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21 avril 2025
People
OUSMANE SONKO, UN DESTIN SENEGALAIS A LA CROISEE DES CHEMINS (Portrait)
Inattendu et déjà là. Il y a encore quelques années, ni lui, ni personne n’aurait pensé à l’irruption d’un homme nouveau, dans un pays resté berceau de la démocratie en Afrique. La comparaison avec Emmanuel Macron a quelque chose à la fois d’impromptu...
A 44 ans, le député a tout pour être différent. Un parcours scolaire et universitaire entièrement sénégalais et un goût tardif pour la politique. Porté par le Pastef dont il est devenu le leader naturel, la tournée internationale qu’il a entamée en ce mois de novembre est avant tout une rencontre entre une diaspora fiévreuse et son destin. Souverainiste, antisystème et anti-impérialiste, cet énarque fin et pointilleux est la jonction charnière entre une classe politique mise en débandade par Macky Sall et un appel d’air venu de la jeunesse. Une sorte de macronnie tropicale. Decryptage !
Prudent et introverti, l’air d’une fausse timidité, l’ancien inspecteur des Impôts débarque en Amérique du Nord. Les Etats-unis et le Canada comme peu sensible, à l’instar des jeunesses africaines, aux fastidieuses rengaines européennes. L’heure du pragmatisme a sonné pour celui qui a été révélé aux Sénégalais par sa maitrise des questions économiques et le pragmatisme anglo-saxon qui caractérise ses actions dans tout le pays, aussi bien dans l’humanitaire que dans la promotion de la citoyenneté. Il ralliera Dakar où la campagne promet d’être rude après un détour en Europe. Suisse, Espagne, Italie, Belgique et surtout, la France, comme un avertissement au monde avant le dernier ring dont le premier tour est prévu pour le 24 février.
Intransigeant
Sa radiation de la fonction publique aurait pu calmer ses ardeurs, loin s’en faut, elle les ravive de plus belle. Il l’a d’ailleurs vécu comme une sorte de libération d’autant que depuis, avec son cabinet à Dakar, il s’en sort mieux. Et pour tout couronnement, son élection en 2017 comme député. Ses attaques répétées aux contrats pétroliers, souvent bourrés de retro-commissions et d’incohérences l’ont relancé comme la porte-voix d’une société civile progressivement bâillonnée par le pouvoir. Indexant ouvertement Aliou Sall, maire de Guédiawaye (banlieue de Dakaroise) et frère du chef de l’Etat, il franchit le rubicond de l’audace.«Les contrats signés par l’État sont tous défavorables aux Sénégalais » insitait déjà le leader de Pastef. Il était ainsi l’une des premières personnes à dénoncer l’opacité des contrats pétroliers signé par l’Etat du Sénégal sous le régime de Macky Sall. Ces déclarations fracassantes vont secouer le pouvoir de Macky Sall et sa famille. Il s’est naturellement attiré la foudre du régime. Traqué et harcelé, Ousmane Sonko sera dans la foulée radié de la fonction publique par un décret présidentiel sous prétexte d’ « indiscrétion professionnelle ». Une sanction qu’il perçoit comme « un signe pour ne plus jamais lâcher ». Le jeune parlementaire fait des contributions remarquables au sein de l’hémicycle. L’un des rares hommes politiques à estimer sous les tropiques que « les députés ont trop d’avantages », il cède l’intégralité de ses indemnités entre des femmes qui travaillent dans la transformation de produits en Casamance et le Pastef. Une leçon de jeunesse que peu d’autres élus suivront.
Macronisant
On peut ainsi décrire l’événement Sonko. Inattendu et déjà là. Il y a encore quelques années, ni lui, ni personne n’aurait pensé à l’irruption d’un homme nouveau, dans un pays resté berceau de la démocratie en Afrique. La comparaison avec Emmanuel Macron a quelque chose à la fois d’impromptu et d’évident. Il profite, à peu près au même âge que l’ancien ministre français de l’économie devenu président, d’un vide provoqué par des conjonctures similaires. D’abord, tout comme en France, un vent de justice balaie quelques potentiels challengers à Macky Sall. Comme ce printemps de mauvais augure qui a emporté le rêve élyséen d’un certain François Fillon. Sauf qu’ici, la justice souffre de la spontanéité et est manipulée, du derrière les rideaux par le président sortant pour éliminer l’un après l’autre, l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall et avant lui, le favori, Karim Wade. Le premier croupit dans les geôles à Dakar, le second est loin, en exile forcé dans le Golfe au Qatar. Ensuite, il bénéficie d’un contexte de lassitude générale, engendrée par les dérives et excès du monde politique qui n’attirait plus les jeunes. Cette désagrégation est aggravée par des querelles internes qui prennent le dessus de l’essentiel et l’inéquité entretenue par Macky Sall qui élimine l’un après l’autres les potentiels rivaux pour se faire un boulevard pour un second mandat. Enfin, un centrisme qui ne l’empêche pas d’être patriotique et de pouvoir, tout en entretenant des liens de confiance avec le monde des finances, rester attaché aux valeurs sociales et solidaires, fondement de la culture africaine. Exactement comme Macron, même si Sonko évite habillement la comparaison. Mais il aura rarement candidat aussi « macronisant ».
Stratégie
Il vise avant tout le peuple. Pendant sa tournée, il évite des rencontres institutionnelles. Quai d’Orsay, Elysée, Congrès américain, Union européenne, il n’en conteste point l’utilité mais préfère faire face à la diaspora. Il veut mobiliser le peuple où qu’il soit, puis tisser dans le secret qui le caractérise les soutiens. Abdoulaye Wade lui voue une admiration qu’il ne cache plus. Mais Sonko aurait décliné son invitation à Doha pour aller à la rencontre de la diaspora. Mais il sait que l’ancien président a une voix qui compte d’autant qu’en votant pour le candidat du Pastef, les Sénégalais prennent une revanche sur la chasse à l’homme dont est victime Karim Wade. N’ignorant pas l’importance de l’argent dans une campagne électorale, Ousmasne Sonko veut adopter la stratégie du financement populaire et participatif. Des diners de gala, des collectes publiques de fonds, du mécénat de groupe car pour lui, « plus nombreux sont les donateurs, incomptables seront les votants« . Mais il entend aussi rester prudent et ne révéler ses plus grands soutiens qu’en début d’année, une manière de protéger des proches du pouvoir qui le rallieraient. Sa force, travailler avec des gens simples, ces jeunes, parfois sans expériences qui sont animés par une envie de changer les choses, là encore, exactement comme un certain… Macron, il y a un peu plus d’un an. Sonko aura tout de même compris que ce sont les hommes qui font le chef; écouter et rencontrer des Sénégalais de partout est devenu sa nouvelle passion. Et déjà, il croit à un second tour qui l’opposerait à Sall.
« Solutions »
Publié en septembre dernier, « Solutions » porte jalousement sa marque de pluriel. Un ensemble de remèdes cohérents qui font suite à un diagnostic plutôt juste et prudent. C’est la marque de fabrique de Sonko. Il y remet en cause les contrats pétroliers pour faire de l’or noir « une force pour le Sénégal« . Il promet, en renégociant les contrats d’apporter plus de 600 milliards à l’Etat. Sonko veut équilibrer le rapport de force institutionnel pour que le président de la République ne soit plus maître absolu du destin du pays. «Il faut que l’on diminue les pouvoirs du président de la République. Il faut des contre-pouvoirs solides» s’époumone-t-il à chanter. Celui qui fait sa première expérience parlementaire pense à l’Assemblée nationale comme « un contre-pouvoir populaire et idoine« . L’une de ses premières décisions, mettre fin aux caisses noires ou fonds politiques qui selon lui, animent « la clientèle« . Les 8 milliards réservés au chef de l’Etat pour faire de la politique politicienne, il les trouve exorbitants et n’accepte même pas l’idée « d’un tel gaspillage« . Normal pour un énarque qui aura fait de la transparence un combat personnel pendant toute sa carrière.«C’est insensé de donner 8 milliards à une personne pour ses dépenses politiques » décrie Sonko. Il ouvrira une guerre au francs CFA. En effet, si le discours de Sonko séduit c’est aussi parce que la problématique du francs CFA est au cœur de son programme de gouvernement. Une obsession réaffirmée dans «Solutions». «Chaque année, nous perdons plus de 25 mille milliards. Il faut que l’on sorte du Fcfa pour gérer nous-mêmes notre monnaie et notre économie » analyse l’ancien inspecteur des impôts.
Dans un pays où très peu d’élections ont été gagnées au premier tour depuis l’indépendance et alors que le président sortant a réussi à retourner l’opinion contre lui, Ousmane Sonko a son rôle a jouer. Il pourrait même, à en croire certains sondages, se faire élire au second tour. Mais on est encore, bien loin de là. Faudrait-il déjà qu’il rassemble davantage autour de lui, et surtout, qu’il maintienne jusqu’au bout, cette image « nette » que son parcours sans casseroles lui colle. A plus de trois mois du premier tour, rien n’est gagné pour aucun candidat.
Persuadé que le président Sall aura un deuxième mandat, en 2019, le Souleymane Faye craint que Ousmane Sonko malgré ses qualités, ne mouille le maillot pour rien, qu’il ne dépenses son argent sans pouvoir atteindre son but de se voir président de la République.
Souleymane Face est au micro de Sunugal 24
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DE SAINT-LOUIS À ESSAOUIRA, THE BEST OF
L’Afrique repense son monde pour un développement authentique - La force créatrice des peuples africains s'affinera - Il suffit de voir les innovations dans certains secteurs pour mesurer la force créatrice des populations
Le Maroc, de par son ancrage africain, a toujours manifesté un engagement sans faille envers le continent pour assurer un co-développement et une prospérité partagée, a souligné, samedi à Essaouira, le président du Forum de Saint-Louis, le Pr Amadou Diaw.
«L'engagement du Maroc en faveur du continent ne date pas d’aujourd’hui. Ce n’est pas un fait nouveau. Le Maroc a toujours marqué un grand intérêt pour la région subsaharienne, comme pour l’ensemble du continent», a déclaré à la MAP M. Diaw, en marge du Forum de Saint-Louis, tenu les 2 et 3 novembre à Essaouira. «Pour nous rappeler le rôle du Maroc, nous n'avons qu’à prendre l’histoire de l’Organisation de l’Union africaine (OUA) pour nous rendre à l’évidence que le Royaume a joué un grand rôle dès le départ.
Donc, ce n’est pas une chose nouvelle», a-t-il expliqué, estimant qu’on «ne peut pas réfléchir à l’identité africaine et la mission du continent sans faire appel à toutes ses composantes et à tous ses acteurs agissants. Il faut favoriser cette démarche réciproque».
«Le Maroc a toujours tendu la main au continent et j’estime que cela doit être fait dans les deux sens. Il faut que nous aussi, nous venions présenter au Maroc ce qui se fait dans l’Afrique subsaharienne. Il faut qu’on se connaisse davantage et qu’on échange régulièrement pour que des décisions adéquates et pertinentes puissent être prises dans l’intérêt de tout le continent», a relevé le Pr Diaw.
Dans la foulée, il a rappelé que ce Forum a été créé à Saint-Louis, ville sénégalaise, à la fois «laboratoire» et «carrefour» où plusieurs civilisations se sont succédé, se félicitant de la présence d’une communauté marocaine dans cette ville, qui représente actuellement un véritable modèle d’intégration réussie.
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LES SÉNÉGALAIS DE LA DIASPORA RACONTRENT L'AUTRE AFRIQUE
L'Afrique ce n'est pas que les milliers de jeunes qui s'donnent à l'émigration clandestine, ce ne sont pas que les guerres, la famine et la pauvreté. L'Afrique c'est aussi les richesses naturelles, des ressources minières c'est aussi des économies dynamiques et un potentiel immense. C'est cette Afrique positive que des jeunes sénégalais de la diaspora montrent dans cette bande annonce.
Regardez la vidéo
LA CHRONIQUE HEBDO D'ELGAS
VIVIANE, LA MÈRE DÉAMBULANTE
EXCLUSIF SENEPLUS - Avec sa voix sublime, son audace, son déhanché, la mise en avant de sa famille, elle s’est hissée à un niveau modeste qui n’en fera jamais une icône impérissable, non plus un décor banal - INVENTAIRE DES IDOLES
Le Liban et la Mauritanie ont donné au Sénégal quelques couleurs, quelques saveurs. Il en est ainsi des brassages, on n’hérite pas toujours de ce que l’on veut dans un métissage : on subit, pour le meilleur et le pire. Le voisin maure a donné, entre autres cadeaux, des influences à la saint-louisienne, dans sa somnolence esthétique, avec son « meulfeu[i]» négligemment rabattu. La présence libanaise, historique et prospère, a créé un îlot à Dakar qui suscite le fantasme avec, parfois, des pointes de jalousie. Avec l’héritage colonial, ils ont continué, sinon à définir, résolument à maintenir les canons de la beauté sénégalaise. La maure et la libanaise, comme la signare et dans une autre mesure la peulhe, continuent de jouir du prestige de couleur, ou pour être plus précis, de clarté. C’est ainsi que la femme en chair, claire de peau, aux grâces corporelles assorties de rondeurs, est devenue l’objet le plus convoité du marché de l’amour. Le vieux polygame en raffole autant que le jeune premier, comme outil de promotion ou prestige social. Et c’est ainsi ou presque, en conséquence, que la femme au bon teint local, « sombre » et « obscure », svelte et grande, affûtée et naturelle, en un mot la sahélienne, a suivi le mouvement du cliché dominant. Produit banal, fondu dans la masse, presque déprécié, et qui semble vouloir rattraper son retard, parfois, par l’artifice de « l’hydroquinone [ii]» et les mirages du maquillage outrancier ; et qui plus tard, avec quelques grossesses, accroche ces rondeurs bénies qui font la bonne femme sénégalaise.
Sans doute faut-il interroger l’Histoire pour mieux situer cette bascule. A partir de quel moment les standards de la beauté sont-ils devenus tout autres que ce que produit la géographie nationale ? Il y a à chercher dans la royauté et ses hiérarchies peut-être. Il y a sans doute à creuser du côté de la dépossession coloniale et de la mésestime de soi qu’elle engendre. Faut-il aussi voir du côté de l’utopie publicitaire et des images qu’elle véhicule ! Règlera-t-on pour autant la question ? Pas sûr. Comment ce biais persiste-t-il dans un pays profond, où malgré les offensives sur la valorisation de sa couleur de peau, certaines femmes sont toujours tentées de rester dans cette idée…
Dans les années 90, Viviane Chidid, qui n’avait pas encore le Ndour collé au train, était une modeste choriste du Super étoile, le groupe de Youssou Ndour. Remarquable et remarquée, elle avait déjà une aura et un charisme. Une voix et une présence. Une audace et une candide perfidie. Les courbes encore fines promettaient de s’épaissir. La métisse libanaise et mauritanienne, battant pavillon sénégalais, portait déjà en elle les signes de l’ascension d’une ambassadrice et d’un sex-symbol. Alors que la scène musicale couvait ses divas, de Kiné Lam et Fatou Guewel en passant par Maty Thiam Dogo, et bien avant l’arrivée des Titi, Adiouza et compagnie, Viviane pavait un chemin en capitalisant sur cet amour de la cérémonie vestimentaire qui caractérise tant les soirées mondaines sénégalaises. Ce que les autres grosses pointures semblaient vouloir acquérir à grands renforts d’orgies de bijoux, de visages rafistolés par la poudre, de tenues affriolantes ou clinquantes, la jeune Viviane semblait en avoir en réserve et de façon naturelle. Elle n’avait pas besoin de surjouer. Elle gardait son visage, avec l’insolence de la certitude d’une beauté qui ferait chavirer. Alors que les autres gardaient le sacré des grands boubous, elle osa les robes moulantes, les jeans et les fentes accrocheuses. Avec cette ivresse de la jeunesse confiante, comme celle de la dernière épouse au sein du couple polygame du film Bal poussière, qui vient changer les codes en rafraichissant les modalités du jeu conjugal. Avec l’essor des prêtresses du rap américain, que les satellites importaient dans nos salons, les Beyoncé, les Jennifer Lopez, les Ashanti, les Alicia Keys en tant d’autres, Viviane entrait dans les standards de cette beauté-type. A elle les années 2000.
Quelques danses en plus, des tenues suggestives, voire des chansons exaltant le désir viril, suffirent à faire d’elle une idole du moment, potentiellement exportable à l’extérieur. Le super Etoile, les reprises, son mariage avec le frère de Youssou Ndour, féconderont ensuite la graine de star. L’album Sama Nene, berceau d’une œuvre toujours lascive, vantant les atours et les outils d’une bonne épouse, dévouée au bonheur du mâle, firent de Viviane une vedette. La célébration de la femme aimante, et au-delà, cette abondance du thème de l’amour, submergèrent son œuvre. Qui, elle, trouva son public. Centre d’un vieux fantasme de couleur auquel elle donne une jeunesse et de la chair ; respiration des peine-à-jouir nationaux corsetés par la coercition religieuse ; égérie d’un charme sénégalais fait d’apprêts et de protocole de la séduction ; modèle des jeunes filles. Sa prospérité et la puissance son charme, l’établirent en bébé incontournable des années 2000 dont elle continue de grignoter les années. Pour preuve, nombres de tubes incontournables, moteurs des soirées où l’on pouvait se permettre des voyages interdits dans la proximité des corps, résonnent encore.
Petit, j’avais dompté la vigilance des femmes adultes pour m’inviter dans ces réputées assemblées féminines, libres voire libertines, où elles s’échangeaient astuces, « tricks and skills », pour conduire leurs maris au Paradis. J’y avais intercepté pour la première fois, sans être en mesure ni de le décrire, ni de le comprendre, la contrainte du bonheur conjugal et la dévotion féminine, avec la bénédiction voire la prescription de la culture, au bénéfice du mâle ; lui qui pouvait ainsi en seigneur sans devoirs ou presque congédier son épouse ou la menacer avec le chantage de la polygamie. Cette idée du « mari sacré » qui étage la gent féminine en mariées bénies et en célibataires honnies, a créé cette frénésie qui va jusqu’à doper la polygamie, devenue un recours potable voire phénomène vanté comme l’écrit Coumba Kane dans les colonnes du « Monde [iii]». Le conditionnement féminin, dès le jeune âge, la soumission transmise aux petites comme vertu, et qui va jusqu’à la négation de soi, contrairement à une faillite, restent encore un discours élogieux de la femme au foyer. Cette représentation traverse toute l’œuvre de Viviane, gardienne, à ses dépens, et à dessein, de cet ordre.
Il est étonnant de voir que cette idée que l’on retrouve dans les téléfilms, dans les prêches, dans les familles, a trouvé en Viviane Ndour et ses chansons une grande caisse de résonnance, une ambassadrice. Elle chantera l’homme, en gardant cette énergie libidinale. Naïvement, sans doute inconsciemment, cette portée, qui se retrouve déjà dans le capital des femmes sénégalaises, sera chez Viviane un des éléments de son aura. Elle incarne cette figure de maman, déambulante, de charmes en soumission, faisant des haltes à la case plaisir. C’est sans doute le chantier immense du féminisme sénégalais, quand il daignera ne pas être à la remorque du féminisme afro-diasporique, de comprendre cette donnée intérieure et complexe. La place assignée à la femme est une place magnifiée par la représentation culturelle et religieuse. Pour mieux les soumettre, on les célèbre, dans la mécanique classique des compliments sans fonds, qui rappellent la promotion des potiches. Comment mener ainsi un combat féministe au Sénégal sans se désaliéner de cette assignation ? Bien des productions féministes, notamment chez Fatou Sow, renseignent sur la complexité de cet embarras, la nécessité de lutter sur deux fronts : la colonisation et l’endogène ; et comment surtout l’urgence des combats, et la peur de se voir qualifier de féministe occidentale, ont pu conduire certaines militantes à fermer les yeux et à se complaire dans un statut quo local. Les nouvelles générations de féministes ne semblent être ni dans l’urgence du combat, ni dans la confrontation avec le dispositif. Nul privilège ne se laisse facilement. Nul acquis non plus. Il s’arrache. Il en résulte une militance cosmétique et presque risible, à l’heure où le regain du fait religieux et les nouveaux accommodements imposent le pire aux femmes.
Faire porter ceci à Viviane Ndour serait bien évidemment d’une injustice sans nom. Elle est loin de ces querelles, et pour cause. Beaucoup de femmes sénégalaises trouvent le féminisme hargneux, importé, masculin, impropre pour elles. La « chosification » bat son plein et toute cette idée d’une féminité décorative puise une lointaine ascendance, qui se nourrit des facilités et des vulgates actuelles. Viviane est une femme de son temps qui chante le bonheur où elle glisse des leçons sociales comme il est de coutume dans la chanson sénégalaise, où le prêche s’invite très souvent. Elle l’a fait avec des charmes, dans un bon timing, de l’inspiration, des sonorités entrainantes. Et bingo. D’ailleurs elle a fait mouche, nombre de ses consœurs de la même génération sont dans le même filon, celui de la femme pulpeuse et chanteuse-star, avec des fortunes diverses. Il faut même mettre à son crédit la bienveillance et la sincérité de ses chansons. Que pouvait-elle ? Elle a été le porte-drapeau d’une idée féminine, sexuelle, maternelle, en parfaite adéquation avec l’ambiance nationale. Et ce jusqu’au au divorce et au remariage comme la parfaite jonction entre l’ancien et le nouveau monde.
C’est très souvent par l’art audio-visuel que sédimentent les clichés dans la société. La musique et le cinéma créent une proximité directe, plus que les livres. Viviane Ndour sera plus connue qu’Awa Thiam, pionnière du combat pour le droit des femmes. Avec sa voix sublime, son audace, son déhanché, la mise en avant de sa famille, elle s’est hissée à un niveau modeste qui n’en fera jamais une icône impérissable, non plus un décor banal. Elle est comme ce battement au tempo nonchalant, cette gloire modeste qui semble tirer vers sa fin. Un train joyeux qui déambule dans les ruelles sociales en suscitant les envies et dont le temps ternira l’éclat. On lui pardonnera les reprises parfois pas très loyales, au nom de moments de danse sur Dekkore et bien d’autres tubes, que les sénégalais moyens ont eu en guise de bonheur gratuit. Comme un symbole du local et du global, c’est une fille libanaise, sénégalaise, mauritanienne, et poil américaine, qui a porté quelques valeurs nationales. On pourrait presque dire, comme Simone de Beauvoir : « on ne naît pas authentique, on le devient… »
[i]Tenue d’origine mauritanienne, tunique rabattue en forme de voile sur le haut du corps.
[ii] Composante majeure des produits de dépigmentation.
Le chanteur originaire du Nigeria, Davido, aurait une fille de 5 ans, qu’il a abandonnée. C’est du moins ce qu’a révélé une journaliste nigériane, qui indique que Davido ne voudrait plus avoir affaire avec la famille de la petite fille.
Anuoluwapo Adeleke, c’est le nom de la fille supposée du chanteur Davido. Via son compte Twitter, la journaliste explique que le test de paternité effectué auparavant s’est révélé faux, accusant que Davido et sa famille avaient corrompu le médecin pour qu’il modifie le résultat du test ADN. Information confirmée par la mère de la fille qui estime qu’un test de paternité avait déjà été falsifié. Elle réclame un autre test indépendant.
La journaliste Kemi Olunloyo est allée plus loin, affirmant que la fille de 5 ans a cessé d’aller à l’école parce que la mère de l’enfant et sa grand-mère n’avaient pas les moyens de payer les frais de scolarité. Pour Labinjo, mère de la fille, qui révèle avoir eu une brève relation avec le chanteur bien avant qu’il ne devienne star, Davido la prive des avantages dont doit bénéficier leur fille.
UN GRAND DISCRET QUI TUTOIE LES PUISSANTS
Cet ami personnel d'Abdou Diouf, d'Alassane Ouattara, proche du roi du Maroc, alliés des grands patrons, allié des journalistes, a bâti un réseau qu'il entretient avec sa fortune dont personne ne connaît la véritable étendue
Cet ami personnel d'Abdou Diouf, d'Alassane Ouattara, proche du roi du Maroc, alliés des grands patrons, allié des journalistes, a bâti un réseau qu'il entretient avec sa fortune dont personne ne connaît la véritable étendue.
« Ministre conseiller », Diagna Ndiaye est un adepte des intitulés sans relief qui lui permettent de masquer sa véritable influence. Son titre laconique de « ministre conseiller » du président Macky Sall ne dit pas tout de son CV de financier, long comme le fleuve Sénégal qui baigne Saint-Louis, sa ville natale. Cet ami personnel d'Abdou Diouf, d'Alassane Ouattara, proche du roi du Maroc, alliés des grands patrons, allié des journalistes, a bâti un réseau qu'il entretient avec sa fortune dont personne ne connaît la véritable étendue. A 69 ans, ce polymathe des affaires est bien câblé sur les milieux économiques, politiques et sportifs sénégalais, africains et même mondiaux.
C'est la clef avec laquelle il ouvre les portes aux investisseurs et qu'il courtise les politiques dans l'axe Paris-Dakar où il est décrit comme « un ami de la France ». Discret homme de coulisses, c'est au compte de ce membre du Comité international olympique (CIO) depuis 2015 qu'il faut mettre la désignation du Sénégal comme premier pays africain à recevoir les JO de la jeunesse en 2022. Sur son carnet d'adresses, les stars côtoient les politiques et des chefs d'Etat africains ou étrangers qu'il peut se permettre d'appeler directement par leur prénom. Craint en public, abhorré en secret, son réseau d'amitiés s'étend des milliardaires sénégalais du business, aux grosses plumes de la presse locale et internationale, jusque dans le cercle des Premières Dames africaines ou françaises. Diagna Ndiaye surfe aussi sur son rôle d'intermédiaire financier.
Représentant du groupe Mimran (minoterie) à Dakar, Abidjan, Monaco et New York, ce banquier est aux manœuvres lorsque le meunier achète la banque BIAO, devenue la CBAO en 1993. Conseiller dans le comité d'audit d'Attijariwafa, on le retrouve également lorsque le groupe marocain rachète cette banque. C'est également lui qui accompagne l'américain Seaboard Corp. pour le rachat des parts de Mimran dans Les Grands Moulins de Dakar et d'Abidjan.
Dans un épisode d'une « guerre des banquiers » qu'on cite en épouvantail, ce passionné de tennis aurait marqué en 2013 un « full ace » qui a envoyé Abdoul Mbaye hors du cours. Le Premier ministre de Macky Sall voulait raboter les prix de la farine, le domaine réservé de la famille Mimran. L'affaire du compte d'Hissène Habré ouvert par Abdoul Mbaye sur les comptes de la CBAO plonge ce dernier dans un scandale qui lui vaut la motion de censure. Abdoul Mbaye accuse Diagna Ndiaye d'avoir précipité son limogeage. Lui feint d'être étranger à ce fait. Une façon d'envelopper sa puissance de fantasme ?
Alors que l'affaire Prodac continue d’alimenter les débats afin que Mame Mbaye Niang éclaire la lanterne des Sénégalais sur cette accusation de détournement de 29.000.000.000 FCFA, la rédaction de leral.net vous propose une incursion au coeur de la galaxie du ministre du Tourisme. Qui est Mame Mbaye Niang ? D'où tire t'il sa fortune subite et inexpliquée? Ses réseaux ?
Cadre de l’aviation civile, Mame Mbaye Niang a précédemment été président du Conseil de Surveillance de la Haute autorité de l’aéroport Léopold Sédar Senghor avant d’être muté à la présidence du Conseil d’Administration de l’Aéroport International Blaise Diagne. Fils du député Imam Mbaye Niang, par ailleurs leader du Mouvement de la réforme pour le développement social (MRDS), Mame Mbaye Niang est titulaire d’un baccalauréat D obtenu au lycée Jean de la Fontaine en 1998.
Figures de proue de la Convergence des jeunesses républicaines, il se distingue par ses prises de position dans la défense des intérêts de son parti et de son mentor, le président de la République. Sa sortie au vitriol contre le désormais ex-Premier ministre, Aminata Touré, à qui il prêtait des ‘’ambitions démesurées’’, ‘’sources de conflit’’ avec le chef de l’Etat, est encore fraîche dans les mémoires. On le décrit comme un vrai militant politique.
Parti donc de rien, Mame Mbaye Niang est devenu riche, très riche même en très peu de temps.
Tout dernièrement, Mame Mbaye Niang a acheté un Ford Raptor à 100 millions de FCFA à Amadou Sall, le fils du président Macky Sall puis revendu à un très proche du couple présidentiel qui a fait la une des journaux il y a de cela quelques semaines.
Auparavant, Mame Mbaye Niang a acheté la licence de la chaine de télévision LCS à la famille de feu Masseck Ndiaye avec comme intermédiaire Mara Ndiaye. A noter que 7TV diffuse sur la fréquence de LCS.
Mame Mbaye Niang est également actionnaire d'une nouvelle société créée il y a quelques semaines et dont les contours ont été tracés à l'hôtel Sokhamon à Dakar. Lors de ses déplacements à Paris, Mame Mbaye Niang loge à l'hôtel Prince de Galles à Paris où la nuitée est de 525.000 FCFA.
Hier à l'occasion du lancement de son mouvement "Sénégal 2035 " à Yoff, Mame Mbaye Niang a casqué fort, très fort même. Plusieurs centaines de millions ont été dépensés pour le lancement de Sénégal 2035.
Une absence très remarquée, celle du responsable politique de l'APR à Dakar Amadou Bâ. Certains responsables politiques disent sous cape que "c'est un secret de polichinelle que Mame Mbaye Niang et Amadou Bâ n'iront pas en vacances ensemble". Car sinon comment expliquer l'absence de Amadou Bâ le responsable politique de l'APR à Dakar
Déjà, plus de 15.000.000 FCFA ont été remis au chanteur Wally Seck, plus de 7.000.000 FCFA à un média qui couvrait l'émission et des millions à des délégations venues de toutes les régions du Sénégal.
Depuis le rapport relatif au scandale du Prodac, le bras armé financier de Mame Mbaye Niang, en l'occurence Tahirou Sarr s'est rangé du côté de ce dernier dans sa guerre sans merci avec Amadou Bâ, le ministre de l'économie et des finances
Tahirou Sarr, ce milliardaire sans industrie, lui aussi riche comme Crésus et dont Mame Mbaye Niang est le chauffeur le week-end. (Ce sera l'objet d'un autre scandale avec une enquête de Leral)
Quoiqu'il en soit, le ministre Mame Mbaye Niang dispose d'un très bon réseau et ceci explique peut être pourquoi il n'est toujours pas inquiété par la justice sénégalaise.
ELLE ACCOUCHE DE SON PREMIER BÉBÉ À...62 ANS
Une femme sexagénaire a donné la vie par césarienne le 31 octobre 2018 d'une fille de 2,7 kg au CHRACERH Paul et Chantal Biya de Yaoundé - Un cas inédit dans le pays
le360afrique |
Tricia Bell |
Publication 02/11/2018
La petite Marie est née d'une mère sexagénaire dans la matinée du mercredi 31 octobre 2018 au Centre hospitalier de recherche et d'application en chirurgie endoscopique et reproduction humaine Paul et Chantal Biya (CHRACERH) de Yaoundé, la capitale.
Âgée de très précisément 62 ans, cette "jeune" maman dit avoir tout essayé pour donner la vie, entre médecine traditionnelle et moderne. Avant de se tourner en dernier lieu vers le CHRACERH, où elle a subi une fécondation in vitro. Une grande première dans le pays, voire sur le continent africain et un exploit réalisé en somme par cette formation hospitalière spécialisée, compte tenu de l'âge de la mère et des problèmes de fécondité des femmes après 45 ans.
«Compte tenu de l'histoire de la dame que nous avons reçue, je ne pouvais pas refuser de prendre le risque médical de la mettre enceinte à cet âge. J'étais positif, en particulier avec le fait que j'étais sûr de l'expertise médicale et de l'équipement que nous avons à l'hôpital. Avec la technologie et les possibilités médicales du CHRACERH, de plus en plus de femmes deviennent enceintes», précise à la presse le Pr Jean Marie Kasia, administrateur directeur général de cette structure.
Mis en service en 2015 puis inauguré en 2016 par la première dame, Chantal Biya, le CHRACERH a été créé par décret présidentiel en 2011. C'est un établissement public administratif doté de la personnalité juridique et de l'autonomie financière. Il est placé sous la tutelle technique du ministère de la Santé publique.
L’établissement est, entre autres, spécialisé en matière de procréation médicalement assistée et en chirurgie endoscopique. Dans le monde, les primipares les plus âgées recensées à ce jour viennent d'Inde. Daljinder Kaur et Rajo Devi, toutes les deux âgées de 70 ans, ont donné naissance à leur premier enfant respectivement en 2016 et 2008.
TOUT CE QUE VOUS NE SAVEZ PAS SUR LE NOUVEAU SON DE JAHMAN XPRESS
Le jeune chanteur de Diourbel Abdou Lahat Thioune alias Jahman vient de frapper un grand coup. Son duo avec Ahmada Jadid , le fils de Serigne Modou Kara, continue de faire le buzz sur la toile. Moins d’une semaine avant sa sortie, il a réussi à avoir près de sept cent mille vues sur Youtube. Ce qui témoigne de son indéniable succès. Rencontré à Touba où il est considéré comme une vraie star. Entretien…
Comment vivez-vous ce Magal ? (Ndlr ; l’entretien s’est déroulé à Touba)
Je suis très heureux de me retrouver à Touba et surtout au mausolée de Mame Cheikh Ibra Fall dont je suis un disciple. C’est grâce au Zikr que j’ai pu avoir une voix. Je suis un talibé de Serigne Fallou qui m’a ouvert la voie et je suis convaincu qu’il a accepté cet acte d’allégeance. Je suis donc dans mon élément et je fais tout pour ne pas me détourner de cette voie. J’invite donc tout le monde à la tolérance, le talibé Mouride doit respecter le talibé Tidiane, Layéne ou Nasséne. Sans cela, il n y’aura pas l’agrément de Serigne Touba. Il en est de même pour le disciple Mouride qui ne respecte pas Mame Cheikh Ibra. C’est donc pour tout cela, que j’ai voulu chanter un titre dédié à Bamba mais surtout à la paix des cœurs et des esprits.
A quel moment avez-vous senti le besoin de sortir ce titre qui fait un carton ?
J’ai l’habitude de plancher sur des projets dans la durée. Cela fait vraiment un bon moment que j’avais envie de faire ce son. J’en ai parlé au grand Laye Diagne, que je salue au passage, et il a donné son accord. Il a composé la musique et assuré la direction artistique. Et voilà, le résultat probant obtenu témoigne de la qualité de son travail. C’est après ce premier travail d’approche que l’idée de chanter en duo avec Serigne Ahmada Mbacké nous est venue. Nouslui en avons parlé et très naturellement, il a accepté … Il a été très réceptif et très disponible car, après tout, ce sont nos guides, et en tant que tel, nous leur devons respect et considération. Mais lui, il a tout de suite adhéré à l’idée et je voulais l’en remercier encore. Il a eu l’obligeance et la gentillesse de se déplacer et de venir au studio.
Cela veut- il dire que c’est un projet que vous avez longtemps mijoté
Le projet a un peu duré, mais sa concrétisation s’est faite très vite. Je suis un jeune artiste sénégalais et j’ai l’habitude de faire des « covers ». Ilse trouve que je n’ai aucune envie de reprendre des titres de Davido ou autre Mister Gimms, mais je veux surtout me consacrer à nos illustres chanteurs. C’est en essayant de reprendre leurs morceaux que l’on se rend compte que nous avons des ainés qui sont de véritables modèles dans ce domaine. Je ne suis pas à mon coup d’essai, car j’avais repris le titre « Woma » de Oumar Pène et l’accueil du public a été plus qu’enthousiaste. Je suis dans cette optique. Et si je dois reprendre des titres, ce serait des classiques de nos grands comme Youssou Ndour ,Ismaël Lo ,Baba Maal , etc. j’invite tous mes collègues à en faire autant…
Justement, pourquoi avez-vous jeté votre dévolu sur le titre de Youssou Ndour ?
Cette chanson qui s’intitule « Chimes of freedom » m’a toujours attiré. J’étais surtout intéressé par les mélodies. Ça a été un énorme plaisir de chanter sur ce registre. J’ai aussi pu me rendre compte de la grande classe et du grand talent de Youssou Ndour qui est un vrai monument. C’est en essayant de chanter comme lui que l’on se rend compte de son immense talent. Ce sont donc les mélodies du son qui m’ont longuement bercé et j’ai vraiment réalisé un rêve de gamin en chantant sur ce tempo. Une fois au studio, on n’a pas jugé utile de reprendre l’instrumental. Laye Diagne, qui est quand même le directeur artistique de Coumba Gawlo et Viviane, a bien voulu imprimer ce morceau dans notre univers. Il a fallu y mettre que du « khinn » à la place des percussions traditionnelles. C’était pour être fidèle à notre sensation de rendre hommage à Mame Cheikh Ibra Fall.
Avez-vous pris le soin de demander l’autorisation à Youssou Ndour ou de son entourage ?
Non, j’ai juste décidé de chanter sur le beat et j’ai envoyé les sons à Laye. Ce dernier a tout composé et exécuté. Et en une journée, nous avons terminé ce travail qui a reçu des échos plus que favorables.
Ne pensez- vous pas qu’il fallait au préalable obtenir cette autorisation ?
Effectivement ! Cela pouvait se faire. Cependant, je pense que nous sommes entre Sénégalais et cela ne doit pas poser problème. Surtout que c’est une manière de rendre hommage à nos icones. D’autre part, il y a aussi cette nouvelle tendance des « covers » qui consiste à reprendre des titres célèbres avec nos propres sensibilités.
Comment Youssou Ndour, lui-même, a réagi ?
J’ai eu à rencontrer Youssou Ndour qui avait pensé réunir certains rappeurs pour impulser du sang neuf à cette musique. Il avait choisi Akhlu Break ,Dip et moi. Sinon, personnellement, Youssou Ndour ne m’a jamais appelé auparavant. Il a eu une réaction qui nous a tous surpris. Il a appelé le studio pour dire que jamais un son ne lui a procuré autant de sensations. Il a émis des idées et affirmé qu’il est prêt à nous assister sur la réalisation du clip et sur d’autres aspects liés à la promotion. Je suis très fier que Youssou Ndour ait appelé et exprimé son soutien. J’en suis très fier !
Parlez- nous un peu de votre duettiste qui est Ahmada Jadid ?
C’est le fils de l’illustre Serigne Modou Kara Mbacké. C’est un ami et un guide pour moi et je le remercie très sincèrement pour sa disponibilité et de son soutien. C’est une personne extraordinaire et pétrie de talent. Il a impressionné tout le monde au studio. Il était très à l’aise pour quelqu’un qui provient d’un univers qui n’a rien à voir avec le rythme profane. Ce qui a poussé Laye à le taquiner en lui disant qu’il a complétement récupéré la chanson en l’éclaboussant de toute sa classe.
Comment s’est noué le contact ?
Cela s’est fait de manière très naturelle. Au départ, j’en ai discuté avec Laye et il a tout de suite adhéré. Parla suite, j’ai effectué de nombreuses démarches pour entrer en contact avec le jeune marabout. Je dois avouer que je le connaissais, mais on n’avait pas de Link. J’ai dû appeler trois personnes avant d’avoir son contact. Je lui ai expliqué le topo et il est venu en studio poser très rapidement. C’est parla suite qu’il m’a fait savoir qu’il a toujours été sollicité pour des duos, qu’il a toujours déclinés. Il ne comprend même pas ce qui l’a poussé à accepter pour cette fois-ci.
Pourquoi avez-vous porté votre choix sur lui ?
C’est juste une aubaine. Dans ce son, il fallait l’apport d’un spécialiste du Zikr pour ne pas dire chant religieux. Ahmada Jadid est très connu et respecté dans ce milieu parla qualité de sa voix. Je crois que choix ne pouvait être plus judicieux car c’est un petit fils de Serigne Touba et la chanson était destinée à cette grande figure et son amour de la paix. Donc, si on a la chance que son petit- fils accepte de nous accompagner, je trouve que c’est une vraie bénédiction. Son choix est plus que judicieux et son apport plus qu’inestimable !
Qui est l’auteur des paroles ?
J’ai moi -même écrit toutes les paroles. Je suis natif de Diourbel et j’ai grandi dans cette ambiance. Comme je l’ai dit tantôt, c’est en fréquentant les kourels et en m’adonnant au Zikr que j’ai pu acquérir cette voix. C’était donc naturel. Tout est venu de manière spontanée et sans aucune peine. Pour moi, c’est très naturel de chanter Mame Cheikh Ibra et Serigne Touba
Pourquoi avez-vous choisi de réaliser un clip très dépouillé ?
Il s’agit d’un choix délibéré. Il fallait rétablir une certaine vérité. Le Mouridisme a comme porte le Baye Fall et Mame Cheikh Ibra. Il fallait vraiment faire comprendre que le mouride véhicule une image de paix et de tolérance. Je voulais faire comprendre au public qu’ il faut changer cette image négative et surtout prouver que les valeurs que nous véhiculons sont tout simplement pacifistes et universelles
Comment justifiez- vous le choix porté sur l’animateur Pape Sidy Fall ?
C’est un ami de longue date. Il a grandi à Diourbel comme moi et je suis convaincu que c’est un vrai Baye Fall. J’ai juste invité l’ami, et non l’animateur. C’est aussi valable pour l’autre ami qui figure sur la vidéo.
Où en êtes-vous avec votre carrière et surtout votre collaboration avec Dadju ?
Je poursuis tranquillement ma route au sein de mon groupe XPresse. Je suis aussi souvent tenté par des expériences solos, mais c’est juste pour exprimer d’autres sensations. Concernant cette histoire avec Dadju, cela date de très longtemps et ce n’est plus d’actualité. Nous avions enregistré un très bon son et Laye Diagne avait réalisé la musique. On était tous ensemble au studio avec son grand frère Me Gimms et toute la bande. Mais honnêtement, je ne souhaite pas que ce très beau son sorte maintenant, car c’est un peu hors de course. Je souhaite la paix à tout le monde et continue de vivre ma passion sans trop de bruits