« Dans l’affaire Khalifa Sall, le calendrier judiciaire coïncide avec l’agenda du Président Macky Sall »
Le pourvoi de Khalifa SALL sera examiné par la chambre criminelle de la Cour suprême le 20 décembre 2018. Il convient de préciser que les juges de la Cour suprême ne sont pas habilités à rejuger l’affaire sur le fond. Leur rôle est d’examiner le jugement rendu en appel du point de vue du droit et du respect des règles de procédure, en s’assurant que la loi, la jurisprudence et la procédure ont été respectées. En cas de vice de procédure, la Cour suprême a toute latitude pour « casser » l’arrêt de la Cour d’appel de Dakar du 30 aout 2018. Dans son arrêt en date du 29 juin 2018, la Cour de Justice de la CEDEAO a énuméré une liste d’irrégularités susceptible d’annuler n’importe quel procès.
I - LA LISTE IMPRESSIONNANTE DES IRRÉGULARITÉS ÉTABLIE PAR LA COUR DE JUSTICE DE LA CEDEAO
Le procès-verbal de la Division des Investigations Criminelles N°146/DIG/BAC en date du 02 mars 2017 ne mentionne pas la présence d’un Conseil au moment de l’interpellation (violation du règlement N°5/CM/UEMOA et de l’article 55 du code de procédure pénale),
Les propos tenus par le Procureur de la République, lors de sa conférence de presse du 03 mars 2017, condamnant M. Khalifa SALL avant même qu’une décision de justice ne soit intervenue sont d’une extrême gravité (atteinte délibérée à la présomption d’innocence),
L’examen des pièces du dossier de Khalifa Sall fait ressortir que le juge d’instruction a rendu le 04 décembre 2017, une ordonnance de refus de désignation d’expert, de refus d’audition de personnes, auxquelles s’ajoutent le 07 décembre 2017, une ordonnance rejetant la demande d’autorisation de consigner en vue d’une liberté provisoire,
Le juge d’instruction a instruit à charge, en empêchant aux inculpésd’exercer les droits que la loi leur reconnaît, et en clôturant la phase de l’instruction alors que des recours contre ses ordonnances ou les délais pour les exercer courent encore,
Les agissements du juge d’instruction constituent des atteintes graves aux droits de la défense, affectant le caractère équitable du procès (violation manifeste de l’article 7.1 de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples, qui dispose que toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue),
La détention de Khalifa Sall, pendant la période qui a suivi son élection en qualité de député et s’est écoulée jusqu’à la date de la levée de son immunité parlementaire est arbitraire.
Il n’y a aucun Etat de Droit au monde, où après avoir constaté de telles irrégularités flagrantes, au niveau de la procédure pénale, une Cour d’appel peut confirmer le jugement rendu par une juridiction du premier degré. Or, le 1er Président de la Cour d’appel de Dakar, Demba Kandji a réalisé cet exploit inédit, le 30 aout 2018, en confirmant le jugement du tribunal de grande instance de Dakar du 30 mars 2018, qui condamnait Khalifa Sall à 5 ans de prison ferme. En n’annulant pas l’intégralité de la procédure initiée à l’encontre de Khalifa Sall, et en ne tirant pas les conclusions de l’arrêt de la Cour de justice de la CEDEAO qui balisait la voie à une libération du Député-Maire de Dakar, le Juge d’appel Demba Kandji a littéralement violé la loi.
Les questions posées à la Cour suprême le 20 décembre 2018 sont relativement simples : au regard des nombreuses irrégularités recensées par la Cour de justice de la CEDEAO, peut-on rationnellement, objectivement et juridiquement conclure que la loi, le Droit et les règles de procédure ont été respectées lors du procès de Khalifa Sall ? Quel magistrat de la Cour suprême peut, une seule seconde, parler de procès, dans l’affaire Khalifa Sall, après avoir lu les termes de l’arrêt de la Cour de justice de la CEDEAO du 29 juin 2018 ? Quelle crédibilité accorder au jugement rendu par le magistrat Malik LAMOTTE le 30 mars 2018, aux termes d’une procédure conduite à charge (cf arrêt de la CEDEAO), en violation totale de toutes les règles qui régissent un procès équitable ?Comment le 1er Président de la Cour d’appel de Dakar, Demba KANDJI, a-t’il pu faire l’impasse sur des violations aussi graves, au point de vouloir régulariser par l’arrêt du 30 aout 2018, une procédure illégale, partiale, et totalement irrégulière ?
II- LA COUR SUPRÊME DOIT CASSER L'ARRÊT DE LA COUR D'APPEL DE DAKAR DU 30 AOÛT 2018
A – POUR LA COUR SUPRÊME, LES ARRÊTS DE LA CDJ DE LA CEDEAO ONT FORCE OBLIGATOIRE
Dans une conférence qui s’est déroulée le 18 septembre 2018, organisée par la Cour suprême, en partenariat avec le Comité d'Organisation de la 9ème session de formation en Droit International des Droits de l'Homme, le Président de la chambre civile et commerciale, de la Cour suprême, El Hadji Malik SOW a présenté une communication intitulée « Système national de protection des droits de l’homme », mettant en évidence l’étroite imbrication entre le Droit national et le Droit régional et international. Dans son analyse (cf page 7 de sa communication), le Président de chambre a magnifié l’existence d’une Cour de Justice de la CEDEAO, compétente en matière de respect des droits de l’homme et souligné clairement que « les arrêts de la Cour de justice de la CEDEAO ont force obligatoire à l’égard des État membres en vertu de l’article 15-4 du Traité ». Cette précision du Haut magistrat de la Cour suprême contredit totalement les propos du Juge Demba KANDJI selon lesquels « Les décisions de la Cour de justice de la CEDEAO n’ont pas d’impact sur les décisions des tribunaux des Etats membres ».
Cette position extrêmement claire de la Cour suprême sur la portée des arrêts de la CEDEAO signifie que le 20 décembre 2018, la Cour suprême examinera le pourvoi de Khalifa SALL, non pas en fonction de l’arrêt rendu par la Cour d’appel de Dakar le 30 aout 2018 (un arrêt qui a validé une procédure illégale et irrégulière), mais en tirant les conclusions de l’arrêt de la Cour de Justice de la CEDEAO du 29 juin 2018. Dans un séminaire sur l’Etat de Droit au Sénégal organisé par World Justice Project (une organisation œuvrant pour la promotion du Droit), le 1er Président de la Cour suprême, Badio CAMARA a conforté cette approche, citant l’exemple de la CDJ de la CEDEAO et saluant « l’émergence de juridictions communautaires qui s’ajoutent aux juridictions nationales existantes et qui nous éloignent du modèle traditionnel d’un ordre judiciaire rattaché à un État dans l’exercice de sa souveraineté ».
B – LA JURISPRUDENCE DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL (1993) SUR L'ABANDON DE SOUVERAINETÉ
Dans l’affaire Khalifa SALL, les membres du gouvernement et les partisans du régime ont brandi à maints reprises le concept de souveraineté, pour réfuter l’impact de la décision de la Cour de justice de la CEDEAO du 29 juin 2018. Une jurisprudence « révolutionnaire » du Conseil Constitutionnel (Décision N°3/C/93) anéantit la thèse de la souveraineté des juridictions nationales. Saisi par le Président de la République (Abdou DIOUF) le 29 novembre 1993, conformément à l’article 78 de la Constitution pour vérifier la conformité des articles 14 et 16 du traité relatif à l’harmonisation du droit des affaires en Afrique (traité de Port Louis) par rapport à la Constitution, le Conseil Constitutionnel a rendu le 16 décembre 1993 une décision dont les termes sont précis et sans équivoque : « même si les articles soumis au Conseil Constitutionnel avaient prescrit un véritable abandon de souveraineté, ils ne seraient pas inconstitutionnels ».
S’appuyant sur le paragraphe 3 du préambule de la Constitution qui dispose que « le peuple sénégalais, soucieux de préparer l’unité des Etats de d’Afrique et conscient des impératifs historiques, moraux et matériels qui unissent les Etats de l’Afrique de l’Ouest », le Conseil Constitutionnel, a validé le principe d’un abandon de souveraineté, en soulignant que la souveraineté s’effaçait devant l’impératif de l’Unité Africaine.En admettant qu’une juridiction (la Cour Commune de Justice et d’arbitrage)a le pouvoir de statuer sur les recours en cassation contre les décisions des cours d’appel des États membres, dans les matières entrant dans le domaine du droit des affaires, par application des règles communes qualifiées « Actes uniformes », le Conseil Constitutionnel, dans sa Décision N°3/C/93 a validé un système où les juridictions nationales de cassation sont écartées au profit de la Cour commune.
C – LES MAGISTRATS DE LA COUR SUPRÊME FACE À L'HISTOIRE LE 20 DÉCEMBRE 2018
Le 20 décembre 2018, les magistrats de la Cour suprême disposent de 3 jurisprudences pour casser l’arrêt de la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar du 30 aout 2018 :
La jurisprudence de la Cour suprême sur les droits de la défense (affaire Abourahmane Ly C/ Ministère public CS, arrêt n°1 du 15 janvier 2015). Dans l’affaire Abdourahmane LY, la chambre criminelle de la Cour Suprême a cassé l’arrêt N°76 du 03 avril 2014 de la Cour d’appel de Dakar dont l’examen fait apparaître que les formes et délais prescrits par les articles 190 et 207 du code de procédure pénale n’ont pas été observés alors qu’ils constituent des formalités substantielles dont l’inobservation caractérise une violation des droits de la défense et est sanctionnée textuellement par la nullité (absence de notification à l’inculpé ou à son conseil).
La jurisprudence historique du Conseil Constitutionnel (Décision N°3/C/93), qui valide le principe d’un abandon de souveraineté au profit d’une juridiction (Cour Commune de Justice et d’arbitrage), au nom d’un impératif majeur : la réalisation de l’Unité Africaine
L’arrêt de la Cour de justice de la CEDEAO du 29 juin 2018 qui conclut que le Député-Maire de Dakar, Khalifa Sall a été privé cumulativement de 3 droits fondamentaux : le Droit à l’assistance d’un conseil dès l’interpellation, le droit à la présomption d’innocence et le droit à un procès équitable.
Au vu de tout ce qui précède, et sauf à vouloir interférer dans le scrutin présidentiel de 2019 au profit d’un candidat (Macky Sall), la Cour suprême doit, le 20 décembre 2018, casser l’arrêt de la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar du 30 août 2018. Dans l’affaire du Député-Maire Khalifa SALL, il n’y a jamais eu de procès, mais une instruction menée par des juges partiaux, à charge, avec des manquements et des violations extrêmement graves, portant atteinte aux droits de la défense et affectant de manière irrémédiable le caractère équitable du procès. Aucune décision de justice n’est en mesure, par un rafistolage juridique de régulariser « les manquements d’un juge d’instruction qui a empêché aux inculpés d’exercer leurs droits et qui a clôturé la phase de l’instruction alors que des recours contre ses ordonnances ou les délais pour les exercer courent encore ». Dans l’affaire Khalifa Sall, la seule conséquence qui s’impose, c’est la nullité de toute la procédure.
DU POINT DE VUE DE LA LOI, DU DROIT ET DU RESPECT DES RÈGLES DE PROCÉDURE, LE PROCÈS KHALIFA SALL EST UN ÉNORME FASCO JUDICIAIRE.
Le 20 décembre 2018, le Président Amadou BAL qui présidera l’audience, et les magistrats Waly FAYE, Adama NDIAYE, Mbacké FALL, Ibrahima SY et Fatou Faye LECOR auront la lourde charge d’examiner le pourvoi de Khalifa Sall. Ces magistrats devront faire preuve d’indépendance, d’objectivité, d’intégrité, et d’impartialité pour dire le Droit, rien que le Droit en « cassant » l’arrêt de la Cour d’appel de Dakar du 30 aout 2018. Comme un mauvais présage, le 1er Président de la Cour suprême, Mamadou Badio CAMARA a décidé de se mettre en retrait, faisant le choix de ne pas présider la séance du 20 décembre 2018. La dernière fois qu’il s’était désisté, c’était le 30 aout 2018, date à laquelle la requête de Karim WADE a été rejetée par la Cour suprême.
LE CRIME ORGANISÉ MENACE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ
’’Le trafic de drogues, la traite d’êtres humains et le trafic de migrants, celui d’armes légères et de petit calibre, la contrefaçon de produits et la cybercriminalité sont, entre autres, les activités relatives au crime organisé dans notre espace’’.
Le crime organisé constitue une menace pour la paix et à la sécurité régionales, a déclaré lundi, le directeur général du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), le togolais Kimelabalou Aba.
’’Le crime organisé est une menace à la paix et à la sécurité régionales et est de nature à compromettre, entre autres, la bonne gouvernance, les technologies de communication, la sécurité aux frontières, l’intégrité et la stabilité de nos systèmes financiers’’, a-t-il notamment dit.
Il s’exprimait au deuxième forum régional conjoint sur la dimension genre et implication des groupes vulnérables dans les crimes économiques et financiers en Afrique de l’Ouest.
Cette rencontre s’este ouvert à Saly-Portudal (Mbour, ouest), à l’initiative du GIABA et du Centre de la CEDEAO pour le développement du genre (CCDG).
L’objectif principal de ce forum de trois jours est de rassembler des acteurs clés des États membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour ’’un partage de connaissances, d’expériences et de meilleures pratiques sur l’intégration de la dimension genre et groupes vulnérables dans la lutte contre les crimes financiers et connexes dans l’espace CEDEAO’’.
’’Le trafic de drogues, la traite d’êtres humains et le trafic de migrants, celui d’armes légères et de petit calibre, la contrefaçon de produits et la cybercriminalité sont, entre autres, les activités relatives au crime organisé dans notre espace’’, a déploré Kimelabalou Aba.
Selon lui, les réseaux criminels tirent parti des progrès des communications et des transports pour étendre leur champ d’action au monde entier et, dans certains cas, pour faire convergence avec des groupes terroristes et d’autres acteurs évoluant dans l’ombre.
’’Les terroristes individuels, les groupes terroristes et les financiers du terrorisme détournent également les transactions commerciales légales dans le but de mobiliser des ressources pour soutenir leurs activités et venir en appui aux organisations terroristes plus puissantes’’, a t-il déclaré.
’’Ils s’engagent dans des formes de financement complexes et transnationales afin de dissimuler l’identité et l’origine des fonds qu’ils reçoivent et/ou envoient’’, a ajouté le DG du GIABA.
Rokhaya Diallo-Hamidou Anne-Penda Mbow-Alymana Bathily-René Lake
SÉNÉGAL, ENJEUX 2019
EXCLUSIF SENEPLUS - Jusqu'à l'élection présidentielle de février, publication d'une série d'articles d'analyse de fond des défis qui se posent au développement du pays - La conversation est dès à présent ouverte et tout le monde peut y prendre part
#Enjeux2019 - A partir de cette semaine, SenePlus.com lance un projet de publication d'une série d'articles d'analyse de fond des principaux défis qui se posent au développement du Sénégal.
"Enjeux 2019", titre de cette série de publications que vous retrouverez sur SenePlus.com et dans les colonnes de quelques uns de ses partenaires de la presse écrite, a pour objectif de susciter, de mener, d'entretenir et de prolonger dans le fond et dans la durée des débats nationaux d'ici au 24 février 2019, date de la prochaine élection présidentielle.
Avec le soutien de la fondation Open Society Initiative for Africa (OSIWA), SenePlus a sollicité plusieurs contributions écrites auprès d'experts, d'activistes, et de leaders d'opinion représentants un groupe de citoyens divers en tous points : âge, genre, ethnie, religion, opinion ou engagement politique, école de pensée philosophique ou idéologique, et spécialité professionnelle notamment.
Les discussions, les conversations et les débats autour des "Enjeux 2019" seront menés sous un angle non-partisan. L'intention est sous-tendue par l'idée selon laquelle, quelle que soit l'administration qui sera aux affaires après la prochaine présidentielle, nous devrons tous ensemble, malgré nos approches différentes, voire divergentes, sinon trouver des solutions, au moins faire des progrès significatifs dans certains domaines. Car, cela relève d'une exigence populaire et bien souvent également, une exigence de bon sens.
Tous les sujets de fond seront abordés. Ensemble, nous réfléchirons aux questions de gouvernance, d'éducation, de formation, de la place de nos langues nationales, de celle des femmes dans toutes les sphères de la société, du rôle des médias, des défis d'Internet et des réseaux sociaux, de la santé publique, de la monnaie, de la gestion des ressources naturelles, de la politique africaine et internationale, de la défense et de la sécurité, de l'environnement, du sport, etc.
Les points de vue des femmes et des jeunes seront transversaux à toutes ces questions.
Il s'agira de rendre compte des défis qui se posent de manière spécifique aux femmes qui représentent la majorité de la population du Sénégal. Où en sommes-nous par rapport à l'égalité en droit entre hommes et femmes ? Quelles mesures et quelles réformes pour faire face à la violence sur les femmes dans la sphère domestique ? Comment discuter et agir face à la mendicité infantile ? Les questions sont bien nombreuses.
Quant aux jeunes, les textes de SenePlus et ses partenaires refléteront la maturité politique d'une partie de cette jeunesse et son appropriation des enjeux immenses qui se posent à un pays à bâtir ensemble. Les contributions des jeunes femmes et des jeunes hommes auront ce sens profond qu'elles proviennent du cœur social d'un pays jeune. Elles constitueront le propos de celles et de ceux sur qui le pouvoir à venir en février 2019 s'exercera.
Pour prolonger, étendre et diversifier les conversations, SenePlus.com interpellera régulièrement, sur des plateformes multimédia, des citoyens dans les rues du pays et ailleurs pour avoir en diola, en pulaar, en wolof et en français, leurs perspectives sur les "Enjeux 2019".
Après l'élection, plusieurs formules pour poursuivre les discussions sur les "Enjeux 2019 - 2024" seront proposées à tous les acteurs sociaux. D'un ouvrage aux conférences et autres espaces de discussion, il s'agira de poursuivre cette réflexion endogène sur le développement du Sénégal.
Tous ceux qui souhaiteront contribuer ou réagir aux articles publiés dans cette série "Enjeux 2019" sont invités à nous contacter par email à l'adresse : article@seneplus.com.
Rokhaya Diallo, Hamidou Anne, Penda Mbow, Alymana Bathily et René Lake
Sur les réseaux sociaux : #Enjeux2019
BEL HOMMAGE À UN HOMME DE PAIX
Le film "Abbé Jacques Seck", un portrait d’un apôtre du dialogue islamo-chrétien
Dakar, 16 déc (APS) – Le film documentaire "Abbé Jacques, prêtre musulman et imam chrétien" du réalisateur béninois, Gilles Arsène Tchedji, projeté, samedi, au complexe Sembène du Magic Land, présente un modèle, un apôtre du dialogue islamo-chrétien.
Il raconte 52 minutes de la vie d’un homme d’église, trait-union entre les religions au Sénégal, présenté en quelque sorte comme un humaniste "simple", aimé par son entourage et au-delà.
Abbé Jacques Seck qui aime Nelson Mandela comme son papa est remarqué par son style de prêche mélangeant les versets du Saint Coran aux paroles de l’Evangile et son rapprochement avec les différentes confréries du Sénégal.
La gaieté de l’abbé Jacques qu’il partage lors de ses messes, son parcours scolaire et surtout son entrée au séminaire sont relatés dans ce film à travers des témoignages et des anecdotes du personnage principal.
On sait alors que sa maitrise du Coran est le fruit d’un apprentissage effectué en Tunisie. Mais le film à travers son récit fait découvrir l’homme qui a dans sa bibliothèque des photos de Serigne Fallou Mbacké et d’El Hadji Malick Sy, ses origines au village de Palmarin Galou où il est né sur la côte ouest du Sénégal, son ordination effectué le 27 décembre 1969, entre autres facettes du personnage.
Présenté comme "imam, prêtre et saltigué", Abbé Jacques Seck voulait devenir député selon la volonté de son père qui adorait l’ancien président sénégalais, Léopold Sédar Senghor et Blaise Diagne, le premier député noir africain élu à l’Assemblée nationale française.
L’Abbé qui est aujourd’hui à la retraite après 45 ans au service de l’Eglise, était dans sa jeunesse un bon lutteur. Il adore la lutte sans frappe, en témoigne sa visite effectuée dans la salle d’entrainement au côté de Yékini, l’ancien champion de lutte avec frappe.
Ce film dont la préparation a duré 14 ans, est pour la réalisation une manière de rendre hommage à un homme, mais surtout de "témoigner de son amour pour le Christ et pour l’humain".
C’est "un homme très ouvert", "visionnaire" et qui sait bien sentir les choses avant tout le monde, estime Monseigneur Benjamin Diagne, Archevêque de Dakar qui dit avoir connu l’Abbé Jacques Seck à l’époque où il était instituteur.
"Il est aussi audacieux et très curieux de se cultiver. Je l’ai connu étant petit séminariste, il était instituteur, je l’ai vu jeune vicaire dynamique, associant dans son enseignement ses connaissances théologiques avec l’adaptation au terroir", souligne l’Archevêque de Dakar.
Il ajoute : "je l’ai eu comme curé capable de mettre une ambiance de gaieté dans une équipe de travail, je l’ai connu studieux, et très ouvert au dialogue islamo-chrétien".
Le directeur de la cinématographie, Hugues Diaz promet de soutenir la diffusion de ce film dans tout le Sénégal.
Gilles Arsène Tchedji par ailleurs écrivain et ancien journaliste au journal Le Quotidien où il a été responsable du desk culture pendant de nombreuses années, est aujourd’hui chargé de communication à la BCEAO.
RÉVOLUTION NUMÉRIQUE ET DROITS DE L’HOMME
Afrikajom Center, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme et Article 19 organisent une table ronde sur "la révolution numérique et digitale et les droits de l’homme : défis, opportunités et enjeux pour les droits humains"
Afrikajom Center, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme et Article 19, une ONG de défense de la liberté d’expression, vont organiser une "table ronde" sur "la révolution numérique et digitale et les droits de l’homme : défis, opportunités et enjeux pour les droits humains", lundi, à 9 heures, à Dakar, selon un communiqué reçu à l’APS.
La rencontre se tiendra dans la salle de conférences du Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (route du King Fahd Palace).
La "révolution numérique et digitale" a l’avantage d’accélérer "la transformation économique et sociale" des sociétés, constatent les organisateurs de la "table ronde". Mais ils font remarquer que cette révolution est en même temps "une opportunité pour certaines personnes malintentionnées" de s’adonner à des "usages déviants d’internet en matière de discours racistes et xénophobes, de diffamation, d’appels à la violence, de piratage informatique, des cyberattaques…"
De tels usages "justifient (…) la surveillance et l’encadrement de cet espace" numérique, affirment Article 19 et ses partenaires, ajoutant que "bien souvent, l’encadrement et la surveillance de cet espace servent de prétextes pour avoir une emprise réelle sur les droits de l’homme".
"C’est surtout vrai dans les régimes politiques répressifs, qui n’hésitent pas à recourir à un arsenal technique et légal hautement répressif, en complicité avec certaines entreprises pour mettre en branle leur machine judiciaire corrompue", contre "des personnes ou des groupes jugés +hostiles+ à leurs intérêts".
Sur la même lancée, "les gouvernements n’hésitent pas à couper internet pour empêcher la population, surtout les blogueurs, de relayer les violences policières dont elle est l’objet lors des grandes manifestations", signalent Afrikajom Center, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme et Article 19.
Les experts invités à la "table ronde" se pencheront sur cette "problématique" qui, selon ces trois organisations, est d’actualité au Sénégal "où le désir de restriction de certaines libertés sur internet prend de plus en plus de l’ampleur".
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«PRÊTRE MUSULMAN, IMAM CHRETIEN»
Ce film du journaliste Giles Arsène Tchédji scrute les mille et une vies de l’abbé Jacques Seck, cet apôtre du dialogue islamo-chrétien au Sénégal, qui évangélise en citant les versets coraniques, défend l'islam avec hargne et manie l'arabe avec aisance.
SeneNews.Com |
Par Noël SAMBOU |
Publication 16/12/2018
Un film documentaire de 52 minutes réalisé par le journaliste Giles Arsène Tchédji, consacré l’abbé Jacques Seck, a été projeté ce samedi, 15 décembre, au complexe cinématographique Semène Ousmane au Magic Land de Dakar, en avant première. De son accès tardif à l’école, puis au séminaire de Sébikotane, de sa vie d’instituteur, de jeune séminariste qui a trouvé sa vocation, à sa grande gaieté, de sa vie sociale empreinte d’ouverture, de générosité et de spontanéité, de la diversité de croyance ambiante au sein de sa famille…, la vie de l’abbé Jacques Seck, cet «apôtre du dialogue islamo-chrétien » a été explorée et scrutée sous toutes les coutures dans ce film.
Intitulé «L’Abbé Jacques Seck, prêtre musulman, imam chrétien», le documentaire a été projeté en présence du personnage en question, de l’archevêque de Dakar, des religieux, de l’ancien ministre et condisciple du prélat, Jean-Paul Dias et de quelques autorités. Le film est portrait presque complet du personnage documenté de photos d’archives exceptionnelles de décennies en arrière. D’ailleurs on y découvre les propres parents de l’abbé Jacques aujourd’hui âgé de 84 ans, encore alerte et très vif. Des témoignages de premiers plans ont été recueillis auprès des villageois à Palmarin, auprès de ses confrères dans le sacerdoce, notamment Monseigneur Benjamin Ndiaye, de responsables de confréries musulmanes avec lesquelles il entretient des relatons privilégiées, dont certains l’ont honoré de leur présence à cette cérémonie. Des universitaires comme le sociologue Djiby Diakhaté, y ont aussi témoigné de la grandeur et l’humanité de l’homme.
«Prêtre musulman-imam chrétien »
La proximité de l’abbé Jacques Seck avec les dignitaires religieux musulmans et son intégration dans ces communautés sont telle que cet homme de l’église catholique romaine a dans ses poches des photos de marabouts à côté de ses pièces d’identité et de figure de personnages chrétiens.
L’une des choses qui surprend chez ce prélat de grande taille tient noir et le sourire toujours facile, c’est le maniement phénoménal qu’il fait de l’arabe et sa maitrise du coran à tel enseigne que le pape Jean Paul II lui-même s’en était ému lors de sa visite à Dakar en s’exclamant : «C’est un prêtre catholique ça ! » avant de lui serrer chaude poignée de main. Mais en vérité ce prêtre, piller du dialogue islamo-chrétien au Sénégal, rêvait d’être député comme le président Senghor avant qu’il ne trouve sa vocation : celle de servir Dieu parmi ses frères. L’homme jouit d’une très grande popularité dans la société sénégalaise et à un sens de l’humour déchirant.
Véritable pont entre les communautés religieuses, Jacques Seck est un un homme du peuple, un prêtre du peuple, proche des gens, se mettant à leur niveau avec humilité. Sa vie est si simple comme s’il avait fait vœu de pauvreté. Le voir tout naturel distribuant des sourires, serrant la main aux gens dans les rues, se préoccupant de l’altérité, on ne peut s’empêcher de penser tout de suite à la vie de mère Teresa de Calcutta, dans les rues des banlieues indiennes, s’oubliant et prenant soin des autres : les plus pauvres, les plus crasseux, les marginalisés dont personne ne veut voir. C’est ainsi que l’on perçoit Jacques Seck à travers le film.
«Un homme au service des hommes »
Pour l’auteur du film, Giles Arsène Tchédji, l’abbé Jacques est «un homme au service des hommes». C’est au détour d’une conférence en 2004 que le journaliste rencontre le prélat qui va le marquer à première vue. Il découvre un homme qui manie l’arabe avec aisance, défend l’islam et évangélise en arabe et illustrant au besoin, son propos de versets coraniques. Après cette première rencontre, les futurs amis fusionnels se reverront encore et encore. Au fil des années Giles et l’abbé Jacques se sont rapprochés et se sont adoptés mutuellement comme père et fils. Le journaliste fréquente le prêtre et se connaissent de mieux en mieux. Ils se sont découverts des atomes crochus. C’est alors que les deux amis discutent de tout sans tabou. Le temps faisant son œuvre, le projet du film naquit chez le journaliste. Il a beaucoup appris à le connaître son père pour ne pas partager son témoignage pour la postérité. Cela n’a pas été facile Mais l’auteur a bravé toutes les difficultés et les contraintes et est parvenu à réaliser son projet.
Vu leurs relations, Giles Arèsne Tchédji se considère «désormais comme un privilégié parmi les nombreux fils de cœur » du prélat qu’il qualifie de «patrimoine spirituel commentaire, ecclésial, voire universel ». «Son nom et sa vie ne devaient pas tomber dans l’oubli», estime Giles Arsène et c’est justement ce documentaire qui va l’immortaliser à jamais. «C’est le personnage qu’il faut avoir rencontré au moins une fois dans sa vie. Il est un homme multidimensionnel pour les chrétiens, les musulmans, pour le Sénégal, pour l’Afrique et pour le monde», a encore soutenu le journaliste.
Les gênes de l’œcuménisme
L’abbé Jacques Seck porte les gênes d’un œcuménisme fédérateur et décomplexé. D’origine animiste, il est très à l’aise dans toute les confréries. L’expression «Prêtre musulman, imam chrétien » forgé par l‘auteur du film lui va bien et est assez illustrative du personnage. En effet, ce prélat se retrouve par moments à défendre bec et ongle l’islam qui n’est pas sa religion, mais la foi qu’a confessé son père avant sa mort puisque ce dernier avait apostasié de son vivant, passant du catholicisme à l’islam. «Il assume sa défense du coran et de l’islam et toujours prêt à citer dans le sein , en plein homélie, un verset coranique. Quel bel exemple», s’exclame M. Tchédji qui dit avoir été impressionné par ce «prêtre catholique dans sa soutane blanche au milieu de chefs religieux musulmans, prêt à défendre ses positions, à cracher ses vérités, quitte à déranger notre société, notre Eglise, parfois réservée sur certains sujets».
Les témoignages dans le film font état d’un homme d’une grande humilité, d’une grande disponibilité. Jean Paul Dias à la suite de Diby Diakharé estime que l’Etat du Sénégal devrait décorer l’abbé Jacques Seck, que certaines grandes écoles, de grande avenues, d’autres institutions devraient porter le nom de l’homme. Celui-là même qui fait des va et vient entre les religions dans le pays. C’est à juste titre que l’archevêque dit qu’il est lui seul imam, prêtre et « saltigué».
Aussi, Jean Paul Dias, estime-t-il que l’église devrait même élever l’abbé Jacques Seck au grade d'«évêque émérite» alors qu’il est en retraite . Pour sûr, ce film documentaire est un bel hommage à lui rendu par son ami et fils adoptif, le journaliste Giles Arsène Tchédji qui le découvre alors qu’il était en poste au journal Le Quotidien. La cérémonie d'ouverture de la projection a été assurée par la chorale Saint Pierre Julien Eymard de la paroisse Saint Joseph de Medina dont «les chants donnent une poésie au film» selon les propos de l'auteur pour avoir chanté une messe célébrée par la star du jour (l'abbé Seck) dans le cadre de la réalisation de ce documentaire.
Leur dernier single, Del Balé (feat. Omzo Dollar), est truffé de détails diaboliques qui renvoient aux symboles maçonniques ou illuminatis. Défa, Khadija et Maria, les trois jeunes dames du groupe Safari, en rigolent. Elles étaient de passage dans les locaux de Seneweb.
"ABBÉ JACQUES SECK : PRÊTRE MUSULMAN ET IMAM CHRÉTIEN"
Un portrait d'un apôtre du dialogue islamo-chrétien
Le film documentaire "Abbé Jacques, prêtre musulman et imam chrétien" du réalisateur béninois, Gilles Arsène Tchedji, projeté, samedi, au complexe Sembène du Magic Land, présente un modèle, un apôtre du dialogue islamo-chrétien.
Il raconte 52 minutes de la vie d’un homme d’église, trait-union entre les religions au Sénégal, présenté en quelque sorte comme un humaniste "simple", aimé par son entourage et au-delà.
Abbé Jacques Seck qui aime Nelson Mandela comme son papa est remarqué par son style de prêche mélangeant les versets du Saint Coran aux paroles de l’Evangile et son rapprochement avec les différentes confréries du Sénégal.
La gaieté de l’abbé Jacques qu’il partage lors de ses messes, son parcours scolaire et surtout son entrée au séminaire sont relatés dans ce film à travers des témoignages et des anecdotes du personnage principal.
On sait alors que sa maitrise du Coran est le fruit d’un apprentissage effectué en Tunisie. Mais le film à travers son récit fait découvrir l’homme qui a dans sa bibliothèque des photos de Serigne Fallou Mbacké et d’El Hadji Malick Sy, ses origines au village de Palmarin Galou où il est né sur la côte ouest du Sénégal, son ordination effectué le 27 décembre 1969, entre autres facettes du personnage.
Présenté comme "imam, prêtre et saltigué", Abbé Jacques Seck voulait devenir député selon la volonté de son père qui adorait l’ancien président sénégalais, Léopold Sédar Senghor et Blaise Diagne, le premier député noir africain élu à l’Assemblée nationale française.
L’Abbé qui est aujourd’hui à la retraite après 45 ans au service de l’Eglise, était dans sa jeunesse un bon lutteur. Il adore la lutte sans frappe, en témoigne sa visite effectuée dans la salle d’entrainement au côté de Yékini, l’ancien champion de lutte avec frappe.
Ce film dont la préparation a duré 14 ans, est pour la réalisation une manière de rendre hommage à un homme, mais surtout de "témoigner de son amour pour le Christ et pour l’humain".
C’est "un homme très ouvert", "visionnaire" et qui sait bien sentir les choses avant tout le monde, estime Monseigneur Benjamin Diagne, Archevêque de Dakar qui dit avoir connu l’Abbé Jacques Seck à l’époque où il était instituteur.
"Il est aussi audacieux et très curieux de se cultiver. Je l’ai connu étant petit séminariste, il était instituteur, je l’ai vu jeune vicaire dynamique, associant dans son enseignement ses connaissances théologiques avec l’adaptation au terroir", souligne l’Archevêque de Dakar.
Il ajoute : "je l’ai eu comme curé capable de mettre une ambiance de gaieté dans une équipe de travail, je l’ai connu studieux, et très ouvert au dialogue islamo-chrétien".
Le directeur de la cinématographie, Hugues Diaz promet de soutenir la diffusion de ce film dans tout le Sénégal.
Gilles Arsène Tchedji par ailleurs écrivain et ancien journaliste au journal Le Quotidien où il a été responsable du desk culture pendant de nombreuses années, est aujourd’hui chargé de communication à la BCEAO.
SAINT-LOUIS: RANDONNÉE PÉDESTRE DE PROMOVILLES
"Engageons-nous pour préserver nos infrastructures"
Le projet PROMOVILLES, Programme de modernisation des villes, organise "une grande randonnée pédestre" à travers les artères de la ville de Saint-Louis, dimanche, sur le thème "Engageons-nous pour préserver nos infrastructures", annonce un communiqué reçu à l’APS.
Cette randonnée pédestre, prévue à partir de 8 heures, va partir du village artisanal pour aboutir à la place Faidherbe, dans la cadre de la sensibilisation des populations sur la question des infrastructures, précise le communiqué.
UN CENTRE DES RESSOURCES POUR LES MIGRANTS À TAMBACOUNDA
"Les services proposés ici par le gouvernement sénégalais et l’OIM est de donner l’occasion à chacun de partager son expérience et d’y trouver des conseils sur la façon d’aborder sa migration ou son retour"
Un Centre de ressources pour les migrants, financé par la Grande-Bretagne et l’Organisatoon internationale pour les migrations (OIM), a été inauguré vendredi à Tambacounda (est) par le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Me Sidiki Kaba.
La nouvelle structure ambitionne un accès rapproché aux services et informations nécessaires pour une migration "sûre et ordonnée" pour les populations des régions du sud-est du Sénégal.
De cette manière, il compte apporter des réponses "aux besoins immédiats" dans ce domaine, en aidant les migrants à accéder à des "conditions décentes et respectueuses".
"Les services proposés ici par le gouvernement sénégalais et l’OIM est de donner l’occasion à chacun de partager son expérience et d’y trouver des conseils sur la façon d’aborder sa migration ou son retour", a indiqué Marise Habib, coordinatrice des projets d’assistance et de protection des migrants à l’OIM.
Ce centre placé sous l’autorité du comité national chargé de la situation des réfugiés, rapatriés et personnes déplacées est considéré comme un lieu essentiel pour assurer un accès rapproché aux services et informations sur la migration légale, a-t-elle ajouté.
Mme Habib a rappelé qu’en 2017, "plus de 4 500" migrants de retour au bercail et en situation de détresse le long des routes migratoires, avaient été pris en charge par le gouvernement du Sénégal avec l’assistance de l’OIM.
Plus de 600 de ces jeunes Sénégalais étaient originaires de la région de Tambacounda, a signalé Marise Habib, soulignant la nécessité d’agir pour une meilleure gestion de la migration à Tambacounda, région qui occupe selon elle "une place privilégiée dans les déplacements au Sénégal".
"L’immigration qui est d’abord un projet individuel avant d’être familial puis social, doit être encadrée pour l’intérêt de tous", a pour sa part soutenu le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Me Sidiki Kaba.
Il a rappelé la responsabilité de l’Etat de créer "un cadre" devant permettre aux jeunes de renoncer à émigrer pour cherche à faire leur vie sur place au Sénégal.
"Le chemin de l’Europe est pénible. Trop de personnes y perdent la vie dans le Sahara ou les profondeurs de la mer. Cela doit cesser", a dit Me Kaba, invitant les jeunes à s’approprier les "grandes orientations" de la politique du président de la République visant à développer les terroirs sénégalais.