Samba Diabaré Samb est un pilier de la musique traditionnelle sénégalaise. Celui que la cinéaste Laurence Gavron a surnommé le « Gardien du Temple » est un artiste hors pair qui a su marquer son époque. Le maître du Xalam âgé de quatre- vingt quatorze ans se fait rare mais son œuvre intemporelle et indémodable continue de marquer ses contemporains. Elevé au rang de « Trésor vivant de l’humanité » par l’UNESCO, le patriarche est toujours resté égal à lui- même. S’exprimant très peu dans les médias, le fidèle disciple de la « Tarikha » Tidiane est considéré par sa petite fille Aida Samb comme un soufi détaché des choses terrestres et très pieux.
Samba Diabaré Samb fait partie de la race des Grands Seigneurs, tant il a su prendre corps avec son instrument et dominer son art. Le fils de Sally Samb et Coumba Guèye Guissé a vu le jour en 1924 à Mouye, une bourgade située à 25 Km de Dahra Jolof. Ce grand Gawlo est à la fois musicien, moraliste, généalogiste et poète. Il a très tôt appris et maitrisé les secrets du Xalam, son instrument de prédilection. Ilse raconte que c’est à l’âge de dix ans qu’il a conquis le Roi Sidy Alboury Ndiaye. C’était en 1934 à Sagatta. Après avoir bercé le repos du Bourba parses belles notes de Xalam, il lui demanda la permission de ne plus aller à l’école française. Ce dernier, envouté par le charme de sa voix, lui rétorqua qu’un grand Gawlo comme lui n’avait pas besoin d’aller à l’école française. Ainsi démarra en 1934 la fulgurante carrière de ce monstre sacré de la culture sénégalaise. Il arpente les cérémonies familiales pour distiller de belles notes. Sept ans plus tard, il rejoint la capitale sénégalaise par l’entremise de Marième Sidy Ndiaye, la fille de Sidy Alboury. Très vite, ce fervent disciple Tidjane, qui a été éduqué par Serigne Mansour Sy Ibn Maodo, gagne en notoriété. Il a toujours clamé sa proximité avec le père de Serigne Mbaye Sy Mansour, l’actuel Khalife général des Tidianes. « Ce marabout reste encore l’une de mes références, il m’a éduqué. C’est pourquoi dans ma carrière musicale, j’ai toujours évité de me mêler des futilités. Je ne courais pas les filles, je n’ai jamais fumé ni bu la moindre goutte d’alcool. J’ai toujours essayé d’avoir une vie saine et cela me sert beaucoup dans mes années de vieillesse. » aime-t-il seriner à chacune de ses rares interviews.
HISTORIEN EMERITE
Son talent inné lui permit de gravir rapidement les échelons. Il est vite repéré par le célèbre journaliste Alassane Ndiaye Allou qui le coopte. Ensemble, ils animent l’émission « Regardssur le Sénégal » sur Radio Sénégal, l’ancêtre de la RTS. Samba Diabaré Samb n’était pas seul dans cette belle aventure. Il avait à ses côtés d’éminents membres du regroupement des « Jeunes Griots du Sénégal » de l’époque à savoir : Ali Bata Mboup, Mor Dior Seck, Abdoulaye Nar Samb, Amadou Ndiaye Samb, Assane Marokhaya Samb, Kani Samb et plus tard El Hadji Mansour Mbaye. Tout ce beau monde participait activement à la réussite de cette belle tribune dédiée à l’histoire du Sénégal. Le succès est fulgurant et au moment de mettre sur pied l’Ensemble lyrique traditionnel, le Président poète, Léopold Sédar Senghor, qui l’avait dans son collimateur, le recrute parmi les membresfondateurs de ce célèbre ensemble. Samba Diabaré fait partie des membres fondateurs de cette grande entité en compagnie d’autres sommités comme Amadou Ndiaye Samb, Ablaye Nar Samb, Lalo Kéba Dramé, Soundioulou Cissokho etc. Cependant, cinq années plus tard, il démissionne avec fracas suite à un désaccord avec le Directeur de l’époque, Maurice Sonar Senghor. Il n’était pas seul. Il avait quitté ce temple de la culture en compagnie d’artistes comme Lalo Kéba Dramé, Abdoulaye Nar Samb, Fambaye Issseu Diop et Astou Ndiéguéne Gning. Sans perdre de temps, Samba Dabaré et ses amis comme Amadou Ndiaye Samb lancent l’Association Culturelle et Artistique du Sénégal (ACAS) communément appelée la CASE par le grand public. Dans le livret qui accompagnait la sortie de son album « Le maitre du Xalam », produit par le ministère de la Culture, il est rappelé que Samba Diabaré Samb avait été choisi avec son frère Amadou Kani Samb pour représenter le Sénégal à la huitième édition du Festival mondial de la jeunesse et des étudiants en 1962 à Helsinki en Finlande. Par la suite, il a été à Lausanne en Suisse, au Congrès des Noirs Américains aux Etats-Unis, au Congo-Brazzaville, au Maroc, en Angleterre… Cet opus de douze titres enregistré en 2006 et sorti l’année dernière, comprend des classiques comme « Lagiya », « Saaraba », « Taara » « Dombaa » ou encore « histoire du xalam » des airs musicaux collés à ce virtuose du xalam. Au cours du lancement de cet unique CD de l’artiste, le Dr Massamba Guèye avait fait un vibrant témoignage sur l’homme Samba Diabaré Samb connu pour son humilité légendaire. «Samba Diabaré est le symbole de l’humilité artistique et sociale. C’est quelqu’un qui a joué devant les grands Présidents du monde... Ce que je retiens de lui, c’est qu’il ne fait pas de fausses notes et il est d’une grande humilité sociale et religieuse ! Ce qui fait que quel que soit le spectacle, à l’heure de la prière, lui va prier. Il fait partie du cercle restreint des grands de ce monde, ce qui a fini par faire de lui un trésor humain et vivant de l’humanité. Il est temps que le Sénégal inaugure une rue en son nom».
LES DRAMES DE SA VIE
Pourtant derrière cette éternelle bonhommie et cette simplicité reconnue par tous, le vieil homme a vécu de nombreux drames. Marié à trente -deux ans à la dame Sally Ndiaye pour un laps de temps très court, il convole avec Aida Mboup, une proche parente de la mère de Youssou Ndour. Ce dernier a d’ailleurs rendu un vibrant hommage à son oncle dans son album « Fatéliku ». Cette femme qui est l’homonyme de sa petite fille Aida Samb est rappelée à Dieu peu de temps après. Par la suite, le vieux épouse la dame Tanta Mbaye qui décède. En 1972, il épouse la dame Seynabou Mbaye, la petite sœur de sa défunte épouse Tanta Mbaye. Depuis, il vit avec cette derrière dans sa modeste demeure des HLM. Il reconnait lui- même que la disparition de ses deux épouses constitue le plus grand drame de sa vie. Le maitre n’a pas eu de garçons mais sa petite fille Aida Samb marche allégrement sur ses traces et essaye tant bien que mal de perpétuer son héritage. Celui que le Président Abdou Diouf adorait a toujours été discret et même s’il était ami avec l’ancien Secrétaire Général de l’OIF, qui le surnommait le chanteur à la voix d’or, il n’a jamais été très présent sur le champ politique. Considéré par le défunt Omar Bassoum comme une référence, il reste et demeure un modèle d’humilité et de dignité. Ce trésor humain vivant de l’UESCO mérite tout le respect et la considération de son pays auquel il a tout donné.
LE XALAM SELON SAMBA DIABARE SAMB
-« Le Xalam est un instrument qui recrée le passé. Il a le pouvoir de galvaniser les contemporains en faisant revivre les beautés de notre continent afin de faire jaillir les facteurs qui lui permettent d’évoluer sur le plan culturel et humain » - « Il faut le talent mais aussi être possesseur d’un don pour maîtriser le xalam. C’est un instrument d’une complexité déroutante. D’ailleurs, si les Européens qui ont réussi à jouer de la kora et du balafon butent sur le xalam, c’est parce qu’une part de notre histoire s’y trouve. D’où toute l’attention que nous devons porter à cet instrument pour le préserver, tout en essayant de le vulgariser en communiquant aux jeunes générations la beauté de cet instrument... »
REGARDS D’ARTISTES SUR LE MAITRE
OUSMANE DIALLO DIT OUZA. «C’est la parfaite incarnation de la droiture et de la grandeur»
« Samba Diabaré est un homme réservé, digne et qui ne vendrait cette qualité pour rien au monde. C’est la parfaite incarnation de la droiture et de la grandeur. Il a fourni un apport incommensurable à la musique de son pays. En ce qui me concerne, je dois reconnaître que je ne maîtrise pas du tout cette forme de musique qui appartient aux griots, je ne connais pas du tout cela. C’est donc le très grand respect que j’éprouve à l’endroit de ce monstre sacré de notre musique qui me pousse à parler de lui. Je vous avoue que tout cela justifie l’immense admiration que je ressens à son endroit car c’est un oiseau rare, une bibliothèque comme aurait dit Hampathé Bâ… »
BOUCOUNTA NDIAYE « Il n’a jamais dévié de son chemin de gardien de nos traditions »
« Je connais beaucoup de choses sur Samba Diabaré car c’est un cousin germain à ma mère. Donc c’est un oncle . Il n’a jamais dévié de son chemin de gardien de nos traditions. Depuis qu’il a quitté son Djollof natal pour rejoindre Saint Louis en compagnie de Marième Ndiaye en passant par Tivaouane dans la cour de El Hadji Malick Sy jusqu’à son entrée à Sorano, il n’a jamais varié dans son comportement. C’est un homme digne, un fervent musulman et d’une rare intégrité qui respecte énormément son travail. Son apport à la musique traditionnelle de ce pays est immense et pour ne rien gâter, c’est un parfait exemple de bonne conduite. Tous les musiciens traditionnels doivent prendre exemple sur lui. Il a toujours œuvré pour son pays et pour toute l’Afrique. Il n’a jamais dit ou fait du mal dans le cadre de son métier. C’est un patriarche aux immenses qualités. »
SODA MAMA FALL « C’est un pur gawlo qui a toujours marché sur la trace de ses illustres ancêtres. »
Samba Diabaré Samb a bien préservé son héritage. C’est un pur gawlo qui a toujours marché sur la trace de ses illustres ancêtres. C’est un homme qui est conscient que nous ne disposons pas de diamants ou de pétrole et que notre unique richesse est notre art et notre culture traditionnelle. C’est fort de ce postulat qu’il a consacré toute son énergie à la divulgation de la musique folklorique. Il ne s’est jamais lassé de porter haut l’étendard de notre patrimoine culturel…Samba Diabaré fait partie de ces artistes qui font honneur au Sénégal qu’il a eu à représenter aux quatre coins du monde.
THIONE BALLAGO SECK «C’est une Bibliothèque vivante »
Le père Samba Diabar Samb que je ne peux m’empêcher d’associer à mes pères , Amadou Ndiaye Samb, Aly Bata Mboup, Assane Ma Rokhaya Samb, Tonton Cherif, Mor Dior Seck, Ablaye Nar Samb, (eux qui animaient la célèbre émission radiophonique, « Le Sénégal d’autrefois, Regards sur le passé»ndlr) est une référence pour moi. Ils ont fait partie de ceux qui ont bercé mon enfance. Pour le cas spécifique de mon père Samba Diabaré Samb, c’est un homme aux multiples qualités mais qui est surtout très digne en toutes circonstances... Personne ne l’a jamais entendu ou vu faire ou dire une erreur. Ce qui est d’autant plus méritoire que dans la vie d’une personne, il y a toujours des moments pénibles et de galère. Tout ceci pour vous dire qu’il a su se préserver et se mettre à l’abri de tous les travers semés sur son chemin. Il fait partie de cette race de seigneurs qui ne vit que dans la dignité. Il ne s’est jamais plaint de quoique ce soit et je suis conscient qu’il a eu à effectuer sa traversée du désert à l’instar de nous tous qui évoluons dans ce métier difficile et ô combien aléatoire. C’est une Bibliothèque vivante car il fait partie de ceux qui nous racontaient notre Histoire commune et le passé de nos vaillants héros. C’est donc tout le Sénégal qui lui doit une fière chandelle…» .
VIDEO
MACKY MÈNE LE BAL
Le chef de l'Etat a gratifié ses soutiens de quelques pas de danse ce mercredi, lors de la cérémonie de lancement de sa campagne de parrainage
Moment de légèreté ce mercredi à Diamniadio où le président de la République a esquissé des pas de danse en présence de ses soutiens sur une chanson concotée pour lui.
WIRI-WIRI SE JOUE À LA BARRE
le producteur Moustapha Diop de la sérié télévisée a traîné en justice le Groupe futurs médias ainsi que les trois responsables de la troupe Soleil Levant, pour violation du contrat de production
Loin du petit écran, une nouvelle saison de la célèbre série ‘’Wiri-Wiri’’ est en train de se jouer devant les tribunaux sénégalais. En fait, le producteur Moustapha Diop a assigné en justice, d’une part, le Groupe futurs médias. D’autre part, les trois principaux acteurs de la série et responsables de la troupe Soleil Levant, notamment Mame Cheikhou Guèye alias ‘’Sanekh’’, El Hadj Abdoul Aziz Niane alias ‘’Modibo’’ et Cheikh Sadibouya Ndiaye dit ‘’Junior’’.
Le patron de la maison de production 37/5 accuse la Télévision futurs médias (TFM) de diffuser la série sans lui reverser ses droits. Dans l’assignation rédigée par son conseil Me Baba Diop, l’ex-directeur de la Tfm explique avoir signé avec la troupe théâtrale de Thiès un contrat de production, de représentation et d’exploitation d’œuvres audiovisuelles, en date du 31 mai 2016. Ledit contrat lui confère ‘’la propriété exclusive de toutes les œuvres audiovisuelles prêtes à la diffusion, notamment la série ‘Wiri-Wiri’, pour une durée de 3 ans’’.
Le producteur fustige le fait que le film soit en train d’être diffusé par la TFM sans que celle-ci ne respecte ses engagements financiers vis-à-vis de lui. C’est pourquoi une mise en demeure avait été servie aux responsables de la troupe théâtrale de Thiès, le 28 mars dernier, pour l’arrêt de la diffusion. Etant donné que la série continue à être transmise, malgré la mise en demeure, un constat d’huissier a été fait, le vendredi 20 juillet dernier. C’est compte tenu de cette situation que Moustapha Diop a saisi le juge des référés, en lui demandant d’ordonner au Gfm d’arrêter la diffusion sous astreinte de 100 000 F Cfa par jour de retard, à compter du prononcé de l’ordonnance. D’ailleurs, c’est le 20 août dernier que l’assignation a été enrôlée. Mais l’affaire avait été renvoyée à ce lundi. Hier, elle a été à nouveau renvoyée au 3 septembre prochain, sur demande de Me Baboucar Cissé, conseil de GFM.
Quant aux artistes, ils avaient été cités à comparaître hier devant le tribunal du commerce hors classe de Dakar statuant en matière commercial. Moustapha Diop leur réclame solidairement la somme de 200 000 000 F Cfa pour violation du contrat de production. D’après le requérant, cette violation lui ‘’cause manifestement un grand manque à gagner et une perte de gain au profit d’une tierce personne’’. Cette affaire a été également renvoyée au 19 septembre prochain en chambre.
VIDEO
JANET JACKSON SE MET AU MBALAX
L'artiste américaine et sœur de l'illustre Michael Jackson, a fait un clin d’œil à ce rythme sénégalais dans son dernier opus intitulé « Made For Now »
Qui imaginait que les Américains savent danser le Mbalax national ? Ce clip de Janet Jackson en feauturing avec Daddy Yankee, intitulé « Made For Now » en est pourtant une illustration.
«MON HISTOIRE AVEC LE MINISTRE….»
Palabre avec …. Penda Guissé, animatrice et artiste- chanteuse
Après avoir explosé au grand jour au sein de la télévision Sen Tv, Penda Guissé alias Penzo vient de sortir un single d’envergure où elle fait étalage de tout son talent. Depuis lors elle occupe le devant de la scène avec son feeling qui attire. Le Témoin s’est entretenu avec la sulfureuse animatrice.
On connait la jeune fille qui fait exploser le petit écran à travers ses belles formes généreuses. Mais qui est réellement Penda Guissé ?
J’ai vu le jour à Pikine mais j’ai grandi aux Parcelles Assainies où j’habite avec ma famille. J’ai eu une adolescence très agitée. En fait, j’étais une fille terrible et bagarreuse qui ne se laissait pas faire. Plutôt que d’exceller dans les études, j’aimais beaucoup la danse. J’étais une grande danseuse qui maniait également la percussion. Je suis une grande percussionniste qui sait tenir un tamtam. De ce fait, je ne me considère pas comme une star mais plutôt comme une artiste née.
Racontez – nous un peu cette enfance
J’ai toujours été attirée par l’art que j’ai embrassé très jeune à travers le grand comédien père Demby Fall qui avait une troupe théâtrale au niveau de notre quartier. Avec cette troupe et l’animation culturelle au niveau de notre quartier, j’étais déjà dans le milieu. C’est par la suite que j’ai commencé à fréquenter les caravanes publicitaires. A l’époque, elles étaient animées par la comédienne Rama Thiam. Je fréquentais avec assiduité ce milieu où j’étais connue à travers la danse et le « Tassu » pour égayer le public. Et pourtant, je n’avais que neuf ans. Je faisais vraiment le buzz, comme on dit aujourd’hui, dans ces caravanes.
Vous avez évolué pendant longtemps dans le milieu artistique et vous venez de mettre votre premier single sur le marché. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps ?
Je suis d’avis que tout cela émane de la volonté divine. J’étais toujours dans les studios et je trouvais que tout était facile pour moi. Laye Diagne a mis à ma disposition son studio et son expertise pour me permettre de sortir ce single qui n’est qu’une des multiples facettes de Penda Guissé. A vrai dire, je n’ai pas encore montré toute l’étendue de mon talent…
Est - ce à dire que vous n’avez rien payé et que vous n’avez pas d’argent…
Je viens de débuter ma carrière musicale. Je crois que c’est tôt de parler d’argent. J’ai certes un carnet d’adresses bien étoffé cependant je ne suis pas riche. Si je l’étais j’aurais déjà ma voiture et ma maison.
Pourquoi dites- vous que vous n’avez pas encore montré toute l’étendue de votre talent ?
Je suis une artiste qui excelle dans de nombreux domaines. J’ai commencé par le théâtre avec des artistes comme Deureum, Tapha, Rapadia et beaucoup d’autres. C’est ce qui a vraiment gâché mes études. Comme je vous l’ai dit tantôt, la danse et le Tassou n’ont pas de secret pour moi. En plus de l’animation qui m’a révélée au public. J’ai toujours voulu entreprendre. Je suis très proche des gens et je veux toujours donner le meilleur de moi-même.
Vous faites dans la simplicité. Cela ne pourrait-il pas être un handicap ?
Pas du tout ! Je vous ai dit tantôt que je ne suis pas une star. Je n’ai aucun problème avec le succès car j’ai commencé à être connue très tôt. Je ne veux pas être une star de peur de choper la grosse tête.
Après le théâtre vous avez fait de la publicité. Comment avez-vous vécu cela ?
J’ai fait de la publicité avec Seune Sène qui m’a formée et encadrée. A l’époque, on percevait la modique somme de 5000F la journée. Je ne m’intéressais pas beaucoup à l’argent et j’ai appris beaucoup de choses au côté de Seune Séne. Elle m’a façonnée et je lui dois beaucoup.
Comment êtes-vous entrée dans l’animation ?
C’est après avoir rencontré Aba au cours d’un programme que j’ai intégré son équipe pour jouer le rôle de Yama. J’y ai passé de bons moments et je trouve que c’était un moment important. Quand l’émission est arrivée à son terme, j’ai pris l’avion pour me rendre en Europe et suivre ma propre voie.
Dites- nous pourquoi vous avez quitté la Sen Tv ?
Je vous ai dit et répété que c’est juste que c’était arrivé à terme et je devais faire autre chose. Je n’ai aucun problème avec la Sen Tv. La preuve, après la sortie de mon clip, c’est à la Sen Tv que je l’ai déposé en premier et j’ai été invitée pour faire la promotion de ce titre.
Vous travaillez avec LSD et Laye Diagne qui est votre mentor. Parlez- nous de votre relation ?
Il a toujours été à mes côtés. C’est un frère et un confident. Il me conseillait et m’assistait avant que je sois connue du grand public. C’est mon conseiller et mon parrain. Je reste à son écoute.
Après le single prévoyez-vous de sortir un album ?
Tout dépend de Laye Diagne. Il est vraiment le métronome de tout le projet. Je suis d’attaque pour sortir d’autres titres. Je suis concentrée sur mon album et je vais encore proposer de belles choses. Il faut éviter de dévoiler sa stratégie. Mais je prépare beaucoup de choses et je ne suis pas du tout pressée.
Certains vous reprochent d’être belliqueuse…
Vous savez, je n’ai pratiquement pas d’amies filles. Je m’entends mieux avec les hommes. Les femmes sont souvent jalouses et adeptes de médisances. Vraiment, je ne peux pas beaucoup composer avec les femmes.
On vous reproche également d’être trop directe…
On vous reproche également d’être trop directe… Non, pas du tout ! Je suis une femme de principes et je refuse de me laisser marcher sur les pieds. Je ne suis pas compliquée. Il se trouve que j’aime détendre l’atmosphère et surcout j’aime faire rire les gens. J’aime dire la vérité, mais les Sénégalais n’aiment pas qu’on leur dise la vérité.
C’est ce qui explique certainement vos problèmes avec des animatrices de Sen Tv…
Non, je ne vais pas revenir sur tout cela. Je n’ai aucun problème avec les gens de Sen Tv. Il faut vous en tenir à cela.
Vous êtes belle à croquer. Qu’attendez- vous pour vous marier ?
Le mariage découle toujours de la volonté divine. Je suis croyante et je crois que le moment n’est pas encore arrivé. Je serai une parfaite épouse et je souhaite que ma mère puisse voir un jour mon enfant car je suis l’ainée de ma famille.
Êtes-vous intéressée par l’amour ? Quel genre de questions !!!!
Bien sûr que je suis intéressée par l’amour. Je suis une belle plante qui mesure 1m80. Il se trouve que j’aime les hommes mûrs, les adultes. Les jeunes ne sont intéressés que par des frivolités et j’ai dépassé ce cap. Je veux avoir un homme responsable (kilifeu). Mais je ne désespère pas de trouver chaussure à mon pied. Je suis jeune et il y a d’autres personnes plus âgées que moi qui n’ont pas encore trouvé de mari.
Quel âge avez-vous alors….
Je suis la grande sœur ainée de quatre ans de Demba Guissé (Ndlr : musicien). J’ai juste un peu plus de trente ans
Parlez-nous de votre mésaventure avec le jeune guinéen et sur l’affaire d’agression sexuelle…
(Elle coupe) Je suis désolée. Je ne veux pas revenir sur cet épisode. L’affaire a été jugée et le coupable condamné. Je ne vais plus revenir sur cette malheureuse affaire.
On dit que vous avez déménagé après cette histoire ?
Pas du tout. Ilse trouve que j’avais juste un studio et c’était devenu exigu. J’ai donc quitté pour louer un appartement avec deux chambres et un salon.
Vous semblez vivre à l’aise avez-vous une autre activité ?
Je fais un peu de commerce et j’ai des amis qui m’offrent beaucoup de cadeaux. Ce n’est pas facile d’être une femme publique car tous tes parents te sollicitent et il faut toujours assurer. Heureusement que j’ai un groupe et j’anime beaucoup de manifestations comme les mariages et des baptêmes. J’ai un répertoire très fourni et je suis prête à aller à l’assaut du Grand Théâtre et de Sorano sans aucun problème.
Si vous n’étiez pas artiste quel métier auriez- vous aimé exercer ?
J’aurais bien aimé être une avocate ou même comme les gens qui portent les robes rouges et qui semblent être plus importants.
Vous voulez dire magistrat…..
Oui mais j’ai quitté les bancs très tôt en classe de CM1. J’avais tout simplement peur que l’on m’expulse et je suis partie avant la fin de l’année. Je n’aime pas qu’on m’exclut et c’est pour cette même raison que je suis partie de la Sen Tv avant que l’on ne me demande de prendre la porte. J’ai peur d’être congédiée en toutes choses. Les gens se trompent beaucoup sur moi. Je ne sors pas, je ne vais pas en boite et je suis très pieuse et je ne rate aucune prière. Je suis disciple de Serigne Babacar Sy et je me connais très bien.
Comment trouvez-vous l’évolution de la musique sénégalaise ?
Je pense que les choses bougent et chacun suit son chemin. Je souhaite vraiment que l’on joue un peu plus notre Mbalakh. En tous cas moi, je fais du Mbalakh pur et dur et pour l’instant je m’en arrête là. Youssou Ndour a réussi à proposer et imposer le Mbalakh au reste du monde. Il ne faut pas que l’on ait des complexes. Mon objectif est de jouer un Mbalakh endiablé et super dansant car je ne connais que cela. Cependant je peux bien chanter sur un autre registre. La preuve, le morceau que je viens de sortir est quand même joué sur un registre moins endiablée et très soft.
On a eu à parler de votre mariage avec un ministre…
Vous savez très bien que je ne connais même pas le ministre en question. C’était juste du bruit pour la promotion du single.
De quel amoureux parlez- vous dans voter chanson ?
Il s’agit juste d’un quidam qui était de passage. C’est pourquoi j’ai chanté avec le cœur et chacun a vécu son histoire d’amour qui l’a blessé. Je suis heureuse que cela ait pu plaire au public. Je rends vraiment grâce à Dieu et je ne m’attendais pas à cet accueil.
Avec quel artiste aimeriez-vous faire un duo ?
Je veux chanter avec Youssou Ndour, Wally Seck et Pape Diouf. Certains vont dire qu’elle est prétentieuse mais ce sont des personnes et des artistes comme moi et je crois que cela ne doit surprendre ou déranger personne.
Votre message à l’endroit de vos fans ?
Il faut vraiment que les Sénégalais soient plus solidaires. Je vis mal le fait que les Sénégalais n’arrivent pas à aduler et aimer les artistes. La presse doit mieux nous soutenir et éviter de nous accabler. Nous sommes des humains avec nos qualités et défauts et il faut vraiment savoir raison garder. Je prie pour que la paix règne dans le pays et dans le monde.
VIDEO
QUAND ARETHA FAISAIT PLEURER OBAMA
"Respect" d'Aretha Franklin: au-delà du tube, un manifeste féministe et politique
"R - E - S - P - E - C - T!" Plus qu'une simple reprise d'Otis Redding, la version de "Respect" enregistrée en 1967 par Aretha Franklin a transfomé la chanson en hymne féministe et politique et consacré son interprète comme nouvelle reine de la soul.
Le magazine Rolling Stone a fait de ce tube international la cinquième chanson de "tous les temps" dans un palmarès paru en 2004. Un classement où Aretha Franklin, qui vient de mourir à l'âge de 76 ans, apparaissait comme la première femme derrière Bob Dylan, les Rolling Stones, John Lennon et Marvin Gaye.
"Respect" fut écrite et enregistrée par Otis Redding en 1965, mais c'est bien la version revue et corrigée par Aretha Franklin, 25 ans à l'époque, avec son refrain et ses arrangements imparables, qui fait entrer la chanson dans la postérité.
Chez Otis Redding, un homme clame son besoin de respect de la part de sa femme, respect qui lui est dû puisqu'il apporte l'argent au foyer... Mais Aretha, dans sa version enregistrée le jour de la Saint-Valentin 1967 à New York, bouscule ce schéma traditionnel en mettant ces mots dans la bouche d'une femme forte et énergique.
- "Une nouvelle âme" -
La chanteuse originaire de Detroit conserve les couplets mais inclut un refrain dynamisé par les choeurs, assurés par ses soeurs Erma et Carolyn, et quelques nouvelles expressions, comme ce "Sock it to me" joueur et un brin provocant, expression pouvant se traduire par "Montre moi de quoi tu es capable"... Et pouvant à l'occasion revêtir une connotation sexuelle, même si Aretha Franklin s'en défendra.
Et d'épeler ce "R-E-S-P-E-C-T", qu'elle semble non plus seulement demander mais bien exiger.
"Pour Otis, le respect avait une connotation traditionnelle, dans le sens de l'estime", assurait le producteur d'Aretha Franklin, Jerry Wexler, dans son autobiographie, citée par le magazine Rolling Stone. "La ferveur dans la voix d'Aretha exigeait ce respect, et cela impliquait aussi une attention du point de vue sexuel..."
"Elle n'a pas seulement modifié quelques paroles ou changé le point de vue, elle lui a aussi apporté une nouvelle âme", indique à l'AFP la musicologue américaine Victoria Malawey, professeure au Macalester College de Minneapolis-Saint Paul.
Aretha Franklin a modifié la chanson "de façon si radicale, que j'irais jusqu'à dire qu'elle l'a réécrite", ajoute cette spécialiste de musique pop.
La chanson paraît dans l'album "I Never Loved A Man The Way I Loved You", son premier chez Atlantic Records, et devient un hymne féministe mais donne aussi une voix -- et quelle voix! -- à la cause des Noirs en lutte pour leurs droits dans l'Amérique des années 60.
- "Au bon moment" -
"Respect" a ensuite traversé les années et été reprise par de nombreux mouvements de revendication, souligne Victoria Malawey: "C'est quelque chose au-delà du texte et de la mélodie qui nous transporte vraiment, qui a rendu cette chanson si puissante et l'a fait durer si longtemps."
"C'était la bonne chanson au bon moment", résumait pour sa part Aretha Franklin en 2016, citée dans le magazine Elle, au sujet d'une chanson qui figura deux semaines en tête des meilleures ventes à sa sortie.
Avec ce "hit", elle remporte les deux premiers de ses 18 Grammy Awards. Et même si elle chante déjà depuis des années, "Respect" l'installe comme la nouvelle reine de la soul et du R'n'B et marque le début de sa carrière internationale.
Ce classique de la musique américaine apparait dans une trentaine de films, comme "Platoon", "Blues Brothers" ou "Forrest Gump". Il a été maintes fois repris, aux Etats-Unis par Stevie Wonder mais aussi en France, et en français, par Johnny Hallyday ("Du respect").
Otis Redding, lui, fera contre bonne fortune bon coeur au sujet de cette chanson qu'une "bonne amie" a "emmenée loin" de lui, comme il l'avait dit en souriant sur la scène du Festival de Monterey, quelques mois avant de périr dans un accident d'avion en décembre 1967.
VIDEO
ARETHA FRANKLIN, REINE INCONTESTEE DE LA SOUL
Elle restera comme l'interprète inoubliable de "Respect", devenu l'un des hymnes des mouvements pour l'égalité des Noirs et des femmes dans les années 1960
Reine incontestée de la soul, Aretha Franklin était l'une des plus grandes voix américaines et une figure emblématique de la communauté noire, qui a marqué des générations entières d'artistes.
Elle restera comme l'interprète inoubliable de "Respect", devenu l'un des hymnes des mouvements pour l'égalité des Noirs et des femmes dans les années 1960. Le tube composé par Otis Redding lui offrira en 1967 ses deux premiers Grammy Awards (sur 18) de sa carrière.
Reconnaissable entre mille, sa voix sensuelle et puissante couvrant quatre octaves a influencé de nombreuses divas américaines: de Whitney Houston à Beyoncé, en passant par Mariah Carey et Alicia Keys.
- A l'origine, le gospel -
Née le 25 mars 1942 à Memphis (Tennessee), Aretha Louise Franklin est la fille d'un prêcheur baptiste et d'une chanteuse de gospel.
La maison de Detroit (Michigan), où la famille emménage bientôt, accueille des musiciens renommés comme Mahalia Jackson mais aussi le pasteur Martin Luther King, emblème du mouvement des droits civiques. Enfant, elle apprend seule le piano et chante à l'église.
A 14 ans, elle enregistre son premier titre et sa voix, riche et puissante, est déjà celle d'une adulte. Sa carrière est lancée.
Elle signe en 1960 avec le label Columbia mais ne connaît véritablement la gloire qu'avec son premier album pour Atlantic en 1967, "I Never Loved a Man (The Way I Love You)".
Les tubes s'enchaînent: "Baby I Love You", "(You Make Me Feel) Like a Natural Woman", "Chain of Fools" et surtout "Respect", adoubée cinquième meilleure chanson de tous les temps par le magazine Rolling Stone.
"Si une chanson parle de quelque chose que j'ai vécu ou qui aurait pu m'arriver, c'est bien. Mais si elle m'est étrangère, je ne pourrais rien lui prêter. Parce que c'est ça la soul, juste vivre et réussir à se débrouiller", racontait-elle au magazine Time en 1968.
La même année, elle chante à l'enterrement de Martin Luther King, ami personnel de son père dont la mort a bouleversé l'Amérique, et à la convention du parti démocrate.
En 1972 sort "Amazing Grace", un album gospel, et les succès continuent de s'accumuler au fil des années, même si les critiques jugent sa carrière moins flamboyante.
- De George Michael à Lauryn Hill -
Aretha Franklin enchaîne les collaborations, avec George Michael, Elton John, Ray Charles, Whitney Houston ou encore avec la nouvelle génération de stars noires de la musique: P. Diddy, Lauryn Hill et Mary J. Blige.... On la voit à l'affiche du film "The Blues Brothers" en 1979.
Tandis que la star engrange les succès, la femme est marquée par les épreuves. "J'ai appris beaucoup de choses à la dure", avouera-t-elle.
Elle perd sa mère Barbara Franklin à 10 ans, accouche de son premier fils à 13 ans, du deuxième à 15, et les élève seule, aidée de sa grand-mère.
Ses deux mariages sont des échecs et elle connaît des problèmes d'alcoolisme. Son père, victime des balles d'un cambrioleur en 1979, tombe dans le coma et meurt plusieurs années plus tard.
La voix résiste, et Aretha continue à faire de la musique, entourée de ses quatre fils.
En 2005, elle reçoit du président George W. Bush la médaille de la Liberté, la plus haute distinction américaine pour un civil. En janvier 2009, elle chante pour l'investiture de Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis, impériale sous un chapeau gris, lors d'une cérémonie chargée d'émotions.
En février 2017, malgré de graves problèmes de santé, elle annonce l'enregistrement d'un dernier album avant de mettre un terme à sa carrière en studio.
"Je me sens très très satisfaite quand je vois où ma carrière a commencé et où j'en suis à présent", déclarait-elle alors. "Mais je ne vais pas m'en aller et juste m'asseoir sans rien faire. Ce ne serait pas souhaitable non plus".
En novembre 2017, elle chantait encore au gala d'anniversaire de la fondation Elton John de lutte contre le sida à New York, mais était apparue très amaigrie.
Elle avait annulé au printemps une série de concerts, dont l'un prévu le jour de son anniversaire, pour des raisons de santé.
VIDEO
ARETHA FRANKLIN EST DÉCÉDÉE
DERNIÈRE MINUTE SENEPLUS - La reine de la soul s’est éteinte à Détroit à l’âge de 76 ans - La fin d’un long combat - Elle se battait depuis 2010 contre un cancer
La reine de la soul s’est éteinte à Détroit à l’âge de 76 ans
La chanteuse noire américaine Aretha Franklin, interprète de grands succès comme "Respect" et "I Say a Little Prayer", est décédée jeudi à son domicile de Détroit à l'âge de 76 ans, a confirmé la famille de l'artiste dans un communiqué.
"Nous avons perdu la matriarche et le roc de notre famille. L'amour qu'elle avait pour ses enfants, ses petits-enfants, ses nièces, ses neveux et ses cousins était illimité", poursuit le texte.
La chanteuse noire américaine Aretha Franklin, interprète de grands succès comme "Respect" et "I Say a Little Prayer", est décédée jeudi à son domicile de Détroit à l'âge de 76 ans, a confirmé la famille de l'artiste dans un communiqué.
"Dans l'un des moments les plus sombres de nos vies, nous ne sommes pas en mesure de trouver les mots appropriés pour exprimer la peine qui déchire nos coeurs", témoignent les proches de la légende de la chanson américaine dans un texte transmis par son agente de longue date, Gwendolyn Quinn.
"Nous avons perdu la matriarche et le roc de notre famille. L'amour qu'elle avait pour ses enfants, ses petits-enfants, ses nièces, ses neveux et ses cousins était illimité", poursuit le texte.
La famille se dit "très touchée par l'incroyable effusion d'amour et de soutien" qui a suivi lundi l'annonce de la dégradation de son état de santé.
La Reine de la Soul, à qui un cancer avait été diagnostiqué en 2010, recevait depuis plus d'une semaine des soins palliatifs à son domicile de Détroit.
« DIX MILLE FRANCS », MON PREMIER CACHET A LA RTS
Aziz Samb, animateur vedette à la radiodiffusion télévision Sénégalaise (RTS) et star de télévision dans les années 90 fait partie de ceux qui ont révolutionné le paysage audiovisuel au Sénégal
Aziz Samb, animateur vedette à la radiodiffusion télévision Sénégalaise (RTS) et star de télévision dans les années 90 fait partie de ceux qui ont révolutionné le paysage audiovisuel au Sénégal. Créateur de plusieurs émissions dont la plus célèbre est sans conteste : «Oscars des vacances» le plus «ivoirien» des Sénégalais revient sur son parcours. a cœur ouvert avec «l’aS», l’ancien présentateur des émissions «Grand-Place», «Balcon» est revenu sur ses expériences à la rtS et la 2StV, la cession de sa célèbre émission «Oscars des vacances» à un autre promoteur et sa vie d’après retraite. aziz Samb parle également de son long célibat etc
l’AS : Vous avez disparu des projecteurs. Qu’est devenu Aziz Samb?
Aziz Samb : Aziz Samb va bien. Il vit tranquille, dans son coin. Chaque matin, il s'occupe de ses affaires jusqu'à 14 heures. Après, il ne ressort que lendemain. Il m'arrive d'aller au restaurant quand j'ai envie de dîner. Cela dit, je n'aime pas aller dans les manifestations ni dans les spectacles. Je m'adonne à mon sport favori : le yoga. J’essaie de gérer quotidiennement ma vie, mes frères et sœurs et mes enfants. J’ai arrêté tout ce qui est radio et télé, bref tout ce qui est vie publique. Je n'ai plus envie d'être un homme public. Ce que je veux désormais, c'est mener une vie simple. J’ai arrêté la télé surtout à cause du stress. Et il faut savoir laisser la place aux jeunes. Rien n'est plus beau que d'arrêter et qu'on te réclame
l’As : Pouvez-vous revenir sur votre parcours?
J’ai débuté à la Rts. Résidant en Côte d'Ivoire, j’étais venu avec des amis de la délégation ivoirienne assister à la Coupe d’Afrique des nations (Can), Sénégal 92. La Côte d’Ivoire avait joué tous ses matchs de poule à Ziguinchor. Comme je suis resté pendant plus de quinze jours, j’écoutais la radio et suivais les émissions à la télé. Et un jour, je me suis dit qu'il y a mieux à faire ici. Quand je suis retourné en Côte d’ivoire, j'ai décidé de tout arrêter. Associé à l’époque à un certain Victor Yapobi, organisateur de miss marathon de Côte d'Ivoire, je lui ai annoncé que j’allais retourner au Sénégal. Il m’a demandé si j’avais trouvé du travail. J’ai répondu non. A mon retour, je suis allé voir Ibrahima Sané pour lui annoncer mon désir de faire la radio. Il m’a demandé ce que je voulais faire exactement. Je lui ai expliqué. Il me demanda alors de faire un enregistrement à remettre à Martin Faye. Ce dernier avait approuvé. Il l’avait trouvé excellent. C’est ainsi que j'ai commencé en octobre 1992 avec une émission à la radio qui s'intitulait «Carton». J’ai eu en direct les Aïcha Koné, Alpha Blondy, Nayanka Bell etc.... C’est la raison pour laquelle certains auditeurs pensaient que j'étais Ivoirien. Quand j'ai commencé l'émission à la radio, je m’attendais à une rémunération bien sûr, mais je n’ai rien reçu d'octobre à décembre. Il a fallu attendre fin janvier 1993 pour commencer à percevoir. Un jour, on m’a demandé de partir à l'ancienne maison de la Rts où on m’a remis ma carte d'identité avant de me remettre un billet de dix mille francs, en me disant que c’est mon «cachet». J’ai accepté parce que c'est moi qui ai voulu faire ce métier. Jusqu’au moment de quitter la Rts, je ne m’en suis jamais plaint. Au fil des années, le cachet a été revu à la hausse, passant de dix mille à vingt mille, puis à quarante mille. Quand Matar Sylla est a été nommé directeur général de la Rts, il a dit : «vous ne pouvez pas donner ces montants à Aziz». Le cachet était de 60.000 francs. Finalement, le salaire a été multiplié par deux et je me suis retrouvé avec 125.000 Fcfa. J’ai eu la même attitude à la 2Stv. La passion que je mettais dans le boulot et le respect que je donnais à mes invités m'a permis de décrocher toujours des sponsors. En plus, le sponsoring, c'est un boulot. Un jour Babacar Ngom, directeur de la SEDIMA m'a appelé pour dire qu’il voulait être mon sponsor. Je lui ai dit que je ne faisais pas de publicité. Il a répondu : «j'ai suivi ta trajectoire et vu comment tu te bats, malgré les difficultés. C’est pour cela que j'ai envie de te sponsoriser. Tous les sponsors qui sont venus après étaient motivés par la hargne que je dégageais, la détermination, l'amour que je donnais dans mes émissions. L’essentiel était de bien faire le travail. J’ai fait un travail qui valait un million, on m'a remis vingt cinq mille francs. C’est ce que Dieu a voulu que je reçoive. J’ai fait un travail qui ne valait même pas cent mille francs, j'ai reçu un ou deux millions. Je n'attends rien des hommes, je ne compte que sur Dieu pour avancer.
Qu’est-ce qui explique le profond changement qui s’est opéré en vous, après plusieurs années sous les projecteurs?
Je n’ai plus rien à prouver maintenant. J’ai tout fait. Il faut savoir donner la chance aux autres et se retirer au bon moment. Trois télévisions et de nombreuses radios m’ont contacté, mais je leur ai dit que j’arrête. J’ai arrêté de mon propre chef. J’ai pris une retraite volontaire. J’ai plus de 60 ans, même si je ne porte pas mon âge ! Grâce au Bon Dieu, je n’ai jamais fumé, ni bu de l’alcool. Je mène désormais une vie paisible, différente de celle d’avant. J’ai quatre enfants ; ma dernière fille est en 3e année dans une école de la place. Cela ne me dérange que l’on dise du bien ou en mal de moi. Je crois profondément en Dieu, au travail bien fait, mais pas aux hommes.
Vous avez révolutionné l’animation au Sénégal… Pourquoi, cultivez-vous la discrétion ?
Je me suis toujours dit que le travail de l’audiovisuel est très ingrat. Que ce soit à la Rts ou à la 2Stv, j’ai acheté la plupart des fauteuils, des moquettes et des tapis qui devaient servir au décor de mes émissions. Quand je devais faire des émissions et qu'il y avait des problèmes, je n'attendais jamais personne pour les résoudre. Pour réussir avec la télévision, il faut oser créer et donner beaucoup d'amour au travail que l'on fait.
Pourquoi «Oscars des vacances» n’existe plus ?
Pour rien. J’avais juste envie d'arrêter et j'ai demandé à Cheikh Yerim Seck de prendre la relève, pensant qu'il en serait capable. Je lui ai vendu le concept en pensant qu'il réussirait, mais les gens ignorent les difficultés liées à l'organisation de cet évènement. Cette émission occupait en grande partie les jeunes. Quand j’étais assis à coté du jury, incapable de vous dire quel groupe était le meilleur. Tout ce que je voyais, c’était les tribunes, un stade de trois mille cinq cents places, et la mobilisation de cinq mille jeunes sans jamais avoir de cas de décès ou d'accidents c'est très fort pour moi. Dieu merci pendant vingt deux ans, Oscars des vacances s'est toujours déroulée paisiblement. Avant chaque émission d’Oscars des vacances, j'écrivais au Préfet, au Gouverneur, au ministre de l'Intérieur et je payais des impôts très chers. Il parait qu'il y'en a certains qui veulent faire « Oscar » cette année, mais je ne suis ni de près ni de loin concerné par cet évènement
l’AS : Vous avez fait les beaux jours de la Rts, comment avez vous géré un tel succès ?
Le succès ne m'a jamais tourné la tête. J’ai eu la chance de rencontrer un grand marabout paix à son âme qui m'a dit : «Abdou Aziz tu sais ce qui me plais en toi, tu te rabaisses jusqu'au sol. Cela me plait vraiment en toi. Mais ce qui m'a le plus marqué en toi personne n'ose te manquer de respect et personne n'est mieux servi que toi». Je simplifie ma vie. J’ai le même numéro de téléphone depuis 1993. Franchement il faut savoir rester humble et simple. Tous les meubles qui sont chez moi sont des cadeaux. Je ne réclame jamais de cachet pour mes prestations et c'est pour cela que je reçois des cadeaux. Ce n'est pas l'argent qui m'intéresse.
l’AS :après quelques années passées à la Rts vous avez rejoint la 2StV, pourquoi?
A un certain moment je voulais partir, j'ai formulé la demande à mes supérieurs d'alors, ils ont accepté et je suis allé à la 2 Stv. A mon départ, certains étaient fâchés contre moi alors qu'on m'avait ouvert la porte de sortie. En toute franchise, je n'ai pas regretté le fait d’avoir rejoins la 2 Stv. J’ai fait mon temps à la 2 Stv et à un moment il fallait que je parte. Mais si je devais reprendre ça sera peut être la radio.
Quel regard portez-vous sur les télés et les animateurs d’aujourd’hui?
J’ai appelé une fois une dame qui travaille dans une télé de la place. Savez-vous pourquoi? Parce que la plupart des femmes qui sont dans les télévisions ne se comportent pas comme de véritables présentatrices. Une femme qui sort à la télé doit avoir un look. Une présentatrice ne peut pas chaque jour changer de coiffure. Aujourd’hui, c'est des cheveux courts, demain c'est des rastas après demain c'est des cheveux teintés. C’est ça le danger. C’est comme si elles vont à la télé pour plaire à leur quartier. Anne Sinclair a toujours gardé le même look jusqu’à sa retraite. Elles ne sont pas des mannequins ni des actrices, je suis désolé. Elles sont présentatrices ou animatrices. J’écoute plus souvent la radio, pour à la télé je regarde la lutte le plus souvent. En plus, dans les télévisions actuelles, le problème de la créativité se pose. Il faut toujours se démarquer du lot et innover. J’ai toujours opté pour la créativité. J'ai toujours créé de nouvelles choses et mes émissions ont toujours été différentes les unes des autres, en terme de contenus. Dieu merci ! J'ai toujours eu une audience particulière auprès des téléspectateurs
Aziz Samb est toujours célibataire. est-ce un choix ou non?
Je suis toujours célibataire, c’est mon destin et je l’accepte. Lorsqu’on est une personne publique, c’est très difficile de draguer. Le jour où on m'oubliera comme homme public, peut-être que je pourrai recommencer à faire la cour. Mes frères et sœurs et mes amis disent que je dois songer au remariage. Je suis d’accord. Mais pour le moment, Dieu n’a pas encore décidé de mon mariage. Il n'y a pas un jour de ma vie sans que je ne prie Dieu de m'accorder une bonne épouse
On vous a connu très proche avec les Présidents Diouf et Wade. Quelles sont vos relations avec le Président Macky Sall ?
Mon premier avec le Président Macky Sall remonte à l’époque où il était Premier ministre et c’était par l’intermédiaire de sa chargée de communication, Seynabou Cor. La deuxième fois où je suis entré en contact avec le Président Macky Sall, c’était lors d’une cérémonie organisée par les cardiologues d’Afrique et dont j’étais le maître de cérémonie. Dès que j’ai fini, les gens m’ont demandé de répondre. Je me suis retourné et c’était le Président Macky Sall. Je viens vers lui. Il me dit : «saaway yagui ci deuk bi, war nagnou guissé» (Ndlr : mon ami tu es ici, on doit se voir). Ses collaborateurs m’ont demandé de donner mon numéro à son aide de camp. Un jour, je discutais avec des ministres qui m’ont demandé si le Président m’a reçu. Je leur ai dit non ! Sur leur proposition, j’ai écrit une lettre qui est restée sans suite. Je ne cours derrière personne. Je n’ai pas couru derrière Abdou Diouf, ni derrière Abdoulaye Wade, mais je suis reconnaissant à leur égard. Me Abdoulaye Wade m’a reçu trois fois et m’a aidé à aller en France pour des soins et je lui en serai éternellement reconnaissant. Abdou Diouf m’a reçu à deux reprises et me remontait le moral quand j’ai été suspendu à la RTS.
OUATTARA ANNONCE L'AMNISTIE DE SIMONE GBAGBO
"J'ai procédé ce lundi à la signature d'une ordonnance d'amnistie qui bénéficiera à environ 800 concitoyens poursuivis ou condamnés pour des infractions en lien avec la crise post-électorale de 2010"
A deux ans de la fin de son mandat, le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé lundi une large amnistie pour favoriser la réconciliation nationale, annonçant la libération prochaine de l'ex-Première dame Simone Gbagbo et de deux ministres de l'ancien régime.
"J'ai procédé ce lundi à la signature d'une ordonnance d'amnistie qui bénéficiera à environ 800 concitoyens poursuivis ou condamnés pour des infractions en lien avec la crise post-électorale de 2010 ou des infractions contre la sûreté de l'Etat commises après le 21 mai 2011" (date de la prise effective de pouvoir de M. Ouattara), a déclaré le président sur la télévision nationale, dans sa traditionnelle allocution à la veille de la fête de l'Indépendance.
"Environ 500 sont déjà en liberté provisoire ou en exil, et verront leurs condamnations pénales effacées. Il sera mis fin aux poursuites" contre eux. "Il en sera de même pour les 300 autres personnes détenues qui seront libérées prochainement", a annoncé M. Ouattara, sans donner de date.
Il a cité Mme Gbagbo, qui purge actuellement une peine de 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l'Etat" prononcée en 2015, l'ancien ministre de la Défense Lida Kouassi, détenu depuis 2014 et condamné début 2018 à 15 ans de prison pour "complot", ainsi que l'ancien ministre de la Construction Assoa Adou, condamné en 2017 à quatre ans de prison.
L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo est quant à lui détenu à la Haye depuis sept ans par la Cour pénale internationale, qui le juge depuis 2016 pour crimes contre l'humanité, pour des faits remontant à la crise de 2010-2011, qui a fait 3.000 morts.
- "Faille majeure" -
La question de la réconciliation nationale en Côte d'Ivoire, après la décennie de crise politico-militaire des années 2000 qui a déchiré le pays, était considérée jusqu'à présent par les observateurs comme un point noir du bilan d'Alassane Ouattara, dont le régime est accusé par l'opposition d'avoir pratiqué une "justice des vainqueurs".
Dans un rapport confidentiel dont l'AFP a eu connaissance jeudi dernier, les ambassadeurs de l'Union européenne en Côte d'Ivoire qualifiaient la question de la réconciliation de "faille majeure" des sept ans de pouvoir du président Ouattara.
"La réconciliation nationale, si nécessaire dans ce pays longtemps divisé, et en dépit de la création d'une commission dédiée à ce sujet mais aux résultats vides de sens, semble avoir été sacrifiée sur l'autel de l'impunité et de l'amnésie", écrivaient les chefs de missions diplomatiques de l'UE.
Une inquiétude largement partagée en Côte d'Ivoire, qui fait craindre une possible résurgence de violence lors de l'élection présidentielle de 2020, tant les blessures de la crise sont encore vives.
Consacrant une partie importante de son discours de 18 minutes à ce thème, M. Ouattara a affirmé son "attachement à la paix et à une réconciliation vraie". L'amnistie est "une mesure de clémence de la Nation toute entière". "J'invite tous (ses) bénéficiaires à faire en sorte que notre pays ne revive plus jamais de tels événements et ne sombre plus jamais dans la violence", a-t-il insisté.
"Une soixantaine de militaires ayant commis des crimes de sang ne pas concernés" par cette amnistie, a-t-il précisé.
- Réforme de la commission électorale -
Il a annoncé aussi la libération de Souleymane Kamaraté (dit "Soul to Soul"), chef du protocole du président de l'Assemblée Nationale Guillaume Soro, emprisonné l'an dernier après la découverte d'une cache d'armes dans une de ses maisons, une affaire qui avait fait grand bruit.
Evoquant les prochaines élections, Alassane Ouattara a dit avoir demandé au gouvernement de "réexaminer la composition de la Commission électorale indépendante", une pomme de discorde depuis des années entre le régime et l'opposition, qui juge cette instance partiale. Un avis d'ailleurs partagé par la Cour africaine des droits de l'Homme. Une partie de l'opposition exige la réforme de cette Commission pour participer aux élections. Les prochaines, municipales et régionales couplées, sont prévues le 13 octobre.
Sensible aux critiques sur son régime, le président Ouattara a par ailleurs promis de "renforcer les programmes sociaux dès septembre" et d'"intensifier la lutte contre la corruption". Les fruits de la forte croissance économique du pays depuis 2011 sont en effet jugés inégalement partagés et largement captés par une "élite" politico-économique.
Evoquant en conclusion de son discours la présidentielle de 2020, qui focalise déjà toutes les attentions, Alassane Ouattara a répété qu'il fallait "travailler à transférer le pouvoir à une nouvelle génération", mais sans dire clairement qu'il ne serait pas candidat pour un troisième mandat, prohibé par la constitution.