 septembre 2023, et dirigé par le capitaine Ibrahima Traoré, a fait de la lutte contre les djihadistes son cheval de bataille.
MACKY SALL CONSPUÉ
"Il doit partir au plus vite, on veut tourner la page". Ce sentiment d'exaspération est largement partagé au Sénégal après l'annulation du scrutin par le président alors que la résistance s'organise face à ce que d'aucuns qualifient de dérive autoritaire
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 26/02/2024
Le refus du président sénégalais Macky Sall d'organiser l'élection présidentielle comme prévu initialement le 25 février dernier n'a fait qu'empirer la crise politique que traverse le pays depuis plusieurs mois. Selon plusieurs acteurs de la société civile rencontrés par un journaliste de L'Humanité dans la capitale Dakar, cette décision "illégale" du chef de l'État ne fait que cristalliser la colère croissante d'une partie de la population contre sa gouvernance jugée de plus en plus autocratique.
"Il doit partir au plus vite, on veut tourner la page", déclare sans détour El Hadj, un habitant du quartier de Yoff rencontré par le journaliste. Un sentiment largement partagé au Sénégal où Macky Sall est de plus en plus "honni" depuis qu'il a reporté sans fixer de nouvelle date le scrutin présidentiel dont le premier tour devait se tenir le 25 février. Une décision que le Conseil constitutionnel a jugée contraire à la loi, enjoignant au chef de l'État d'organiser l'élection dans les "meilleurs délais". Pourtant, lors de son allocution télévisée le 22 février, Macky Sall est resté évasif, refusant de fixer une nouvelle date et préférant évoquer de manière floue un "dialogue apaisé".
Ce report fait culminer la colère contre la dérive autocratique du président Sall depuis 2019. Cette année-là marque un tournant avec l'attaque judiciaire lancée contre Ousmane Sonko, figure de l'opposition et candidat déclaré à la présidentielle, au travers d'une affaire de "viols" finalement non étayée. En mars 2021 puis juin 2023, son arrestation puis sa condamnation fallacieuse avaient déclenché de vastes manifestations à travers le pays, durement réprimées.
Selon le bilan dressé par Seydi Gassama, directeur d'Amnesty Sénégal, la répression excessive des autorités depuis trois ans a fait au moins 60 morts, dont 55 par balles, un chiffre qui pourrait dépasser la centaine selon les organisations de défense des droits humains. Quatre personnes ont encore été tuées par balle lors de la manifestation du 9 février contre le report de l'élection.
Parmi les organisations en première ligne contre la "politique néocoloniale" de Macky Sall et sa "décrédibilisation de tous les contre-pouvoirs", le Frapp (Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine) mène un "combat farouche". Son coordonnateur Daouda Guèye dénonce aussi bien les "violations des libertés et de l'État de droit" que "le pillage des multinationales". Lui-même affirme avoir été torturé par la police en 2022 après une manifestation.
La répression s'abat également sur d'autres acteurs comme les journalistes, citoyens, défenseurs des droits humains ou étudiants. Même ceux qui ont soutenu Macky Sall se sentent aujourd'hui "désolés" face à sa "dérive autoritaire", à l'image d'Abdou Khafor Kandji du collectif Y'en a marre. Ce collectif citoyen, tout comme le nouveau mouvement "Aar Sunu Election", rejettent la "tentative de diversion" proposée par le chef de l'État le 23 février pour sortir de crise.
Les autorités religieuses, comme l'archevêque de Dakar, ont également critiqué le report du scrutin, signe de l'ampleur de la contestation dans la société sénégalaise face à la "volonté fascisante de contrôle" dénoncée par le professeur Oumar Dia. Selon plusieurs observateurs, la mobilisation croissante de la société civile témoigne de sa "résilience" et de sa "capacité de résistance" face à l'autocratie grandissante du régime de Macky Sall.
LE DANGER D'UN REPORT PROLONGÉ DES ÉLECTIONS
Maurice Soudieck-Dionne évoque deux scénarios possibles après le 2 avril : soit la remise en marche rapide du processus électoral, soit une situation de "président de fait" générant "toutes les incertitudes" pour la paix
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 25/02/2024
Le professeur agrégé en sciences politiques Maurice Soudieck-Dionne a accordé une interview à RFI ce dimanche au sujet du dialogue national reporté au Sénégal. Selon lui, le refus de participer exprimé par 16 des 19 candidats de l'opposition à la présidentielle est "tout à fait cohérent et logique" compte tenu du contexte.
En effet, le président Macky Sall a appelé les acteurs politiques et sociaux à un dialogue les lundi 28 février et mardi 1er mars, afin de fixer une nouvelle date pour l'élection présidentielle initialement prévue le 24 février. Or, cette date avait dû être reportée suite à l'invalidation, par le Conseil constitutionnel, d'un décret pris à dernière minute par Macky Sall pour modifier les règles du parrainage. Pour Maurice Soudieck-Dionne, "le président est en train de faire du dilatoire" au lieu d'organiser le scrutin dans les délais comme le demande le Conseil constitutionnel.
De plus, le chercheur pointe du doigt le fait que Macky Sall "veut mettre ensemble les 19 candidats qui ont été définitivement retenus par le conseil constitutionnel et ceux qui ont été recalés lors du parrainage alors qu'ils sont au nombre de 44". Or, selon la Constitution sénégalaise en son article 92, "les décisions du Conseil constitutionnel sont insusceptibles de recours et s'imposent à toutes les autorités administratives et juridictionnelles et à tous les pouvoirs publics". Ainsi, en voulant rassembler candidats acceptés et rejetés, le président violerait encore une fois la loi fondamentale.
Maurice Soudieck-Dionne détaille les deux scénarios possibles après le 2 avril, date de fin du mandat de Macky Sall : soit la remise en marche rapide du processus électoral, soit une situation de "président de fait" générant "toutes les incertitudes" pour la paix au Sénégal. Interrogé sur les sujets à l'ordre du jour du dialogue, le professeur affirme que fixer une date consensuelle est "impossible" et que discuter de l'après-mandat de Macky Sall prend un tour particulier si les élections ne sont pas relancées.
Concernant la participation au dialogue, Maurice Soudieck-Dionne précise que "la société civile n'y va pas", tout comme "les 16 candidats". Macky Sall ne discutera donc principalement qu'avec son propre candidat Amadou Ba et ses soutiens Idrissa Seck et Boun Abdallah Dionne.
Enfin, interrogé sur une date recevable pour le scrutin, l'universitaire estime que "le temps perdu" entre le décret présidentiel et aujourd'hui "doit être comptabilisé" et rajouté aux délais, afin de respecter les principes constitutionnels d'un scrutin avant la fin du mandat de Macky Sall le 2 avril.
par Latyr Diouf
CONTRE L’ADOUBEMENT GÉNÉRALISÉ DU CRÉTINISME
Ceux qui rejettent la concertation feignent d’ignorer les concours d’incidents qui nous ont menés à ce stade et réclament une date. La décrispation amorcée ne sera peut-être pas sans compromission, de part et d’autre
Ma position est simple et constante : tous ceux qui, sans coup férir, sont capables de croire et d’affirmer, que nos misères sociales, économiques, politiques, culturelles et toutes les péripéties de la démocratie sénégalaise, notamment les rebondissements vertigineux autour de l’élection présidentielle de 2024, sont exclusivement imputables à Macky Sall (l’homme et l’Institution), se trompent fatalement.
Le seul crédit d’une telle conviction (d’un tel biais, à mon avis) est le nombre de fanatiques que les circonstances ont, hélas, considérablement accru. C’est, au choix, de l’opportunisme, de la mauvaise foi, de la paresse, de l’hypocrisie, de la manipulation, de la bêtise, de l’ignorance, de l’intimidation et, de plus en plus, de la haine pure. La terreur qui paralyse le pays depuis, au moins mars 2021, n’est pas à chercher ailleurs que dans ce raccourci facile du patriotisme convenu.
Bien-sûr, il n’est pas question de considérer que le président de la République est exempt de toute responsabilité. Je peux, aisément, dresser un historique d’actes manqués depuis 2012 et lui attribuer, suivant mon interprétation, une part logique et conséquente dans cette malheureuse confusion. Mais, malgré les inventaires à la Prévert qui lui prêtent les intentions les plus farfelues, aucun de ses pourfendeurs ne peut, raisonnablement, se prévaloir plus patriote que lui.
Puisque le patriotisme se résume, de plus en plus, à dénigrer facilement les institutions, à confesser hâtivement et courageusement sa honte et sa tristesse devant la situation politique déplorable que traverse le Sénégal, aucun compatriote (pas de jeu de mots svp, j’essaie d’être sérieux !) ne devrait indexer l’autre. Nous souffrons, globalement, de notre égoïsme, de notre impuissance collective, de notre rapport problématique à l’intérêt général, au travail, à la vérité, au droit, au respect de l’autre, à la bienveillance, à l’amour (oui !). Ceux qui ont l’âme lyncheuse et influençable devraient se regarder, d’abord, dans une glace, avant de se choisir un bouc émissaire.
Peut-on encore consentir sans sourire à l’expression « Vox populi, vox Dei » (La voix du peuple est la voix de Dieu) ? Même au Sénégal, même sur les réseaux sociaux ? Pour moi, c’est, de plus en plus, complexe. Popularité n’est pas vérité. L’Histoire le prouve aisément. La simplification peut être dangereuse, surtout quand elle nourrit le populisme en se bordant de justifications médiocres (factuelles, disent-ils), de la caution intellectuelle de quelques célébrités et de l’accès facile aux médias. La note risque d’être encore plus salée, si nous persistons dans la surenchère de déclarations courtes aussi outrancières qu’inopérantes.
Un individu peut toujours se prétendre peuple mais il n’exprime jamais que ses valeurs intrinsèques (ses désirs, son égo, ses limites) et, très souvent, il sublime ses propres inadaptations. Sans étaler les miennes, petite précision sur ma situation d’énonciation. J’étais à Dakar le 3 février au moment où le président de la République abrogeait le décret convoquant le corps électoral pour le scrutin présidentiel prévu le 25 février 2024 suscitant l’ire empressée, empruntée, excessive et imprudente d’une opposition versatile (dont certains voulaient le report) et le désarroi de beaucoup de Sénégalais et au-delà. J’y étais encore quand le Conseil constitutionnel rendait sa décision annulant le décret présidentiel.
Cette proximité relative avec Dakar, foyer ardent des emballements nationaux, ne donne pas forcément de privilège dans l’analyse. L’essentiel se passe au cœur des Institutions de la République qui ont toujours des raisons que le peuple ignore. Mais, qui garde les gardiens, d’ailleurs ? Le reste se joue, en roue libre, dans la jungle des réseaux sociaux. Le seul constat que j’ai tiré de la rue dakaroise, c’est le dispositif impressionnant de maintien de l’ordre.
Le récent temps fort de ce feuilleton préélectoral est le face-à-face du président de la République avec la presse nationale le 22 février. J’ai trouvé Macky Sall digne mais affligé à juste titre. Loin devant le pétrole et le gaz, qui suscitent tant de convoitises et de fantasmes, la plus grande richesse du Sénégal est sa crédibilité internationale. Elle a permis au volontarisme du chef de l’Etat, par le truchement du Plan Sénégal émergent, d’obtenir des résultats tangibles encore insuffisamment et injustement appréciés. A travers le bashing extrême qu’il a subi alors qu’il avait à cœur d’assumer une lourde responsabilité (politiquement discutable, peut-être, au regard des délais) en repoussant les élections, c’est l’image du Sénégal qui a été ternie. Non, le Sénégal ne mérite pas que certains pays se permettent de lui remonter les bretelles, Macky Sall, non plus ! Sa peine non feinte est compréhensible.
Des morts furent encore à déplorer, hélas ! L’urgence, aujourd’hui, est de dépasser cette situation qui n’arrange que les « rentiers du chaos ». Répondre à l’appel au dialogue du lundi 26 février me semble la meilleure chose à faire au vu des circonstances. Ceux qui rejettent la concertation feignent d’ignorer les concours d’incidents qui nous ont menés à ce stade et réclament une date. Même si le grand nombre d’aspirants à diriger le Sénégal sans, manifestement, en avoir l’envergure est un des symptômes du malaise, l’eau destinée à éteindre un incendie n’a pas besoin d’être potable (cf. Idrissa Seck pendant la Covid). La décrispation amorcée ne sera peut-être pas sans compromission, de part et d’autre, et les précédents qui pourraient en découler hantent déjà notre futur « commun vouloir de vie commune », mais le retour à la stabilité de notre République serait à ce prix. Amen !
Enfin, au cours de l’entretien, le président a laissé entendre qu’il n’excluait pas de s’établir au Maroc pour ne pas gêner son successeur. J’aimerais mieux qu’il reste au Sénégal pour profiter de la reconnaissance qu’il mérite pour les incontestables services rendus à la Nation. N’ayant pas pu le voir en tête à tête depuis très longtemps malgré mes demandes répétées, je me consolais à l’idée de pouvoir lui rendre visite après son mandat et de le trouver un week-end en bermuda dans sa maison de Fatick. J’aimerais tellement savoir quelles raisons d’État poussent un homme politique aussi aguerri et aussi averti que lui à se passer de certains de ses partisans parmi les plus sincères, les plus loyaux et les plus compétents et à promouvoir d’improbables intrigants qui sont pour beaucoup dans cette défiance qui sape la confiance et mine la société jusqu’à des niveaux insoupçonnés.
Latyr Diouf est président du Comité Electoral de l’Essonne, Vice-Coordonnateur élu de la CCR France.
LA PRESSION MONTE DANS LA RUE
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi à Dakar pour exiger du président Macky Sall d'organiser l'élection présidentielle avant la fin de son mandat le 2 avril
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 24/02/2024
Plusieurs centaines de Sénégalais ont manifesté samedi à Dakar pour exiger du président Macky Sall d'organiser l'élection présidentielle avant la fin de son mandat le 2 avril, rapporte l'Agence France-Presse (AFP).
Les élections, initialement prévues le 24 février, avaient été reportées à une date indéterminée par le président Sall début février, suscitant un tollé de l'opposition qui y voyait un "coup d'État constitutionnel". "Nous voulons des élections, Macky Sall dictateur", ont scandé les manifestants réunis à l'appel de la coalition d'opposition F24, selon l'AFP.
Parmi eux, Ibrahima Niang, 34 ans, a déclaré à l'agence de presse : "Je manifeste pour une seule chose: que Sonko soit libéré. Que Macky Sall cesse d'utiliser la force contre les manifestants". Ousmane Sonko, candidat de l'opposition les plus populaire, est en effet sous le coup d'une mesure de contrôle judiciaire depuis février.
Le rassemblement, qui a drainé des centaines de personnes selon l'AFP, s'est déroulé dans le calme. Les forces de sécurité, pourtant réputées pour disperser violemment les manifestations non autorisées par le passé, sont restées à distance. Un climat de tension règne au Sénégal depuis le report du scrutin, qui a provoqué des manifestations meurtrières.
Le Conseil constitutionnel, plus haute autorité juridictionnelle du pays, a invalidé la décision de report du chef de l'Etat. Mais en suspendant la date de l'élection au "dialogue national" prévu cette semaine, Macky Sall entretient le flou sur le calendrier électoral, dénoncent ses opposants. La plupart des acteurs politiques refusent d'ailleurs de participer à cette réunion, la jugeant de "tentative de diversion".
Après 12 ans de pouvoir, le président Sall, qui ne se représente pas, assure qu'il quittera ses fonctions le 2 avril comme le prévoit la Constitution. Mais dans ce climat politique tendu, l'opposition craint qu'il ne cherche à s'accrocher au pouvoir en cas de report des élections au-delà de cette date butoir.