Absent de la scène musique depuis quelques temps, Thione Seck compte signer son retour avec un album panafricain qui réunira plusieurs artistes sénégalais tels Baaba Maal, Youssou Ndour, Coumba Gawlo etc., et des artistes des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Dans cet entretien exclusif réalisé avec Sud FM (diffusion prévue ce jeudi) chez lui à Nord Foire, le lead vocal du Raam Daan est revenu sur ses démêlés judiciaires relatifs aux faux billets de banque et dans lesquels, il bénéficie d’une liberté provisoire. Chose qu’il qualifie d’ailleurs de «complot pour ternir son image» et qu’il prend «positivement car c’est un destin». Selon Thione Seck qui a déjà lancé un extrait du projet intitulé «Artiste», il s’agit de «rendre hommage à lui-même et aux autres artistes». «Car, malgré le complot qu’on a monté contre moi, mon image n’a pas bougé d’un iota», a fait savoir Thione Seck. Parlant de son fils Waly Ballago Seck, Thione est convaincu qu’il est sur la «bonne voie». Quid de ses relations avec Youssou Ndour ? Motus et bouche cousue ! Par ailleurs, il a déclaré qu’il n’a encore rien reçu de la Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (Sodav). Thione Seck qui dit ne pas aimer la politique regrette le fait que les artistes finissent par être vulnérables à la fin de leurs carrières. Le lead vocal du Raam Daan est aussi revenu sur ses rapports avec les artistes et la nouvelle tendance de musique prise par les jeunes artistes qu’est l’Afrobeat.
Vous êtes de plus en plus absent de la scène publique. Quelles sont les raisons de cette absence ?
Je suis absent parce que je suis sur un projet d’album panafricain avec plusieurs artistes africains qui me prend tout mon temps. Je suis tout le temps au studio, de 19h à 4 h du matin. D’ailleurs, sur ça, je demande même pardon à mon épouse. Parce que le projet, c’est beaucoup de musique, de chanteurs, de pianistes, de guitaristes. Ça me prend donc tout le temps.
Comment est née l’idée du projet d’album panafricain ?
Déjà, pour unifier ce projet mondialement, je n’ai pas ces moyens. Donc, je me limite aux artistes africains comme moi qui font partie des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Il s’agit d’artistes avec qui j’ai de bons rapports. Je vais les appeler et on va chanter ensemble. Si j’avais les moyens, ce serait un projet mondial mais avec les maigres moyens, j’ai démarré par les artistes de la Cedeao pour faire avec eux un projet dont j’ai écrit les paroles. J’ai arrangé la musique avec un de mes musiciens qui s’appelle Papis Ndiaye. J’ai commencé avec les Maliens qui ont bien chanté d’ailleurs. Au Mali, j’ai eu 20 artistes. J’ai pu enregistrer quelques uns. Il faut que j’y retourne pour compléter la liste. Après, je serai à la Côte d’Ivoire, au Bénin, ainsi de suite. Il n’y a pas d’instrumentistes. Tu viens seulement et tu chantes. Tout a été fait. Je ferai mon choix pour les artistes. La Cedeao, c’est 15 pays. On va sortir le projet par portions. On a ciblé tous les artistes qui ont du talent.
Vous avez déjà lancé un extrait intitulé «Artiste». Pourquoi cet hommage à l’artiste ?
Je commence par moi-même. A travers ce titre, Thione Seck rend hommage à Thione Seck. Quand j’avais ce problème judiciaire, il se trouvait que j’étais dans une position artistique et ce complot avait marché parce qu’on m’avait proposé une tournée artistique. J’ai voulu lancer un message qui dit que malgré tout, je suis toujours un artiste. Cela n’a rien enlevé de mon talent. J’ai pu comprendre que c’est mon image qu’on a voulu ternir et Dieu a fait que le contraire s’est produit. Mon image n’a pas bougé d’un iota. C’est pourquoi j’ai commencé par ce titre «Artiste». Quelque soit la volonté des gens pour ternir mon image, je suis toujours artiste et je pense que je mourrai artiste. Tout le monde fait partie du projet, Baaba Maal, Omar Pène, Coumba Gawlo, Kiné Lam, Youssou Ndour etc. Chaque artiste va parrainer 9 artistes.
C’est pour quand la sortie des albums ?
Déjà, j’ai mis sur le marché un single qui s’appelle «Artiste» pour donner un avant-goût des albums. Je n’ai pas encore pris de date.
Vous avez tantôt parlé de problème judiciaire. Comment Thione Seck qui était une référence pour tout le monde à travers les messages qu’il véhicule dans ses chansons, vit cette épreuve de l’affaire des faux billets de banque dans laquelle il bénéficie d’une liberté provisoire ?
C’est un complot qu’on m’a fait et qui m’a valu la prison. Il n’y a aucun artiste à qu’il l’on propose 105 concerts en Europe et qui en crache là-dessus. On est passé par là jusqu’à m’avoir. Je ne vais pas attendre jusqu’avoir 63 ans pour me jeter dans de mauvaises choses. Je l’ai pris positivement. C’est un destin seulement.
Votre fils Waly Ballago Seck dit qu’il veut aller loin dans la musique. Il veut même dépasser la star planétaire Youssou Ndour. Ne croyez-pas qu’il est en train de s’exposer ?
La liberté d’expression d’un individu s’arrête là où commence celle de son voisin. Il a le droit d’avoir des ambitions qui puissent dépasser tout le monde. Je n’y vois pas d’inconvénients. Il a commencé par dire que Youssou Ndour est une référence pour lui et qu’il a beaucoup d’estime pour lui. Je suis satisfait de ses prestations. Il est sur la bonne voie. Waly est venu et a trouvé que tout est déjà fait. Il a trouvé le matériel là, Pencc Mi est là alors que moi, je me suis battu. Je n’avais pas cette chance, moi. C’est la volonté divine. Je lui ai balisé le chemin. Il ira loin si Dieu l’échappe de ces genres de complot comme ce fut mon cas.
Quels rapports entretenez-vous avec Youssou Ndour ?
Avances s’il te plait.
Et les autres artistes ?
J’ai de bons rapports avec Ismaila Lô. On n’a jamais eu de problème et il me donne beaucoup de considération. Il m’a dit : «mais grand à vrai dire, tu chantes mieux que nous tous». Baaba Maal aussi, Omar Pène aussi. Baaba Maal, le clip «Mapenda», je l’ai tourné chez lui. On a de bons rapports. Il avait fait de moi son invité d’honneur lors de sa dernière soirée au Grand Théâtre. Ils sont tous mes amis. Omar Pène, j’ai été à sa dernière soirée.
Quel regard portez-vous sur la nouvelle génération d’artistes ?
Je ne vais m’y attarder parce que tous sont des jeunes qui ont du courage. Chacun essaie d’avoir quelque chose. Parce que qu’on le veuille ou pas, le futur c’est pour eux et je sais qu’ils vont réussir. Ils ont les mêmes ambitions. Ils ont tous du mérite. Je leur souhaite tous bon vent.
La mode Afrobeat est très en vogue en ce moment, notamment avec Waly Seck, Viviane. Comment voyez-vous cette nouvelle tendance tant prisée par les jeunes artistes ?
C’est une question de choix. On avait dit que le mbalax était inexportable. Moi, je veux prouver le contraire à travers ce projet d’albums panafricains où je ferais chanter tous les artistes qui ne sont pas sénégalais pour qu’on sache que le mbalax est bel et bien exportable. C’est ce qui fait le charme de ce projet. Ils en ont le droit. Je n’ai même pas essayé de voir s’ils l’ont réussi ou pas. Je suis concentré au mbalax. Si la musique nigériane s’impose, c’est parce qu’ils ont mis beaucoup d’argent là-dessus. Ici aussi, si les hommes d’affaires sénégalais avec l’appui du gouvernement avaient mis beaucoup d’argent sur notre mbalax national, on allait dépasser ce stade. Le mbalax est bel et bien exportable, c’est parce qu’on n’a pas mis les moyens qu’il fallait.
Quel regard portez-vous sur la politique au Sénégal…
(Il coupe) Ne continues pas ! Je ne touche pas à la politique parce qu’il faut commencer avec ses propres amis, les piétiner pour passer et je ne suis pas de ce genre. Pour faire de la politique, il faut savoir mentir et moi, je ne suis pas de ce genre. Pour faire de la politique, il faut savoir faire de fausses promesses et moi je ne suis pas de ce genre. Je n’aime pas la politique. Serigne Modou Kara m’avait proposé un poste de député mais j’ai décliné l’offre. Que je sois député ou non, je suis honorable.
On se rend compte que beaucoup d’artistes deviennent vulnérables à la fin de leurs carrières. D’ailleurs, l’Etat a mis en place une mutuelle de santé pour les acteurs culturels. Cela suffit-il pour prévenir cela ?
Ça, l’Etat devrait le faire depuis longtemps. Mieux vaut tard que jamais mais il y’a des gens qui ont déjà souffert et ils sont déjà partis. Je ne comprends pas et je ne comprendrai jamais pourquoi, tous les présidents qui se sont succédé ont pu regarder ça comme ça que jusqu’à ce qu’on soit obligé de faire des «quêtes» à la télévision pour les artistes pour se faire soigner. Et ça, c’est vraiment indigne pour le Sénégal. Ce n’est pas normal.
Du Bureau sénégalais des droits d’auteurs (Bsda), on est passé à la Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (Sodav), sentez-vous une amélioration dans les droits d’auteurs ?
On attend de recevoir nos droits. Mais comme on n’a encore rien reçu, je ne peux rien dire. On espère quand même de recevoir.
Comment voyez-vous les rapports entre les artistes et le ministère de tutelle ?
Le ministre de la Culture actuel (Abdou Latif Coulibaly, Ndlr), je pense qu’avec l’expérience qu’il a par rapport aux ministres passés, il fera plus. C’est mon point de vue.
Depuis le temps qu’on entend leurs tubes à la radio, c’est la première fois que le groupe Express va se produire à Dakar. Dans cet entretien, Jah Man, Brah et King Selmind ont expliqué les raisons de cette longue attente. Ils ont en outre abordé la question de la carrière solo de Jah Man, une des plus belles voix du pays.
Depuis le temps qu’on attend Express, pourquoi ce n’est que maintenant que vous avez décidé de faire un show à Dakar ?
Brah : Bah ça devait être le 10 février. (Rires). C’est vrai qu’on devait normalement le faire avant, mais il s’est trouvé que nous travaillions avec une maison de disque sur 2 albums. On était lié, du coup on ne pouvait pas se réveiller et dire qu’on va faire un show à Dakar. C’est ce qui explique qu’on soit resté autant de temps sans faire un vrai show à Dakar. Par contre, on tournait beaucoup dans les régions. Maintenant qu’on est libre, on a pris une date pour communier avec nos fans.
Mais derrière cette réponse, ne se cache-t-il pas une appréhension, car Dip et Elzo ont fait salle comble et Ngaaka la même chose au Grand Théâtre ?
King Selmind : Ça ne peut pas être une pression du moment qu’on a rempli les 7 000 places du stade de Diourbel. Sorano ne fait pas plus de 2 000 places. En plus, nous avons partagé des scènes ici à Dakar. On sait ce que l’on vaut. Ce n’est même pas un débat : Express va remplir Sorano.
Brah : On vient de Diourbel et pourtant on a pu s’imposer à Dakar grâce à une certaine constance. On n’a pas peur, mais il fallait juste du temps. On promet aux fans qu’à la fin du spectacle, ils n’auront pas à regretter d’avoir fait le déplacement. Il y aura un contact direct avec le public, ça sera chaud. On va jouer en live. C’est Waaliyane Band et Dj Weuz qui vont nous accompagner. Sans risque de me tromper, ça sera inoubliable.
A ce point, peut-on en déduire qu’il n’y aura pas d’invités ?
Jah Man : Il y aura Dip, Akhloubrick, Niit Doff, Admow et les parrains Ndongo et Faada Freddy. On a envie de montrer une chose : Express est un groupe qui a différentes facettes. On a un public carrément rap, un public âgé et un public plus ou moins jeune. On va essayer de faire un mélange entre cette énergie débordante de la jeunesse et la classe, disons des moins jeunes, sans oublier notre culture. Vous savez, Sorano a vu pas mal d’artistes défiler sur sa scène, chacun y a laissé une trace et Express ne compte pas déroger à la règle. Ça sera une restitution de notre carrière. On a fait tout le Sénégal parce que certains artistes ne voulaient pas quitter certaines dates. On ne refusait aucune date à nos débuts.
Parlant de vos débuts, comment est né Express ? Le grand public vous a connus avec le tube Reer…
King Selmind : On n’est pas de la même famille. On a commencé à se fréquenter à bas âge. On est plus que des frères. C’est Brah et moi qui avons commencé ensemble grâce à une collaboration que nous avons faite du temps où chacun évoluait dans son coin. C’était 2001). 3 ans après, Jah Man est venu nous rejoindre. Il s’en est suivi 13 ans d’underground. C’est le single Reer qui nous a révélés au grand public même si Sama baat avait fini de nous intégrer dans le «game». C’est en 2010 que Sama baat est sorti dans l’album Kén démoul nu dess qui avait été reconnu Meilleur album de l’année la même année.
Jah Man : Non ! Pour moi, Sama baat a eu plus d’écho que Reer. On n’était pas connu en 2010. Et du jour au lendemain, on ne parlait que d’Express. On ne connaissait pas tellement le milieu à cette époque. Je me rappelle avant le succès du single aux 72 heures hip-hop, on avait supplié les organisateurs pour jouer sur la scène secondaire. Après avoir joué Sama baat, les Simon et Fou Malade nous ont rejoints sur la grande scène. Ensuite, Express a explosé. Après, on a entendu que c’était de la chance. On a confirmé avec Reer et puis Vitamin girl est en train un ravage sur la toile. Express a toujours sorti des hits.
Il faut tout de même relativiser. Vitamin girl n’a pas eu le même écho que Reer pour le moment…
Brah : Pour comparer des morceaux, il faut regarder les registres avant tout. Reer et vitamin girl n’ont pas les mêmes registres. Reer, on parle directement à la société sénégalaise. Tout le monde se reconnaît sur ce morceau. Le message est large et le public se l’est approprié. Reer est une thérapie à cette période. C’est le triomphe de la conscience par rapport à ses propres interdits. Par contre, Vitamin girl est moins engagé que Reer. Le morceau parle d’amour. La cible est beaucoup moins large que Reer. C’est pourquoi on ne peut pas les comparer. Le succès de Reer nous a contraints de repousser la sortie de l’album Biir ak biiti. On a dû même faire une tournée nationale juste avec le single. Reer a dépassé le million de «vue» sur YouTube. Il fait d’Express le premier groupe sénégalais issu des cultures urbaines à franchir le million de «vu» sur YouTube.
En parlant de réussite, est-ce que ce succès n’est pas un trompe-l’œil ? La plupart des gens estiment que Jah Man doit faire une carrière solo. En d’autres termes, c’est lui qui tire le groupe par son talent au chant.
Jah Man : Je te facilite la tâche. Les gens disent que je dois partir du groupe et faire une carrière solo. Dire que c’est moi qui tire le groupe c’est ignorer le fonctionnement d’un groupe de musique. On ne peut pas tout faire. Le grand public n’aperçoit que le produit fini qu’on leur sert. De là, ils se font une idée de la chose, mais ils oublient qu’un groupe, c’est une stratégie. Chaque membre a un rôle. C’est la somme des efforts qui fait Express. Il faut comprendre que le chant est beaucoup plus accessible que le rap. Si on veut capter l’attention, j’ouvre le morceau avec des choses vraiment basiques. C’est comme si tu devais parler à un enfant, tu trouves une astuce pour te faire écouter. C’est la même chose que je fais. King Selmind et Brah ont une puissance d’écriture impressionnante. Ils sont plus aptes à envoyer un message fort avec leurs plumes que moi avec ma voix. En plus, je ne suis pas obligé de quitter le groupe pour faire ce que j’ai envie de faire.
King Selmind : Ce qui me dérange c’est que les Sénégalais croient que tout groupe doit se séparer à un moment donné. Ce n’est pas une règle et il n’est écrit nulle part. Il faut encourager l’union plutôt que de faire le contraire. C’est un plaisir d’entendre que Jah Man est l’un des meilleurs chanteurs du Sénégal. On est lié par quelque chose qu’on ne peut pas partager : des valeurs. Quand on attend ce genre de remarques, on le prend de manière positive. On se dit que le talent d’un frère est reconnu par tout le monde. Vous imaginez ce que cela représente ? C’est une fierté. On sait que l’album de Jah Man est attendu, mais chaque chose a son temps. Le moment opportun, il le fera avec le soutien du groupe. On n’a pas besoin de se séparer pour qu’un de nous fasse ce qu’il veut. On est en train de voir comment matérialiser ce genre de projet. Soyons patients !
Brah : J’ajoute que c’est Express qui va produire l’album de chacun d’entre nous. Il faut faire la part des choses. Il y a un groupe et une équipe. Express c’est une équipe devenue un groupe. Quand on ne peut pas singulariser le pluriel, il y aura forcément division. Laissons Express tel qu’il est !
On sait qu’il n’est pas évident que tous les membres d’un même groupe abordent tout le temps dans le même sens. Comment Express gère-t-il l’humeur de ses membres ?
(Eclat de rires) Brah : On se chamaille tout le temps sur ça. Il nous est arrivé de dire qu’on va rompre à cause d’une note.
Selmind : C’est parce qu’on est très exigeant. Si je me rends compte que le texte de Brah peut être amélioré, je ne vais pas accepter qu’il s’arrête, même s’il n’a pas envie de continuer. Il arrive qu’on valide le couplet de Jah alors qu’il veut en rajouter autre chose. C’est une lutte permanente. Chacun essaye de tirer le meilleur de l’autre. Parfois, il faut le reconnaître, c’est tendu, mais on est des humains.
Brah : Quand on a enregistré l’album Kén démoul nu dess, on s’est vraiment battu. Notre manager, Mame Malick, pleurait quand il nous voyait en venir aux mains pour une note ou une mélodie, mais les prises de tête ne durent pas. On se chamaille, puis on passe à autre chose. Pour avancer, il faut savoir se faire violence parce que le gain facile n’est jamais bon, mais aussi il n’y a jamais eu de résultat sans frottement. Ce n’est pus un secret qu’avec Jah on s’engueule souvent, mais c’est rien de méchant.
Jah : Il faut savoir qu’il y a une compétition permanente sur la rédaction des textes. Chaque membre veut avoir le meilleur du coup. Il nous arrive de découvrir le texte d’un membre le jour où on enregistre le morceau.
Vous l’avez tantôt dit : vous avez cumulé plus de 2 millions de «vu» sur YouTube. C’est bien beau, mais ce n’est pas une distinction. A quand un disque d’or ou de platine ? Pourquoi vous ne vous contentez que de millions de «vu» ?
Jah : Qu’est-ce que tu veux ? Qu’on se fasse du porte à porte pour demander aux Sénégalais d’aller regarder notre chaîne YouTube pour ajouter des «vus» ? (Rires). C’est normal qu’on se contente de ça pour ensuite prétendre à autre chose. Si on analyse la trajectoire d’Express, on s’aperçoit qu’on vise autre chose que des vues sur YouTube. On a travaillé avec la Sexion D’Assaut, on a fait presque le tour du monde. Tu connais un artiste qui n’aimerait pas avoir un disque de platine ? (Rires). On y travaille. On ne se contente pas des millions de «vu», mais on ne le rejette pas pour autant. C’est inédit et c’est comme ça. On a été primé Meilleur album de l’année et révélation et je trouve que ce n’est pas mal comme moisson.
King Selmind : On sait qu’il n’y a pas de marché au Sénégal. On sait que des artistes dépassent le milliard de «vu», mais il faut relativiser. On est 15 millions au Sénégal. Et je peux affirmer que les cultures urbaines ne comptent pas 5 millions de fans. Nos vidéos ont été regardées plus de 2 millions de fois. C’est quand même quelque chose. C’est autant de consciences, de personnes sensibles à notre message. C’est le plus important. On n’est pas insolent et j’estime que sur le plan purement musical on n’est pas mal.
Il paraît que Jah Man avait l’opportunité de signer chez Sony. Est-ce que ce n’est pas Brah et Selmind qui l’avaient empêché de le faire de peur que le groupe ne tombe dans l’oubli sans lui ?
King Selmind : (Rires). Chacun a sa propre vision des choses.
Mais Sony ne se refuse pas ?
Selmind : C’est vrai que ça ne se refuse pas, mais il faut tout de même relativiser. Est-ce que tout était réuni ? Est-ce que c’était le bon moment ? Il y avait beaucoup de paramètres à prendre en compte. Jah savait qu’il devait se construire un nom au Sénégal avant de sortir.
Brah : Ce qui a fait qu’on a été Meilleur album peut nous amener à signer avec n’importe quel major.
Jah Man : Je n’ai pas signé chez Sony parce que le contrat disait que je devais rester là-bas un sacré bout de temps alors que j’avais des obligations au Sénégal. Ensuite, c’est un label qui devait me signer pour contracter à son tour avec Sony. Entre-temps, on n’est plus lié avec ce label. Barack Adama n’arrête pas de dire qu’il veut travailler avec moi. Pour le moment, je dois me perfectionner en prenant des cours. Ce n’est pas encore le moment.
EL-HADJI DIOUF AUDITIONNÉ POUR MENACES DE MORT
L'ancien joueur sénégalais était convoqué après des menaces de mort qu'il a proféré à l'encontre de Souleymane Tall, un homme à qui il reproche d'avoir prêté un véhicule à son épouse
L'ancien international de football sénégalais, El Hadji Ousseynou Diouf, a été auditionné par la Section de recherches de la gendarmerie sénégalaise.
Il est ressorti libre de l'interrogatoire, selon un adjoint du procureur de Dakar, a appris la BBC auprès du ministère sénégalais de la Justice.
Il était convoqué après des menaces de mort qu'il a proféré à l'encontre de Souleymane Tall, un homme à qui il reproche d'avoir prêté un véhicule à son épouse.
Dans un enregistrement audio qui circule sur les réseaux sociaux et dans la presse en ligne sénégalaise, une voix qui semble être celle du double ballon d'or africain profère des menaces de mort vis-à-vis de Souleymane Tall.
Ce dernier a porté plainte pour menaces de mort et l'affaire est entre les mains de la section de recherche de la gendarmerie qui mène son enquête.
Elhadji Diouf est le seul joueur sénégalais double ballon d'or africain. Il était l'un des plus grands joueurs de l'équipe nationale du Sénégal de football qui s'est qualifiée pour la première fois à une coupe du monde en 2002.
Interrogé par BBC Afrique, Mr Diouf a refusé de commenter l'affaire.
PAR MADIAMBAL DIAGNE
CE RIDICULE QUI NE TUE PAS
Ils auront tout fait pour tenter de saboter la visite de Macron à Dakar - Mal leur en a pris - Tous leurs efforts ont été vains - Les populations sénégalaises ont refusé de s’associer à une action puérile et totalement incohérente
Ils auront tout fait pour tenter de saboter la visite du Président français Emmanuel Macron à Dakar. Mal leur en a pris. Tous leurs efforts ont été vains. Les populations sénégalaises ont refusé de s’associer à une action puérile et totalement incohérente. Les responsables de l’opposition, qui avaient décidé de manifester durant le séjour de Emmanuel Macron à Dakar pour montrer leur colère contre la gouvernance du Président Macky Sall, ont véritablement manqué de pot. La démarche était on ne peut plus mal propos. Comment peut-on demander que le Sénégal marque son indépendance vis-à-vis de la France et se plaindre auprès du chef de l’Etat français de supposés turpitudes du chef de l’Etat du Sénégal ? La rhétorique du discours de l’opposition est que le Président Sall défendrait les intérêts français plus que ceux de son propre pays et se montre trop proche de la France. Il faut dire que la remarque apparaît assez burlesque, car ces mêmes opposants détiennent des passeports français ou des cartes de séjour en France et possèdent, pour certains d’entre eux, des biens immobiliers en terre française. Ces mêmes opposants se soignent en France et envoient leur progéniture dans les écoles françaises et passent plus de temps en France qu’au Sénégal.
Macky Sall avait un hôte de marque en la personne d'Emmanuel Macron. La visite avait été placée sous de bons auspices avec des dispositions protocolaires peu communes. Peut-être que d’aucuns ne pouvaient encore souffrir de voir que Macky Sall avait droit à certains honneurs. On a cherché à l’humilier, à faire en sorte que les médias internationaux et l’opinion publique mondiale n’auraient qu’à retenir une colère des populations exprimée par des brassards rouges et autres huées à l’endroit des cortèges présidentiels. Ils avaient espéré tapisser les images des télévisions de foules en colère drapées de rouge. Aucun média sérieux ne s’était intéressé à leurs manifestations. Les populations ont refusé de retomber dans ce ridicule.
On a cherché à saboter le sommet sur le Partenariat mondial pour l’éducation. Ils avaient voulu que les anecdotiques querelles politiques furent retenues du rendez-vous de Dakar, mais le succès a été au rendez-vous, plus éclatant que ne l’auraient espérer les organisateurs. Les différentes étapes de la visite du Président Macron ont été aussi étincelantes. Et cette visite a permis de trouver le financement nécessaire pour tenter de juguler les conséquences funestes pour la ville de Saint-Louis de l’avancée de la mer. Les opposants qui cherchaient à troubler la visite à Saint-Louis oublient qu’ils n’avaient pas réussi pendant toutes les longues années qu’ils étaient au pouvoir à régler cette préoccupation essentielle pour les habitants de Saint-Louis. C’est certainement ce qu’a bien compris Ameth Fall Braya, responsable politique du Parti démocratique sénégalais (Pds) dans la vieille ville, qui a refusé de s’associer à une action puérile et négative. Il a sans doute estimé qu’enfin une réponse concrète sera apportée au calvaire des populations qui sont chassées de leurs habitations par la furie des eaux de l’Océan Atlantique. Et comme s’il était écrit qu’il ne comprendra jamais que son temps est révolu, le premier responsable du Pds, Abdoulaye Wade, s’est fendu d’une lettre au Président Emmanuel Macron pour revendiquer ses belles initiatives pour lutter contre l’érosion maritime en donnant l’exemple du mur de protection qu’il avait fait réaliser au niveau de la résidence présidentielle de Popenguine. Sans doute que l’ancien chef de l’Etat a fait sienne la maxime selon laquelle «Charité bien ordonnée passe par soi-même». Abdoulaye Wade n’avait pensé en priorité qu’à son propre confort de chef d’Etat pour sécuriser la résidence secondaire de Popenguine pendant que des centaines de familles sont chassées de leurs maisons par les eaux. Il pouvait sans doute avoir de bonnes idées, mais son successeur, Macky Sall, vient d’apporter une réponse concrète à ce fléau, grâce à l’aide de la France et la Banque mondiale. L’ancien Président Abdoulaye Wade poursuit encore ses réflexions et suggère d’attendre que les études qu’il a suggérées à la communauté internationale du temps où il était aux affaires soient réalisées. Allez réciter aux populations de Guet-Ndar et de Goxu Mbacc ce catalogue de bonnes intentions !
Le Sénégal peut également s’enorgueillir d’avoir été à l’origine d’une initiative internationale dans un domaine on ne peut plus prioritaire pour l’avenir des Peuples. La question de l’éducation est fondamentale pour les pays, mais on constate toujours avec regret qu’une certaine classe politique ne s’intéresse pas aux questions de l’école ou de santé ou de l’agriculture ou de l’économie. Le seul sujet digne d’intérêt pour ces opposants reste et demeure le calendrier électoral afin qu’ils puissent s’aménager la possibilité de revenir aux affaires. Les secteurs sociaux comme l’éducation et la santé ne sont pour l’opposition politique au Président Sall que des moyens de pression contre le gouvernement. Le ridicule ne tue pas non plus. Certains groupuscules religieux avaient élevé la voix pour déclarer la star mondiale Rihanna persona non grata au Sénégal. Ils ont considéré que sa venue participerait à la dépravation de nos mœurs comme si ceux qui lui jetaient ainsi la pierre pouvaient prétendre avoir de meilleures mœurs qu’elle. Elle est venue et a ébloui le monde par sa générosité à participer à l’effort mondial pour lever des financements pour permettre à des millions d’enfants du monde d’accéder à l’instruction et de sortir de l’obscurantisme. Comme si elle cherchait à tourner en dérision ses détracteurs, la diva s’est montrée à Dakar avec une tenue vestimentaire qu’une nonne ne rechignerait pas à mettre. Le Sénégal a bien réussi son pari de mobiliser la communauté internationale au service de l’éducation.
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PARTIE DE DANSE ENTRE LE COUPLE MACRON À DAKAR
Macky Sall qui en général se refuse à danser en public se met à l'exercice pour faire bonne figure
Les service de communication de l'Elysée ont joué sur la notoriété de la star Barbadienne pour rentabiliser la portée du déplacement du président français à Dakar.
Voir vidéo.
PAR MAMADOU LY ET ALIOUNE G. SALL DE SENEPLUS
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UNIVERS 2H GALSEN AVEC BEUL EUK
EXCLUSIF SENEPLUS - Le rappeur, membre du groupe G-FIRE, prépare un concert à Sorano
Mamadou Ly et Alioune G. Sall |
Publication 03/02/2018
Univers 2H Galsen est votre nouvelle émission dédiée aux cultures urbaines. Qui sont les acteurs engagés dans le graffiti, le slam, la danse hip hop, le skateboard ? Comment sont-ils organisés ? Quelles difficultés rencontrent-ils ?
SenePlus.com ira à la rencontre des artistes, connus ou moins connus, qui s'expriment à travers les cultures urbaines.
Pour ce premier numéro, nous avons rencontré Beul Euk, à Yeumbeul. Le rappeur, membre du groupe G-FIRE, prépare avec son groupe un concert ce samedi soir à Sorano.
"C'est un combat qui continue pour que chaque jeune fille et chaque garçon ait accès à l'éducation", a déclaré l'artiste d'origine Barbienne, ambassadrice du PME.
Voir vidéo.
MACRON AU SÉNÉGAL POUR TENIR UNE PROMESSE FAITE À RIHANNA
Le président français devrait concrétiser à Dakar, l'engagement pris d'augmenter l'aide public en faveur de l'éducation, il y a six mois à l'Élysée
Le président arrive à Dakar dans la soirée de jeudi à vendredi, où il co-présidera la conférence du Partenariat mondial pour l'éducation.
C'était l'un des événements de l'été. À la fin du mois de juillet, la super-star Rihanna était reçue à l'Elysée par Emmanuel Macron, pour parler de l'engagement de la France en faveur de l'éducation des jeunes filles. Une cause que défend ardemment la chanteuse originaire de la Barbade.
À l'issue de ce rendez-vous, très commenté dans l'Hexagone, l'artiste était ressortie particulièrement enthousiaste. "Merci monsieur le président Emmanuel Macron et madame la première dame pour notre incroyable rencontre et votre passion pour l'éducation des jeunes filles", avait tweeté l'ambassadrice du Partenariat Mondial pour l'Éducation (PME), alors que le chef de l'État s'était engagé à augmenter l'enveloppe dédiée à l'aide au développement d'ici 2022.
Six mois plus tard, leurs chemins devraient une nouvelle fois se croiser. Emmanuel Macron est attendu dans la nuit de jeudi à vendredi 2 février au Sénégal pour une visite de deux jours placée sous le signe de l'éducation. Il co-présidera, avec son homologue sénégalais Macky Sall, la troisième conférence de reconstitution des fonds du PME à Dakar. Événement auquel participe Rihanna.
En compagnie d'une dizaine de chefs d'État africains, Emmanuel Macron devrait annoncer le montant des fonds recueillis auprès des donateurs publics et privés. Une somme que l'Élysée espère supérieure aux deux milliards d'euros réunis il y a trois ans.
Un déplacement Rihanna Macron ?
Le programme sénégalais du chef de l'État est particulièrement chargé. S'il est convenu qu'Emmanuel Macron signe des accords commerciaux et évoque les défis climatiques auxquels le Sénégal est confronté, le fil rouge de ce déplacement reste le thème de l'éducation et de la jeunesse.
Un sujet que le président a "déjà développé lors de son discours à Ouagadougou, au cours duquel il a insisté sur l'importance de l'accès des jeunes filles dans les systèmes éducatifs partout dans le monde", note l'Elysée.
Vendredi matin, le président français inaugurera en compagnie de Macky Sall et du président de la Banque Mondiale Jim Yong Kim le collège Bel-Air. Une étape symbolique puisque l'établissement a en partie été financé par l'Agence française du développement (AFD) et par le PME.
Vue de France, cette visite pourrait avoir un très grand retentissement médiatique. Il se murmure en effet que Rihanna pourrait accompagner le président de la République sur l'un de ses déplacements. "On croit comprendre qu'elle est attachée à la notion de terrain", faisait savoir l'Elysée il y a quelques jours, sans pouvoir confirmer l'information. "À ce stade des échanges, notre sentiment est que sa présence ne devrait pas se limiter aux quatre murs d'une conférence, mais qu'elle pourrait venir à la rencontre des écoliers", espérait encore l'entourage d'Emmanuel Macron.