Qui sera le Ballon d’Or africain 2018 ? Mohamed Salah (Egypte/Liverpool), tenant du titre, fait partie des nommés, aux côtés des autres cracks Sadio Mané (Sénégal/Liverpool) et Pierre-Emerick Aubameyang (Gabon/Arsenal) dans la liste publiée vendredi par la Confédération africaine de football.
Le gala de remise des prix se tiendra le mardi 8 janvier 2019 à Dakar, au Sénégal. Parmi les 34 joueurs retenus, on trouve aussi Idrissa Gueye (Sénégal/Everton), Kalidou Koulibaly (Sénégal/Naples), Naby Keïta (Guinée/Liverpool), Riyad Mahrez (Algérie/Manchester City), Mehdi Benatia (Maroc/Juventus), Yacine Brahimi (Algérie/Porto), Wahbi Khazri (Tunisie/Saint-Étienne) ou encore Fanev Andriatsima (Madagascar/Clermont Foot).
Parmi les 10 nommés pour le titre de meilleur entraîneur, se trouvent, entre autres, Corentin Martins (Mauritanie), Nicolas Dupuis (Madagascar), Patrice Carteron (ex-Al Ahly), Hervé Renard (Maroc), Aliou Cissé (Sénégal) ou encore Gernot Rohr (Nigeria).
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RWANDA: LE DÉPISTAGE DU SIDA PEUT SE FAIRE DÉSORMAIS À LA MAISON
Le kit coûte actuellement 5 USD dans les pharmacies du Rwanda. Un prix jugé trop élevé dans un pays où plus de 60 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.
Au Rwanda, il est désormais possible de faire soi-même son test de dépistage du VIH/Sida à la maison. Une révolution rendue possible par un dispositif d’autodiagnostic dénommée OraQuick. Le dispositif OraQuick à usage unique permet à l’utilisateur de connaître son statut sérologique en 20 minutes et contrairement au test sanguin, il peut être utilisé à la maison.
OMAR DAF DÉMARRE DIFFICILEMENT SUR LE BANC DE SOCHAUX
Omar Daf , 41 ans, a démarré officiellement ce vendredi, sa nouvelle expérience d’entraineur sur le banc de Sochaux.
En déplacement à Châteauroux, son équipe s’est inclinée (1-0) devant les Castelroussins.
Une série noire qui se poursuit pour Sochaux qui n’a gagné qu’un seul de ses dix derniers matches en Ligue 2. Au classement les Lionceaux sont 18ème (14 points).
LE PORNO FRANÇAIS EST LUI AUSSI «GILETS JAUNES»
Le mouvement de contestation trouve un écho dans la situation de l'industrie pornographique française, fortement précarisée ces dernières années.
Sans surprise, ça devait arriver : le porno s’est lui aussi mis aux gilets jaunes. Enfin presque. Vice a levé le lièvre en remarquant que dans les recherches à la mode sur Pornhub, référence des sites X, le terme de «gilets jaunes» était en bonne place. C’était aussi le cas, de manière encore plus flagrante, quand on a regardé jeudi. De même sur XVideos.
Tout est normal. À chaque événement important, la curiosité pousse les internautes à faire des recherches liées sur les sites de cul, histoire de vérifier si la bonne vieille règle 34 est toujours valable (celle qui dit que «si ça existe, il y a du porno à ce sujet»). Ça marche pour des moments imprévus et de manière très forte pour les marronniers, les studios américains produisant des vidéos spécifiques pour Thanksgiving ou Noël, par exemple.
Pour notre insurrection des ronds-points, la production a encore du mal à suivre. Une seule vidéo à notre connaissance a été mise en ligne sur Pornhub. Un teasing d’une certaine Chloé Sanchez (lien -18 ans). Seins nus sous son gilet jaune, elle arrête une voiture dans une contre-allée. «Je suis désolé monsieur mais vous n’avez pas le droit de passer.» «Mais j’ai juste besoin d’aller travailler», répond le conducteur. «Ah mais non.» «Mais vous bloquez toute la circulation aujourd’hui ?» «Oui, je bloque toute la circulation, gilet jaune, vous n’avez pas entendu parler du mouvement ?»
Suit toute une discussion passionnante, le début d’une fellation et la proposition d’aller sur son site payant pour voir la suite de la vidéo, intitulée la «ma-nue-festation» (1). Dans les prochaines semaines, les prochains mois, d’autres vidéos suivront sans doute.
Les liens entre les préoccupations des gilets jaunes et celles du X français sont nombreux. La production pornographique hexagonale a particulièrement souffert ces dernières années. Face à la concurrence de la gratuité sur Internet et de la production dans d’autres régions du monde (Californie, Budapest, Prague), la plupart des producteurs historiques ont arrêté ou vivotent avec des bouts de ficelle. Pareil avec les acteurs et actrices qui sont de moins en moins bien payées pour des productions parfois de plus en plus hard. Cela donne un sentiment de déclassement, d’être les laissés-pour-compte de la mondialisation du X.
Outre Dorcel qui tient tant bien que mal sa baraque, une seule entreprise a prospéré ces dernières années : Jacquie et Michel. Tout le talent de ce groupe du sud du pays a été de se montrer proche de ses spectateurs. Plutôt que des scènes déconnectées du réel tournées dans des châteaux et des grands appartements comme on avait l’habitude de le voir sur Canal + le samedi soir, ils sont allés au plus proche de la réalité, sur les nationales, les départementales et dans les champs, quitte à ce que ça soit parfois cracra. On retrouve dans leur production la France des gilets jaunes, un territoire périurbain, un peu banlieue, un peu campagnard, souvent pavillonnaire. Où, parfois, on s’emmerde et où, du coup, pourquoi pas une bonne petite partouze ?
Les tournages ont lieu sur une aire de parking avec «Morgane, 44 ans, qui adore croquer les routiers». Ou «Lina, 18 ans, un avion de chasse», devant chez elle, une maison des années 70 à Clamart (Hauts-de-Seine). Ou encore «Melody, 27 ans, conductrice de travaux à Beauvais». Jacquie et Michel va partout, à Orléans, Montpellier ou Toulouse. Les histoires sont la plupart du temps des scénarios fictifs, comme cette éleveuse de poulet à Loué qui n’en était pas vraiment une et qui avait causé un petit scandale local, mais elles posent un cadre, des références, une manière de voir qui met la girl next door de classe moyenne de province sur un piédestal.
Tout comme pour les gilets jaunes, dans les vidéos, la voiture tient un élément central. Les courts-métrages commencent souvent dans l’habitacle pour une interview de présentation (c’est moins cher qu’un studio et ça donne du mouvement), voire une première scène de sexe. Ou alors, l’auto est l’annonce du changement d’un état à un autre, du passage à l’acte. La femme fidèle, bien sous tous rapports, etc., devient actrice porno perverse en montant à l’arrière pour se rendre dans un hôtel, une forêt, un parc. La caisse peut être vue comme un signe de liberté : en avoir une, c’est prendre son destin (coquin) en main. Ne pas en posséder, c’est rester dans sa petite vie tranquille, routinière, ennuyante.
Un récent livre enquête, Judy, Lola, Sofia et moi, du journaliste Robin d’Angelo (chroniqué dans nos pages) montre à quel point, sous leur côté ludique apparent, ces productions «pro-amats» sont parfois très limites. Les griefs sont nombreux : les actrices se retrouvent à pratiquer des positions qu’elles n’avaient pas prévues, elles ne réalisent pas à quel point ça va changer leur vie, c’est mal payé (entre 200 et 500 euros la journée)… Le journaliste insiste aussi sur les parcours cabossés des jeunes femmes qui viennent de la campagne picarde ou d’autres lieux défavorisés et qui ont, dès leur plus jeune âge, parfois connu des violences sexuelles, l’alcool, la drogue. Dans l’affaire, le X ne vient pas arranger leurs problèmes, plutôt les aggraver. A l’inverse, les réalisateurs sont eux plutôt urbains et bien nés, renforçant ce sentiment de domination et d’exploitation.
Pourtant, les actrices ne se plaignent pas, comme le raconte l’ouvrage. Elles voient plutôt dans leur activité une manière de s’émanciper et acceptent des choses qui choquent l’auteur du livre. On retrouve dans les discussions entre eux la même incompréhension apparente qu’il peut y avoir entre les journalistes parisiens et les gilets jaunes. Malgré toute sa bonne volonté, Robin d’Angelo ne peut s’empêcher de poser ses codes moraux et ses références culturelles sur ce qu’elles vivent. Voire, il est tenté de les sauver parce que lui sait ce qui est bon pour elles. Comme le gouvernement LREM et les aisés des centres-villes connaissent exactement ce qui est le mieux économiquement et écologiquement pour les occupants des ronds-points. Même si eux ne sont pas d’accord. C’est cette fracture ontologique – chacun a une vie si différente qu’il ne peut plus comprendre l’autre –, qui rend le dialogue si compliqué.
LE CHAUFFEUR DE CHEIKH BHÉTIO TENTE DE SE SUICIDER
Les neuf thiantacones en grève de la faim depuis lundi dernier à la prison de Thiès vont mal. Ils ont été admis à l'infirmerie de la Maison d'arrêt et de correction (Mac).
Selon L'Observateur, qui donne l'information, l'un d'entre eux, Mamadou Hann, chauffeur de Cheikh Béthio Thioune, a tenté de mettre fin à sa vie en buvant de l'eau de Javel.
Les grévistes de la faim font partie du groupe des seize thiantacones détenus à la prison de Thiès depuis six ans, dans l'affaire du double meurtre de Médinatoul Salam, et exigeant la tenue de leur procès.
"LA TRANSMISSION DU VIH AU SÉNÉGAL SE FAIT ESSENTIELLEMENT PAR VOIE SEXUELLE"
Dans nos pays, les questions de sexualité sont tellement difficiles à aborder que les gens se cachent derrière les risques de transmission chez le coiffeur ou la coiffeuse pour entretenir le tabou sur le Sida
La secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS), docteur Safiatou Thiam, souligne que la transmission du VIH au Sénégal se fait essentiellement par voie sexuelle, les nouvelles infections se déclarant en majorité chez les professionnels du sexe et leurs clients.
"De manière générale, il n’y a que 3 voies de transmission que sont celles sexuelle, sanguine et de la mère à l’enfant", a-t-elle expliqué en présentant une communication sur "VIH au Sénégal : Situation, enjeux et défis", dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le Sida.
Au Sénégal et dans la plupart des pays, la transmission sanguine est à écarter en raison des stratégies mises en place pour "le contrôle du sang", a laissé entendre docteur Thiam.
"Dans nos pays, les questions de sexualité sont tellement difficiles à aborder que les gens se cachent derrière les risques de transmission chez le coiffeur ou la coiffeuse pour entretenir le tabou sur le Sida", a-t-elle fait valoir.
Aussi signale-t-elle que les nouvelles infections au Sénégal "se déclarent en majorité chez les professionnels du sexe et leurs clients".
Il y a aussi la transmission verticale, qui concerne les enfants de zéro à 4 ans. "Ces enfants sont aussi des enfants du premier groupe des professionnels du sexe ou des partenaires d’hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes (HSH)", a-t-elle indiqué.
Le CNLS a célébré ce vendredi la Journée mondiale de lutte contre le Sida, d’habitude commémorée le 1-er décembre tous les ans.
MORT DE GEORGE BUSH
L'ex-président des USA est mort à l'âge de 94 ans, ce vendredi 30 novembre - Le 41e président américain souffrait depuis plusieurs années de la maladie de Parkinson
L'ex-président des États-Unis George Bush est mort à l'âge de 94 ans, a annoncé son fils George W. Bush vendredi 30 novembre. Le 41e président américain, dont l'unique mandat fut marqué par la fin de la Guerre froide, souffrait depuis plusieurs années de la maladie de Parkinson.
Au mois d'avril, c'est son épouse, Barbara Bush qui avait rendu l'âme après avoir refusé des soins palliatifs.
"Jeb, Neil, Marvin, Doro et moi avons la tristesse d'annoncer qu'après 94 années remarquables notre cher papa est mort", a déclaré George W. Bush dans un communiqué publié sur Twitter par un porte-parole de la famille.
"George H.W. Bush était un homme doté d'une noblesse de caractère et le meilleur père qu'un fils ou une fille aurait pu souhaiter".
IL FAUT QUE NOS ETATS ARRETENT DE CONSIDERER LA CULTURE COMME LE MAILLON FAIBLE DANS LE DEVELOPPEMENT D’UN PAYS»
Palabres avec… MOUNA NDIAYE, ACTRICE
Entretien réalisé par Fadel LO |
Publication 30/11/2018
Elle n’est plus à présenter sur la scène du cinéma et du théâtre africain. Il s’agit de l’actrice Maïmouna Ndiaye dite Mouna. Cette célèbre comédienne burkinabé, d’origine sénégalaise, guinéenne et ivoirienne, a été rendue célèbre par son rôle d’Inspectrice teigneuse dans la série « Super Flics ». Depuis, elle a fait du chemin et sillonne le monde pour livrer une autre image de la femme africaine. Elle était à Dakar pour animer des stages de perfectionnement en « actorat » lors des Recidak (Rencontres cinématographiques de Dakar). Entretien…
Quelle appréciation faites-vous de cette formation que vous venez de faire suivre à des acteurs sénégalais?
Pour moi, le terme de formation n’est pas adapté. Parce que je pense que ce sont plutôt des échanges d’expériences... J’apprends aussi bien d’eux, qu’eux aussi apprennent de moi. Donc, je dirai plutôt que ces échanges-là sont une très bonne initiative. Et nous les acteurs, nous sommes assez solidaires là-dessus. Parce que la transmission de techniques de jeu, de concentration est universelle à tous les acteurs du monde entier. Que ce soit en Afrique ou en Europe. Donc, moi, je suis très contente de participer à ces échanges là et j’espère qu’il y aura d’autres occasions pour qu’on puisse encore échanger et approfondir tout cela. Parce que le temps imparti a été trop court.
Quel effet cela vous fait de vous retrouver au Sénégal, l’une de vos nombreuses « terres d’origine ». Car quatre pays africains vous revendiquent comme fille ?
Je regrette d’abord que cela ne se soit pas fait plus tôt. Mais comme on dit de manière assez triviale, chaque chose arrive en son temps. Je pense que le moment n’était pas arrivé et les choses se font au moment où elles doivent se faire. Et le moment est arrivé, c’est pourquoi ça se fait maintenant. Il n’est jamais trop tard pour bien faire.
Plusieurs pays se disputent votre nationalité ivoirienne, burkinabé, guinéenne, sénégalaise. Et vous, vous sentez quoi ?
(Elle éclate de rire). Moi, je suis une panafricaine !
Non, mais vous avez choisi d’être burkinabè ?
C’est effectivement le Burkina - Faso qui m’a adoptée et m’a donné la nationalité. Et je trouve que c’est une belle reconnaissance pour moi. Ce que j’ai eu, c’est à travers mon film que j’ai fait au Burkina- Faso. C’est un très beau cadeau pour ma modeste personne.
Justement, vous êtes choisie pour être l’égérie du cinquantenaire du Fespaco. On découvre votre photo sur les affiches. Quel effet cela vous fait?
A bon, vous avez vu ça où ? (Éclats de rire). Non, c’est un honneur ! En plus, avec le succès du film « L’œil du cyclone », j’ai eu des reconnaissances en Tunisie, au Maroc. Donc je vais rajouter la Tunisie et le Maroc sur ma nationalité. Parce que c’est le Maroc qui a commencé en me choisissant comme égérie pour le quarantième anniversaire du festival. Et cette année, le FESPACO a choisi mon image pour plusieurs raisons d’abord. Parce que justement, je revendique sincèrement mon panafricanisme. Et comme on dit Festival panafricain de Ouagadougou et de la diaspora, ils se sont dits, il n y a pas meilleure figure qu’on peut prendre que celle de Maïmouna. Car c’est elle-même qui se définit comme une panafricaine. Et je suis très fière pour l’Afrique, pour notre corps de métier, pour le cinéma, mais aussi pour les générations à venir. Parce qu’il y a plein de jeunes filles que ça peut encourager. A mon avis, c’est vraiment l’élément qui manque car les jeunes filles ne sont pas très persistantes dans notre métier. Et ça peut aussi se comprendre…
Au FESPACO, vous aviez reçu le Sotigui d’or. Quelles étaient vos relations avec Sotigui Kouyaté et qu’est-ce que cela vous fait d’être souvent primée en Afrique ?
Je pense que les distinctions, c’est vraiment une reconnaissance par rapport à tout le travail que j’ai eu à faire pendant toutes ces années. Pour moi, le « Sotigui d’or », c’était très important. Il faut savoir que j’ai fait ma première scène de théâtre et mon premier film aux côtés de Sotigui Kouyaté. C’était mon maître, mon grand frère, mon papa, mon conseiller etc. Et il m’a transmis sa générosité, son humilité et ça m’a donné envie de continuer et d’approfondir et c’est ce que j’essaie de transmettre autour de moi jusqu’à présent.
Formée en France et exerçant en Afrique, quel regard jetez-vous entre les deux mondes. C’est à dire le cinéma européen et africain ?
Je dis toujours qu’il faut qu’on arrive en Afrique à faire des films africains. Qu’on arrête de dire qu’on fait du cinéma burkinabé ou du cinéma sénégalais ou béninois ou encore malien. Moi je voudrais jouer dans un film africain avec des acteurs africains. Qu’ils soient du Mali, de la Cote d’Ivoire, du Niger, du Nigeria entre autres. Il faut qu’on arrive à unifier notre cinéma. Et, c’est à nous acteurs, et quand je dis acteurs, je ne parle pas des acteurs qui jouent devant la caméra. Mais je parle des acteurs du monde de la culture qui doivent tous faire en sorte que notre cinéma soit compétitif et soit reconnu comme les autres cinémas.
Vous avez commencé par une série qui vous a rendue célèbre mais depuis lors vous avez complètement disparu des radars au niveau des séries. Pourquoi avez vous arrêté ?
Il est très difficile de monter des séries et c’est très compliqué à mettre en place. Il se trouve qu’il y a eu un petit remaniement au Burkina -Faso avec la révolution. De ce fait, les guichets qui pouvaient financer les séries étaient fermés et on est passé à autre chose. Entre temps, je suis revenue au théâtre avec un monologue. J’essaie de ne pas être inactive et de tout faire pour toujours travailler. Et c’est ce qui est normalement le devoir de tous les acteurs. C’est-à-dire de ne jamais se reposer sur des acquis, de continuer à travailler, d’aller voir ce que les autres font, regarder des films et continuer à s’entrainer.
Vous avez fait une formation académique au théâtre, mais vous êtes beaucoup plus présente au niveau du cinéma. Est-ce un choix ou une nécessité ?
Non, ce n’est pas un choix, ni une nécessite, c’est le hasard. Il se trouve que les opportunités, on les prend là où elles se présentent. Et quand c’est au théâtre, je suis au théâtre et quand c’est au cinéma, je suis au cinéma et quand c’est à la télé, je suis à la télé…
Vous êtes une femme mariée. Comment conciliez- vous la famille et ces nombreux voyages ?
Je m’organise ! Tout est question d’organisation (rire). Et ça se passe très bien. Mais là, c’est mon jardin secret et je n’en parle jamais.
Et ce que vous ne regrettez pas d’être venue assez tard au Sénégal et quels sont vos liens avec les Sénégalais ?
Ah non, je ne regrette pas. J’ai toujours des liens forts avec le Sénégal, même si je ne viens pas assez souvent. Mais je pense qu’à partir de maintenant, je vais venir assez souvent.
Est-ce que Mouna est féministe ?
Non, je ne suis pas féministe, mais je défends la cause des femmes. Et je me bats pour que les femmes soient reconnues à leur juste valeur.
Qu’est-ce que les violences entre femmes vous inspirent au vu de tout ce qui se passe actuellement au Sénégal ?
Ah, bon ! Non, je n’ai pas suivi l’actualité. Mais je trouve ça très déplorable et dommage. On ne doit pas se tirer dessus, il y a de la place pour tout le monde. Autant, nous sommes des femmes, autant nous sommes de caractères différents. Autant nous sommes de personnalités différentes, autant nous sommes des points positifs différents. Et on doit se servir de ça pour faire en sorte que l’image de la femme change et que ça avance. Au lieu de se tirer dessus, mettons-nous ensemble. Si les cinq doigts de la main commencent à se taper dessus et à se casser les uns, les autres, on ne pourra plus rien faire. Donc moi, je pense que chacune de nous doit relativiser et ne passe faire la guerre. Parce qu’en se faisant la guerre, les autres vont dire qu’on ne peut rien faire avec eux. On les laisse tomber. Je suis plutôt positive et je sais rassembler et j’espère que ces femmes prendront du recul pour ne pas ternir notre image qui est déjà assez difficile à mettre au-devant. En plus, ces petites querelles n’ont pas de sens pour moi.
Il se trouve que c’est l’homme qui est toujours la cause de toutes ces échauffourées par le biais de la polygamie. Selon vous est-ce que finalement l’homme en vaut la peine ?
Ah, ça, c’est autre chose ! On a toujours besoin des hommes. On ne peut rien faire sans les hommes mais aussi on ne peut rien faire sans les femmes. Maintenant, les histoires de polygamie, ça c’est culturel et c’est propre à certains pays. Au Burkina Fasso, elle n’est pas aussi répandue qu’au Sénégal. Et puis, après, ça dépend de beaucoup de choses et j’avoue que c’est un gros débat. Mais à mon avis, il vaut mieux être polygame que d’avoir une seule femme et avoir trois maîtresses par exemple. Après, il faut voir le juste milieu. Je ne défends ni l’un, ni l’autre. Maintenant, si un homme n’est pas capable de s’occuper de ses quatre femmes et qu’il n’est pas capable de les réunir et de faire en sorte qu’elles s’entendent, ça ne sert à rien. Nous ne sommes pas des objets, on ne peut pas dire : on va prendre quatre femmes parce qu’on a beaucoup d’argent pour faire le malin et dire voilà je peux entretenir quatre femmes, je peux entretenir 15 ou 20 enfants. Non, nous ne sommes pas des objets. Si cela signifie que je suis féministe. Je le revendique ! Oui, je suis une féministe ! Pour les jeunes filles, je leur dirai qu’on ne se marie parce qu’on n’a pas de travail ou parce qu’on veut quelqu’un pour s’occuper de nous. On doit se former, on doit être autonome. Et quand je dis autonome, ça ne veut pas dire qu’il faut rejeter les hommes. Cela veut dire qu’on doit être capable de se défendre, qu’on doit être capable de gagner sa vie, d’être fière et de ne pas dépendre d’une autre personne.
Quelle appréciation faites-vous du retour des RECIDAK ?
Ah, les RECIDAK ! Je trouve déjà que c’est bien. Je pense qu’il faut que nos Etats, nos dirigeants arrêtent de considérer la culture comme le maillon faible dans le développement d’un pays. Ce n’est pas de l’amusement. Dans certains pays, la culture rapporte plus que l’agriculture. Donc il faut qu’ils arrêtent. J’ai fait le tour du monde et je vois comment dans certains pays, dans certains Etats, le gouvernement investit dans le secteur culturel. Je suis plus connue dans beaucoup de festivals à l’étranger que dans mon propre pays. Cela veut dire ce que ça veut dire. Mieux, j’ai plus de reconnaissance à l’étranger que dans mon propre pays. Parce qu’eux, ils ont compris l’utilité de la culture. Ils ont compris la portée et l’importance de la culture. Quand je voyage, je voyage avec plusieurs drapeaux, je suis fière de porter l’Afrique à l’écran. Je suis fière de défendre et de porter une certaine image de la femme africaine à l’écran. Donc, il faut que les Etats comprennent qu’on contribue à 200% au développement d’un pays. Aujourd’hui, à travers tous les prix que j’ai glanés, tout le monde sait où se trouve le Burkina, où se trouve le Sénégal. J’ai été dans des endroits où des gens pensaient que l’Afrique, c’est un seul pays alors que c’est non. Aujourd’hui, je suis très contente de porter le drapeau africain et particulièrement de la femme qui existe en tant qu’elle-même.
Le bilan de votre long parcours, les bons moments, les déceptions et qu’est-ce qui vous reste à prouver ?
Le bilan de mon long parcours c’est toutes les reconnaissances que j’ai eues. C’est l’invitation que j’ai eu pour les RECIDAK, c’est l’opportunité de pouvoir m’exprimer par rapport aux medias, l’opportunité de pouvoir partager mon expérience. Mais aussi l’opportunité de pouvoir rencontrer des jeunes et transmettre quelque chose. Pour moi, c’est ça les résultats de mon long parcours. Et j’espère que mon passage ici ne fera qu’encourager les jeunes à se battre. C’est vrai que c’est dur, ce n’est pas facile. Et j’espère que nous, on a épluché, on a balayé le chemin et que la suite sera beaucoup plus facile pour eux.
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ÉGYPTE: QUAND LA PIQÛRE DE L'ABEILLE DEVIENT UN TRAITEMENT ALTERNATIF!
Soigner les douleurs articulaires et redonner de la vigueur au système immunitaire affaibli est désormais possible grâce à l’api thérapie. L'information est donnée par l’autodidacte Omar Abulhassan qui élève des milliers d’abeilles domestiques sur son toit dans le district de Munib au Caire en Egypte.
"J'AI LA CHANCE D'AVOIR UNE ÉPOUSE ADMIRABLE, DÉVOUÉE, QUI ME BOUSCULE"
Dans son livre intitulé « Le Sénégal au coeur », Macky Sall rend un vibrant hommage à son épouse, Marième Faye Sall et explique l’important rôle qu’elle joue à ses côtés - Morceaux choisis
« J’ai (…) la chance d’avoir à mes côtés une épouse admirable, dévouée et dotée d’un sens extrêmement aigu des réalités et des situations. Elle me bouscule, elle aime user de moquerie avec moi, mais elle est mon plus grand soutien. Avec humour et joie de vivre, elle me tient debout. Pour Marème, la famille prime sur tout. Il est une décision de Marème que je me plais à rappeler, tant elle me semble le témoignage le plus émouvant et le plus éloquent de la pureté de ses sentiments et du sens qu’elle a de son rôle d’épouse et de mère.
L’histoire de notre premier enfant
Notre premier enfant naquit alors qu’elle était étudiante. Un jour, afin de pouvoir aller en cours, elle avait confié notre fils à l’épouse de notre ami, le regretté Ousmane Masseck Ndiaye. C’est d’ailleurs le nom de cette dame que nous avons donné à notre fille. Installé chez nos amis, notre petit garçon n’arrêtait pas de pleurer. La dame, inquiète, et ne sachant quoi faire, finit par m’appeler.
J’étais à mon bureau : elle m’explique qu’il refuse de s’alimenter et de prendre le biberon. Très inquiet, je me rends chez elle. Effectivement, il continuait de pleurer, je l’ai pris avec moi et nous nous sommes rendus à la Fac où étudiait ma femme. Nous avons fait irruption en plein cours. Je lui explique ce qui se passe. Elle a pris le bébé et elle lui a donné le sein : il s’est calmé aussitôt. Je lui ai dit : «On rentre à la maison.» Ce fut son dernier cours : «Maintenant, je vais m’occuper de mon fils», avait-elle dit. Son mérite est d’autant plus grand qu’elle avait choisi de mettre un terme à une formation au bout de laquelle elle serait devenue ingénieure, comme son mari, et aurait exercé un métier dans lequel elle aurait sûrement brillé.
Elle quitte ses études pour s’occuper de sa famille
Marème est, depuis toujours, engagée politiquement à mes côtés. Nous nous sommes mariés en 1993. Pendant sept ans, j’ai été un jeune cadre avec beaucoup de charges mais, avec les amis et les camarades, on passait de très belles soirées en nous recevant les uns les autres. Marème a toujours joué les conciliatrices : psychologue, elle sait arrondir les angles, ménager les susceptibilités et contribuer à la résolution de nombre de problèmes. Elle harmonise, car à moi, le temps me fait défaut.
Sans elle, je ne pourrais accomplir ma mission au niveau où je l’ai placée. Marème a le rire et l’humour communicatifs. Personnellement, je serais un peu plus austère. J’aime bien bousculer mes cousins sérères, par exemple utiliser ce que l’on nomme la «parenté plaisante». Entre certains patronymes, dans les grandes familles auxquelles nous appartenons tous, il y a des histoires anciennes, des conflits enterrés, on peut s’envoyer des vannes. On chahute et ça rétablit l’équilibre, pour le meilleur et pour le rire. Je suis sévère, peut-être, mais j’espère être juste, vivre des moments de joie malgré la pression des urgences et des charges. »