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22 avril 2025
International
UNE INSULTE AUX FAMILLES ENDEUILLÉES
Alors que plus de 60 personnes ont perdu la vie lors de manifestations politiques depuis 2021, le projet de loi d'amnistie générale annoncé risque de nier le droit à la justice des proches de victimes. Amnesty International s'élève contre l'initiative
L’ONG Amnesty international s’est élevée, lundi, contre l’annonce de l’examen prochain d’une loi d’amnistie générale des faits de violences en lien avec la politique, perpétrés entre février 2021 et février 2025 au Sénégal, estimant que son adoption constituerait un affront aux familles des victimes et une prime troublante à l’impunité.
L’adoption de cette loi d’amnistie par le parlement constituerait un manquement de l’Etat sénégalais à son obligation de justice, de vérité et de réparation qui lui incombe en vertu droit international pour les familles de plus de 60 personnes tuées lors des manifestations, dont quinzaine ont porté plainte et attendent toujours que justice leur soit rendue, a indiqué l’ONG spécialisée dans la promotion d’actions visant à prévenir et faire cesser les atteintes graves à l’ensemble des droits humains.
Les membres de la Commissions des lois, de la décentralisation, du travail et des droits humains de l’Assemblée nationale du Sénégal se réunissent mardi pour examiner le projet de loi qui sera ensuite soumis à l’approbation des députés en séance plénière.
Le projet de loi portant amnistie générale, une initiative du président Macky Sall, a été adopté le 28 février en Conseil des ministres. L’idée avait au préalable été agitée par le chef de l’Etat lors du dialogue national organisé les 26 et 27 au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio.
Dans l’exposé des motifs, le chef de l’Etat rappelle son intention d’apaiser le ”climat politique et social” de renforcer ”la cohésion nationale” et de consolider ”le dialogue national” et permettre à ”certaines personnes qui ont eu maille à partir avec la justice de participer pleinement à la vie démocratique”.
‘’Le projet de loi intervient pour amnistier les infractions commises tant au Sénégal qu’à l’étranger et couvrant une période allant de 2021 à 2024. (…) Il permettra à des personnes privées de leurs droits civiques et politiques d’être rétablies dans leurs droits’’, lit-on dans l’exposé des motifs du projet qui sera soumis aux députés.
Il y est mentionné que sont amnistiés, de plein droit, tous les faits susceptibles de revêtir la qualification d’infraction criminelle ou correctionnelle, commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024 tant au Sénégal qu’à l’étranger, se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques y compris celles faites par tous les supports de communication, que leurs auteurs aient été jugés ou non.
‘’L’amnistie entraine, sans qu’elle ne puisse jamais donner lieu à restitution, la remise totale de toutes les peines principales, accessoires et complémentaires, ainsi que la disparition de toutes les déchéances, exclusions, incapacités et privations de droits attachés à la peine’’, lit-on dans le document.
Ce projet de loi constitue un déni de justice pour les victimes, ainsi que pour leurs familles, qui attendent justice, vérités et réparations, a ainsi déclaré Samira Daoud, la directrice régionale International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Dans des propos rapportés par le communiqué, elle soutient qu’en adoptant une telle loi, ‘’l’Etat sénégalais manquerait à ses obligations nationales et internationales, et favoriserait également l’impunité par les crimes de sang’’
Amnesty international réclame que des enquêtes judiciaires rapides, approfondies et impartiales soient menées sur l’usage de la force par les forces de défense et de sécurité lors des manifestations, et que les personnes soupçonnées d’homicides illégaux soient traduites en justice dans le cadre de procès équitables devant des juridictions civiles ordinaires’’.
De nombreuses personnes ont perdu la vie ou ont été blessées depuis 2021 dans des violences en lien avec la politique.
BURKINA FASO, UN NOUVEAU MASSACRE DANS LA PROVINCE DE LA KOMONDJARI
Après le massacre d'au moins 170 civils le 25 février dernier dans plusieurs communes de la province de Yatenga, dans le nord du pays, cette fois les alertes parviennent de l'est du territoire, dans la province de la Komondjari.
iGFM (Dakar) La flambée de violence se poursuit au Burkina Faso. Après le massacre d'au moins 170 civils le 25 février dernier dans plusieurs communes de la province de Yatenga, dans le nord du pays, cette fois les alertes parviennent de l'est du territoire, dans la province de la Komondjari. Aucun bilan n'a été confirmé mais des habitants de la région parlent de plusieurs dizaines de victimes.
Selon les informations recueillies par RFI, c'est dans la commune de Gayéri, dans la province de la Komondjari de l'est burkinabè, collée à la frontière avec le Niger, que de nouveaux massacres se sont produits, et plus précisément dans les villages de Bibgou et Soualimou.
Plusieurs vidéos collectées par notre rédaction montrent des dizaines de cadavres : hommes, femmes, enfants, gisant au sol. Sur ces mêmes images, on voit quelques hommes en civils armés, sur des motos, qui recueillent et donnent à boire à des enfants, visiblement des survivants du massacre.
Comme dans de nombreuses tueries précédentes, impossible de savoir avec certitude s'il s'agit d'assassinats commis par des groupes armés, ou par des forces de défense et de sécurité issues de l'armée burkinabè.
Des habitants qui ont trouvé refuge à Fada N'gourma, chef-lieu de la province voisine (province de Gourma), confient à RFI que les coupables présumés seraient des éléments du nouveau Bataillon d'intervention rapide (BIR). Ce BIR, destiné à Gayéri, a été créé en octobre dernier par le capitaine Ibrahim Traoré. L’Agence d'information du Burkina a annoncé son installation dans la commune de Gayéri, il y a deux semaines.
Selon des rescapés, les éléments du BIR auraient commis ces exactions dans les villages auxquels ils reprochaient de ne fournir aucun volontaire pour gonfler les rangs des VDP, les supplétifs de l'armée, et considérant les villageois de facto complices des groupes armés.
La situation au Burkina Faso est particulièrement dégradée dans la région nord - Sahel, Centre-Nord, Nord, Boucle du Mouhoun - et la région de l'Est.
LE PARI DE L'OUBLI DE MACKY SALL
Selon le texte transmis à l'Assemblée nationale, plus aucune trace des sanctions passées ne subsistera dans les casiers judiciaires. Même les peines de prison seront rayées, et aucune poursuite rétroactive ne sera désormais possible
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 04/03/2024
Le gouvernement a déposé devant le Parlement un projet de loi visant à amnistier certaines infractions à caractère politique commises ces dernières années. Ce texte, s'il était adopté, aurait un impact significatif sur le paysage politique national.
Tout d'abord, le champ d'application de l'amnistie prévue est particulièrement large. Elle concernerait l'ensemble des faits qualifiés d'infractions criminelles ou correctionnelles commis entre février 2021 et février 2024, que ce soit sur le territoire sénégalais ou à l'étranger. Cela inclurait tant les actes de manifestation que ceux réalisés sur les réseaux sociaux ou tout autre média.
Par ailleurs, le bénéfice de l'amnistie serait automatique, de plein droit, pour toutes les personnes rentrant dans le cadre visé, qu'elles aient ou non été jugées pour les faits en question. C'est une amnistie générale et anonyme, sans distinction, effaçant toutes les conséquences juridiques des infractions concernées.
Autre élément clé, l'amnistie entraînerait la disparition pure et simple de l'ensemble des peines, sanctions et restrictions de droits découlant des condamnations prononcées (peines privatives de liberté, amendes, incapacités électorales...). Une réhabilitation pleine et entière pour ses bénéficiaires.
Seuls seraient préservés les droits des victimes, qui pourraient encore réclamer la réparation du préjudice subi. Mais aucune poursuite rétroactive ne serait possible.
Enfin, le projet de loi prévoit d'interdire formellement aux autorités judiciaires et administratives de conserver toute trace des condamnations désormais amnistiées, sauf quelques exceptions.
En résumé, ce texte offrirait une amnistie large et effacerait intégralement le passé judiciaire des personnes concernées, marquant une rupture nette dans l'apaisement recherché par le président Macky Sall.
VIDEO
MIMI SONNE LE RÉVEIL DES CONSCIENCES
Aminata Touré dénonce les agissements du pouvoir depuis le début de la crise électorale. Du report "illégal" de la présidentielle, en passant par le projet d'amnistie "inacceptable", rien n'a été épargné au président Macky Sall ce dimanche
L'ancienne Première ministre Aminata Touré était l'invitée de l'émission Objection sur Sud FM ce dimanche 3 mars 2024. L'occasion pour l'opposant de charger sans ménagement le président Macky Sall, tout en sommant le Conseil constitutionnel de prendre ses responsabilités.
Sa condamnation de l'agression Maimouna Ndour Faye a donné le ton : "un acte barbare que rien ne peut justifier", dénonce-t-elle, rappelant le climat délétère dans lequel baigne désormais le Sénégal.
Mais ses flèches les plus acérées ont visé le locataire du palais, coupable selon elle d'avoir conduit "illégalement" au report de la présidentielle. Un véritable « hold-up » électoral, qui place le Conseil constitutionnel face à ses responsabilités : fixer au plus vite une nouvelle date de scrutation avant le départ annoncé de Macky Sall.
Autre point d'achèvement, le projet de loi d'amnistie maintes fois rapporté. Inacceptable pour Aminata Touré, qui y voit une volonté de nier les violences commises et d'enterrer la vérité. "On ne peut pas amnistier ceux qui ont tiré sur nos enfants", assène-t-elle, plaidant pour que justice soit faite avant toute réconciliation nationale.
Aminata Touré salue le rôle croissant des intellectuels et appelle aux réformes en profondeur. Son message est final ? Faire confiance à la jeunesse sénégalaise et à sa formidable résilience, pour construire le « Sénégal nouveau » de demain.
MANIFESTATION DE SOUTIEN À AMADOU BA
Environ 200 membres et sympathisants de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY) ont répondu à l'appel de divers mouvements politiques de quartiers, de femmes et de jeunes pour marcher en faveur de leur candidat à la présidentielle
Une manifestation autorisée s'est déroulée dans le calme ce dimanche à Dakar pour soutenir le candidat de la coalition au pouvoir, Amadou Ba, selon un reportage de la radio RFI.
Environ 200 membres et sympathisants de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY) ont répondu à l'appel de divers mouvements politiques de quartiers, de femmes et de jeunes pour marcher en faveur de leur candidat à la présidentielle. "Ensemble pour une victoire dès le premier tour d'Amadou Ba" et "Pour la paix et la cohésion nationale", pouvait-on lire sur les tee-shirts des manifestants, selon la source.
Ces derniers, interrogés par RFI, ont exprimé leur inquiétude face à la polarisation croissante de la vie politique sénégalaise et à la montée des discours de haine sur les réseaux sociaux, dans un contexte régional instable. "Nous voulons maintenir la tradition de stabilité du Sénégal et de Teranga, l'hospitalité sénégalaise", a déclaré un manifestant.
Malgré les incertitudes sur le processus électoral qui pourrait être annulé et reprendre avec une nouvelle liste de candidats, les partisans d'Amadou Ba souhaitent voir ce dernier rester le candidat de la majorité, selon les propos recueillis par RFI. "Il n'y a pas d'autre candidat évident pour notre coalition. C'est le meilleur pour continuer le travail de développement du pays entamé par le président Macky Sall", a affirmé un autre manifestant.
LE SIÈGE DU PARTI DE L'OPPOSANT TCHADIEN TUÉ EN COURS DE DÉMOLITION
Le bâtiment abritait le Parti socialiste sans frontières (PSF) de Yaya Dillo Djérou, cousin du général Mahamat Idriss Déby Itno, proclamé président de la République de Transition par une junte militaire en 2021.
Le siège du parti du principal opposant à la junte au Tchad, tué mercredi dans l'assaut par l'armée de ce bâtiment à N'Djamena, est en cours de démolition vendredi, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Le bâtiment abritait le Parti socialiste sans frontières (PSF) de Yaya Dillo Djérou, cousin du général Mahamat Idriss Déby Itno, proclamé président de la République de Transition par une junte militaire en 2021. M. Djérou a été tué dans l'assaut, qui a fait au total sept morts selon le gouvernement, quatre militaires et trois dans les rangs de M. Dillo.
Une grosse pelleteuse démolit le bâtiment de trois étages, rapportent deux journalistes de l'AFP dans l'après-midi, tenus à distance par un épais cordon de sécurité de l'armée, dont on aperçoit de loin des véhicules blindés tout autour de l'immeuble.
Selon le gouvernement, M. Dillo, recherché par les forces de l'ordre pour avoir fomenté une présumée "tentative d'assassinat" du président de la Cour suprême il y a dix jours et une attaque du siège des tout-puissants services de renseignement mardi, a été tué dans l'assaut "parce qu'il refusait de se rendre" et "avait lui-même tiré sur les militaires". Ce que conteste le PSF et l'opposition qui parlent d'un "assassinat" à deux mois de la présidentielle, à laquelle il devait se présenter, contre le général Déby.
GAZA EST LE LIEU OÙ LE DRAPEAU DE LA FAILLITE DE L’ORDRE MONDIAL A ÉTÉ HISSE, SELON ERDOGAN
“Le système international actuel, qui manque de concepts fondamentaux tels que la solidarité et la justice ne peut même pas assumer le minimum de ses responsabilités.”
“Gaza est le lieu où le drapeau de la faillite de l’ordre mondial a été hissé” a fustigé le chef de l’Etat turc, Recep Tayyip Erdogan.
Erdogan s’est exprimé vendredi à l’occasion du Forum de la Diplomatie d’Antalya qui se déroule actuellement dans le sud de la Türkiye.
Pour Erdogan, contrairement aux attentes, le 21è siècle se transforme en une ère de crises, où l’ordre international fondé sur des règles perd son sens et n’est plus qu’un slogan.
“Gaza est le lieu où le drapeau de la faillite de l’ordre mondial a été hissé”, a-t-il martelé avant d’ajouter:
“Le système international actuel, qui manque de concepts fondamentaux tels que la solidarité et la justice ne peut même pas assumer le minimum de ses responsabilités.”
Erdogan a assuré que ce qui se passe à Gaza ne peut absolument pas être qualifié de guerre, mais plutôt de génocide.
“La Türkiye n’a pas le luxe de suivre les événements de loin. Il est de notre devoir envers notre propre peuple et envers l’humanité tout entière de dire la vérité”, a-t-il tonné, assurant que la communauté internationale ne peut s’acquitter de sa dette envers le peuple palestinien que par la création d’un État palestinien.
“À Gaza, des enfants, des femmes et des civils ont été sauvagement assassinés, et la foi de milliards de personnes dans le système international a été détruite”, a-t-il relevé.
Le leader turc a une nouvelle fois plaidé pour la formation d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale tout en assurant que la Türkiye est prête prendre ses responsabilités dans ce sens.
“J’appelle une nouvelle fois la communauté internationale à soutenir sincèrement la bande de Gaza et la cause palestinienne”, a-t-il dit avant de poursuivre:
“Les puissances occidentales qui apportent un soutien inconditionnel à Israël participent à l’effusion de sang par leurs politiques hypocrites.”
KEMI SEBA POURRAIT ÊTRE DÉCHU DE SA NATIONALITÉ FRANÇAISE
Ses prises de position hostiles sur les réseaux sociaux sont dans le collimateur des autorités. Face à cette annonce choc, Kemi Seba a réagi avec véhémence, dénonçant une "guerre coloniale" déclenchée contre lui
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 02/03/2024
Le panafricaniste franco-béninois Kemi Seba, figure controversée connue pour ses positions pro-russes et anti-françaises, pourrait voir sa nationalité française être retirée. C'est ce qu'indique l'activiste lui-même le 29 février 2024 en publiant sur Facebook une lettre du ministère français de l'Intérieur à ce sujet, information confirmée à Radio France Internationale (RFI) par les autorités.
Dans ce document de deux pages daté du 9 février et signé par le sous-directeur d'accès à la nationalité française Cédric Debons, il est notifié à Kemi Seba, établi depuis plusieurs années au Bénin, que ses agissements attisent "un sentiment anti-français dans toute l'Afrique de l'Ouest". Le courrier met l'accent sur les réseaux sociaux de l'activiste, où il "diffuse des messages outranciers contre la France, ses représentants et ses forces militaires". Kemi Seba y accuse notamment régulièrement la France de mener une politique de néocolonialisme en Afrique.
Pour le ministère français, il s'agit là d'une "déloyauté manifeste" envers la France. Franco-béninois, Kemi Seba pourrait donc être déchu de sa nationalité française, sans pour autant devenir apatride, bien qu'il reviendra au Conseil d'État de statuer définitivement sur cette question.
De son côté, Kemi Seba a vivement réagi à cette nouvelle sur les réseaux sociaux, comparant la lettre reçue à une "immense décoration de guerre" et prévenant les autorités françaises : "Vous avez déclenché une guerre coloniale et croyez-moi, vous ne la gagnerez pas. Vous êtes tombés sur le mauvais noir.", a-t-il déclaré dans une publication sur son compte Facebook suivi par 1,3 million d'abonnés.
par Amadou Tidiane Wone
ODEURS DE GAZ
Tout ce qu’il nous est donné de voir depuis la signature du décret annulant l’élection du dimanche 25 février ressemble, étrangement, aux événements du 17 décembre 1962. Ne manque au tableau que la mise aux arrêts du Premier ministre
Lorsque l’on assiste à une représentation théâtrale, les scènes se succèdent en plusieurs actes dans un déroulement pensé, réfléchi pour accrocher notre attention et nous mener, par le bout du nez, jusqu’à l’acte final. Au moment où le rideau tombe, la salle applaudit à tout rompre pour rendre hommage au jeu des acteurs, saluer le moment enchanteur qu’ils viennent de vivre. A ce moment-là, nul ne pense à l’immensité du travail des petites mains dans les coulisses : machinistes, éclairagistes, maquilleuses, costumiers, sonorisateurs etc. Toute une armée de compétences sans lesquelles la magie n’aurait jamais opéré… Et, au-dessus de tout ce beau monde, il y’a l’auteur de la pièce et le metteur en scène. Ils ont inventé, créé et livré un moment de joie à des centaines de spectateurs. À quelques exceptions près, l’unanimité étant impossible en la matière. Certains sortiront en grommelant, déçus ou frustrés que telle ou telle partie du spectacle ne fut pas à la hauteur de leurs attentes… Ainsi va la vie !
A l’identique, la scène… politique nous offre, mais rarement, des spectacles de haute qualité frisant la perfection. Au point où l’on ne se demande jamais le pourquoi du comment, tant la magie opère ! On se fait mener par le bout du nez, les scènes et les actes se succèdent et l’on se retrouve à la fin d’un… mandat sans en avoir saisi le fil conducteur découvrant, stupéfait le dénouement d’une intrigue savamment menée. Ceci dans l’hypothèse d’une mise en scène réussie, au service d’une histoire bien écrite et qui connait un dénouement heureux. Dans le cas contraire, d’une histoire dont les actes s’enchainent sans inspiration, laissant deviner la fin de l’intrigue dès le premier acte, les spectateurs ont une boule au ventre. Ils n’applaudissent pas. Ils subissent le jeu des acteurs, eux-mêmes stressés par le ressenti des spectateurs qui leur renvoient des ondes négatives par des soupirs désapprobateurs.
Revenons à la réalité !
Je le dis tout de go : Tout le long des douze années de règne du président Macky Sall, les sénégalais assistent, médusés, à une pièce de bien mauvais goût dont, tant la mise en scène que les acteurs se montrent bien en deçà des promesses du générique.
Au début était la promesse d’une gouvernance sobre et vertueuse… Le film annoncé, à fort budget de communication, tournera progressivement au film d’horreur. Et la chute, à laquelle nous assistons depuis le 03 février, date initiale du début de la campagne électorale pour l’élection présidentielle prévue le 24 février, dévoile progressivement les coulisses où s’activent tant de petites mains, que dis-je tant de petits esprits… La fin du spectacle approche et il y a comme un air de plagiat dans l’air. Tout ce qu’il nous est donné de voir depuis la signature du décret annulant l’élection du dimanche 25 février ressemble, étrangement, aux événements du 17 décembre 1962. La qualité de la mise en scène faisant la différence, ainsi que le jeu des acteurs, mais surtout en raison des enjeux colossaux, notamment économiques, sous-jacents.
Tout y est : Un président de la République qui fragilise le chef du gouvernement, Une assemblée nationale encerclée par les forces de l’ordre et vidée des députés de l’opposition, une judiciarisation de la politique, des guides religieux complices de fait ou par leur silence, la mise en berne de la Constitution, la domestication de l’administration, une presse qui concoure à assurer le service après-vente de toutes les dérives du pouvoir…
Il ne manque au tableau que la mise aux arrêts du Premier ministre comme ce fut le cas du président Mamadou Dia, chef du gouvernement en 1962, le contrôle total du pouvoir par un parti unique dit unifié pendant des dizaines d’années.
Ce qu’il me semble intéressant de remarquer et que les nombreux analystes de notre pays devraient scruter à la loupe lorsque je convoque ces similitudes, c’est la méthode Foccart qui semble être la trame de tout cela. Jacques Foccart, tout puissant « Monsieur Afrique » du temps du Général De Gaulle, était un expert en déstabilisation des régimes africains à peine sortis de la colonisation. Avec ses armées de mercenaires et de barbouzes, il mettait son ordre dans tous les pays africains dotés de leaders aspirant à une vraie décolonisation, plutôt qu’à une indépendance formelle. Tous les premiers coups d’Etats qui se sont déroulés en Afrique, autrefois sous domination française, portent l’empreinte de Jacques Foccart. La force de Jacques Foccart résidait dans le fait qu’il était invisible du grand public. Il ne cherchait pas la gloire pour sa personne. Il servait exclusivement le Général de Gaulle dans son idée du rayonnement de la France. Foccart inspire et continue d’inspirer une catégorie de nostalgiques de la France conquérante, « sûre d’elle-même et dominatrice » comme le disait le Général De Gaulle parlant de l’Angleterre… Malheureusement les héritiers de la Françafrique de Jacques Foccart n’ont ni son génie ni son talent. Et l’Afrique a tellement changé !
Cette digression juste pour indiquer une direction vers laquelle nous devrions porter nos regards : l’hyperactivité de Monsieur Robert Bourgi, qui se revendique fils adoptif de Jacques Foccart, doit etre interrogée et mise en contexte. Quel rôle joue-t-il auprès du président Macky Salldont il se dit familier ? On l’a vu aussi, sur une photo qui aurait dû rester privée, attablé au domicile du Premier Ministre-candidat Amadou Ba. De temps à autres Il se répand en interview suggestives sur les enjeux cruciaux de notre pays dont il aurait la nationalité, non exclusive ! J’ai vu à la une d’un site internet qu’il prétend nous apprendre ce que le président Macky Sall compte faire après le 2 avril 2024, date de son départ de la présidence de la République…
En vérité, Robert Bourgi n’a ni l’envergure de son mentor ni, surtout, sa légendaire discrétion. Il est amateur de costumes sur mesure, fait l’étalage de ses relations … Il révèle les confidences qu’on lui fait pour se faire mousser et séduire. Il n’est pas un homme de l’ombre, ce qu’il aurait dû rester ! Et c’est pourquoi la pièce en cours au Sénégal, et dont il prétend être un acteur, dévoile presque totalement l’identité des véritables auteurs de la mise en scène ! De plus, l’acteur principal est sujet, de plus en plus, à des accès d’énervement qui dévoilent des faiblesses coupables dont des dérapages verbaux incompatibles avec le prestige de la fonction… Cela pousse les souffleurs à élever la voix pour se faire entendre de lui lorsqu’il sort du texte… Malheureusement les spectateurs attentifs les entendent aussi, ce qui est le comble pour un souffleur.
Tout cela fait passablement désordre !
Espérons qu’à son retour du sommet des pays exportateurs de gaz où il se rend aujourd’hui, le 01 mars 2024, le président Macky Sall, qui va rencontrer du beau monde dans le cadre de la reconfiguration des partenariats stratégiques pour la mise en valeur de nos ressources gazières et pétrolières, nous reviendra avec des contrats signés avant la fin de son mandat prévu le 02 avril 2024.
« Heureusement que l’élection a été annulée à temps ! » pensent les mauvais esprits !
Ah ! Cette odeur de gaz !
TCHAD, MAHAMAT FAKI EXPRIME SON PROFOND REGRET SUITE À LA MORT DE L’OPPOSANT YAYA DILLO
Il était accusé d’avoir attaqué, dans la nuit de mardi à mercredi, les locaux des services de renseignements, après l’arrestation d’un de ses partisans pour “tentative d’assassinat contre le président de la Cour suprême”
Dakar, 1er mars (APS) – Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a fait part de son “profond regret”, après la mort de plusieurs personnes au Tchad, parmi lesquels figure l’opposant Yaya Dillo, tué mercredi à Ndjaména, la capitale tchadienne, dans l’assaut par l’armée du siège de son parti.
“Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), S.E Moussa Faki Mahamat regrette profondément le recours à la violence qui a entraîné mort et blessures d’hommes au Tchad”, lit-on dans un communiqué parvenu à l’APS.
M. Dillo était le principal opposant à la junte tchadienne du général Mahamat Idriss Déby Itno dont il est le cousin.
Il était accusé d’avoir attaqué, dans la nuit de mardi à mercredi, les locaux des services de renseignements, après l’arrestation d’un de ses partisans pour “tentative d’assassinat contre le président de la Cour suprême”.
En réaction, l’armée tchadienne a donné l’assaut contre les locaux de sa formation, le Parti socialiste sans frontières (PSF), où il s’était retranché et n’a pas voulu se rendre.
Dans son communiqué, Moussa Faki Mahamat a réitéré son appel aux acteurs politiques tchadiens pour le respect du “principe immuable de l’Union africaine, celui du règlement pacifique des différends” politiques.
Il a également rappelé “l’impérieuse nécessité pour le Tchad de renouer de façon authentique avec le dialogue inclusif de toutes les forces politiques, sociales, civiles et militaires pour un avenir de stabilité, de démocratie et de prospérité partagée”.