Critique à l'égard de la campagne de la démocrate Hillary Clinton, qu'elle considère comme une "féministe de la petite bourgeoisie", Angela Davis reproche à la gauche américaine de n'avoir pas su s'adresser aux électeurs blancs des classes populaires.
"L'universalisme ne doit pas chercher à effacer les différences", rappelle-t-elle, se félicitant de l'émergence du mouvement contre les violences policières Black Lives Matter.
À propos de la France, pays auquel elle est profondément attachée, elle s'inquiète de la manière dont la laïcité a été transformée en "une arme contre les musulmans".
"Cela ne fait aucun sens de rêver d'un monde sans racisme, sans misogynie, sans homophobie, sans exploitation de classe dans le contexte d'une planète moribonde", insiste-t-elle en référence aux mouvements de justice climatique.
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USAIN BOLT, "ATHLÈTE MASCULIN DE L'ANNÉE" POUR LA 6ÈME FOIS
AFP - Le sprinteur jamaïquain Usain Bolt, triple champion olympique pour la troisième fois consécutive à Rio cet été, a remporté pour la sixième fois vendredi 2 décembre 2016 le titre d'athlète masculin de l'année, décerné par la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF). C'est l'Ethiopienne Almaz Ayana qui a reçu cette distinction pour les femmes.
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7 JOURS DANS L'ARÈNE
Lamb : La chronique hebdomadaire de Khadim Samb de la semaine
Retrouvez la chronique hebdomadaire de Khadim Samb de la semaine diffusée en Wolof dans l'émission radiophonique d'African Time à New York, au micro d'Ousmane Lô
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"Je me sens Cubain", dit Maradona, à Cuba pour les funérailles de son ami Fidel
"Je me sens Cubain", s'est exclamé la légende du football Diego Maradona jeudi soir à son arrivée à Cuba pour assister aux funérailles de son "second père" Fidel Castro, décédé il y a une semaine à 90 ans.
"J'ai l'impression que le monde a perdu son leader. Aujourd'hui, il peut y avoir beaucoup de joueurs mais il était le propriétaire de l'équipe mondiale car aujourd'hui en Amérique du sud, ou si vous voulez en Europe, il n'y a aucun leader, ni charismatique, ni capable de résoudre les choses", a déclaré Maradona à la télévision d'Etat cubaine.
"Fidel était celui qui me conseillait, qui me parlait franchement, qui me disait ce que je devais faire, ce que je ne pouvais pas faire", a encore confié "El Pibe de oro", assurant se sentir Cubain "pour tout l'amour que (lui) a donné ce peuple" lors de ses multiples séjours sur l'île.
Fidel Castro et Diego Maradona entretenaient des liens étroits depuis la première visite à Cuba du footballeur en 1987. Maradona avait notamment effectué en 2004 plusieurs séjours dans un hôpital cubain pour y soigner sa dépendance à la cocaïne et divers problèmes de santé.
"Il fut sans aucun doute le plus grand, mais maintenant il faut que la légende survive dans nos coeurs (...) Fidel n'est pas mort", a insisté l'ancien joueur de Boca Juniors, du FC Barcelone et de Naples, qui considérait Fidel comme son "second père".
Les cendres de Fidel Castro seront mises sous terre dimanche à Santiago de Cuba, sur la pointe orientale de l'île. Samedi soir, une grande cérémonie d'hommage est prévue en présence de personnalités et dirigeants étrangers.
Le footballeur s'est rendu pour la première fois à Cuba après son sacre au Mondial-1986 au Mexique au cours duquel il inscrivit son fameux but de la "main de Dieu" contre l'Angleterre.
Maradona arbore un tatouage sur le mollet gauche avec la tête du Lider Maximo, ainsi qu'un autre tatouage, sur le bras droit, du Che Guevara, compagnon d'armes de Fidel Castro.
"J'AI DE LA CHANCE D'ÊTRE ENCORE EN VIE"
Pape Ndiaye Souaré, défenseur sénégalais de Crystal Palace après son accident
Dakar, 2 déc (APS) – Pape Ndiaye Souaré, le défenseur sénégalais de Crystal Palace (élite anglaise), victime d’un grave accident de voiture en septembre dernier, a laissé entendre qu’il est chanceux d’être encore en vie.
"J’ai de la chance d’être encore en vie", a déclaré le défenseur sénégalais de 26 ans dans un entretien avec la BBC.
L’ancien pensionnaire de Diambars avait été transporté d’urgence en hélicoptère après son accident sur une autoroute près de Londres.
Intervenant dans les médias, son entraîneur, Alan Pardew, disait qu’il pourrait revenir à la compétition dans six mois sans être formel au sujet de son défenseur qui s’était cassé le fémur et la mâchoire.
"Je ne sais pas à propos de ma blessure. Je ne sais pas si je peux revenir ou non", a tout simplement dit l’arrière gauche de 26 ans qui s’en remet à Dieu.
Sur l’accident, il a indiqué se souvenir de tout avant d’admettre que "c’est une grande chance de rester encore en vie après avoir être extrait du véhicule par les secours". Ces derniers ont été obligés de couper la voiture pour l’en extraire.
"Je me suis cassé la jambe, et ma mâchoire, et je ne pouvais pas manger pour le premier mois, mais maintenant je peux manger, je peux essayer de manger un peu", rappelle t-il.
"Je me souviens de l’hélicoptère venu me chercher. Je me souviens de la porte (de la voiture) sur ma jambe. Je me souviens du gars qui venait de me parler et je lui ai dit que je vais rester en contact avec lui. Je me souviens, ils ont coupé le toit de me faire sortir", a détaillé l’arrière gauche international.
En octobre dernier, les fans de son club lui avaient rendu hommage en entonnant, à la 23e minute du match contre West Ham, des chants à l’honneur de l’ancien défenseur de Lille (élite française).
"J’ai reçu et continue de recevoir le soutien des supporters et je peux vous assurer que ça m’aide beaucoup", a-t-il dit, soulignant avoir été très heureux du comportement des supporters lors de cette rencontre qu’il a suivie de bout en bout.
Dakar, 1er déc (APS) – Le sculpteur Ousmane Sow, décédé jeudi, était un "artiste de renommée mondiale", "une figure remarquable" de l’art contemporain "admirée de partout" a déclaré à l’APS, le ministre de la Culture et de la Communication, Mbgnick Ndiaye.
’’De Abu Dhabi où je me trouve, j’apprends (...) avec une vive émotion la nouvelle du décès de Ousmane Sow, artiste de renommée mondiale, une figure remarquable de l’art contemporain, admirée de partout’’, écrit Mbagnick Ndiaye.
Selon lui, Ousmane Sow a su faire "apprécier le talent et le génie du Sénégal et de l’Afrique" dans le monde.
"Je m’incline devant sa mémoire et présente mes condoléances émues à sa famille, à la communauté culturelle ainsi qu’au peuple sénégalais qui perd une de ces figures les plus emblématiques", ajoute t-il.
Le sculpteur sénégalais, Ousmane Sow, est décédé jeudi matin à Dakar, à l’âge de 81 ans des suites d’une longue maladie.
Après avoir exercé le métier de kinésithérapeute en France jusqu’en 1965, date à laquelle il retourne au Sénégal. Ousmane Sow décide, en 1984, de retourner encore dans son pays pour y ouvrir un cabinet privé de kinésithérapie qu’il abandonne ensuite, à l’âge de cinquante ans pour se consacrer entièrement à la sculpture.
Ousmane Sow, membre de l’Académie française des Beaux-arts, était à l’honneur du Salon d’automne, une exposition d’art contemporain qui se tient à Paris, sur les Champs Elysées et dont l’édition 2016 va comporter pour la première fois "un espace africain".
Paris, 1 déc 2016 (AFP) - Ses sculptures monumentales de guerriers ont fait le tour du monde : figure majeure de l'art contemporain africain, le Sénégalais Ousmane Sow, décédé jeudi à l'âge de 81 ans à Dakar, a magnifié les grands peuples du continent.
"Jamais un gamin ne m'a demandé ce que mes sculptures voulaient dire. Je sculpte des hommes. J'ai tellement peur qu'on ne me comprenne pas, ou qu'on interprète mal ce que je dis, que je parle très directement. C'est la même chose en art", disait Ousmane Sow, du haut de son 1,93 m.
En France, le grand public l'a découvert en 1999 lors d'une rétrospective sur le Pont des Arts à Paris. Ses guerriers Masaï du Kenya, ses lutteurs de l'ethnie Nouba de l'ancien sud-Soudan, ses Indiens d'Amérique, colosses figés dans le mouvement, au regard intense, attirent alors plus de trois millions de personnes.
Né le 10 octobre 1935 à Dakar, le sculpteur n'a "jamais rêvé d'être un artiste", confiait-il en 2009 à l'AFP. "Peut-être cela a été une chance. J'ai fait ça par plaisir".
A l'école, ce fils de comptable se plaisait à tailler de petites figurines dans des blocs de calcaire. Puis il s'est intéressé au fil de fer. Quand il part à 22 ans pour la France, il ne pense pas un instant à en faire un métier.
A Paris, Ousmane Sow a parfois faim et froid. Il fait tous les métiers, puis devient infirmier et finalement kinésithérapeute. Une formation qui lui confère une parfaite connaissance des muscles et de l'anatomie dont il ne cessera de se servir plus tard pour ses créations.
- 'Saut dans l'inconnu' -
Après l'indépendance du Sénégal en 1960, Ousmane Sow revient s'installer dans son pays, avant de monter un cabinet à Montreuil, en banlieue parisienne.
Il sculpte toujours pour son plaisir mais jusqu'à l'âge de 50 ans, détruit ses oeuvres, par manque de place notamment.
Un jour, un ami attire l'attention du Centre culturel français de Dakar sur ces sculptures et celui-ci lui consacre une exposition en 1987. Un succès, et le début d'une carrière fulgurante pour cet homme libre, qui n'a "jamais eu de patron".
Ce "saut dans l'inconnu", il le représenta sur son épée lorsqu'il fut en 2013 le premier Africain à rejoindre l'Académie des Beaux-arts en France en tant que membre associé étranger.
La série des Nouba, inspirée par les photos de Leni Riefenstahl, est présentée à la Documenta de Kassel (Allemagne) en 1992, marquant l'entrée d'Ousmane Sow dans la cour des grands artistes contemporains.
Trois ans plus tard, il expose au Palazzo Grassi, à l'occasion du centenaire de la Biennale de Venise.
Il poursuit son exploration des peuples africains avec "Les Masaï", "Les Zoulous", puis "Les Peuls", avant de s'intéresser aux Indiens d'Amérique à travers la mythique bataille de "Little Big Horn".
Ses sculptures monumentales aux tons bruns-ocres, cet homme massif les crée à partir d'une mixture secrète, macérée pendant plusieurs années et appliquée sur des ossatures de fer, de paille et de jute. Toujours sans modèle.
"La kiné m'a libéré du corps parfait. Je peux me bander les yeux et faire un corps humain de la tête aux pieds", confiait le sculpteur, qui réalisait aussi des bronzes de ses oeuvres.
Ousmane Sow a également exploré la sculpture de grandes figures ayant marqué sa vie - Victor Hugo, de Gaulle, Mandela - et rêvait d'un "Musée des grands hommes".
Au côté de ces personnalités, il voulait voir figurer son père, Moctar Sow, décédé en 1956. "Il m'a appris à avoir une énorme confiance en moi", disait-il.
Sa dernière oeuvre est une tête monumentale de 2 m de diamètre, commande de la République du Sénégal.
Ousmane Sow "emporte avec lui rêves et projets que son organisme trop fatigué n'a pas voulu suivre", a souligné sa famille, précisant qu'il avait fait ces derniers mois plusieurs séjours à l'hôpital à Paris et à Dakar.
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PAPADAKIS/CIZERON BATTUS PAR VIRTUE/MOIR AU TROPHEE NHK
APPORO (JAPON) (AFP) - Les danseurs français Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, doubles champions d'Europe et du monde en titre, ont été battus par les Canadiens Tessa Virtue et Scott Moir au Trophée NHK, dimanche à Sapporo (Japon).
Il s'agit du premier revers du duo français en compétition depuis décembre 2014, et une troisième place lors de la finale du Grand Prix à Barcelone.
"Nous n'avons pas réalisé notre meilleure performance aujourd'hui. Nous avons fait quelques erreurs et nous ne sommes pas satisfaits de notre performance. Mais c'est bon, on apprend, cela peut arriver et nous allons retourner à la maison et travailler", a pesté Gabriella Papadakis.
Champions olympiques 2010 et vice-champions olympiques 2014, Virtue (27 ans) et Moir (29 ans) ont établi une nouvelle meilleure performance mondiale en danse sur glace, avec un total de 195,84 points, effaçant le score des Américains Meryl Davis et Charlie White de 195,52 points, réalisé lors du titre olympique de Sotchi en février 2014.
"C'est bon d'être de retour. Tessa et moi, on a toujours formé une équipe qui n'a pas vraiment prêté attention aux points. C'est bien d'entendre que l'on a réalisé un nouveau record du monde, mais cela ne représente pas grand chose", a expliqué Scott Moir.
Papadakis/Cizeron ont pris la deuxième place avec 186,66 points, devant les Italiens Anna Cappellini et Luca Lanotte (180,42 pts).
Dès le programme court samedi, les Français avaient été en retrait, avec 75,60 points, accusant un retard de près de quatre points sur Virtue/Moir (79,47 pts).
Lors de leur première sortie de la saison, il y a deux semaines à Paris-Bercy pour le Grand Prix de France, ils avaient réalisé leur meilleur programme court (78,26), pour finir sur une victoire et un total de 193,50 points.
Le duo français, âgé seulement de 21 ans (Papadakis) et de 22 ans (Cizeron) voudra prendre sa revanche sur les Canadiens, rivaux sur la glace et partenaires d'entraînement, dans deux semaines à Marseille pour la finale du Grand Prix ISU (8-11 décembre). Ils n'ont jamais remporté cette compétition, la plus importante derrière les jeux Olympiques et les Championnats du monde.
"Ils nous inspirent chaque jour. Heureusement, on a réussi à rester concentrés sur notre travail et à danser comme nous le faisons à l'entraînement", a précisé Moir après la victoire.
LE PÈRE DE LA RÉVOLUTION CUBAINE FIDEL CASTRO EST MORT
La Havane (AFP) - Le père de la Révolution cubaine Fidel Castro est décédé vendredi soir à La Havane à l'âge de 90 ans, a annoncé son frère Raul, qui lui a succédé au pouvoir en 2006.
"Le commandant en chef de la Révolution cubaine est décédé à 22h29 ce soir" (03h29 GMT samedi), a annoncé Raul Castro en lisant une déclaration sur l'antenne de la télévision nationale.
La dépouille de Fidel Castro "sera incinérée" samedi, a précisé Raul Castro, ajoutant que "l'organisation de l'hommage funèbre qui lui sera donné sera précisée" ultérieurement, a-t-il ajouté dans cette brève allocution conclue par un tonitruant: "Jusqu'à la victoire, toujours!" ("Hasta la victoria, siempre"), l'antienne bien connue du Comandante.
Le "Lider Maximo", qui a tenu son île d'une main de fer depuis la révolution de 1959 et défié la superpuissance américaine pendant plus d'un demi-siècle, avait cédé le pouvoir à son frère Raul à partir de 2006 après une hémorragie intestinale.
Il avait abandonné en avril 2011 ses dernières responsabilités officielles, en cédant son poste de premier secrétaire du Parti communiste de Cuba (PCC) à Raul, numéro deux du parti depuis sa fondation en 1965.
L'ex-président cubain avait totalement disparu des écrans cubains entre février 2014 et avril 2015, ce qui avait alimenté de nombreuses rumeurs sur son état de santé.
Mais depuis un an et demi, même si ses déplacement restaient limités, il avait recommencé à publier des "réflexions" et s'était remis à recevoir chez lui personnalités et dignitaires étrangers.
Son décès, qui survient à peine deux ans après l'annonce historique du rapprochement entre Cuba et les États-Unis, vient définitivement tourner la page de la guerre froide, qui a mené le monde au bord du conflit nucléaire lors de la crise des missiles d'octobre 1962.
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MULTIPLE PHOTOS
LES RESEAUX SOCIAUX, PORTE-VOIX DES JEUNESSES AFRICAINES
PARIS (AFP) - La jeunesse africaine s'est saisie en quelques années des réseaux sociaux comme mode privilégié d'expression et de mobilisation, à la grande inquiétude des régimes autoritaires désormais prompts à couper internet à la première crise politique aiguë, souligne une étude.
"Le nombre de coupures de l'accès à Facebook, voire à l'internet, au cours des derniers mois en Afrique subsaharienne, est la preuve de l'importance prise par les réseaux sociaux dans la circulation de l'information", note cette étude menée à l'initiative de CFI, l'agence publique française d'aide au développement des médias du Sud.
L'étude sur "la citoyenneté numérique" en Afrique a recensé 4.000 "cyberactivistes" dans sept pays (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, RD Congo, Ghana, Madagascar, Sénégal). Une quarantaine ont été interrogés pour cerner un phénomène échappant largement aux statistiques officielles.
L'enquête révèle qu'en dépit de bandes passantes médiocres, des centaines de communautés dialoguent, collaborent ou contestent, dans l'écrasante majorité des cas sur Facebook et WhatsApp.
"Pas besoin d'un ordinateur ni d'une adresse email pour ouvrir un compte Facebook, un numéro de téléphone suffit", souligne un des auteurs de l'étude, Philippe Couve, rappelant qu'un smartphone chinois s'acquiert à partir de 50 dollars en Afrique.
L'accès à une version allégée et mobile de Facebook est souvent gratuit en Afrique, la société de Mark Zuckerberg ayant conclu des accords en ce sens avec des opérateurs télécoms d'une vingtaine de pays, pour mieux s'imposer dans ce continent aux allures d'Eldorado (moins d'un tiers de son milliard d'habitants a accès à internet aujourd'hui).
"Chez nous Facebook est plus qu'un réseau social, c'est devenu un média car tout le monde y a accès", explique le Sénégalais Cheikh Fall, fondateur du réseau panafricain de cyberactivistes africtivistes.org (150 membres dans 35 pays).
Facebook héberge ainsi les groupes "Jeunesse consciente" qui débat de l'actualité en RD Congo (190.000 membres), "Police secours" en Côte d'Ivoire (41.000 membres autour des accidents de la route, de la corruption policière), ou "Méritocratie malienne" (36.000 membres contre le piston et pour le recrutement au mérite).
L'autre nouveau tamtam africain, c'est WhatsApp, rebaptisé familièrement "Wazzap". "Avec Whatsapp, des personnes illettrées dans des villages reculés peuvent partager des fichiers audio", explique M. Fall, invité à la présentation de l'étude de CFI.
- Danger de manipulation -
A 35 ans, Cheikh Fall, aujourd'hui cadre supérieur dans un grand groupe de médias sénégalais, fait figure de doyen de la blogosphère africaine. Son fait d'armes: avoir mobilisé 150 "e-observateurs" pour veiller à la régularité de l'élection présidentielle de 2012 au Sénégal (#Sunu2012), s'inspirant de ce qu'avait fait dès 2008 le site pionnier Ushahidi au Kenya.
Depuis, une nouvelle génération de cyberactivistes a pris le relais. A l'instar de la Béninoise Mylène Flicka, 20 ans, fondatrice du site webTV IrawoTalents.com de promotion des jeunes talents béninois.
Cette diplômée de l'École nationale d'administration et de magistrature de Cotonou a également participé à la collecte de près de 500 propositions citoyennes et à l'organisation de LiveTweets avec des candidats à l'élection présidentielle de mars 2016 au Bénin.
Cette "féministe pure et dure" regrette d'être une des rares femmes cyberactivistes et se console en assurant que "(sa) génération de femmes va faire une révolution de +oufs+."
En attendant, deux dangers guettent les réseaux sociaux africains. La manipulation, comme l'a montré la dernière campagne électorale au Bénin où "WhatsApp et Facebook sont devenus des armes pour désinformer, lancer des rumeurs contre des candidats", selon Mylène Flicka.
Et la censure. Les coupures d'internet se sont multipliées à chaque crise politique cette année en Afrique (Congo, Tchad, Gabon, Éthiopie).
Africtivistes a dû exfiltrer quatre de ses membres de leur pays d'origine en 2016. Et ce réseau de blogueurs consacre désormais une bonne partie de son temps à partager les bonnes pratiques de cryptage et de sécurisation des échanges, afin d'éviter piratage et écoute clandestine.
"On en a fini avec la période bénie où les autorités ne comprenaient pas bien ce que nous faisions", soupire M. Fall.