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21 avril 2025
People
HAPSATOU SY DE RETOUR AU SÉNÉGAL
La chroniqueuse impliquée dans un clash avec le polémiste français Eric Zemmour, a décidé de prendre quelques temps pour se ressourcer dans son pays d'origine
La Nouvelle Tribune |
Florian Guénet |
Publication 31/10/2018
Touchée par la polémique ayant éclaté à la suite de son clash avec le polémiste Zemmour, Hapsatou Sy a décidé de partir quelques jours au Sénégal afin de se ressourcer auprès de sa famille.
Hapsatou Sy souhaite tourner la page. En effet, ces dernières semaines, la chroniqueuse et femme d’affaires a fait la une des médias suite à son clash avec le polémiste Éric Zemmour. Sur le plateau de l’émission Les Terriens du Dimanche, présentée par Thierry Ardisson, ce dernier lui a notamment conseillé de s’appeler Corinne, un prénom plus « français » selon lui.
Lâchée par ses soutiens, Hapsatou Sy continue le combat
S’en est suivie une série de propos déplacés qui auront finalement été coupés au montage avant d’être dévoilés par la chroniqueuse elle-même sur son compte Instagram. Lâchée par ses collègues et par le présentateur, Hapsatou Sy a finalement pris la décision de quitter l’émission afin de faire le point. Problème ? Ardisson n‘acceptant pas cette décision a visiblement décidé d’en faire voir de toutes les couleurs à son ancienne collaboratrice, qu’il accuse notamment d’avoir voulu créer le buzz sur cette séquence.
La pression retombée, cette dernière a toutefois décidé de faire ses valises afin d’aller se ressourcer du côté du Sénégal, son pays d’origine. En effet, c’est via les réseaux sociaux que celle-ci a confirmé l’information, assurant qu’elle allait y passer quelques jours afin de revoir ses amis et sa famille. Un voyage qui devrait lui permettre de revenir gonflé à bloc, elle, qui a d’ailleurs officiellement déposé plainte le 9 octobre dernier contre Éric Zemmour. Si la polémique est passée, le combat lui, continue pour celle qui a également lancé le hashtag #Jesuislarépublique afin d’inviter les médias à ne plus inviter de personnalité portant un message de haine.
PHARELL MENACE TRUMP DE POURSUITES
Dans une lettre envoyée au président américain, l'avocat de l'artiste demande à ce dernier de ne pas utiliser la chanson "Happy" de son client, sous peine de poursuites
"La tragédie que vient de connaître notre pays n'a rien d''heureux'." Dans une lettre envoyée à Donald Trump, l'avocat de l'artiste Pharrell Williams demande au président américain de ne pas utiliser la chanson Happy de son client, sous peine de poursuites, note The Hollywood Reporter (en anglais).
Quelques heures après la tuerie de Pittsburgh, Donald Trump a fait diffuser cette chanson lors d'un rassemblement dans l'Indiana. "Aucune autorisation n'a été accordée pour que vous utilisiez cette chanson dans ce contexte", rappelle l'avocat.
Onze personnes sont tombées sous les balles d'un antisémite de 46 ans qui a semé la terreur à l'intérieur de la synagogue Tree of Life de Pittsburgh, samedi 27 octobre, dans le quartier de Squirrel Hill, cœur de la communauté juive de la ville. Trois femmes et huit hommes ont été abattus par Robert Bowsers dans ce lieu de culte, en plein office de shabbat, le jour de repos juif.
VIDEO
MULTIPLE PHOTOS
A 51 ANS, BASORI LAL YADAV , CET INDIEN MESURE 29 CM
Agé de 51 ans, Basori Lal Yadav, cet Indien, originaire de Madhya Pradresh, ne mesure que 63,66 cm. Il est devenu un célèbre dans son village à cause de cette taille unique. Son apparence est très semblable à celle d’un enfant d’environ de 3 à 5 ans quand on le voit de dos. Sauf la vue de face convainc immédiatement qu’il s’agit d’homme âgé. Et justement, on doit tout lui faire comme un enfant. Sa petite sœur le porte pour se déplacer, elle lui fait prendre son bain, entre autres besoin. Basori ne semble pas non plus capable de s'exprimer correctement. Et les petits enfants, eux se comportent avec lui comme leur petit camarde. Lorsque l’anomalie a été détectée, faute de moyens, depuis son jeune âge, la famille n’a pas eu la possibilité de le présenter à un médecin.
Regardez la suite de l'histoire en image.
JAIR BOLSONARO, DE L'EXTRÊME DROITE, ÉLU PRÉSIDENT DU BRÉSIL
URGENT BENINPLUS - Une foule de plusieurs milliers de ses sympathisants s'est réunie en début de soirée devant son domicile pour célébrer la victoire du député dans un quartier aisé de Rio de Janeiro
Le candidat d'extrême droite Jair Bolsonaro, a été élu dimanche président du Brésil, avec 55,7% des suffrages, devançant largement son adversaire de gauche Fernando Haddad, à 44,3%, selon des résultats officiels non définitifs.
Ces résultats portant sur 88,8% des bulletins ont été communiqués par le Tribunal supérieur électoral (TSE), au soir du 2e tour de la présidentielle dans la plus grande puissance d'Amérique latine.
Quelque 147 millions de Brésiliens ont voté pour départager le sulfureux candidat d'extrême droite, qui était le grand favori, de son adversaire du Parti des Travailleurs (PT) de l'ex-président emprisonné Lula.
Jair Bolsonaro succèdera à Brasilia au président Michel Temer, pour un mandat de quatre ans, au 1er janvier 2019.
Une foule de plusieurs milliers de ses sympathisants s'est réunie en début de soirée devant son domicile pour célébrer la victoire du député dans un quartier aisé de Rio de Janeiro.
Après le scrutin du 7 octobre qui a vu Bolsonaro frôler une élection dès le premier tour (46% des suffrages), les Brésiliens ont fait leur choix plus par rejet que par conviction : "contre la corruption" pour le candidat d'extrême droite, "contre la haine" pour celui de gauche.
Alvaro Cardoso, 55 ans, n'a pas hésité : "Bolsonaro va balayer les corrompus, il va chasser ces escrocs, ces communistes", veut-il croire après avoir voté à Rio pour le candidat d'extrême droite qui a capitalisé sur l'exaspération des Brésiliens.
Renata Arruda, 41 ans, a voté Haddad. "Je n'ai jamais vécu une élection aussi polarisée. Je pense que c'est à cause de Bolsonaro qui est quelqu'un d'agressif, de fou. J'ai très peur", dit-elle en fondant en larmes dans un bureau à Sao Paulo, à l'évocation de ce chantre de la dictature (1964-1985).
De nombreux électeurs de gauche se sont rendus aux urnes avec un livre sous le bras, un pied de nez aux électeurs de Jair Bolsonaro, dont certains s'étaient photographiés votant au premier tour avec une arme.
"1984" de George Orwell ou encore "Comment meurent les démocraties" de Daniel Ziblatt et Steven Levitsky faisaient partie des titres sélectionnés par les électeurs qui, sous les mots clé #LivroSim et #Armanao (Livre oui, arme non), postaient des photos sur les réseaux sociaux.
Autre livre et autre message, Dias Toffoli, le président de la Cour suprême, s'est rendu aux urnes avec la Constitution. "Le futur président devra respecter les institutions, la démocratie et l'Etat de droit", a-t-il déclaré.
Pour Marcio Coimbra, de l'Université presbytérienne Mackenzie, le Brésil a des garde-fous solides avec "un parquet fort, une Cour suprême forte et un Congrès qui fonctionne".
- "Démocratie en danger" -
Jair Bolsonaro a voté dans la matinée à Rio, évitant soigneusement la foule. Accompagné de sa troisième épouse Michelle, il n'a fait aucune déclaration, "pour des raisons de sécurité".
Le vote a été moins tranquille à Sao Paulo pour Fernando Haddad, accueilli par des partisans brandissant des roses et entonnant des chansons traditionnelles de la gauche, mais aussi par un concert de casseroles d'opposants.
"La démocratie est en danger. Les libertés individuelles sont en danger", a déclaré Haddad à la sortie du bureau de vote. Mais "le Brésil s'est réveillé ces derniers jours. J'attends les résultats avec beaucoup d'espoir".
Après une dure campagne de l'entre-deux tours, alimentée par des discours de haine et émaillée de violences, le vote s'est déroulé dans le calme, a confirmé le ministre de la Sécurité publique, Raul Jungmann.
Le président sortant Michel Temer a indiqué de son côté que la transition débuterait "dès demain", lundi.
- Pays en crise -
Dans un pays miné par une violence record, le marasme économique, une corruption endémique et une crise de confiance aiguë dans la classe politique, Jair Bolsonaro a réussi à s'imposer comme l'homme à poigne dont le Brésil aurait besoin.
Catholique défenseur de la famille traditionnelle, il a reçu le soutien crucial des puissantes églises évangéliques et a indigné, par ses déclarations outrancières, une bonne partie des Noirs, des femmes et des membres de la communauté LGBT.
Fernando Haddad, 55 ans, a promis de "rendre le Brésil heureux de nouveau" comme sous les mandats de Lula dans les années de croissance (2003-2010).
Mais il n'a pas fait l'autocritique du PT, jugé responsable par beaucoup des plaies actuelles du pays, notamment la corruption.
Par Michael TOBIAS DE CAMEPLUS
LA VICTOIRE DE BIYA CONTESTÉE DANS LA RUE
POINT DE MIRE CAMEPLUS - La contestation contre la victoire du Président Biya s’est déplacée ce samedi vers de nouveaux théatres d’action dont le point commun est la rue : à Douala, Paris, Londres, Berlin et Genève.
CAMEPLUS |
Michael TOBIAS |
Publication 28/10/2018
Plusieurs manifestations ont été organisée ce samedi 27 octobre à l'appel du MRC et de la coalition de Maurice Kamto à Douala, Paris, Londres, Berlin, Genève. Objectif : dénoncer le « hold-up électoral » et clamer la victoire de Maurice Kamto. Si les marches dans les capitales européennes se sont déroulées dans heurts – celles de Paris et Londres ont mobilisé plusieurs milliers de personnes – celle de Douala en revanche a été émaillée d’incidents. Toutes ces manifestations - Douala, Paris, Londres, Berlin et Genève - ont fait l’objet d’une large couverture « en direct » sur les réseaux sociaux, de nombreux marcheurs s’improvisant reporters en filmant les scènes de foules scandant et criant des chants contre Paul Biya et en faveur de Maurice Kamto et demandant à leurs followers de partager leurs vidéos.
A Douala en revanche, comme souvent, les forces de l’ordre sont intervenues pour empêcher les manifestants de marcher. La police et la gendarme ont fait usage de camions citerne et ont lancé des jets d’eau et tiré des gaz lacrymogènes. Des centaines manifestants avaient pris d’assaut le pont sur le Wouri tandis que d’autres tapaient le macadam du côté de la vallée de Bessengue en bravant le déploiement des policiers qui avaient pour consigne de les empêcher de marcher. La police et la gendarmerie ont dispersé la manifestation et procédé à de nombreuses arrestations parmi des militants et des cadres du MRC. Parmi les personnalités interpellées par les forces de l’ordre, la célèbre avocate et responsable de mouvement, Me Michèle Ndoki, qui a été bousculée avant d’être embarquée mais aussi des journalistes tels que Mathias Mouendé, reporter du quotidien Le Jour qui couvrait la manif.
Selon plusieurs sources parmi les manifestants, les forces de l’ordre auraient saccagé le siège du MRC de Douala, situé au lieu dit Grand Moulin.
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CAMBRIOLAGE CHEZ FEU MBAYE JACQUES DIOP
Des individus malintentionnés ont dévalisé la maison de l'ancien maire de Rufisque mercredi dernier, causant un préjudice estimé à 40 millions de Fcfa
La maison de feu Mbaye Jacques Diop, sise à Rufisque, en face de la route nationale, a été cambriolée. Des malfaiteurs se sont introduits dans la maison, par effraction mercredi dernier, et ont tout emporté. “Trois téléviseurs grand écran achetés à un million chacun, deux ordinateurs fixes, deux ordinateurs portables, le coffre-fort de la veuve de feu Mbaye Jacques Diop qui contenait ses bijoux (d’une valeur de 20 millions), son passeport diplomatique valide jusqu’en 2020 et d’autres objets de valeur ont été emportés. Les malfaiteurs ont ouvert les armoires, ont mis la maison sens dessus-dessous et ont tout raflé. Honnêtement, ils n’ont rien laissé à part les fauteuils et les tapis. Le préjudice est estimé à plus de 40 millions de Fcfa”, raconte un membre de la famille à IGFM.
Il faut dire que les malfaiteurs ont bien préparé leur coup. Au moment du cambriolage, il n’y avait personne dans la maison.
La maitresse des lieux, veuve du défunt président du Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales (CRAES), était à Dakar au domicile de sa fille, Coumba Diop.
Coumba est une fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères. Ancienne chef du protocole de son père au Craes, elle avait été affectée au consulat de Bordeaux. Elle a ainsi séjourné en France pendant 6 ans. Elle vient d’être réaffectée à Dakar. Raison pour laquelle sa mère avait quitté Dakar pour l’aider à déballer ses bagages. Moment choisi par les malfaiteurs pour effectuer leur sale besogne.
Selon des sources de IGFM, c’est la troisième fois, depuis le décès de Mbaye Jacques Diop, que cette maison est victime de cambriolage.
La police de Rufique a ouvert une enquête et les malfaiteurs sont activement recherchés, informent des sources de IGFM.
PAR SIDY DIOP
LE «GRAND BÉGUÉ» NATIONAL
Pour compter dans ce pays, il faut être à bonne place dans le répertoire des spécialistes de la généalogie de notre mbalakh national, soigner sa mise avec minutie et distribuer des liasses de billets de banques dans les agapes musicales du samedi soir.
Voilà une question qui ne plaira pas à tout le monde : Sommes-nous fâchés avec le sérieux ? Car, il faut en convenir, ce qui est accepté comme « sérieux » par quelques-uns peut passer pour de la ringardise par d’autres. Sans ergoter sur les fondements de telle ou telle autre signification, je fais mien le sens généralement accepté, tiré du dictionnaire qui veut que le sérieux est celui « qui s’intéresse aux choses importantes ; se montre réfléchi et soigneux dans ce qu’il fait ». Sommes-nous alors fâchés avec cette qualité qui s’attache à la profondeur et à la vertu ? Ou alors vivons-nous une époque qui sacralise une « insoutenable légèreté de l’’être », pour parler comme Milan Kundera ?
Une évidence. Il y a de moins en moins de profondeur dans nos acclamations et dans nos cris. Nous vivons, au Sénégal, dans une société de la célébration qui fête l’apparence et les raccourcis au nom d’un « Grand bégué national » que le nouvel ordre médiatique nous impose tous les soirs. Plus question de se prendre au sérieux, de défendre un ordre ancien qui privilégiait l’effort, le mérite, l’abnégation… C’est se prendre inutilement la tête. L’ordre ancien, nous dit-on, est mort avec les anciens. Pourquoi se tuer à la tâche dans des études longues et inutiles alors que la sagesse populaire nous apprend que « Chance vaut mieux que licence » ? Les nouveaux passeurs d’espoir, ceux qui « coupent les cordes du déshonneur » nous en mettent plein la vue dans le grand théâtre national qui met en scène les nouveaux codes du bonheur sénégalais. Pour compter dans ce pays, il faut être à bonne place dans le répertoire des spécialistes de la généalogie de notre mbalakh national, soigner sa mise avec minutie et distribuer des liasses de billets de banques dans les agapes musicales du samedi soir.
L’effet multiplicateur de la télévision consacre une nouvelle noblesse qui construit son succès sur les vestiges des valeurs-refuges sociales de l’ordre ancien : sutura, teggin…
Il faut afficher sa réussite. Donner sans compter. Car, devant un tel étalage de générosité, nul n’a le toupet de demander la provenance de l’argent. C’est ainsi que se forgent les réputations. Jusqu’au jour où la bulle éclate et que le grand public découvre, médusé, que les héros du samedi soir cachent une face bien sombre du personnage qu’ils incarnent. Pensez donc à ce célèbre promoteur de lutte, adulé par le tout Dakar-qui-ne-dort-jamais, qui a du s’exiler en France après des ennuis judiciaires.
Le nouvel ordre social porte en triomphe les baratineurs de tout acabit. Le langage, cette capacité d’exprimer une pensée et de communiquer, s’efface devant les acrobaties verbales de ces funambules du virtuel qui ont fini de casser tous les codes. Ils se sont passé le mot sur la bande FM : faire l’éloge de la légèreté.
EFFEUILLAGE GRATUIT
La mode, dans le monde de la musique est à la célébration des anniversaires. A grand renfort de publicité et de « sambay mbayane »*. C’est le rendez-vous de la société des adeptes du « bégué ». On s’y effeuille plus qu’on s’y habille, histoire de faire tourner la tête aux membres de la congrégation du bonheur exhibé. Les jupes fendues jusqu’au ciel rivalisent avec des bustes dénudés sans retenue. Les « ndananes », distributeurs automatiques de billets habillés aux couleurs naguère réservées aux femmes, claquent l’argent à la vitesse du son. Il nous est même revenu que certains passent un deal avec la vedette du jour. Ils distribuent publiquement de l’argent et des bijoux qu’ils passeront récupérer plus tard moyennant un don plus raisonnable. L’argent qu’ils épinglent généreusement sur des objets tape-à-l’œil ne leur appartient pas, mais il leur permet de bien passer dans ces banquets de la légèreté. Sitôt la soirée terminée, les fidèles de cette religion de l’apparence se ruent sur les réseaux sociaux, facebook et google plus notamment, pour poster les images qui les mettent fiévreusement en évidence. C’est tout ce qui compte. Tout le reste n’est que jalousie et abdication. A l’évidence, il faut être d’une grande légèreté d’esprit pour tourner le dos aux fureurs du monde.
Si. Di.
PAR SIDY DIOP
LE «GRAND BÉGUÉ» NATIONAL
Pour compter dans ce pays, il faut être à bonne place dans le répertoire des spécialistes de la généalogie de notre mbalakh national, soigner sa mise avec minutie et distribuer des liasses de billets de banques dans les agapes musicales du samedi soir.
Voilà une question qui ne plaira pas à tout le monde : Sommes-nous fâchés avec le sérieux ? Car, il faut en convenir, ce qui est accepté comme « sérieux » par quelques-uns peut passer pour de la ringardise par d’autres. Sans ergoter sur les fondements de telle ou telle autre signification, je fais mien le sens généralement accepté, tiré du dictionnaire qui veut que le sérieux est celui « qui s’intéresse aux choses importantes ; se montre réfléchi et soigneux dans ce qu’il fait ». Sommes-nous alors fâchés avec cette qualité qui s’attache à la profondeur et à la vertu ? Ou alors vivons-nous une époque qui sacralise une « insoutenable légèreté de l’’être », pour parler comme Milan Kundera ?
Une évidence. Il y a de moins en moins de profondeur dans nos acclamations et dans nos cris. Nous vivons, au Sénégal, dans une société de la célébration qui fête l’apparence et les raccourcis au nom d’un « Grand bégué national » que le nouvel ordre médiatique nous impose tous les soirs. Plus question de se prendre au sérieux, de défendre un ordre ancien qui privilégiait l’effort, le mérite, l’abnégation… C’est se prendre inutilement la tête. L’ordre ancien, nous dit-on, est mort avec les anciens. Pourquoi se tuer à la tâche dans des études longues et inutiles alors que la sagesse populaire nous apprend que « Chance vaut mieux que licence » ? Les nouveaux passeurs d’espoir, ceux qui « coupent les cordes du déshonneur » nous en mettent plein la vue dans le grand théâtre national qui met en scène les nouveaux codes du bonheur sénégalais. Pour compter dans ce pays, il faut être à bonne place dans le répertoire des spécialistes de la généalogie de notre mbalakh national, soigner sa mise avec minutie et distribuer des liasses de billets de banques dans les agapes musicales du samedi soir.
L’effet multiplicateur de la télévision consacre une nouvelle noblesse qui construit son succès sur les vestiges des valeurs-refuges sociales de l’ordre ancien : sutura, teggin…
Il faut afficher sa réussite. Donner sans compter. Car, devant un tel étalage de générosité, nul n’a le toupet de demander la provenance de l’argent. C’est ainsi que se forgent les réputations. Jusqu’au jour où la bulle éclate et que le grand public découvre, médusé, que les héros du samedi soir cachent une face bien sombre du personnage qu’ils incarnent. Pensez donc à ce célèbre promoteur de lutte, adulé par le tout Dakar-qui-ne-dort-jamais, qui a du s’exiler en France après des ennuis judiciaires.
Le nouvel ordre social porte en triomphe les baratineurs de tout acabit. Le langage, cette capacité d’exprimer une pensée et de communiquer, s’efface devant les acrobaties verbales de ces funambules du virtuel qui ont fini de casser tous les codes. Ils se sont passé le mot sur la bande FM : faire l’éloge de la légèreté.
EFFEUILLAGE GRATUIT
La mode, dans le monde de la musique est à la célébration des anniversaires. A grand renfort de publicité et de « sambay mbayane »*. C’est le rendez-vous de la société des adeptes du « bégué ». On s’y effeuille plus qu’on s’y habille, histoire de faire tourner la tête aux membres de la congrégation du bonheur exhibé. Les jupes fendues jusqu’au ciel rivalisent avec des bustes dénudés sans retenue. Les « ndananes », distributeurs automatiques de billets habillés aux couleurs naguère réservées aux femmes, claquent l’argent à la vitesse du son. Il nous est même revenu que certains passent un deal avec la vedette du jour. Ils distribuent publiquement de l’argent et des bijoux qu’ils passeront récupérer plus tard moyennant un don plus raisonnable. L’argent qu’ils épinglent généreusement sur des objets tape-à-l’œil ne leur appartient pas, mais il leur permet de bien passer dans ces banquets de la légèreté. Sitôt la soirée terminée, les fidèles de cette religion de l’apparence se ruent sur les réseaux sociaux, facebook et google plus notamment, pour poster les images qui les mettent fiévreusement en évidence. C’est tout ce qui compte. Tout le reste n’est que jalousie et abdication. A l’évidence, il faut être d’une grande légèreté d’esprit pour tourner le dos aux fureurs du monde.
Si. Di.
Sadio Ndiaye. Ce nom n’est pas inconnu des Sénégalais. Surnommé roi du simb (jeu du faux-lion) pour avoir marqué son temps au milieu des années 1990, M. Ndiaye avait disparu des écrans pendant un bon moment. La raison ? Il s’était «exilé» en Italie, où il a vécu durant des années. De passage la semaine dernière avec un ami à lui, dans les locaux du journal Le Quotidien, il a exprimé son indignation du fait que le Simb soit marginalisé au Sénégal. Il a déploré l’interdiction faite par le préfet de Dakar de pratiquer le jeu et annoncé sa volonté de redresser et revaloriser cet art.
Pouvez-vous rappeler vos débuts dans le Simb ?
J’ai commencé le Simb (Ndlr : jeu du faux lion) le 23 juillet 1993 à Pikine. C’est Pape Diop, lutteur, et Ibou Ndiaye Niokhobaye, communicateur traditionnel, qui avaient organisé cette cérémonie. Mais c’est Lamine Ndiaye, un grand faux-lion, qui m’a appris à faire du Simb. On a débuté dans le quartier de Pikine Darou.
Ça fait un bon bout de temps qu’on n’entend plus Sadio Ndiaye qui, à une certaine époque, était le faux-lion le plus demandé.
Qu’est-ce qui explique cela ?
J’étais en voyage en Italie où j’ai fait 10 ans, mais je suis revenu au Sénégal entre temps. Et ce qui m’a le plus poussé à revenir dans mon pays, c’est que j’ai constaté que le jeu du faux lion est marginalisé ici, et cela ne me plait pas du tout. Parce que, je ne peux pas comprendre le fait qu’on autorise au Sénégal toutes les disciplines à se pratiquer sauf la nôtre. Car à chaque fois que l’on tente de faire du Simb, la police vient nous interrompre. C’est quelque chose qui n’est vraiment pas normal. De la même façon qu’on autorise le championnat populaire de football à mener à bien ses activités, on doit agir de même avec nous. Le préfet de Dakar avait sorti un arrêté interdisant le jeu du faux-lion pour un temps bien déterminé. Mais ce temps est dépassé depuis très longtemps. Donc, cela veut dire que l’arrêté est caduc, et ce n’est pas juste.
Pourtant il y a des gens qui pratiquent toujours le Simb dans certains quartiers de la banlieue sans interruption ?
Oui, mais en cachette. Jusqu’à présent, nous, n’avons pas d’autorisation qui nous permette de nous exprimer artistiquement comme on le veut. C’est ce qu’on ne peut plus supporter.
Ne pensez-vous pas aussi que c’est à cause des actes de violence qu’il y a dans des cérémonies de ce genre que le préfet a réagi de la sorte ?
Le Simb est un jeu. La violence, ça existe partout. Une dame a été assassinée il n’y pas longtemps, après un meeting politique. Est-ce que vous avez entendu quelque part quelqu’un interdire les meetings ? Et je le dis haut et fort, si on interdit le Simb parce qu’il y a de la violence, pourquoi ne pas le faire avec les meetings où on tue des personnes. Quand j’étais en Italie, j’ai suivi un match qui se déroulait au Stade Demba Diop. Lequel s’est arrêté à cause des violences qu’il y avait là-bas et qui avaient fait plus de 10 morts (sic). Est-ce que l’on a interdit les «navetanes» (Ndlr : championnats populaires de football). Mais non, alors pourquoi nous interdire le Simb qui, actuellement, est un facteur de développement.
Comment peut-il contribuer au développement ?
Vous savez, il y a un promoteur qui promeut son travail, des entreprises qui gèrent notre staff et tous les faux lions ont chacun derrière eux 50 personnes qu’ils nourrissent par le biais de cet art. Donc, si on nous l’interdit, c’est notre vie en entier qui change. Le Président Macky Sall parle de Sénégal émergent, mais il faut comprendre que le Sénégal ne peut pas émerger sans la culture. Et nul ne peut ôter le jeu du faux lion de la culture sénégalaise. Quand on parle de culture également, on parle de tourisme et c’est ce dernier qui fait développer un pays. Ce que nous pouvons vendre à travers notre art et notre culture, même les ministres ne le peuvent pas. Parce que, nous exposons le Simb partout dans le monde. Un seul faux lion peut vendre la destination Sénégal. J’en sais quelque chose, car je voyage et je croise des artistes partout dans le monde. Le faux lion n’existe qu’au Sénégal. Allez vérifier, vous ne le verrez nulle part. Donc, je ne peux comprendre qu’on nous valorise partout dans le monde et que l’on nous minimise dans notre propre pays. Mais quelque part, j’ai une part de responsabilité dans ça. Car j’ai voyagé pendant longtemps, mais cela ne veut pas dire que Sadio n’est plus là. Mais on a profité de mon absence pour faire ce qu’elles ont voulu (les autorités).
Vous pensez donc que c’est à cause de votre longue absence que le Simb est marginalisé ?
Je crois que oui. Mais bon, moi on me respectait, et je ferais en sorte de retrouver ce respect-là.
Mais on remarque que le Simb, même sans interdiction, n’a plus cette ampleur qu’il avait auparavant. Qu’est-ce qui explique cela, selon vous ?
C’est vrai que cela a diminué. Mais il ne faut pas oublier non plus qu’au Sénégal on aime les choses nouvelles. Quand quelque chose apparait pour la première fois, elle a la faveur du public, elle est en vogue et tout le monde en parle. Qui aurait imaginé rester 30 minutes au Sénégal sans entendre parler des ex internationaux de football comme El Hadji Diouf et Henry Camara. On n’aurait jamais imaginé non plus rester 1 heure de temps sans que l’on ne parle de Sadio. Le Sénégal aime l’événementiel. Les faux lions sont toujours là, ils font ce qu’ils ont à faire. Et pour vous dire, ils sont plus performants de nos jours. Ils font de très belles chorégraphies, ont un esprit d’ouverture. C’est pourquoi tout ce que nous voulons actuellement, c’est revaloriser et redresser cet art.
Comment comptez-vous y parvenir ?
La première chose, c’est qu’on nous donne l’autorisation de le pratiquer et qu’on fasse en sorte que tous les faux lions obtiennent leur licence. Il faut nous permettre aussi d’identifier tous les espaces qui sont là au niveau national, pour voir comment les utiliser pour pouvoir explorer notre art. Mais on ne peut pas faire toutes ces choses-là sans autorisation. On peut aussi créer des écoles, des écoles qui forment les faux lions. Mais comment le faire et où ? C’est ça le problème. Mais l’expérience que j’avais acquise ici, plus celle que j’ai eu à l’étranger me permettront sûrement d’y arriver. Pour vous dire, c’est le seul art qui peut réunir 3000 personnes et chacun d’entre elles paie un ticket. Depuis mon absence, on travaillait dans une école que j’avais déjà créée avant mon départ, le «Lion thiossane», qui se trouvait à la Place du Souvenir. Nous les faux-lions, sommes plus de 6000 personnes à Dakar seulement, sans parler du reste du Sénégal. Nous avons des entreprises, mais on n’a pas de financement. Pourtant, nous faisons partie de la population. Mais nous sommes laissés à nous-mêmes.
Quel message adressez-vous à l’Etat pour que vos problèmes soient résolus ?
Nous demandons au gouvernement de nous aider comme il le fait souvent avec les lutteurs, chanteurs, etc. Car nous les faux lions avons plus de pouvoir qu’eux. Il faut l’appui de l’Etat pour que l’on puisse redresser cet art, pour propulser la culture de notre pays.
EN MÉMOIRE DE MAÎTRE FADILOU DIOP
Il y a trente-deux (32) ans nous quittait l'ancien Bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Sénégal