Le comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie) présidé par Mankeur Ndiaye (photo) a tenu jeudi, en présence du ministre de la Justice, un atelier national de dissémination du rapport de conciliation Itie portant sur l’année fiscale 2017. A cette occasion, le comité a procédé à la signature de deux conventions de partenariat avec le ministère de la Justice et celui en charge de la Bonne Gouvernance et de la Protection de l’enfance. Ces deux conventions portent respectivement sur la création d’un registre public des propriétaires réels des entreprises extractives et la mise en place de mécanismes pouvant faciliter la capitalisation et la mise à l’échelle des bonnes pratiques en matière de promotion de la Bonne Gouvernance dans le secteur extractif.
Appréciant les avancées du Sénégal pour ce qui a trait à la transparence dans les industries extractives, Ismaïla Madior Fall a indiqué que toutes les dispositions techniques et matérielles seront prises pour une bonne gestion de l'exploitation des ressources minières et pétrolières.
« La publication de ce rapport montre l'engagement du président de la République pour la transparence dans l'exploitation des industries extractives. Ceci montre également le rôle qu'occupe le Sénégal pour la transparence dans les industries extractives », se félicite le ministre de la Justice. Il annonce, du reste, que le nouveau code pétrolier sera soumis à l'Assemblée nationale dans les prochains jours.
Mettant en avant un impératif de gestion équitable et inclusive, il a également réaffirmé l’adoption d'une loi sur le partage des revenus pétroliers et gaziers, et une autre loi sur le contenu local. Faisant le point sur les apports des industries extractives, le rapport de conciliation Itie couvre la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2017.
Selon ce document, les revenus générés par le secteur extractif sont estimés à une valeur de 126,7 milliards pour l'année 2017. La même source ajoute que le secteur minier est le premier contributeur aux revenus tirés du secteur extractif pour un montant de 107,3 milliards de francs Cfa soit 84% des recettes budgétaires provenant du secteur extractif. Du reste, les revenus provenant des hydrocarbures (pétrole et gaz) s'élèvent à 19,4 milliards de francs Cfa soit 15% des recettes susnommées.
COUR SUPRÊME
Sous le magistère de Macky SALL, les décisions de la Cour ne sont pas irrévocables
On a envie de rire sous cape, en écoutant un Avocat de l’Etat (Maître Yérim THIAM) clamer sous tous les cieux que les décisions de la Cour suprême sont irrévocables et définitives. Pour savoir à quel point l’autorité de la Cour suprême s’est affaissée, sous le magistère de Macky SALL, il faut retourner 3 ans en arrière, en 2015, avec l’affaire des 690 élèves-maîtres qui constitue l’un des plus grands scandales de la République.
Un scandale qui prouve à quel point le Sénégal a basculé dans l’insécurité juridique.
LES FAITS
Par délibération en date du 11 mars 2014, le jury du concours de recrutement des Elèves-Maîtres a déclaré admis 2545 candidats. Estimant que 690 élèves-maîtres ne disposaient pas du niveau requis, et concluant que leur admission a été obtenue de manière frauduleuse par la falsification des notes, en complicité avec des agents du système éducatif, le Ministre de l’éducation nationale, a annulé le 24 juillet 2014, sans aucune
base légale, l’admission des mis en cause.
La portée de l’arrêt de la Cour suprême n°061 du 23 septembre 2015
Saisi d’un recours en annulation par l’avocat des élèves-maîtres, pour excès de pouvoir, la chambre administrative de la Cour suprême, par l’arrêt n°061 du 23 septembre 2015, a prononcé l’annulation de la décision ministérielle n°00003816, dont les termes sont sans équivoque :
L’incompétence du Ministre : « Aucun texte, ni aucun texte interministériel ne conférait au Ministre de l’éducation nationale le pouvoir d’annuler les admissions résultant des travaux de la commission de délibération »,
La souveraineté du jury : « dans l’organisation des concours et examens publics, seul le Jury est compétent pour tirer les conséquences des erreurs commises »,
La violation des droits de la défense : la mesure prise sans que les élèves-maîtres incriminés aient été mis à même de se défendre porte gravement atteinte à chaque situation individuelle.
Avec l’arrêt précité, la Cour suprême a sacralisé, le principe du droit acquis et l’intangibilité des effets individuels de l’acte administratif en ces termes :« L’admission des élèves maîtres incriminés et leur formation pendant 5 mois dans les centres régionaux de formation des personnels de l’éducation (CRFPE) leur ont conféré des droits, notamment ceux relatifs à une formation certificative d’un an, à une bourse mensuelle et le droit de se présenter à l’examen de fin de formation ; que les admissions décriées fussent-elles entachées d’irrégularité ne pouvaient être remises en cause au sens de l’article 5 de la loi du 06 février 1970 modifiée…».
Au final, tout en admettant l’éventualité d’irrégularités, ou de « fraudes » liées aux admissions des incriminés, la Cour suprême a totalement cassé la décision du Ministre (Il ne s’agit pas d’une cassation partielle, mais d’une cassation totale). Pour comprendre la portée de l’arrêt n°61 du 23/09/15, il faut se référer à l’article du Directeur du Service de documentation et d’études de la Cour suprême, Souleymane Kane, intitulé « La rédaction et la portée des arrêts de la cour suprême » publié au bulletin d’informations N°9 et 10, en février 2017. Dans son analyse, M. KANE s’est attaché à définir tous les types de cassation (partielle ou totale). Le magistrat est formel : lorsque la Cour examine un moyen, et casse en mentionnant « sans qu’il ait lieu de statuer sur les autres moyens », cela signifie que la Cour suprême a jugé que la cassation sur ce moyen entraîne l’annulation des autres dispositions non expressément rejetées. M.KANE fait partie des 5 magistrats qui ont annulé la décision du Ministre de l’Education et qui ont précisé « que la requête en annulation des élèves-maîtres est fondée au point qu’il n’y ait pas lieu de statuer sur les autres moyens ».
Dans l’affaire des élèves-maîtres, la conclusion de la Cour est sans appel « Par ces motifs, annule la décision n°00003816 du 24 juillet 2014 du Ministre de l’éducation nationale ». La cassation entraîne de plein droit, l’annulation de tous les actes et décisions qui sont la suite ou l’exécution de la décision annulée ou qui s’y rattachent par un lien de dépendance nécessaire. Avec une telle motivation qui ne laisse place à aucune ambiguïté, n’importe quel Juriste, Professeur ou professionnel du Droit se dit que la messe est dite. C’était sans compter avec le régime de Macky SALL, capable de modifier n’importe quelle décision de justice, en sa faveur, de réécrire et de réinventer sans cesse, le Droit.
En vérité, l’affaire des élèves-maîtres confirme que la séparation des pouvoirs (Exécutif, législatif et judiciaire) est une fiction au Sénégal. L’offensive contre la Cour suprême a été lancée par le Président, Macky SALL, himself qui a témoigné publiquement son soutien au Ministre, Serigne Mbaye Thiam.
Un acte d’une extrême gravité, car au Brésil, en Corée du Sud ou aux Etats-Unis d’Amérique (procédure impeachment), le Président Macky SALL serait destitué pour violation de la Constitution (cf. article 88 sur la séparation des pouvoirs). Plus grave, l’Assemblée nationale, a voté en décembre 2015, une résolution de soutien au Ministre de l’éducation sans aucune valeur juridique, puisque ladite résolution ne peut en aucun cas « invalider » la décision de la Cour suprême qui bénéficie de l’autorité de la chose jugée. A l’époque, les attaques contre la Cour suprême étaient d’une telle violence que le fantasque parlementaire Moustapha Cissé Lô, s’est permis de défier l’institution judiciaire, déclarant en substance « Ce que les juges de la Cour suprême ont dit ne nous intéresse pas ».
Le Ministre de l’Education est allé plus loin, contestant ouvertement l’arrêt de la Cour suprême, et refusant la réintégration des élèves incriminés (violant la loi). Le PV du Jury du 27 janvier 2016 confirmant l’exclusion des 690 élèves-maîtres n’a aucune incidence sur la décision de la Cour suprême du 23 septembre 2015, car « l’autorité administrative ne pouvait agir que dans le délai de recours pour excès de pouvoir ». Or le délai de 2 mois est forclos. Par conséquent, le communiqué du 22 février 2016 précisant que le Ministère de l’Education s’est conformé à l’arrêt de la Cour suprême est un FAKE NEWS. Il n’appartient pas à un Jury d’examen de se substituer à la Cour suprême, et de dire le Droit. Cette forfaiture soutenue par Macky Sall, porte gravement atteinte à l’autorité des arrêts de la Juridiction (une insécurité juridique sans précédent).
Mais, il n’y a pas qu’un Jury d’examen qui puisse remettre en cause une décision de la Cour suprême (chambre administrative). Dans l’affaire Karim WADE (chambre criminelle), le Procureur Général près le Cour suprême, Badio CAMARA a abusé de sa position, en introduisant une requête en rabat d’arrêt, pour « invalider » un arrêt de la Chambre criminelle de la Cour suprême en date du 06 février 2014, qui déclarait recevable, le recours de Karim Wade contre l’ordonnance de la commission d’instruction de la Cour de Répression de l’enrichissement illicite du 17 Mars 2013. L’arrêt du 06 février 2014 rendu par des magistrats courageux, dont Cheikh Tidiane Coulibaly, a été qualifié de jurisprudence révolutionnaire et salué unanimement par tous les partisans des droits de l’homme, non pas parce qu’il se prononçait sur la culpabilité ou non de Karim WADE, mais parce qu’il consacrait les droits de la défense, et particulièrement le droit au recours pour un justiciable (qu’il se nomme Karim WADE ou pas).
L’avocat Maître Assane Dioma N’DIAYE se félicitait d’une jurisprudence révolutionnaire en matière de protection des droits fondamentaux au Sénégal, précisant qu’avec l’arrêt du 06 février 2014, « le juge suprême sénégalais rappelait au législateur qu’il pouvait adopter des règles de procédure différentes mais ne saurait en aucun cas porter atteinte aux droits fondamentaux garantis aux citoyens par la Constitution et les Conventions Internationales ratifiées ». Que s’est-il passé entre temps pour qu’il y ait un rabat ?
Si l’affaire Karim WADE a atterri au Comité des droits de l’homme et conduit à la condamnation du Sénégal (malgré les dénégations du régime en place), c’est parce que le Procureur Général près la Cour suprême a neutralisé l’arrêt du 06 février 2014, qui lui ouvrait la possibilité d’un recours au niveau des juridictions internes. Pour avoir été l’initiateur du rabat d’arrêt, M. Badio CAMARA porte une énorme responsabilité dans le fait que le Sénégal ait été vilipendé par les organismes des droits de l’homme (Comité des droits de l’homme). Précisons qu’un rabat d’arrêt est défini comme la mise à néant, par la juridiction, de la décision qu’elle a rendue, lorsque celle-ci est entachée d’une erreur manifeste, résultant dans la procédure, non imputable aux parties, et ayant affecté surtout la décision rendue par le juge. De hauts magistrats de la haute juridiction se seraient « fourvoyés », en déclarant le recours de Karim WADE recevable. Qui peut croire une seule seconde à cette farce grotesque ?
Ces 2 exemples (affaire des élèves-maîtres et affaire Karim WADE), démontrent, contrairement aux affirmations des avocats de l’Etat, que les décisions de la Cour suprême ne sont ni irrévocables, ni définitives avec le régime actuel. Selon qu’elles servent le Prince et ses intérêts politiques du moment, les décisions de la Cour suprême peuvent être modifiées, dans le sens voulu. Entre un Président qui s’immisce illégalement dans les affaires de la Justice, un Ministre de l’éducation qui conteste une décision de justice au motif que l’arrêt n°61 n’est pas définitif; une Assemblée nationale qui se dresse contre les lois de la République, par le vote d’une résolution de soutien à Serigne M’Baye THIAM ; et le Procureur Général Près la Cour suprême qui viole impunément les droits de la défense ; le Sénégal donne une piètre image d’un pays qui s’est écarté de tous les principes qui fondent un Etat de Droit. Un pays, où désormais, l’insécurité juridique (falsification des règles de droit), la force et le banditisme d’Etat règnent en maître.
Le 27 janvier 2016, au Sénégal, un PV d’un jury d’examen a annulé un arrêt de la Cour suprême, dont les termes sont sans équivoque : l’admission des 690 élèves-maîtres, même entachée d’irrégularités ne peut être remise en cause, en vertu de l’article 5 de la loi du 06 février 1970 ». Au vu de tout ce qui précède, Macky SALL acceptera t’il le verdict des 7 « Sages », en cas de défaite en 2019 ? Pas sûr !
JEUNES ET RÉSEAUX SOCIAUX AU XXIè SIÈCLE
En visite dans la région de Thiès, le Ministre du Commerce Alioune Sarr invite les jeunes du Sénégal et d’Afrique en général à ‘’refuser de jouer le mauvais rôle dans les réseaux sociaux’’
’’Les réseaux sociaux Watsapp, Snapchat, Facebook, Instagram (..) sont des outils très utiles, mais de grâce, jeunesse sénégalaise, jeunesse africaine ne jouez pas le mauvais rôle dans les réseaux sociaux’’, a dit Alioune Sarr qui inaugurait un marché dans le village de Sangué, situé dans la commune de Diobass dont il est le maire.
L’inauguration de ce troisième marché était couplée au lancement d’une centrale d’achat pour la commune de Diobass, à sept kilomètres de Thiès, dans le cadre d’un programme économique en cours dans la collectivité territoriale.
‘’Pourquoi les Européens, les Américains utilisent les réseaux sociaux pour développer des activités économiques et commerciales ? Pourquoi en Chine, les jeunes utilisent Wechat pour créer des emplois ? Pourquoi la jeunesse africaine n’utilise pas ces réseaux sociaux pour créer des activités économiques ?’’, s’est-il demandé, estimant que ces réseaux ‘’doivent être des outils économiques’’.
Il a recommandé aux jeunes du continent d’être ‘’dans l’excellence’’, en faisant, grâce à leur ‘’talent’’ et leurs ‘’compétences’’, en sorte que les technologies de l’information et de la communication soient utilisées comme des ‘’instruments économiques’’.
Cela ne peut se réaliser, selon M. Sarr, qu’à travers l’entreprenariat qui est la seule voie pour résoudre la question de l’emploi, le gouvernement ne pouvant que créer le cadre macro-économique.
Le ministre les a mis en garde contre le jeu de ‘’ceux qui pensent que les Africains ne doivent dégager que du négatif’’ et qui cherchent à les ‘’abrutir’’.
Il a suggéré, par exemple, la création d’un site internet pour vendre les produits de Sangué et de Diobass dont des femmes se soucient de débouchés pour leurs marchandises.
‘’Il n’y a aucune dignité pour les jeunes à attaquer quelqu’un sur les réseaux sociaux, c’est un signe de lâcheté’’, a martelé M. Sarr qui a fustigé ces actes ‘’nocifs pour la société’’.
Alioune Sarr a déploré la propension des jeunes à poster sur Internet contre des leaders religieux, des autorités politiques et autres responsables.
Découvrez le nouveau morceau de l'artiste sénégalaise.
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LES CANDIDATS QUI INSPIRENT CONFIANCE
Présidentielle de 2019 : Y en a marre des politiciens professionnels qui se succèdent depuis des décennies sans "résultats"? Pourquoi ne pas essayer du sang neuf? Pour 2019, Mody Niang voit 3 profils qui peuvent mettre le pays à l'endroit
Beaucoup de Sénégalais veulent une alternance en 2019. Parce que ni celle de 2000 avec Me Wade, ni celle de 2012 avec Macky Sall, n’ont réellement comblé les attentes des populations. L’inspecteur d’enseignement lui souhaite en février 2019, plus qu’une alternance, mais une alternative crédible porteuse de changement, d’exemple de gouvernance. Une alternance qui, entre autre, peut faire ce que la président Sall a dit et n’a pas fait : la gouvernance transparente, sobre et vertueuse. Cette alternance qualitative, le chroniqueur voit 3 profils parmi les candidats pour l’incarner. Il donne sa liste dans l’entretien ci-dessus.
Regardez !
«LA MODE N’EST PAS SOUTENUE AU SENEGAL»
PALABRES AVEC… THIANE DIAGNE, STYLISTE ET CREATRICE
La styliste Thiané Diagne revient au- devant de la scène après une pause de quelques années. Elle sera, le samedi 1èr décembre au Grand Théâtre pour présenter « La nuit du boubou » qui en est à sa troisième édition. La belle dame de la boutique à l’enseigne « Thiane Diagne Jour J » s’est confiée au Témoin.
Vous allez célébrer la troisième édition de « La nuit du boubou… ». Que recoupe ce concept ?
« La nuit du boubou» magnifie déjà la culture sénégalaise. Durant les deux éditions passées, on a eu à revisiter l’histoire du Sénégal en évoquant surtout nos coutumes en matière de confection. On a aussi eu à revisiter l’histoire de certaines femmes qui se sont révélées de véritables battantes. Cette édition est particulière en ce sens que j’ai voulu mettre en scène les relations très particulières qui existent- entre le Mali et le Sénégal à travers la filière du « Thioup » qui est en pleine expansion.
Qu’est – ce qui explique le choix porté sur la Mali ?
C’est par rapport à la filière textile du « Thioup » qui est en plein développement. Dans la tradition sénégalaise, on aime toujours s’habiller en « Thioup ». C’est un tissu en bazin que l’on teint au Mali. Nos compatriotes ont une large préférence pour ces produits venus de ce pays frère. Il est vendu à travers toute l’Afrique. Cependant, il faut reconnaitre que même si ce sont les Maliennes qui le fabriquent, elles préfèrent venir au Sénégal pour y faire la confection. Ce qui veut dire que le savoir- faire sénégalais est reconnu sur le plan international. Ceci, grâce à nos brodeurs qui excellent dans ce domaine. Il y a aussi le fait que le nombre de femmes entrepreneuses, qui ont vu le jour à travers cette filière, sont très nombreuses et sont devenues des chefs d’entreprise reconnues. Je me suis alors dit qu’il fallait s’arrêter sur tout cela. Ces deux pays sont très proches et nous sommes des frères. Il fallait donc faire un focus sur cette relation étroite qui a su prospérer grâce à cette matière qui nous lie et toute cette main d’œuvre qui se déploie autour et qui constitue un véritable poids économique. Ce qui explique le choix du thème et l’honneur fait au Mali, le pays invité.
Quel sera le contenu en ce qui concerne votre collection?
Il y aura toujours un tableau traditionnel. Mais cette fois -ci, on va beaucoup plus le développer sur le Bazin et le Thioup. On a pris comme marraine, Mme Ramatoulaye Ndiaye, le ministre de la Culture du Mali. Cependant on ne l’a pas choisie parce qu’elle est juste ministre de la Culture de son pays, mais c’est surtout parce qu’elle porte super bien le boubou. Pour sa préférence aux produits africains et surtout qu’elle apprécie l’expertise sénégalaise en matière de création, elle mérite d’être la marraine de cette soirée. Cela constitue le point focal de cette présente édition. Nous en profiterons également pour le lancement d’un de mes projets sur lequel je travaille depuis deux ans…
Pouvez-vous nous parler de ce projet ?
Non, je ne peux pas vous en dire plus(Rires). Parce que dans ce cas, ce ne sera plus une surprise et j’ai décidé d’en réserver la primeur aux invités de la soirée. Toujours est-il que c’est dans l’ordre de voir dans quelle mesure je pourrais apporter ma modeste participation pour essayer d’augmenter la visibilité de la mode sénégalaise à travers le monde. Je peux juste vous concéder qu’il s’agit d’un projet qui va dans ce sens.
Quelle sera la déroulée du programme ?
D’habitude, je fais des tableaux avec une mise en scène chorégraphique pour ne pas laisser les mannequins faire l’aller- retour classique observé habituellement durant les défilés. Parce que je me dis que ce boubou est magnifique et il danse sur le corps d’une personne. C’est pourquoi je préfère faire des chorégraphies pour montrer ce côté élégant de ce boubou. Je faisais cinq plateaux, mais pour cette année, je n’en ferai que trois... Il y aura donc des tenues en Bazin, en thioup sans oublier la soie que j’affectionne tant et que tout le monde attend. Et puis, il y aura l’avant dernier tableau qui sera consacré à tout ce qui est glamour avec des tenues beaucoup plus sophistiquées.
Et au niveau de l’animation ?
En termes d’animation et de participation de stars de la musique, il y aura forcément ma sœur Viviane qui m’accompagne depuis des années. J’ai aussi choisi Djiby Dramé pour compléter le tableau car on ne peut pas inviter le Mali et ne pas leur proposer un artiste qui est proche de leur culture musicale. La styliste, Mme Maïga d’Evidence Couture, présidente de l’Association des couturières du Mali sera de la partie.
Des stylistes sénégalais seront –ils invités ?
Depuis la première édition, j’ai toujours préféré faire « La nuit du boubou » toute seule. C’est parce qu’il y a beaucoup de fashion -weeks qui regroupent tous les stylistes. Il y a Adama Paris, Collé Ardo et Emma Style entres autres qui en font régulièrement. J’ai voulu faire le contraire et organiser une nuit dédiée au boubou tous les deux ans. C’est pour me permettre de revenir sur tout le travail abattu en matière de création durant cette période de vingt -quatre mois. J’ai ainsi la latitude de présenter une centaine de tenues. C’est juste pour cette raison que je ne puisse me permettre d’inviter d’autres stylistes. Maintenant, il y a le fait que tout le monde a envie de montrer son savoir -faire avec le boubou. Peut-être qu’un jour, je vais, en dehors de « La nuit du boubou », organiser une manifestation où toutes les stylistes du Sénégal montreront leur savoir- faire dans ce vaste domaine. Parce que c’est typiquement sénégalais et chacun dispose de sa touche particulière dans ce domaine précis.
Vous souffrez aussi beaucoup de la contrefaçon …
La copie existe depuis très longtemps. Il est vrai que nous avons la Sodav et l’OAPI où on dépose tout ce qui est création. Vous entrez dans le Net et vous verrez des créations d’Yves Saint Laurent et de Christian Dior. Mais ceux qui sont vraiment intéressés vont commander au niveau de la boutique mère. On est obligé de subir, parce qu’on ne pourrait pas passer tout notre temps à poursuivre ces gens. Heureusement, il y a des clients qui nous soutiennent et qui ont fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui. Ces gens- là vont toujours s’approvisionner auprès de la créatrice ou du créateur originel. Nous pouvions juste nous contenter de déposer nos copies à l’OAPI. Mais il y a toute une procédure en cas de contrefaçon et on a fini par laisser faire dès lors que l’on n’y peut pratiquement rien. Ces gens ne reculent devant rien. l y a un mois, quelqu‘un a poussé le bouchon jusqu’à copier intégralement le nom « d’Emma Style » à l’enseigne de sa boutique. Nous sommes vraiment toujours confrontés à cette lancinante question de la contrefaçon. On ne fait que subir. Peut- être qu’un jour, il y aura des textes plus restrictifs et répressifs. Le mal est déjà là et rien n’est sécurisé.
Pour le budget, vous dites toujours que vous êtes rarement soutenue au Sénégal. Qu’en est- il pour cette édition ?
Très sincèrement, le budget est colossal car il tourne aux environs de cinquante à soixante millions de francs CFA. Ce n’est pas du tout petit et c’est pourquoi je ne peux pas me permettre de le faire chaque année. C’est d’ailleurs pour cette raison que je n’ai pas pu le faire en 2016. Normalement, je l’organise tous les deux ans. Cependant en 2016, j’ai déménagé ma structure et il fallait tout réorganiser. Donc je ne pouvais pas me permettre d’organiser une édition dans ces conditions. Il nous arrive également de nous endetter pour respecter ce rendez- vous.
Qu’en est – il du soutien de l’Etat ?
Je vais vous dire (Gros éclats de rire). L’Etat, c’est à la fois le ministère de la Culture, celui de l’Artisanat etc. Parfois ! Je dis bien parfois, ces ministères nous soutiennent. En 2014, le ministère de l’Artisanat m’avait remis une enveloppe dont je ne dirais pas le montant par pudeur. Je crois qu’il y avait aussi le ministère de la Femme. Bref, il y a juste quelques actions périphériques et les enveloppes ne dépassent jamais deux millions. Toutefois, j’ai l’OIF (L’Organisation Internationale de la Francophonie) qui m’accompagne depuis le début. Sincèrement, le soutien de l’OIF, personne ne l’a encore fait au Sénégal. C’est très loin de tout ce que me donne l’Etat. L’OIF accompagne des créateurs et nous avons fait des séminaires et des ateliers qu’elle organise régulièrement pour nous les stylistes. J’ai toujours crié haut et sur tous les tons que je n’ai jamais eu de sponsors. Cette année également, j’ai encore déposé au Sénégal mais le sponsor que j’ai eu, vient du Mali. Je suis partie jusqu’au Mali où le ministre de la Culture m’a mise en contact avec des partenaires. C’est grâce à ce soutien que j’ai pu décrocher un très gros sponsor qui est Getzner d’Autriche. Ce gens- là sont surbookés et ils sont off jusqu’en fin 2019. Je crois que tout cela découle de la volonté divine car chez Getzner, ils n’ont pas le temps. S’ils prennent vraiment le temps de venir et de me sponsoriser, je dis vraiment que c’est juste par la volonté de Dieu. L’autre sponsor que j’ai réussi à décrocher nous vient encore du Mali. Il s’agit de Bocar Yara. Au Sénégal je n’ai pas encore de sponsor et c’est la triste réalité.
Quelles sont les retombées de cette « Nuit du boubou » ?
Pour les retombées, sur les cent tenues, les 50 sont déjà achetées sur scène. Les Sénégalaises aiment s’habiller et c’est pratiquement sur scène qu’elles envoient des SMS pour faire des commandes. Cela nous permet de vivre et de voir venir. Si vous êtes endettés et que vous vendez la collection, vous allez juste payer les dettes. Y a aussi cette tradition établie et devenue même une exigence où il faut offrir la moitié des billets à des proches. Personne n’achète le ticket ! C’est un fait avéré. Vous offrez gratuitement la moitié des billets et c’est toujours comme ça.
akar, 22 nov (APS) - L’attaquant sénégalais de Liverpool (élite anglaise), Sadio Mané, a été désigné jeudi ’’Ballon d’or sénégalais’’ 2018 par les rédactions sportives.
L’Association nationale de la presse sportive (ANPS) a dépouillé ce jeudi les votes des différentes rédactions pour l’élection des ’’meilleurs sportifs 2018’’.
L’ancien sociétaire de Génération foot, Amadou Dia Ndiaye, a été élu ’’meilleur footballeur local’’.
L’équipe nationale féminine de basketball remporte le titre de ’’meilleur sportif de l’année’’.
Le lutteur Emeu Sène a été désigné ’’meilleur lutteur avec frappe’’ tandis le titre de ’’meilleur lutteur sans frappe’’ est revenu à Emile François Gomis ‘’’Fran’’.
LE JOURNALISTE MOHAMED TIDIANE NDIAYE DE L’APS, LAURÉAT
Dakar, 22 nov (APS) - Le chef du bureau régional de l’Agence de presse sénégalaise (APS) à Ziguinchor (sud), Mohamed Tidiane Ndiaye, vient de remporter le prix du "Meilleur article de presse", dans le cadre de l’édition 2018 du "Grand Prix" de la Fédération atlantique des agences de presse africaines (FAAPA).
L’Agence d’information du Burkina (AIB) a été également primée (photo), à l’issue de la sixième réunion du conseil exécutif de la FAAPA, mardi et mercredi, à Brazzaville.
Nous republions le reportage de Mohamed Tidiane Ndiaye, qui avait été publié sur le site de l’APS, le 31 août dernier, sous le titre : ‘’Casamance : les femmes se rebellent contre la pauvreté’’.
=== Les femmes investissent de plus en plus les filières économiques rentables dans le sud du Sénégal, profitant de l’accalmie consécutive à une longue période d’insécurité dans la région.
A leur manière, les femmes casamançaises participent à la reconstitution du tissu économique de leur région, sans compter qu’elles contribuent par ce biais aux efforts pour briser les chaînes de la pauvreté.
Elles ne lésinent pas sur les moyens, pour participer à la relance d’une économie malmenée par une crise sécuritaire, dans cette région gorgée d’importantes ressources agricoles.
A Kabiline, un village de la région de Ziguinchor, situé à quelques kilomètres de la Gambie, les femmes mènent des activités de maraîchage, d’aviculture et de transformation de produits agricoles locaux, en vue de leur autonomisation.
A la sortie du village, au milieu d’une forêt dense, caractéristique de la verdoyante Casamance, considérée comme "le poumon économique du Sénégal", en raison de ses impressionnantes potentialités agricoles, les femmes de Kabiline ont aménagé un périmètre maraîcher qu’elles entretiennent avec un soin particulier. Une intense activité agricole rythme leur quotidien.
"Nous passons la journée en brousse. Dès la matinée, nous arrosons les parcelles composées de plusieurs variétés maraîchères", affirme la secrétaire générale du Groupement des femmes de Kabiline, Fanta Mari, qui peine à cacher sa fierté.
Des arrosoirs solidement empoignées des deux mains, des enfants dodelinant sur le dos de certaines d’entre elles, une dizaine de femmes arrosent les sillons de piment, de gombo, de carottes, choux, d’oignon, de tomates et tant d’autres variétés cultivées dans ce bloc.
Après une matinée d’intense labeur, les femmes du GIE de Kabiline regagnent le village où elles mènent des activités d’élevage dominées par l’aviculture, via une ferme comprenant plusieurs centaines de poussins.
Sur place, elles nettoient les mangeoires et les abreuvoirs, avant de les remplir.
"Cette ferme avicole est l’un des volets de notre GIE. Nous écoulons la marchandise dans notre village, dans les villages environnants aussi. C’est un plaisir de gagner de l’argent de la sorte et de satisfaire la demande en viande des villageois, qui en raffolent", s’enorgueillit Fanta Mari.
"Nous ne mangeons que des produits bio"
Dépourvu de moyens de transport adéquats pour écouler leur production, le GIE de Kabiline se débrouille en mettant en place ce que ses membres considèrent comme "une stratégie commerciale interne".
"Chaque membre de la structure doit acheter une partie de la production de poulets, le restant étant écoulé dans les autres villages par des femmes qui parcourent plusieurs kilomètres à pied", explique une femme vêtue d’une tenue de travail manifestement usée par les longues journées de labeur.
Comme tant d’autres villages de la Casamance, celui de Kabiline a subi les conséquences des affrontements entre l’armée sénégalaise et une rébellion née dans cette partie du pays en 1982.
A cause de ce conflit, ses habitants étaient de potentiels candidats à l’exode vers les centres urbains ou vers la Gambie voisine.
"Les initiatives agricoles féminines ont fixé les populations. Le village commence à renaître. Les femmes cultivent des produits bio. Nous ne mangeons que du bio", se réjouit Ibou Sékou Mané, un père de famille de Kabiline.
Les femmes de ce village suivent aussi des cours d’alphabétisation en leadership, gestion, genre et nutrition – en diola, la langue dominante.
"Nos journées sont très chargées. Si nous ne sommes pas dans les activités maraîchères ou celles de la transformation des produits, nous sommes à la ferme avicole ou en classe", explique Mme Mari.
A travers d’autres initiatives similaires en Casamance, d’autres femmes gagnent leur vie, comme à Mandina Mancagne, village du nord de Ziguinchor célèbre pour avoir été le théâtre d’affrontements sanglants entre l’armée et les combattants de la rébellion, en août 1997. Vingt-cinq soldats avaient péri. Mandina Mancagne s’est par la suite vidé de ses habitants gagnés par la panique.
Une impressionnante rangée de périmètres maraîchers se dresse désormais dans les environs de ce village, à la mesure de ses nombreuses potentialités agricoles -des filières diverses, une pluviométrie abondante, une terre fertile.
Les villageois de Mandina Mancagne font visiblement preuve d’une forte détermination pour vaincre la pauvreté, l’accalmie consécutive aux violences aidant.
"A Mandina Mancagne, nous avons retrouvé notre dignité"
Des femmes obligées, par le passé, de quitter leur village tentent de prendre leur revanche sur ce triste épisode. Elles viennent de Bissine, un village voisin rudement affecté par le conflit. A Mandina Mancagne, elles s’investissent dans la transformation des déchets en briquettes de charbon écologique, une activité qui leur ouvre les portes de la réinsertion sociale.
Réunies dans un vaste hangar, les ex-habitantes de Bissine, dont neuf sont en situation de handicap, transforment les feuilles d’arbres mortes et les noix de cocotier en briquettes de charbon.
Elles sont équipées d’une petite unité de transformation. Le charbon produit a l’avantage de se consumer sans gaz carbonique, au bonheur des usagers. Il est commercialisé à des centaines de kilomètres à la ronde.
"Nos stocks de charbon sont épuisés. Les commandes sont nombreuses. Nous transportons plusieurs sacs de charbon à Dakar. Nous n’arrivons plus à satisfaire la demande", renseigne Awa Sagna, la présidente du Collectif de ces femmes déplacées.
Mme Sagna, dont le défunt mari vivait de la coupe de bois, se réjouit de cette innovation. Une technologie permettant de produire ce combustible écologique sans détruire la flore. C’est dire que les femmes de Bissine tentent de dissimuler leur douloureux passé de déplacées dans l’exercice de cette nouvelle activité économique.
"Nous avons retrouvé notre dignité en gagnant notre vie. Nous étions très affectées par le conflit. Nous avons perdu des proches, des biens et des terres. Nous étions dans une situation d’extrême pauvreté et avions perdu tout espoir", se souvient Awa Sagna
Ces femmes tentent maintenant de convaincre les pouvoirs publics sur les enjeux économiques de leur nouvelle filière en vue d’inciter les investisseurs pour passer à l’industrialisation de leur activité.
D’autres femmes des zones rurales s’activent en grand nombre dans la filière anacarde, dont la saison bat son plein en Casamance.
"Les femmes ont pris en main les foyers"
Dans le village de Baconoum, par exemple, les femmes passent des journées entières à ramasser des pommes d’acajou. Sous le soleil, elles trient les noix avant de les transporter au magasin de séchage.
"La noix d’acajou, c’est notre pain quotidien. Nous prenons nous-mêmes en charge la scolarité et les soins de santé de nos enfants. Même après la saison, nous continuons à vivre de nos revenus", se réjouit Elise Diatta, la présidente du GIE de femmes de Baconoum.
Dans de nombreux villages casamançais regagnés par les ex-déplacés, la filière anacarde procure d’importants revenus aux femmes, qui "prennent maintenant en main les foyers", constate Alphonse Diatta.
Les dépenses familiales sont de plus en plus assurées par la gent féminine, reconnaît cet homme dévoué à cette révolution du pouvoir d’achat, aidant son épouse à ranger les noix d’acajou dans des sacs.
A Barafe, un village voisin de Baconoum, Noëlle Niouky incarne la réussite féminine. Cette quinquagénaire exploitant un champ hérité de ses parents, incarne dans ce patelin la réussite sociale que procure la filière anacarde.
Noëlle Niouky se rend chaque matin dans son champ à l’aide d’une charrette tirée par un âne. Elle emploie plusieurs femmes, qui ramassent les noix d’acajou.
Sur la route, des hommes s’affairent autour d’une unité de transformation artisanale de la pomme de cajou devant laquelle se dresse une longue file d’attente.
"Nous avons une grande clientèle. Nous exploitons d’autres filières à l’intérieur de ce champ", dit-elle, ajoutant avoir investi dans la riziculture.
Noëlle Niouky et les siens avaient quitté leur village à cause des heurts entre l’armée et la rébellion. Revigorée par le retour progressif au calme et l’installation d’une base militaire dans la zone, elle décide d’exploiter les terres abandonnées par ses parents.
"C’était difficile, mais j’y ai cru. Aujourd’hui, j’emploie plusieurs personnes. Avec la patience, j’y suis arrivée. Il m’arrive de délaisser mon âne pour prendre l’avion, à destination d’autres pays, pour des salons internationaux, en attendant de pouvoir me lancer dans l’industrie", dit Noëlle Niouky, pleine d’ambitions.
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"MON PÈRE M'A BEAUCOUP AIDÉ"
L’artiste international Akon se confie sur son père, à qui il va rendre hommage à travers un événement, les 15 et 16 décembre prochain au King Fahd Palace et Lac Rose
L’artiste international Akon était à la rédaction d’igfm.sn ce lundi 21 novembre 2018 pour le lancement de son évènement où l’artiste rend hommage à son père les 15 et 16 décembre 2018, au King Fahd Palace et Lac Rose.
Il a décidé de rendre hommage à son père parce qu’il l’a beaucoup épaulé quand il le fallait. « Donc, je me suis dit qu’il était temps que je lui rends hommage et aller dans son Daara au Lac Rose rencontré ces personnes avec qui il est depuis 25 ans », explique l’artiste.
L'EX-MANNEQUIN TRÈS ÉBRANLÉ
Après la mort de Marie, poignardée en France, l'ex mannequin Erika inconsolable...
Dakarposte a appris de ses canaux de renseignements que l'ex mannequin Erika, qui n'est plus à présenter, est ébranlée par la mort inattendue de Marie de Barros. Normal, serait-on tenté de dire que l'ex épouse de l'imprimeur Cheikh Bâ soit inconsolable. Car, pour ceux qui l'ignorent encore la disparue, poignardée en France, est la cousine d'Erika.
D'ailleurs, c'est Erika, alors unie devant Dieu et les Hommes avec Cheikh Bâ, qui avait hébergé sa défunte cousine. A l'époque le couple Bâ logeait au Point E, à un jet de pierre de chez Idrissa Seck. Sachant que Marie de Barros voulait coute que coute faire du mannequinat, "Rica", comme Cheikh Bâ surnommait affectueusement son épouse, n'avait pas sourciller à lui apprendre à "marcher".
Défilé haute couture, shooting photo... Le monde du mannequinat a de tous temps attiré la défunte. Depuis toujours.
Mais sa cousine, qui a blanchi sous le harnais, ne cessait de lui dire: " attention ...attention..." sachant que derrière les strass et les paillettes se cache une profession beaucoup moins glamour qu'il n'y paraît. Rica, qui n'est pas tombée dans la tentation de cet univers abscons ne cessait de prodiguer des conseils à Marie. Laquelle a su garder la tête sur les épaules. Elle percera quand même dans le monde du mannequinat après s'être fait remarquer par un illustre "chasseur de têtes", en l'occurrence le talentueux photographe et designer Ousmane Ndiaye Dago.
D'ailleurs, la disparue a eu à défiler pour la fameuse "Miss Lissa" avant de sauter à l'oeil de bien des stylistes de la place. Elle quittera plus tard le Sénégal pour la France.
Malheureusement, elle a tiré sa révérence.
Pour rappel, Marie Erika de Barros, une Sénégalaise de 28 ans et mère de cinq enfants dont des triplés, a été poignardée avant-hier, jeudi 15 novembre, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). L'auteur du crime serait son ex-mari, qui aurait pris la fuite.
Le corps de la jeune femme a été retrouvé par un voisin sur le palier du neuvième étage d'un immeuble Hlm.
"On a entendu un gros 'boum' sur notre porte. Mon fils a ouvert, Mary était allongée sur le palier, raconte une voisine de palier, interrogée par Le Parisien. Elle avait du sang qui giclait de son cou, plusieurs blessures au niveau des bras… C'était horrible."
La fille de la victime, âgée de 8 ans, a vu sa maman allongée par terre, la gorge tranchée. Elle criait "maman ! maman ! maman !". "Elle était complètement paniquée, rapporte la voisine. Ça va me marquer à vie."
Mary est une ancienne caissière dans un supermarché. Ses triplés "avaient 6 ou 7 mois".
Le Parisien informe que le parquet de Bobigny a pris une "Ordonnance de placement provisoire (OPP)" pour les cinq enfants de la victime. Dans un premier temps, signale le journal, les enfants ont été confiés au service départemental de l'Aide sociale à l'enfance (ASE)