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21 avril 2025
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LA GROSSE POLEMIQUE, ONFRAY ATTAQUE PERSONNELLEMENT MACRON
Le texte est censé dénoncer les errances de l'exécutif - affaire Benalla, nomination de Philippe Besson et levée de fonds à Las Vegas -, sobrement qualifiées de "doigts dans le cul" par l'essayiste
Le texte est censé dénoncer les errances de l'exécutif - affaire Benalla, nomination de Philippe Besson et levée de fonds à Las Vegas -, sobrement qualifiées de "doigts dans le cul" par l'essayiste.S'appuyant sur un cliché d'Emmanuel Macron à Saint-Martin, photographié au côté d'un jeune homme torse nu adressant un doigt d'honneur à l'objectif, Michel Onfray vise personnellement le chef de l'Etat, déjà attaqué pendant la campagne présidentielle sur son homosexualité supposée.
"Mon Chéri, je me permets en effet cette familiarité, mon cher Manu, car des photos t’ont récemment montré partout sur la toile aux Antilles enlaçant un beau black, bodybuildé en prison et luisant de sueur tropicale, ce qui semblait te ravir jusqu'au plus profond – si tu me permets l’expression…", écrit celui qui prétend s'inscrire dans la tradition pamphlétaire française.
"Quoi qu’il en soit de ce fondement et de son propriétaire, c’est proprement manquer de doigté envers la République que de se laisser mettre de la sorte en arborant ce sourire radieux qui témoigne de ton contentement. Pareil goût relève de ta vie privée qui est celle du second corps du roi, elle ne devrait pas affecter ton premier corps qui est politique et républicain."
Le polémiste ponctue sa diatribe d'une référence à la photo d'Emmanuel Macron lors de la dernière fête de la musique, sur laquelle son épouse et lui sont entourés des danseurs s'étant produits dans la cour de l'Élysée lors du concert du DJ LGBT Kiddy Smile. Le cliché avait alors provoquéune série de propos homophobes.
"Ce sourire, c’est le même que tu arborais sur les marches de l’Elysée le jour de la fête de la musique en compagnie d’une brochette d’individus, eux-aussi férus de ce très subtil langage des signes", écrit Michel Onfray.
Pour faire bonne mesure, ce dernier conclut son texte par une analogie historique, estimant que Philippe Besson, nommé consul de France à Los Angeles, est à Emmanuel Macron "ce que Heidegger fut à Hitler, Sartre à Staline et Sollers à Mao".
LES REGRETS DE PAPE DIOUF
L'artiste coupable aux yeux de l'opinion, d'avoir lié les extravagances vestimentaires de l'Ivoirienne Eudoxie Yao à la religion chrétienne, se dit désolé et demande pardon
L’erreur est humaine, reconnaît le leader de la «Génération Consciente». Pape Diouf, qui était dans les locaux de la Rfm, a été accroché par «L’Obs», avant son passage à l’émission «Keur Gui», pour revenir sur sa dernière sortie qui a fait beaucoup de bruits. Pape Diouf estime qu’il n’avait pas l’intention de heurter. Le leader de la «Génération consciente» demande pardon à toute la communauté chrétienne et au peuple sénégalais.
Dans une semaine, vous serez à Bercy. Où en êtes-vous avec cet événement ?
Nous rendons grâce à Dieu. L’événement appartient à tous les Sénégalais. Nous y sommes à fond. D’ailleurs, c’est aujourd’hui que je fais ma dernière communication. C’est l’occasion pour nous de demander pardon à tout le peuple. Parce que tout le monde a apporté sa contribution pour la réussite de l’événement. Parce que même un enfant de deux ans est au courant que Pape Diouf sera à Bercy. Nous rendons grâce, une fois de plus, à Dieu. Parce que l’objectif est déjà atteint. Tous les Sénégalais n’ont cessé de m’encourager et de formuler des prières pour la réussite de l’événement. Nous prions Dieu pour que tout se déroule dans les meilleures conditions.
Tout le monde sait que la salle de Bercy est très grande. Aujourd’hui, vous décidez d’aller l’affronter. N’avez-vous pas peur de faire un flop ?
Sur ce point, je n’ai pas à avoir peur. J’en profite pour remercier d’abord mon grand-frère, Youssou Ndour. C’est grâce à lui que j’ai eu l’occasion de mettre les pieds à Bercy. Il m’y a invité à tous ses événements. Lorsque je me suis engagé à y aller, c’est lui qui a fait la publicité. Youssou Ndour l’avait annoncé publiquement, devant tout le monde. Il est tout pour moi, c’est mon idole. Il ne m’a jamais laissé seul. A chaque fois, il est là à m’orienter, me pousser, me soutenir pour que je progresse. Il s’est toujours donné à fond. Le Bercy de Pape Diouf est son événement à lui.
Nous savons aussi que seuls Youssou Ndour et certains artistes africains ont réussi à faire le plein à Bercy. Quels sont les invités au Bercy de Pape Diouf ?
J’ai invité tous les artistes. Il y aura des Sénégalais et des étrangers. C’est une surprise. Ce ne sont pas des choses à dévoiler dès maintenant. Ce sont des artistes que le public ne verra que sur scène.
Mais Youssou Ndour sera présent ?
Youssou Ndour est le parrain de l’événement. Il sera forcément présent.
On vous a vu dernièrement à Paris. Certainement vous avez eu à régler certains détails avant l’événement, comme le ticketing et autres. Où en êtes-vous ?
Tout se passe très bien. Nous prions Dieu pour que les choses se passent comme prévues. J’étais allé voir le ticketing et j’en ai profité pour rencontrer quelques fans. Mais aussi, il y avait une vidéo que je devais tourner en compagnie de mon frère, Fally Ipupa. Nous avons un featuring. Nous sommes sur la bonne voie. Nous espérons par la grâce de Dieu, avoir un succès.
Avant Bercy, vous aviez programmé un spectacle de tam-tam (sabar) qui d’ailleurs, a été interdit par le Préfet de Dakar. Mais, il y a eu beaucoup de bruits et tout dernièrement, vous avez expliqué l’habillement d’Eudoxie à sa religion catholique. Comment avez-vous vécu cela ?
Déjà pour ce qui concerne le «sabar», nous demandons pardon. Nous l’avions programmé pour faire plaisir à nos sœurs. Parce qu’au delà des hommes, les artistes ont des femmes qui les admirent beaucoup. Tout le monde ne pouvant se rendre en France, nous avions décidé de leur offrir ce spectacle de tam-tam. Malheureusement, il n’a pas eu lieu. Comme dit l’adage ; l’homme propose, Dieu dispose. Par rapport à ma sortie concernant les chrétiens, j’en profite pour demander pardon à tout le monde. Je n’avais pas l’intention de heurter. Je reconnais mon erreur de communication. Je voulais dire que la culture sénégalaise est différente de celle des autres pays. Je me suis trompé en disant qu’Eudoxie peut s’habiller de la manière parce qu’elle est chrétienne. Au Sénégal, nous sommes un même peuple. On ne peut pas reconnaître qui est chrétien ou musulman. Nous sommes dans un pays laïc. Nous avons des familles mixtes. On voit des catholiques et des musulmans partager tout. Personnellement, j’ai beaucoup de fans catholiques. La preuve, pendant les fêtes de Pâques, ma maison ne désemplit pas. C’était juste une erreur de communication. Je demande pardon à tout le monde et à tous ces gens que j’ai heurtés. Mêmes certains musulmans ont été choqués par mes propos. Ce n’était pas mon intention. Je demande pardon à tout le peuple sénégalais. Je ne veux heurter personne. Peut-être que j’étais sous pression avec mon événement qui profile à l’horizon.
Il y avait un tollé, surtout sur les réseaux sociaux. Les gens ne cessaient de se demander pourquoi vous avez amené Eudoxie Yao et Diaba Sora…
Ce sont des Africaines, comme nous. Parce que c’est la nuit de la beauté africaine. Le Malien, l’Ivoirien, le Sénégalais sont tous des Africains. Le Sénégal est un pays de Téranga.
Mais, on leur colle des étiquettes. Pour d’aucuns, ces deux femmes n’ont pas une bonne image…
Je n’ai pas vu ce que les gens racontent sur elles. Ce sont des personnes qui sont fréquentes dans les médias. Diaba Sora est souvent sur les réseaux sociaux. Plus de 80 mille personnes la suivent. Beaucoup l’admirent. Eudoxie Yao est une artiste musicienne comme moi. Seul Dieu peut juger. Elles font leur boulot. Et je pense que nous, Africains, devons nous unir.
Mais après le Bercy, vous n’avez rien prévu pour les Sénégalais. Allez-vous organiser le «sabar» ?
Pour l’instant, nous nous sommes concentrés sur le Bercy. Après l’événement, on verra ce qu’on proposera aux Sénégalais.
"JE SUIS TOMBÉE AMOUREUSE DU SÉNÉGAL"
Eudoxie Yao, la «go borbara» de passage à Dakar pour le «Grand Sabar» de Bercy s’est prêtée au jeu de questions réponses de l’animateur Dj Big Taf de l’émission Sans limite de BeninwebTv
Eudoxie Yao, la «go borbara» de passage à Dakar pour le «Grand Sabar» de Bercy s’est prêtée au jeu de questions réponses de l’animateur Dj Big Taf de l’émission Sans limite de BeninwebTv. Après l’accueil chaleureux, la «go bobaraba» est tombée amoureuse du Sénégal.
«J’adore le Sénégal, ce qui m’a marqué c’est l’accueil royal.» Alors qu’elle est au Sénégal sur invitation du chanteur Pape Diouf pour l’édition 2018 du «Grand Sabar», l’ivoirienne a confié qu’elle ne connaissait personnellement ni Pape Diouf, ni Diaba Sora.
«C’est par Yé la bourgeoise que je l’ai connu. Je suis venue pour le Grand Sabar», a-t-elle fait savoir. Pour elle, l’annulation du Sabar est une très grande déception. Pape Diouf aurait dépensé des millions pour les (Eudoxie Yao et Diaba Sora, Ndlr) faire déplacer. «On est venu pour un si grand événement, mais à la dernière minute, on l’a annulé. Franchement, j’ai été très déçue, mais, je me plie à la loi», dit-elle.
«MON RETOUR A PRINCE ARTS…, «CE QUI M’OPPOSE A VIVIANE …»
Ndéye Fatou Tine Titi n’est plus à présenter sur la scène musicale sénégalaise. Elle a déjà fait ses preuves et depuis un moment, elle annonce un retour triomphal au - devant de la scène. Elle est aussi revenue au bercail en réintégrant le label Prince Arts après trois ans de brouille. Dans cet entretien, l’auteur de « Aladji Ass » nous parle de ses projets, sa vision de l’évolution de la musique sénégalaise, ses brouilles avec Prince Arts et ses relations supposées tendues avec Vivianne Chidid. Entretien…
Titi, on constate que vous êtes moins fréquente sur la scène musicale. Qu’est-ce qui l’explique ?
J’étais juste concentrée sur le travail avec mon prochain album. Il fallait que je fasse un break en diminuant le rythme des voyages et autres prestations. Un album demande beaucoup d’efforts et de concentration. C’est la raison de mon retrait volontaire de la scène musicale.
Mais tout de même, vous êtes restée longtemps sans sortir d’album
J’ai l’habitude de rester trois, quatre voire cinq ans sans mettre un album sur le marché. Donc, on peut dire que je ne suis pas absente. Déjà, j’ai sorti un single, il y’a cinq semaines. On va peaufiner un agenda pour la promotion du single et pouvoir, ensuite, annoncer la sortie de l’album. Cependant, je n’aime pas être trop exposée devant les médias
Vous êtes revenue avec un nouveau look et un nouveau single. Pourquoi le titre « Tamit » ?
C’est une expression très usitée et j’ai l’habitude d’user de ce genre d’exercice pour véhiculer un message. Je pense que le titre est bien accueilli et le public a bien compris le message que je voulais lancer. En ce qui concerne le changement de look, c’est juste une envie de bien faire. J’ai juste suivi mon instinct en innovant dans la simplicité pour m’adapter à l’été avec mon déchiré très fun.
Parlez- nous alors de l’album et des thèmes qui y seront développés ?
La sortie est prévue pour bientôt. Le single vient juste de sortir et il faut que le public s’approprie le titre avant que le reste de l’album ne soit délivré. Je leur demande de patienter un tout petit peu, mais c’est pour très bientôt. L’album est arrangé par Ibou Ndour. Pour le contenu, tout le monde sait que la base de mes thèmes, c’est l’amour. Mais, il y’aura aussi d’autres thèmes très intéressants qui y seront développés et ça va faire plaisir au public. Bref, il y aura du tout avec l’actualité en plus des préoccupations de nos compatriotes.
Vous aviez annoncé en grande pompe une soirée au Grand Théâtre. Mais on en parle plus…
On avait annoncé une soirée au Grand Théâtre qui n’a finalement pas eu lieu. Parce que c’est Youssou Ndour qui nous avait proposé d’attendre la sortie de l’album. Donc, on l’a juste reportée en attendant la sortie prochaine de l’album. Cependant, sachez que je ne fais pas de fixation sur le Grand Théâtre. J’ai déjà joué trois fois au Grand Théâtre avec réussite. Ce n’est plus un challenge et je veux vraiment proposer du neuf au public. Pour l’instant, j’attends le moment opportun.
Vous aviez quitté avec fracas Prince Arts. Pourriez vous revenir sur ce différend ?
J’ai toujours dit que prince Arts est ma maison. C’est la vie qui est ainsi faite. Même dans ta propre maison, il peut arriver qu’il y ait des incompréhensions. Il peut arriver que des frères s’étripent et se retrouvent après. Je rends grâce à Dieu, car on n’en est pas arrivé là. Je pense que c’était juste une petite affaire que les gens ont amplifiée. Tout cela, c’est derrière nous. Encore une fois, Prince Arts est ma famille et cela vaut mieux que les choses se soient passées ainsi. « Li Thiat rek la wone ». Je pense que c’est le Bon Dieu qui l’avait voulu ainsi et il fallait que cela se passe ainsi. C’est Youssou Ndour qui m’a ramenée à Prince Arts. C’est un père pour moi et je ne peux rien lui refuser d’autant plus que tout le monde sait et voit qu’il m’estime beaucoup. Je veux juste que les gens prient pour nous pour que pareille situation ne se reproduise à l’avenir. Je suis juste retournée chez moi et ce n’est pas un événement. C’est une page tournée pour moi.
Certains disent que c’est parce que Titi n’a pas réussi ailleurs qu’elle est revenue…
Comme je le dis toujours, je suis une « Lionne ». Je suis la seule artiste qui peut rester cinq ans sans sortir d’album et continuer d’exister musicalement. C’était juste une rupture et cela ne m’a pas empêché de poursuivre mon chemin. Je suis allée au Grand Théâtre. J’ai effectué une tournée de deux ans avec l’ONU. On ne peut pas parler d’échec. C’est une situation qui découle de la volonté divine et cela devait se passer ainsi. Je connais Youssou Ndour depuis l’âge de sept ans et je ne savais même pas que j’allais être artiste en ce moment. Je ne suis pas pressée et j’accepte mon destin qui est déjà tracé
On vous présente aussi comme une femme belliqueuse. Ce qui expliquerait vos relations difficiles avec Viviane ?
Je ne voudrais pas citer de nom. Car quand j’ai dit une fois que « dafa tandou woyam bi », les gens ont mal interprété mes propos. Et depuis, je me suis engagée à ne plus parler publiquement de mes collègues. Je vis pleinement ma musique et je n’ai aucun problème avec un artiste. Je pensais simplement que j’avais le droit d’apprécier son travail.
N’empêche, le courant ne passe pas entre vous et Viviane?
Décidément, les gens aiment les histoires. Encore une fois, je n’ai aucun problème avec qui que ce soit. Je suis artiste chanteuse et je suis ma voie comme toutes les autres. Je ne suis pas du genre à courir derrière les honneurs. Je vis ma musique selon les précepts divins et je ne suis pas du genre à enfreindre les règles
Êtes-vous prête à faire un duo avec elle ?
Je ne vais tomber dans votre piège. Tout ce que je peux dire, c’est que je ne ferme la porte à personne. Si une personne sent que nous pouvons faire quelque chose, nous allons le faire sans problème. Je suis prête à travailler avec tout le monde pourvu que le feeling y soit et que l’envie soit réciproque.
Pourquoi ne mentionnez- vous pas son nom en la nommant, Viviane
Je ne peux pas descendre à ce niveau. Je ne me suis jamais battue avec un artiste. Je suis éduquée dans des valeurs qui font que je ne peux et ne veux pas dire du mal des gens. Je n’ai aucun problème avec elle ou une autre
Le 13 octobre aura lieu le Grand Bégué de Pape Diouf à Accor Aréna de Bercy. Etes- vous invitée ?
Pape Diouf est un artiste avec lequel je partage le même label, mais il ne m’a pas invitée.
Pourquoi ? Serait-ce la faute au label ?
Vraiment, je ne veux pas m’épancher sur le sujet. Il n y a pas de quoi fouetter un chat. Et puis, je suis revenue au label il n y a pas très longtemps. Je ne vais pas épiloguer sur cela. J’en suis désolée, mais je ne peux pas en dire plus.
Mais Pape Diouf vous a cité sur un plateau de télévision de la place ?
Vous savez très bien que cela ne se passe pas ainsi. Je pense que c’est parce que je n’ai pas une relation suivie avec lui qu’il ne m’a pas invitée. Nous sommes très proches et cela se comprend. Il n’y a aucun problème. Cependant, j’ai beau être proche avec toi, si tu ne prends pas la peine de venir me voir pour m’inviter, je ne me risquerais jamais à aller à ta rencontre. Malgré tout, je suis de tout cœur avec lui et j’invite les Sénégalais à aller massivement le soutenir.
On parle aussi de votre ancien choriste Djité Malaw qui affirme qu’il a vécu ses pires moments d’artiste à vos côtés. Que répondez-vous à ces accusations ?
Pour ce cas précis, je ne vais pas répondre à votre question. Le linge sale se lave en famille. Je voudrai juste vous rappeler qu’il a toujours claironné partout que je suis sa mère et sa tutrice. Il connait bien chez moi. S’il a quelque chose à me reprocher, il doit venir chez moi et me le dire en face. Je ne peux pas me permettre de répondre par presse interposée. Ce n’est pas un événement. Il me connait très bien et sait comment j’ai fait pour l’imposer sur scène à mes côtés. Je ne vais pas trop m’étendre sur ce sujet.
Titi a retrouvé son autre « Aladji Ass », comment conciliez-vous musique et vie de famille
Tout est question d’organisation. Ce n’est pas difficile et la personne qui t’a trouvée dans ce milieu avant de t’épouser peut aisément comprendre les aléas du showbiz. Je suis une femme artiste qui arrive à concilier tout cela sans problème.
Qui est la fille sur une vidéo qui circule en boucle et dont on dit que vous êtes la maman
Ce n’est pas ma fille. C’est un fan qui m’aime beaucoup et elle imite très bien ce que je fais. C’est une chanteuse en herbe qui imite aussi beaucoup d’autres artistes. Cela nous fait plaisir et je prie pour elle. Cependant, elle n’est pas ma fille, mais je la considère comme telle car elle m’aime beaucoup et je le lui rends très bien.
Êtes-vous décidée à laisser vos enfants faire de la musique ?
La musique m’a tout donné, mais quand même, je ne veux pas que mes enfants suivent ce chemin. La musique est un milieu très difficile et je ne souhaite pas que mes enfants vivent ce que j’ai vécu. Actuellement, ils étudient. Plus tard, ils auront à faire leur choix dans d’autres domaines. C’est mon souhait
Pourquoi continuez vous toujours à faire le mbalax alors que tout le monde dit que ce n’est pas votre style ?
J’aime le « Mbalax ! ». J’aime la musique sénégalaise vraiment. Pour moi, je ne peux être née et avoir grandi dans ce genre musical et valoriser une autre musique qui n’est pas de chez nous. Si je le fais, je me minimise. Je suis Sénégalaise et fière de l’être. Je dois valoriser nos instruments musicaux. Je peux même me lancer dans d’autres genres. Je le fais parfois dans mes soirées en faisant de la musique acoustique ou classique. Mais, il faut que les artistes valorisent notre musique parce que ce ne sont pas les étrangers qui le feront à notre place. L’Américain est connu par le rap. Et si aujourd’hui le rap a pu dépasser les frontières, c’est parce qu’ils l’ont valorisé. C’est pour dire donc que nous aussi, on doit valoriser notre musique. Je peux faire de la musique traditionnelle, mais c’est le mbalax qui m’intéresse. Je ne suis pas de la caste des griots, mais je peux bien chanter sur le registre traditionnel ou acoustique.
Comment jugez-vous l’évolution de la scène musicale ?
Je suis une artiste qui aime passionnément la musique. Je ne peux pas être juge et partie à la fois. Il faut juste que la musique soit bien pour que j’adhère. Il faut que le nivellement se fasse et que la porte soit ouverte à tout le monde.
Après presque 20 ans de carrière, quel bilan en tirez-vous.
Je rends grâce à Dieu. C’est vrai que je n’ai pas fait beaucoup d’albums. J’en ai fait que trois ou quatre. Je poursuis mon chemin dans l’art même si j’ai été confrontée à des difficultés que j’ai pu surmonter. J’ai des choses qui m’ont beaucoup marquée dans la musique. Par exemple, mes soirées au Dock Haussman et au Grand Théâtre.
Question d’actualités. Comment jugez-vous la situation difficile du pays.
C’est vrai que la situation du pays est très difficile et je le constate comme tout le monde. Il faut juste rendre grâce à Dieu et savoir que rien n’est facile dans la vie. Notre pays est mieux loti que certains. Les temps sont durs et beaucoup de choses ont changé.
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"JE L'AIME TELLEMENT, MON MARI..."
Lauréate du prix Découvertes RFI en 2014, Maréma est devenue une femme accomplie, incontournable dans la scène musicale sénégalaise - Avec son style personnel plutôt afro-pop-acoustique, elle trace petit à petit sa voie - ENTRETIEN
Née en avril 1988 dans la banlieue de Dakar, la capitale du Sénégal, d’un père mauritanien et d’une mère sénégalaise, Maréma Fall se souvient avoir souvent entendu la musique de l’Américaine Tracy Chapman à la maison durant son enfance. Une influence qui s’ajoute à celles, plus locales, de la chanteuse Ndèye Marie Ndiaye Gawlo, Youssou Ndour ou encore Ndiaga Mbaye.
Elle a reçu une équipe de IGFM.
Récemment mariée, elle ne tarit pas d’éloges à l’endroit de son mari, M. Keïta.
PAR ABDOULAYE CISSÉ
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LE GRAND ÉCART
Toutes les passions trouvent leur place et on peut même avoir un peu de tendresse pour le meilleur du pire que notre société voudrait brûler
Cette semaine nous a offert le grand écart entre des événements que notre si complexe société sénégalaise est seule à pouvoir charrier.
Mais finalement toutes les passions trouvent leur place et on peut même avoir un peu de tendresse pour le meilleur du pire que notre société voudrait brûler.
La chronique du jour prend des allures de jeu d’équilibriste.
YOU REÇU PAR LE SOUVERAIN DES ÉMIRATS ARABES-UNIS
L'artiste était l'hôte de Sheikh Dr. Sultan bin Mohamed Al Qasimi, à l'occasion de la célébration de la création de l’Africa Institute et la réouverture de l’Africa Hall historique, des spectacles d’artistes de renommée mondiale
Youssou Ndour a été reçu par son altesse Sheikh Dr. Sultan bin Mohamed Al Qasimi, Membre du Conseil Suprême et Souverain de Sharjah (Emirats arabe unis) à l’occasion de la célébration de la création de l’Africa Institute et la réouverture de l’Africa Hall historique, des spectacles d’artistes de renommée mondiale.
L’Africa Institute servira d’institut de recherche universitaire interdisciplinaire, à vocation mondiale, dédié à l’étude, à la recherche et à la documentation de l’Afrique, ses cultures, son passé, ses multiples connexions avec le monde. Ce centre d’études sur la diaspora africaine et africaine examinera également les liens historiques et contemporains entre l’Afrique et la région du Golfe arabe, démontrant que la proximité géographique et les échanges économiques et culturels au cours des millénaires ont longtemps relié l’Afrique et le Golfe arabe.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, MOMAR SEYNI NDIAYE
MANSOUR SY DJAMIL RENONCE
EXCLUSIF SENEPLUS - La coalition Fippu est assurément dans ses tous états - Elle peine à trouver dans la sérénité son candidat à l’élection présidentielle du 23 février prochain - Encore un "non" après celui de Loum
Momar Seyni Ndiaye de SenePlus |
Publication 23/09/2018
La coalition Fippu est assurément dans tous ses états. Elle peine à trouver dans la sérénité son candidat à l’élection présidentielle du 23 février prochain. A la suite du désistement de Mamadou Lamine Loum, voilà qu’à son tour, Serigne Mansour Sy Djamil, jette l’éponge, quasiment dans des conditions similaires. Vendredi matin, le comité de sélection de Fippu, encore secoué par le brusque revirement de l’ancien Premier ministre attendait, la confirmation de sa participation à la séance de notation des candidats, entre Ibrahima Sylla, Boubacar Camara et le leader de Bess Dou Niak. Ce dernier n’est plus joignable.
C’est le branle-bas, dans un climat d’exaspération et d’énervement. Celui que beaucoup donnaient favori, après le renoncement de Loum, s’enferme dans un mutisme total.
Au bout d’une interminable attente, le guide daigne enfin répondre au téléphone. Sa décision tombe comme un couperet. C’est non ! L’ex interprète à la Banque Islamique a tout simplement renoncé à entrer en primaire contre ses deux adversaires, Camara, l’ancien DG de la Douane et Sylla le professeur d’uniersité.
Le comité est en émoi. Personne ne comprend ce changement de cap.
Les spéculations parfois des plus saugrenues, vont bon train dans le groupe devenu doublement orphelin. Une seule explication, la plus récurrente, semble, cependant ternir la route : la conséquence directe de la déclaration du porte-parole de la famille Tidiane de Tivaouane Serigne Pape Malick Sy. Il avait, le jour d’Al Achoura, (nouvel an musulman) appelé publiquement à un parrainage massif, pour le candidat Macky Sall. Serigne Mansour Sy Djamil aurait reçu de pressants appels le suppliant de ne surtout pas prendre le contre-pied de la voix officielle de la communauté.
Son cousin s’exprimait au nom du khalife général Serigne Babacar Sy Mansour. L’image de la photo regroupant toute la famille Sy, lors de l’entrée en fonction du nouveau Khalife, sonnait comme un tocsin. On peut comprendre qu’une éventuelle confrontation contre le président sortant, eût fait désordre. La sortie controversée du porte-parole, pour le moins inattendue, a complètement bouleversé les plans de Fippu.
Le désormais ex candidat à la candidature n’a jamais caché sa radicalité contre l’actuelle majorité qu’il a quittée, il y a peine deux ans. L’idylle entre lui et le président Sall s’est estompé quand le chef du parti Bës dou Niak a claqué la porte de la majorité avec fracas, pour des raisons variées et diversement appréciées.
Son engagement à croiser le fer contre son allié d’hier ne faisait plus l’ombre d’un doute. Mais ce projet a fait aujourd’hui long feu. Son renoncement in extrémis a jeté le trouble dans sa coalition d’accueil. Se contentant de merles, faute de grives, le comité de sélection a consenti tout de même à organiser l’examen de passage entre Boubacar Camara et Ibrahima Sylla. Une grille d’évaluation des compétences et les atouts est analysée sur la base des notes attribuées par les membres.
Boubacar Camara dépasse la barre des 120 points sur les 160 possibles. Le professeur arrive à peine, à boucler les 80. Il est hors course.
Paradoxalement, l’angoisse existentielle du groupe est loin d’être gommée. Le comité fait la moue dédaigneuse et paraît peu enthousiaste devant une perspective si inattendue. Certes, le vote est validé, mais la faible base de sélection rend le groupe circonspect. Il décide d’élargir la recherche de candidatures supplémentaires. Vers qui ? Personne ne sait ! Comment le vainqueur par défaut va-t-il accepter de se mettre à nouveau en compétition ? Et de remettre en jeu sa victoire à la Pyrrhus ? Hier dimanche le groupe devait se retrouver pour tenter une nouvelle issue à cette impasse.
Bizarrement, à Fippu, les effluves du brusque revirement de Loum ont plus de résonance que cet imbroglio de vendredi, que beaucoup trouvent plutôt salutaire, ne serait-ce que pour relancer la compétition, sous de meilleurs auspices. Mais comment ? Loum est jugé directement ou indirectement responsable de ce capharnaüm, qui ne finit pas de mettre le groupe dans tous éclats. En effet, l’ancien Premier ministre n’a pas encore livré tous les secrets de son désistement.
Pression de ses proches parents ? Désapprobation du clan socialiste proche du Président Macky Sall ? Sans doute. Mais dans quelle mesure ? Nul ne sait. Selon un des proches de l’ancien Premier ministre, Loum aurait été choqué par le «manque de professionnalisme» de certains membres du groupe. A preuve la faible qualité du projet de société qu’il aurait quasiment réécrit en l’accordant aux conclusions des assises.
Il n’aurait pas non plus apprécié des rumeurs circulant sur son supposé dépôt de candidature le samedi 15 septembre auprès du comité de gestion. A cette date, il avait donné un accord à 90 %, mais en se réservant quelques préalables, sans grande importance, certes.
Cette précipitation à annoncer une candidature aura coûté à Loum des appels incessants au téléphone, des mails à profusion venant de toutes parts. A tel point que, se sentant littéralement, envahi, il aurait pris, de guerre lasse, la décision de déchausser ses gangs.
L’avenir de Fippu est plus qu’incertain. Certains souteneurs comme des leaders influents de la LD Debout, bras armé du mouvement sont même tentés de céder au découragement. Et, selon nos sources, ils ne seraient pas les seuls.
POINT DE MIRE SENEPLUS - L'ancien PM de Diouf "a raté une grosse chance d’entrer dans l’histoire" - On ne s’attendait pas à "cette rétractation" - Le coefficient personnel du vrai faux candidat, pouvait lui ouvrir bien des perspectives intéressantes
Surprise et stupéfaction dans l’entourage de Mamaou Lamine Loum ancien Premier ministre, Consultant International et PCA de la BICIS ! Il y a encore 72 heures, il envisageait très sérieusement de se présenter à l’élection présidentielle du 24 février prochain. Subitement, alors que dans son entourage, on piaffait d’impatience de le voir enfin « plonger, » il déclina contre toute attente, l’offre de présenter et après-midi au mouvement Fippou, sa candidature quasi-consensuelle, face à des concurrents de faible acabit, Boubacar Camara, Ibrahima Sylla et autres. « Une très grande déception » m’écrit par sms, hier soir, un de ses proches, parmi les plus proches. « Il a encore raté une grosse chance d’entrer dans l’histoire commente désespérément, mon interlocuteur qui s’attendait tout, sauf à « cette rétractation » rajoute-t-il, exaspéré, par cette valse-hésitation.
Et pourtant, «pour cette fois, nous étions à 9O % sûr qu’il s’était décidé à descendre dans l’arène.» En effet argue-t-il, « toutes les conditions étaient réunies pour lancer la campagne » se désole t-il. Tout fraîchement rentré du dernier pèlerinage aux lieux saints de l’Islam, El hadji Mamadou Lamine Loum, avait quasiment obtenu tous les visas. Ceux de membres influents des Assises nationales, l’appui de près d’une vingtaine de partis et mouvements, le soutien politique et logistique de la LD Debout, prêt à utiliser son réseau national pour lui collecter les signatures nécessaires au parrainage, des familles religieuses, des chefs d’entreprises, des communicateurs de toutes souches. Et qui plus est, un éventuel soutien de Khalifa Sall qu’il devait, s’il ne l’a déjà fait, rencontré en prison. Une autorisation officielle, lui ayant été déjà délivrée. Par-dessus tout, le coefficient personnel du vrai faux candidat, pouvait lui ouvrir bien des perspectives intéressantes.
Autre atout, et non des moindres, « sa stature internationale tirée de ses fonctions anciennes et actuelles, aurait pu lui servir de sérieuse caution, pour des soutiens, notamment, au Mali, en Guinée, en Côte d’Ivoire, au Niger, au FMI, à la Banque mondiale, se lamente, notre interlocuteur. « Et il aurait eu tout l’appui de l’administration, les militants socialistes et même du Remwi » me confie un ancien cadre supérieur. Récemment, d’ailleurs, il urait rencontré Idrissa Seck, venu s’imprégner des conclusions des Assises et de l’expérience du cadre de haut niveau. Le leader de Rewmi ignorait tout des intentions prêtées à Loum. « Lui seul pouvait tenir la dragée haute au Président Macky Sall » lâche, mortifié un proche. « Personne ne comprend, pourquoi il a tourné casaque après avoir suscité tant d’espoirs dans nos rangs, et certainement chez les Sénégalais en manque de figure emblématique pour croiser le fer avec l’actuel Président, renchérit-il, le moral aux talons.» « C’est le candidat idéal, expérimenté, sans casseroles connues, rangé, discret, compétent, éloquent, persuasif et libre », affiche avec redondance voulue, un de mes informateurs bien introduits.
Certes, récemment, au cours de la très référencée émission Grand Jury animée alors par le désormais ex-DG de GFM, M. I. Kane, le dernier PM de Abdou Diouf exprimait clairement son rejet de toute velléité à entrer en lice dans la course pour le Palais ? Les nombreuses et fortes pressions venues de toutes parts n’avaient réussi à infléchir, sa position. Et ce, en dépit des sévères critiques faites au PSE et à la mise œuvre des conclusions des assises nationales, accréditées et signées, « sans réserve », par le Président Sall, selon lui.
En apparence, ce serait au cours d’une rencontre à caractère familial à l’occasion de l’anniversaire d’une grande figure politique que des personnalités de haut niveau auraient cherché à persuader M.L. Loum de prendre son destin en main. L’ancien PM aurait rappelé ses engagements publics à la radio et sa volonté de rester à l’écart de péripéties politiques actuelles. Devant l’insistance de ses co-invités, il aurait accepté de revoir sa position avec une forte probabilité de donner corps à leur amicale pression.
Le groupe Fippu en fut informé. Et aussitôt, toute une kyrielle de réseaux est activée. A l’intérieur du mouvement, de remous s’expriment, certains jubilent, d’autres sont circonspects. Les candidats les plus en vue Boubacar Camara et le professeur Sylla, se posent es questions sur le sérieux de ce retournement de situation. Au sein de Fippu, les défections voient le jour. Le tonitruant Ousmane Sonko, après quelques apparitions, retrouvent ses pénates et se met en orbite, voyant que le choix du porte-drapeau ne sera fixé sur sa personne. Il prend ses distances. Idem pour Cheikh Bamba Dièye offusqué par l’attitude jugée suspecte et déloyale d’un responsable influent du groupe qu’il accuse d’être en collusion avec un richissime candidat indépendant, qu’il chercherait selon lui, à imposer au groupe. Le suspecté se dresse contre cette accusation « infondée » et ralentit ses activités dans le groupe, non sans avoir remis au groupe un apport financier non négligeable du bailleur. De son côté Madièye Mbodji de Baatu Askan wi (ex AJ) peine à convaincre ses partisans mettre le starting box, un autre candidat que lui. La LD debout pose le débat en son sein et attend d’en savoir plus, pour activer sa force de frappe, supposée ou réelle. Il en est ainsi de Cheikh Tdiiane Dièye, ex compagnon de Mame Adama Guèye en dissidfence,, lui aussi en congé du groupe.
C’est au moment ou le groupe Fippu s’apprête cet après-midi à démêler cet écheveau, que le rétropédalage de Loum tombe prenant à contrepied adversaires et partisans, en somme tout le monde. Du coup, Boubacar Camara qui avait retiré le dossier de parrainage au nom du groupe se remet en selle. Les autres rongent leurs freins en attendent que le groupe désigne enfin son champion.
En attendant, les commentaires sur la rétractation vont bon train. Les spéculations essaiment et enflent. L’une des raisons avancées par Loum serait l’opposition de sa famille (frères, sœurs, cousins et enfants.) Les parents biologiques craindraient des attaques violentes contre leur icône jusqu’ici épargnée par la cascade d’humiliation que subissent les hommes politiques. Pour d’autres, ce serait une personnalité marquante du PS qui aurait dissuadé Loum, craignant que cette candidature la mette dans une posture difficile, compte tenu de ses relations avec le pouvoir. Aucune de ses hypothèses n’est accréditée par le principal intéressé, qui s’est emmuré dans un mutisme lourd. Une seule certitude, voilà au moins un candidat sérieux, dont on ne dira pas qu’il a été écarté par des moyens illicites.
PAR CHEIKH TIDIANE GADIO
CHAPEAU BAS AU “TALLEYRAND AFRICAIN”
EXCLUSIF SENEPLUS - Bruno Diatta, le maestro-chorégraphe du cérémonial de la République depuis 40 ans, chef du protocole d’État le plus connu de notre jeune République, est en effet un virtuose et un chorégraphe en chef de la préséance républicaine
Nous voilà donc au Sénégal à nouveau confronté à “une mort-catastrophe” comme Babacar Sine avait caractérisé la mort brutale du regretté Cheikh Anta Diop dans son éditorial publié dans le “Soleil”. Toutes les vies humaines sont d’égale dignité mais ne sont pas d’égal impact sur la marche de la société.
La vie et l’oeuvre de Bruno Diatta l’inscrivent dans le panthéon de ce groupe restreint de Sénégalais et Sénégalaises émérites qui seront toujours identifiés avec le Sénégal qu’ils ont aimé, tant et plus et servi jusqu’à leur dernier souflle.
Le Sénégal vient de perdre un de ses meilleurs fils.
Le Maestro-chorégraphe du cérémonial de la République depuis 40 ans, Chef du Protocole d’État le plus connu de notre jeune République, est en effet un virtuose et un Choréographe en chef de la préséance républicaine.
Pendant presque dix ans à la tête de la diplomatie de notre pays, j’ai eu la chance d’une proximité humaine et professionnelle avec Bruno Diatta, proximité et complicité façonnées par des milliers d’heures d’avion, des voyages dans une centaine de pays du monde et par le café savoureux et salutaire pris à 2 heures du matin lors des sessions interminables des organisations panafricaines ou internationales.
Parmi les meilleurs moments de mon passage dans ce grand ministère, compteront toujours pour moi les compliments appuyés de Bruno Diatta, surtout quand le Sénégal, sa raison de vivre et de se lever chaque matin pour aller travailler 14 heures ou 16 heures par jour, marquait des points sur l’échiquier africain ou international.
Je me souviendrai aussi de sa joie quand on lui a rapporté mon discours lors d’une réception offerte aux anciens ambassadeurs. “Cheikh j’ai beaucoup ri quand mon interlocuteur m’a dit que le Ministre d’État Gadio “interdit” aux ambassadeurs d’aller à la retraite, et que le compromis est qu’ils soient juste “en retrait”, toujours prêt à servir, à encore servir et toujours servir. C’est bien dit!”
Bruno a prouvé son adhésion totale à cette vision du service de l’état et de l’amour inconditionnel de la nation. Il n’a jamais pris la retraite. Plus important, il n’a jamais été “en retrait” même s’il avait commencé à positionner la relève. Or donc Bruno est allé plus loin en pratiquant le serment de l’engagement ultime: “on a toute la mort pour dormir et nous reposer!”
Cher grand frère, tu m’avais promis que tu allais écrire tes “mémoires”! As tu pu le faire? De Senghor, à Diouf, Wade et Macky, la République t’a confié ses secrets les plus intimes, les meilleurs comme les pires, sa mémoire et ses saoubresauts, ses dits et ses non-dits. Que les non-dits restent des non-dits mais que les “dits” soient dits pour épargner à notre patrie le surplace et les éternels recommencements.
Un colloque international réunissant la crème de la diplomatie sénégalaise, africaine et internationale devrait se tenir assez vite pour réunir tous les témoignages disponibles sur Bruno et concocter une publication, une sorte de “mélanges” en hommage à celui qui a incarné pendant longtemps ce que notre pays avait de plus beau à offrir au monde sur l’échiquier international: la rigueur, la méthode, le sérieux, le sourire, le charme, “l’élégance et le bon gout sénégalais”.
Talleyand est salué par beaucoup comme le plus grand diplomate des siècles passés. Rien que sa finesse et son adaptabilité qui l’ont fait servir et adouber par le Roi, par ceux qui ont renversé le Roi, par ceux qui ont renversé ceux qui avaient renversé le Roi, par Napaléon, etc. ont prouvé, comme Bruno l’a fait, que c’est “le pays d’abord!, le Sénégal d’abord!”
Bruno sera salué comme le “Talleyrand africain”, qui sans états d’âme, a servi les 4 Présidents des 58 ans d’indépendance du Sénégal.
Son ami, le “Bruno Diatta ivoirien”, le fin diplomate George Ouégnin qui doit être un homme ébranlé par sa disparition, a quelque peu suivi ses traces en servant Houphouet et son plus grand opposant Gbagbo.
Peut-on alors supplier la classe politique sénégalaise, à couteaux tirés sur toutes les questions, aux antipodes des valeurs pronées par Bruno, de reconnaitre enfin que ce sont ces valeurs-là, incarnées par des patriotes-républicains comme Bruno Diatta, qui batissent une République debout et qui concourent à son rayonnement! Les divergences sont nécessaires et indispensables, les convergences “autour de” aussi!
Avec le délitement tragique des valeurs républicaines et des comportements républicains dans notre pays, Bruno devient un contemporain essentiel pour tous ceux qui veulent un Sénégal reconcilié et démocratique, à la recherche constante de consensus forts et de gestion concertée.
Vivement donc des funérailles nationales pour Bruno Diatta! De telles funérailles ne doivent pas être l’apanage exclusif des Chefs d’état mais peuvent aussi parfois honorer les plus grands des plus grands serviteurs de l’état. Un peu à l’image des funérailles récentes du sénateur américain John McCain qui ont ému le monde.
La rencontre Diouf / Wade / Macky autour du cercueil de Bruno Diatta, enrobé du drapeau national, doit être un grand moment d’introspection pour eux–mêmes, pour la nation et peut-être, nous le souhaitons vivement, un déclic pour une nouvelle conversation nationale menant à un début de réconciliation et de déminage du champ politique chauffé à blanc par des perspectives électorales pressantes.
Nos condoléances attristées vont d’abord à notre soeur Thérèse, la discrète Mme Diatta qui a “prété” son mari à la République pendant plusieurs décennies, à leurs enfants, parents et proches, aux Présidents Diouf / Wade / Sall, au peuple sénégalais tout entier, à tous ses amis africains et à la communauté diplomatique internationale.
Grand frère Bruno, désormais “Ambassadeur en retrait”: Respect et Affection. Bon repos! Tu l’as mérité!
Cheikh Tidiane GADIO a été ministre des Affaires étrangères du Sénégal de 2000 à 2009