Entravés sur le terrain et étroitement surveillés par l’opinion, la presse est confrontée à plusieurs défis dans sa quête d’informer sur la guerre entre Israël et le Hamas. La mission d'informer coûte cher, tant en termes de risques humains que de responsabilité éditoriale.
Comment rendre compte des événements en cours à Gaza ? Pour de nombreux médias internationaux, cette question s’apparente à un véritable casse-tête. Tant il ne semble pas y avoir de réponse facile en raison notamment de la complexité du conflit.
Avec la brutalité des combats, se rendre sur le terrain relève désormais d’un exercice périlleux. Une vingtaine de journalistes, dont certains spécialement pris pour cible, y ont déjà été tués, depuis le début des hostilités, selon Reporters sans frontières (RSF).
Des médias tels que BBC, Reuters, Al Jazeera et l'AFP, sur place avant la résurgence des affrontements le 7 octobre dernier, ont vu leurs lieux de travail détruits par des bombardements.
Accusations de propagande
Face à cette situation qualifiée de blackout médiatique par RSF, les rédactions s’organisent afin d’assurer leur devoir d’information. CNN, la chaîne de télévision américaine du groupe Warner, dit avoir consenti à ce que l’armée israélienne contrôle son travail, avant d’accéder au théâtre des opérations côté israélien.
"Pour pouvoir entrer à Gaza avec le soutien aérien de Tsahal (l’armée israélienne), les médias doivent soumettre tous les documents et images à l'armée israélienne pour examen avant leur publication. CNN a accepté ces conditions", a révélé le journaliste de la chaîne, Fareed Zakaria, dimanche 5 novembre 2023, en ouverture d’un reportage.
De quoi susciter l’indignation sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes ont accusé le média de faire de la propagande pour Israël. D’autant qu’une de ses journalistes, Sara Sidner, a dû se confondre en excuses le 12 octobre 2023 sur X (ex-Twitter) pour avoir relayé sans recoupements préalables des "décapitations" présumées "de bébés par le Hamas".
Narratif décrié
Les mêmes accusations de manque de vérification ont visé le New York Times, l’AFP et la BBC à propos du bombardement de l’hôpital Al-Ahli à Gaza, le 17 octobre 2023. Après avoir dans un premier temps attribué l’attaque à Israël en reprenant la version du ministère de la Santé du Hamas, ils ont dû faire machine arrière face aux démentis de l’État hébreu.
Par ailleurs, l’AFP et la BBC ont été critiquées en France par des personnalités politiques, et au Royaume-Uni (par la plus grande organisation juive du pays) pour avoir refusé de qualifier le Hamas de mouvement terroriste. Un principe de neutralité remontant à l’après 11 Septembre, se défend le directeur général de l’agence de presse française, Fabrice Fries.
"Nous ne sommes pas parfaits. La collecte d’informations en temps réel est parfois acrobatique (...) Nous faisons parfois des erreurs, des choix imparfaits", indique encore l’AFP, qui pointe la guerre Israël-Hamas comme "un des sujets les plus difficiles et les plus clivants qu’elle ait eus à couvrir".
BEN BOURGEL : ‘’ISRAËL MÈNE UNE GUERRE QU’IL N’A NI VOULUE NI INITIÉE’’
Israël mène contre le Hamas une guerre « qu’il n’a ni voulue ni provoquée », après l’attaque du 7 octobre dernier, a déclaré son ambassadeur au Sénégal, Ben Bourgel, mardi, à Dakar.
Dakar, 7 nov (APS) – Israël mène contre le Hamas une guerre « qu’il n’a ni voulue ni provoquée », après l’attaque du 7 octobre dernier, a déclaré son ambassadeur au Sénégal, Ben Bourgel, mardi, à Dakar, précisant qu’un cessez-le-feu ne peut être envisagé sans la libération des otages israéliens.
S’exprimant lors d’une rencontre avec des journalistes, il a estimé que son pays a subi, le 7 octobre, une ‘’attaque sans précédent’’ menée par le Hamas, une organisation palestinienne.
Cette attaque a engendré la mort, selon lui, de ‘’plus de 1.400’’ personnes et a fait ‘’près de 6.000 blessés’’.
Depuis le 7 octobre, Israël mène des bombardements en direction de la bande de Gaza en guise de riposte à l’attaque menée par le Hamas, de l’arabe ardeur et qui est l’acronyme de mouvement de résistance islamique.
Le ministère de la Santé du Hamas a déclaré, mardi, que le bilan de ces bombardements avait atteint 10.328 morts, dont 4.237 enfants.
‘’Boucliers humains’’
Ben Bourgel a expliqué aux journalistes, à l’aide de photos et de vidéos, le modus operandi du Hamas et les exactions commises sur le territoire israélien, le 7 octobre.
Selon lui, l’attaque menée ce jour-là a entraîné le déplacement de 250.000 personnes.
L’ambassadeur d’Israël au Sénégal a également fait état de ‘’240 otages’’ israéliens détenus par le Hamas et de ‘’9.000 roquettes tirées’’ en direction de son pays.
‘’Ce sont des attaques sans précédent’’, si l’on en juge ‘’par les méthodes barbares utilisées pour porter atteinte […] à nos citoyens’’, a-t-il soutenu.
‘’Parmi les victimes figurent des travailleurs étrangers, des juifs, des musulmans et des chrétiens’’, a dit l’ambassadeur israélien.
Selon Ben Bourgel, depuis un mois, Israël est dans une situation où il doit ‘’mener une guerre’’ contre le Hamas qu’il n’a ‘’ni voulue ni initiée, pour mettre un terme à la menace qui pèse non seulement sur les populations israéliennes, mais aussi sur les populations palestiniennes de la bande de Gaza, qui sont des otages du Hamas’’.
Israël déplore ‘’toutes les pertes civiles, que ce soit les civils palestiniens ou israéliens’’, a déclaré son ambassadeur.
‘’Nous devons nous défendre contre un ennemi qui utilise les populations civiles comme boucliers humains’’, a-t-il argué.
Ben Bourgel affirme que ‘’les actions menées par le Hamas visent aussi les populations civiles palestiniennes’’.
‘’Aboutir à un accord et à une coexistence pacifique’’
‘’Nous sommes dans une situation où le Hamas prend en otage les populations civiles, en Israël et dans la bande de Gaza’’, a-t-il soutenu.
L’ambassadeur israélien affirme que son pays veut ‘’s’assurer que les 240 otages sont libérés de manière inconditionnelle’’, avant d’envisager un cessez-le-feu.
‘’Ces otages n’ont même pas eu accès à une aide humanitaire minimale, ni à des visites de la Croix-Rouge’’, a-t-il dénoncé.
En ce qui concerne la solution à deux États, souvent proposée contre les nombreuses guerres entre Israéliens et Palestiniens, il soutient que son pays ‘’a toujours été constant dans son engagement vis-à-vis de la coexistence’’ entre les deux peuples.
‘’Aujourd’hui, la première chose à faire, au vu des attaques menées contre nous, est de rétablir la sécurité des populations qui ont fait l’objet d’attaques inimaginables et inconcevables’’, a dit Ben Bourgel.
Il rappelle qu’il existe ‘’un cadre d’accord entre Israël et l’Autorité palestinienne qui doit, à terme, aboutir à un accord et à une coexistence pacifique’’.
‘’Ce que nous souhaitons, c’est […] un retour à des négociations directes, qui permettront cette coexistence. Et toutes les questions seront réglées à ce moment-là’’, a déclaré l’ambassadeur d’Israël au Sénégal.
GAMBIE : REPRISE DU PROCÈS DES SIROPS FRELATÉS
La Haute Cour de Banjul (Gambie) a repris, mardi, le procès dans l’affaire des sirops frelatés qui avaient provoqué, l’an dernier, la mort de 70 enfants, ont constaté plusieurs médias.
La Haute Cour de Banjul (Gambie) a repris, mardi, le procès dans l’affaire des sirops frelatés qui avaient provoqué, l’an dernier, la mort de 70 enfants, ont constaté plusieurs médias.
Ils avaient consommé des sirops contre la toux contenant des substances hautement toxiques en quantité ‘’inacceptable’’, selon une enquête de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les sirops contaminés ‘’pourraient avoir un lien avec des lésions rénales aiguës et la mort de soixante-six enfants’’, avait dit, à l’époque, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une conférence de presse.
Il avait précisé qu’il s’agissait de ‘’quatre produits fabriqués par le laboratoire indien Maiden Pharmaceuticals, identifiés en Gambie et qui pourraient avoir été distribués, par le biais de marchés informels, dans d’autres pays’’. Il avait signalé que ‘’l’OMS [menait] une enquête avec l’entreprise et les autorités de réglementation en Inde.’’
Sur le banc des accusés, le ministère de la Santé gambien, l’Agence de contrôle médical, mais aussi le laboratoire indien Maiden Pharmaceuticals qui a fabriqué les médicaments. Aucun de ces accusés n’était présents lors de la dernière audience en octobre dernier.
Le ministère de la Santé et l’Agence de régulation du médicament de la Gambie sont accusés d’avoir échoué à adapter la loi pour exiger que les produits pharmaceutiques importés soient testés et aussi d’avoir négligé d’inspecter les quatre sirops mis en cause.
Vingt familles endeuillées ont engagé des poursuites judiciaires et ont réclamé 250 000 dollars (15 3 512 775 de francs CFA) de dommages et intérêts pour chacun des enfants décédés.
L'EXCEPTIONNELLE DATE DE PÉREMPTION DÉPASSÉE DU POUVOIR CAMEROUNAIS
Portrait du doyen : à l'occasion de son 90e anniversaire, plongée dans le long magistère de Paul Biya qui dirige le Cameroun d'une main de fer depuis 1982, record de longévité sur le continent africain
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 07/11/2023
Le 13 février, Paul Biya, président du Cameroun depuis 1982, a fêté ses 90 ans, confirmant son statut de doyen des chefs d'État africains encore en exercice. Avec désormais ses 41 années passées à la tête du pays, il n'est dépassé que par son homologue équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema.
Comment expliquer une telle longévité au pouvoir ? La BBC s'est entretenue avec plusieurs acteurs de la politique camerounaise afin de mieux comprendre les raisons de ce long magistère. "Il a fait toutes les étapes dans une structure présidentielle, ce qui lui a permis de maîtriser les dossiers qui aboutissent à la présidence, mais aussi de maîtriser l’appareil de l'État", affirme Garga Haman Adji, ancien ministre et président du parti l’Alliance pour la démocratie et le développement (ADD).
Selon l'universitaire Stéphane Akoa, Biya est arrivé au pouvoir à un moment où son prédécesseur avait réussi à pacifier le pays après les troubles dits du "maquis". Il s'est présenté comme "celui qui pouvait garantir la paix". De plus, le mode de scrutin uninominal majoritaire à un tour, sans limitation de mandat, lui a permis de l'emporter avec une majorité relative dès le premier tour.
Autre avantage selon les observateurs, une opposition désunie. Si plusieurs candidats s'étaient ralliés à John Fru Ndri en 1992, ils apparaissent aujourd'hui dispersés. "C'est faux de penser que tous les partis non-RDPC sont de l'opposition", estime l'opposant Cabral Libii.
Sur le plan sociologique, sa gestion des équilibres régionaux entre le Nord majoritairement musulman et le Sud principalement chrétien lui aurait permis de cerner son électorat. "Il s'est gouverné avec des représentants de toutes les composantes", analyse le Pr Akoa. Un mode de gestion dont les limites apparaissent aujourd'hui avec la crise anglophone.
LE PARI MANQUÉ DE L'ÉMERGENCE
Si les chantiers d'infrastructures avancent à marche forcée, l'émergence économique et sociale promise par Macky Sall à son arrivée au pouvoir en 2012 peine encore à se concrétiser de manière pérenne et structurelle
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 07/11/2023
Selon un article publié ce mardi 7 novembre 2023 par Jeune Afrique, le bilan économique de Macky Sall à mi-mandat présente encore des zones d'ombre malgré des progrès indéniables.
Comme le relève l'envoyée spéciale Estelle Maussion, le rythme de croissance a été boosté, dépassant 5% annualisés grâce aux massifs investissements dans les infrastructures phares à l'image du TER.
Néanmoins, l'analyse pointe du doigt les insuffisances persistantes sur le front de l'emploi. En dépit de cette activité soutenue, le chômage des jeunes demeure préoccupant, faute de créations de postes à la hauteur des nouveaux arrivants sur le marché du travail.
Par ailleurs, le développement industriel peinerait à se concrétiser selon les constats de l'envoyée spéciale. Hors secteur minier, peu de filières parviennent réellement à prendre leur envol pour impulser la diversification économique tant recherchée.
Sur le plan social, l'article relève que la pauvreté recule trop lentement, maintenant une large frange de la société dans la vulnérabilité. Les interrogations persistent aussi concernant la viabilité de l'endettement qui s'envole, selon la publication dakaroise.
A quelques mois de la présidentielle, Jeune Afrique dresse donc le constat que si les chantiers d'infrastructures avancent à marche forcée, l'émergence économique et sociale promise par Macky Sall peine encore à se concrétiser de manière pérenne et structurelle.
MACKY SALL FAIT DES VAGUES
Excédé par l'inefficacité des forces armées à endiguer l'émigration par voie maritime, le président de la République a passé un coup de fil rageur aux principaux responsables militaires
Le président de la République ne comprend pas qu’avec tous les moyens dotés à la Marine nationale, ainsi que l’efficacité des services de renseignement, des pirogues, toujours plus nombreuses, quittent les côtes sénégalaises pour tenter de gagner l’Europe, mettant en danger la vie de nombreux jeunes gens. Il a demandé d’y mettre de l’ordre.
Ce n’est pas parce qu’il ne s’exprime pas publiquement sur la question qu’elle ne le préoccupe pas. La preuve, le Président Macky Sall ne s’est pas retenu hier, pour interpeller vigoureusement le chef d’Etat-major des armées, ainsi que plusieurs officiers supérieurs des Forces de défense et de sécurité, sur la question de l’émigration irrégulière. Le chef de l’Etat a voulu savoir ce qui était fait pour endiguer ce phénomène des pirogues qui prennent la mer de nos côtes, pour tenter de gagner les rives de l’Europe.
Macky Sall a dit ne pas comprendre qu’à la lumière des moyens dont sont dotés les services de renseignement, les garde-côtes, la gendarmerie et autres, que des pirogues bondées de monde en arrivent toujours, non seulement à prendre la mer, mais aussi à passer à travers les mailles du filet mis en place par les services de protection de la Marine, parfois avec le soutien de services comme Frontex, bien équipé au Sénégal par les Espagnols principalement.
En effet, depuis quelques années, la Marine sénégalaise a été équipée de suffisamment de navires et même d’aéronefs, pour ne pas permettre à des intrus d’entrer sans être vus sur notre territoire, et à des clandestins d’en sortir au nez à la barbe des Forces de sécurité. Le Président voudrait comprendre s’il y a négligence ou incompétence de la part des Forces de défense et de sécurité, ou pire encore, de la complicité de la part de certains éléments.
Ce dernier point est d’ailleurs soulevé par certaines populations des zones côtières. Ainsi, entre Rufisque et Bargny, c’est parfois en plein jour, au vu et au su de tout le monde, que ces esquifs prennent la mer, avec leur cargaison de candidats à l’émigration. La dame, Y. Diop, la quarantaine, habitant Bargny Guedj, raconte comment elle et ses voisins ont été témoins du départ de 4 pirogues le jeudi 2 novembre dernier. «Il y avait de tout. Des jeunes enfants comme des adultes, et même des femmes allaitantes. Il suffisait de payer pour embarquer.» Le tarif du voyage est connu de tous, ce sont 300 mille francs Cfa par personne. «Quand le passeur a encaissé suffisamment d’argent, il peut même faire une faveur et embarquer une ou deux personnes gratuitement», raconte un jeune maçon, qui lui aussi se prépare au départ, un jour prochain.
Ici, les quelques éléments de la police, qui avaient au début tenter d’empêcher les départs, ont été pris à partie par les populations, et ne se sont plus risqués à tenter quoi que ce soit. Les seuls en mesure d’empêcher les départs sont les patrouilles des garde-côtes, suffisamment dissuasives pour gêner le phénomène. Le coup de sang de Macky Sall aurait un effet bénéfique s’il aidait à accroître les patrouilles.
Néanmoins, les passeurs prédisent une décrue du nombre des départs dans les jours à venir, au vu de la dégradation des conditions atmosphériques dans les pays d’arrivée, notamment en Espagne et en Italie, avec l’approche de l’hiver.
LES ILES CANARIES ATTEIGNENT LE RECORD DE MIGRANTS AFRICAINS
L'immigration en provenance du Sénégal s'intensifie et plus de 32 000 personnes ont débarqué dans les îles Canaries, en Espagne, un record jamais atteint depuis 2006.
L'immigration en provenance du Sénégal s'intensifie et plus de 32 000 personnes ont débarqué dans les îles Canaries, en Espagne, un record jamais atteint depuis 2006.
Ces îles, situées à proximité du continent africain, sont utilisées depuis des décennies comme porte d'entrée vers l'Europe. Bien que la majorité des arrivées proviennent du Sénégal, des bateaux partent également de Gambie, de Mauritanie, du Maroc et du Sahara occidental.
Selon les chiffres publiés par le ministère espagnol de l'intérieur et les services d'urgence locaux, au moins 32 029 personnes ont débarqué aux Canaries entre le 1er janvier et le 5 novembre. Ce chiffre est supérieur à celui de la fameuse crise migratoire de 2006, lorsque 31 678 migrants avaient débarqué aux Canaries.
Le voyage entre le Sénégal et les Canaries dure généralement une semaine, au cours de laquelle il est difficile de remonter le vent sur une distance d'environ 1 600 km (1 000 miles).
Depuis vendredi, 739 personnes ont été secourues dans l'océan Atlantique au large d'El Hierro, l'île la plus petite et la plus à l'ouest de l'archipel, ont indiqué les garde-côtes espagnols.
Face au nombre record d'arrivées, le ministre espagnol de l'intérieur, Fernando Grande-Marlaska, s'est rendu la semaine dernière à Dakar, la capitale sénégalaise, pour demander au gouvernement de faire davantage pour empêcher les bateaux de partir.
M. Grande-Marlaska a exhorté son homologue sénégalais, M. Sidiki Kaba, à "agir plus rapidement" afin d'éviter de nouveaux décès. Selon l'Organisation internationale pour les migrations, au moins 512 personnes sont mortes sur cette route depuis le début de l'année, mais ce chiffre est considéré comme largement sous-estimé.
L'Espagne a déployé au Sénégal près de 40 policiers et gardes civils, quatre bateaux, un hélicoptère et un avion pour surveiller la côte et réprimer les réseaux de passeurs en collaboration avec les autorités locales. Madrid affirme que cet effort conjoint a permis d'empêcher 7 132 personnes de quitter le Sénégal cette année.
par l'éditorialiste de seneplus, alymana Bathily
UN CADAVRE DÉTERRÉ, TRAÎNÉ PUIS BRÛLÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - Ce pays est en proie depuis longtemps à une crise multiforme qui a fini de saper les fondements moraux, psychologiques et religieux de notre société, exploitée par des « entrepreneurs » politiques et religieux
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 06/11/2023
Une vidéo sans doute filmée par un participant de cette ignominieuse manifestation montre une foule considérable d’hommes jubilant autour du braisier dans lequel git le cadavre.
C’est que notre pays est en proie depuis longtemps à une crise multiforme qui a fini de saper les fondements moraux, psychologiques et religieux de notre société et qui est exploitée par des « entrepreneurs » politiques et religieux.
Le traitement monstrueux du cadavre de cet homme, l’autre jour à Kaolack, qui suscite horreur et sidération, ne serait-il pas en fait la phase paroxystique d’un délire sadique collectif qui semble maintenant devenu endémique dans ce pays-ci ?
Il indique en tout cas que nous perdons pied avec notre humanité : le respect de la dépouille de l’être humain ainsi que l’atteste l’institution du cimetière étant partagé par toutes les sociétés humaines.
Comment en est-on arrivé là ?
Nous en sommes arrivés là par la constitution de l’homosexuel en bouc émissaire, porteur, comme il se doit de tous les péchés d’Israël (d’Afrique) qui permet d’occulter la faillite de nos Etats, les carences de nos guides religieux, les scélératesses de nos politiciens de tous bords et nos lâchetés individuelles.
La manipulation de ce bouc émissaire occulte les véritables enjeux de la société, disrupte l’arène politique et facilite la promotion de toutes sortes d’offres démagogiques.
On peut dater l’avènement du phénomène : c’est dans les années 1990 sous le régime du président Abdou Diouf, au cours des années de braise, post-ajustement structurel et de montée du Sopi, quand un jeune ambitieux, introduit à Tivaouane a lancé un appel à dénoncer les « francs-maçons et les homosexuels ».
On sait comment il a prospéré depuis, de la gouvernance Wade, à la campagne électorale de 2012, au référendum de 2016 jusqu’aux dernières élections municipales et législatives.
Des leaders de partis politiques, du pouvoir comme de l’opposition en ont fait leur fonds de commerce.
Poser des balises !
L’homosexualité est un comportement social déviant qui peut choquer des gens dans leurs conceptions de la norme comportementale, dans leurs croyances religieuses et dans leur morale.
Il est donc normal que des individus et des groupes politiques et de la société civile le fustigent.
Il est tout aussi normal que des citoyens au nom de leurs religions ou de leurs idées politiques enjoignent à l’Etat de refuser d’appliquer les diktats de l’Occident sur la question pour faire la promotion dans ce pays de ce nouveau mode de vie labélisé « LGBT » par l’Occident, sous le couvert des « droits de l’homme »
Ce qui est anormal par contre, c’est qu’on dénie à l’homosexuel ses droits fondamentaux et son humanité. C’est le déni d’humanité qui a permis toutes les horreurs à travers le monde, de l’esclavage des Africains au pogroms des Juifs au génocide des « Indiens », au lynchage des Noirs aux Etats Unis, de la Shoah à l’instauration de régimes d’apartheid en Afrique du Sud et en Palestine.
L’homme dont le cadavre a été si abominablement profané avait un nom. Il avait une mère et un père. Des frères, des sœurs, des cousins et des amis d’enfance surement.
Comment ces gens vont-ils faire leur deuil ? Comment vont-ils vivre désormais avec nous ?
C’est que pour vivre ensemble, pour faire pays comme dirait l’autre, nous devons poser des balises morales visibles et qui s’imposent catégoriquement à chacun d’entre nous, à tout instant. Elles doivent d’abord indiquer à chacun la sacralité de la vie humaine.
C’est heureusement le sens du communiqué de l’autorité religieuse de Kaolack, le Khalife général de Léona Niassène : « en ma qualité de chef religieux je tiens à exprimer notre profonde indignation et notre condamnation catégorique de l’acte répréhensible qui a été commis à l’encontre d’un individu, dont nous n’avons aucune responsabilité sur sa vie privée. Cet acte ne peut en aucun cas être justifié ni toléré… »
Le Procureur de la République a pour sa part « demandé l’ouverture d’une enquête afin d’identifier les auteurs et d’engager contre eux les poursuites pénales prévues par la loi. »
Sommes-nous assurés désormais que ce qui s’est passé dans la nuit du 28 au 29 octobre 2023, à Kaolack ne se reproduira pas ? Cela dépendra des partis politiques et de la société civile dans leur ensemble.
Note de l'auteur : Le concept de "déviance" utilisé ici est pris dans son sens sociologique classique pour indiquer un comportement qui s'écarte de la norme sociale existante. Ce n'est donc pas un jugement de valeur.
LE FORUM ISLAMIQUE POUR LA PAIX REÇU PAR L'AMBASSADEUR DE PALESTINE
Le Président du forum islamique pour la paix, Cheikh Ahmed Saloum Dieng a été reçu ce lundi par l'ambassadeur de Palestine au Sénégal, Son Excellence Nasser Jadallah.
iGFM - (Dakar) Le Président du forum islamique pour la paix, Cheikh Ahmed Saloum Dieng a été reçu ce lundi par l'ambassadeur de Palestine au Sénégal, Son Excellence Nasser Jadallah.
Au menu des discussions figurait notamment l'invitation officielle du diplomate à assister au 21ème édition du forum islamique pour la paix prévu le week-end prochain à Thiès.
Il a été aussi question d'échanges autour des idéaux défendus par les chefs religieux, les associations islamiques et les Imams et Oulémas du Sénégal sur la paix et la sécurité dans le monde.
Le Président du forum islamique pour la paix a aussi saisi l'occasion pour manifester sa solidarité au peuple palestinien et sensibiliser tous les musulmans du Sénégal à renforcer les prières pour une paix consolidée et durable en Palestine au regard des "dégâts incommensurables des agressions et de la passivité de la communauté internationale ".
RDC : L’UNION EUROPÉENNE DÉPLOIE UNE MISSION D’OBSERVATION ÉLECTORALE
En réponse à une invitation du ministère des Affaires étrangères de la RDC, l'UE a décidé de déployer une mission d'observation électorale pour les élections générales prévues le 20 décembre 2023.
En réponse à une invitation du ministère des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo (RDC), l'Union européenne a décidé de déployer une mission d'observation électorale (MOE) de l'UE pour les élections générales prévues le 20 décembre 2023.
Josep Borrell, Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a nommé Malin Björk, députée européenne, comme observatrice en chef de cette mission.
Le Haut représentant Josep Borrell a déclaré : « Les prochains mois seront décisifs pour la consolidation démocratique en RDC et la coopération bilatérale entre la RDC et l’UE. Il revient à toutes les parties de travailler ensemble pour rendre les élections pleinement inclusives, libres, transparentes et apaisées. Les libertés fondamentales d'expression, des médias, de réunion, d'association et de mouvement ne doivent souffrir d’aucune entrave ».
L'observatrice en chef Malin Björk a déclaré : « Je suis honorée de diriger la MOE de l'UE en RDC, la première dans ce pays depuis 2011. Tout doit être fait pour que les élections puissent se dérouler dans un climat compétitif, apaisé, inclusif et transparent. Mon souhait est d’apporter une contribution positive au processus. La MOE de l’UE observera et évaluera l'ensemble du processus électoral à la lumière des normes internationales et régionales que la RDC a souscrites ».
L'équipe cadre de la MOE UE est composée de 13 experts électoraux qui arriveront en RDC en novembre. Vers la fin du mois, 42 observateurs de long terme rejoindront la mission et seront déployés à travers le pays pour suivre la campagne électorale. Il est également prévu que 12 observateurs de court terme soient déployés à l'approche du jour du scrutin. Enfin, un certain nombre d'observateurs à court terme recrutés localement et accrédités en RDC au sein des États membres de l'UE pourront intégrer la mission le jour du scrutin. La MOE UE restera dans le pays jusqu'à la conclusion du processus électoral.
Conformément à la méthodologie d'observation électorale de l'UE, la mission publiera une déclaration préliminaire et tiendra une conférence de presse à Kinshasa après les élections. Le rapport final, qui comprendra un ensemble de recommandations pour les prochains processus électoraux, sera présenté et partagé avec les parties prenantes après la finalisation de l'ensemble du processus électoral.